Au moins quatre morts, dont le suspect, dans une attaque devant Westminster

Un an jour pour jour après les attentats de Bruxelles, Londres a été visé mercredi par un acte « terroriste » devant le Parlement de Westminster, symbole de la démocratie britannique. Un homme a lancé sa voiture sur la foule avant de poignarder un policier et d’être abattu. Le bilan provisoire ce jeudi matin, fait état de quatre morts, dont le policier, et d’une quarantaine de blessés, dont des lycéens français de Concarneau.

En début d’après-midi (14 h 40 heure de Londres, 15 h 40 heure de Paris), mercredi 22 mars,  en plein cœur de la capitale britannique, un homme barbu vêtu de noir lance son SUV sur des passants sur le touristique pont de Westminster qui enjambe la Tamise, menant au Parlement et à Big Ben.

«  Au moins dix personnes ont été soignées sur Westminster Bridge  », ont annoncé les services ambulanciers de Londres. Une femme, qui a sauté dans la Tamise pour échapper au véhicule, a été repêchée grièvement blessée, selon plusieurs médias.

Il poignarde un policier avant d’être neutralisé

Peu après la sortie du pont, il emboutit sa voiture sur le bas-côté, puis en sort et court vers les grilles du Parlement, où la Première ministre Theresa May vient de s’exprimer devant les députés. Il poignarde un policier. La police fait feu au moment où il essaie de s’attaquer à un deuxième policier. Les secouristes, arrivés peu après, ont essayé de réanimer l’assaillant, mais il est décédé à l’hôpital.

«  Nous étions en train de prendre des photos de Big Ben lorsque tout le monde s’est mis à courir, nous avons vu un homme d’une quarantaine d’années portant un couteau d’environ vingt centimètres. Ensuite on a entendu trois coups de feu. Nous avons traversé la rue et on a vu l’homme en sang par terre  », a raconté Jayne Wilkinson à l’agence britannique Press Association.

«  J’ai clairement entendu des coups de feu. J’ai vu tomber quelqu’un habillé en noir. Je pense que c’était un policier  », a déclaré à l’AFP une employée du Parlement qui a vu la scène depuis son bureau.

Présent sur les lieux, l’ancien ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a filmé des personnes allongées par terre et partagé les images sur Twitter. «  Une voiture sur Westminster Bridge vient juste de faucher au moins cinq personnes  », a-t-il écrit.

Des photos, prises par un journaliste politique, Rupert Myers, montrent le député conservateur Tobias Ellwood, qui a perdu son frère dans un attentat à Bali en 2002, pratiquer un massage cardiaque sur le policier blessé.

Les députés et la Première ministre évacués

Les députés ont aussitôt été confinés à l’intérieur du Parlement avant d’être évacués un peu plus tard vers les locaux de Scotland Yard, situés à proximité, escortés par des policiers lourdement armés. La Première ministre Theresa May «  va bien  », a rapidement indiqué un porte-parole du 10, Downing Street. Il a refusé de confirmer si Mme May se trouvait encore sur place. Des photos la montrent quittant le Parlement à grande vitesse à bord de sa voiture officielle.

Attaque terroriste privilégiée

« Je ne vais pas faire de commentaires sur l’identité de l’assaillant (…), mais nous privilégions la piste du terrorisme islamiste », a déclaré mercredi soir le chef de la police.«  L’enquête a été confiée au commandement anti-terroriste » et des « policiers supplémentaires seront déployés ce (mercredi) soir  » dans les rues de Londres, a ajouté le commandant, appelant la population à la vigilance.

https://twitter.com/franceinfo/status/844612797958963214

Trois lycéens français blessés

Trois élèves français figurent parmi les blessés, a indiqué ministre français des Affaires étrangères. Selon les informations du journal le Télégramme, deux de ces lycéens seraient gravement blessés, souffrant de fractures lourdes. Le pronostic vital d’aucun de ces trois jeunes n’est pasengagé selon le sous-préfet de Châteaulin (Finistère) Bernard Musset.

Le président François Hollande a annoncé qu’«  un avion de la flotte gouvernementale française partirait dès ce mercredi soir pour Londres avec les familles des trois étudiants (français) blessés  ». Il a également exprimé la solidarité et le soutien de la France aux Britanniques lors d’un entretien en début de soirée avec la Première ministre britannique, Theresa May.

https://twitter.com/Elysee/status/844604157252321291

Réunion de crise

La Première ministre devait présider dans la soirée une réunion de crise interministérielle Cobra, ont indiqué ses services.

Le niveau d’alerte terroriste au Royaume-Uni est fixé depuis août 2014 à « grave », le quatrième sur une échelle de 5. À la suite des attentats de novembre 2015 en France, la police avait annoncé le déploiement de 600 policiers armés supplémentaires à Londres, portant leur nombre à 2 800.

Scotland Yard a annoncé début mars que les services de sécurité britanniques avaient «  déjoué treize tentatives d’attentat terroriste depuis juin 2013  ».

L’attaque est survenue le jour même où la Belgique commémorait les attentats qui avaient fait 32 morts à Bruxelles il y a un an, le 22 mars 2016. Elle rappelle les attentats de Nice (84 morts) et Berlin (12 morts), également en 2016, commis en lançant un camion contre la foule, et s’inscrit dans un contexte de menace terroriste en Europe, notamment des jihadistes du groupe État islamique (EI).