Crise des Rohingyas: Aun San Suu Kyi s’est exprimée

Elle a décidé de ne pas se rendre à l’Assemblée générale des Nations Unies, où elle était très attendue sur cette affaire qui fait la une de l’actualité depuis plusieurs semaines maintenant. Aung San Suu Kyi a finalement parlé de chez elle, comme pour dire que le « problème Rohingyas » est d’abord une affaire nationale. C’est une prise de parole très attendue de la désormais très contestée Prix Nobel de la paix. La dirigeante birmane s’est voulue rassurante, vis à vis de la communauté internationale qui qualifie la situation de l’ethnie minoritaire musulmane de « génocide ». 410 000 membres de cette communauté marginalisée et auxquels le statut de citoyen birman est refusé par la constitution du pays, ont fui le pays. Ils vivent au Bangladesh dans des conditions humanitaires dramatiques, tandis que les exactions de l’armée birmane se poursuivent faisant des morts et rasant des villages entiers sur leur passage.

C’est donc quelques heures avant l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU, que la chef du gouvernement a adressé mardi un message en anglais, non sous-titré et donc directement destiné à la communauté internationale. Ce qui devait être une adresse à la Nation a en effet été finalement rebaptisé « briefing diplomatique », un exercice effectué devant des diplomates réunis à Naypyidaw. Elle s’est dite « prête » à organiser le retour des Rohingyas musulmans. « Nous sommes prêts à débuter la vérification » des identités des réfugiés, en vue de leur retour, a-t-elle déclaré Sans préciser si les critères de retour, très restrictifs en tant normal, seraient assouplis.

© afp.com/DOMINIQUE FAGET Des réfugiés rohingyas dans un camp à Balukhali, le 17 septembre 2017 au Bangladesh.

Epuration ethnique.

Débutée le 25 août dernier, l’opération  de représailles menée par l’armée dans l’État de Rakhine (ouest de la Birmanie) a été qualifiée par les Nations Unies d' »épuration ethnique ». Aung San Suu Kyi, critiquée pour son silence et sa froideur ces dernières semaines, a appelé à la fin des divisions religieuses entre majorité bouddhiste et minorité musulmane. »Nous sommes profondément désolés pour les souffrances de tous ceux qui se sont retrouvés pris au piège de ce conflit », a déclaré la prix Nobel de la Paix. « Nous ne voulons pas que la Birmanie soit divisée par les croyances religieuses », a insisté la dirigeante, vivement critiquée pour sa passivité.

Les Rohingyas sont apatrides depuis la loi birmane sur la nationalité de 1982), qui considèrent largement que les Rohingyas ne sont pas partie prenante de la nation birmane.