G20 – Afrique : Un partenariat pour le futur

A l’occasion du G20 qui s’est tenue du 12 au 13 juin à Berlin, la Chancelière Angela Merkel a rencontré 9 chefs d’État du continent. Cette rencontre avait pour thème : « Afrique Investir dans un futur commun ». Il a surtout été question d’encourager les investissements privés en Afrique afin d’impulser un développement durable du continent.

En accueillant à Berlin, 9 chefs d’Etat du continent à l’occasion du G20, Angela MERKEL confirme sa volonté d’établir un partenariat désormais plus dynamique entre l’Allemagne et l’Afrique. Un partenariat destiné à attirer les investisseurs privés sur le continent. Il s’agit donc, d’après le ministre allemand de l’économie « de lister les besoins de développement » en identifiant les projets utiles. Avec comme préalable l’instauration d’un climat juridique et réglementaire favorables aux affaires. Sept pays participent déjà à ce projet (La Tunisie, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana et l’Ethiopie) et trois autres réfléchissent à la possibilité d’y adhérer. Même si ces pays apparaissent plus nantis que les autres, les autorités allemandes espèrent que leur réussite dans le cadre de ce projet inspirera les autres.

Investir et non assister Même si les bailleurs de fonds étaient présents à cette rencontre, il n’était pas question d’octroyer une quelconque aide financière, mais plutôt d’élaborer en collaboration avec les pays africains concernés, la meilleure stratégie pour impulser le développement dans le cadre d’un partenariat public / privé.

Développer pour stopper les migrations Aboutir au développement économique de l’Afrique, c’est l’une des ambitions de ce projet, c’est aussi l’une des solutions à la crise migratoire que connaît notamment l’Afrique au sud du Sahara. C’est en tout cas la conviction des bailleurs de fonds invités non pas pour établir des plans de financement mais pour aider à établir des opportunités d’investissement sur le continent. «  Nous devons créer au sud du Sahara les conditions pour que les gens puissent y évoluer, se former et générer de la valeur pour eux et leur famille », a déclaré Christine Lagarde directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI).

300 millions d’euros pour des secteurs prioritaires « Un plan Merkel » pour l’Afrique, c’est ce dont l’Afrique aurait besoin, selon le président ivoirien Alassane Ouattara. Un plan dont la mise en œuvre sera longue et difficile reconnaît pour sa part le président nigérien. Cette aide bilatérale de 300 millions d’euros promise par le partenaire allemand aux pays qui vont s’engager dans un processus de transparence et de lutte contre la corruption.

Un appui qui s’accompagnera d’investissements concrets comme ceux annoncés lors de la table ronde entre Hommes d’affaire maliens et allemands. C’est dans ce cadre qu’une usine de pesticides aux normes standard verra le jour en partenariat avec la première industrie chimique mondiale (BASF) et Toguna agro industrie (35 milliards de chiffres d’affaires). Des investissements sont également attendus dans le domaine de l’agriculture, de l’automobile et de l’industrie pharmaceutique.

Accord de Paris : Le monde entier contre Donald Trump

Après plusieurs semaines d’hésitation le président américain Donald Trump a annoncé finalement ce jeudi le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Les réactions de mécontentement se multiplient aux USA et dans le monde.

C’est une nouvelle promesse de campagne que Trump réalise avec le retrait des USA de l’accord de Paris sur le climat, un héritage de son prédécesseur Barack Obama. « En tant que président, j’ai une obligation, et cette obligation est envers le peuple américain », a déclaré Trump, ajoutant, « il est temps de mettre en place un nouvel accord qui protège l’environnement, nos entreprises, nous citoyens, et notre pays ». Par cette décision considérée pour beaucoup comme une « erreur historique » ou une « honte internationale », Donal Trump se met à dos des opposants politiques mais aussi les organisations environnementales et universitaires qui n’ont pas hésité à critiquer cette annonce. Depuis, les réactions se multiplient aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Bill Peduto, maire démocrate de Pittsburgh a assuré qu’il «suivra les directives de l’accord de Paris, pour notre peuple, notre économie et notre futur». Elon Musk, patron emblématique du constructeur de véhicules électriques de luxe Tesla a claqué la porte des différents cénacles qui conseillent M. Trump. D’autres géants de l’industrie américaine telle que Général Motors ou Général Electric ne partagent pas non plus la décision de Trump. Même les grandes majors pétrolières américaines, qui auraient a priori le plus à perdre de la transition énergétique, ont fait entendre leur désapprobation.

Pas de nouvelle négociation. Alors que Trump appelle à une nouvelle négociation sur l’accord de Paris, qui vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale, de nombreuses voix expriment un refus catégorique ! Comme le président français Emmanuel Macron qui a affirmé que « nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux, en aucun cas», appelant «l’ensemble des pays signataires» de l’accord de Paris « à demeurer dans le cadre» de cet accord. Angela Merkel quant à elle s’est dite plus déterminée, plus que jamais, à agir pour le climat. « Nous sommes plus déterminés que jamais en Allemagne, en Europe et dans le monde à rassembler toutes nos forces», a lancé Merkel. Une chose est certaine, cette décision va mobiliser les différentes puissances qui n’étaient pas forcément alliées à agir de concert pour la protection de la planète.

 

Climat : la Chine et l’Europe inquiètes avant l’annonce de Trump

La Chine et l’Union européenne ont vigoureusement défendu jeudi l’accord de Paris sur le climat à quelques heures d’une annonce du président Donald Trump qui selon les médias américains pourrait annoncer une sortie de son pays.

« La Chine va continuer à mettre en oeuvre les promesses faites lors de l’accord de Paris » conclu en décembre 2015 pour limiter le réchauffement climatique, a promis le chef du gouvernement chinois Li Keqiang à Berlin, après une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.

« Mais bien sûr, nous espérons aussi le faire avec la coopération des autres », a-t-il ajouté, dans une allusion aux menaces de sortie du président des Etats-Unis.

Consensus scientifique autour du réchauffement climatique. / AFP

Consensus scientifique autour du réchauffement climatique. / AFP

Pékin avait été, avec l’administration américaine alors conduite par Barack Obama, l’un des principaux artisans de cet accord historique dans lequel 196 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ambitionnant de limiter la hausse des températures à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels et ses effets potentiellement dévastateurs.

Mme Merkel, sans s’exprimer sur la décision de Donald Trump attendue à 19H00 GMT, s’est « réjouie que la Chine se tienne à ses engagements sur l’accord sur le climat ». Et les deux responsables ont insisté pour dire qu’ils étaient favorables à un « ordre mondial basé sur des règles ».

Les responsables de l’Union européenne ont adopté un ton moins diplomatique à l’encontre de M. Trump.

– ‘N’envenimez pas le climat’ –

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a exhorté le président américain sur un ton ironique à ne pas abandonner l’Accord de Paris. « S’il vous plaît n’envenimez pas le climat (politique) », a-t-il tweeté.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a lui jugé un éventuel retrait inacceptable.

« Je suis un partisan de la relation transatlantique mais si le président américain devait dire dans les prochaines heures qu’il veut sortir de l’Accord de Paris alors il serait du devoir de l’Europe de dire: cela ne va pas comme ça », a-t-il déclaré lors d’une conférence mercredi soir en Allemagne.

Le président américain Donald Trump à Washington, le 31 mai 2017 / AFP

Le président américain Donald Trump à Washington, le 31 mai 2017 / AFP

« Dans un texte de loi et dans les accords internationaux, tout ne relève pas des informations bidons », a ajouté M. Juncker, dans une allusion aux accusations récurrentes de Donald Trump contre les « fake news ».

« J’annoncerai ma décision sur l’accord de Paris jeudi à 15h00 (19h00 GMT). Dans la roseraie de la Maison Blanche. RENDRE SA GRANDEUR A L’AMERIQUE! », a tweeté mercredi soir M. Trump, reprenant son slogan de campagne.

Selon des médias américains, un retrait de l’accord est probable.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Trump affiche sa volonté de donner un coup de pouce aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) au nom de la défense des emplois américains.

Un retrait américain serait une déflagration, 18 mois après cet accord historique, alors que les Etats-Unis font partie avec la Chine des deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète.

Dans la foulée de la rencontre de Berlin jeudi matin, l’Union européenne et la Chine doivent réaffirmer leur soutien à ce texte lors d’un sommet à Bruxelles jeudi après-midi et vendredi, a indiqué un dirigeant européen sous couvert d’anonymat.

– Signaux contradictoires –

La question a profondément divisé le sommet du G7 qui vient de s’achever en Italie, tous ses participants, à l’exception du président américain, ayant réaffirmé leur engagement envers ce texte.

L'accord de Paris sur le climat / AFP

L’accord de Paris sur le climat / AFP

Pendant sa campagne, l’homme d’affaires avait promis d' »annuler » cet accord. Mais depuis son installation à la Maison Blanche, il a envoyé des signaux contradictoires, reflets des courants contraires qui traversent son administration sur la question climatique mais aussi, au-delà, sur le rôle des Etats-Unis dans le monde et leur rapport au multilatéralisme.

Le patron de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), Scott Pruitt, s’est ouvertement prononcé pour une sortie de l’accord, jugeant qu’il était « mauvais » pour l’Amérique.

Le monde des affaires s’est, dans sa grande majorité, prononcé pour un maintien au sein de l’accord de Paris. Une douzaine de grands groupes, parmi lesquels le pétrolier ExxonMobil, le géant de l’agrochimie DuPont, ou encore Google, Intel ou Microsoft, ont pressé Donald Trump de ne pas en sortir.

Concrètement, Donald Trump pourrait invoquer l’article 28 de l’accord de Paris, qui permet aux signataires d’en sortir, mais, en raison de la procédure prévue, cette sortie ne deviendrait effective qu’en 2020. Une autre solution pourrait être de sortir purement et simplement de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Cnucc).

Une solution mise en avant par certains responsables de l’administration consistait à rester dans l’accord tout en lançant un réexamen des objectifs américains.

Macron et Merkel prêts à réformer l’Europe

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont affiché lundi à Berlin leur volonté de réformer l’Europe, si nécessaire via un changement de traité, peu après la nomination en France d’un élu de la droite modérée comme chef du gouvernement.

Fidèle à la tradition, c’est à Berlin que le nouveau chef de l’Etat français a effectué sa première visite au lendemain de son investiture pour rencontrer la chancelière allemande, considérée comme la dirigeante la plus influente du moment dans l’UE.

La chancelière allemande Angela Merkel (d) et le président français Emmanuel Macron, écoutant les hymnes nationaux lors d'une rencontre à Berlin le 15 mai 2017 © Odd ANDERSEN AFPLa chancelière allemande Angela Merkel (d) et le président français Emmanuel Macron, écoutant les hymnes nationaux lors d’une rencontre à Berlin le 15 mai 2017 © Odd ANDERSEN AFP

A Berlin, il a appelé à une « refondation historique » de l’Europe face à « la montée des populismes » et au risque « de délitement subreptice » qui menace le projet européen à la suite du Brexit.

Et tout en restant prudente sur les détails des projets, Angela Merkel a fait un geste en se montrant ouverte à son idée d’un changement des traités européens, si nécessaire, pour y parvenir.

‘Pas de tabou’

« Du point de vue allemand, il est possible de changer les traités si cela fait sens », a déclaré à la presse Angela Merkel après l’entrevue. Jusqu’ici, le gouvernement allemand avait jugé une telle hypothèse « pas réaliste » dans le climat eurosceptique actuel.

M. Macron a lui souligné que « le sujet des changements de traité fut un tabou français » dans le passé. « En l’espèce, il n’y en aura pas avec moi », a-t-il dit.

Le chef de l’Etat appelle en particulier de ses voeux par ce biais la création pour la zone euro d’un ministre des Finances, d’un budget propre, d’un parlement et d’une capacité d’emprunt.

Angela Merkel et Emmanule Macron à Berlin, le 15 mai 2017 © John MACDOUGALL AFPAngela Merkel et Emmanule Macron à Berlin, le 15 mai 2017 © John MACDOUGALL AFP

Sur ce dernier sujet, très sensible en Allemagne, le chef de l’Etat français a tenté de rassurer en se disant opposé « à la mutualisation des dettes du passé » dans la zone euro, car « cela conduit à une politique de déresponsabilisation ».

Il a revanche appelé à ouvrir le débat concernant des investissements d’avenir.

Mme Merkel s’est montrée plus réservée sur ce point précis, soulignant que les deux dirigeants pouvaient avoir « des conceptions différentes ».

Des supporteurs du mouvement "Pulse of Europe", rassemblés pour assister à l'arrivée d'Emmanuel Macron, à Berlin le 15 mai 2017 © Odd ANDERSEN AFPDes supporteurs du mouvement « Pulse of Europe », rassemblés pour assister à l’arrivée d’Emmanuel Macron, à Berlin le 15 mai 2017 © Odd ANDERSEN AFP

Mais globalement, la chancelière a souligné sa volonté de faciliter autant que faire se peut la tâche de son hôte, qui promet des réformes et bouscule le paysage politique dans son pays en cherchant à dépasser le clivage traditionnel droite-gauche.

Premier ministre de droite

Son choix de nommer comme Premier ministre Édouard Philippe, un homme issu de la droite, âgé de 46 ans et non membre du parti présidentiel centriste, en a été un exemple lundi.

Il reflète sa volonté affichée de rassemblement alors qu’il est tenu de séduire une partie de la droite pour obtenir une majorité lors des législatives de juin et mener ses réformes libérales et sociales.

A Berlin, M. Macron a promis de mettre en oeuvre pleinement son projet de « recomposition politique ».

Lors de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur socialiste, M. Philippe s’est revendiqué « homme de droite », en soulignant que « l’intérêt général doit guider tout engagement ».

Inconnu du grand public, le nouveau chef du gouvernement était jusqu’ici député-maire du Havre (nord-ouest) sous l’étiquette de droite Les Républicains (LR) et proche de l’ancien Premier ministre Alain Juppé.

La composition du nouveau gouvernement, annoncée mardi, sera un autre test pour M. Macron.

La nomination de M. Philippe a suscité de nombreuses réactions dans la classe politique française, chamboulée après une présidentielle marquée par le score historique de l’extrême droite et l’élimination tout aussi historique des candidats de la droite et de la gauche socialiste dès le premier tour.

Une vingtaine d’élus de la droite et du centre ont loué « un acte politique de portée considérable » et estimé que leurs partis devaient « répondre à la main tendue ».

Mais le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer, a mis l’accent sur « une décision individuelle » de M. Philippe, tandis qu’Alain Juppé, tout en saluant la nomination de son ancien poulain qui a « toutes les qualités » pour le poste, réaffirmait son soutien aux candidats de droite aux législatives.

« La droite vient d’être annexée », a estimé le héraut de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, fort de près de 20 % des voix au 1er tour de la présidentielle, en appelant à forcer à une « cohabitation » avec une majorité de gauche dans la future l’Assemblée.

Premier tête-à-tête Trump/Merkel à la Maison-Blanche

La rencontre est très attendue des deux côtés de l’Atlantique: Donald Trump reçoit vendredi Angela Merkel avec la volonté de mettre en avant la solidité des liens entre les deux pays alliés après une série d’échanges tendus.

L’Europe aura les yeux braqués sur ce tête-à-tête pour voir jusqu’où — et sur quel ton — la chancelière allemande, figure centrale de l’Union européenne, se démarquera du nouveau locataire de la Maison-Blanche.

Après un échange dans le Bureau ovale, les deux dirigeants participeront à une conférence de presse commune prévue à 13 h 20.

«Je la respecte, je l’aime bien, mais je ne la connais pas», déclarait M. Trump mi-janvier.

L’heure est venue de faire connaissance pour cet homme et cette femme aux parcours, aux styles et aux choix politiques radicalement différents.

À l’approche du rendez-vous, l’exécutif américain a souligné la force de la relation avec l’Allemagne et insisté sur le fait que M. Trump entendait profiter de l’expérience de la chancelière, en particulier dans ses relations avec le maître du Kremlin Vladimir Poutine ou encore sur le dossier ukrainien.

Un responsable de la Maison-Blanche a prédit une «rencontre cordiale et très positive». La chancelière se rend à Washington «l’esprit ouvert», a de son côté souligné un responsable gouvernemental allemand. «C’est toujours mieux de discuter ensemble que de parler les uns des autres.»

Mais les déclarations tonitruantes, parfois contradictoires, du président américain au cours des semaines écoulées donneront une coloration particulière à ce premier tête-à-tête.

M. Trump s’en est pris avec virulence à l’Europe – louant le «merveilleux» Brexit ou prédisant que d’autres pays quitteraient l’Union –, mais a aussi attaqué frontalement l’Allemagne, dénonçant son rôle par trop dominant et qualifiant sa politique d’accueil des réfugiés de «catastrophique».

«L’Allemagne regarde aujourd’hui les États-Unis avec un mélange de perplexité et d’inquiétude», résume Jeffrey Rathke, du Center for Strategic and International Studies (CSIS), soulignant à quel point l’administration Trump était impopulaire au sein de la première économie européenne.

Et l’expert de citer en particulier les inquiétudes liées «aux affinités du président et de certains membres de son cercle rapproché envers les mouvements nationalistes et populistes en Europe».

Tensions sur le libre-échange

Pour Angela Merkel, qui vise un quatrième mandat et qui parlera donc aussi à ses compatriotes, cette visite s’apparente à un exercice d’équilibriste: confirmer la vigueur des liens transatlantiques, économiques comme militaires, tout en gardant une certaine distance avec l’équipe Trump.

Il est probable que la dirigeante allemande prendra soin de ne pas reproduire une surprenante image qui avait marqué les esprits: celle de la première ministre britannique Theresa May tenant la main de Donald Trump en marchant sous la célèbre colonnade des jardins de la Maison-Blanche.

Sur le fond, Mme Merkel devrait signifier son attachement au libre-échange au moment où la nouvelle administration, qui articule son action autour du slogan «L’Amérique d’abord», campe sur un discours résolument protectionniste.

Hasard du calendrier – la rencontre initialement prévue mardi avait été reportée en raison de la neige – les deux dirigeants se retrouvent le jour même de l’ouverture du G20 Finances à Baden-Baden.

La ministre allemande de l’Économie Brigitte Zypries a laissé planer vendredi la menace d’une plainte de son pays à l’OMC au cas où Washington concrétiserait son projet de taxe d’ajustement aux frontières («border adjustment tax»).

«L’incertitude» sur les intentions des États-Unis en matière commerciale «agit comme un poison» sur l’économie, a-t-elle mis en garde.

Autre point de friction qui semble inévitable: le climat, dont l’Allemagne entend faire un des sujets centraux du G20 qu’elle préside (sommet à Hambourg en juillet).

Dans son projet de budget dévoilé jeudi, Donald Trump a laissé peu de place au doute: sur les plans nationaux comme internationaux, il entend faire des coupes claires dans la quasi-totalité des fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique.

Le bouillonnant président républicain devrait une nouvelle fois insister sur une nécessaire hausse des dépenses militaires de ses partenaires au sein de l’OTAN. Berlin, qui dépense actuellement 1,2 % de son PIB pour sa défense, est d’accord pour viser à terme le seuil des 2 %, mais le débat politique reste très vif sur le calendrier.

Au Niger, Angela Merkel a annoncé 27 millions d’euros d’aide

Lors de sa visite éclair au Niger, la chancelière allemande a insisté sur la nécessité de retenir les migrants clandestins qui passent par le Niger.

Après le Mali, où elle était en visite ce dimanche 9 octobre, la chancelière allemande Angela Merkel a été accueillie au Niger hier, lundi 10 octobre, par le Président Mahamadou Issoufou.  Les attentes des Nigériens étaient grandes et concernaient des domaines comme la décentralisation et la bonne gouvernance, l’agriculture, la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation primaire. Le but recherché à travers cette tournée africaine qui l’a conduite au Mali, au Niger et en Ethiopie est d’intensifier la collaboration de l’Allemagne avec ces pays surtout sur la question de la migration. En Allemagne, Angela Merkel est au plus bas des sondages à cause de sa politique migratoire, ce qui a eu pour résultat d’augmenter le soutien au camp des Conservateurs  qui a atteint plus de 30%.

Au cours de cette visite éclair, deux sujets étaient à l’ordre du jour : la sécurité et la gestion des flux migratoires. Les deux dirigeants, M. Issoufou et Mme Merkel, ont animé conjointement une conférence de presse au cours de laquelle ils ont évoqué les questions de migration et de terrorisme.  Ainsi, la chancelière allemande a annoncé que son pays installera un centre logistique à Niamey, la capitale du Niger, pour l’approvisionnement et l’appui aux 650 soldats allemands présents au Mali sous mandats des casques bleus. «  À travers ce centre, l’Allemagne soutiendra aussi les forces armées nigériennes en termes de formation et d’équipements », a déclaré Mme Merkel. « C’est tout naturellement que le Niger a accepté d’offrir des facilités à l’Allemagne pour qu’il y ait ce centre à Niamey en vue d’approvisionner régulièrement ses 650 hommes au Mali », a ajouté M. Issoufou. Concernant la migration clandestine, il a fait savoir que « C’est un nouveau défi, en plus de la sécurité, auquel le Niger doit faire face (…) Il faut des actions de développement », a laissé le entendre le Président nigérien, tout en disant qu’il faudra, pour la lutte contre la migration clandestine, un milliard d’euro. En effet, plus de 80% des migrants passent par le Niger pour rallier la Libye et ensuite mettre le cap vers l’Europe. La chancelière allemande a annoncé que son pays va débloquer 27 millions d’euros pour aider le Niger sur le plan militaire et contribuer au développement du nord du pays, notamment la région d’Agadez.

 

 

 

Angela Merkel au Mali : priorité au retour de la paix

Malgré la brièveté d’une visite qui pouvait sembler n’être qu’une escale technique, le président IBK et Mme Merkel ont eu un entretien à l’issu duquel, ils ont pu apprécier les efforts des uns et des autres dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’eau et l’assainissement, la coopération militaire, la décentralisation, la migration et le retour rapide de la paix dans les régions nord du pays.

La chancelière de la République Fédérale d’Allemagne, Angela Merkel est arrivée hier à bord d’un avion de l’armée de l’Air fédérale (Airbus A340), à 15h20 minutes, à l’Aéroport international président Modibo Keita. À son arrivée, elle a reçu les honneurs militaires auprès de SEM Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République, Chef de l’état. Par cette première visite d’Angela Merkel dans notre pays, l’Allemagne entend accroître l’aide au développement et à la croissance au Mali et renforcer le processus de la décentralisation à travers une solution respectant l’unité et la souveraineté de la nation malienne. Après une trentaine d’entrevue dans le salon d’honneur de l’aéroport, les deux personnalités ont animé un point de presse au cours duquel le président IBK a remercié la chancelière allemande pour la contribution de qualité des troupes allemandes présentes au Mali au sein de la MINUSMA. « Le bénéfice de votre accompagnement qui s’est traduit aujourd’hui par une décision qui a autorisé l’envoi au Mali de 650 militaires pour la première fois dans l’histoire militaire allemande. Cela madame a été apprécié au Mali ; ils sont ici à la MINUSMA, ils font du bon travail », a souligné le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keita. Il a aussi rappelé l’accompagnement du pays de Merkel dans le cadre de l’EUTM et de l’EUCAP Sahel, des programmes de formation des forces armées et de sécurité. Le président a également évoqué les domaines de coopération entre les deux pays qui touchent en priorité la gouvernance démocratique, la décentralisation, la promotion de l’agriculture, l’eau et l’assainissement. « Chacun sait au Mali combien nous tenons à la promotion de ces secteurs. Nous avons consacré 15% du budget national à l’agriculture alors que l’Afrique avait décidé que ça serait 10% », a-t-il indiqué.

Prenant la parole, la chancelière allemande a renouvelé l’engagement de son pays dans la stabilisation du Mali. Elle a aussi souhaité le renforcement de la coopération bilatérale avec le Mali, avec un accent particulier sur la formation en matière de sécurité. Un des thèmes focalisé dans l’agenda de cette visite est la coopération avec le gouvernement malien sur la plan de la politique migratoire. Dans ses déclarations, Merkel a annoncé chercher à trouver des solutions concernant les raisons qui poussent les citoyens africains à fuir leur pays. « je pense que le problème peut être maîtrisé lorsque les pays décident de coopérer pleinement », a-t-elle déclaré. Sur le sujet, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita, a ajouté. « le mali est un vieux pays de dignité et de fierté, les hommes et les femmes, candidats à l’immigration, sont souvent poussés par des difficultés dues au contexte de la crise et au changement climatique », a-t-il indiqué.

Coopération Allemagne-Mali, au beau fixe

La chancelière allemande effectuera ce dimanche, une visite de travail de deux jours au Mali. Objectif renforcer une coopération déjà très dynamique.

LAllemagne intervient dans plusieurs secteurs porteurs de développement au Mali. La visite de la chancelière Merkel ce dimanche ne devrait quaffermir un peu plus les relations entre les deux pays. En 1960 déjà lAllemagne avait été le tout premier pays à reconnaître le Mali indépendant. En 1980, la République fédérale a mis en place la GIZ, programme visant à induire un changement positif dans le développement politique, économique et à améliorer les conditions de vie des populations. Cette action à été rapidement suivi par un programme dappui aux collectivités territoriales du Mali « PACT«  afin de renforcer leurs capacités pour quelles puissent participer pleinement à lessor économique du pays.

En 2015, le gouvernement allemand sest engagé à travers son groupe bancaire KFW à allouer au Mali, pour la période 2016-2018, la somme de 73,74 millions deuros pour lexécution de la coopération bilatérale technique et financière.

Lannée 2016 a été très riche sur le plan diplomatique entre les deux pays. Elle a vu la visite en avril dernier de la ministre allemande de la Défense, Mme Ursula Von Der Leyen, suivi en mai de celle du ministre des Affaires étrangères Frank Walter Steinmeir, et enfin du président de la république, Joachim Gauck.

Outre le volet économique, lAllemagne participe aussi pleinement à renforcer la situation sécuritaire de notre pays. Plusieurs spécialistes allemands assurent une formation aux militaires maliens et lors de sa visite, le président Gauck a promis lenvoi de 650 nouveaux soldats qui viendront étoffer le contingent allemand déjà fort de 281 membres.

Base allemande au Niger

« Avec l’établissement d’une base militaire allemande pour le transport aérien à Niamey, en appui à la mission de la Minusma au Mali auquel le Niger a militairement participé de manière significative dès le début, un nouveau chapitre de notre coopération est ouvert » a déclaré l’ambassadeur d’Allemagne au Niger, Bernd von Münchow-Pohl. Cette base devrait permettre à la première puissance européenne de lutter activement contre le terrorisme qui sévit dans cette zone.

Le Niger abrite déjà les bases militaires de la France et des États-Unis, qui à travers elles veulent minimiser le risque terroriste qui pèse sur leurs pays.