Burkina Faso: le parti de Compaoré suspendu

Le grand nettoyage continue et le nouveau régime semble vouloir mettre au placard tous les symboles et représentants de l’ancien pouvoir. Le ministère de l’Administration territoriale a ainsi annoncé la suspension du CDP, le parti de Blaise Compaoré. La Fedap-BC, une association de soutien à  l’ancien président, et l’ADF-RDA, formation qui avait pris position en faveur du projet de modification consitutionnelle, sont aussi suspendues. Et ce, après le limogeage de patrons de sociétés publiques, accusés d’être trop proches du clan Compaoré, et la nationalisation d’une entreprise immobilière appartenant à  l’ancienne « belle-mère nationale », Alizéta Ouédraogo. « Trouble à  l’ordre public » L’arrêté pris par le ministre Auguste Denise Barry, bras droit du Premier ministre Yacouba Isacc Zida, reproche au CDP des « activités incompatibles avec la loi portant charte des partis et formations politiques au Burkina Faso ». Selon ce texte, « en cas de violation des lois et règlements de la république par un parti ou une formation politique et en cas d’urgence ou de trouble de l’ordre public », le Ministre chargé des libertés publiques « peut prendre un arrêté de suspension de toutes activités du parti concerné et ordonner la fermeture de son siège ». Il en est de même pour la Fedap-BC, accusée d’avoir mené des « activités incompatibles avec la loi portant liberté d’association au Burkina Faso ». Le leader du CDP, Assimi Kouanda, et celui de la Fedap-BC, Adama Zongo, sont internés depuis le 5 novembre au camp de gendarmerie Paspanga de Ouagadougou. Ils sont accusés d’avoir publiquement tenu des propos pouvant causer des troubles à  l’ordre publique – Kouanda avait appelé ses troupes à  se défendre en cas d’attaque -, et ont été interpellés et « placés en sécurité » par les militaires en charge de la transition. ———————

Blaise Compaoré trouve refuge dans le royaume chérifien

L’ex-président burkinabè était réfugié à  Yamoussoukro depuis le 31 octobre, jour de sa démission. Blaise Compaoré n’est pas le seul dignitaire africain à  avoir trouvé refuge au Maroc. Si pour l’heure on ignore o๠va résider l’ex-président burkinabè, selon une source à  la présidence ivoirienne, Blaise Compaoré séjournera au Maroc, à  l’invitation du roi Mohammed VI. Le souverain marocain a adressé jeudi dernier un message de félicitations au président intérimaire Michel Kafando au lendemain de sa prestation de serment. Ce n’est pas la première fois que le royaume chérifien accueille des dignitaires africains. Dans les années 60, Mohamed Boudiaf s’est installé à  Kenitra dans le nord de Rabat. Le cadre du FLN algérien séjourna au Maroc pendant près de 30 ans avant d’être rappelé en 1992 pour occuper la présidence de l’Algérie jusqu’à  son assassinat six mois plus tard. Le Maroc a aussi été la dernière demeure de Mobutu. En 1997, le lion du Zaà¯re est admis au Maroc pour des raisons humanitaires. Atteint d’un cancer généralisé, il s’est éteint une semaine plus tard. Sa tombe est toujours visible dans le cimetière chrétien de Rabat. Enfin, en 2009, le Maroc accueillait pendant dix jours le président guinéen Moussa Dadis Camara. Il est hospitalisé dans la capitale marocaine après une tentative d’assassinat par balles pour ensuite trouver refuge au Burkina Faso. l’ex-homme fort de Guinée vit d’ailleurs encore aujourd’hui à  Ouagadougou

Blaise et le glaive…

l’histoire sait jouer des tours à  qui refuse de bien la lire. Le grand médiateur, le gendarme de la sous-région bousculé et obligé de se terrer pour ne prendre la parole que la nuit tombée, qui l’eut cru ! l’officier formé à  Pau en France a réussi à  désintégrer le pays des hommes intègres et la jeunesse africaine d’hier et d’aujourd’hui, ne lui pardonnera jamais la mort de Sankara qui invitait les jeunes à  assumer leur responsabilité. Pourtant, un coup d’œil dans le rétroviseur aurait permis à  Monsieur Blaise le médiateur de savoir que la jeunesse africaine a cessé depuis belle lurette de regarder les matchs des politiques depuis la tribune. Cette jeunesse réclame sa partition et tient à  la jouer. Malheureusement, nos Etats sont dirigés par des hommes souvent en décalage avec les préoccupations et aspirations de leur peuple. Un jeune désireux de parvenir, de se réaliser et point d’emprunter des pirogues pour rejoindre l’eldorado occidental au péril de sa vie, ne reculera pas devant des baà¯onnettes et des fusils. Nos chefs d’Etat gagneraient à  savoir que l’Afrique a fait sa mue. l’Afrique des timoniers et dinosaures qui se fossilisent au pouvoir est derrière nous. l’Afrique des dynasties des révolue. Tout chef d’Etat qui désormais excédé une décennie au pouvoir est exposé à  la vindicte populaire. Le glaive ou la mort Cette vindicte populaire est le glaive qui risque d’emporter Blaise mais le peuple burkinabé ne doit pas être naà¯f. Tel son nom de famille, le tombeur de Sankara sait utiliser ses compas pour faire le grand écart et se maintenir au pouvoir. Un glaive reste suspendu sur la tête des manifestants, des leaders de l’opposition et des militaires sortis des rangs. Si Compaoré réussit la prouesse de rester au pouvoir, les jours à  venir seront sanglants puisque Blaise n’est ni un enfant de C’œur ni un plaisantin. Il aime le pouvoir et n’hésitera jamais à  utiliser la manière forte pour se défaire des trouble-fêtes. Ce qui a emporté Sankara et Zongo Norbert n’épargnera pas les ténors de l’actuelle opposition burkinabé. Au pays des hommes intègres, celui qui croit en la parole de Blaise se leurre car pour avoir éliminé « son ami » à  qui il n’a pas daigné offrir de sépulture décente, est tout sauf intègre alors pourquoi lui tendre la perche ? Les hommes intègres du Burkina tiennent la chance de leur vie qu’aucune médiation ne doit compromettre.

Burkina : la rue dit NON à Blaise (dernière minute)

La capitale burkinabè vit des heures chaudes. A l’appel de l’opposition, des syndicats et de la société civile, c’est une horde de ouagalais énervés par l’ambition de Blaise Compaoré de rester au pouvoir, en modifiant l’article 37 de la constitution,qui sont sortis ce jeudi 30 octobre pour se faire entendre. Objectif, empêcher le vote de la loi à  l’Assemblée Nationale. 09h : Direction l’hémicycle donc. La foule prend littéralement d’assaut l’Assemblée nationale o๠était examiné le projet de loi qui a jeté le feu aux poudres. Selon un premier bilan, au moins une personne est morte. Mais le bilan pourrait être bien plus lourd. « La police, qui avait établi un cordon de sécurité autour du bâtiment, a tiré en l’air pour tenter de disperser les manifestants avant de plier sous la pression et a de se retirer. « Ils ont pris d’assaut le bâtiment, ils sont à  l’intérieur et ils cassent tout. La police s’est enfuie », selon un témoin cité par l’agence Reuters. Le site d’information Burkina 24 fait part de l’évolution de la situation en direct sur son compte Twitter, et publie plusieurs photos montrant la violence de l’assaut : . L’Assemblée nationale du Burkina saccagée par les manifestants #burkina #ouaga – http://t.co/wdcxPQ3RBC http://t.co/Ev331FlHNW — Burkina24 (@burkina24) Du coup, le vote du projet de loi n’a pu se faire: « Le gouvernement informe l’ensemble des populations de l’annulation de l’examen du projet de loi portant révision de la Constitution », indiquait un communiqué, qui « appelle les populations au calme et à  la retenue » Non contents de saccager le palais du peuple, les manifestants ont aussi atteint la télévision nationale, qui a cessé d’émettre depuis la matinée. Les locaux de la télévision ont subi des dommages et du matériel a été détruit. Déterminés, c’est ensuite vers la primature que les citoyens en colère se sont dirigés, mais la police les a aspergé de gaz lacrymogènes. 12h 20 : Des milliers de manifestants ont aussi convergé vers les domiciles de François Compaoré-le jeune frère du Président et d’Assimi Koanda, le chef de la majorité présidentielle. D’après des témoins à  Ouagadougou, les échauffourées du jour sont loin d’être terminées, puisque d’ores et déjà  les manifestants se dirigent vers le palais présidentiel.Blaise Compaoré doit-il avoir peur et risque t’il une chute plus rapide que prévue? Mise à  jour, 12h37 12h 49 : Alors que la foule est toujours en colère; Des affrontements ont lieu à  la mi journée entre les manifestants et les forces de l’ordre devant le Palais de Kosyam, que Blaise Compaoré aurait quitté. Au même moment, le frère du président François Compaoré a été arrêté à  l’aéroport de Ouagadougo, confirme RFI. 12h53 : des manifestants devant le palais de Kosyam o๠ont lieu des affrontements affirment entendre des tirs d’armes lourdes et de snipers postés sur le toit de la présidence. 12h58:Le général Kouamé Lougué est présent place de la Nation en tenue militaire. Les manifestants attendent qu’ils s’expriment.(Jeuneafrique.com) 13h15 : Le Général Kouamé Lougué vient de sortir d’un long entretien avec le Mogho Naba, le chef traditionnel du Burkina Faso. ‪#‎lwili‬ @ofmoaga

Burkina Faso : « Ça passe ou ça casse »

Après la démonstration de force de ce mardi 28 octobre, les Burkinabè sont surs d’une chose, ce jeudi « ça passe ou ça casse ». Ce n’est pas l’homme de la rue qui le dit, mais le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré, qui appelle à  manifester aujourd’hui afin de dire une nouvelle fois non à  la modification de la constitution. Une modification de l’article 37 qui devrait permettre au président sortant Blaise Compaoré de briguer sa propre succession alors qu’en principe son règne de 27 ans doit prendre fin l’an prochain. La fronde populaire a pris de l’ampleur ces dernières semaines, culminant cette semaine avec la manifestation de mardi qui aura réuni au bas mot un million de personnes dans les rues de Ouagadougou. l’Assemblée Nationale doit donc se prononcer ce jeudi sur le texte que le gouvernement lui a soumis la semaine dernière. Si la majorité des trois-quarts des votes n’est pas atteinte, le référendum aura lieu. Mais au regard des récents bouleversements de l’échiquier politique burkinabé, on peut parier que le référendum soit jeté aux oubliettes, privant du coup les burkinabé de leur droit à  s’exprimer. « Inacceptable !» pour les anti-« article 37 » qui battent le pavé depuis des jours. Et pourtant avec le ralliement il y a quelques jours de l’Alliance pour la démocratie et la fédération / Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), qui compte dix-huit députés, le vote favorable ne fait aucun doute. Pour l’analyste politique Abdoul Karim Sangho, cité par RFI, « les carottes sont presque cuites pour l’opposition politique avec ce ralliement officiel. La CFR, l’autre groupe parlementaire de la majorité, n’ayant jamais marqué son opposition au projet de loi ». Ces dernières semaines, la majorité présidentielle s’est vue confortée du soutien de 99 députés, largement plus que nécessaire pour faire passer la réforme. Et on apprend que les députés favorables au vote ont été internés dans un hôtel proche de l’hémicycle, pour éviter qu’ils ne soient empêchés d’y accéder par la foule qui promet d’en faire le siège. Le printemps burkinabè « Blaise Compaoré a précipité sa chute » affirmait ce mardi un manifestant à  Ouagadougou. C’’est bien le sentiment qu’ont les observateurs de la situation dans le pays. Car, si l’objectif premier des manifestations est bien de faire barrage à  cette modification de la constitution sans référendum, une manœuvre elle-même anticonstitutionnelle en soi, aujourd’hui, nombreux sont ceux qui veulent voir « Blaise » partir une bonne fois pour toutes. Sur la route de Bobo Dioulasso, deuxième grande ville du pays, une statue géante du président a ainsi été déboulonnée, rappelant fort les images d’un certain printemps, il y a quelques années en Tunisie. Pour les leaders de l’opposition, il faut tout simplement annuler la réforme constitutionnelle. Ils soupçonnent en effet, le pouvoir de « soudoyer certains députés afin qu’ils votent en faveur du projet de loi ». Et même si la loi ne passait pas, le référendum qui sera alors organisé ne répondra pas aux normes de transparence et de crédibilité. Mais le printemps burkinabè se veut, pour l’instant, non violent. Manifestations et sit-in, grève du zèle et barrages sur les principaux axes, tous les recours possibles seront exploités et même les plus inhabituels, comme cette « grève du zèle » qui consiste à  travailler avec assiduité pour que le pays ne soit pas bloqué. Une campagne permanente de « désobéissance civile » s’ouvre ainsi avec encore une journée de protestation prévue ce jeudi. . Pour Ablassé Ouédraogo, député de l’opposition à  l’Assemblée nationale, président du parti Le Faso autrement, cette campagne « peut durer des semaines, elle peut durer des mois». Pour Zéphirin Diabré, les choses sont claires. « Notre lutte est entrée en phase finale. Maintenant, ça passe ou ça casse, la patrie ou la mort. Le changement est maintenant ou jamais » a-il affirmé il y a quelques jours. Une détermination partagée par une grande majorité de Burkinabè qui sont bien conscients que ce jeudi, leur pays est à  la croisée des chemins.

Compaoré au Mali: quid de Kidal?

Une information rendue publique seulement 48 heures avant l’arrivée de l’hôte mais qui n’a pas empêché les Maliens d’avoir des attentes en ce qui concerne cette visite. Ceux-ci attendaient de savoir quelle relation existait entre le président IBK et Blaise Compaoré, et surtout quelle suite sera donnée aux fameux accords de Ouagadougou. Mais aussi, pourquoi pas être enfin fixés sur l’éventuel rapprochement entre le n°1 du Burkina et certains groupes armés du nord du Mali comme le MNLA. La visite de « Blaise » tombait donc plutôt bien pour éclairer la lanterne du citoyen lambda. Il va falloir attendre un autre tour « en terre africaine du Mali » de l’homme intègre pour que l’opinion soit informée. Certes, une visite d’état contient des axes incontournables. Les audiences aux différents responsables d’institutions, aux acteurs de la vie politique, etC’… Certes, il aura également rencontré les responsables des différentes structures en charge de la pacification du pays et de sa réconciliation… Blaise, « le sauveur du Mali » ? C’’est en tout cas le regard d’un confrère burkinabé qui affirme dans sa livraison du lundi dernier que Blaise Compaoré avait été sollicité par les Nations Unies pour venir à  la rescousse du processus de paix en panne au Mali. Si tel était le cas, on se serait donc attendu à  le voir aller à  Kidal, sur les traces de son homologue mauritanien, et parler « en live » aux acteurs sur le terrain. Le site d’information a même qualifié les audiences du président d’ « hommage de la société civile du Mali à  Blaise ». C’’est plutôt l’Office du Niger qui a reçu la visite de l’illustre invité. A Ségou, il rencontrera les Burkinabés vivants dans la localité et visitera des exploitations agro-pastorales. Histoire de rappeler les liens humains et économiques qui unissent les deux pays, comme il l’a souligné lors de son allocution au diner offert en son honneur. Il n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que son pays est heureux de s’associer à  la communauté internationale pour l’instauration de la paix au Mali. Comme dirait l’autre, point-barre. Au-delà  du langage diplomatique, rien n’aura donc filtré de cette visite. Blaise reste-t-il dans le jeu des prochaines négociations avec les groupes rebelles ? Ira-t-il en cavalier seul ou en synergie avec les autres médiateurs ? Comment va-t-il travailler avec le Représentant du Président malien pour le dialogue inclusif ? Pas de réponses, du moins pas encore… Cette visite, la première officielle depuis ce fameux jour de 2012 o๠des manifestants ont empêché son avion d’atterrir à  Sénou, aura au moins le mérite d’avoir ramené Blaise Compaoré sur la scène au Mali. Pour ceux qui pensaient que le Burkina Faso était en disgrâce aux yeux de Koulouba, les 48 heures bien remplies de son président sur le sol malien auront tenté de les démentir.

Fin de la visite du président Blaise Compaoré au Mali

Après trois heures de route, les deux présidents ont été accueillis par les autorités administratives et politiques de Ségou, ville située à  environ 240 km de Bamako. Ils ont eu une rencontre avec les notabilités de la région et se sont rendus dans la zone de production de Kolongo, localité située à  environ 100 km de Ségou o๠est installée une forte communauté burkinabè vivant essentiellement l’agriculture. Les deux chefs d’Etat ont ensuite visité le complexe agro industriel de l’opérateur économique Modibo Keita dont l’ambition est d’aménager 20 000 hectares dans les années à  venir. Mais pour le moment, la culture du riz, de la pomme de terre, du maà¯s ou de l’oignon se fait sur 1000 hectares. Le rendement de la pomme de terre est de 40 tonnes à  l’hectare. Pour le promoteur dudit complexe, cette visite les encourage et leur donne la force de faire beaucoup plus que ce qui a été déjà  fait. Sa doléance est de pouvoir « faire les extensions le plus rapidement possible ». « On est fier et heureux de voir que dans nos pays, de plus en plus de jeunes ont le goût d’aventure industrielle. Nous avons des terres, de l’eau » a affirmé le président malien. A l’instar de M. Keita, le président IBK a invité les jeunes à  « oser retourner à  la terre ». « Nous n’avons que du respect pour cette initiative parce que C’’est une entreprise qui fait la fierté des Africains » a affirmé le président Compaoré. Il a encouragé le promoteur et a souhaité que « d’autres idées puissent éclore à  son niveau afin qu’il accompagne les besoins du Mali et de la sous-région dans le domaine du pastoralisme ». « Je pense qu’il a donné l’exemple que nous n’avons pas besoin d’aller chercher à  manger ailleurs et que sur le continent, si l’on sait s’organiser, nous pouvons construire des capacités de sécurité alimentaire et nutritionnelle » a ajouté Blaise Compaoré. l’hôte du Mali a quitté Bamako peu avant 22 heures.

Blaise en terre africaine du Mali

Le président du Faso, Blaise Compaoré a été accueilli par son homologue Ibrahim Boubacar Keita ce lundi matin à  l’aéroport international de Bamako Sénou. Après un bref échange, le président du Faso a reçu le Premier ministre Moussa Mara, puis le médiateur de la crise malienne Modibo Keita, ainsi que les groupements parlementaires de l’Assemblée nationale (majorité et opposition). A sa sortie d’audience, le Premier ministre Moussa Mara a déclaré avoir apprécié l’implication du Burkina Faso dans la crise malienne avant de rappeler les liens historiques qui lient ces deux pays frontaliers. Dans le salon d’honneur de l’aéroport, le président du Faso, après avoir fait une bénédiction pour les musulmans en ce mois béni de ramadan, s’est réjoui de l’opportunité de cette visite de travail entre les deux pays. Le président Compaoré prône surtout la paix et la réconciliation : «Il n’y a aucune place pour le pessimisme, car je crois que les Maliens aujourd’hui veulent la paix et se réconcilier par le dialogue politique ». Les Maliens veulent vivre dans un espace unitaire, ils veulent vivre sans extrémisme, réconciliés dans un Etat laà¯c, donc républicain, ils veulent arrêter la guerre et organiser le cantonnement, le désarmement (des groupes armés) et ramener leurs déplacés », a-t-il ajouté. Poursuivant son intervention, Blaise Compaoré a déclaré que tout était balisé pour que règne l’optimisme : « Je pense que nous allons nous engager avec la communauté internationale pour accompagner le Mali vers cette perspective ». Après Bamako, une visite des deux chefs d’Etats est prévue mardi à  Ségou, o๠vit une forte colonie burkinabè.

Edito : Blaise, l’hôte du jour…

La médiation de Blaise Compaoré, désigné par la CEDEAO, au début de la crise malienne en 2012 a connu ses beaux jours pendant la transition. On se souvient de Djibril Bassolé, qui faisait de fréquents allers retours au Mali, pour tenter de convaincre l’ex junte au pouvoir de céder le pouvoir. A ce moment là , le Burkina était le médiateur tout attitré pour aider le Mali à  retourner à  l’ordre constitutionnel. Ce fut donc chose faite ! A suivi l’élection présidentielle de sortie de crise sanctionnée par la victoire d’Ibrahim Boubacar Keita. Depuis, la donne a quelque peu changé pour Ouagadougou. A Blaise Compaoré, il a souvent été reproché de ménager les rebelles du MNLA, dont beaucoup se sont établis dans la capitale burkinabè. En dépit des accords du 18 juin 2013, signés à  Ouagdougou sous l’égide de Compaoré, et qui n’arrivent toujours pas à  trouver leur application sur le terrain au Nord du Mali, une partie de l’opinion a estimé que le Burkina n’était pas vraiment du côté du Mali. Pourquoi ? A travers Blaise, les capacités de réaction militaire de la CEDEAO et de la force africaine MISMA, ont été fustigées, quant les Français n’ont pas attendu pour intervenir au Mali en janvier 2013. Pis, on ne digère pas pourquoi le médiateur burkinabè ne fait pas davantage pression sur les chefs de file du MNLA pour exécuter les dispositions de l’Accord de Ouagadougou, à  savoir le cantonnement, le désarmement et la démobilisation. Enfin de compte, un seul médiateur suffit-il au Mali ? Les autorités maliennes ont compris depuis longtemps, qu’il y avait d’autres interlocuteurs en face. A commencer par la Minusma qui s’est impliqué dans la préparation d’une partie du dialogue. Ainsi que d’autres médiateurs potentiels comme le Roi du Maroc, qui avait reçu une délégation du MNLA ou encore le président en exercice de l’Union Africaine, le mauritanien Ould Abdel Aziz, qui s’est particulièrement impliqué pour obtenir un cessez-le-feu à  Kidal en mai dernier. Sans oublier l’Algérie qui va superviser une partie du dialogue préparatoire. « Le Mali mobilise toutes les attentions, la communauté internationale s’est beaucoup investie », signalait un diplomate. l’arrivée de Blaise à  Bamako, vise t’elle à  le remettre en orbite en tant que médiateur attitré? Ou à  dissiper une bonne fois pour toutes la soi disante brouille entre Bamako et Ouaga ? A quelques jours de pourparlers préparatoires d’Alger, cette visite se veut sans doute, une manière de ne pas rompre le fil avec la CEDEAO et de sécuriser tous les contours du dialogue intermalien : « J’aimerais pouvoir rencontrer le président Boubacar Kéita et, avec aussi les forces vives, la classe politique malienne, pour voir comment nous pouvons une fois encore nous créer les conditions d’un dialogue fécond », a donc déclaré Blaise Compaoré en prélude à  cette visite. Nous y reviendrons !

Burkina Faso: qui pour faire la médiation au CDP ?

Par une lettre ouverte datée du 4 janvier 2014, le conseiller politique du CDP et d’autres de ses camarades membres du Bureau politique national ont signifié leur désapprobation face à  la gestion du parti. Les cadres ainsi que de nombreux militants ont démissionné en accusant le parti d’avoir fait « disparaà®tre » la démocratie de son fonctionnement, et dénoncent les tentatives du pouvoir « d’imposer » la mise en place d’un Sénat dans le but de réviser l’article 37 de la Constitution qui limite à  deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs. Ce qui empêche actuellement le président Compaoré de se représenter en 2015. « La démocratie ayant disparu au sein du parti au pouvoir, elle ne peut qu’être menacée au niveau national (…) Au lieu d’engager un débat préalable sur des questions controversées, nous sommes en train d’assister à  des tentatives de la mise en place du Sénat aux forceps et à  des velléités de réviser la Constitution en vue de sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels dans un contexte o๠le peuple est profondément divisé » ont déclaré ces cadres. Parmi les démissionnaires, il y a l’ancien président du parti et de l’Assemblée nationale, également ex-Premier ministre (de 1994 à  1996), Roch Marc Christian Kaboré, mais aussi l’ancien maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, ainsi que l’ex vice-président du CDP et ancien ministre et conseiller spécial du président, Salif Diallo. Tous ces ténors ont été écartés de la direction du parti lors du cinquième congrès du CDP, en mars 2012. Ils ambitionnent de se regrouper sous la bannière d’un nouveau parti politique. Au pouvoir depuis 1987, Blaise Compaoré a joué le rôle de médiateur au Togo, en Côte d’Ivoire, au Mali. Pourra t-il faire bénéficier son expérience de médiateur à  son parti?

Mali : Compaoré « reste médiateur » dans la crise, assure IBK

Ibrahim Boubacar Keà¯ta dit « IBK » qui fait une tournée africaine qui l’a déjà  conduit au Tchad et en Côte d’Ivoire, s’est longuement entretenu avec M. Compaoré au palais présidentiel de Ouagadougou. « Je suis ici aujourd’hui en tant que président élu du Mali pour un devoir élémentaire de reconnaissance à  l’endroit d’un frère (…) qui a accepté la lourde responsabilité d’assurer la médiation dans la crise multiforme que notre pays a connue », a affirmé à  la presse M. Keà¯ta, soulignant que les « Maliens dans leur pire cauchemar n’ont jamais pensé à  une telle crise ». M. Compaoré « restera à  mes côtés, il sera reconduit, il n’a même pas le choix », a-t-il dit sur le ton de la plaisanterie. Sous l’égide de M. Compaoré, nommé médiateur par l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne, Bamako et les rebelles touareg ont signé le 18 juin un accord préliminaire qui a permis l’organisation de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire malien y compris à  Kidal, ville du nord-est du Mali occupée par les Touareg après l’intervention française qui a chassé les djihadistes de la région. Selon l’accord, ces discussions doivent reprendre entre le nouveau pouvoir et les Touareg « 60 jours » après la formation du nouveau gouvernement pour définir l’avenir du nord Mali, appelé Azawad par les Touareg qui souhaitent son autonomie. Par ailleurs, IBK a catégoriquement exclu l’entrée dans son gouvernement du capitaine Ahmadou Sanogo, auteur du putsch qui a chassé le président Ahmadou Toumani Touré « ATT » du pouvoir en mars 2012 et précipité le Nord du Mali entre les mains des groupes armés touareg alliés à  l’époque des groupes djihadistes et d’Al-Qaà¯da au Magrheb islamique (Aqmi). Sanogo ne sera « pas dans mon gouvernement dans tous les cas », a asséné celui qui est présenté comme un homme à  poigne dans son pays. M. Compaoré, bientôt 26 ans au pouvoir, a affirmé qu’il avait de « bons préjugés » sur le président élu malien et lui a souhaité « bonne arrivée à  ce poste ». © 2013 AFP

Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise : le Mogotigui est là!

« La pluralité politique n’en avait que le nom, C’’était désolant de voir une Assemblée nationale multicolore, mais mono sonore. Résultat des courses : incompréhension, détachement et surtout dégout des citoyens de la chose politique mais non, plutôt des partis et des politiciens. ATT sorti, plus de majorité, plus de partenaires les convives ont quitté la table. Ce n’est pas aussi simple car le mauvais danseur garde toujours ses pas et le peuple n’est pas dupe. En tout cas nous on n’était pas à  cette table là  ». Ainsi parlait Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise il ya quelques jours devant les journalistes à  l’occasion de la présentation de son projet de société. Il portait ainsi un regard critique sur la gestion censuelle du régime défunt qui, selon lui a galvaudé la politique malienne avant d’exhorter les Maliens à  ne pas reconduire les mêmes qui ont contribué à  plonger le pays dans le chaos. Le rouquin de la politique malienne, Mamadou Bakary Sangaré alias Blaise sera dans les starting-blocks lors de la course à  Koulouba. Il défendra le 28 juillet les couleurs de la Convention sociale démocrate (CDS Mogotiya). Né le 16 novembre 1954 à  Bamako, l’homme a entrepris de brillantes études qui l’ont amené à  l’Ecole nationale d’Administration(ENA). Nanti du diplôme de cette prestigieuse école, il servira successivement à  l’hôpital de Kati, à  la Banque mondiale comme contractuel et au conseil économique et social. Sur le plan politique, il fut conseiller communal, membre du conseil du cercle de Bougouni, membre de l’Assemblée régionale de Sikasso. Mamadou Bakary Sangaré est depuis 2007 conseiller national. l’ancien directeur de la Caisse des retraités du Mali entre 1992 et 1996 est un féru de la politique qui a fait ses premières armes à  l’Union nationale des jeunes du Mali. C’’est ainsi qu’à  l’avènement de la démocratie au pays en 1991, le Mogotigui s’engagera avec le Parti pour la démocratie et le progrès(PDP) dont il fut l’un des membres fondateurs. A Après avoir cheminé avec ce jeune parti quelques années, il décide de créer son parti : la Convention sociale démocrate en 1996. Après sa débâcle de la présidentielle de 2007, Blaise espère faire mieux cette année.

Le président Blaise Compaoré entame des concertations sur Kidal

Après des longues semaines de préparation, les concertations sur le sort de la ville de Kidal doivent commencer ce lundi à  Ouagadougou sous l’égide de Blaise Compaoré, médiateur régional pour la crise malienne. Bilal Ag Acherif, le chef du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et Tiébilé Dramé, émissaire des autorités de Bamako pour le Nord du Mali, sont arrivés hier dimanche 26 mai à  Ouagadougou. « On aura des discussions avec chacun d’eux pour voir si un accord est possible », a déclaré un conseiller du président burkinabè. Prévue en juillet, l’élection présidentielle au Mali elle est suspendue à  une solution à  Kidal (nord-est). Cette ville est en effet occupée par le MNLA et un autre groupe armé touareg, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), qui refusent le retour de l’armée et de l’administration maliennes. Selon le conseiller du chef de Blaise Compaoré, Tiébilé Dramé devrait être reçu ce lundi à  « 11h00 » (locales et GMT) par le chef de l’à‰tat burkinabè. « C’est toujours le même schéma : on aura les consultations séparées avec les parties, ensuite il y aura des discussions avec les partenaires et finalement un dialogue direct » entre les différents protagonistes, a expliqué cette source, citant la France, l’ONU et l’Union africaine comme « partenaires ». Le MIA à  la table des négociations Le secrétaire général du MIA, Algabass Ag Intalla, a indiqué qu’il se rendrait à  Ouagadougou « dans la semaine » à  l’invitation de la médiation au nom du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), organisation qui veut fédérer tous les groupes armés encore installés dans le Nord. Le MNLA, groupe touareg autonomiste et laà¯c, avait conquis en 2012 le Nord du Mali avec des islamistes armés, qui en ont ensuite évincé ces rebelles touaregs. L’opération Serval menée par la France et des troupes africaines depuis janvier a permis de reprendre le contrôle du Nord aux jihadistes tels Aqmi ou Ansar Eddine, dont le MIA est une dissidence. Médiateur pour le compte de la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le président Compaoré avait mené l’an dernier de longues négociations avec le MNLA et Ansar Eddine. Sa médiation avait finalement été suspendue en raison du déclenchement des opérations militaires.

Crise malienne : les négociations aux calendes burkinabé

Aux premières heures de la crise au Mali, C’’est le président Blaise Compaoré qui a eu la confiance de ses pairs de la sous-région pour mener la médiation entre les différents protagonistes. Après le coup d’Etat du 22 mars dernier, le pays des hommes intègres était devenu le vestibule des hommes politiques maliens pour arrondir les angles en vue de la bonne marche de la phase intérimaire puis transitoire. Ce qui a d’ailleurs eu le don d’agacer certains qui estimaient que le linge sale du Mali devait se laver en famille. l’on se rappelle le ballet des hommes politiques, autour des rencontres appelées Ouaga I et Ouaga II. Tout comme les Maliens s’étaient bien familiarisés avec le visage du représentant du Médiateur en la personne du Burkinabé des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, avait réussi à  convaincre les militaires à  lâcher du lest par la signature de l’accord-cadre avec la CEDEAO, marquant ainsi le retour à  la vie constitutionnelle normale. Des visions finalement inconciliables Pour rapprocher les lignes entre les occupants du nord Mali et l’autorité centrale, Blaise Compaoré était aussi monté sur ses grands chevaux pour trouver un « gentleman agreement » entre les différentes parties. Dans ce cadre, des rencontres avaient eu lieu avec des positions pour le moins tranchées de part et d’autre. D’un côté, l’Etat malien intransigeant sur le caractère laà¯c du pays et l’intégrité territoriale. De l’autre côté, le MNLA, qui cherche à  cor et à  cri une indépendance avant d’en arriver à  une autodétermination, et le groupe Ançar dine obnubilé par l’idée d’appliquer la charia. Ces négociations étaient fortement critiquées par une bonne partie de la population malienne qui jugeait le MNLA et Ançar dine infréquentables. Le premier pour avoir trahi le pays en étant à  l’origine de son invasion par les islamistes et autres narcotrafiquants, le second pour ses actes odieux et inhumains. Il faut signaler que nombreux sont les Maliens qui trouvaient en Blaise un médiateur plutôt zélé, qui développerait des sympathies pour le MNLA par exemple. C’’est justement dans le cadre de ces négociations que les autorités maliennes devaient rencontrer des membres d’Ançar dine autour de la table à  Ouagadougou d’abord le 10 janvier avant d’être repoussé au 21. C’’était compter sans l’humeur belliqueuse de Ancar dine et le MUJAO qui ont sonné la charge de nouveau par l’attaque de Konna le jeudi 10 janvier dernier au niveau de la ligne de front. La suite est connue, les hostilités sont ouvertes avec l’intervention française du reste avalisée après coup par la communauté internationale. Les négociations sont stoppées net comme la percée des djihadistes à  Konna. Alors question: Blaise a-t-il perdu la main ? En tout cas, les djihadistes semblent bien lui couper la main. En effet, même le Burkina Faso a varié sur l’option des négociations en évoquant une intervention militaire plus que jamais nécessaire. Mieux, le Burkina enverra des troupes au Mali pour mener le combat contre ceux-là  qu’il croyait fréquentables il y a peu. l’attaque de Konna a permis d’édifier les derniers sceptiques sur les intentions inavouées des fous de Dieu. Aujourd’hui beaucoup d’observateurs estiment que l’aval de la communauté internationale est la preuve patente que les négociations doivent être mises sous le boisseau. Du moins, pour le moment…

« La démission du Premier ministre malien ne doit pas nous poser des difficultés particulières »

Depuis son pied-à -terre de Koudougou, o๠il a pris part à  la commémoration du 52e anniversaire de l’indépendance du Burkina, le président du Faso, Blaise Compaoré, par ailleurs médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, a tenu à  se prononcer sur les récents évènements au Mali. « Nous avons d’abord été inquiets, comme l’ensemble de la Communauté internationale, parce que le processus qui a conduit au départ du Premier ministre n’a pas suivi les règles de droit », a-t-il indiqué. Une situation qui n’a cependant pas surpris le médiateur. Car « si vous vous souvenez, J’ai eu plusieurs fois à  attirer l’attention du monde sur le manque de cohérence, de visibilité dans les choix politiques de l’Etat malien. Cela pouvait bien sûr conduire à  des situations plus graves que celles que nous avons pu vivre ces derniers jours », a-t-il ajouté. Fort heureusement le pire a été évité. Et pour le chef de l’Etat, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour la suite de la médiation. « Les contacts que nous avons toujours eus avec le président Dioncounda indiquent que le président malien est entièrement disposé à  travailler avec nous sur le processus de paix que nous conduisons. Donc je ne pense pas que nous allons avoir des difficultés particulières », foi de médiateur. Mais pour Blaise Compaoré, sa préoccupation a toujours été le répondant du côté de Bamako. « Je me dis que ce qui était difficile était de ne pas savoir avec qui discuter à  Bamako. Je crois que C’’est ce qui a causé le plus de problèmes », ce qui explique que le président du Faso fonde ses espoirs sur le nouveau Premier ministre, Diango Cissoko. « Nous espérons que cette fois-ci le droit constitutionnel a indiqué l’homme qui doit être à  la tête des orientations pour ce dialogue avec les mouvements rebelles », a souhaité le président du Faso. Sur le rôle de la communauté internationale dans la résolution de la crise malienne, Blaise Compaoré s’est voulu clair. « Nous attendons que les Nations unies clarifient la place de la Communauté internationale qui, pour nous, doit être aux côtés du Mali », a-t-il indiqué.

Mali : la diplomatie au service de l’intervention militaire

Les négociations avec une partie des islamistes qui contrôlent depuis sept mois le nord du Mali en y appliquant une charia brutale ont-elles franchi une nouvelle étape ce week-end? Oui, si l’on en croit les premières informations ayant filtré d’une rencontre, samedi, au Burkina Faso avec des responsables d’Ansar Dine, l’un des trois groupes extrémistes implantés dans la région. Pressé par le président burkinabé, Blaise Compaoré, de rompre avec ses alliés djihadistes d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) et du Mudjao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest), Ansar Dine a affirmé à  Ougadougou son «indépendance» et sa volonté de «négocier» pour la paix. La veille, des représentants du mouvement s’étaient également rendus à  Alger, qui pousse une solution négociée au Mali. Selon le quotidien algérien El Watan, «il n’est pas exclu» que ces nouveaux pourparlers «débouchent rapidement sur une prise de distance publique par rapport à  Aqmi et au Mujao». Paradoxalement, cette ouverture diplomatique ne remet pas en cause l’intervention militaire activement préparée par les pays de l’Ouest africain, soutenus sur le plan logistique par la France et les à‰tats-Unis, pour rétablir l’autorité de Bamako au nord du pays et éradiquer al-Qaida de la région. Au contraire, elle pourrait même l’aider. Indispensable soutien algérien Les partisans d’une opération militaire, France en tête, sont en effet conscients que l’utilisation de la force ne sera efficace que si elle s’appuie sur des alliés locaux, capables de pérenniser dans le temps les effets de l’intervention. C’est-à -dire, concrètement, d’empêcher la reconstitution d’un sanctuaire terroriste dans la région. Si Ansar Dine – mouvement composé de Touaregs maliens, contrairement à  ses alliés Aqmi et Mudjao qui s’appuient sur les djihadistes étrangers – accepte de rentrer dans le rang, la partie militaire n’en sera que plus facile à  jouer. Quel que soit leur résultat, les négociations avec Ansar Dine et son chef, Iyad ag Ghaly, facilitent également le versant diplomatique de l’affaire malienne. Acteur incontournable de la crise, l’Algérie n’a jamais été très favorable à  l’intervention militaire. Citant une source algérienne «autorisée», El Watan estime que l’objectif d’Alger est aujourd’hui de «remettre les Touaregs dans le jeu politique, isoler et affaiblir les terroristes en prévision de leur traitement en termes sécuritaires». Le soutien à  l’intervention internationale du grand voisin algérien, de son armée, de ses services de renseignements et de sa longue expérience avec le GIA (Groupe islamique armé), l’ancêtre d’Aqmi, est jugé indispensable par ceux qui planifient l’opération. Washington et Paris travaillent main dans la main à  son ralliement. Que les promesses du mouvement djihadiste soient ou non suivies d’effets, les autorités algériennes auront en tout cas été au bout de leur démarche vis-à -vis d’Ansar Dine, avec qui elles entretiennent des liens. Elles pourraient se considérer désormais libres de changer leur position…

Blaise rate son grand oral à la Francophonie…

l’interview de Blaise Compaoré lors du Sommet de la Francophonie à  Kinshasa a de quoi laisser perplexe. Si le Mali dit être la CEDEAO, comme l’affirment beaucoup d’élus et de politiques Maliens, il semble que la CEDEAO n’ait pas encore totalement fait sien le cas malien. C’’est un Blaise Compaoré largement imprécis et langue de bois qui est apparu face aux questions épineuses des journalistes de TV5 Monde, RFI et Le Monde. A la question de savoir si ces 45 jours suffiront à  définir les contours précis d’une offensive militaire contre les islamistes au Nord Mali, comme le veut la résolution de l’ONU, le médiateur de la CEDAO, s’est contenté de répondre imperturbable, qu’il attendait comme tout le monde, les informations de Bamako… Le décor est planté. Ensuite face aux menaces auxquelles fait face le Sahel, Blaise Compaoré a reconnu que la menace est réelle, d’origine terroriste et mafieuse, sans pouvoir donner une réponse claire de la position des Etats Africains à  endiguer ce fléau sous-régional Il a ensuite platement répondu aux fieffés journalistes, que oui, la région était un corridor des trafics en tous genres, avec un haussement de sourcils. Si un émissaire spécial pour le Sahel a été mandaté par l’ONU, il trouverait en la personne du médiateur de la CEDEAO, un bien piètre interlocuteur . Dès lors, on comprend l’empressement des brebis égarées du MNLA à  s’enfoncer dans les fauteuils mous de Ouagadougou. Plus prompt à  parlementer avec des mouvances rebelles, le médiateur se justifie arguant que : «Â  cela constitue un dialogue politique important en vue de les déconnecter avec la mouvance AQMI.. ». Compaoré lâche enfin que tôt ou tard, si la négociation ne marche pas, il faudra riposter… De guerre lasse sans doute ! Quand à  envoyer des hommes à  Bamako, non il n’y aura pas de «Â forces extérieures au Mali, C’‘est l‘affaire des Maliens». Eh oui, on continue de tourner en rond Pour celui, qui se dit médiateur de crises, depuis près de vingt ans au pouvoir, l’exercice de communication a été «Â pathétique ». En regardant en arrière, l’homme du Faso pourrait s’inspirer de pairs audacieux comme le furent Omar Bongo ou Oluségun Obasanjo en leur temps, au lieu d’envoyer à  tout bout de champ des émissaires à  Bamako ou à  recevoir les groupes sécessionnistes comme le MNLA, en se détournant du fond du problème. l’usure du pouvoir a-t-elle fini par avoir raison de sa clairvoyance ? Ce qui pourrait bien pousser le Mali à  se braquer une fois de plus face à  l’incompétence de la CEDEAO. Non, Blaise, tu ne nous sortiras pas de l’auberge… 45 petits jours pour se décider… Le délai voulu par la Résolution des Nations Unies pour autoriser une intervention militaire au Nord Mali peut-il suffire à  des parties aux positions divergentes sur la sortie de crise ? Aucune réaction des autorités de transition sur cette résolution dans laquelle il est clairement demandée : « les moyens et modalités du déploiement envisagé et, spécialement, le concept d’opérations, les capacités de constitution de la force, ses effectifs et son coût financier ». l’ONU qui a des réserves, mais a tout de même voté la résolution appuyée par la France, encourage même toutes les instances mondiales, l’Union africaine et l’Union européenne, à  mettre leur expertise à  la disposition d’Abuja…Expertise du reste, qui risque bien de rester en suspens tant les préoccupations des acteurs de la crise, sont loin de celles demandées par l’instance onusienne. Qui veut la paix prépare la guerre, dit le proverbe. Si le Mali n’est pas en phase avec ses pairs africains. A qui la faute ? Mais, il est juste de penser que ces 45 jours risquent bien de ne pas suffire à  donner un schéma complet d’une éventuelle opération militaire au Nord Mali. Dans l’hypothèse, exceptionnelle, o๠le sursaut viendrait, il ne faut pas s’attendre à  un déploiement avant au moins six mois. En attendant, les populations du nord devront prendre leur mal en patience, et Bamako battre le pavé jusqu’à  ce qu’action s’en suive ! Parce qu’aux avant postes du nord, les militaires et les volontaires trépignent déjà Â…

Que peut-on vraiment négocier avec les islamistes d’Ansar Dine?

Des émissaires du groupe islamiste Ansar Dine (…) à  Ouagadougou. Même si aucune confirmation officielle n’en a été donnée, on se demande bien pourquoi cette frange de la rébellion du Nord-Mali a choisi de sortir maintenant du bois, au lendemain même de la rencontre des chefs d’états-majors de la Cédéao à  Abidjan. Ansar Dine se sentirait-il menacé et isolé, au point de devoir se déplacer à  Ouagadougou pour négocier, étant donné la probabilité d’un conflit sous-régional? Peu d’informations ont filtré quant à  la composition de la délégation des islamistes. Encore moins sur la durée du séjour et sur un éventuel entretien avec le président Blaise Compaoré, médiateur officiel de la Cédéao dans la résolution de la crise malienne. Des interlocuteurs infréquentables On ignore ce que veulent bien les islamistes qui occupent illégalement la partie septentrionale du Mali et actionnent la machine de la charia sur ce territoire. Le groupe Ansar Dine exerce de multiples exactions et brimades sur des groupes de populations vulnérables dont les femmes et les jeunes. Outre la répression, on lui reproche d’être à  l’origine de l’introduction, dans la sous-région, d’individus peu recommandables comme les narcotrafiquants et des terroristes venus de pays étrangers au continent. Cette complicité, ajoutée à  la mise en application aveugle de la charia, a sérieusement contribué à  discréditer l’organisation d’Ansar Dine aux yeux des masses ouest-africaines. Celles-ci, très religieuses, sont soucieuses du respect de leurs traditions et des valeurs humaines que véhiculent leurs cultures depuis des temps immémoriaux. Mais pourquoi recevoir ce groupe jugé non recommandable et aujourd’hui en apparence soucieux de mieux se faire connaà®tre? Il a toujours été dit que la porte du dialogue reste ouverte. Aussi ne doit-on pas exclure de les recevoir, au nom de la paix et de la culture démocratique. Même si eux savent bander du muscle et sortir des griffes. Il faut les recevoir en espérant qu’ils seront prêts à  s’amender. Car, eux et leurs alliés méritent d’être jugés par la Cour pénale internationale (CPI), pour les actes posés. De fait, de quels droits un groupe d’individus non élus peut-il s’approprier des préceptes religieux pour soumettre des groupes de populations paisibles, dans un pays souverain, reconnu au plan international comme étant une République indivisible, laà¯que et ayant choisi de vivre en démocratie? Quelles sont les raisons de ces pourparlers? Pour l’exemple, en aucun cas cette agression des institutions républicaines ne devra rester impunie. Ansar Dine et autres doivent comprendre qu’il leur sera très difficile de convaincre l’opinion ouest-africaine du bien-fondé de l’Islam dont ils sont promoteurs. Encore moins lorsqu’ils s’acoquinent avec des sécessionnistes! Par leurs pratiques, ils ne feront que du tort à  cette religion qui a trop souffert de l’égarement de certains prétentieux. N’empêche, il faut les recevoir tout en demeurant vigilant. C’’est pourquoi une foule de questions taraudent les esprits. Qui est donc à  l’initiative d’une telle rencontre? Ansar Dine? Le médiateur, de façon unilatérale? s’il s’agit d’une initiative du médiateur, à  quel jeu jouerait-il? A moins qu’il n’y ait eu concertation entre la médiation et la Cédéao. On se rappelle, l’organisation sous régionale avait recommandé de négocier avec tous les groupes rebelles, à  l’exclusion des organisations terroristes dont celles d’Ansar Dine. Pourquoi donc le Burkina Faso a-t-il accepté de recevoir les islamistes qui sèment la terreur dans le Nord-Mali ? En le recevant à  Ouagadougou, le médiateur se sentirait-il redevable après le rôle joué par Ansar Dine dans la libération d’une otage suisse il y a quelques mois? Ansar Dine serait-il devenu fréquentable et partenaire au point d’envisager des actions similaires? En tout cas, ce mouvement doit en savoir beaucoup sur la situation des otages français au Mali. Il détient de ce fait une arme entre les mains. Une donne que n’ignore pas le médiateur… La stratégie de l’usure Ansar Dine cherche aussi à  miser sur le temps. Tout en donnant l’air de vouloir négocier, le groupe pourrait en même temps fourbir les armes. Car, il doit se rendre à  l’évidence: par ses pratiques anachroniques, il s’est fait aujourd’hui plus d’ennemis que d’amis en Afrique de l’Ouest. Chercher par ces temps-ci à  se repositionner semble bien trop tard. En tout cas, ses tentatives de négociations semblent plutôt viser à  déstabiliser la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) déjà  sur le sentier de la guerre. Ansar Dine voudrait brouiller les cartes, confondre le médiateur et la Cédéao qu’il n’aurait pas mieux fait. Et qu’en dira la partie des officiels maliens? Dans tout ce méli-mélo, le principal intéressé, le gouvernement malien, semble aujourd’hui répondre aux abonnés absents. Son silence, surtout le temps qu’il prend à  demander officiellement assistance en vue de reconquérir le territoire perdu, n’est assurément pas de nature à  faciliter la tâche à  la Cédéao. l’organisation sous-régionale qui a entrepris des démarches auprès du Conseil de sécurité des Nations unies attend toujours le feu vert des autorités maliennes pour venir les épauler. Dans cette attente, qu’attendre des autres composantes de la rébellion? Recevoir Ansar Dine peut bien paraà®tre comme un élément de motivation et d’encouragement à  venir négocier. Après Ansar Dine, il ne reste plus qu’Aqmi à  venir voir le médiateur! Le Pays

Les partis politiques à Ouaga pour fixer la « feuille de route » de la transition

Désigné médiateur par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), M. Compaoré a affirmé que la réunion devait permettre de « parachever la mise en oeuvre » de l’accord politique conclu récemment avec la junte. Cet accord a permis le transfert du pouvoir des putschistes du 22 mars aux civils et l’investiture jeudi de l’ex-président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré comme chef de l’Etat par intérim. La réunion, à  huis-clos, a aussi pour objectif d’ »élaborer une approche de sortie de crise au nord du Mali », désormais sous la coupe de la rébellion touareg et de groupes islamistes armés. Il s’agit d’aboutir à  « une feuille de route consensuelle » pour « renouer le dialogue », « assurer le fonctionnement régulier des institutions républicaines, assurer l’intégrité territoriale et tenir des élections libres et transparentes dans un environement apaisé et sécurisé », a ajouté M. Compaoré. Il a appelé le peuple malien à  « s’investir au côté de la transition pour la consolidation de l’Etat de droit, le respect des valeurs républicaines et la préservation de l’intégrité territoriale » du pays. Après l’intronisation de M. Traoré, un Premier ministre doté des « pleins pouvoirs » doit à  présent être désigné. Si les rumeurs sont allées bon train à  Bamako ces derniers jours, aucun nom ne s’est encore imposé. Le Premier ministre doit diriger un gouvernement d’ »union nationale » comptant une vingtaine de personnalités « consensuelles ». La composition de ce gouvernement, qui devrait intégrer des membres de l’ex-junte ayant renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT), sera au menu des discussions, de même que la durée de la transition. Plus de 80 participants l’intérim de Dioncounda Traoré doit théoriquement se conclure au bout de 40 jours par des élections présidentielle et législatives. Mais l’accord obtenu par la Cédéao a déjà  pris acte de l’impossibilité de tenir ce délai. Plus de 80 personnes participent aux échanges autour du médiateur à  la salle de conférence internationale de Ouagadougou. La délégation de l’ancienne junte est conduite par Moussa Sinko Coulibaly, directeur de cabinet de l’ex-chef des putschistes, le capitaine Amadou Sanogo. l’un des leaders politiques du mouvement pro-junte, Oumar Mariko, est présent. Les vice-présidents de l’Assemblée nationale, des représentants de plusieurs ex-candidats à  la présidentielle qui était prévue le 29 avril sont là  aussi, de même que des représentants de l’assemblée régionale de Kidal (nord), le Collectif des ressortissants du Nord et des responsables chrétiens et musulmans. Il y a urgence à  trouver une issue à  la crise au Nord, contrôlé depuis fin mars par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Dine, mouvement islamiste appuyé par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Des éléments du groupe islamiste nigérian Boko Haram ont également été signalés ainsi que des trafiquants en tous genres, dans cette zone o๠la multiplication des exactions et les pénuries de vivres et de médicaments inquiètent la communauté internationale. La Cédéao continue de brandir la menace d’une intervention militaire régionale au Nord en cas d’échec du dialogue, mais ses projets demeurent flous pour une mission qui paraà®t délicate.

Une délégation de la junte malienne a rencontré le président burkinabè à Ouagadougou

Alors que les combats ont atteint la ville de Gao au nord du Mali, les initiatives diplomatiques se poursuivent. Une délégation de la junte qui a pris le pouvoir à  Bamako a rencontré ce samedi 31 mars à  Ouagadougou le président burkinabè, Blaise Compaoré, nommé médiateur dans la crise malienne par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Le dialogue n’est pas rompu avec la Cédéao. Sur le principe, la junte se dit d’accord pour un retour à  l’ordre constitutionnel au Mali, reste à  en déterminer les modalités. Les discussions vont donc continuer avec Djibril Bassolé, le ministre des Affaires étrangères burkinabè. « C’’est précisément ces modalités que nous continuerons de discuter à  Bamako ce soir, dit-il, afin de trouver la solution qui apaise le climat social, qui fédère les Maliens et qui nous permette finalement d’adopter des institutions stables ». De son côté, le colonel Moussa Sinko Coulibaly – à  la tête de la délégation de militaires – assure que des institutions stables seront mises sur pied « dès que possible ». « Le comité, confie-t-il, n’a aucune intention de rester au pouvoir ou de confisquer le pouvoir. Nous allons partir dès que la crise institutionnelle sera résolue. Si cela se fait en une semaine, le comité va disparaà®tre, si cela se fait en 24 heures, le comité va disparaà®tre. Donc, pas d’inquiétudes de ce côté. Nous ne sommes pas là  pour confisquer le pouvoir ». Quant au chef de la junte, le capitaine Sanogo, il a une nouvelle fois promis que ni lui, ni aucun des membres de la junte, ne participeraient à  de futures élections. RFI

Au Burkina Faso, « un soulèvement populaire est peu probable »

Quelle est la situation au Burkina Faso ? Damien Glez : Vu de l’extérieur, on a l’impression qu’il y a une contagion [des troubles]. Mais la situation s’est calmée à  Ouagadougou, et il y a simplement des répliques dans les provinces. Sur le modèle d’un ricochet, l’épicentre s’est calmé, et seules les vaguelettes subsistent à  présent. à‡a annonce a priori le calme. Quelles sont les revendications de ces mouvements de colère ? Ce qui est complexe, c’est que ces mobilisations portent des revendications très différentes. La garde présidentielle s’est par exemple soulevée pour une histoire d’indemnité logement. Mais il y aussi des étudiants qui manifestent contre les violences policières après la mort de l’un d’entre eux. Les syndicats sont sur le pied de guerre concernant la vie chère. Et plus généralement, il y a une lassitude d’une partie de la population qui en a assez de voir le président toujours tourné vers les enjeux internationaux, et très peu intéressé par les problèmes nationaux. Au Burkina, beaucoup voient Blaise Compaoré davantage comme un « super ministre des affaires étrangères » que comme un président. Quelle est justement la stratégie de Blaise Compaoré pour gérer la crise ? Compaoré est quelqu’un de très muet, en général. Jouer les « endormis » lui a souvent réussi. En treize ans, il n’est intervenu sous forme d’allocution que deux fois. Sa stratégie, c’est seulement d’avoir décapité toutes les autorités : il a suspendu tous les chefs d’état-major et dissous le gouvernement. Ensuite, il fait du saupoudrage, grâce à  des mesures ciblées vers des groupes en colère. Mais c’est une réaction à  très court terme, rien n’est fait pour régler les problèmes de fond, notamment dans l’armée. Mardi, le président a nommé un nouveau premier ministre, Luc-Adolphe Tiao, pour freiner la contestation. Est-ce un bon choix ? C’est un choix assez surprenant, car Compaoré a choisi de ne pas nommer quelqu’un issu du milieu militaire. Tiao est un communicant : il a été président de l’équivalent du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) au Burkina, et était ces dernières années ambassadeur en France, donc il a aussi un côté diplomate. Dans l’ensemble, il a une image politique assez neutre. Il n’a jamais participé à  une campagne, n’a pas été élu. Stratégiquement c’est un bon choix, parce que la mutinerie s’en est prise aux symboles du pouvoir central. Reste donc à  savoir comment il va être accueilli par les militaires. Peut-il y avoir une révolution au Burkina Faso sur le même modèle que les révolutions du monde arabe ? Un soulèvement populaire est peu probable. Les revendications sont tellement diverses qu’elles ne peuvent pas s’agglomérer pour faire une révolution. Il y a beaucoup de colère contre Blaise Compaoré ; un cap a été franchi en passant du mutisme à  la mutinerie. Aujourd’hui, les gens n’ont plus peur de Blaise Compaoré. Mais l’armée a attaqué les civils, a pillé les magasins, les soldats n’ont fait aucun geste pour rassembler un front uni et cohérent contre le pouvoir en place. D’autant plus que le mouvement reste très intellectuel et urbain. La masse électorale qui a permis à  Compaoré d’obtenir 80 % des votes à  la dernière élection, souvent analphabète et manipulée par les cadeaux en tout genre, n’est pas prête à  basculer dans la contestation. Demain, s’il y avait une élection, il y aurait de grandes chances que Compaoré soit réélu.

Que se passe-t-il au Burkina Faso ?

La nuit a été relativement calme à  Ouagadougou dont les habitants reprennent leurs activités. La ville est sous couvre-feu de 19heures à  6heures du matin. Une mesure prise par les autorités après avoir tenté en vain de désamorcer les troubles qui ont éclaté le jeudi dernier dans la capitale et qui s’étendent à  présent dans plusieurs autres villes. Après Ouagadougou, ce fut le tour de Pô et Tenkodogo, et aujourd’hui Kaya de suivre le mouvement. Des soldats et des gendarmes sont sortis, dimanche soir, dans les rues de Kaya, ville située à  une centaine de kilomètres au nord-est de Ouagadougou, et ont tiré en l’air dans les rues jusqu’à  6 heures, ce lundi. Pour la première fois, des gendarmes participaient à  la mutinerie, depuis le début du mouvement. Ils ont incendié le domicile du chef du corps du régiment de commandement d’appui et de soutien (CAS) et saccagé celui du commandant de la première région militaire, celle de Kaya. Le mouvement de contestation était parti jeudi soir de la propre garde présidentielle du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, puis s’est, les jours suivants, étendu à  d’autres garnisons de la capitale, et des trois autres villes. Pour tenter de contenir cette révolte, Compaoré, arrivé au pouvoir par Des dizaines de soldats étaient descendus dans les rues de Ouagadougou la semaine dernière. Des magasins ont été pillés, une radio saccagée et des résidences d’officiers incendiées. Cette mutinerie a entraà®né la dissolution du gouvernement burkinabé et le limogeage du chef d‘état-major des armées. Militaires toujours fâchés Ces agitations constituent l’une des plus graves crises qu’ait connue le régime du président Compaoré. En fait, les troubles actuels semblent être la continuité d’autres mouvements d’humeur des militaires. Dans la nuit du 22 au 23 mars, dans capitale à  Ouagadougou, des militaires étaient sortis de leurs casernes, avaient tiré en l’air dans les rues et pillé des boutiques en réaction à  la condamnation de cinq des leurs dans une affaire de moeurs et de viol. Le 24 mars, ils étaient libérés par les autorités. Le 28 mars, les villes de Koupéla, Tenkodogo, et à  nouveau Ouagadougou étaient touchées par la grogne des militaires. Dans la capitale, des militaires appartenant au 32e régiment d’infanterie commando (RIC) étaient allés libérer à  la prison civile un autre soldat, enfermé pour le viol d’une jeune fille. Après ces incidents, le président Compaoré a rencontré, le 31 mars, toutes les composantes de l’armée, des simples soldats aux généraux. Outre la contestation du jugement de six de leurs camarades, les soldats burkinabés protestaient contre leurs mauvaises « conditions de vie », ou encore « des problèmes avec la hiérarchie ». On croyait alors la page tournée jusqu’au jeudi dernier o๠la garde présidentielle déclenche une mutinerie. Du mal à  gérer la crise Des discussions étaient pourtant en cours entre la hiérarchie et les mutins. Selon un officier de ce régiment présidentiel ayant requis l’anonymat, il s’agit d’un mouvement de colère de militaires pour protester désormais contre le non-versement d’une indemnité de logement et alimentaire qui leur avait été promise. Parallèlement, les professionnels de la justice ont suspendu depuis le 23 mars leurs activités, pour exiger la réincarcération de cinq militaires condamnés pour des affaires de mœurs et de viol, et libérés par les autorités. En guise de réponse à  la demande des magistrats, une roquette fût tirée le 29 mars par des militaires sur le palais de justice de la ville de Fada N’Gourma, dans l’est du pays. Les étudiants aussi sont fâchés Des manifestations étudiantes sont aussi organisées, depuis le 22 février, pour dénoncer la mort de six personnes lors d’une marche fin février dans la région du Centre-Ouest. A l’origine, les étudiants demandaient le « respect des franchises scolaires et universitaires » et « exigeaient » le « départ » des forces de police qui stationnent sur les campus. Malgré des mesures prises par le gouvernement pour ramener le calme, les violences se sont étendues à  travers le pays. Le 9 mars, le gouvernement a ordonné pour la deuxième fois en dix jours la fermeture des établissements scolaires « jusqu’à  nouvel ordre ». Nouvelle déclaration de Blaise Compaoré le 10 mars: « En cassant on ne peut pas faire durer le progrès dans notre pays. » Rien n’y fait. Le 12 mars, des heurts ont opposé des manifestants de l’Université de Ouagadougou aux forces de l’ordre, après l’échec d’une nouvelle marche « pacifique » pour réclamer justice pour leurs camarades tués. Bilan: neuf blessés et cinq interpellations. Depuis, la contestation continue: des lycéens de Tenkodogo, ville située à  près de 200 km au sud-est de Ouagadougou, ont manifesté le 31 mars, en soutien aux étudiants. Et il y a une semaine, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la capitale et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays contre le régime de Compaoré. Le Burkina Faso est-il en train de devenir le pays des hommes fâchés ?

Compaoré lâché par sa garde rapprochée

Qui a peur du grand méchant Blaise? Plus son peuple manifestement. Dans la nuit du 14 au 15 avril, aux alentours de 21 heures, des détonations se font entendre dans l’enceinte du palais de Kossyam, la flambant neuve présidence du Burkina Faso à  Ouagadougou. Le souffle de mutinerie se répand de caserne en caserne, à  commencer par le camp qui jouxte l’échangeur du Sud. Les militaires investissent les rues. Les armes lourdes relaient les armes légères. Les habitants de zones à  forte densité «kaki» se réfugient sous leur lit. En urgence, le président Blaise Compaoré quitte Ouagadougou pour sa ville natale de Ziniaré, à  une quarantaine de kilomètres de la capitale. Tout au long de la nuit, et au cours de la journée du vendredi 15, les armes continuent de crépiter ici ou là , essentiellement en direction du ciel. Des militaires désinhibés pillent quelques showrooms, confisquent la 605 du maire avec laquelle ils «farotent» (font le malin, selon une expression locale) avant de crever les pneus du véhicule au bord de la symbolique place de la Nation, là  o๠le monument de la flamme révolutionnaire fait face au siège de la banque centrale, symbole de cet argent qu’ils disent leur faire défaut. Quelques menaces militaires plus tard, en milieu de journée, les rues sont vides, alors qu’elles sont habituellement bondées de musulmans prosternés, en ce jour de prière du vendredi. Ouaga ville morte… Une contestation au C’œur du pouvoir Ce ne sont pas les premières bisbilles que connaà®t cette ville habituée aux coups d’Etat militaires (cinq en cinquante ans). Ce n’est que le 3 avril dernier qu’a été levé le dernier couvre-feu; auparavant, le maire de Ouaga avait été molesté, le ministre de la Défense traqué ou le domicile du chef d’état-major général des armées incendié. Mais cette fois, C’’est le RSP, le Régiment de sécurité présidentiel, qui entre dans la danse des contestations; le premier cercle militaire du capitaine Blaise Compaoré; le C’œur du système à  qui on accordait tout à  la fois des missions délicates et des pouvoirs exorbitants. Sous le Front populaire –régime transitoire qui suivit l’assassinat de Thomas Sankara en 1987–, le responsable de la Garde présidentielle, l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, avait la réputation de mettre à  genou des ministres. Il aurait aussi assumé des besognes déterminantes pour Compaoré. Lorsque le journaliste Norbert Zongo est assassiné en décembre 1998, C’’est encore six membres de ce régiment que la Commission d’enquête indépendante, sous l’impulsion du secrétaire général de Reporters sans frontières Robert Ménard, désigne comme suspects sérieux. Seul le dénommé Marcel Kafando sera inculpé. Un non-lieu sera prononcé. Dans ce régiment, il est un officier qui incarne la poigne de fer dans un gant de… fer: Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier de la présidence, le bras armé de Compaoré, fidèle parmi les fidèles, craint parmi les craints. Dans la nuit du 14 au 15 avril, pourtant, la villa de ce cacique intimidant a été saccagée par ses propres subalternes. Du mutisme à  la mutinerie Qui a encore peur du grand méchant Blaise? Blaise Compaoré, au pouvoir depuis vingt-quatre ans, est un homme fort. Il fallait l’être pour occuper le fauteuil du charismatique Thomas Sankara. Il fallait l’être pour s’insinuer, de son petit pays, dans des crises comme celle du Liberia, de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire, voire de la Mauritanie. Il le fallait pour se muer ensuite en pompier de conflits sous-régionaux. Justement, la fierté des Burkinabè d’avoir fourni un facilitateur à  Abidjan ou un médiateur à  Lomé a son revers. Compaoré n’est-il aujourd’hui qu’un super ministre des Affaires étrangères loin des réalités de son peuple? En sus des interventions télévisées soporifiques de fin d’année, Blaise Compaoré ne s’est adressé que deux fois à  son peuple en treize ans. Il y a plus qu’un pas entre le mutisme des uns et la mutinerie des autres, mais le peuple, surtout abondamment sinistré par des inondations en septembre 2009, s’impatiente de voir réagir son leader avec célérité. Il ne tarde pourtant jamais à  afficher le portrait présidentiel dans sa boutique ou à  s’habiller d’un pagne à  l’effigie du «beau Blaise». Ces dernières semaines, Blaise Compaoré, peut-être trop concentré sur la chute de Laurent Gbagbo, n’a-t-il pas vu se tisser le drap de revendications sociales multiples qui l’étrangle aujourd’hui? Certes, les membres du RSP exigent des indemnités de logement promises. Certes, les cavaliers se plaignent que les chevaux ont des défraiements qui excèdent ceux des humains. Mais les élèves, aussi, demandent justice pour Justin Zongo décédé à  Koudougou fin février, après des maltraitances policières. Les universitaires qui commencent à  peine leur année académique 2010-2011 exigent de meilleures conditions de travail. Les magistrats, en grève début avril, demandent le respect des condamnations de militaires dont les collègues demandent l’annulation. Les syndicats battaient le pavé, vendredi 8 avril, pour se plaindre du renchérissement des biens de première nécessité. Le tout sur fond de dossiers de corruption mal gérés et de délestages électriques qui, en cette période de canicule et selon les programmations officielles de la société d’électricité, atteignent douze heures par jour. Blaise Compaoré peut toujours se cacher derrière ses deux petits doigts. Primo, il vient d’être réélu, fin novembre, avec plus de 80% des suffrages. Secundo, les agissements des militaires, pris indépendamment des autres revendications sociales, ne sont pas défendables. Piller en même temps qu’on revendique, C’’est au mieux un enfantillage. Mais s’arrêter sur ces arguments serait oublier que le score soviétique à  la présidentielle est le fruit de l’analphabétisme, du clientélisme ou de l’anesthésie d’une opposition régulièrement débauchée. Ce serait omettre que le manque de civisme des forces de l’ordre est le résultat d’une culture d’Etat d’exception cultivée par le chef des armées depuis vingt-quatre ans, lui-même issu des corps habillés. Purge pour purge Problème de civisme mais aussi de simple organisation logistique. Comment est-il possible que de jeunes soldats se servent sans vergogne dans l’armurerie d’un camp militaire? Si l’insondable Blaise Compaoré a deux arguments, il a aussi deux cartes déjà  épuisées. Il a usé, le 30 mars, de l’allocution solennelle. Il a multiplié, depuis, les concertations avec tous les corps de métiers sous les lambris d’une République si peu républicaine. Les cartouches du président du Faso semblent épuisées avant celles des mutins. Il ne lui reste plus qu’à  tenter une purge cosmétique, pour convaincre que Yako n’est pas la seule ville à  pouvoir fournir des dirigeants à  l’armée, comme le chef d’état-major à  la présidence Diendéré Gilbert et le chef d’état-major général des Armées Djiendéré Dominique. Mais peut-être le Président risquerait-il de laisser penser, purge pour purge, qu’il n’est pas écrit que le premier magistrat du pays doit toujours s’appeler Compaoré. Cet énième coup de sang militaire n’est apparemment pas une tentative de putsch. Mais peut-être révèle-t-il l’usure du pouvoir. Blaise Compaoré vient d’entamer le dernier mandat que l’article 37 de la Constitution autorise. Mais son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès, et les associations qui cultivent son culte (réunies dans la FEDAP-BC: Fédération associative pour la paix avec Blaise Compaoré) ont déjà  ouvert le débat d’une modification constitutionnelle. Comme le fit le parti de l’ex-président Ben Ali.

Guinée : le médiateur burkinabé veut un «code de bonne conduite»

Le président par intérim de la Guinée, Sékouba Konaté doit aussi y participer. Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, va proposer aux deux candidats de souscrire à  un « code de bonne conduite » afin de prévenir des violences post-électorales. Le temps est court pour chacun des deux candidats à  la présidentielle qui entament dès le 4 septembre, leur campagne pour le second tour prévu le 19 septembre . C’’est pourquoi, le 2 septembre, le médiateur, est allé vite. Après avoir reçu Cellou Dalein Diallo à  la mi-journée, le président Blaise Compaoré a discuté très tard dans la nuit avec Alpha Condé, arrivé en début de soirée à  Ouagadougou. Selon une bonne source, Blaise Compaoré habitué à  ce genre de pourparlers a déjà  son plan. Le médiateur devrait proposer aux deux candidats une déclaration qui engagerait chacun d’eux. Des engagements qui concerneraient avant tout, la sécurisation de la période qui suivrait les résultats du second tour. En plus clair, l’idée est que le candidat déclaré perdant accepte les résultats, sans contestation ni violence de la part de ses militants. Les deux protagonistes affirment partager l’idée de Compaoré avec toutefois un préalable pour Alpha Condé : il s’agit de la publication de la liste électorale, et un audit des ordinateurs de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) qui ne serait pas fiable à  ses yeux. Cellou Dalein Diallo, lui, dénonce une sorte de sabotage du scrutin de la part de son adversaire. Celui-ci aurait demandé à  ses délégués de ne signer aucun texte qui ne lui est pas favorable, y compris les procès-verbaux issus des bureaux de vote.

Guinée : Cellou Dallein et Alpha Condé bientôt en visite à Ouagadougou

Une visite d’amitié et de reconnaissance Ce jeudi 26 août, le président par intérim de la Guinée Conakry, le général Sékouba Konaté a effectué une visite de 48h au Burkina Faso. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une reconnaissance au médiateur Compaoré qui selon le général, n’a pas ménagé ses efforts pour aider la Guinée à  sortir de la crise dans laquelle elle est longtemps restée. Au cours de sa visite, le général Konaté a eu de nombreux entretiens avec son ainé et confident Blaise. Il a notamment été question de la situation politique du pays, à  quelques jours du second tour. Un leadership salutaire Le médiateur burkinabé a salué le général président pour la bonne marche de la transition en place, et le scrutin du premier tour, le 27 juin dernier. C’’est d’ailleurs lui qui a suggéré au burkinabé d’inviter les deux candidats de la présidentielle du 19 septembre prochain. Cette demande intervient alors que la tension se fait pressante autour de l’organisation du scrutin par la commission électorale nationale indépendante (CENI). Celle-ci est désavouée par le premier ministre Jean-Marie Doré qui demande depuis plusieurs semaines, la révision de la constitution. Une révision qui permettra de déléguer certaines tâches de la CENI au ministère de l’administration territoriale. Celui disposerait de plus de moyens techniques, matériels et financiers. Une visite approuvé par les deux candidats Joints au téléphone par nos confrères de Radio France internationale (RFI), les deux adversaires du second tour ont confirmé qu’ils seront présents à  Ouagadougou la semaine prochaine. Blaise Compaoré, explique avoir accueilli avec beaucoup de plaisir, la visite du général Konaté. Il précise : « En accord avec le général Sékouba, je vais rester en contact avec les deux candidats pour travailler et faire en sorte que nous puissions aller vers des élections sereines. » Dadis serein face aux décisions judiciaires Après la rencontre entre le général Sékouba Konaté et son compagnon de lutte Moussa Dadis Camara, le dernier cité a bien voulu se prêter aux questions des journalistes sur place. A la question de savoir s’il ne craint pas les décisions de la justice à  l’issue de l’enquête ouverte sur les sanglantes exactions du 28 septembre 2009, il déclare au micro de RFI que « la justice est en train de faire son travail et je crois que je n’ai pas peur. La loi est au-dessus de tout le monde. Le futur président de la Guinée va voir les dossiers de la Justice et en fonction de cela, on verra quel est le contenu des travaux de la Justice. Je n’ai aucune crainte, je n’ai pas peur, parce que j’ai la conscience tranquille ». En attendant, Dadis poursuit toujours sa convalescence dans le quartier chic de Ouagadougou, notamment Ouaga 2000. Et la date du 19 septembre a été confirmé une nouvelle fois par le général Sékouba Konaté.

Le général Sékouba Konaté en visite au Burkina Faso

Assurant l’intérim à  la tête de la Guinée Conakry depuis janvier dernier, le général Sékouba Konaté rend visite au médiateur de la crise guinéenne, le président Blaise Compaoré. Le général président profitera de sa visite pour rencontrer l’ancien chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, en convalescence dans ce pays depuis le début de l’année. Il a en effet été victime d’un attentat manqué, perpétré par son ex-aide de camp, Toumba Diakité le 4 décembre 2009. Ce jeudi, le général Konaté rencontre son aà®né Blaise Compaoré, ainsi que certains de ses proches collaborateurs. Au cours de sa visite, il verra son homologue Dadis Camara qui a tragiquement perdu son fils au Canada. La dépouille mortelle du jeune homme est arrivée ce mercredi à  Conakry. Cette visite du général s’effectue trois semaines avant la tenue du second tour du scrutin présidentiel. Un nouveau visage pour la Guinée Il faut dire que Blaise Compaoré s’est beaucoup impliqué dans la résolution de la crise en Guinée vu son expérience dans le domaine, il est arrivé à  convaincre les acteurs politiques et la société civile guinéenne, de former un conseil de transition. Le conseil national de transition formé, la commission électorale nationale indépendante a vu le jour. Et a organisé les premières élections libres, démocratiques et transparentes depuis plus d’une cinquantaine d’années. Cependant, le problème qui s’est posé plus tard, C’’est la fixation de la date du second tour qui aurait dû se faire juste deux semaines après le premier. La tension était même montée et les pays voisins se sont montrés inquiets face au retard accumulé pour le second tour. Cela dit, le 19 septembre sera finalement calée et approuvée par tous. Les guinéens iront ainsi choisir leur futur président entre Cellou Dallein Diallo et Alpha Condé. Un cadeau américain Par ailleurs, le général Konaté s’est vu remettre un passeport diplomatique, un visa d’un an et une invitation à  se rendre aux Etats-Unis à  sa convenance. Ce cadeau lui a été offert la veille de son départ au Burkina, par l’ambassadrice des Etats-Unis en Guinée, Patricia Moller. Un joli présent pour l’homme dont le mandat devrait s’achever après le choix du futur président guinéen.

Burkina Faso: Blaise Compaore candidat à sa succession

Ainsi déclarait Blaise Compaore ce dimanche 22 août 2010 à  l’occasion de la cérémonie marquant son investiture comme candidat officiel de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), à  l’élection présidentielle. Près de 4000 militants dudit parti étaient réunis à  cet effet au palais omnisport de la capitale Ouagadougou. Devant l’assistance, le président Blaise Compaore a donc répondu selon lui aux nombreuses sollicitations du peuple. Il a par la suite tenu à  annoncer quelques grandes lignes du programme qu’il mettra sur pied une fois élu, visant notamment la construction d’une société prospère qui mènera à  un pays économiquement émergent. Pour y parvenir, il a besoin du soutien sans faille du peuple, raison pour laquelle il a appelé les uns et les autres à  s’investir sur le terrain, acquérir les documents électoraux, puis participer à  l’élection. Blaise Compaoré est à  ce jour le septième candidat déclaré à  ce scrutin, et de nombreux observateurs le présentent déjà  comme le grand favori. Théoriquement, il a droit à  un dernier mandat, mais son parti a annoncé son intention de réviser la Constitution votée en 1991, pour y supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels. Ce qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir au-delà  de 2015. A 59 ans, Blaise Compaoré a été porté au pouvoir le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat au cours duquel a été tué le président Thomas Sankara, dont il était le numéro deux. Ex-capitaine de l’armée, il a été élu pour la première fois en 1991, réélu pour un second septennat en 1998, puis pour un quinquennat en 2005.

Second tour de la présidentielle en Guinée : Blaise Compaoré veut une date !

Fixer une date pour le second tour La présence du président du Burkina Faso à  Conakry, s’explique par la lenteur de la fixation d’une date pour le second tour de l’élection présidentielle. Après le premier tour du 27 juin dernier, le second tour devait normalement se tenir le 18 juillet, c’est à  dire, deux semaines après le premier. Mais vu les demandes de recours en justice déposées par les différents candidats contestataires des résulats, cette date a été repoussée. La justice disposait donc de deux semaines pour étudier les dossiers avant de valider les résultats. Une chose qui sera d’ailleurs faite avec la confirmation des passages de Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé au second tour. Blaise Compaoré rencontre les Guinéens Arrivé à  Conakry ce mardi 4 Août, le médiateur burkinabé a rencontré le chef de l’Etat, le premier ministre, l’ensemble du gouvernement, les partis politiques, la société civile… afin de discuter des raisons du retard cumulé pour la fixation d’une date pour le second tour. Après la confirmation des résultats par la cour suprême, le second tour devait se tenir au plus tard le dimanche 1er Août. Mais cette date est passée sans qu’aucune décision ne soit prise, encore moins de déclaration de la part de la commission électorale nationale indépendante (CENI). C’est ce retard et ce manque de communication qui expliquent la visite du président Compaoré à  Conakry. Eviter une nouvelle crise Blaise Compaoré souhaite l’organisation du scrutin le plus rapidement possible. Face à  tous les représentant politiques et à  la société civile, le président à  mis les guinéens en garde contre les lenteurs constatées dans le processus électorale. Cet avertissement s’explique par le fait que le pays est déjà  dans un situation fragile et instable à  cause des différentes difficultés rencontrées depuis début 2009. Il estime que si pour des élections aussi majeures les guinéens laissent autant de temps entre les deux tours, ils veront se créer d’autres désullisions qui perturberont le processus. Le président Compaoré a par ailleurs salué et félicité le général Sékouba Konaté et son entourage pour la conduite dit-il exemplaire du processus de sortie de crise en Guinée. Pour sa part, le général Konaté a exprimé son souhait de voir terminer l’oeuvre engagé par la Guinée et ses partenaires une meilleure situation politique et sociale. Cette visite de Blaise Compaoré donnera cetainement de l’élan pour la tenue du second tour dans les plus brefs délais. La balle est donc dans le camp de la CENI qui doit fixer une date rapidement. Dernières retouches A savoir qui de Cellou Dalein Diallo avec ses 43,69% et Alpha Condé avec 18,25%, sera le futur président la république de Guinée. Les alliances se sont déjà  nouées de part et d’autre. D’une part, Sidya Touré s’aligne dernière Cellou Diallo et d’autre part, Lansana Kouyaté fait front avec Alpha Condé. Chacun mène activement sa campagne afin de séduire le maximum d’électeurs.

Guinée : Les militaires divisés sur la question Dadis

Les partisans de Dadis à  Ouagadougou Depuis ce jeudi, les partisans civils et militaires du capitaine Moussa Dadis Camara, sont dans la capitale burkinabé. Ils veulent ramener leur chef au pays (Guinée). Les esprits après s’être un peu échauffés, se sont finalement calmés. En effet, certains militaires proches de Dadis, auraient débarqué à  Ouagadougou ce jeudi en exigeant un retour immédiat de Dadis que « tout le peuple réclame depuis un long moment maintenant. » Mais, pour calmer les ardeurs, le président burkinabé serait entré dans la salle o๠l’attendaient les pro-Dadis sans même dire bonjour. Il aurait jeté à  la face des officiers, qu’il démissionnerait de ses fonctions de médiateur. Ceux-ci ont par la suite demandé des excuses à  l’ancien soldat Compaoré pour leur vive réaction. l’ambiance est alors redevenu conviviale. Pas d’accord sur un éventuel retour de Dadis en Guinée Les discussions continuent ce vendredi entre le capitaine Dadis, le médiateur Blaise Compaoré et le président par intérim en Guinée, le général Sékouba Konaté. Ce dernier avait prévu de rester 24 h au pays des hommes intègres mais, il verra son calendrier rallongé de quelques jours puisqu’il n’y a toujours pas eu d’accord sur un éventuel retour de Dadis en Guinée. Compaoré sous pression Le médiateur Compaoré est sous pression. Avec d’une part, les militaires acquis à  la cause du chef de la junte, et d’autre part, le général Sékouba jouissant de l’appui de la communauté internationale puisque considéré comme l’homme de la situation. En effet, le général semble pour le moment, ne pas avoir d’ambition politique. Il affirme vouloir tenir des élections le plus tôt possible et rendre le pouvoir aux civils. Cette position a fortement augmenté sa côte de popularité. Mais la situation actuelle divise l’armée guinéenne. l’enjeu majeur pour le président Compaoré est de réussir à  calmer les fidèles de Dadis qui sont bien décidés à  ne pas se laisser faire. En excellent médiateur et extincteur de feu, il devra user de son autorité afin d’arranger au mieux, cette situation qui, si elle capota, risque d’entacher ses qualités de médiateur des crises africaines. Invisible Dadis… Le chef de la junte guinéenne, reste lui pratiquement invisible depuis la tentative d’assassinat dont il a été victime le 3 décembre dernier. Les forces vives de la Guinée réclament depuis un certain temps, une déclaration du capitaine, mais en vain. Beaucoup espéraient qu’après son arrivée surprise au Burkina Faso, Dadis ferait au moins une petite déclaration à  la presse, mais rien à  faire. Les autorités burkinabés affirment pourtant qu’il est parfaitement conscient. Alors à  quand voir le capitaine président qui malgré tout, a encore des milliers de partisans, qui le préfèrent à  son compagnon de lutte, le général Sékouba Konaté ?

Le capitaine Dadis à Ouagadougou : Une arrivée surprise et embarrassante

Embarras général Hier mardi 12 janvier, le capitaine Moussa Dadis Camara a quitté l’hôpital militaire de Rabat (Maroc) o๠il était hospitalisé depuis près d’un mois et demi, suite à  la tentative d’assassinat de son aide de camp. Les choses se sont déroulées de façon discrète il faut le dire. Le roi Mohamed V du Maroc, aurait eu un entretien téléphonique avec le président burkinabé et médiateur de la crise guinéenne, Blaise Compaoré. C’’est à  l’issue de l’entretien qu’il sera décidé de transporter le chef du CNDD à  Ouagadougou. Signalons que les burkinabés étaient quelque peu embarrassés par cette visite, ne sachant pas vraiment s’il s’agit d’un simple transit ou d’une destination finale. Cependant, Dadis quittera Rabat à  bord d’un avion militaire dans l’après, pour se poser à  Ouagadougou sous les coups de 22h30 heure locale. Pas de tapis rouge pour Dadis Le capitaine Dadis sera reçu par le ministre burkinabé des affaires étrangères et quelques autres membres du gouvernement, sans honneur présidentiel, ni tapis rouge. A sa descente d’avion, il sera soutenu par deux hommes qui le tiendront par les bras jusqu’au salon d’honneur de l’aéroport. De là , il discutera avec les ministres burkinabé et certains membres de la délégation marocaine venu l’accompagner. Dadis veut regagner la Guinée Les interlocuteurs de Dadis ont eut du mal à  le convaincre de monter dans le véhicule qui devait l’emmener à  la villa qui lui a été réservée dans le quartier le plus riche de la capitale. Il n’acceptera finalement que lorsque le président Blaise lui-même viendra le lui demander en personne. Il tient coûte que coûte à  renter en Guinée. Une délégation de la junte est attendue ce mercredi à  Ouagadougou. Les deux hommes, le capitaine Dadis et le général Sékouba Konaté devraient se rencontrer afin de débattre de l’avenir de la Guinée. Français et Américains contre un éventuel retour de Dadis Les Etats Unis et la France se disent préoccupés par un éventuel retour du chef du conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a déclaré le 22 décembre, que si Dadis retournait en Guinée, le pays risquerait une guerre civile. Pour leur part, les Etats se disent préoccupés de toute tentative de retour du chef de la junte. Le match Sékouba/Dadis Il apparait clairement que le général Sékouba Konaté fait l’affaire de tous puisque n’ayant visiblement pas d’ambition politique, contrairement à  Dadis l‘agitateur. Signalons que depuis le 6 janvier, le général a officiellement pris les rênes du pays. Il aurait promis d’organiser des élections démocratiques le plus vite possible, et proposé la formation d’un gouvernement d’union avec un premier ministre issu de l’opposition. Notons que ces déclarations ont quelque peu renforcé sa crédibilité vis à  vis de la France, des Etats Unis et du Maroc. Dadis serait apparemment éliminé de la course au pouvoir. Surtout avec une santé qui n’est pas stable et le rapport publié par l’ONU sur les massacres 28 septembre o๠il est particulièrement incriminé. l’issue de la rencontre de ce mercredi nous édifiera davantage.