L’invité de la Rédaction : Diomansi Bomboté plaide pour la critique constructive

Il voulait être médecin après son bac scientifique, mais il s’est finalement retrouvé dans le journalisme. Diomansi Bomboté a collaboré à  de nombreux médias étrangers comme l’hebdomadaire Jeune Afrique et le mensuel Afrique Asie. Il fut également journaliste à  l’Essor et rédacteur en chef à  Radio Mali. l’autre casquette, C’’est celle d’enseignant au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de Dakar pendant une dizaine d’années et fonctionnaire à  l’UNESCO pendant 23 ans. A la retraite depuis 2004, il a été sollicité en 2011 par les autorités maliennes pour mettre en place une école nationale de journalisme et de communication au Mali. La crise politico-sécuritaire a tout contrarié. à‡a (le projet) été un décollage suivi d’un atterrissage forcé a t-il ironisé. Pendant près de deux heures d’horloge et dans une discussion à  bâtons rompus, il a donné son point de vue sur les sujets qui font l’actualité au Mali à  savoir l’après crise, le dialogue pour la paix, « l’affaire Case Saramaya », l’éducation, la couverture de l’actualité par les médias maliens. La charité commençant par soi-même, nous avons choisi de revenir sur le traitement journalistique au Mali. Pour Diomansi Bomboté, les journalistes doivent être rigoureux dans le choix des mots car l’écriture journalistique n’est pas une démonstration de connaissance. Dans un pays o๠il y a beaucoup de rumeurs et o๠tout est émotif,  »les journalistes doivent se mettre au-dessus de l’émotion collective et prendre du recul » a t-il dit avant d’ajouter qu’ils doivent « douter » de tout. D’après notre invité, l’école est le chantier n°1. Refonder cette école o๠le niveau scolaire est tellement bas et o๠il n’y a plus de conviction même chez ceux qui dispensent l’apprentissage. Aussi, a t-il insisté sur la formation et si cette école de journalisme, pour laquelle, il a été sollicité en 2011 par les autorités maliennes, voit le jour très prochainement, Bomboté plaide pour la formation des formateurs, afin de donner les meilleurs bases pour les futures journalistes, même si le diplôme, estime t-il, n’est pas une fin en soi. Par ailleurs, Diomansi Bomboté déplore le déficit de communication du gouvernement et le fait que beaucoup n’aiment pas la critique, que ce soit dans la presse ou dans la vie courante. La déontologie, selon M. Bomboté, est une question d’éducation, d’encadrement. « Ce n’est pas la formation qui confère une qualité morale au journaliste, ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais journaliste C’’est la culture générale a t-il souligné. Et ce diplôme de journalisme ne doit non plus servir d’alibi pour se croire tout permis. Pour ce qui concerne les associations de presse ou le projet de création de la Haute autorité de la communication, il a affirmé que « C’’est bien que les associations de presse existent mais C’’est la finalité qui compte. Elles ne doivent pas exister pour elles mêmes, ni pour qu’on en fasse un fonds de commerce ».