La traque des cols blancs est lancée

Ce qui se passe dans ce pays rappelle à  bien des égards cet excellent film américain «Â meurtre à  Cowéta ». Le puissant John Wallace y défiait la justice avec dédain après avoir commis un meurtre avec préméditation. Tout commis de l’Etat est une cible potentielle. Un enquêteur nous confiait «Â ces messieurs gracieusement hébergés à  l’hôtel VIP de Dravéla faisaient trembler la république, le moment est venu de les faire trembler ». Dans une république, il faut impérativement une reddition des comptes. C’’est même un principe démocratique. C’’est une exigence de bonne gouvernance. Seulement, à  trop vouloir fouiller, on finit par mordre sa propre queue. Audacieuse Augias Le Mali avait besoin de signaux forts pour décourager les adeptes des pots de vin. Ces corrompus invétérés foisonnent dans toutes les sphères de décision. Dés lors, y’aura t-il assez d’eau pour le nettoyage entamé par le pouvoir ? Les juges iront-ils jusqu’au bout étant entendu qu’aucun secteur de la vie publique n’est épargné par la concussion ? Le vécu à  la Primature de l’actuel président sera t-il passé au peigne fin ? Il faut avoir le courage de le dire : IBK s’est lancé dans un exercice périlleux et inédit puisque les auteurs de malversations financières, de gabegie, de détournements de fonds et d’objectifs, de contournement de procédures, de népotisme, de clientélisme et somme toute de prévarication n’ont jamais été inquiétés dans ce pays. La nouvelle donne surprend. Elle inquiète. Elle dérange. Elle met à  nu des pratiques ancrées. Les marchés de l’Etat se négociaient. C’’est un secret de polichinelle. Sonner la fin de la récréation de rentiers argentivores et boulimiques ne se fait pas sans conséquence. Voleurs de la république ou république de voleurs ? Ecrouer des mastodontes de la scène politico-économique comme Alou Tomota et Drissa Haidara, C’’est décourager les investisseurs. Les premières conséquences sont perceptibles au niveau des institutions de micro finances o๠le lobby libanais commence à  retirer ses billes, envoyant du coup nombre de jeunes au chômage, surtout avec les menaces qui pèsent sur Jeamille Bittar. Menacer des magnats comme Modibo Keita, C’’est sevrer des familles entières et donner des relents de règlement de compte à  l’opération Augias en cours. Viser d’anciens piliers de la république comme Diango Sissoko, Ousmane Thiam, Diane Séméga, C’’est secouer des cercles du pouvoir. Att l’avait ouvertement dit à  Sidi Sosso Diarra «Â monsieur le vérificateur général, si je dois sanctionner les voleurs du Mali, je mettrai la majorité d’entre nous en prison »Â ! Explicite non ? Le président IBK veut donner des gages et tout changement irrite mais ce dont le pays a besoin ici et là  se trouve ailleurs. Emprisonner, traquer, auditionner, il en restera toujours. C’’est à  se demander si le Mali a affaire avec les voleurs de la république ou les politiciens en ont fait une république de voleurs ? Le mal est profond Cette affaire de traque est trop sérieuse. On ne joue pas avec la liberté des individus même si dans ce pays, on a pendant longtemps jonglé avec les deniers publics. Le mal est dans le fruit. Mal recruté et mal payé, le caissier comme le comptable, le menuisier comme le ministre pense à  se servir d’abord avant de penser servir le pays. Ce n’est pas demain que les comportements changeront. Pour éviter, l’avènement d’une contestation sociale sans précédent, le président IBK peut proposer aux personnes épinglées de transiger afin de renflouer les caisses de l’Etat pour concrétiser sa politique d’emploi des jeunes et des femmes. Les arrestations tous azimuts ne se mangent pas et ne peuvent constituer un bilan. Inutile donc de trop tirer sur la corde.

Chine: un livre blanc sur la coopération avec l’Afrique

Ce livre blanc portant sur la coopération sino-africaine met un accent sur les dernières réussites de la coopération mutuellement bénéfiques entre la Chine et les pays africains. Il a été publié par le Bureau de l’information du Conseil des Affaires d’Etat. l’ouvrage présente les faits du développement commercial, de l’expansion des investissements, de la coopération agricole, de la construction d’infrastructures et d’autres domaines de coopération entre la Chine et l’Afrique depuis 2009. Le développement économique et commercial sino-africain a permis d’améliorer les conditions de vie du peuple et de diversifier le développement de l’économie dans les pays africains, offrant également un soutien important au développement socio-économique de la Chine, peut-on y lire. Selon le livre blanc, la Chine fera la promotion du développement sain de ses échanges commerciaux avec l’Afrique à  travers diverses mesures. Ces mesures comprennent l’application du «Plan spécial sur le commerce avec l’Afrique», qui élargira la portée du régime des droits de douane à  taux zéro pour les produits africains exportés vers la Chine et augmentera les importations chinoises depuis l’Afrique. Entre 2009 et 2012, les investissements directs chinois en Afrique sont passés de 1,44 milliard de dollars à  2,52 milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 20,5%, précise le livre blanc. A ce jour, 2 000 entreprises chinoises ont investi dans plus de 50 pays et régions d’Afrique, couvrant les industries telles que l’agriculture traditionnelle, l’exploitation minière, la construction, le traitement des ressources, la fabrication industrielle, la finance, la logistique commerciale et l’immobilier, selon le document. Jusqu’à  la fin d’année 2012, la Chine a signé des traités d’investissements bilatéraux avec 32 pays africains et établi des mécanismes de commissions économiques conjointes avec 45 pays du continent. Par ailleurs, la croissance de l’Afrique s’étant récemment renforcée, les entreprises africaines ont commencé à  augmenter leurs investissements en Chine. Ceux directs africains en Chine se sont ainsi établis à  14,24 milliards de dollars fin 2012, en hausse de 44% par rapport à  2009.