Afrique de l’Ouest : un coût des céréales élevé

Les prix des céréales en Afrique de l’Ouest ont amorcé une baisse ou se sont stabilisés dans certains cas au mois de septembre mais restent plus élevés que leurs niveaux de 2020. C’est ce qu’a constaté la FAO dans son dernier bulletin Food Price Monitoring and Analysis.

Les prix se sont maintenus bien au dessus de leurs niveaux de 2020, soutenus par une forte demande intérieure et à l’exportation, précise la FAO. Les coûts de production et les perturbations continues à cause de l’insécurité dans la région du Liptako-Gouma, la région du Centre Sahel et certaines parties du Nigeria et du Tchad constituent aussi d’autres facteurs pertinents, explique la FAO. Par endroits, les inondations ayant entraîné des pertes de récoltes font également partie des causes.

Au Mali, les prix du mil et du sorgho ont connu une augmentation d’environ 20% par rapport à l’année dernière. La situation sécuritaire a perturbé la commercialisation dans les régions du Centre et de l’Est du pays. Au Niger, malgré une détente, ils sont supérieurs de 15% dans les zones de conflit. Au Burkina, les prix du maïs, mil et sorgho sont également sur une tendance à la hausse de 20 à 30% malgré les récoltes.

Fatoumata Maguiraga

Échalote de Bandiagara : L’identification géographique validée

Le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) a organisé du 30 septembre au 1er octobre un atelier d’examen et de validation des études pour la reconnaissance de l’échalote de Bandiagara en Indication géographique (IG). La démarche vise à lui donner une portée sur le marché et à promouvoir les produits locaux à l’interne que sur le plan international. Au Mali, plusieurs autres produits pourraient bénéficier des avantages de ce label.

Les produits bénéficiant du label IG ont des liens propres, traditionnels ou spécifiques, avec le sol où ils sont cultivés, que l’on ne retrouve pas ailleurs.

Comme la mangue du Mali, la pomme de terre de Sikasso ou le poisson fumé de Mopti, l’échalote de Bandiagara est cultivée sur une terre particulière depuis des générations. Autour de ce produit phare, une population de jeunes, de femmes et d’adultes qui travaillent environ 6 mois pour deux récoltes, qui font vivre beaucoup de personnes.

En 2018, la production était estimée à 78 000 tonnes. Environ 250 producteurs volontaires se lancent dans l’identification géographique de l’échalote. Cela pourrait augmenter le coût de production « mais, vu du marché, il s’agit de viser des consommateurs moyens qui cherchent une certaine qualité », explique Sidiki Tangara, chef du département Études et partenariats du CEMAPI. Le produit labellisé sera disponible en deux formules : frais ou séché.

Qualité garantie

Derrière ce produit de qualité, « il y a des hommes et des femmes qui se battent pour préserver son histoire », poursuit M. Tangara. Le produit ainsi classé acquiert une réputation au niveau national et international : c’est un produit-phare d’origine malienne qui a des caractéristiques propres, dont on ne peut douter.

Cette démarche, commencée en 2008, n’avait pu aboutir à cause de l’absence de règles institutionnelles. Actuellement, grâce à la Fédération des unions « Djaba Kounou toumou paix de Bandiagara », qui a obtenu un financement de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), deux consultants ont été recrutés. L’un s’occupera de la reformulation du cahier des charges et de la mise en place du plan de contrôle et le second de la restructuration du groupement. Parce que l’IG exige d’être défendue par un groupement solide. Après cette réforme, le modèle économique se basera sur un plan marketing adéquat pour mener les activités, car le groupement devra fonctionner désormais comme une vraie entreprise.

Fatoumata Maguiraga

Quelques Chiffres :

OAPI : 17 pays

Production annuelle : 78 000 tonnes en 2018

Reconnaissance échalote de Bandiagara : 2018