Scission : où va le MNLA ?

Deux apparatchiks, Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi sont partis du mouvement pour créer le Mouvement pour le salut de l’Azawad.

Ça gronde au sein du Mouvement national de l’Azawad (MNLA). La réunion tenue dans le nord de Ménaka, le vendredi 2 septembre dernier, a débouché sur une cassure dans le mouvement avec le départ de Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi, dont on sait qu’ils étaient des apparatchiks du mouvement. Par la suite, ils ont créé le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) qui, paradoxalement, ferait partie intégrante du processus de paix, à en croire ses initiateurs. Encore plus important (ou inquiétant ?), Moussa Ag Acharatoumane confie à qui veut l’entendre qu’il s’est retiré avec des pick-up et des hommes, notamment des ex-officiers de l’armée malienne ayant fait défection. De l’avis de beaucoup d’observateurs, cela était prévisible en considération du fait que ces deux hommes se sont éloigné du mouvement ces derniers temps, faisant à ses dirigeants le reproche de faire bon marché des conditions d’existence des populations pour lesquelles ils ont toujours prétendu combattre. Acharatoumane a surtout pointé le goût farouche de ses camarades de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour les intérêts personnels, et leur désintérêt pour le processus de paix.

Affaiblissement

On sait de Moussa Ag Acharatoumane qu’il est un membre fondateur du MNLA pour lequel il a servi comme porte-parole bien qu’étant alors basé à Paris. A la tête de la tribu des Dawsahak à Menaka, certaines sources disent qu’il s’est senti marginalisé au sein du mouvement tenu par l’influente tribu des Ifoghas. Quant à Assalat, on dit de lui qu’il est un ancien officier de l’armée malienne appartenant à tribu des Chamanamas. Il faut relever que ces défections, au sein du MNLA, ne sont pas isolées. Elles interviennent après celle fracassante de Ibrahim Ag Mohamed Assaleh au plus fort des négociations à Alger, pour créer la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA). A cela, vient s’ajouter celle de Moussa Ag Assarid, qui a démissionné aussi pour dire sa désapprobation vis-à-vis de la gestion que ses camarades font du processus de paix.

A un moment où le MNLA est de plus en plus affaibli militairement sur le terrain, ces récentes défections ne sont rien de moins qu’un coup dur de plus dont il tardera à se remettre. On serait tenté de demander où va le MNLA ? Les jours à venir nous en diront davantage.