Transformons le Mali : le projet enfin dévoilé

Le mouvement Transformons le Mali a présenté le 23 juin au musée national, lors de ses assises, son projet pour la transformation du pays. Fruit d’un travail acharné de six mois, cette initiative unique aboutit à 58 stratégies proposées à l’intention des candidats à la présidentielle. 


« Il y a six mois, nous avons entamé cette belle aventure humaine et civique. Notre aspiration au changement ne suffisait plus et notre impuissance était devenue insupportable. Le confort de l’inaction était devenu dangereux et indécent », se rappelle Mahamadou Camara, coordinateur général du Mouvement. « Nous allons à la rencontre des candidats à l’élection présidentielle et de leur staff pour leur présenter notre projet et leur demander de s’engager », a souligné le coordinateur.


58 stratégies autour de 8 piliers essentiels sont désormais soumises aux candidats à la présidentielle pour enclencher une fois élu la transformation profonde du Mali. Éducation à capital humain, culture-identité et citoyenneté, diaspora, gouvernance et management public, agro-industrie et économie rurale, santé publique, infrastructure et investissement, entrepreneuriat et innovation sont les grands axes de ce bouleversement tant attendu. Une tâche ardue, qui nécessitera de la constance et de l’engagement renouvelé.

Par exemple dans le domaine de l’éducation, le projet de la transformation à soulever les insuffisances du système éducatif malien : « Inégalités persistantes entre filles et garçons, les disparités prononcées dans les zones rurales et au sein des classes sociales les plus démunies, l’inexistence d’un système de formation professionnelle fiable, l’état inquiétant des formations diplomates mais qui ne forment pas » entre autres.
Transformons le Mali propose un certain nombre de stratégies pour pallier à ces maux presque connus de tous : « Instaurer un système de formation et d’évaluation continue des enseignants ; revaloriser à la fois le statut et le métier d’enseignant à l’horizon des dix prochaines années ; lancer un vaste programme d’alphabétisation et d’universalisation de l’accès à une éducation de base qualitative ; remettre le citoyen au cœur de l’enseignement fondamental ; créer un dispositif prioritaire de facilitation du retour de la diaspora malienne exerçant dans le secteur de l’enseignement supérieur ; généraliser le recours aux méthodes pédagogiques actives et mettre l’accent sur l’apprentissage autonome :’’learning by doing’’… Avec ces différentes suggestions concrètes et réalistes, ce mouvement à la fois think tank et incubateur citoyen compte « guider efficacement l’action publique et l’engagement citoyen ».


Pour Adébissi Djogan, secrétaire exécutif et cheville ouvrière de ce mouvement, la naissance des followers forts est un préalable pour réaliser cet ambitieux changement. Il appuie son argumentation sur des exemples de pays qui hier était dans un stade embryonnaire, mais aujourd’hui sont devenus des exemples. « Si nous voulons transformer le Mali, nous devons être une nouvelle génération des followers de point zéro, transformés », indique celui qui rejette ‘’le fatalisme érigé en religion’’.


Aussi, les assises ont permis au mouvement d’exposé au public certains axes du projet pour la transformation du Mali. Des échanges qui ont suivi, animés par des professeurs, des sociologues, des chefs d’entreprise, des hommes de culture ont mis en lumière des préoccupations légitimes des citoyens. « Quoi qu’on dise au Mali, il n’y aura jamais de paix et stabilité tant qu’il n’y a pas de justice », assure le professeur Clément Dembelé, candidat de la Convergence patriotique pour le changement (CPC), un des invités à ces échanges. « La justice malienne est malade, elle doit être reformée », propose-t-il.
Après l’élection le mouvement suivra sous forme de veille démocratique les engagements qui auront été pris par celui qui sera élu. Aux candidats donc de s’approprier ce concentré de propositions pour transformer le Mali.