Tenue scolaire : Une application qui peine

Partiellement utilisée dans les écoles publiques, la tenue scolaire fait pourtant l’objet d’une réglementation des autorités depuis 2012. Alors que les écoles secondaires la maintiennent tant bien que mal, les fondamentales fonctionnent au cas par cas, avec un respect plus strict pour les établissements privés.

« Obligatoire » depuis l’arrêté n°10-06 86/ MEALN-SG, du 12 mars 2012, fixant règlement intérieur des établissements d’enseignement secondaire, « le port de l’uniforme scolaire » est redevenu obligatoire dans les écoles publiques après un passage à vide, depuis les évènements de mars 1991 au Mali.

« Une bonne initiative », selon madame Djourté Diata Berthé, surveillante générale au Lycée Mamadou Sarr de Lafiabougou en commune IV du District de Bamako. Exigé à partir de ce 8 octobre dans cet établissement, la règle semble plutôt bien respectée et appréciée même des élèves. « Cela permet de nous identifier facilement, même en cas de problème », confesse Kalilou Kanté, élève en classe de 11ème au sein de ce lycée.

« Au début, il y avait une tenue pour chaque école. Avec l’arrivée de Moussa Mara à la mairie de la commune IV, il en a institué une unique pour l’ensemble des établissements. Mais cela n’a pas duré. Finalement, nous n’avons plus de tenue », regrette Moussa Traoré, directeur de l’école 6 au groupe scolaire Aminata Diop de Lafiabougou, qui en compte 10.

Réticences Cette décision du conseil municipal, adoptée en 2009, a en effet du mal à être appliquée. A cause  principalement d’une « mévente », due à la non-participation des écoles privées notamment, qui restent « non conformistes », explique en substance Aboubacar Bougoudogo, le secrétaire général de la mairie de la commune IV. « Nous ne sommes pas en marge du système éducatif, nous en avons le plus grand respect. En ce qui concerne la tenue commune, nous avons exprimé certaines inquiétudes », se défend la Sœur Jeanne Sanogo, directrice de l’école Saint Kizito de Lafiabougou. Des inquiétudes relatives notamment à «  l’identification » de leurs élèves, à la « qualité de la tenue » en question et à sa «  gestion » précise la directrice, avant d’ajouter que l’école préférerait garder sa tenue, si elle avait le choix.

Tous les acteurs reconnaissent cependant les nombreux avantages de la tenue scolaire, y compris les parents qui y voient un intérêt « économique » et un facteur « d’égalité sociale » à l’école, selon Sékou Fantamady Kéïta, parent d’élève.

Map Action, un outil au service de l’environnement

Map Action, c’est le nom de ce nouvel outil que Kaïcédra Consulting et ses partenaires ont mis en œuvre pour contribuer à la gestion des problèmes Wash Eau, Hygiène, Assainissement). C’est pour partager cet outil et ses objectifs que l’organisation a réuni ses partenaires, acteurs publics et privés au cours d’un atelier de formation ce 30 janvier 2018 à Bamako.

L’utilisation des nouvelles technologies de l’information est devenue incontournable et nombre de citoyens ont recours à ces outils pour leurs besoins quotidiens. Bamako étant une agglomération en pleine croissance, avec selon certaines estimations une population de 3 millions d’habitants et autant de besoins en infrastructures de base comme celles de l’accès à l’eau potable et à l’hygiène. L’un des objectifs de Map Action est de faire en sorte que les nouvelles technologies aident à mieux appréhender les problématiques environnementales et à les gérer. Map Action est un outil technologique qui rassemble une cartographie interactive, une géo-localisation mobile pour recueillir, analyser et transmettre des données pour une meilleure gestion environnementale.

Agir pour son environnement

Les activités de l’outil commencent par l’identification des problèmes Wash. Une phase à laquelle les citoyens prennent une part active avec une implication effective dans la formulation des problèmes qui les concernent. Il s’agit concrètement de faire une photo d’un problème identifié et de l’envoyer via l’application disponible sur Play store. L’autre étape consiste à procéder à l’analyse et l’étude de la situation par une équipe de terrains, formée et gérée par les responsables de l’organisation. Le but est ensuite de trouver des solutions avec la transmission des données aux autorités compétentes. Déjà évoqué, lors de la Cop 21 à Paris, la contribution de ces technologies à la lutte contre le réchauffement climatique est concrétisée par cette application malienne mise au point par Kaïcédra Consulting et son partenaire Aikio.

Créer une synergie

Environ 50 participants, venus d’associations engagées dans la défense de l’environnement, des bureaux techniques et des Organisations internationales ainsi que des partenaires techniques ont reçu cette formation. Tout cela en partenariat avec les autorités et les structures techniques concernées. Dans sa phase pilote, le projet va s’expérimenter sur les communes I et II du District de Bamako. Mais elle entend s’élargir très vite à l’ensemble de la capitale et même à l’intérieur du pays, selon Monsieur Boubacar Keïta coordinateur du projet. Peuvent participer au projet tous les citoyens, afin que les problématiques environnementales soient mieux connues. « Parce que souvent, ce n’est pas par manque de volonté mais souvent par méconnaissance. En outre, lorsque les citoyens participent à la formulation des solutions, cela peut être plus pertinent », ajoute Monsieur Keïta. Les données ainsi collectées seront transmises aux collectivités concernées, chargées des réponses aux questions environnementales, mais aussi à tous les autres acteurs censés intervenir dans le domaine comme les partenaires qui appuient dans le domaine. Pour amener les citoyens à s’impliquer, Kaicédra Consulting lance un challenge citoyen du 30 janvier au 18 février 2018 pour permettre une appropriation de l’application par les citoyens. La phase pilote, quand à elle durera quelques mois. Mais l’organisation entend établir un partenariat durable avec les autorités afin de résoudre ces problématiques environnementales. 
« Nous sommes un maillon d’une chaîne qui part de l’identification à la résolution du problème », conclut Monsieur Keïta. 

Six nouvelles applications de l’AGETIC pour booster la performance de l’administration.

 

 

A travers un workshop qu’elle a organisé le 6 octobre, l’AGETIC a présenté six nouvelles applications destinées à améliorer l’efficacité des services de l’administration malienne.

Vous en avez assez des longues files dans les administrations pour pouvoir retirer un document, vous n’en pouvez plus de faire des va et viens incessants à cause d’un dossier incomplet, ces maux ont désormais un remède. ‘’Démarches administratives’’ est une application développée par l’agence des technologies, de l’information et de la communication (AGETIC) pour rendre les services publics plus accessibles et plus fluide à la population. Depuis votre téléphone mobile désormais, vous pourrez avoir toutes les informations sur les documents à fournir, pour un permis de conduire ou pour un casier judiciaire. « Nous avions déjà lancé le site internet dédié, mais nous n’avons pas ressenti un engouement pour le site, la plupart des personnes utilisent plus leurs téléphones, nous avons donc lancé la version mobile disponible pour les Android, et à partir de maintenant vous avez toutes les informations sur les démarches administratives à portée de mains » explique le directeur général de l’AGETIC, Hamed Salif Camara. Du vrai pain béni, pour nombre de maliens qui se plaignent de la lourdeur dans les services publics.

L’application permettra également au citoyen, d’avoir accès à tous les textes (codes, lois, décrets) et à toute actualité liée à l’administration malienne en temps réel.

Au-delà de cette application qui sert un petit peu tout le monde, l’AGETIC a développé d’autres outils permettant une interconnexion entre les différents services de l’État. Parmi lesquels, le E-GESCO, qui est une application de gestion de courrier rapide et sécurisée. « Grâce à cette application, il n’y aura plus de circulation de papier entre les services de l’administration, tout l’argent que nous mettons dans les photocopies, les impressions, ça va être fini bientôt, c’est un gain énorme qui permettrait de financer des projets » assure Camara.

L’absentéisme récurrent dans certains services publics, devrait bientôt prendre fin, ou du moins être sanctionné. L’Office Manager, permet de gérer les informations relatives aux différents agents dans les structures, une manière d’avoir des informations précises sur leurs présences et une traçabilité de leurs activités.

Archivage électronique et appel d’offre transparent

Trouver des documents qui datent de l’indépendance ou d’avant s’apparente à une vraie mission dans un capharnaüm. L’application AGIC qui offre un service d’archivage électronique,  assurera un énorme gain de temps pour les services concernés. « Pour lutter contre la délinquance financière, nous avons développé le ‘’Core’’, une application qui assure transparence et fiabilité dans la création et la gestion d’appel d’offres » décrit le directeur de l’AGETIC.  De nombreuses innovations donc qui devraient à terme améliorer les services fournis par les administrations.

 

Tidiani Togola: « Nous voulons renforcer la transparence dans la gestion publique »

 Lancée le 12 septembre à l’Assemblée Nationale du Mali, l’application « Mon élu » permet à la population de dialoguer directement avec les députés et de donner son avis sur les projets en vote à l’Hémicycle, en un mot de faire entendre sa voix. Tidiane Togola, Directeur de la Fondation Tuwindi, initiatrice de l’outil, nous en dit plus.

Quelles sont les spécificités de « Mon élu » ?

C’est une application mobile qui permet aux citoyens de communiquer avec les élus. Cette communication se fait sous plusieurs formes. Les citoyens peuvent envoyer des messages, un peu dans le style Viber ou Whatsap, un message écrit ou vocal, à leur élu ou à l’ensemble des élus de leur circonscription. La deuxième chose que le citoyen peut faire, c’est d’accéder aux comptes-rendus des élus. Une fois qu’il les a, il peut réagir. Le citoyen peut également faire des propositions de projets de lois. Les députés disposent d’une version de l’application qui leur permet de rendre compte à la population, de la consulter et d’échanger directement avec les citoyens.

Quel est votre objectif ?

C’est d’abord de renforcer la participation citoyenne, parce que c’est fondamental pour une démocratie participative. Le deuxième objectif est de renforcer la redevabilité des élus, ce qui d’ailleurs fait partie de leurs devoirs. Nous avons procédé au lancement à l’Assemblée nationale, mais nous voulons élargir cette application à l’ensemble des élus de la Nation et pourquoi pas un jour à la présidence de la République.

Qu’est ce qui a motivé l’idée de cette application ?

Nous avons constaté qu’il y avait un véritable problème de confiance entre la population et les élus. Les Maliens ne font plus confiance aux politiques et les élus, de leur côté, ont beaucoup de mal à communiquer avec leurs concitoyens. Le téléphone mobile, avec notamment des applications comme Viber, est un outil que beaucoup de personnes peuvent utiliser aisément, sans forcément être allées à l’école. Nous avons amélioré ce concept pour que cela permette une participation des citoyens à la gestion des affaires publiques.

Comment les députés ont-ils accueilli l’initiative ?

Nous avons eu un retour très positif des députés lors du lancement, après avoir animé une séance de formation à l’Hémicycle. Nous ne leur avons pas simplement présenté l’application, nous leur avons montré en quoi elle pouvait leur être utile. A partir de là, après l’avoir expérimentée, ils nous ont assuré qu’ils seraient désormais plus proches de la population.

Nous voulons renforcer la transparence dans la gestion publique. Nous voulons que la gouvernance soit meilleure et que la démocratie soit renforcée.