Et de six pour Paul Biya !

Manifestations de l’opposition Des partis de l’opposition camerounaise présents à  l’assemblée nationale ont annoncé leur intention de boycotter la cérémonie de prestation de serment de Paul Biya, récemment réélu à  la tête du Cameroun avec une majorité de 78%. Les députés du Social Democratic Front (SDF) au nombre de 15 au parlement, pourraient ne pas être dans la salle lors de la cérémonie. Paul Ayah Abine et Jean Jacques Ekindi eux aussi députés ont annoncé qu’ils ne seraient pas présents. Tous deux étaient des adversaires du président réélu lors de l’élection présidentielle du 09 octobre dernier. Jean Jacques Ekindi président du Mouvement Populaire(MP), a annoncé son intention de protester seul. Selon des sources proches de son parti, il devrait revêtir ses atouts de député et aller s’asseoir devant la salle des fêtes d’Akwa, un quartier de la ville de Douala, la capitale économique située à  240 kilomètres de Yaoundé, lieu de la cérémonie. Le président du MP a indiqué qu’il n’invitait personne à  se joindre à  lui et qu’il protesterait tout seul. Une candidate qui n’est pas représentée au parlement et qui s’est aussi manifestée contre cette cérémonie de prestation, C’’est Edith Kabang Walla du Cameroon people Party (CPP). Dans une lettre publiée par certains médias, elle fait savoir que ce 3 novembre est jour d’échec pour les camerounais qui ne pourront pas vivre les mutations et l’alternance auxquels ils ont droit. Non présence des chefs d’Etats étrangers La cérémonie de prestation de serment est aussi marquée par l’ombre d’une négligence de la communauté internationale. Sauf modification contraire de dernière minute, le président Paul Biya devrait prêter serment sans la présence d’autres chefs d’Etats étrangers ou représentants de gouvernement. Une situation que certains médias interprètent comme un signal de la communauté internationale qui attend de voir être mises en place les promesses faites par le président Biya. «Je connais votre intention, annoncée pendant la campagne électorale, de parachever sans plus tarder la mise en place des institutions prévues par la constitution de 1996. Je m’en réjouis car celles-ci seront le gage d’un pays stable, confiant en lui-même et résolument tourné vers l’avenir» a fait savoir Nicolas Sarkozy dans sa lettre de félicitation. Une cérémonie préparée en grandes pompes A trois kilomètres à  la ronde du siège du parlement lieu des cérémonies, on retrouve des éléments de la Garde Présidentielle. La ville de Yaoundé est presque coupée en deux. l’axe partant de la présidence au parlement étant barré. Dans le camp du régime en place on s’est activé toute la semaine. Sur le tracé de son passage, la communauté urbaine s’est activée à  refermer des trous qui jonchaient la chaussée parfois depuis plus d’un an. Jusqu’à  tard dans la nuit des équipes travaillaient à  apporter un coup de pinceau sur les abords des routes. Le ministre Issa Tchiroma de la Communication a annoncé la présence d’un écran géant sur le boulevard du vingt mai, à  l’effet de permettre au plus grand nombre d’assister à  la cérémonie. Au rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) parti du président Biya, on s’organise depuis la fin du scrutin. Des sources introduites parlent d’une collecte supplémentaire de près de 70 millions de francs CFA, pour déplacer les populations. La population elle semble ravie dans son immense majorité que les choses soient enfin terminées et que la vie puisse reprendre son cours normal. Même si la journée n’est pas fériée, la difficulté de circuler fait que peu de gens s’empressent de se rendre à  leur travail. La cérémonie de prestation devrait se poursuivre au palais présidentiel avec la remise du grand cordon par le chancelier des ordres nationaux, la présentation des corps constitués et enfin un grand banquet offert à  la présidence. Pour la journée de vendredi, une cérémonie interreligieuse est annoncée.

Le Cameroun aussi veut faire sa révolution

Le mot d’ordre est venu du Social Democratic Front, dirigé par l’opposant John Fru Ndi, qui a appelé les partisans à  se révolter contre le régime de Paul Biya. Mercredi, les manifestants se sont mobilisés sur une place de la capitale économique à  Douala. Mais l’appel a été très peu suivi et les forces de l’ordre sont intervenus pour mater le mouvement. Quelques leaders de l’opposition ont ensuité été interpellés puis relâchés. La vague révolutionnaire qui agite le monde arabe, peine à  toucher le monde noir. « Je ne pense pas que le Cameroun soit le Maghreb. Le Cameroun C’’est bien le Cameroun et je crois que la situation est totalement différente, ironise Owona Kono député du parti dirigeant. Il faut aussi qu’on soit respectueux de l’ordre républicain », a fait savoir un responsable du RDCP, le parti au pouvoir. L’opposition elle se défend d’avoir essayé. Sur RFI, Pierre Abama Kpama, président du Manidem, un petit parti d’opposition, estime que l’essentiel était ailleurs : « l’important C’’était quand même de montrer notre détermination et des populations qui à  un moment ou à  un autre ont douté de la capacité des leaders politiques d’affronter les forces de l’ordre peuvent à  nouveau compter sur nous, va permettre que les populations nous fasse de plus en plus confiance et d’aller vers une victoire dont nous de doutons pas.» Quant aux manifestants, ils ont pendant quelques heures ce 23 février, ressenti l’agitation populaire, qui caractérise le Nord de l’Afrique. Il n’est pas impossible que d’autres pays veuillent faire pareil. La grogne est palpable au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou ailleurs, mais la détermination est-elle la même ? Pour faire tomber les présidents à  vie.