200 millions pour la filière Biocarburant au Mali

De nos jours, face à  la flambée croissante du cours du pétrole et de son impact sur les économies des pays, le Mali nourrit un intérêt de plus en plus croissant pour la promotion du biocarburant. L’Agence nationale de développement des biocarburants (Anadeb) a abrité ce mardi 16 un point de presse sur une importante subvention relative à  la filière du biocarburant et celui de la santé. En effet, c’est l’Université du Québec à  Trois-Rivières (Uqtr) avec son Centre Afrique Canada de transfert et d’adaptation de technologie (Cactat) et l’Ecole nationale d’Ingénieurs-Abderhamane Baba Touré (Eni-ABT) qui ont obtenu ces deux subventions internationales de recherche afin d’appuyer la filière des biocarburants au Mali à  travers l’Agence nationale de développement des biocarburants (Anadeb). Octroyé par l’Agence canadienne de développement international (Acdi) et le Centre de recherche pour le développement internantional (Crdi) en collaboration avec l’Association des universités et collèges du Canada (Aucc), la première subvention s’inscrit dans le cadre du développement et la promotion de la filière Biocarburant. Ce programme vise surtout à  favoriser les échanges de courtes durée entre les Universités et les instituts de recherche canadiens et africains. Avec une durée de 20 mois. Selon le président du Conseil d’administration de l’Anadeb, Aliou Sibiri Traoré, cette subvention pour la filière du biocarburant va en droite ligne de la stratégie nationale de développement du biocarburant au Mali. Ainsi, dit-il, les subventions constituent des leviers pour la croissance. Par ailleurs, la subvention servira à  organiser des séjours de chercheurs maliens au Canada, et des séjours de chercheurs canadiens au Mali dans le cadre du développement de la filière biocarburant au Mali. La seconde subvention, prévue sur 4 années, est relative au programme « Etudiants pour le développement » (Epd). Histoire d’aider cette structure socio-sanitaire à  mener à  bien sa mission de service public. « Des sages femmes viendront appuyer celles du Mali, notamment celles du Centre de santé de référence de la commune V, à  travers des transferts de connaissance et de technologie. Notons que les deux projets sont coordonnés par une équipe composée des professeurs James Agbebavi et Mamadou Lamine Doumbia de l’Uqtr, Arona Coulibaly de l’Eni-ABT et Souleymane Traoré de l’Anadeb.

Electrification rurale : Kébila dotée d’une centrale au biocarburant

Kébila est une commune rurale du cercle de Kolondiéba. l’inauguration de la centrale est prévue pour février 2011. Sa construction coûtera 180 millions de Fcfa.l’installation qui sera alimentée avec de l’huile de pourghère, est financée par l’ONG Malifolkcenter et ses partenaires. Le président de l’ONG Malifolkcenter Ibrahima Togola a expliqué que la centrale ne fournira pas que de la lumière. Elle permettra aussi de booster le développement local en facilitant la transformation des produits locaux. Sans compter que les paysans qui se lanceront dans la production du pourghère, auront un débouché sûr. Déjà , la commune compte 84 ha de pourghère. Mais cela ne suffit pas pour que le village abrite une unité d’extraction de l’huile du pourghère. Ibrahima Togola a expliqué que si Kébila veut recevoir cette unité de transformation, pourvoyeuse d’emplois locaux notamment, les habitants doivent planter au moins 1500 ha de la plante oléagineuse. « Vous êtes en compétition avec d’autres localités », a-t-il averti les habitants des 31 villages de la commune de Kébila qui se sont engagés par la voix de leur maire à  relever le défi.La centrale électrique sera composée de 2 groupes capables d’électrifier 150 familles en plus de l’administration. Pour s’abonner, chaque famille doit s’acquitter d’une somme 15.000 Fcfa. Le kwh coûtera 195 Fcfa. Ibrahima Togola a averti que ceux qui ne paieront pas leurs factures, se verront priver du service de l’électricité. « La pérennité de l’opération dépend du paiement des factures », a-t-il précisé. Quant au ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, il a lui aussi insisté sur l’importance du paiement des factures. Il a rappelé ensuite que ce projet de Malifolkcenter cadre bien avec le programme d’électrification du gouvernement en direction des zones rurales. Le ministre Sangaré a exhorté les habitants de la commune de Kébila à  se battre pour accueillir l’unité d’extraction de l’huile de pourghère. « Vous réussirez à  abriter cette unité en plantant le maximum d’arbres », leur a-t-il lancé. La transition était toute trouvée pour parler du programme spécial de reboisement que son département a lancé à  l’occasion du cinquantenaire. Dans son plaidoyer pour participation de tous les citoyens au reboisement, Tiémoko Sangaré a demandé que chacun de nous plante son arbre du cinquantenaire. « En plus de cela, vous pouvez associer l’arbre à  chacun de vos événements heureux. Celui qui se marie, peut planter un arbre en symbole de son union. Celui qui a un enfant peut planter un arbre en signe de son amour pour son bébé », a-t-il expliqué. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a également mis en garde contre la coupe abusive du bois, les feux de brousse. Il a annoncé que dans les cercles de Bougouni, Yanfolila et Kolondiéba, l’exploitation du bois d’œuvre est désormais interdite. « Toute personne qui se présentera à  vous avec un papier dans ce sens, quelque soit la signature apposée sur le document, rejetez le. C’’est du faux. Ce genre de permis n’est plus délivré », a-t-il assuré en demandant aux bergers d’éviter de mutiler les arbres pour nourrir leurs animaux.