« La CPI a reçu notre plainte » (BIPREM)

Le 7 octobre dernier, le Bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (Biprem) déposait une plainte contre l’ancien président français devant la Cour pénale internationale(CPI). Alors que parait un livre à charge écrit par des journalistes de Médiapart (Avec les compliments du Guide), son président Lacina Diawara se réjouit de la réponse faite par l’instance de la justice internationale et espère que c’est un premier pas vers la vérité.

Pourquoi avoir porté plainte contre Nicolas Sarkozy? 

Après avoir travaillé pendant quelques mois sur des documents très sensibles concernant cette plainte, nous avons pris contact avec une dizaine d’organisations de la société civile malienne engagées et trois d’autres pays africains. en l’occurrence, Y en a marre du Sénégal, Balai  citoyen du Burkina Faso et « Le peuple n’en veut plus » de la Guinée Conakry. Nous avons à l’occasion organisé une rencontre qui avait eu un rayonnement grâce à la présence du parrain Tiken Jah Fakoly. Cela pour montrer que les Africains ne voulaient plus rester les bras croisés devant un  certain nombre d’injustices, en Afrique comme en dehors du continent. Cela est normal dans la mesure où la CPI a déjà juger des gens qui ont commis des crimes graves, et alors qu’elle perd de la crédibilité par rapport à son impartialité, nous voulons lui donner l’occasion de montrer qu’elle traite ses affaires sans tenir de la race et de la couleur des accusés.

Sur quels éléments se base votre plainte?

Nicolas Sarkozy a décidé unilatéralement, en entraînant les autres pays, de s’attaquer la Libye. Les preuves sont là et on en trouve de plus en plus, solides, pour montrer que son objectif était d’assassiner Khadafi. en atteignant cet objectif, il a fait tuer plus de 50 000 personnes, Libyens et ressortissants africains vivant là en ce moment. Pour que justice soit faite, il faut donc que Sarkozy soit jugé devant la CPI pour ces crimes. Nous avons  63 pages d’annexes à notre plainte, qui sont des preuves que nous avons mis dans le dossier transmis à la CPI.

La CPI qui vous a donc répondu.

Cette réponse a été en deux temps. A l’envoi du document, nous avons reçu une réponse, ni codifiée, ni signée, accusant réception du courrier, cela une semaine après l’envoi. Lors de la visite de Madame le procureur Bensouda au Mali le 18 octobre dernier, nous  avons, lors de la conférence de presse, posé la question du sort de notre plainte. Nous lui avons demandé si la Cour peut s’auto-saisir de celle-ci. Elle nous a répondu que la procédure doit suivre son cours. Ce qui a été le cas puisque le 30 octobre dernier, nous avons reçu un courrier avec numéro de dossier nous indiquant que notre plainte était en train d’être traitée. Nous en sommes déjà satisfaits parce qu’au dépôt de cette plainte, nous n’avions pas été pris au sérieux.

Si la CPI rejette votre demande, quels sont vos recours?

Nous n’en sommes pas là. Mais si la CPI rejette notre requête, ce que nous ne pensons pas car c’est elle qui représente la justice internationale, nous avons d’autres instances qui ont compétence. Nous irons jusqu’au bout, jusqu’à ce que justice soit faite.

Haute trahison: une plainte déposée contre ATT

L’ancien président Amadou Toumani Touré provoque toujours l’ire de certains maliens. C’est le cas du Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali(BIPREM Fasoko) qui vient de porter plainte contre lui pour haute trahison. Le BIPREM est une association née après le coup d’Etat du 22 mars 2012. Un bloc qui dénonce la corruption, la magouille, le népotisme, le favoritisme et s’inscrit dans la dynamique de réunifier tout le Mali dans un bateau de dialogue. C’est lors d’une conférence de presse que le président du Biprem Lassine Diawara a informé la presse du dépôt d’une plainte contre l’ancien président de la république Amadou Touré pour haute trahison. C’était le mardi le 21 à  la maison de la presse devant une vingtaine des journalistes. « ATT doit venir s’expliquer » Cette conférence s’articulait autour des trois points essentiels : la plainte contre ATT, l’organisation des élections présidentielles, et la situation de Kidal et le cas du MNLA. D’entrée de jeu, le secrétaire à  l’information du BIPREM, Alou Badra Diarra a lu une déclaration pour planter le décor. De son propos, on peut retenir que «le BIPREM est arrivé à  la conclusion que la crise que vit aujourd’hui le Mali est arrivée par l’incapacité du président des 10 dernières années à  gérer comme il faut les affaires du pays ». Cette incapacité, poursuit -t-il , s’est traduite par la mauvaise gouvernance, la corruption, la délinquance financière, le trafic de drogue… C’’est dans le souci de rendre justice que le BIPREM a déposé, lundi 20 mai 13 devant le procureur général près la cour d’appel de Bamako une plainte contre Amadou Toumani Touré pour haute trahison et crimes contre le Mali. A cet effet le président du BIPREM argue que ATT depuis Dakar ATT a les mains invisibles dans la gestion de la transition. « ATT doit venir s’expliquer aux maliens sur la crise laquelle au lieu de rester tapis dans l’ombre» fulmine -t-il. Abordant les élections présidentielles prochaines, le BIPREM estime qu’ il est inacceptable d’organiser les élections sans Kidal. « Kidal est une partie du Mali, dans un à‰tat les élections doivent se dérouler dans les territoires ». L’autre point évoqué par ce bloc est la nomination de Tiebilé Dramé pour entamer le dialogue entre les autorités et le MNLA. Aux yeux des membres du BIPREM, il ne sert à  rien de créer une commission du dialogue et de réconciliation et de nommer un médiateur pour faire le même travail.

La Marche pour la paix du BIPREM

Tombouctou, Gao et Kidal seront le théâtre d’une marche pacifique dont le seul but est de chasser les groupes armées qui ont occupés cette zone du Mali. Gao en constituera la première étape. C’’est ce que promettent les responsables du BIPREM qui comptent regrouper en moyenne 100 000 citoyens pour l’opération. Ainsi, le BIPREM veut reprendre les commandes de libération du nord à  travers cette opération nommée «Â Faso-Ko ». «Â Nous marcherons sans armes, mais avec des foulards blancs pour démontrer l’unicité de notre territoire… », indique Lassine Diawara. Le secrétaire à  l’information de ladite organisation, Aliou Badara Diarra, d’indiquer que cette initiative est un moyen pour faire fédérer les objectifs positifs afin de nouer un sentiment d’engagement chez les maliens. «Â Notre patrie, le Mali, est dans l’impasse. Les têtes dirigeantes et les institutions de la République ont fait des efforts pour le sortir de ses errements sans y parvenir. Malgré les brillants résultats du Haut Conseil Islamique du Mali concrétisés par la libération de plus de 160 militaires prisonniers des occupants du nord et surtout l’ouverture des couloirs humanitaires pour les populations des trois régions encore sous occupation, la réunification nationale suscite de grosses inquiétudes ». C’’est fort de ce constat que le BIPREM voit le jour. Libérez le nord ! l’organisation bénéficie de la collaboration du Haut Conseil Islamique (HCIM), du Réseau des Communicateurs traditionnels pour le Développement, ( RECOTRADE) et du Cherif de Nioro, Mohamed Ould Cheichnè Haidara dit Bouyé… «Â Il est temps de montrer au monde que la crise malienne est avant tout un problème des maliens », soutient le président du BIPREM. La marche qui aura pour objectif la libération du nord sera meublée par des communications (sensibilisations). Selon, le président Diawara, les marcheurs rencontreront des notables, des jeunes et des occupants à  Gao o๠sera orientée la première marche pacifique de réunification. Ils promettent de publier très prochainement le calendrier des actions à  entreprendre au nord. A en croire, les responsables du BIPREM, une vingtaine de bus quitterons Bamako d’ici fin décembre 2012. Toutefois, l’opération «Â Faso-ko » veut être en première ligne des nobles initiatives en matière d’implication des citoyens dans les processus de libération et de développement du Mali.