Sommet CEDEAO : encore et toujours le Mali

La réunion a à  son ordre du jour les questions d’intérêt majeur pour la sous-région et l’adoption des mesures en vue de la bonne marche de l’organisation communautaire. Et bien entendu, les dossiers du Mali, avec l’offensive militaire contre les combattants islamistes qui se poursuit et de la Guinée Bissau. Mali et Guinée Bissau, deux crises qui n’en finissent pas Le Mali sera donc à  nouveau au C’œur des discussions à  Yamoussokro. Les chefs d’Etat et de gouvernement plancheront sur un mémorandum qui sera présenté par le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo. Le président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, fera également un exposé sur le Mali à  la lumière du rapport de la session extraordinaire du Conseil de médiation et de sécurité (CMS) de la Cédéao tenue le 25 février dernier à  Abidjan. La Guinée-Bissau, autre Etat membre de la communauté, confronté à  une crise interne, fera aussi l’objet de beaucoup d’attentions des chefs d’Etat avec un mémorandum du président de la Commission de la Cédéao, un exposé du président du groupe de contact régional et un rapport de la réunion du Conseil de médiation et de sécurité. Deuxième mandat pour Alassane Ouattara ? Concernant la vie de l’organisation, les chefs d’Etat et de gouvernement se pencheront sur le rapport de la 69ème session ordinaire du Conseil des ministres, tenue le 2 décembre 2012 à  Abidjan. Cette session avait pris d’importantes décisions parmi lesquelles l’augmentation du nombre des commissaires de la Commission passant de neuf à  douze. Ce conseil a aussi décidé de laisser aux chefs d’Etat et de gouvernement le soin de déterminer la nature et le contenu des départements à  créer. «Le principe de cet élargissement est une opportunité visant à  faire de notre instrument d’intégration un outil opérationnel au service de nos populations pour la concrétisation de notre idéal commun de faire de la Cédéao une organisation des peuples, en un mot une entité plus proche des réalités quotidiennes de nos populations», avait expliqué le ministre ivoirien de l’Intégration africaine, Ally Coulibaly. La cérémonie d’ouverture de la 42ème session de la Cédéao prévoit une allocution du président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. Elu par acclamation en février dernier à  la présidence de la CEDEAO, Alassane Ouattara brigue un second mandat. Il a toutes les chances d’être reconduit par ses pairs ouest-africains. s’exprimeront également le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest et la présidente de la Commission de l’Union africaine. Prend également part à  ce sommet, le Royaume du Maroc, représenté par son premier ministre.

Nouveau sommet de la CEDEAO sur le Mali et la Guinée Bissau

La Transition après les coups d’Etat au Mali et en Guinée Bissau sera à  nouveau sur la table à  Yamoussoukro, lors de la rencontre de la CEDEAO qui s’ouvrira demain dans la capitale politique ivoirienne. Selon un communiqué de l’organisation, les chefs d’Etat « passeront en revue le mémorandum du président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouadraogo sur le Mali, ainsi que son rapport sur la Guinée Bissau ». Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré présentera à  ses pairs une note d’information sur la situation au Mali, dans laquelle il joue le rôle de médiateur. Quant au président du Groupe de contact régional de la CEDEAO sur la Guinée-Bissau, il présentera la note d’information sur la situation qui prévaut actuellement dans ce pays. La situation malienne toujours « préoccupante » l’évolution de la situation au nord avec la prise de contrôle de Gao par les islamistes et l’intervention militaire proposée par la CEDEAO seront certainement aussi discutées. l’organisation sous-régionale a mis en alerte sa force d’attente qui devrait avec un soutien de la communauté internationale, « sécuriser les institutions de la Transition et aider l’armée malienne à  libérer le nord du pays». La situation politique et sécuritaire au Mali reste des plus préoccupantes pour notre sous-région, mais des dispositions sont en voie pour le déploiement, a déclaré M. Ouédraogo lors d’une rencontre ce 28 juin avec les représnetants des pays membres. En ce qui concerne la Guinée Bissau, un contingent militaire de la CEDEAO y est déjà  déployé pour non seulement sécuriser la transition, mais aussi aider à  la réforme du secteur de défense et de sécurité, a laissé entendre le président de la Commission de la CEDEAO. En outre, les chefs d’Etat devront également examiner la mise en œuvre des décisions prises à  l’encontre de la junte lors des précédentes rencontres.

Sommet de la CEDEAO à Abidjan : le communiqué final

SOMMET EXTRAORDINAIRE DES CHEFS D’ETATET DE GOUVERNEMENT DE LA CEDEAO — Abidjan Côte d’Ivoire, 26 avril 2012 COMMUNIQUE FINAL 1. à€ l’invitation de S.E.M Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire et Président en exercice de la CEDEAO, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des à‰tats l’Afrique de l’Ouest, ont tenu une Session extraordinaire le 26 Avril 2012 à  Abidjan, République de Côte d’Ivoire. 2. Cette session a été convoquée à  l’effet d’examiner la situation politique, sécuritaire et humanitaire au Mali et en Guinée Bissau. 3. Etaient présents les Chefs d’Etat et de Gouvernement suivants ou leurs représentants dûment accrédités : • Son Excellence Thomas Boni YAYI Président de la République du Bénin • Son Excellence Blaise COMPAORE Président du Burkina Faso • Son Excellence, Jorge Carlos FONSECA Président de la République du Cap Vert • Son Excellence Alassane OUATTARA Président de la République de Côte d’Ivoire • Son Excellence Sheikh Prof. Alh. Yahya AJJ JAMMEH Président de la République de Gambie • Son Excellence Alpha CONDE Président de la République de Guinée • Son Excellence Dioncounda TRAORE Président par Intérim de la République du Mali • Son Excellence Goodluck Ebele JONATHAN Président de la République Fédérale du Nigeria • Son Excellence Macky SALL Président de la République du Sénégal • Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE Président de la République Togolaise • Son Excellence Brigi RAFINI Premier Ministre de la République du Niger • Son Excellence Alhaji Mohamed MUMUNI Ministre des Affaires Etrangères de la République du Ghana • Son Excellence Augustine Kpehe NGAFUAN Ministre des Affaires Etrangères de la République du Libéria • Son Excellence Joseph B. DAUDA Ministre des Affaires Etrangères de la République de Sierra Leone 4. Les représentants des Etats et des organisations suivants ont également pris part à  cette session en qualité d’observateurs: • S.E.M. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie ; • l’Algérie ; • La France ; • Les Etats Unis d’Amérique. • Union Africaine ; • l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : • l’Organisation des Nations Unies ; • l’Union Européenne ; 5. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris note des rapports du Président de la Commission de la CEDEAO sur l’évolution récente de la situation politique et sécuritaire au Mali et en Guinée Bissau ainsi que du Président du Comité des Chefs d’Etats Major sur l’état des préparatifs de la Force en Attente de la CEDEAO. Ils ont également pris note des comptes rendu de S.E.M Blaise Compaoré, Président du Faso, Médiateur de la CEDEAO au Mali et de S.E.M Alpha Condé, Président de la République de Guinée, Médiateur de la CEDEAO en Guinée- Bissau. 6. La Conférence a rappelé la déclaration du 6 avril 2012 du Président en exercice de la CEDEAO sur la signature de l’Accord cadre par les parties prenantes de la crise constitutionnelle au Mali ainsi que les déclarations du 12 et 19 avril 2012 du Président de la Commission portant respectivement sur le coup d’état en Guinée Bissau et la mise en place d’un « soit disant » Conseil National de Transition par le Commandement Militaire. 7. Après avoir longuement délibéré sur la situation au Mali et en Guinée Bissau, la Conférence a pris les décisions suivantes: Sur la restauration de l’ordre constitutionnel au Mali. 8. La Conférence prend note de «l’engagement solennel» pris le 1er Avril 2012 par le Comité National de Redressement pour la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE), de restaurer rapidement la légalité constitutionnelle au Mali. 9. Le Sommet se félicite de la signature, le 6 avril 2012, de « l’Accord Cadre de la mise en oeuvre de l’engagement solennel » par les parties prenantes de la crise constitutionnelle sous l’égide du Médiateur, S.E.M Blaise Compaoré, Président du Faso et le félicite chaleureusement pour cette avancée significative. 10. La Conférence prend acte de la mise en place des organes de transition conformément à  l’Accord cadre, en particulier de l’installation du Président par Intérim, de la nomination du Premier Ministre et du gouvernement. Elle se félicite de l’esprit de sacrifice et de dépassement dont ont fait preuve les populations maliennes et leurs dirigeants, dans l’intérêt de l’unité et de l’intégrité de la Nation. 11. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement décident de porter la transition au Mali sur une période de 12 mois, au cours desquels les élections présidentielles doivent être organisées pour choisir un nouveau Président. Le Sommet décide également d’étendre le mandat des organes de transition, notamment le Président par Intérim, le Premier Ministre et le Gouvernement sur cette période de 12 mois pour assurer, dans la limite des pouvoirs qui leurs sont conférés par la Constitution, la continuité de la gouvernance du pays. 12. La Conférence exhorte toutes les parties prenantes concernées à  s’engager résolument dans la mise en oeuvre de la feuille de route jusqu’à  la tenue des élections présidentielles et la restauration de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement demandent que les autorités de transition garantissent non seulement le droit de retour au Mali de l’ex Président, M. Amadou Toumani Touré et de toutes autres personnalités forcées de quitter le pays mais aussi leur sécurité une fois au pays. 13. Le Sommet exhorte les autorités de transition de prendre toutes les mesures pour déployer, durant la période de transition, les services centraux de l’administration dans tout le pays en particulier dans le Nord. 14. Le Sommet salue la libération des personnalités détenues par les Militaires le 17 avril 2012 et demande au CNRDRE d’honorer scrupuleusement son engagement pris dans le cadre de l’Accord en respectant l’ordre constitutionnel et en se soumettant aux autorités civiles de la transition. A cet égard la Conférence demande aux membres du CNRDRE de retourner dans les casernes et de se consacrer à  leur mission régalienne de défense du territoire. 15. La Conférence met en garde le CNRDRE que ses membres qui commettraient désormais toutes actions arbitraires et unilatérales seront passibles de sanctions individuelles ciblées. 16. Le Sommet exprime sa gratitude aux six (6) Chefs d’Etat désignés par la CEDEAO pour le suivi du dossier Malien, aux pays du Champ (Algérie, Mauritanie), à  l’Union Africaine, aux Nations Unies, et aux Partenaires au Développement, pour leur coopération dans le processus de retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. Sur la Rébellion au Nord du Mali: 17. En dépit de la prétendue déclaration unilatérale de cessez-le-feu par le MNLA le 5 avril 2012, le Sommet constate, avec préoccupation, la poursuite des atrocités au nord du Mali perpétrées par les rebelles, les groupes terroristes et les autres réseaux de criminalité transnationale organisés transformant ainsi le territoire occupé en une grande zone de banditisme et d’insécurité aigue avec des conséquences humanitaires graves. 18. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement dénoncent l’occupation continue des régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou par les rebelles. Ils réaffirment leur attachement à  l’unité et l’intégrité territoriale du Mali et réitèrent leur détermination à  assister le gouvernement du Mali dans la restauration de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, conformément aux dispositions pertinentes des Protocoles de la CEDEAO. 19. La Conférence réaffirme la proposition de médiation de la CEDEAO en vue d’un règlement négocié de la crise au nord du Mali. A cet égard, la Conférence renouvelle sa confiance au Médiateur, S.E.M Blaise Compaoré et l’encourage à  persévérer dans ses efforts de médiation en concertation avec les pays du champ (l’Algérie et la Mauritanie) jusqu’à  la restauration de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali. 20. La Conférence salue et entérine le souhait exprimé par S.E.M Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigeria de se joindre aux efforts du Médiateur S.E.M Blaise Compaoré dans la résolution pacifique de la crise au Mali. 21. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement décident de prendre toutes les mesures nécessaires visant à  assister le Mali dans le rétablissement de son unité et de son intégrité territoriale. A cet égard, les Chefs d’Etat et de Gouvernement instruisent la Commission de commencer, avec effet immédiat, le déploiement de la Force en Attente de la CEDEAO conformément au mandat approuvé. 22. La Conférence réaffirme son engagement à  aider le Mali et les pays membres limitrophes à  faire face aux conséquences humanitaires de la rébellion. En conséquence, elle instruit la Commission de prendre toutes les mesures nécessaires pour mobiliser les ressources, assister les populations affectées, protéger les corridors, ainsi que les acteurs et les biens humanitaires en consultation et en collaboration avec les pays du champ et les partenaires. La Conférence instruit la Commission de mettre à  disposition une dotation dont le montant sera déterminé au titre de fonds de roulement initial conformément au rapport du Comité des Chefs d’Etat-major. 23. Le Sommet exprime sa gratitude aux partenaires au développement qui ont promis d’accompagner les efforts humanitaires et de médiation de la CEDEAO à  travers leur soutien technique, financier et logistique. Elle lance un appel à  toutes les agences humanitaires et à  la Communauté internationale d’intensifier leur assistance à  cet égard. 24. La Conférence lance un appel à  tous les pays, notamment ceux du champ non membres de la CEDEAO, et à  tous les partenaires désireux d’accompagner la CEDEAO dans ses efforts de restauration de l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale du Mali. A cet égard, le Sommet instruit la Commission de prendre les mesures nécessaires pour mettre en place un mécanisme de concertation et de coordination avec ses partenaires pour la mobilisation des appuis à  ces efforts. Sur la Situation Politique et Sécuritaire en Guinée Bissau 25. Le Conférence réaffirme le principe fondamental de « tolérance zéro » pour la prise ou le maintien du pouvoir par des moyens non constitutionnels ainsi que le rôle apolitique des militaires dans une démocratie tels que consacrés par le Protocole Additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance. 26. Le Sommet condamne fermement le coup d’état du 12 avril 2012 perpétré par le Commandement militaire et ses associés et dénonce l’interruption du processus de l’élection présidentielle ainsi que la détention du premier Ministre et du Président par Intérim par la junte. 27. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement réitèrent la dénonciation de l’accord du 17 avril 2012 établissant un soit disant Conseil National de Transition et réaffirment que la CEDEAO ne reconnaà®tra aucune transition anti-constitutionnelle. 28. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement demandent la libération immédiate et sans condition du Premier Ministre M. Carlos Gomes Junior, du Président par Intérim M. Raimundo Pereira ainsi que de toutes personnes illégalement détenues par la Junte, et leur remise à  la disposition de la CEDEAO, l’Union Africaine ou de l’ONU. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement demandent également la restauration immédiate de l’ordre constitutionnel. 29. La Conférence exhorte toutes les parties prenantes à  s’en remettre à  la médiation de la CEDEAO visant à  s’accorder sur les modalités d’une transition consensuelle vers la tenue d’élections dans un délai de douze (12) mois en tenant compte de l’engagement écrit pris par le commandement militaire le 16 avril 2012 d’accepter le retour à  l’ordre constitutionnel selon les modalités à  définir avec l’assistance de la CEDEAO. 30. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement instruisent la Commission de déployer, avec effet immédiat, un contingent de la Force en Attente de la CEDEAO (FAC) en Guinée Bissau pour entre autres, faciliter le retrait de la Mission d’Assistance Technique et Militaire de l’Angola en Guinée Bissau (MISSANG), d’assister à  la sécurisation du processus de transition et d’anticiper sur la mise en oeuvre effective de la feuille de route du programme de réforme du secteur de défense et de sécurité. Dans cette perspective, la Conférence a approuvé le mandat de la FAC en Guinée Bissau. 31. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement mettent en garde le Commandement militaire que s’il n’accepte pas toutes les demandes de la Conférence dans les prochains 72 heures, la CEDEAO imposera, avec effet immédiat, des sanctions ciblées sur les membres du Commandement Militaires et leurs associés ainsi que des sanctions diplomatique, économique et financière sur la Guinée Bissau sans exclure des poursuites de la Cour Pénale Internationale (CPI). La Conférence décide, en addition de ces sanctions, de prendre toutes autres mesures nécessaires pour l’atteinte de ces objectifs. 32. La Conférence décide de la mise en place d’un groupe régional de contact placé sous la responsabilité du Nigeria et aussi constitué du Bénin, du Cap-Vert, de la Gambie, de la Guinée, du Sénégal et du Togo, dont la mission sera de coordonner le suivi de la mise en oeuvre des décisions du Sommet sur la Guinée Bissau. 33. La Conférence réaffirme son engagement pour une collaboration étroite entre la CEDEAO, l’Union Africaine, les Nations Unies et les autres partenaires dans les efforts collectifs de maintien de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest. Elle en appelle à  un renforcement de cette coopération basée sur le principe cardinal de subsidiarité. 34. Le Sommet exhorte la Commission de la CEDEAO à  diligenter la mise en oeuvre du Plan Opérationnel de Lutte contre la Drogue de la CEDEAO, en particulier en Guinée Bissau par la recherche de financement au niveau interne et auprès des partenaires. 35. Les Chefs d’Etats et de Gouvernement félicitent S.E.M Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire Président en Exercice pour son leadership dans la région et pour ses efforts infatigables dans la consolidation de l’Etat de droit, de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest. 36. La Conférence accueille chaleureusement en son sein S.E.M Macky Sall, Président nouvellement élu de la République du Sénégal et l’assure de son engagement à  travailler étroitement avec lui dans l’intérêt de l’intégration régionale, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest. 37. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement félicitent S.E.M. Dioncounda Traoré, Président par Intérim de la République du Mali, pour sa nomination et l’assurent de leur soutien dans l’accomplissement de sa mission. 38. La Conférence reste saisie des situations au Mali et en Guinée Bissau et prendra toutes autres mesures additionnelles nécessaires pour y faire face. Fait à  Abidjan, le 26 Avril 2012 LA CONFERENCE

Mali, Guinée-Bissau : L’Afrique de l’Ouest annonce l’envoi de forces militaires

Dans le communiqué final, ils demandent à  la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de « commencer avec effet immédiat le déploiement de la force d’attente de la Cédéao » au Mali, o๠le coup d’Etat militaire du 22 mars a favorisé la chute du Nord il y a un mois aux mains de rebelles touareg et de groupes islamistes armés. Il s’agit d’aider à  « sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire en attendant que le processus arrive à  son terme » et de « parer à  toute éventualité dans l’hypothèse de l’usage de la force pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali », a expliqué devant la presse le président de la commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo. « On attend les négociations d’abord. Le premier contingent sera un contingent de maintien et de sécurité de la transition, mais il n’est pas exclu que des unités combattantes soient envoyées plus tard » en cas d’échec des discussions, a-t-il expliqué. Les dirigeants ouest-africains ont également décidé de « déployer avec effet immédiat un contingent » en Guinée-Bissau, plongée dans une nouvelle crise depuis le putsch du 12 avril, selon le communiqué final. « Cinq cents à  six cents hommes seront déployés », fournis par au moins quatre pays (Nigeria, Togo, Côte d’Ivoire et Sénégal), a précisé M. Ouédraogo. L’objectif de cette force, commandée par le colonel-major burkinabè Barro Gnibanga, est de « faciliter le retrait de la Mission d’assistance technique et militaire de l’Angola en Guinée-Bissau, d’assister la sécurisation du processus de transition » et de préparer la réforme du secteur de défense et de sécurité, indique le communiqué final.

La CEDEAO lance un avertissement aux putschistes

Le président malien Dioncounda Traoré a rejoint ce 26 avril à  Abidjan les chefs d’Etat du Burkina Faso, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, son homologue sénégalais Macky Sall, le mauritanien Abdel Aziz et l’ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, et le président de la Commission de l’UA, Jean Ping assistent aussi à  ce sommet extraordinaire consacré aux crises malienne et bissau-guinéenne. Les deux pays sont suivis de très près par l’organisation sous régionale et la communauté internationale en général, depuis les coups d’Etat qui y ont eu lieu respectivement le 22 mars et le 12 avril dernier. Un avertissement aux putschistes Malgré la formation d’un gouvernement au Mali, il y a à  peine 24 heures, C’’est un langage de fermeté qu’ont tenu les chefs d’Etat présents à  Abidjan ce jeudi. « Notre réaction ferme et l`engagement de nos alliés sont plus que jamais vitaux pour que notre sous-région ne bascule dans le terrorisme et la criminalité transnationale » a déclaré le président en exercice de la CEDEAO, l’ivoirien Alassane Ouattara. Il a appelé les partenaires occidentaux à  s’impliquer dans la résolution de ces crises parce que « la sécurité de l`Europe et des Etats-Unis commence désormais au Sahel et dans le Golfe de Guinée ». La CEDEAO avait entrepris en début de semaine une mission à  Bissau pour obtenir la libération des anciens dirigeants détenus par l’armée. Elle s’est soldée par un échec. L`ONU, l`Union africaine et l`Union européenne ont exigé le retour à  l`ordre constitutionnel et menacé les putschistes et leurs soutiens de sanctions. l’organisation envisage même d’envoyer une force de « stabilisation » dans ce pays abonné aux coups d`Etat. Accompagner le Mali Le Mali est « dans une dynamique de transition » a déclaré le président Ouattara. Le pouvoir remis aux civils est cependant encore fragile, en témoignent les dernières arrestations de dirigeants politiques et militaires opérées par la junte. Le président de la commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo a, à  ce propos, dénoncer « les velléités de comportement autocratique des éléments de la junte. l’appui de la CEDEAO sera également humanitaire et militaire au besoin. Ainsi, le sommet devrait proposer des solutions pour ouvrir des corridors humanitaires vers le nord du Mali, o๠les populations manquent de vivres et de médicaments. Si les négociations entre les rebelles touareg et d`islamistes armés et le gouvernement, notamment Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), échouent, une intervention de la Force d’Attente pourra intervenir dans un bref délai.

Guinée – Bissau : Le trafic de cocaïne gangrène la sous-région

Le trafic de drogues est une menace majeure pour le développement de la Guinée-Bissau. l’augmentation du nombre d’usagers est devenue un problème majeur de santé, non seulement pour le pays mais aussi pour la sous-région. C’’est la raison pour laquelle, les autorités bissau-guinéennes sont encouragées à  développer leurs moyens d’enquête et à  renforcer le système judiciaire national. En 2009, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime qu’environ 13 tonnes du total de la cocaà¯ne qui transite via l’Afrique de l’Ouest ont été consommées ou stockées dans la région, provoquant des problèmes de santé importants. Le Directeur exécutif de l’ONUDC, Yury Fedotov, et le Représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saà¯d Djinnit, ont débuté vendredi 11 novembre une visite en Guinée Bissau, pays de la région particulièrement affecté par les activités des groupes criminels transnationaux. « Le problème des drogues illicites n’est pas le problème d’un seul pays mais C’’est toute la communauté internationale qui doit affronter cette situation difficile », a estimé Yury Fedotov dans un communiqué. Yury Fedotov et Saà¯d Djinnit ont rencontré le Président Malam Bacai Sanha et le Premier ministre Carlos Gomes Junior afin d’aborder les questions de sécurité liées aux activités des groupes de trafiquants dans le pays. En effet, environ 800 millions de dollars ont été dépensés pour l’achat de drogues en Afrique de l’Ouest en 2009. A titre de comparaison, le produit intérieur brut de la Guinée-Bissau était de 400 millions de dollars la même année. D’o๠le plaidoyer en faveur d’une action régionale et internationale pour mettre un terme aux trafics de drogues en Afrique de l’Ouest. Ces actes criminels empruntent pourtant des voies connues. Selon Mody Ndiaye du Bureau onusien à  Bissau, l’archipel des Bijagos est le lieu idéal pour débarquer de grandes quantités de cocaà¯ne. Les trafiquants déchargent leurs cargaisons d’un bateau à  l’autre ou les acheminent par avion, en utilisant des pistes d’atterrissage construites clandestinement sur ces à®les sous-développées. Les forces de police ne peuvent surveiller tout l’archipel. Depuis 2008, une unité de Police judicaire spécialisée en Guinée-Bissau a été créée afin d’augmenter le nombre d’enquêtes sur le trafic de drogues et le crime organisé. La Guinée-Bissau est en effet l’une des principales portes d’entrée de la drogue en Afrique.

Guinée-Bissau : drôle de putsch ?

Le premier ministre Carlos Gomes Junior a été placé en résidence surveillée dès sa destitution, ainsi que le chef d’état major des armées José Zamora Induta. Leur arrestation fut suivie de celles d’une quarantaine d’officiers de l’armée bissau guinéenne. Le président élu en juin 2009, Malam Bacai Sahna a qualifié l’acte de mal entendu entre militaires et en est resté là . C’’est bien la première fois que dans un pays, un coup de force est perpétré non pas contre le chef d’Etat, mais plus tôt contre son 1er ministre et chef d’Etat major. Cela s’explique par le fait dans ce pays, ce dernier symbolise la puissance de l’armée, seule détentrice du pouvoir politique dans ce pays. La Guinée Bissau il faut le dire, est un pays militariste o๠les coups d’Etats sont monnaies courantes et le narcotrafic y occupe une place importante. Qui est le cerveau de l’opération ? Un seul nom revient à  la bouche de tous, notamment l’amiral Bubo Na Tchute. Celui là  même qui avait été accusé par les autorités, de tentative de coup d’Etat en 2008 contre le défunt président Nino Vieira. Il s’était alors exilé durant une année en Gambie avant de revenir en toute clandestinité au mois de décembre dernier. Il avait alors élu domicile au bureau bissau-guinéen des Nations-Unies. Après avoir appris que Bubo Na Tchute s’était réfugié au Nations-Unies, un conseil des ministres extraordinaire a été convoqué par le gouvernement. l’ONU avait été invitée à  participer aux discussions sur le sort de l’amiral. Le premier ministre Carlos Gomes Junior et son gouvernement étaient bien décidés à  mettre Bubo sous les verrous. Il indiquait il y a quelques mois que « l’amiral Na Tchute avait échoué une tentative de coup d’Etat contre Nino et avait tenté de déstabiliser l’Etat de droit et le pouvoir militaire. » Tout porte à  croire que le cerveau de ces actes est bien entendu, l’amiral Bubo Na Tchute. Bubo Na Tchute quitte les locaux de l’ONU Les officiers sont partis chercher leur chef Bubo au bureau des Nations-Unies. Celui-ci en sortant, a signé un papier attestant qu’il quittait l’ONU de son plein gré. Le chef d’Etat major adjoint, le général Antonio Indjai a remplacé son chef à  la tête de l’armée. Il est même apparu aux côtés de Bubo Na Tchute lors de la conférence de presse ayant suivi les évènements. Le premier ministre en résidence surveillé, a dès les premiers instants, obtenu le soutien de la population qui avait envahi les rues de Bissau. C’’est à  la suite de ce soulèvement que l’amiral Bubo Na Tchute a convoqué une conférence de presse. Il a expliqué : « Je veux lancer un appel au peuple. Quiconque sortira dans la rue pour manifester sa solidarité envers le premier ministre, sera balayé de la rue. Le chef d’Etat major Zamora est détenu parce qu’il a fait beaucoup de mal. Il a même ordonné qu’on tue son adjoint Antonio Indjai » Il ajoute que son rival, le premier ministre ayant commis beaucoup d’erreurs, devra répondre de ses actes devant la justice. Carlos Gomes Junior est présentement assigné à  résidence et aux dernières nouvelles, le président Malam Bacai Sahna négocie sa libération. Réussira-t-il à  faire libérer son chef du gouvernement face à  une situation o๠il est resté impuissant, si tant est que le chef d’Etat général des armées est en toute logique, le président de la république ? La question reste posée dans ce pays o๠la gouvernance fonctionne d’une manière assez bizarre et o๠l’on ignore la différence entre le pouvoir politique et l’armée. l’Union Africaine, la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, le Portugal et toute la communauté internationale ont condamné cet acte qu’ils qualifient de coup de force.