La BICIM à la rescousse des enfants scolarisés de Mouzoun

Initié au Mali en 2017, le programme « Coup de pouce pour le Mali », dont le principe est de financer les associations de solidarité, porteuses  de projets d’intérêt général dans les domaines de l’éducation et la santé, s’est renouvelé samedi 10 février 2018 dans le village de Mouzoun, à 45 km de Bamako, via l’association « Vision Jeunes ». 565 kits solaires  ont été offerts aux enfants venant de 131 familles de cette campagne non électrifiée.

La cérémonie de remise a commencé aux environ de 9h30 sur une place publique du village, organisée et rangée pour l’occasion. Après le mot de bienvenu du  chef du village et d’un de ses notables, l’Administrateur Directeur Général de la BICIM, Samir Mezine, fidèle à son habitude a dans un premier temps exprimé sa gratitude pour l’accueil et salué l’ensemble de ses collaborateurs avant de poursuivre : « La BICIM est animée par l’esprit d’ouverture. Elle a fait le choix de l’engagement, l’une de ses valeurs fondatrices. Offrir des kits solaires  à des élèves dans un village sans électrification comme Mouzoun permet de les aider considérablement dans les études. »

Un travail de recensement préalable a été organisé pour établir le nombre d’enfants bénéficiaires. Ainsi les 565 enfants scolarisés, heureux bénéficiaires ont été appelés un à un,  sous l’œil vigilant des « volontaires » du village afin que chaque kit soit remis en mains propres à son réel destinataire.

Si cette action a pu aboutir, c’est aussi et surtout grâce à l’association « Vision Jeunes », qui non seulement est l’initiatrice du projet mais a aussi beaucoup participé en amont sur le terrain. « Nous avons décidé de venir en aide aux élèves  de Mouzoun  pour leur faciliter l’apprentissage, le village n’étant pas électrifié. » indique Abidine Ag Alhady Secrétaire Général de « Vision Jeunes ». Le choix s’est porté sur Mouzoun parce que  « Nous avons estimé que les villages reculés de Bamako sont plus dans le besoin d’électrification et c’est à travers un collaborateur que nous nous sommes intéressés à ce village qui est vraiment dans le besoin » explique t-il.

Les enfants visiblement satisfaits de leurs cadeaux et très enthousiasmés, ont exhibé les kits dans tous les sens, sous le regard admiratif de leurs parents. Korotoumou Coulibaly , l’une des enfants s’est dite contente parce qu’ « on lui a donné de la lumière ».

L’association « Vision Jeunes » est une association de jeunes, apolitique, laïque, à but non lucratif, créé en 2007, avec pour objectif de se maintenir pour une entière participation des jeunes à la vie socio-économique et culturelle du Mali. Elle soutient également toute action ou idée visant à promouvoir l’éducation, la santé, la formation, le sport, l’environnement, etc.

Le programme coup de pouce de la BICIM se situe dans la droite lignée de celui du Groupe BNP Parisbas depuis 2003 en France. « Il s’agit pour nous de financer des associations de solidarité dans lesquelles militent nos collaborateurs. Le projet final est retenu après un appel à candidatures, au  cours  d’une session annuelle, par un comité de sélection » souligne Astan Drave, Directrice sécurité globale, qualité et RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) de la BICIM.

                                                                                                                                                  

La CAFO se déchire

Constituée d’une cinquantaine de démembrements à travers le Mali et de près de 4 000 associations membres, la Coordination des Associations et ONG féminines du Mali (CAFO) semble traverser une crise existentielle. Elle a été créée en 1994, mais au moins deux tendances réclament aujourd’hui la présidence de la structure.

Samedi 30 décembre 2017. Une assemblée générale de la CAFO se tient à Bamako et met en place un bureau de 23 membres, avec comme Présidente Madame Dembélé Ouleymatou Sow, ancienne Secrétaire générale, suspendue de ses fonctions en 2010 par le bureau de l’époque. Quelques jours plus tard, le bureau intérimaire, dirigée par Madame Kéita Fatoumata Cissoko, déclare nul et non avenu ce bureau. L’assemblée générale ayant élu Madame Dembélé n’a aucune légitimité, soutient la Présidente par intérim, car elle n’a pas respecté pas les règles de l’organisation qui prévoient au moins 2/3 des membres pour convoquer une assemblée générale. Or, selon elle, seuls 5 membres sur 23 ont adhéré à cette assemblée.

Cette crise au sein de la CAFO n’était-elle pas prévisible, après le départ de sa Présidente, Madame Traoré Oumou Touré, nommée ministre de la Promotion de la femme en avril 2017 ? Si elle refuse de parler de crise, la Présidente par intérim assure que si un bureau n’a pu être mis en place depuis c’est en raison de la situation sécuritaire du pays. « Mais les instances au niveau local sont en train d’être renouvelées. D’ici fin janvier, nous pourrons élire le nouveau bureau », promet-elle. Mais l’image de la CAFO en aura pris un coup et ceci est regrettable, selon certains acteurs.

Même si elle n’est pas membre de la CAFO, cela inquiète Madame Bouaré Bintou Founé Samaké, Présidente de Wildaf Mali et de la Convergence des Femmes du Mali, une structure qui gère un projet avec la CAFO. « Parce que, suite à la crise, le partenaire a souhaité cela ». Tout comme la CAFO a été capable de désigner des membres pour ce projet, les deux tendances peuvent et doivent s’entendre pour mettre en place une instance consensuelle, estime Madame Bouaré. Car, « si la CAFO ne marche pas, c’est une perte pour toutes les femmes du Mali. Pour résoudre la crise, il faut revenir aux textes et c’est aux structures membres de le faire ». Mais, malheureusement, « lorsque les femmes adhèrent à une association, elles ne s’informent pas des droits et devoirs. Quand il y a crise, celles qui veulent se prononcer se rendent souvent compte qu’elles ont perdu leurs droits de membre », constate Madame Boiré.