Bocar Cissé, inspecteur des sables, témoin du Mali du XXè siècle

Mais aussi la vie au front des tirailleurs sénégalais, les écoles de brousse, l’engagement des instituteurs dans le nationalisme africain. Il s’agit d’un témoignage capital pour comprendre le Mali contemporain. Une telle somme de témoignages est d’autant plus précieuse que les personnalités de la génération de Bocar Cissé ont eu une existence d’une profondeur historique unique : leur enfance a été bercée du souvenir encore présent de la vieille Afrique. Elles ont connu également la période coloniale, la période des indépendances et l’irruption du monde moderne. à‰ducateur né, Bocar Cissé a tenu une place dans la construction du Mali : comme instituteur, comme père d’enfants dont certains jouent aujourd’hui des rôles de premier plan, puis comme chercheur à  l’Institut des sciences humaines. Bocar Cissé (1919-2004) est un ancien élève de l’à‰cole William Ponty de Sébikhotane près de Dakar (Sénégal), instituteur au Soudan français puis au Mali, a transmis ses souvenirs lors d’entretiens qui eurent lieu à  Bamako en 2001 et 2002. Bernard Salvaing, aidé par l’écrivain malien Albakaye Ousmane Kounta, en a tiré l’ouvrage qui est présenté ici. Bernard Salvaing est professeur d’histoire contemporaine à  l’Université de Nantes (CRHIA).

Issa Bocar Ballo : « Les Maliens doivent se tourner vers l’avenir »

Journaldumali.com: Vous êtes un maire très actif, dit-on. Parlez-nous des grands chantiers inscrits au compte de votre mandat ? Issa Bocar Ballo: Je profite de votre micro pour remercier l’ensemble de la population de ma commune et l’ensemble de nos partenaires. Vous savez, quand nous sommes arrivés aux affaires en 2009, les difficultés étaient énormes. Mais grâce à  Dieu, avec les efforts des conseillers communaux, et l’engagement fervent de nos partenaires sociaux, nous avons pu relever de nombreux défis. Aujourd’hui de suis en droit d’avouer que la commune a véritablement démarré avec, à  la clé, beaucoup d’investissements suivis de réalisations tangibles se traduisant par la réalisation de centres de santé secondaires. Nous nous sommes investis afin que Kalaban ait son Centre de santé de référence ainsi que le Centre de santé de ATTbougou. l’autre grand chantier est le fameux marché dont le taux d’avancement des travaux atteint les 85%.Nous avons commencé à  réaliser des salles de classes partout dans la commune. A Sabalibougou 6 classes ont été réalisées, des salles de 3 classes sont également réalisées à  Gouana, Sangha, Tienbani. Par ailleurs, il faut souligner que nous avons entrepris de petits travaux d’aménagement avec l’accompagnement de nos populations ainsi que de nos partenaires. Au nombre de ceux-ci, il faut noter le décapage des artères principales, des efforts sont faits pour que certaines rues soient praticables. Quelles difficultés avez-vous rencontré? l’une des difficultés majeures à  laquelle nous sommes confrontés demeure le non payement des taxes par le plus grand nombre. La commune perd beaucoup de ses droits sur ce plan. Il reste entendu que ces ressources pourraient énormément nous aider à  faire des réalisations au bénéfice de la population elle-même. Le scenario qui fâche le plus C’’est le cas que nous subissons à  Niamana par la faute de la Mairie du district qui effectue des prélèvements illégaux dans notre commune. Nous avons adressé des correspondances au Maire du District pour attirer son attention sur cet état de fait. Aucune suite ne nous a été donnée quand bien même ce comportement viole les textes de la décentralisation. C’’est déplorable ! Aucune collectivité ne peut se permettre de faire des prélèvements dans une autre sans verser des ristournes à  cette dernière. La justice reste notre dernier recours si la Mairie du District venait à  persister dans son entêtement. Que pensez-vous de la crise socio politique que traverse le Mali ? Vous savez, bien avant le coup d’Etat, notre pays le Mali était malade dans tous les domaines sensés propulser son développement. Il y a sans doute eu des efforts. Mais qui n’ont pas suffit pour la satisfaction de la population. Il y a eu des hauts et des bas. Je crois qu’il revient à  l’ensemble des Maliens de comprendre que ce qui nous est arrivé était quelque part prévisible. Acceptons les solutions alternatives et tournons-nous vers l’avenir dans l’unité.