Le réseau GIABA en croisade contre le blanchiment d’argent

Une trentaine de journalistes des pays francophones et lusophones de l’espace CEDEAO (Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Mali, Niger, Togo, Sénégal) ont suivi les 20 et 21 juin 2011 à  Cotonou au Bénin, une formation sur la thématique «Â blanchiment d’argent et financement du terrorisme». Le combat contre le crime économique et le blanchiment d’argent concerne tous les secteurs de l’économie. Et les institutions financières sont considérées comme les plus touchées par ce fléau. C’’est à  ce niveau que d’importantes sommes sont investies puis redirigées dans les conflits et le terrorisme. Selon Madame Sévérine Dossou, Présidente de la cellule nationale de traitement des informations financières, «Â le blanchiment de l’argent sale est au C’œur de toutes les activités criminelles. Selon les experts internationaux, en 2008, le chiffre d’affaires total de l’économie criminelle, le Produit Criminel Brut (P.C.B), instrument de mesure de niveau des transactions mafieuses, était estimé à  1500 milliards de dollars US, (environ 750 000 milliard FCFA). La comparaison avec l’économie légale donne le vertige ». Pour mieux informer les populations sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les médias doivent jouer un rôle capital. A cet effet, ils doivent sensibiliser les communautés sur les effets nuisibles du blanchiment d’argent sur l’économie et leurs enseigner sur comment ce phénomène est répandu dans leurs pays. C’’est dans ce cadre que Le GIABA a organisé ce séminaire de formation et de sensibilisation. Les participants ont été formés sur plusieurs modules dont des présentations techniques, des études de cas pratiques et des techniques de reportages efficaces sur le sujet. Cette formation (deuxième du genre après celle d’Abidjan en août 2010), a permis aux journalistes de renforcer leurs capacités en terme de journalisme d’investigation.

Blanchiment de capitaux : Un véritable fléau au Mali

l’information a été donnée hier à  Maison de la presse, à  la faveur d’une journée dite de sensibilisation et de formation des journalistes sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Mali. Sur initiative de la CENTIF, une trentaine de journalistes de la presse malienne ont participé, le 30 juin 2010, à  une journée de sensibilisation et de formation sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Mali. Dirigée par l’ancien ministre de l’habitat, Modibo Sylla a été mise en place en 2008, pour bouter le blanchissement de capitaux et le financement du terrorisme en dehors du Mali, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), pour se faire connaà®tre, a décidé de sortir de ses quatre murs. Et, elle a choisi la Maison de la presse. Dans son allocution, le Président de la CENTIF, M. Sylla a indiqué que le blanchiment d’argent est un moyen du crime organisé permettant à  ceux qui se livrent à  des activités criminelles de jouir des produits financiers de leurs crimes. Il a rappelé que, historiquement, le phénomène du blanchiment de l’argent a concerné les produits de la vente de la drogue. Mais, de nos jours, le Président de la CENTIF, fera remarquer que les organisations criminelles ont diversifié leurs investissements, en s’orientant vers les activités légitimes, pouvant leur servir de couverture à  de nouveaux trafics ou blanchiment d’argent sale et qui génèrent de nouveaux capitaux pour grossir leurs patrimoines déjà  substantiels. « Nous avons déjà  reçu 22 déclarations de soupçons. qui seront très bien tôt transmis à  la justice », a dévoilé le président de la CENTIF. « Le blanchiment de l’argent et le financement du terrorisme constituent des menaces pour les économies et la stabilité des pays sous développés. Notre sous région n’échappe pas à  ce fléau », a-t-il déclaré. A son avis, notre pays, à  l’instar des autres pays de l’UEMOA, pour faire face à  ce fléau, a adopté en 2006 la loi uniforme portant lutte contre le blanchiment des capitaux, la loi sur le terrorisme en juillet 2007 et la mise en place de la CENTIF. « Elle est chargée de recevoir des déclarations en provenance des assujetties, de traiter, d’analyser et en cas d’existence de faits avérés de blanchiment, de transmettre le dossier au procureur compétent », a-t-il révélé. Avant d’insister sur le fait que la réussite de la lutte contre ces crimes est liée à  l’implication effective des assujetties, mais aussi à  leur connaissance des mécanismes et des instruments utilisés par les blanchisseurs. Le rôle de la justice Le Dr Boubacar S Diarrah, magistrat et professeur à  l’Université de Bamako est, pour sa part, intervenu pour présenter le dispositif juridique de la prévention et la répression de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Mali. Pour sa part, Seydou Diawara, inspecteur des douanes, est intervenu pour présenter la CENTIF. Il a expliqué que la CENTIF est une cellule de renseignements financiers de type administratif, placée sous la tutelle du ministre chargé des finances. Avec un pouvoir de décision autonome sur les matières relevant de sa compétence et d’une autonomie financière, rappelons que la CENTIF est chargée d’analyser et traiter les informations contenues dans les déclarations d’opérations suspectes reçues des personnes assujetties, que sont : Trésor public, BCEAO, Banques et établissements financiers, professions juridiques indépendantes, compagnies et courtiers d’assurances, casinos, agents immobiliers, ONG, marchands de pierres et métaux précieux.

Blanchiment d’argent : l’Afrique de l’ouest en croisade

l’objectif est de favoriser l’émergence d’une collaboration de haut niveau pour juguler le pernicieux phénomène du blanchiment d’argent. Organisé à  l’intention des juges francophones et lusophones des Etats membres de la CEDEAO, le présent séminaire a pour thème central : « la lutte contre le Blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». Lutte contre le blanchiment en Afrique Dans son allocution, le correspondant national du GIABA, a rappelé qu’en novembre 2008, au rapport d’évaluation mutuelle à  Dakar, le Mali a été noté non -conforme dans presque tous les compartiments des recommandations du GAFI. Cependant, une année après à  Freetown, le Mali, a-t-il dit, a été félicité par l’excellence du travail qu’il a déployé pour se rendre conforme aux différentes recommandations. Selon le correspondant du GIABA, ceci dénote la volonté politique forte des autorités et une prise de conscience des acteurs d’aller contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Blanchiment et terrorisme Pour l’honorable juge Aminata Mallé Sanogo, les dégâts causés par le blanchiment d’argent et le terrorisme sont énormes. Et pour venir à  bout de ces fléaux, il faudra être persévérant, a-t-elle souligné. En poursuivant, elle dira que cette rencontre de Bamako va permettre non seulement de mesurer la gravité des menaces, mais aussi de dégager des pistes pour mieux lutter contre ces deux fléaux qui menacent notre démocratie. La directrice générale adjointe du GIABA, a indiqué que ces fléaux constituent de véritables menaces pour la stabilité économique et sociale de nos Etats. Pour rappel, elle dira également que les acteurs de la justice constituent non seulement le maillon indispensable dans cette lutte, mais aussi les garants sécuritaires de la société face à  ces bandits qui, avec l’argent réussissent souvent à  prendre le contrôle d’un pays.« Nul n’a le droit d’avoir l’attitude d’attentiste face à  cette situation et seul les judiciaires peuvent faire tomber ces malfrats », a-t-elle ajouté. Selon la présidente de la Cour de Justice de la CEDEAO, Mme Awa Nana Daboa, pour appréhender ces malfrats, il faut œuvrer par des actions de collaboration, passer en revue l’étude des diverses formes du terrorisme, analyser le cadre juridique et institutionnel. Aussi, la présidente a indiqué que ce séminaire au cours duquel des questions de déontologie seront débattues va permettre de renforcer les capacités des juges et de favoriser l’émergence d’une collaboration de haut niveau. Le Mali à  l’avant du combat Le ministre Maharafa Traoré, pour sa part, a signalé que le choix porté sur le Mali pour abriter ce séminaire, est un honneur, car il témoigne de la reconnaissance des efforts au niveau national dans le domaine de la lutte contre le crime organisé. A ce propos, le ministre a cité les réformes initiées tant sur le plan institutionnel que normatif. Il s’agit de la mise en place d’une Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), le lancement (le 18 février 2010 du programme national intégré de lutte contre le trafic illicite de drogue et la criminalité organisée.Pour le ministre, seule une collaboration et une coopération à  l’échelle régionale, voire internationale est capable d’éradiquer ces fléaux. Conséquences sur l’économie Nationale Aux dires de M. Maharafa Traoré, le blanchiment de capitaux a de conséquences néfastes sur l’économie nationale. Il compromet la solidité et la stabilité des institutions, des systèmes financiers tout en accroissant l’instabilité des mouvements de capitaux internationaux, portant un coup dur aux investissements. Face à  ces préoccupations de plus en plus croissantes, il est plus que jamais nécessaire pour nos Etats de disposer d’un arsenal juridique efficace, a ajouté le ministre.A noter qu’au cours de ce séminaire qui prendra fin le 26 mars prochain, les participants auront à  se pencher sur des thèmes comme : la Cour de Justice de la CEDEAO : «Composition, rôle et attributions, compétence, fonctionnement et relation avec les juridictions nationales », l’introduction à  la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la déclaration de soupçon et la saisine du juge pour suite à  donner… La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de la présidente de la Cour de Justice de la CEDEAO, Mme Awa Nana Daboa, de Mme la directrice générale adjointe du GIABA, Mme Diaw Elizabeth de Mme Aminata Mallé Sanogo, ancienne présidente de la Cour de Justice de la CEDEAO, du correspondant national du GIABA, M. Sekou Touré du représentant du Bâtonnier de l’ordre des avocats, des chefs de juridiction et de parquet, des juges, experts et autres….