Secrétaire général du MPSA : « Kidal ne peut pas prendre les autres régions en otage »

Le Mouvement Populaire pour le Salut de l’Azawad, mouvement membre de la Plateforme, a organisé, mercredi 26 juillet, une conférence de presse à la Maison de la presse, pour dénoncer les lenteurs dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Une menace de « bloquer l’accès de la ville de Tombouctou aux officiels de l’Etat et des forces étrangères » a été lancée par le Secrétaire général du Mouvement Boubacar Sadigh Taleb Sidi Ali.

Dans la déclaration signée du secrétaire général du mouvement, Boubacar Sadigh Taleb Sidi Ali  «  les trois parties qui se disputent cet Accord ont démontré leur incapacité à avancer dans son application ». Le retard dans la mise en œuvre de l’Accord est l’une des causes qui ont poussé le mouvement à monter au créneau. « La prise en otage du processus d’Alger par un groupe ou par une région est inadmissible », souligne la déclaration. Des griefs contre le gouvernement et la médiation internationale qui sont  « lresponsables de cette dégradation de la situation sécuritaire jamais vécu auparavant au Mali. » lit –on dans ladite déclaration.

Pour le secrétaire général, que nous avons joint après la conférence de presse, rien aujourd’hui ne doit empêcher la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord. Mais « A chaque fois on nous dit nous attendons Kidal, alors que nous sommes cinq région au Nord ». «  Nous, à Tombouctou, nous sommes prêts à cantonner, nous sommes prêts a faire le DDR, nous sommes prêts à chercher la paix » affirme t-il. Les problèmes de Kidal ne doivent pas être une entrave à l’Accord selon le Secrétaire général « si les gens de Kidal ont des problèmes ce sont des problèmes qui leurs sont spécifiques. Kidal ne peut pas prendre les autres régions en otage ! » a t- il asséné.

Pour le MPSA, il ne devrait même plus y avoir de guerre après la signature de l’Accord, il faut seulement remplir les conditions pour que Kidal rentre dans le giron du Mali. Dans sa dénonciation, le secrétaire général du MPSA ne comprend pas pourquoi il n’y a pas de MOC à Tombouctou et à Taoudéni, même les autorités intérimaires installées ne disposent pas des ressources pour mettre en œuvre leurs plans d’action. Elles « sont juste des photos » ironiste-t-il. L’attente et la lenteur de l’Accord agacent aussi le secrétaire général, «  ça fait deux ans qu’ils nous disent le 20 de tel mois, quand on arrive au 20 il y a des problèmes, ils disent qu’il y a une guerre entre a plateforme et la CMA ». Pour lui, il n’a pas des problèmes ni avec la CMA ni avec la Plateforme, « je ne suis pas de cette guerre et je considère que c’est une guerre tribale qui doit s’arranger entre deux tribus ».

Le secrétaire général du MPSA, pense que les forces internationales présentes au Mali « ont des missions obscures qui nécessitent d’être clarifiées », «  nous, on est jamais arrivé à comprendre l’agenda de la France, tout ce qu’on sait, ce qu’ils terrorisent nos populations et arrêtent des innocents. Il y a des gens qui ont déformé mes mots mercredi en disant que je les ai qualifiés d’organisation terroriste» clarifie Boubacar Sadigh Taleb Sidi Ali.

Bien que cette question divise, Boubacar Sadigh Taleb Sidi Ali, pense qu’il faut négocier avec les Maliens qui sont dans les mouvements djihadistes et « trouver un terrain d’entente avec eux ». Pour lui, « tout est négociable », mais la priorité c’est l’application de l’Accord, car, interroge-t-il, « comment organiser des élections alors qu’il y a deux régions qui sont sans collectivités territoriales, alors que les réfugiés sont toujours dehors ? ». Par rapport à l’utilisation des moyens, mêmes les plus extrêmes pour empêcher l’accès aux officiels de l’État et des forces étrangères, Boubacar Sadigh reste claire : «  Nous sommes un mouvement politico-militaire, nous ne sommes pas un parti politique ». « Nous allons organiser des marches, des journées ville morte, nous allons utiliser tout, avant d’arriver à la violence et s’il faut utiliser les armes nous allons les utiliser » précise le secrétaire général.

Pour montrer son mécontentement, le MPSA prévoit de bloquer, dans deux semaines, les accès de la ville de Tombouctou à tous les officiels de l’État et des forces internationales, si d’ici là aucune solution pour remédier aux « lacunes » dans la mise en œuvre de l’Accord n’est trouvée.