Zoom sur l’Agriculture écologique biologique

l’agriculture conventionnelle basée sur l’utilisation intensive de produits chimiques de synthèse a montré ses limites au regard de ses effets pervers sur l’environnement, la diversité biologique, la santé humaine et animale. Le rapport EISTAD (Evaluation internationale des sciences et des technologies agricoles au service du développement) expose les effets néfastes de l’agriculture conventionnelle et montre son incapacité à  nourrir la planète. Une grande partie des gaz à  effets de serre, responsables du réchauffement planétaire et des changements climatiques, est attribuable à  l’agriculture conventionnelle. Face à  cette situation, le Réseau des organisations paysannes(ROPPA), a donné de la voix en 2000 pour la reconnaissance des valeurs de l’agriculture africaine. Mieux l’Union africaine(UA) s’est fortement engagée, en 2007, à  soutenir l’Agriculture écologique biologique et son institutionnalisation dans les programmes et politiques nationales. C’’est dans ce cadre que la Commission de l’UA et son agence de planification et de coordination(APCN) du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique( NEPAD) ont été ainsi chargées d’une part d’initier et fournir des orientations pour la coalition de partenaires sur la mise la mise en place d’une plateforme de l’Agriculture biologique en Afrique basée sur les bonnes pratiques agricoles. D’autre part, fournir des orientations en faveur du développement du système durable de l’Agriculture et la qualité des semences améliorées. l’atelier de Dakar, tenu en août 2012, aura été un véritable catalyseur pour la dynamique de l’agriculture écologique biologique. En effet Les représentants de l’UA, les partenaires au développement et les acteurs de l’AEB ont validé le document projet pilote (2014-2018) pour huit(8) pays africains. En Afrique de l’Est, il y a le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Ethiopie. En Afrique le l’Ouest, les pays concernés sont le Nigéria, le Mali, le Sénégal et Bénin). Il est à  noter que l’Agriculture écologique biologique(AEB) repose sur trois piliers. Le premier plier concerne la recherche, la formation et la vulgarisation. Le deuxième pilier est axé l’information et la communication. Enfin le troisième pilier s’articule autour de la chaà®ne de valeur et le développement du marché.

GIP-Bio : Le bio pour un développement durable

Le Groupement Interprofessionnel Panafricain- Biologique (GIP-Bio) a participé il y a quelques jours à  Bamako à  une rencontre sur l’agriculture écologique et biologique. A l’issue de cet atelier, Moussa Camara a tendu son micro à  Abdrahamane Tamboura, membre dudit groupement. Il nous parle de l’AEB et de son importance. Journaldumali.com : Qu’est-ce que l’Agriculture Ecologique et Biologique ? Abdrahamane Tamboura :Il est tout d’abord important de rappeler qu’il s’agit d’une réponse aux crises multiformes (changement climatique, crise alimentaire, endettement massif des paysans, déséquilibres d’ordre sanitaire, environnemental et écologique, l’offensive des Organismes génétiques modifiés). Ces raisons aux effets néfastes de l’échec avéré des programmes et projets de l’ajustement structurel, ont poussé certains acteurs à  véritablement s’engager tant sur le plan national, régional, africain et mondial, pour redresser les tendances et d’explorer d’autres voies alternatives de développement. Dans cette lancée, en ce qui concerne spécifiquement l’Agriculture, il a été question de promouvoir les modes de production dans les conditions écologiques et biologiques. A cet effet les évolutions faites ont amené les acteurs sur le plan africain, lors d’un atelier tenu à  Dakar, en Août 2012, à  poser les diagnostics. Lesquels diagnostics ont permis de mettre l’accent sur son institutionnalisation dans les politiques nationale, régionale, africaine et mondiale. En définitive l’Agriculture Ecologique Biologique (AEB), repose sur des normes et principes régissant les pratiques agricoles pour garantir fondamentalement trois pactes à  savoir le pacte environnemental, le pacte sanitaire et le pacte financier. Autrement dit, il s’agit de mettre au point des techniques, des technologies et des mécanismes de production, de transformation et de commercialisation visant à  maintenir et à  renforcer les ressources environnementales et les interactions naturelles qui les lient, à  préserver la santé des producteurs et des consommateurs et à  garantir des revenus justes et solidaire et des conditions d’existence meilleure et durable. Quelle comparaison peut-on établir entre l’AEB et l’agriculture conventionnelle ? l’agriculture conventionnelle, à  travers l’utilisation abusive et anarchique des engrais et des pesticides chimique de synthèse, reste centrée sur la quête de production, du rendement, de productivité et du profit. Et ce, sans la moindre prise en compte des effets néfastes induits sur l’environnement et la santé du public. Par contre l’AEB se positionne pour assurer la durabilité de production et de consommation, bref le développement durable en mettant un focus sur beaucoup d’aspects. Il s’agit entre autres de la valorisation du savoir local et des pratiques ancestrales qui protègent et respect le mieux les vivants, la promotion des agricultures et des semences paysannes, de la biodiversité et de la diversification agricole, la mise en place des partenariats commerciaux égaux, gage de production durable, des affaires durables et des moyens d’existence durable, la construction des sociétés et des économies écologistes mettant en harmonie tous les êtres vivants et leurs interactions dans le temps et dans l’espace, l’amélioration de la capacité de production, de transformation et de commercialisation à  travers un meilleur accès à  la recherche agricole et aux meilleures pratiques par les acteurs de base, le renforcement la capacité d’autofinancement et du pouvoir économique. Quel peut être l’impact de cet atelier de validation sur l’état de lieux de l’AEB dans le cadre du processus de son institutionnalisation dans les programmes de développement ? En se basant sur le nombre et la provenance des participants, la qualité du travail accompli et présenté, l’abondance et la qualité des interventions faites, on a toutes les raisons pour dire ou de croire que l’atelier de validation du document d’étude sur l’Etat des lieux au Mali des Initiatives de l’Agriculture Ecologique et Biologique va constituer un tournant décisif pour sa prise en compte intégrale et efficiente dans les processus politiques sur le plan local, national, régional, africain et mondial. Toutefois, il faut souligner qu’il demeure toujours indispensable de poursuivre les investigations ou animations par rapport aux six piliers indiqués sur l’AEB pour accéder aux ressources requises et construire véritablement la plate forme sur la thématique dans les différents pays porteurs. Quels sont ces six piliers ? Le premier pilier concerne l’information et communication. Le deuxième s’articule autour de la recherche, la formation et la vulgarisation. Le troisième est axé sur le développement de la chaine de valeur et la commercialisation pendant que le quatrième pilier se charge du réseautage et du partenariat. Le cinquième pilier tourne autour du développement de politique et programme de développement. Et enfin le sixième et dernier pilier concerne le développement des capacités institutionnelles. Je tiens à  préciser que l’atelier a été l’occasion d’identifier des acteurs dont GIP-Bio, pour animer tous ces piliers.

Agriculture biologique : Une autre alternative pour atteindre la sécurité alimentaire

l’agriculture biologique est un système de production qui maintient et améliore la santé des sols, des écosystèmes et des personnes. Elle s’appuie sur des processus écologiques, la biodiversité, et des cycles adaptés aux conditions locales plutôt que sur l’utilisation d’intrants aux effets néfastes. En octobre 2010, sur recommandation de la conférence des ministres de l’Agriculture, le Conseil exécutif de l’Union africaine s’est prononcé en faveur de l’intégration de l’agriculture écologique biologique dans les politiques agricoles. En décidant de s’engager dans la promotion de cette forme d’agriculture, l’Union africaine demeure convaincu qu’elle est un moyen efficace de pour assurer la sécurité alimentaire, l’éradication de la pauvreté et l’adaptation au changement climatique. C’’est dans cette dynamique que la Conférence africaine de Lusaka en mai 2012, son institutionnalisation a été examinée par l’Union africaine. Innovation et tradition Avec l’accompagnement de Helvetas-Mali, des résultats encourageants ont été réalisés. A la croisée des chemins, l’agriculture biologique allie tradition, innovation et science au bénéfice de l’environnement commun tout en faisant la promotion des relations justes et une bonne qualité de vie pour tous les acteurs impliqués. Quatre principaux principes sous-tendent la l’agriculture biologique. Il s’agit des principes de santé, d’écologie, d’équité et de précaution. Qui plus, elle s’articule autour de six piliers stratégiques. Au ombre de ceux-ci, l’on retenir le réseautage, l’information et la communication, la recherche, la formation et la vulgarisation, le développement de la chaine de valeur et la commercialisation. Les vertus du coton bio La porte d’entrée de l’agriculture biologique au Mali a été le coton biologique en 1998 suite à  la crise du coton conventionnel. A l’accompagnement de Helvetas-Mali, des résultats encourageants ont été réalisés. Une étude gouvernementale a été réalisée en 2010 par le secrétariat permanent du Conseil supérieur de l’agriculteur, chargé de la mise en œuvre de la loi d’orientation agriculture, sur la qualité des produits agro-alimentaires. Cette étude a manifesté l’intérêt du gouvernement malien pour l’agriculture biologique dans un contexte d’insécurité alimentaire et de changement climatique. A noter que le coton biologique est cultivé par plus de 220 000 petits agriculteurs dans 22 pays dans le monde. Si la fibre biologique ne représente que 0,76% de la production mondiale de coton, il est loisible de constater qu’elle a progressé de 20% entre 2008 et 2009.