Assassinat du chef local du Gatia à Ménaka, ce que l’on sait

C’est dans la nuit du jeudi au vendredi 17 mars dernier que le chef militaire local du Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA) Almahdi Ag Lengach fut assassiné à son domicile à Ménaka par des hommes inconnus.

L’assassinat du chef militaire local du GATIA à Ménaka la semaine passé prouve à suffisance que la paix n’est pas encore pour demain. L’acte intervient dans un contexte marqué par la mise en place des autorités intérimaires au Nord du Mali avec un blocage persistant de leur mise en place à Tombouctou et Taoudéni.

Selon les informations recueillies sur place, les auteurs du crime auraient passé la journée chez le chef militaire avant de revenir dans la nuit pour commettre leur crime et cela en escaladant le mur de son domicile situé dans la partie nord de la ville. Les individus, une fois à l’intérieur ont tiré sur la victime qu’ils avaient par avance repéré. Selon une autre source, «  les auteurs ont égorgé la victime avant de prendre la fuite sur des motos ».

Dés le lendemain, des arrestations ont eu lieu à Ménaka ; selon des sources locales, « une vingtaine de personnes ont été arrêtées ». Les funérailles de la victime ont eu lieu le même jour, vendredi 17 mars à Ménaka. «  L’identité des auteurs n’a pas encore été divulguée mais une piste se précise» explique un habitant joint au téléphone à Ménaka. La thèse d’ « un règlement de compte » n’est pas écartée par un autre habitant de la zone, qui affirme que, « le chef militaire par ses opérations dans la zone a créé un mécontentement auprès de certaines communautés ». « A Ménaka, les populations sont inquiètes, la foire hebdomadaire du jeudi n’aura plus la même affluence qu’auparavant » s’indigne un autre habitant joint au téléphone dans la matinée.

Il faut rappeler que le colonel Almahdi Ag Lengach était le chef des opérations militaire du GATIA, un groupe proche du gouvernement et en même temps le chef local de la Plateforme à Ménaka. Son assassinat aura certainement un impact sur le climat qui règne entre les mouvements armés, voire entre les communautés dans cette partie du pays ou l’insécurité règne de jours comme de nuit. Il faut dire que la mise en œuvre de l’accord pour la paix est plus que jamais une urgence pour rétablir la sécurité des personnes et de leurs biens, à défaut de cela, des assassinats, des embuscades, des attentats continueront pour les malheurs des populations. D’où la condamnation de l’organisation de la coopération islamique de cet acte qu’elle qualifie d’« assassinat crapuleux. »