AJCAD : citoyenneté active et redevabilité mutuelle au cœur du 3ème camp des jeunes à Dioila

La 3ème édition du camp national des jeunes sur la gouvernance locale et l’engagement civique, « Camp leaders 21 »,s’est tenue du 26 au 30 janvier 2022 à Dioila. Organisé par l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD) et financé par l’ambassade du royaume du Danemark au Mali, ce camp a réuni pendant 4 jours plus d’un millier de jeunes venant des 20 régions administratives du Mali, autour d’un épais agenda sur la construction citoyenne.

« La citoyenneté active au service de la redevabilité mutuelle ». C’est le thème de cette édition du camp, délocalisé à Dioila, après Bougouni pour les deux premières éditions. Un choix que la Directrice exécutive de l’AJCAD, Adam Dicko explique par « la pro-activité du Club d’actions citoyennes (CLAC) de Dioila et leur demande d’organisation du camp dans cette nouvelle région pour accompagner les autorités locales ».

L’objectif  du camp est d’abord de rapprocher les jeunes de la gouvernance locale, de les faire  connaitre les mécanismes de la décentralisation, et de leur permettre de comprendre d’avantage le fonctionnement des structures au niveau local.

C’est aussi l’occasion pour les CLAC d’élaborer les plans d’actions, de faire le bilan de toutes les activités réalisées, de se projeter  pour l’année à venir, de partager les d’expériences et de tisser les réseaux entre eux.

C’est le grand lycée public Dowele Mariko de Dioila qui a abrité les campeurs et toutes les différentes activités durant ces 4 jours. Des jeunes venus des 200 communes d’interventions de l’AJCAD.

La cérémonie officielle de lancement qui s’y est déroulée jeudi 27 janvier, a réuni tous les jeunes participants du camp, en présence de quelques personnalités dont  le Directeur de cabinet du gouverneur de la région de Dioila, le maire de la commune rurale de Kaladougou et la Directrice exécutive de l’AJCAD.

« Ce camp revêt une importance particulière pour nous autorités locales de Dioila. Son organisation vient à point nommé et coïncide avec une situation socio-politique difficile en République du Mali où les jeunes doivent beaucoup s’interroger sur leur avenir », a souligné M. Yacouba Dowele Mariko, maire de la commune rurale de Kaladougou avant d’appeler les jeunes du Mali à se réveiller pour un lendemain meilleur.

« Je vous exhorte à demeurer mobilisés pour faire face à votre destin, le destin de la nation du Mali parce que vous êtes l’avenir de ce pays » a-t-il poursuivi à l’endroit des jeunes participants au camp.

Pour sa part, le Directeur de cabinet du gouverneur de la région de Dioila a incité les jeunes participants à plus d’assiduité, de curiosité, d’engagement afin de croitre leur participation citoyenne dans les décisions locales, notamment dans l’élaboration des politique, la mobilisation des ressources et le contrôle citoyen des actions publiques au niveau local.

« Derrière chaque jeune de ce camp il ya minimum 20 autres jeunes. Ce sont des leaders confirmés dans leurs localités des jeunes engagés pour la citoyenneté active et pour le développement de leurs communes. Ce sont des jeunes qui participent à la vie publique de la nation », a précisé Adam Dicko.

Plusieurs activités se sont déroulées durant ce 3ème camp national des jeunes dont, entre-autres, des panels de discussion, des ateliers de formations, des conférence-débats et des activités culturelles et sportives.

Au cours de la grande soirée de clôture tenue samedi 29 janvier, des attestations ont été remises aux meilleurs CLAC de l’AJCAD et la Directrice exécutive, Adam Dicko a été désignée citoyenne d’honneur de Dioila.

L’AJCAD, fruit d’un regroupement de jeunes convaincus de leur rôle dans le développement et dans l’instauration d’un Etat de droit au Mali, a pour but de soutenir toutes les actions tendant à cultiver l’esprit de citoyenneté et de démocratie chez les jeunes au Mali et dans le monde pour un développement durable. Depuis sa création, elle a mis en œuvre plusieurs actions pour que la voix des jeunes soit entendue.

Processus électoraux et réformes institutionnelles : la participation des femmes au cœur d’un forum national

Le forum national sur la participation des femmes aux processus électoraux et aux réformes a débuté mercredi 15 décembre 2021 à Bamako, à la Maison des Aînés. Organisé dans le cadre du programme « She leads » par l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD), il vise à influencer le processus électoral et les réformes institutionnelles à travers la promotion du leadership féministe.

Durant deux jours, des groupes de femmes vont se pencher sur le projet de loi électorale qui a été adopté en  Conseil des ministres, pour analyser des aspects positifs pour la promotion des femmes qu’il contient et dégager des points à améliorer dans le document de projet de loi électorale.

En outre, elles vont également analyser la Constitution de février 1992, en termes de sensibilité  aux questions du genre, et proposer des aspects à améliorer pour rendre l’application des lois qui font la promotion de la femme, une disposition constitutionnelle.

« L’objectif premier c’est de rassembler les femmes de Bamako et de Ségou pour qu’ensemble nous puissions réfléchir sur un document de positionnement des femmes par rapport aux réformes à venir. Le Mali est engagé dans un processus de refondation à travers les Assises et il est important qu’en tant que femmes nous ayons des positions communes qui vont définir notre participation et le rôle que les femmes doivent jouer dans la refondation », a indiqué Adam Dicko, Présidente de l’AJCAD.

« Nous allons sortir de ce forum avec ce  document de positionnement et mener des plaidoyers à l’endroit du CNT par rapport au projet de loi électorale et aussi à l’endroit des autorités de la transition notamment le ministère de la Refondation et les autres ministères concernés sur tout ce qui touche les femmes par rapport à la Constitution et d’autres politiques dans notre Etat qui doivent faire la promotion du leadership féministe », a-t-elle ajouté.

« Femme et réformes politiques : quel regard ?». C’est autour de cette thématique du panel d’ouverture que les travaux du forum ont été lancés, avec la participation du ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maiga, qui est revenu en long sur le processus de refondation en cours et a assuré que le gouvernement travaille à corriger les inégalités y compris celles qui frappent la femme.

« Le processus global de réformes en cours tiendra compte des imperfections pour les corriger pour le plus grand bien de notre société et de notre Etat nouveau que nous voulons batir, le « Mali Koura », a affirmé le ministre, persuadé  qu’ « en corrigeant ces inégalités et en donnant à la femme la place qui lui sied,  le niveau de développement de notre société et de notre Etat sera rehaussé ».

Pour sa part, Fenke Elskamp,la cheffe de délégation de l’ONG « Terre des Hommes », au Mali, a appelé  au changement de regard de la société sur la place des femmes, insistant sur le leadership « féministe » et non « féminin » parce que « tout homme peut aussi défendre les causes des femmes et elles ont besoin des hommes pour défendre leurs causes parce que parfois, elles se sentent seules ».

Deux autres panels, respectivement sur les thèmes de la participation politique des femmes et des places et rôles des femmes dans les réformes sectorielles seront tenus durant ces 48h suivis d’une restitution et d’une consolidation des différentes propositions issues des échanges.