Le staffeur : Le maître artisan du bâtiment

Le staffeur, cet artisan du bâtiment, n’est pas très connu du grand public. Pourtant, dans les intérieurs des maisons, sa profession apporte une identité singulière. Au Mali, il s’invite au compte-gouttes dans les finitions des constructions.

Avec pour outil principal le staff, un mélange de fibre de verre et de plâtre, ce spécialiste de la fabrication et de la pose d’éléments de décoration se fait connaître petit à petit dans notre pays. Ses réalisations : des plafonds décorés, des coupoles, des moulures, des chapiteaux et des ornements qui imitent parfois la pierre sur les murs. En bref, dans les métiers du bâtiment, le staffeur intervient dans la partie décoration et finitions.

Quand il ne travaille pas dans le bâtiment, le staffeur intervient également dans la restauration des monuments historiques et fait de chaque projet une réalisation exceptionnelle, qui suscite la convoitise.

Avec les nouveaux standards élevés dans le bâtiment, le métier se modernise, s’affine et intéresse de plus en plus de professionnels. À côté des matériaux traditionnels due staffeur, l’imagination de cet artisan, débordante, est parfois féerique. Il n’est pas rare de nos jours de le voir associer à sa créativité d’autres corps de métier, comme l’électricien, le menuisier métallique ou l’ébéniste.

Idelette Bissuu

Immeubles inachevés : Des mesures de sécurité non respectées

Ce serait un euphémisme de dire que Bamako est en chantier, tant dans la capitale les constructions sortent de terre. « Quand le bâtiment va tout va ! », la célèbre expression ne devrait néanmoins pas faire de l’ombre aux mesures de sécurité réglementaires qui doivent accompagner les différents chantiers. Mais cela ne semble pas être pour aujourd’hui.

Selon Cheick Sadibou Kanté, Président de l’Ordre des architectes du Mali, 70 à 80% des chantiers ne répondent pas aux normes. Constructions empiriques, matériaux non normalisés, non-respect des textes, les carences sont nombreuses et conduisent souvent à des sinistres. En septembre 2019, un bâtiment en construction s’est effondré à Banconi Salembougou, tuant 15 personnes.

Un drame qui a conduit les autorités à s’intéresser de près à la question et à faire une troublante découverte. Devant les tribunaux, aucune suite n’avait été donnée à près d’un millier de procès-verbaux (PV), selon Kanté. Rédigés par des brigades rattachées aux services techniques de l’Habitat, elles sont destinés à la justice, qui seule a le pouvoir de stopper les chantiers non conformes.

Les cas les plus fréquents sont ceux de constructions n’ayant pas fait appel à l’expertise d’un professionnel. « Avant toute délivrance d’un permis de construire, il faut au préalable qu’un architecte agréé réalise un plan de construction qui sera transmis par la suite au maire de la commune concernée par le chantier », explique Cheick Sadibou Kanté.

Un préalable qui n’est pas toujours respecté. Quand il l’est, c’est « simplement pour obtenir le permis de construire », déplore-t-il. Un chantier sans suivi par un professionnel est tout autant dangereux. Notre interlocuteur regrette également que le marché soit inondé de matériaux qui ne sont pas conformes. Pour des raisons de coûts, beaucoup préfèrent se les procurer au détriment de la qualité.

Boubacar Sidiki Haidara