Côte d’Ivoire: incendie au marché de Bouaké

Le grand marché de Bouaké, a été en grande partie détruit mardi par un incendie qui s’est déclaré en pleine nuit, sans faire de victime, selon l’AFP. Le feu, dont l’origine est inconnue, s’est déclaré vers 2 h du matin, et  s’est rapidement propagé dans le marché d’une superficie de plus de huit hectares, et n’a pu être maîtrisé que vers 9 h. « Ce drame n’a fort heureusement causé aucune perte en vie humaine », a déclaré dans un communiqué le maire de Bouaké Nicolas Djibo qui se dit « stupéfait par l’ampleur des dégâts »

Côte d’Ivoire : La situation va de mal en pis

Les manifestations des ex-soldats rebelles à Bouaké et Korhogo, villes du centre et du nord de la Côte d’Ivoire dégénèrent. Quatre “démobilisés”, comme ils se font appeler, ont été tués mardi 23 mai par des éléments de la police à Bouaké selon un nouveau bilan communiqué après le décès d’un des blessés.

A Bouaké ancienne capitale rebelle, les démobilisés ont chassé la police et la gendarmerie du corridor sud d’entrée de la ville et empêchent la circulation sur cet axe, qui est le principal du pays, reliant au sud à la capitale économique du pays, Abidjan, et au nord le Burkina Faso voisin.

Les démobilisés dont le nombre est estimé à environ 6.000 à travers le pays sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée contrairement aux mutins. Lors de la mutinerie, mi-mai, un démobilisé avait été tué à Bouaké par les soldats révoltés qui estimaient que les revendications des démobilisés mettaient en péril le paiement de leurs primes.

Ils réclament  18 millions de F CFA de primes (27.000 euros) alors que les mutins ont obtenu 12 millions (18.000 euros) après leurs deux mouvements de janvier et mai.

« On ne quittera pas d’ici, une de ces trois personnes doit nous appeler pour nous faire partir: le président ivoirien Alassane Ouattara, le ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi ou le chef d’état-major Touré Seko », a affirmé à l’AFP Diomande Megbe, porte-parole du mouvement

La ministre de la Solidarité Mariatou Koné, venue assister à la levée du corps à la morgue, a prononcé un discours promettant notamment qu’un fonds soit mis en place pour des « projets » aide à la création d’entreprises de démobilisés. Ses propos ont provoqué la colère des démobilisés. « On ne veut pas des projets, on veut l’argent », a crié l’un d’entre eux

« Comment paie-t-on 17 millions – 12 millions cette année et 5 millions en 2014 selon lui – aux mutins et à nous, on nous parle de projets ! », a lancé M. Megbe.

 

 

L’armée ivoirienne envoyée pour « rétablir l’ordre » à Bouaké

Des troupes gouvernementales faisaient route dimanche vers Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire contrôlée par des soldats mutins, laissant craindre des affrontements au troisième jour de manifestations de certains militaires qui réclament le versement de primes

Des troupes gouvernementales faisaient route dimanche vers Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire contrôlée par des soldats mutins, dans le cadre de ce que le chef d’état-major de l’armée a qualifié d’opération de « rétablissement de l’ordre ».

Cette initiative de l’armée régulière soutenant le gouvernement du président Alassane Ouattara fait suite à trois jours de rébellion de la part de militaires qui réclament le versement de primes qui leur avaient été promises.

Jusqu’à présent, les forces loyalistes se sont tenues en retrait de ce nouveau mouvement de grogne des soldats après les mutineries de janvier qui avaient débouché sur des engagements de la part des autorités prévoyant des avantages financiers. « Ces actes d’une extrême gravité sont contraires à la mission de protection assignée aux forces armées. En conséquence, une opération militaire est en cours pour rétablir l’ordre », a déclaré le chef d’état-major de l’armée, le général Sékou Touré, dans un communiqué.

En parallèle à cette déclaration, un important convoi militaire est arrivé dimanche à Tiebissou, située à une soixantaine de kilomètres au sud de Bouaké. Un soldat présent dans le convoi et contacté par Reuters a précisé que les troupes ne faisaient qu’une halte technique à Tiebissou et qu’elles allaient reprendre leur route vers Bouaké.

Les mutins ont indiqué par la voix de leur porte-parole, le sergent Seydou Koné, qu’ils refusaient de déposer les armes. « Nous avons rencontré les soldats à Tiebissou. Ils nous ont demandé de déposer les armes et de nous rendre. Nous avons refusé et nous demandons notre argent d’abord. Nous les attendons » a déclaré le sous-officier.

Ce nouveau soulèvement des soldats, pour la plupart d’anciens combattants rebelles qui avaient combattu pour aider Alassane Ouattara à accéder au pouvoir, laisse craindre des affrontements alors que la contestation dure depuis trois jours. « Nous savons que les forces spéciales, la garde républicaine et les gendarmes sont en route pour venir ici et nous les attendons », a déclaré le sergent Seydou Koné.

A #Bouaké, corridors toujours bloqués, vols de voitures par mutins, commerces fermés, population apeurée selon témoignages sur place #CIV&mdash  Sébastien Hervieu (@Seb_Hervieu) May 14, 2017

Ces mesures restrictives ont été mal accueillies par la population de Bouaké qui a décidé de se rassembler pour exprimer son mécontentement face à l’initiative des mutins. « La population s’est soulevée mais les mutins ont rapidement dispersé le défilé par des coups de feu », a dit un habitant de Bouaké. « Tout est fermé ».

Au moins cinq habitants de cette ville ont été blessés par des tirs et hospitalisés, a rapporté un témoin, tandis que d’autres ont été molestés.

Les mutins avaient annoncé dans la journée avoir levé les barrages aux entrées de Bouaké et des témoins et un parlementaire avaient constaté que le trafic automobile s’était fluidifié aux abords de la grande ville du nord du pays. Les mutins ont décidé de bloquer à nouveau les accès à l’agglomération qui est un important point de transit entre la capitale économique Abidjan et les pays voisins, le Mali et le Burkina Faso.