Ménaka : les cours suspendus suite à l’assassinat d’un enseignant

La synergie locale des syndicats de l’éducation de Ménaka a décider d’arrêter les cours du jeudi 10 novembre au mardi 15 novembre inclus. La synergie explique cette décision par les assassinats de leur collègue Sidi Ag Assoulta, conseiller au CAP de Ménaka et de son fils à leur domicile le mercredi 9 novembre. Aux autorités de la région, la synergie l’ouverture d’une enquête impartiale afin d’arrêter les auteurs, la sécurisation des enseignants et de leurs familles ainsi que la sécurisation de l’espace scolaire. La région de Ménaka est en proie depuis le mois de mars à une grande insécurité avec une offensive de l’Etat Islamique au Grand Sahara. Les combats font rage depuis quelques entre l’EIGS et le JNIM pour le contrôle de plusieurs localités.

Gao : À l’ombre des assassinats ciblés

Même le football fuit Gao. Les matches du championnat national devant se jouer dans la ville seront délocalisés à Mopti, « en raison de la crise sécuritaire et de l’éventualité de l’absence de moyens de transport aérien et / ou du coût y afférent », informe le nouveau règlement spécial de la Ligue 1 malienne. Le climat n’est pas favorable pour jouer au ballon dans ce no man’s land animé par des incidents sécuritaires des plus spectaculaires. Le dernier en date, l’assassinat de l’opérateur économique Abdoulaye Baba Koné. Dans la nuit du 8 au 9 février dernier, il a été abattu aux environs de 3 heures à son domicile par des hommes armés non identifiés. Meurtre qui s’ajoute à la longue liste des assassinats ciblés qui endeuillent la ville de Gao depuis 2012.

Le 26 janvier, c’est une clinique privée qui a été braquée par des hommes armés et  les patients dépossédés de leurs biens. La veille, un jeune homme avait été tué au quartier Sosso Koira par trois hommes armés. Le 24 janvier, c’est un  membre du GATIA (un groupe d’autodéfense, ndlr) qui était tué par deux individus armés à bord d’un véhicule. Ces trois jours suffisent  pour résumer la situation sécuritaire de la ville de Gao et donner une indication de ce qu’est devenu le quotidien de ses habitants. « Aujourd’hui, les populations sont devenues des otages malgré elles. Nous sommes déçus parce que nous ne pouvons pas comprendre que malgré le dispositif militaire en place les populations continuent toujours d’être traquées. Pis encore, imaginez qu’en plein jour à Gao, vous ne pouvez pas porter de beaux habits, vous ne pouvez pas être dans une belle voiture, de peur d’être enlevé », témoigne Almahady Moustapha Cissé, Coordinateur de Songhoy Chawaara Batoo, une coalition d’une dizaine d’organisations et de faitières de la communauté de culture songhoy.

Les opérateurs économiques ciblés

Parmi les victimes figurent plusieurs opérateurs économiques de la ville. Abdoulaye Baba Koné, Abdoulaye Oumar Maïga, Hama Hiya, Hassan Tall, tous opérateurs économiques, ont été ciblés et abattus dans Gao.  Le  13 décembre 2020, Abdoulaye Adama échappe à une tentative d’assassinat. Touché par une balle, il survit. Cette situation pousse la Cité des Askia à se demander à qui profiteraient ces assassinats. « Dans la situation où les groupes terroristes sont vaincus, les ressources financières de l’extérieur n’étant plus à jour, les rançons ne pouvant plus financer leurs activités, les ressources locales sont prioritaires. Pour se financer, les terroristes recourent à la criminalité. Les opérateurs économiques sont obligés de payer pour sécuriser leurs business. Au cas où un opérateur économique refuse, alors il sera une cible », explique le Dr. Mady Ibrahim Kanté, chercheur associé au Timbuktu Institute. « Il y a certains observateurs qui pensent qu’il s’agit d’un règlement de comptes entre opérateurs économiques», soutient Mohamed Ag Ismaël, chercheur. Cependant, pour Almahady Moustapha Cissé, c’est plus que cela. « C’est une forme de terrorisme pour chasser tous ceux qui comptent par le commerce, l’intelligence, le militantisme, pour les effrayer afin qu’ils quittent la ville.  À Ansongo, il y a eu des menaces de mort. Certains opérateurs n’y sont plus. Il en est de même à Gao ».

Incompréhension

À Gao, plusieurs forces militaires se côtoient, mais la sécurité est toujours des plus préoccupantes. C’est ce contraste qui en étonne plus d’un. L’opération française Barkhane y tient une base de 1 600 soldats et la force onusienne, la  Minusma, en déploie plus de 4 000  dans la région. Cela sans compter les 600 éléments du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) et les centaines d’éléments des forces de sécurité et de défense maliennes. Cependant, malgré cette présence militaire, les enlèvements, braquages et assassinats ciblés sont monnaie courante, avec une facilité éclatante. D’où l’incompréhension et la colère. « C’est un manque de courage politique. Une ville comme Gao, avec des camps et autant de moyens  militaires! Soit ils voient et ferment les yeux ou alors ils n’ont aucune volonté de faire face », déclare Almahady Moustapha Cissé. Pour le chercheur Mohamed Ag Ismaël, « cela ne peut s’expliquer que par des complicités à l’intérieur de la ville et au sein des forces qui contrôlent les sorties de Gao. Le fait est que les auteurs connaissent très souvent leurs victimes et leurs emplois du temps ». Le Secrétaire général de la Fédération des organisations de résistance civile de Gao  (FORC-G) abonde dans le même sens et va même plus loin. Pour Halidou Malicki, « le laxisme » des forces en charge de la sécurité favorise une telle situation. « À Gao, on circule librement, sans qu’on sache qui est qui et qui fait quoi. Il y a un  certain laxisme des forces de défense et de sécurité aux différents postes de contrôle de la région. Il suffit simplement d’avoir quelques liasses de billets pour pouvoir entrer dans la ville. Il n’y a pas non plus de fouilles minutieuses au niveau des postes d’entrée. Et nous ne sentons pas la présence de l’armée. Quant aux forces étrangères, les patrouilles qu’elles ont l’habitude de mener ne sont pas en réalité de nature à dissuader ceux qui veulent commettre des forfaits en ville », tempête-t-il.

Prolifération d’armes

Face à cette nouvelle forme d’insécurité, qui va croissant dans la ville de Gao, le gouverneur de la région, le général Moussa Traoré,  a décidé le 12 février dernier d’instaurer un couvre-feu et d’interdire la circulation des véhicules non immatriculés à l’exception de ceux des forces armées et de sécurité maliennes et de leurs partenaires. Le lendemain, des opérations de patrouille dans la ville ont permis de saisir en neuf heures chrono « 6 véhicules dont 5 pick-up et 1 Hilux, 11 armes de guerre, des munitions en vrac et d’autres matériels de combat ».

Cela corrobore une thèse largement répandue : la prolifération des armes est le terreau de l’insécurité à Gao. « Cela ne me surprend pas que des armes puissent être retrouvées dans des véhicules, parce que chacun aussi se sécurise. C’est une ville où l’on tue les gens tous les jours. Individuellement, chacun aussi cherche à se défendre », explique  Moussa Boureima Yaro, Coordinateur du Mouvement des Jeunes Patrouilleurs de Gao, qui menait des patrouilles citoyennes en 2012 pour veiller sur la sécurité des personnes et de leurs biens alors que la ville était entre les mains des djihadistes.

Selon Georges Berghezan, chargé de recherche au Groupe de recherche et d’informations sur la paix et la sécurité (GRIP), « ce qui favorise la prolifération des armes dans le Nord, c’est d’abord la grande disponibilité d’armes illicites dans la région, due à plusieurs conflits, en cours ou récemment achevés, et la perméabilité des frontières des pays du Sahel. En outre, selon certaines estimations (ni officielles ni étayées), au moins 30% des armes illicites proviendraient des stocks nationaux (principalement FAMa), que ce soit par la vente illicite ou la perte au combat.

Pour le nombre d’armes illicites au Mali, et a fortiori dans la région de Gao, le GRIP ne dispose d’aucune estimation. Notez que l’institut Small Arms Survey estimait que, en 2017, 206 000 armes à feu se trouvaient aux mains de civils au Mali (le terme « civil » étant attribué à toute personne non membre des forces de défense et sécurité), 15 800 aux mains des militaires et 3 000 aux mains des forces de l’ordre. La persistance de conflits non résolus dans le Nord m’apparait donc comme le principal moteur de la prolifération des armes et leur utilisation meurtrière », explique-t-il.

La ville de Gao compte plusieurs mouvements armés, dont les principaux sont les ex indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme.  Selon des données de la Commission nationale de désarmement, démobilisation et de réinsertion (CNDDR) datant de janvier 2021, près de 24 000 ex combattants ont été enregistrés dans la région de Gao, dont 9 635 avec des armes de guerre et près de 15 000 avec des munitions. 6 770 des ex combattants appartiennent à la Plateforme et  1 761 à la CMA. Grâce au processus DDR, 200 éléments de chacun des deux mouvements composent, à côté de 200 autres éléments de l’armée malienne, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), qui effectue des patrouilles mixtes pour la sécurisation des personnes et de leurs biens. Cependant, certains éléments de ce mécanisme sont soupçonnés d’être derrière les braquages, enlèvements et assassinats ciblés dans la ville. « Beaucoup de cas ont révélé que certains auteurs d’actes de banditisme sont des éléments du MOC. Il y a eu beaucoup de cas où les présumés auteurs, pris ou  pourchassés, se sont révélés être des éléments du MOC.  Nous avons demandé, le temps qu’on puisse faire le grand DDR, de faire sortir le MOC hors de la ville, pour permettre de contrôler qui y entre, qui en sort, qui est détenteur d’armes et qui ne l’est pas », explique Almahady Moustapha Cissé.

Outre certains éléments du MOC, des soupçons pèsent également sur les groupes armés présents dans la ville. Faute de voir leurs besoins comblés, certains de leurs membres se lanceraient dans des actes de banditisme. « Il y a des éléments non contrôlés de l’ex rébellion, des mouvements d’autodéfense, etc. Mais je tiens à préciser que ces éléments agissent pour leur propre compte, même si le retard dans l’application de l’Accord pour la paix a sa part de responsabilité. Des jeunes armés sans revenus ont quand même besoin de survivre. Mais, encore une fois, cela ne peut en aucun cas justifier les tueries », explique Mohamed Ag Ismaël. Pour Almahady Moustapha Cissé, même des militaires maliens feraient partie des auteurs. « Ceux qui attaquent, il y en a partout. Récemment on a compris qu’il y avait des militaires. Une fois, un garde a quitté Bourem pour venir mener une attaque à Gao ».

En attendant que les nouvelles mesures sécuritaires prises par les autorités de la région aient l’effet escompté, la ville est pour l’heure un véritable « Far Nord ». Situation que voudrait voir changer la Coalition Songhoy Chawaara Batoo, au risque de « prendre ses responsabilités pour protéger sa communauté contre une épuration ethnique qui ne dit pas son nom à travers ces assassinats ciblés ». Prendre les armes ? « Pour le moment nous n’en sommes pas encore arrivés là. Nous avons d’abord toute une panoplie de moyens et de leviers légaux, dont nous allons nous servir pour faire comprendre notre cause », conclut Almahady Moustapha Cissé.

Boubacar Diallo

Ménaka : 42 civils de la communauté Idaksahak tués

A Ménaka, de nouveaux crimes ont été commis dans plusieurs localités à l’est de la région, vers le Niger voisin. Une quarantaine de civile ont été exécutés par des individus armés se déplaçant sur une vingtaine de motos. Une tragédie qui se répète dans cette partie du pays où sévit l’État Islamique au grand Sahara.

« 42 civils ont été exécutés dans leurs campements parmi lesquels deux enfants de moins de huit ans », annonce le communiqué en date du 12 décembre du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA). Ce mouvement est essentiellement composé de membres de la communauté Idasahak et est dirigé par Moussa Ag Acharatoumane. Les faits macabres se sont déroulés entre la nuit du 11 et la matinée du 12 décembre. Des hommes armés se déplaçant sur une vingtaine de motos « ont fait irruption dans plusieurs localités au sud de la région et ont exécuté des civils » de cette communauté. Ces crimes se seraient déroulés entre la localité de Tinabaw située à 20 km de la ville de Ménaka et celle de Tabangout-Tissalatene à environ 50 km. Selon le communiqué du MSA, « les assaillants après leur forfait sont repartis vers la frontière nigérienne après avoir allumé un feu de brousse.» Des troupes du MSA, du GATIA, de la CMA et des forces armées maliennes ont été dépêchées sur les lieux du « massacre ». Trois blessés, rescapés de la tuerie ont été évacués sur l’hôpital de Ménaka. Tout en condamnant « avec la plus grande fermeté ces crimes abominables », le MSA appelle la cellule de droits de l’homme de la MINUSMA à faire la lumière sur cette affaire. Pour la même circonstance, le mouvement demande aux organisations humanitaires et au gouvernement malien de venir « urgemment » en aide à ces populations en situation difficile. Dans un communiqué en date du 13 décembre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) se dit « indignée qu’au jour même de la célébration de la Journée internationale des Droits de l’Homme » que « ses principes sont souillés par le massacre d’innocents ».  La CMA appelle « à plus de déterminations afin que des dispositions draconiennes soient prises pour que cesse ce genre de massacres ».

Ce n’est pas en effet la première fois que des civils de cette communauté sont pris pour cible. Il y quelques mois déjà des exactions ont été rapportées dans cette partie de la région. Le plus souvent, ce sont des conflits intercommunautaires entre les Idaksahak et les peuls qui sont mis en avant. Mais la présence du groupe Etat islamique au Grand Sahara, dirigé par Abou Walid Al –Sahraoui a semé le chaos. Ses éléments en représailles à la guerre que lui mène la coalition GATIA-MSA en collaboration avec Barkhane, ciblent des civiles  proches de ces mouvements.

Ces récentes violences, risquent de se multiplier, au regard de la situation. Pourtant,  cette région était  considérée autrefois comme une exception à l’insécurité et à la criminalité.

Tombouctou : La situation sécuritaire s’enlise-t-elle ?

Le retour de la paix et de la sécurité est la principale préoccupation des populations maliennes. À Tombouctou, même si on observe un certain calme, le récent assassinat du Commandant du MOC et les supposées infiltrations de groupes djihadistes dans la ville inquiètent quant à  une dégradation du climat sécuritaire. Qu’en est-il ?

« Ce qui s’est passé à Tombouctou n’est pas nouveau. Les assassinats ciblés se font aussi dans les autres régions ». C’est ainsi que Boubacar Ould Hamadi, le Président de l’Autorité intérimaire de la région, perçoit la situation d’insécurité qui peine à être endiguée. Il y a deux semaines, le Commandant du bataillon de la CMA au sein du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Tombouctou est assassiné par des individus armés non encore identifiés. Pour la CMA, ce genre d’acte est « un signal fort » de l’infiltration de terroristes dans la ville. Ceux-ci prouvant par la même occasion leur capacité à opérer.

Avant la présidentielle, la multiplication des braquages et enlèvements de véhicules avait suscité une montée des tensions. Depuis, selon le Président de l’Autorité intérimaire, la situation est stable. « La sécurité par rapport à la circulation des personnes et des biens s’est beaucoup améliorée. Nous avons engagé beaucoup de concertations impliquant les communautés. Mais, pour ce qui est des actes d’assassinats ciblés, c’est une question qu’on ne maitrise pas bien », témoigne-t-il.

Tout comme partout dans le Nord, la sécurité n’est jamais garantie. C’est pourquoi, Fousseyni Berthé, Commissaire principal de police de Tombouctou, soutient que la situation est « est calme mais imprévisible ». Selon lui, le tronçon Tombouctou – Goundam est celui qui enregistre le plus d’actes de banditisme, mais il écarte la thèse d’une dégradation du climat sécuritaire.

Alors que jusqu’à présent les patrouilles mixtes, censées sécuriser l’intérieur des villes, n’ont pas encore commencé à Tombouctou, des efforts sont à entreprendre pour instaurer la paix. Le rétablissement de la confiance entre les différentes parties signataires, objectif de ce dispositif, sera le pas qu’il faudra oser. « Seule la mise en œuvre de l’Accord peut être la solution », préconise Boubacar Ould Hamadi, qui ajoute « nous pouvons nous débrouiller pour rassembler les communautés et les s’impliquer dans la sécurité, mais c’est difficile ».

Selon Baba Alkaya, humanitaire à Tombouctou, des séances de sensibilisation auprès des populations sur le vivre-ensemble, la paix et la sécurité sont  entreprises dans la Cité des 333 Saints. Mais des telles initiatives suffiront-elles à faire régner la sécurité ?

Mohamed Ould Mahmoud : « Nous n’accepterons plus qu’un membre de la CMA soit arrêté comme ça… »

Ces derniers jours, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) secoue l’actualité. Après l’assassinat de son commandant au MOC de Tombouctou, le 9 septembre, deux de ses combattants ont été enlevés le 11 à Tinzawaten, et le 15,  un de ses officiers a été arrêté par la gendarmerie à Bamako. Le porte-parole de la Coordination, Mohamed Ould Mahmoud sur ces différents épisodes.

Comment avez-vous vécu l’arrestation de votre officier ?

Tout d’abord nous avons été surpris par le fait qu’on arrête cet officier, parce qu’il est membre du sous-comité Défense et sécurité du Comité de Suivi de l’Accord (CSA). Il était venu pour cette réunion mensuelle à laquelle il a l’habitude de participer. Pour nous, s’il faut opérer des arrestations dans nos rangs, il serait bon de le faire conjointement avec nous. Nous sommes dans un partenariat. On ne peut pas arrêter un officier d’un si haut rang dans un style qui n’est pas respectable. Dans le style comme dans la forme nous n’avons pas été du tout contents. On a voulu jouer sur notre fibre émotionnelle, mais nous avons gardé notre sang froid.

Qu’est ce qui a motivé cette arrestation ?

Notre officier MOC à Tombouctou, assassiné il y a quelques jours, travaillait sous les ordres d’Ibrahim Ould Handa, qui a été arrêté. Ils ont retrouvé un appel de lui remarqué dans les échanges téléphoniques, ce qui est  tout à fait normal. Après les interrogatoires, il a été libéré, mais ce genre de situation ne devrait pas arriver.

Des rumeurs annonçaient que vous alliez boycotter le CSA du mardi ?

Nous, nous sommes une structure qui mesure l’envergure de sa responsabilité.  Nous voudrions plutôt comprendre pourquoi on a arrêté notre officier. Ceci pose aussi le problème de la sécurité de tous les membres de la CMA qui sont en mission à Bamako pour la mise en œuvre de l’Accord. Nous n’accepterons plus qu’un membre de la CMA soit arrêté comme ça par les structures du gouvernement malien. Nous avons fait notre communiqué mais nous avons participé aux travaux du CSA, pour être dans les fondamentaux et non à la périphérie de l’Accord.

Deux autres combattants ont été enlevés à Tinzawaten. Qu’est ce qui explique cet acharnement contre la Coordination ?

La CMA est la seule qui a une présence géographique dans tout l’Azawad, même  dans les coins les plus reculés. Nous imposons la sécurité. Les intégristes ont dénoncé le MOC et les patrouilles mixtes parce qu’ils savent que ce mécanisme pourrait les mettre en difficulté. Mais, malheureusement, le Mali aussi traine les pieds depuis trois ans. Les ennemis de la paix, aussi longtemps qu’ils pourront frapper, le feront. Il faut que l’armée nationale reconstituée soit déployée rapidement. C’est la priorité des priorités si le Mali veut conserver sa souveraineté et son intégrité territoriale.

Martin Luther King : 50 ans après son assassinat, son combat toujours d’actualité

50 ans après sa mort, l’Amérique rend hommage à Martin Luther King assassiné le 4 avril 1968. Le pasteur afro-américain prônait une lutte pacifiste contre la ségrégation raciale. S’il n’a pas vu son « rêve » se concrétiser, son combat reste plus que jamais d’actualité.

« En 50 ans, nous n’avons pas réussi à combattre les derniers vestiges du racisme, comme nous l’avait demandé papa », a déclaré Bernice King, fille du pasteur. L’esclavage avait certes été aboli en 1865, mais « la ségrégation, la privation des droits civiques et les lynchages l’avaient remplacé », analyse l’historien spécialiste des Etats Unis Pap N’Diaye. Cinquante ans après, si la condition des Afro-américains a connu des changements positifs importants, notamment grâce à des politiques volontaristes de « discrimination positive », l’écart entre les communautés demeure important.

En 1972, le taux de chômage était estimé à 11% chez la population noire et à 6,8 en 2017, mais toujours au-dessus de la moyenne nationale estimée à 4%.
Un chemin parcouru, des inégalités persistantes.
Alors que seulement 38% des jeunes noirs allaient au collège en 1972, ils étaient 86% en 2016. Si la loi n’autorise pas les quotas aux Etats Unis, c’est grâce à des actions volontaristes de certains politiques et de certains « activistes », qui encouragent la formation et l’employabilité des Noirs que leur situation change. À travers notamment des mouvements comme « Buy Black »(Acheter Noir), destiné à encourager la communauté Afro-américaine à « boycotter l’économie blanche » et à consommer au sein de leur communauté. Malgré un poids économique estimé à 1000 milliard de dollars, les Afro-américains ne « pèsent » qu’un vingtième du PIB aux Etats Unis.
Si les injustices contre lesquelles, le pasteur à mener une lutte religieuse et sociale, demeurent, son message en forme de prémonition prononcé la veille de son assassinat, garde encore tout son sens, pour ceux qui comme lui, prônent une lutte sans merci mais non-violente pour plus de justice. Ils veulent garder de lui cet espoir et cette promesse qu’il leur a laissé comme un testament :
« J’ai regardé autour de moi et j’ai vu la terre promise. Il se peut que je n’y pénètre pas avec vous. Mais je veux vous faire savoir, que notre peuple atteindra la terre promise », avait t-il dit lors du dernier sermon qu’il a prononcé le 3 avril 1968.

15 octobre: 30 ans après, Sankara…

Le 15 octobre 1987, le Capitaine Thomas Sankara tombait sous les balles de ses frères d’armes. Pendant les  quatre années qu’il a dirigé son pays, le célèbre capitaine au béret rouge a incarné l’idéal révolutionnaire, qui continue de faire rêver, trente ans après sa disparition.

Inauguration d’un monument dédié à Thomas Sankara
En souvenir de l’ancien homme fort du Burkina Faso, révolutionnaire et visionnaire, sa localité d’origine lui a rendu hommage. Un monument à l’effigie de Thomas Sankara a été inaugurée ce 14 octobre 2017 à Tema Bokin dans la Province de Passoré, localité natale de l’ancien président et père de la Révolution burkinabé.
L’oeuvre est réalisée à proximité de la  » cour » (domicile privé) inachevée du jeune capitaine et chef de l’Etat burkinabé d’alors.

Trente ans après la mort de Sankara, des zones d’ombres et la vérité sur cet et ses « véritables » commanditaires  ne sont pas toujours connus.