Ozone Mali: La crise

Entassées dans des sacs le long des artères principales de la ville, leur présence accrue depuis plusieurs semaines n’a échappé à personne. Outre la question de santé publique qu’elles soulèvent inévitablement, on peut aussi se demander ce qui se passe autour des déchets de Bamako qui, normalement, sont quotidiennement enlevés par la société Ozone, prestataire de la Mairie du District. Une grève des travailleurs de la société en paralyse les activités depuis fin mars. Mais le mal est plus profond qu’un simple mouvement syndical. Il remet sur la table l’équation de l’assainissement d’une capitale qui ne cesse de grossir…

L’odeur est là… pas encore pestilentielle mais on la sent diffuse quand on circule dans les rues de Bamako, en particulier dans certains quartiers. La cause : une grève chez Ozone, le principal prestataire de l’assainissement de la capitale malienne. Les salariés débraient depuis la fin du mois de mars 2018 et ont posé sur la table certaines conditions, dont la principale est l’augmentation de leurs salaires. Ces derniers tournent autour de 50 000 FCFA pour les agents de nettoyage, « insuffisant pour nourrir une famille » se plaignent les travailleurs. « Bien au-dessus du SMIG malien », répond-on du côté de la Direction qui assure être dans la disposition d’étudier la requête mais ne pas en avoir les moyens « pour le moment ». « Nous sommes dans de sérieuses difficultés », explique Nouredinne Chbani, le Directeur général d’Ozone Mali. Qui tient à rappeler que la société ne doit aucun arriérés de salaires à ses employés mais « ne peut pas discuter d’une quelconque augmentation de ses charges ».

Flash back. … Février 2015, la société marocaine Groupe Ozone Environnement et services démarre en fanfare les activités de sa filiale Ozone Mali. Une convention d’une durée de 8 ans est signée qui lie la Mairie du district à Ozone Mali, avec l’aval de l’Etat puisque deux ministres qui apposent également leur paraphe : celui en charge de l’environnement et celui de la Décentralisation et la politique de la ville. Ozone Mali est depuis responsable de la pré-collecte des déchets ménagers et des produits du balayage des rues de Bamako et de les évacuer vers la décharge finale de Noumoumbougou (sur la route de Koulikoro). A l’époque, les autorités de l’assainissement étaient en discussion avec le groupe français Veolia. Mais l’expertise marocaine a semblé séduire les premiers décideurs qui ont privilégié l’approche sud-sud », se souvient ce cadre du département de l’environnement. Au fil des semaines qui suivent la signature de la convention, Ozone Mali déploie son armada. Elle recrute et forme plusieurs centaines d’agents et on aperçoit les camions couleurs orange et gris arpenter les rues de la ville. Cout de l’opération, 9 milliards par an. Bamako sort petit à petit son nez des ordures sous lesquelles elle commençait à crouler depuis la crise de 2012.

Très vite cependant, les critiques fusent. La première concerne le déversement des ordures collectées dans la fosse derrière l’hotel Olympe en commune 5. « Ça puait et ça prenait feu régulièrement. Les sapeur-pompiers étaient sollicités mais leurs opérations ponctuelles ne pouvaient pas résoudre le problème », se souvient ce riverain de cette décharge géante qui s’est constituée lors de l’opération d’urgence d’enlèvement des tas d’ordures de Lafiabougou et Ngolonina et qui devait, en principe servir à combler ce ravin destiné à devenir un jardin public et une aire de jeux. Les camions n’ont jamais cessé d’y faire leur rotation…La décharge finale officielle ? Personne ne veut y aller. « La route était dans un état si délabré que personne ne voulait y abimer son matériel roulant, à commencer par Ozone »… Faux, répond Noureddine Chbani qui assure que « cette décharge finale n’est toujours pas opérationnelle depuis 3 ans qu’on nous promet qu’elle le sera ». « On nous demande de nous débrouiller. Alors en attendant, nous déversons dans des champs sur requête des propriétaires ou encore pour combler des ravins », explique-t-il. Avec les conséquences sur l’environnement que l’on peut imaginer…

La crise. « Aujourd’hui, à notre niveau, la situation est inquiétante », résume Adama Koné, conseiller technique du DG d’Ozone Mali. « Il y a plusieurs enjeux. Le premier étant l’emploi des jeunes, ils sont plus de 1300 employés par la société. Le deuxième enjeu, c’est la pérennité de l’entreprise qui a fait beaucoup d’investissement et a des charges d’exploitation énormes. Le troisième enjeu, c’est la propreté de la ville de Bamako. Avec ses 2,5 à 3 millions d’habitants aujourd’hui, il faut trouver une solution pérenne à la gestion de son assainissement », déclare-t-il. Le fond du problème c’est le « non-respect par « la partie malienne » des engagements pris. Les dispositions de l’article 45 et 46 ne sont pas respectées et la compagnie a toutes les peines du monde pour rentrer dans ses fonds », poursuit M. Koné. A ce jour, ce sont près de 15 milliards qu’Ozone Mali réclame au titre des arriérés de 2015 à 2017.

« La question des arriérés d’Ozone est un problème profond », explique pour sa part le Directeur des Services de Voirie et d’Assainissement (DSUVA). « Il s’agit de trouver les moyens de la gestion durable des ordures ménagères et des déchets organiques. On ne peut pas produire des ordures et ne pas payer pour leur traitement. Mais à Bamako, personne ne l’a compris. Les gens se contentent de payer les GIE qui viennent enlever devant les ménages, mais personne n’investit dans leur évacuation vers la décharge finale. Or, cette opération est la plus couteuse», poursuit Oumar Konaté. « Le contrat avec Ozone est une concession. Maintenant, il faut mobiliser les ressources au niveau du client, qui est la Mairie sous le contrôle de l’Etat. C’est cela qu’il faut revoir pour mettre fin à la question des arriérés, parce que seule une infime partie des pollueurs paient pour cette opération ». « Il était question que l’Etat soutienne la mairie du district pendant les 5 premières années. L’Etat a toujours budgétisé 4 milliards par an, que nous recevons. Mais le complément qui doit être versé par la Mairie du district reste en suspens car elle n’a pas les moyens. Donc dès la première année d’exercice, nous avons donc accumulé des impayés », confirme M. Chbani. « Cette situation est très difficile à gérer. Ozone a fait ses preuves sur le terrain. Ceux qui disaient qu’Ozone ne travaille pas, la réalité de ces derniers jours a montré que nous avons réalisé des investissements et que nous faisions notre part du travail. Peut-être que les gens ne sont pas au courant mais personne ne peut dire que nous ne faisons pas notre travail, et ce même malgré les conditions qui nous sont imposées »… « Jusqu’ici, la banque nous appuyait ainsi que le siège de notre groupe. Mais aujourd’hui, la banque a atteint son plafond et le groupe également commence à ressentir les effets de l’effort que nous représentons », conclut M. Chbani qui se dit pessimiste pour l’avenir.

Pistes de solution. En ce qui concerne les impayés, des discussions entre les parties sont en cours. Elles ont permis l’adoption d’un échéancier d’apurement « approuvé par le ministère des Collectivités territoriales. Il est convenu qu’ soient versés 4 milliards dans un premier temps, afin que l’entreprise puisse se rééquiper. Le reste du montant sera échelonné sur trois ans, jusqu’en 2020 », explique-t-on chez Ozone. A la Mairie du district, on cherche également des solutions à long terme. « Il faut que nous trouvions l’argent pour évacuer les ordures du dépôt de transit à la décharge finale. Avec le ministère des collectivités territoriales, un schéma est à l’étude pour impliquer les mairies dans le recouvrement des frais de prestations pour les déchets. Aujourd’hui les maires des communes ne se sentent pas impliqués dans le dispositif, et cela fait partie du problème », explique le Directeur de la DSUVA. Des exemples venus d’autres pays comme le prélèvement d’une redevance directement sur les factures d’eau ou d’électricité, pourraient être suivis. En attendant, il faudra peut-être attendre la prochaine journée citoyenne d’assainissement, le 1er samedi du mois, pour voir corps habillés et volontaires civils ramasser les ordures qui continuent de joncher les rues de la capitale..

Célia d’ALMEIDA

Macrowaste : Pour un Bamako sans ordures

Quand on parle d’assainissement à Bamako, c’est surtout de leur concurrent qu’il est question. Pourtant, depuis maintenant 5 ans, une entreprise malienne s’est donné pour mission de collecter les ordures des Bamakois. Mais pas seulement…

Créée par deux amis, Macrowaste Limited est, selon son cofondateur Abdoulaye Tangara, l’entreprise qui a introduit la première des camions de ramassage privés au Mali. L’aventure dure depuis 2013, quand avec Lamine Dembélé (40 ans), il décide de proposer un service abandonné par la voirie depuis des décennies. Aujourd’hui, « Macrowaste est le leader dans l’industrie de gestion des déchets au Mali, offrant une variété de solutions à une clientèle diversifiée, allant du résidentiel à l’industrie »,  explique le site internet de la société, qui compte 25 employés. « Keneya tita saniya ko » (la santé passe par l’assainissement), est le slogan de l’entreprise.

A son siège à Bougouba, en Commune 1 du district de Bamako, on remarque surtout les différents types de poubelles et autres conteneurs de stockage d’ordures. Macrowaste se charge de leur collecte et de leur convoyage vers la décharge finale publique de Noumoubougou, à 30 kilomètres de Bamako. « Nos camions opèrent 6 jours sur 7, de 5h à 19h30 », explique M. Tangara. A 37 ans, vivant entre le Mali et les États-Unis, où il est directeur des ventes dans une entreprise de solutions financières, il a importé pour son business malien son expertise dans la vente, le marketing et la gestion de la clientèle. Son associé, diplômé en ingénierie environnementale, est quant à lui venu avec sa connaissance de l’industrie de l’assainissement, après avoir travaillé dans le secteur aux États-Unis. Ensemble, ils entendent relever le défi de faire de l’assainissement un business rentable au Mali. « Le développement durable, la responsabilité de notre entreprise dans l’assainissement de Bamako et des quartiers pauvres surtout, est un défi », explique M. Tangara. Une meilleure gestion des services assurant au quotidien la collecte et le transport des ordures vers le dépôt final devrait être la priorité des acteurs du secteur, à commencer par l’État, estime-t-il.

Ramassage des ordures : La Mairie veut faire le ménage

Rien ne va plus entre la mairie du District de Bamako et les Groupements d’Intérêt Économique (GIE) chargés de la collecte des ordures ménagères dans la capitale. Les GIE, regroupés au sein du Collectif des Groupements Intervenant dans l’Assainissement au Mali (COGIAM), refusent de signer le protocole de partenariat avec la mairie.

Après plusieurs mois de négociation, les deux parties ne sont pas parvenues à un accord. En cause, deux points de divergence majeure : le recouvrement des redevances de ramassage payées par les ménages et la clé de répartition de cet argent. Suite à la signature de la convention entre l’Etat du Mali à travers la mairie du District, et la société Ozone en février 2015, la gestion des ordures a été entièrement confiée à cette dernière. Mais très vite, face aux défaillances constatées, les mairies des communes du District ont donné « aux GIE des mandats pour assurer la collecte au niveau des ménages vers les dépôts de transit », explique Oumar Konaté Directeur des services urbains de voirie et d’assainissement de Bamako. Et d’autres acteurs ont été chargés d’amener ces ordures vers les décharges ajoute-t-il.
À partir de cet instant des réunions ont donc été organisées pour convenir d’un partenariat avec Ozone. Au dire du Directeur, il y a eu accord sauf sur 2 points : les GIE veulent continuer à percevoir la redevance de 3 000 francs CFA mensuels payés par les ménages pour évacuer leurs ordures, ensuite pour leur contribution à l’évacuation des ordures à partir des dépôts de transit, les GIE veulent payer 50 000 francs CFA par trimestre et par GIE. Ce qui est tout simplement inacceptable, selon les autorités du District.


La redevance, pomme de discorde
Parce que « cette redevance doit être payée aux collectivités et non aux prestataires » que sont les GIE, déclare Konaté. Compte tenu des difficultés de la société Ozone à trouver une solution à la gestion des ordures dans la capitale, la mairie souhaite mettre de l’ordre dans le domaine. Depuis le 12 mars 2018, les agents de la société Ozone observent un nouveau mouvement de grève ; ce qui fait que plusieurs dépôts de transit de la capitale n’ont pu être évacués depuis quelques jours. Cette grève fait suite à une autre de 3 jours, entamée le 5 mars 2018, pour réclamer le paiement des salaires de février. Une grève suspendue le 8 mars, mais reconduite le 12 mars parce que tous les salaires n’avaient pas été payés. La mairie qui assure prendre les mesures pour faire face à cette situation, veut désormais prendre les choses en main.
En effet, la collectivité souhaite « organiser la filière pour savoir combien les ménages payent pour la gestion des ordures », ajoute notre interlocuteur. Pour ce faire elle veut évaluer la prestation des GIE et les payer en fonction de cela. En effet, lorsqu’un GIE « déclare gérer 800 concessions, il faut que cela soit vérifié sur le terrain » et leurs prestations seront payées par mois, selon la mairie. Selon les autorités du District, cette évaluation permettra aussi à la mairie de présenter des données exactes à ses partenaires qui veulent les appuyer dans ce domaine.

Sacs plastiques : qu’en est-il de l’interdiction ?

Le 3 juillet sera célébrée la journée mondiale sans plastique. Au Mali, une loi interdisant les sacs dans cette matière a été votée en 2012, mais son application sur le terrain traîne des pieds.

« Un sachet plastique est comme une plaie. Un être humain qui a une plaie purulente et qui ne veut pas la soigner, et cette plaie finit par se gangrener », explique Oumar Goïta, spécialiste des questions sur les sachets plastiques. La métaphore de cet informaticien de formation, illustre assez bien le problème que posent les sachets en matière non dégradable. « Ce n’est pas qu’une question d’environnement, c’est aussi une priorité d’aménagement territoriale et de santé », objecte Goïta, en réponse selon lui à plusieurs personnes qui minimisent la problématique. En 2012, l’Assemblée nationale a adopté la loi interdisant la production, l’importation et la commercialisation des sacs plastiques non biodégradables.

Mais censée entrer en vigueur en avril 2013, l’application de cette loi se fait toujours attendre, et semble même en train de s’acheminer vers les oubliettes. La croisade contre les sachets plastiques qui devait permettre au Mali d’emboîter le pas de pays comme le Rwanda, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, n’aura finalement jamais eu lieu. La même année, des concertations se sont tenues entre différents acteurs pour trouver des alternatives adéquates à la fin du « sac plastique ». « Tous étaient là, les importateurs, le ministère de l’Environnement et des fabricants de sachets biodégradables, mais à la fin rien de bon n’est sorti de cette réunion. On était plus dans le déni », raconte Goïta. La loi faisait également état de l’achat de 15 détecteurs qui devait s’effectuer en 2014 pour un coût de 400 millions de francs CFA. « Jusqu’à présent nous n’avons rien vu, même de loin, et pis, malgré une exonération sur les produits biodégradables, la douane fait payer des échantillons à ceux qui veulent se lancer dans cette importation. Ce n’est pas incitatif », explique notre interlocuteur. Toujours selon lui, la mauvaise foi affirmée des commerçants et le laxisme de l’État sont les principales causes de la non application de la loi. « Ceux qui importent les sacs plastiques au Mali sont immensément riches et puissants, ils leur suffit d’une petite brèche pour s’engouffrer et l’État, en retour, ne montre aucune opposition », ajoute-t-il. Des propos réfutés par les commerçants qui mettent en avant leurs efforts pour se conformer aux textes en vigueur. « Les personnes ont généralement peur du changement. La population sera désemparée si elle ne voit plus les fameux sachets noirs ou bleus. Nous n’avons, pour l’heure, pas besoin de cela », se défend, Ousmane Traoré, grossiste au marché.

Solutions Pour Oumar Goïta, « si l’État le veut, c’est un problème qui se règle en un mois. Il faut des mesures fortes que tout le monde respectera. Les sachets biodégradables ont une durée de vie de 6 à 9 mois pour les compostables et de 18 mois pour les Oxobio, faits de matières synthétiques biodégradables. À contrario le sachet que nous utilisons dure près de 400 ans ». L’urgence est donc à l’action pour préserver santé et environnement.

 

Gestion des ordures ménagères : un casse-tête à plusieurs équations

À Bamako, les déchets sont omniprésents, et ont malheureusement fini par faire partie du décor, bien loin d’être une préoccupation collective. 

Leur gestion est un casse-tête, comme l’explique Dounantié Dao, président de la Coalition nationale – Campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA), une coalition de la société civile en pointe sur les questions d’assainissement. « La gestion des ordures est d’abord un problème politique, ensuite financier et enfin comportemental. Au niveau politique, il n’y a pas de réglementation qui permette de gérer ça au niveau de Bamako. L’assainissement est le parent pauvre des budgets ministériels, l’État n’investit pas, ce n’est pas jugé prioritaire. S’ajoute à cela le comportement du citoyen qui n’est pas du tout sensibilisé à ces problèmes », déclare M. Dao.

À Bamako, la production quotidienne de déchets dépasse les capacités de traitement en dépôt de transit, qui ne doit pas excéder 72h. Des délais qui ne sont et ne peuvent être respectés. Les ordures s’amoncellent en montagne nauséabonde à l’image de celles de N’Golonina et de Lafiabougou, qui ont récemment disparu grâce à un programme d’urgence initié par les pouvoirs publics. « Ce sont des actions spectaculaires, mais il n’y a pas de politique d’assainissement durable derrière », bougonne ce riverain. La seule décharge finale de Noumoubougou est insuffisante, compte tenu de la vitesse d’urbanisation d’une ville comme Bamako qui compte plus de 2 millions d’habitants. « On avait dit à l’époque que le dépôt de Noumbougou, avant d’être inauguré, était déjà dépassé. Le ministre nous avait répondu qu’il avait investi plus de 4 milliards de francs CFA dedans, comme si 4 milliards était trop pour l’assainissement », déplore Dounianté Dao.

L’objectif de la CN-CIEPA est la prise à bras le corps de ces questions par les politiques et la mise en place d’un schéma d’assainissement adapté pour la capitale, des financements adéquats, et une campagne de sensibilisation à destination de la population pour changer les comportements. La question de l’assainissement est incluse dans la constitution malienne en son article 15. Elle relève donc de la responsabilité de tous.

 

Evacuation des tas d’ordures de Lafiabougou

La montagne d’ordure appelée  mont Kilimandjaro II,  n’est plus qu’un mauvais souvenir pour la population de la commune 4 du district de Bamako. Il a fallu 80 jours à Ozones Mali pour évacuer les 700 000m3 d’ordures dans un nouveau dépotoir à Tienfala, dans la région de Koulikoro et dans les champs de Sanankoroba, Moutougoula. C’est un grand soulagement pour la population de Lafiabougou qui vivait dans la pollution et les odeurs  nauséabondes. Certains riverains sont néanmoins mécontents car ils dépendaient de ces ordures pour vivre.

Assainissement des voies publiques : que deviennent les déguerpis ?

Après l’opération de déguerpissement entamée le 25 juillet dernier, certains commerçants sont revenus sur place et vendent à la sauvette. D’autres attendent, inactifs, la concrétisation des mesures annoncées par les autorités. Que sont devenus ceux dont le courroux est loin de s’être apaisé ?

« Nous n’avons pas été avertis à temps et ils sont tout simplement venus démolir nos kiosques, ce qui n’est pas normal dans un État de droit. Pourtant c’est la mairie qui avait donné l’autorisation d’installation et elle nous prélevait des taxes. Donc on méritait un peu de considération. On nous avait promis des mesures d’accompagnement, mais jusque-là, rien. Nous sommes abandonnés à notre triste sort », déplore Madame Diakité Assétou Dicko. Ils sont nombreux à se sentir perdus et à se retrouver sans activité. « Je suis comptable de formation. Au chômage depuis la fin de mes études en 2008, mon frère m’a aidé à installer un kiosque Orange Money au niveau du rond-point Cabral, qui marchait bien. Maintenant j’ai tout perdu et je suis à la maison à la charge de mes parents », déclare Oumar Traoré, âgé de 28 ans. Ne sachant où aller, Mme Diarra Kané Bagayoko, est revenue sur l’emplacement de sa boutique de produits de beauté et d’habits pour enfants, pour tenter de glaner quelques revenus. « Je ne fais plus de recette en cette période hivernale, car mes marchandises sont exposées à même le sol. Ce qui fait que je suis obligée de vendre par intermittence », précise-t-elle. Idem pour Moussa, un garagiste dont le hangar a été détruit non loin du rond-point Cabral. « Nous, on ne peut pas quitter ce lieu parce que c’est ici que nos clients connaissent. Et on ne sait pas où aller. On est obligé de travailler sous le soleil et en cas de pluies, le travail s’arrête », explique-t-il.

Mesures d’accompagnement Tout en reconnaissant l’utilité d’une telle action dans la ville de Bamako, beaucoup d’intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des mesures d’accompagnement, d’accroître la communication et la sensibilisation sur la mesure. Depuis le 18 août, une équipe de recensement composée des membres de la Commission Ad Hoc, des représentants des mairies des six communes du district de Bamako, des associations de commerçants détaillants, et des transporteurs et des chambres de métiers a été mise en place, pour procéder au recensement des personnes touchées par les opérations, à l’évaluation des dégâts et à l’identification des sites, explique un communiqué de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Pour la bonne exécution de cette mission, il a été demandé aux personnes concernées de se rendre sur leurs anciens sites en vue de leur recensement. « Dans l’urgence, il a été convenu, avec toutes les parties, dans le cadre de la fête de Tabaski, de la mise à disposition des commerçants détaillants, du parking de la mairie de la Commune III et l’espace promenade Angevin de Railda », explique Ousmane Sidibé, président de la sous-commission sensibilisation-communication-information. Mais selon lui, «il n’y a aucune statistique fiable dans le cadre du recensement, ni de programme de casse établi. Chaque jour des policiers et gendarmes passent pour casser », regrette-t-il. Plus dur, le président de l’Association des revendeurs de carburant, M. Ousmane Dao, considère qu’« au lieu d’améliorer les conditions de vie des Maliens, le gouvernement les enfoncent. Le déguerpissement des petites stations au nombre de 532 en cours, vont mettre 3 904 jeunes au chômage, sans mesures d’accompagnements ». « Si, le Mali est un pays de droit, nous le saurons à l’issue de cette affaire. Ils m’ont pris 300 pneus et gentes. Je suis ruiné et endetté. Pour l’instant, personne ne m’a contacté. Que les autorités sachent que nous sommes tous des Maliens d’abord ! », a affirmé Karamoko Diakité, propriétaire d’un magasin de collage détruit en Commune IV.

Lady Kane, ange ou démon ?

Déjà en mars dernier, l’ancien gouverneur du District de Bamako Hadi Traoré réunissait les maires et les différents services  techniques de la capitale malienne, afin de trouver une solution aux engorgements des grandes artères de la ville. Une énième tentative, qui a vu lamentablement échouer les précédentes  initiatives en la matière. Forte de sa bonne volonté, l’Ex-patron du gouvernorat voulait tout de même tenter le coup, comme ses prédécesseurs, qui avaient souhaité extraire, Bamako de l’image dite, d’urbanisation chaotique, qui colle à la peau de nos capitales africaines, depuis des décennies.

Dans cette même perspective, l’acte premier du règne de Madame Ami Kane-Sacko se campe dans un décor de gros coups de ménages. Bulldozers à l’appui, Iron Lady of throne,  ne lésine pas sur les moyens, ce qui n’est pas sans heurter une partie du Mali. Autre acte concourant à couper, IBK, davantage d’une partie de sa base. Ainsi l’opinion nationale et sa presse s’en trouvent divisées. Ce qui peut paraître également un bémol de plus dans la situation actuelle du pays, est aussi normal, parce que rares sont les décisions politiques qui créent l’unanimité en démocratie. Tant mieux pour le débat !

La toute nouvelle Gouverneur (e) du District de Bamako est propulsée sous les feux des projecteurs, encore une fois. Que dire ?  Les balles de diatribes « cris-tiques » de tout bord. Sa simple évocation anime actuellement, bien des passions dans les sphères de débat public.

Certains des cris peuvent s’entendre d’un point de vue purement humain, quand il ne s’agit pas d’attiser la sensibilité du peuple pour des fins politiques et démagogiques. Oui les déguerpis nourrissent des milieux de famille avec leur gain journalier. Certes, ils ont investi illégalement le domaine public, pis, ont surtout fini par croire qu’ils étaient dans leur bon droit. Un malentendu encouragé par l’absence d’application des règles normatives, quand elle n’est pas accompagnée de toutes sortes de considérations para-sociétales. Le démon de la démocratie -l’anarchie- jamais loin investit très rapidement les rues. C’est pourquoi chaque action publique doit mobiliser l’adhésion des différentes parties avant lancement.

L’action de déguerpissement souligne un véritable problème de société. Plus d’un malien sait, oh combien le secteur informel, constitue un levier important de l’économie du pays, néanmoins capital à la survie de beaucoup de nos compatriotes. Ce point n’est pas sans accusé un second problème, celui de l’auto-occupation de la jeunesse désœuvrée ; en exode rural ou même sédentaires. Lorsque, plus de la moitié d’une population vit sous le seuil de l’extrême pauvreté, ces cris  ne peuvent être qu’amplifiés, aussi, inévitablement se vêtir du vieil apparat de l’injustice, moteur de toute indignation. Nombre d’actions politiques se révèlent créatrice d’injustice. Comment faire, pour éviter que cette « injustice » ne fracture pas, alors plus, une société déjà fragilisée ? Là doit résider toute la dextérité de l’actant.

Une bonne campagne de sensibilisation n’aurait-elle pas aidé à faire adhérer une grande partie de la couche de la population ? Qui toutefois, se dit avoir été prise de revers par le débarquement des bulldozers de Mme Sacko. Manque de tact ? Ou, la Maîtresse ne s’est pas suffisamment montrée pédagogue ? C’est l’une des reproches que l’on peut formuler à son égard.

Enfin, ces cris peuvent notamment s’entendre, quand ils indexent une action initiée, pour les beaux yeux des invités de Bamako, comme à la veille de chaque sommet en Afrique, on cache les parias de la société, une fois les convives répartis, chacun retrouve sa place. Le jeu du chat et de la souris recommence au prochain événement.

En outre, peut-on désirer indéfiniment une chose et son contraire ? Il n’est point question ici de défendre tel ou tel camp, mais de regarder l’avenir en face et de se poser la question du : que veut le bamakois. Nul doute qu’il veut des artères assainies et une circulation fluide. Mais, mais le malien est profondément humain, l’émotion que crée, le : que deviendront ces hommes et femmes chassés de leurs lieux de gagne-pain, est tout aussi sûre de trouver un échos certain, dans de tels contextes. Et la ville impitoyable s’avère productrice de « déchets humains ». D’où les différentes apostrophes à l’égard de la principale intéressée ? Oui et non, car toutes les remarques ne sont pas objectivement justifiées.

Certains argueront qu’à la regarder, la ville des Bamba saba ne deviendra jamais une grande métropole hyper modernisée, New-York ne s’est pas fait en un siècle et le Paris des buildings avant, était la Lutèce des toits de chaume. On peut donc aisément, se laisser rêver un jour, se balader sur plusieurs kilomètres de pavés, garder nos sotrama, mais pouvoir voyager rapidement en tramway ou en métro hors des tracas des embouteillages, etc. Pour cela il faut que quelqu’un commence quelque part le ménage. Faire le ménage, en revanche, en toute humanité bien sûr. En cela dénicher des alternatives convenables aux commerçants détaillants aux abords de nos artères, leur proposer des lieux adaptés, en plus de leurs fournir des mesures d’accompagnement nécessaires à leur installation. Pas à coup de crédit qui leurs nouera une corde au cou à tout rompre, mais une véritable aide logistique et financière, aide d’état à l’auto-entrepreneuriat. Seule une aide juste permettra l’adhésion unanime à une réorganisation judicieuse des espaces urbains, qui enfin poindra des décisions prises, desquelles s’accompagnent de solutions humaines pour un bon développement. En effet, une action poursuivie dans la durée, qui n’est pas simplement l’expression de caprice d’un jour.

Dans ce cas, passé en revue toutes les voies goudronnées de Bamako, répertorier celles à mettre en circulation aux normes conventionnelles mais également s’assurer de la praticabilité des anciennes. Nous le savons tous, que bien des voies au centre même de Bamako couvent d’énormes surprises, sur lesquelles il faut garder vigilance en toute circonstance : trous bouchés par des ordures, nids de poules qui sont les causes de plusieurs accidents, parfois mortels.

Pour finir, « Nul ne peut régner innocemment », certainement. Mme Kane-Sacko a décidé d’aller au bout de ses actions. Ce ne sera pas sans conséquences. Comment peut-on lui reprocher sa démarche jusqu’au-boutiste ? L’autorité est censée faire respectée la loi, alors il faut que cela ne soit pas une initiative à court terme. D’aucuns soutiennent l’argument que, Bamako doit se montrer sous de meilleurs attraits lors du prochain sommet Afrique-France, avec l’appui du gouvernement malien, la gouverneure persiste, assume et continue. Cependant, le kiosque ou le petit hangar du bout de la rue  fait partie du paysage urbain africain. Il alimente les littératures du continent depuis son aube. Comment faire pour que, par exemple Apolo (parmi tant d’autres) garde sa dibiterie en respectant les nouveaux plans de réaménagement de la ville ? L’exercice est périlleux, sans compter la difficulté de contenter tout le monde. Toutefois, garder une authenticité malienne dans ce nouveau paysage peut se découvrir de bon augure. Une équation bien complexe.

Nous pensons que, tout pays mérite d’avancer avec toutes ses entités, pauvres et riches, le pauvre d’un jour est le riche de demain, encore faut-il l’aider efficacement à y arriver, une fois ce dernier arrivé ne doit aucunement pas oublier qu’il a été pauvre. Dans cette dynamique circulaire, il faut redistribuer dans la légalité, bien entendu.

Ami Kane-Sacko paraît un ange pour certains et est représentée comme un démon à « sept têtes » par d’autre « Mourou daka gôn, sogo ka fassa », dixit les Bamanan.

Bamako : Le pari d’Ami Kane

À l’annonce de sa nomination le 1er juin dernier à la tête du District de Bamako, le public avait, dans sa grande majorité, salué le mérite du contrôleur général de police, Ami Kane, qui après plus d’une décennie à la Brigade des mœurs et à la Direction de la police judiciaire, partait vers de nouveaux défis. La gestion de la capitale, avec les nombreux problèmes qu’elle connait, était un défi colossal. À peine deux mois après avoir été saluée, la voici l’objet de toutes les attentions de l’opinion, depuis le début de l’opération de libération des voies publiques. Les marques de soutien comme les critiques se multiplient face à cette action. La « Dame de fer », tel qu’on la surnomme déjà, va-t-elle tenir le cap ?

Rendre à Bamako son allure d’antan et l’amener au niveau des grandes capitales africaines, tel est la mission que s’est assignée le nouveau gouverneur de Bamako. Sacko Aminata Kane, dite Ami Kane, vient de commencer son mandat en s’attaquant à un gros chantier, celui de la libération des voies publiques de la capitale. Depuis des années, les tentatives se sont succédées pour débarrasser les artères et les trottoirs de la multitude de commerçants qui s’y sont installés au fil du temps. « Cela fait 11 ans que je suis à Railda. On se débrouille ici avec nos petites marchandises. Et c’est avec ce qu’on gagne qu’on nourrit nos familles. Comprenez que se lever comme ça du jour au lendemain n’est pas chose facile », explique Bakary, revendeur de friperies. Au centre ville de Bamako mais aussi dans les différentes communes, le spectacle d’une circulation entravée par les kiosques et autres étals était devenu la norme.

La méthode Ami Kane En s’attaquant à ce que tous reconnaissent pourtant comme un problème, le gouverneur a déchaîné le mécontentement des premiers intéressés, les commerçants, mais aussi dans l’opinion qui ne comprend pas « la méthode Ami Kane ». La tension est montée, au point de dégénérer le samedi 30 juillet, et on a assisté à des échauffourées entre commerçants et forces de l’ordre. Pourquoi alors cette hostilité ? « Parce qu’on touche à la survie des gens, c’est normal qu’ils protestent. Personne ne conteste le bien fondé de ce qui est fait. C’est la manière qui est discutable. On aurait pu éviter les tirs de gaz s’il y avait eu une démarche inclusive dès le départ », affirme Modibo, commerçant. « Il faut être un peu social. Je ne comprend que ce soit une femme qui nous fasse ça », se lamente de son côté Maï, vendeuse installée près de l’Assemblée nationale. Madou Traoré, tout juste déguerpi ce lundi 1er août, est amer. Il assure ne pas être contre l’opération, « mais j’aurais souhaité qu’on nous avise d’abord. Ils ont démoli nos places, souligne le jeune commerçant, sans nous en proposer d’autres » … Pourtant, assure le gouverneur, toutes les parties concernées par cette opération ont été largement concertées et ont donné leur accord pour sa mise en œuvre, voire se sont engagées à l’appuyer. Les autorités traditionnelles et religieuses, les notabilités de Bamako, mais aussi les organisations faîtières des commerçants ont été informées à travers une démarche personnelle du gouverneur, avant le début des déguerpissements. Rupture dans la chaîne d’information ? Non, répondent les organisations de commerçants. À la Chambre de commerce et de l’industrie (CCIM), on reconnait que cette opération devait intervenir depuis des années. Mais que la question des « mesures d’accompagnement n’étant toujours pas résolue, on doit procéder par le dialogue ». Un dialogue qui est demandé par tous les acteurs et que le gouvernorat a mis en place en organisant une rencontre d’échanges dont est sortie une seule conclusion : l’opération va continuer.

Opinion divisée Si parmi les commerçants eux-mêmes, dont environ 6 000 sont concernés par cette opération, nombreux sont ceux qui soutiennent cette action, dans la population et la société civile, les avis sont partagés. Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages de soutien ont été adressés à Ami Kane mais aussi des critiques. « Vous détruisez des emplois et condamnez des chefs de familles à la délinquance », déplore un internaute. Les critiques portent également sur « les véritables raisons de cette action », qui seraient selon certains, uniquement liées à la préparation du sommet Afrique-France en janvier prochain. « Cela veut dire que nous les citoyens, ne valons pas la peine qu’on nettoie Bamako pour nous, on le fait parce que des étrangers doivent venir », fustige une internaute sur Facebook. Le parti d’opposition l’Union pour la République et la démocratie (URD) a pour sa part publié un communiqué condamnant l’opération et demandant son abandon immédiat. Dans le même temps, le Collectif des associations de Bamako remettait un Ciwara (distinction honorifique traditionnelle en milieu bambara, ndlr) à Ami Kane, pour « saluer son courage et la soutenir dans son action salvatrice ».

Volonté politique Pour beaucoup, le succès de cette opération et surtout la pérennisation de ses résultats dépendront de la persévérance du gouverneur et de sa capacité à résister à la pression sociale. « Elle a les capacités pour mener ce chantier à bout », assure un de ses collaborateurs. « Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la Dame de fer », ajoute-t-il. Mais la première concernée assure que c’est surtout de l’appui des populations qu’elle a le plus besoin. Et de la volonté politique. Cette dernière est largement affichée et le président de la République n’a pas manqué, le 1er août dernier, de lui exprimer sa satisfaction et son soutien afin que Bamako ne soit plus une « ville-village », selon les propres mots du chef de l’État. Des mesures vigoureuses ont été prises avec l’aval des départements ministériels concernés (sécurité, commerce) pour que les déguerpis ne puissent plus revenir sur place. Car, la plupart en ont bien l’intention, « comme par le passé ». La question du recasement reste posée. Aucune mesure particulière n’a pour l’instant été prise et « les échanges sont en cours », a-t-on déclaré le 1er août à l’issue de la réunion au Gouvernorat. Des partenariats public-privé pour la construction de marchés modernes sont entre autres envisagés. Les commerçants eux dirigent leur colère sur les mairies qui « percevaient des taxes alors qu’aujourd’hui on nous dit qu’on était dans l’illégalité », comme l’affirme Modibo, commerçant en Commune 4. Pour toute réponse, le maire Siriman Bathily tend un document où il est rappelé aux commerçants que les autorisations d’installation sur le domaine public sont provisoires et peuvent être annulées quand l’État le juge nécessaire. « C’est la loi, c’est difficile mais c’est comme ça ». Et la loi, la Dame de fer de Bamako a bien l’intention de désormais la faire respecter.

Assainissement de Bamako : un chantier colossal

Bamako, capitale du Mali.  Selon des chiffres non officiels, près de 3 millions d’habitants. Au fil des années, la croissance démographique couplée à l’expansion géographique de la ville ont exacerbé le problème pourtant crucial de l’assainissement. La ville croule aujourd’hui sous des tonnes de déchets, alors que les mentalités semblent évoluer très lentement. Au moment où s’achève ce 17 juin la 17ème édition de la Quinzaine de l’environnement, grand rendez-vous annuel qui permet de faire l’état des lieux et de rappeler chacun à ses responsabilités, Journal du Mali se penche sur les différents aspects de l’assainissement de Bamako. Face à une tâche qui paraît immense, les acteurs semblent ne pas encore avoir trouvé leurs marques, entre pouvoirs publics, municipalités et prestataires privés. Bamako peut-elle un jour rêver de ressembler à Kigali ?