Pisciculture : La Ferme Boubacar Diallo relève le défi

Dans sa ferme piscicole de Tanima, près de Baguineda, Boubacar Diallo est intarissable sur sa passion pour ses poissons. l’homme est entouré d’une équipe dynamique à  qui il a refilé le virus de cette activité qui se veut avant tout un engagement pour la sécurité alimentaire au Mali. Il forme des jeunes gens, destinés à  devenir dans un futur proche des entrepreneurs dans ce secteur encore marginal. [b Journaldumali.com : La pisciculture à  grande échelle n’est pas une activité commune, hormis dans les zones de barrages. Comment y êtes-vous arrivé? Boubacar Diallo : Dans un passé pas très lointain, J’étais un opérateur économique spécialisé dans l’import-export. Je murissais cependant, et cela depuis plusieurs années, l’ambition de diversifier mes activités. Je me suis donc intéressé à  tout ce qui pouvait être porteur. J’ai ainsi remarqué que la pêche traditionnelle avait atteint ses limites et n’arrivait plus à  répondre à  une demande de poissons de plus en plus croissante. Les prix sur le marché devenaient de plus en plus élevés parce que l’offre ne couvrait pas du tout la demande, rendant cette denrée inaccessible pour le malien moyen. La pisciculture m’a donc semblé une alternative viable. Et je me suis pris de passion pour l’élevage de poisson et J’ai créé la Ferme Piscicole Boubacar Diallo. Présentez-nous votre exploitation Il s’agit d’une exploitation qui a fait l’objet de gros investissements depuis 2010. La Ferme Piscicole Boubacar Diallo est donc une entreprise agricole moderne, disposant de tous les équipements permettant de couvrir les différentes étapes de la croissance du poisson. Il s’agit entre autres, d’une écloseries moderne avec deux chaines de production (une pour les Tilapias et l’autre pour les silures) avec une capacité annuelle de production de 40 000 000 d’alevins. Nous disposons également d’une cinquantaine de bassins en béton armé et de 7 étangs 40m/20m. Nous avons installé 20 Cages flottantes pour l’élevage intensif de poissons. Et chaque cage peut produire au moins 5 tonnes de poissons marchands en un cycle de 6 mois, d’o๠l’intérêt de vulgariser cette expérience. La production attendue de ces infrastructures et équipements est de 500 tonnes de poissons marchands. A cela s’ajoutent, pour finir, une unité de fabrique d’aliments poissons et un Centre de Formation pratique de courte durée en pisciculture avec option internat. Il s’agit d’un investissement important. Ce qui ne va sans doute pas sans difficultés Comme toute entreprise, bien entendu. Mais nous avançons par étape. C’’est une activité nouvelle et nous n’ambitionnons pas, du moins à  court terme, de faire grossir à  notre seul niveau les 40 000 000 millions d’alevins que la Ferme est capable de produire. Encore faut-il pouvoir écouler sur le marché le surplus. Et C’’est à  ce niveau que nous avons besoin du soutien étatique. Car, après tout, notre action vient en soutien à  la leur. l’inexistence à  suffisance sur le marché, de main d’œuvre qualifiée dans le domaine de la pisciculture est un handicap majeur. Ma Ferme fait très souvent appel à  des spécialistes de la sous région et même d’Europe. Quelles sont les perspectives pour la Ferme et pour votre secteur d’activité ? En ce qui me concerne, mon objectif est de contribuer davantage à  l’autosuffisance alimentaire, à  la lutte contre la pauvreté par la création d’emplois. Il est souhaitable que chaque malien soit capable de s’offrir du poisson de qualité à  peu de frais. Cependant, en tant que président de la Fédération des Aquaculteurs du Mali, ma crainte est que la pisciculture longtemps marginalisée ne se retrouve avec une portion congrue. La politique d’empoissonnement des mares, fleuves et autres cours d’eau initiée par le gouvernement du Mali doit se poursuivre et s’amplifier pour accroitre l’offre globale de poissons et tirer vers le bas les prix.

Littérature : « Pour que dorme Anselme »

Le 15 avril 2013, le jeune collégien de 12 ans, Anselme Sindaré, a été abattu par balles par un gendarme à  Dapaong, au nord du Togo, au cours d’une manifestation d’enseignants qui réclamaient une augmentation de salaire. Le 18 avril, c’est-à -dire 3 jours plus tard, le Premier ministre togolais Arthème Ahoomey-Zunu, répondant aux questions de Christophe Boisbouvier dans « Afrique matin », avait promis que toute la lumière sera faite sur cet assassinat odieux. En réalité, au Togo, la mort d’un enfant de la plèbe, du Togo d’en bas, n’a aucune valeur aux yeux du pouvoir. C’’est juste un fait divers qui ne mérite pas une ligne dans la rubrique des chiens écrasés. Anselme Sindaré est mort, il y a 3 ans, sous les balles d’un gendarme qui n’a jusqu’ici pas été inquiété. Il est mort, mais son âme ne peut pas reposer. Pour qu’il dorme enfin en paix, David Kpelly a pris la plume pour dénoncer les actuels maitres du Togo qui semblent avoir bonne conscience, pour les tirer de leur quiétude devant tous les crimes restés impunis : des centaines de Togolais tués par balles en 2005, Tavio Amorin assassiné il y a 20 ans, Atsoutsè Agbobli tué il y a cinq ans, Etienne Yakannou incarcéré dans l’affaire des incendies et mort… Recueil de lettres ouvertes Pour que dorme Anselme est un recueil de lettres ouvertes publiées chaque mois sur Internet, adressées au Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu, pour lui rappeler sa promesse de mener l’enquête sur la mort du petit Anselme. Douze lettres en guise d’uppercuts assenés au premier ministre. Tout a commencé par une lettre publiée sur Internet par un étudiant togolais vivant en Guinée. Il y apostrophe les internautes togolais, en particulier David Kpelly, dont il ne comprenait pas le silence devant l’agitation de la vie sociopolitique togolaise. Il confiait sa déception de voir David Kpelly ne s’intéresser qu’à  la situation malienne. Gêné, il l’était Kpelly. Lui qui ne se considérait que comme « un citoyen révolté, chassé de son pays par le chômage, et vivant dans des conditions difficiles au Mali. », et qui n’écrivait que pour se « soulager », « crier » ses « frustrations » et ses « attentes ». « J’ai, avant tout, envie de parler pour moi. », tonne t-il dans la préface. C’’est ainsi qu’il a décidé d’écrire des lettres au premier ministre afin de lui rappeler sa promesse. Kpelly sait que devant la mort non élucidée de tous les martyrs togolais, celle du jeune Anselme n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. Mais pour sa mère, cet enfant est tout. « Il compte pour sa mère plus que vous ne comptez pour la vôtre. Ces femmes, ces ménagères livrées à  leur dure réalité quotidienne ne placent leurs espoirs que dans leurs enfants. Elles voient en eux la réalisation de tous les rêves qu’elles n’ont pas pu réaliser elles-mêmes. Ce n’est donc pas un enfant que vous avez tué, C’’est le rêve d’une femme, l’avenir d’une famille, que vous avez fracassé. Ce petit Anselme était tout pour sa mère. Elle y voyait tout son avenir, comment devenu grand, cet enfant fera vivre le paradis à  la vieille femme qu’elle sera devenue. », écrit-il. Lamento d’un citoyen l’auteur, dans ce livre qu’il considère comme « le lamento d’un simple citoyen qui crie avec une famille éplorée, réclamant justice pour un frère innocent, un énième frère innocent, tué trop gratuitement, trop atrocement, sur la Terre de ses aà¯eux, la Terre de nos aà¯eux. » réussit l’exploit d’écrire joliment. Son style est imagé, sobre et simple, certainement pour rendre le texte accessible au public qui en sera sensiblement touché. Une écriture à  la Sami Tchak. Un humour dans l’art duquel il est près de passer maà®tre. Le tout mâtiné de proverbes dont l’utilisation pour nous autres Africains atteste du savoir-parler et de la sagesse du locuteur. Le régime togolais en prend pour son grade. Kpelly l’accuse d’empêcher les Togolais de vivre dans « la joie, cette joie de vivre qu’on a quand on est chez soi, mais ne la trouvent pas. », d’acheter lors des élections « des vois, de corrompre les délégués des opposants, de payer des délinquants pour perturber les rencontres des opposants, de distribuer des gadgets aux électeurs à  la veille des élections… pour qu’on vote pour vous. » Ce régime qui, malgré les efforts faits sur le plan des infrastructures, continue d’être boudé par le peuple qui a souffert et continue de souffrir. Il est scandalisé par les naufrages à  Lampedusa en 2015 et pousse le cynisme jusqu’à  comparer le Togo à  cette à®le car, pour lui, « Le drame de ces hommes sans espoir, ayant vécu dans la misère, les larmes, les humiliations… et qui sont morts dans la plus grande atrocité, les yeux rivés sur une pâle lueur d’espoir, est aussi celui de la majorité du peuple que vous dirigez, le peuple togolais » l’affaire Anselme Sindaré est pour Kpelly une TRAGEDIE. Une tragédie parce qu’il s’agit d’un enfant exécuté en plein jour dont l’assassin court toujours. Une tragédie pour une mère, une famille, un village, une région et tout un peuple qui réclame justice. Pour que dorme Anselme, Lettres ouvertes à  SEM Arthème Ahoomey-Zunu, Premier ministre togolais, sur la mort d’Anselme Sinandaré, David Kpelly, Editions Awoudy, 2015

Conseil des Ministres du 19 juin 2014

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a : – adopté des projets de textes ; – entendu des communications et – procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES Sur présentation du ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les institutions, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi autorisant le Gouvernement à  prendre certaines mesures par ordonnances Par le présent projet de loi, le Gouvernement, conformément à  l’article 74 de la Constitution, demande à  l’Assemblée nationale l’autorisation de prendre par ordonnances des mesures qui sont normalement du domaine de la loi dans la période comprise entre la date de la clôture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale et l’ouverture de la session ordinaire d’octobre 2014. Cette autorisation permettra au Gouvernement d’adopter les mesures nécessaires dans le cadre de l’exécution de son programme. Sur présentation du ministre de l’Artisanat et du Tourisme, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet de loi portant création de la Direction nationale du Tourisme et de l’Hôtellerie. 2°) Un projet de loi portant création de l’Agence de Promotion du Tourisme au Mali (APTM). Le secteur du tourisme constitue l’un des piliers du développement durable de notre pays qui occupe une place importante dans l’économie nationale. Dans le cadre de la promotion de ce secteur en pleine croissance depuis quelques années, le Gouvernement a fourni d’importants efforts pour faire de notre pays une attraction touristique sûre à  travers la sauvegarde des sites, la réalisation d’infrastructures, la mise en place de structures d’encadrement, de gestion et de promotion du tourisme. Les activités touristiques au Mali sont encadrées par le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme à  travers l’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie (OMATHO). l’OMATHO a été créé 1995 en remplacement du Commissariat au Tourisme. Il a pour mission d’élaborer les éléments de la politique du Gouvernement en matière de tourisme et d’hôtellerie et d’en assurer la mise en œuvre, de promouvoir au plan national et international les ressources touristiques de notre pays. l’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie joue ainsi à  la fois le rôle d’une direction nationale et d’une structure de promotion du tourisme, une situation unique dans la sous-région. Cependant, après plus d’une décennie d’existence, et face aux difficultés rencontrées pour mener à  bien les missions qui lui sont assignées, un audit institutionnel réalisé en 2012 a recommandé sa mutation institutionnelle et sa restructuration. Par ailleurs, la prise en compte des exigences d’un développement communautaire intégré autour de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) impose une refonte structurelle de l’organe de mise en œuvre de la politique du tourisme au Mali. De même, le Document de Politique portant Stratégie de Développement du Tourisme adopté par le Conseil des Ministres en 2009 a recommandé une révision du dispositif organisationnel de l’OMATHO. A cet effet, il est envisagé la réorientation de la mission de la structure vers la conception et le contrôle de la réglementation confiée à  une direction nationale et la mission de promotion touristique et du développement de l’offre confiée à  un Etablissement public à  Caractère administratif. Ainsi, il est proposé la création : – d’une Direction nationale du Tourisme et de l’Hôtellerie ayant pour mission d’élaborer les éléments de la politique nationale dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie et de veiller à  en assurer la mise en œuvre, – d’une Agence de Promotion du Tourisme ayant pour mission de promouvoir la destination Mali dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES : Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS : – Secrétaire général : Général de Brigade Mamadou Lamine BALLO. AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE l’INTEGRATION AFRICAINE ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE : – Chargé de mission : Madame Maà¯mouna El OUMRANY – CAMARA, Communicatrice – Inspecteur à  l’Inspection des Services diplomatiques et consulaires : Monsieur Sidiki Lamine SOW, Conseiller des Affaires étrangères. – Ambassadeur du Mali à  Alger : Général de Brigade Naà¯ny TOURE. AU TITRE DU MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL – Conseillers techniques : Monsieur Amadou SAMAKE, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural, Monsieur Paul COULIBALY, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural. AU TITRE DU MINISTERE DE LA PLANIFICATION, DE l’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE LA POPULATION : – Directeur national de la Planification du Développement : Monsieur Mahamadou Zibo MAIGA, Planificateur. AU TITRE DU MINISTERE DES DOMAINES DE l’ETAT, DES AFFAIRES FONCIERES ET DU PATRIMOINE : – Inspecteurs à  l’Inspection des Domaines et des Affaires foncières : Monsieur N’Golo COULIBALY, Inspecteur des Finances, Monsieur Youssouf COULIBALY, Magistrat. AU TITRE DU MINISTERE DU TRAVAIL, DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS : – Directeur national de la Fonction publique et du Personnel : Monsieur Amadou FABE, Administrateur civil. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENERGIE : – Conseiller technique : Madame THERA Aminata FOFANA, Attaché de recherche – Chargés de mission : Madame CISSE Inna NIANG, Gestionnaire, Monsieur Souleymane CAMARA, Juriste. AU TITRE DU MINISTERE DE LA JEUNESSE ET DE LA CONSTRUCTION CITOYENNE : – Chef de Cabinet : Monsieur Sidiki KONE, Economiste. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ARTISANAT ET DU TOURISME : – Inspecteur à  l’Inspection de l’Artisanat et du Tourisme : Monsieur Boubacar NAFOGOU, Administrateur du Tourisme. AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES RELIGIEUSES ET DU CULTE : – Conseiller technique : Monsieur Habib KANE, Professeur titulaire de l’Enseignement secondaire AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE l’HOMME : Le Conseil des Ministres a entendu une communication relative à  l’évasion de détenus à  la Maison centrale d’Arrêt de Bamako. Le lundi 16 juin 2014, profitant des travaux de plomberie au sein des cellules de la Maison centrale d’Arrêt, le détenu Mohamed Ali AG WADOUSSENE dit Abou poursuivi pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otages et séquestration, a tiré sur le surveillant de prison l’Adjudant Kola SOFARA. Lors des événements, 23 détenus se sont évadés de la Maison d’Arrêt. Huit d’entre eux ont été retrouvés. Le Gouvernement déplore la mort de l’Adjudant Kola SOFARA et d’un détenu. Les blessés ont été admis dans les centres hospitaliers. Une enquête est ouverte pour situer les responsabilités. La recherche des personnes évadées se poursuit activement. AU TITRE DU MINISTERE DE l’EDUCATION NATIONALE Le Conseil des Ministres a entendu une communication du ministre de l’Education nationale relative au déroulement des examens du Diplôme d’Etudes Fondamentales (D.E.F) et du baccalauréat, session de juin 2014. Les épreuves du D.E.F, session de juin 2014 se sont déroulées du mercredi 4 au vendredi 6 juin 2014 sur toute l’étendue du territoire national, sauf dans la région de Kidal. Au premier jour des examens, suite au constat de fuite de sujets, les responsables du Ministère de l’Education nationale ont pris des dispositions au nombre desquelles le remplacement systématique des sujets pour les épreuves restantes. Ces mesures ont permis de circonscrire les effets de la fuite et d’éviter la remise en cause de la sincérité des examens. Des enquêtes ont été déclenchées pour situer les responsabilités et prendre les sanctions appropriées. Les épreuves du baccalauréat se sont déroulées du mardi 10 au vendredi 13 juin 2014 sur toute l’étendue du territoire national, sauf dans la région de Kidal. Suite à  des rumeurs de fuite, il a été décidé de changer les sujets dans les centres d’examens. Le premier jour, les épreuves ont commencé dans certains centres en retard. Mais elles ont démarré les jours suivants à  l’heure indiquée. Au regard des dispositions prises et des renseignements recueillis à  ce jour, les conclusions sont les suivantes : – il n’y a pas eu de fuite au bac, mais il faut reconnaà®tre que certaines pratiques frauduleuses ont eu lieu dans certains centres ; – la sincérité des examens n’est pas remise en cause par cette situation dont les effets ont pu être circonscrits. BAMAKO, LE 19 JUIN 2014 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

IBK aux médias : « Nous avons intérêt à avoir une presse de qualité »

Ils étaient nombreux, les directeurs de publication, les journalistes, les chargés de communication des départements ministériels, les communicateurs à  faire le déplacement de la salle de banquet de la présidence pour la présentation des vœux au président de la République. Plus de moyens à  la presse C’est d’abord, le président du Comité National de l’Egal Accès aux Médias d’Etat(CNEAME), Abdoulaye Sidibé qui a pris la parole en passant en revue les activités du comité, dominées par les scrutins présidentiels et législatifs. La première préoccupation de cet organe c’est le manque de moyens. Il a également plaidé la cause de l’ORTM et de l’AMAP qui manquent de moyens. Pour Abdoulaye Sidibé, si rien ne se fait, ces organes d’Etat risquent de ne plus fonctionner. Autre chose, c’est le passage de l’analogique vers le numérique. Autrefois considéré comme pays pilote de la transition vers le numérique, les événements qu’a connu le Mali ont tout bousculé. Le coût de l’opération se chiffre à  des dizaines de milliards de francs CFA alors que la date butoir de la diffusion analogique c’est le 17 juin 2015 à  1h. Par ailleurs, le président par intérim du Conseil supérieur de la communication (CSC) M. Doumbia a exprimé sa satisfaction concernant l’adoption en conseil des ministres du 13 décembre dernier, du projet d’ordonnance portant création de la Haute Autorité de la Communication. Le Mali est le seul pays de l’Afrique o๠il existe encore deux organes de régulation. « Le mali ne doit pas rester à  la traà®ne en matière de régulation » a-t-il indiqué. Le président par intérim a insisté sur l’aide de l’Etat à  la presse. Pour lui, il faut un financement adapté au paysage médiatique car le manque de moyen agit sur le rendement de la presse. « Dire le Mali tel qu’il est » Le président de la Maison de la presse, Makan Koné a, pour sa part souligné les maux dont souffre la presse. Il s’agit entre autres des réformes qui ne sont pas mises en application, l’aide de l’Etat à  la presse qui a subi une réduction de 70% sans préavis, les menaces qui pèsent permanemment sur les journalistes qui sont sans défense et sans protection. Bref, « la presse malienne se porte mal et est mal traitée et rien n’a été fait pour améliorer la liberté de presse » a déclaré M. Koné. « Nous voulons dignement vivre de notre métier » a t-il poursuivi. Dans sa réponse, le président de la République a affirmé qu’il fera « en sorte d’être un peu à  la hauteur et de ne pas décevoir, car C’’est la presse qui peut l’aider à  avancer par des analyses pertinentes, par des thèmes traités. Le Mali a besoin qu’on le dise tel qu’il est » Pour le président, « ce n’est pas dans n’importe quelle main qu’une plume doit tomber et n’importe qui ne peut pas être journaliste, C’’est un travail d’aiguillon. » « Nous avons intérêt à  avoir une presse de qualité. Il faut que les journalistes soient jaloux de leur profession » a précisé Ibrahim Boubacar Keita.

IBK a voté : « Le Mali va mieux »

Le président de la République, accompagné de son épouse, à  voté à  11h35 dans le bureau de vote N°001 du groupe scolaire AB de Sebénikoro en Commune IV du district de Bamako. Il s’est exprimé à  sa sortie des urnes sur les enjeux de cette élection. « Ce jour est un grand jour pour le Mali, qui prouve la santé du Mali » a déclaré Ibrahim Boubacar Kéita. Il est revenu sur la lutte contre la corruption qu’il a fermement engagé et redit son engagement à  ne pas avoir d’état d’âme face à  ceux qui pillent le pays. « Il n’y aura aucune chasse aux sorcières, tout sera transparent, rien ne sera à  l’ombre… Nulle entrave ne sera faite à  la justice. » Il a demandé aux députés d’être vraiment des « Honorables », irréprochables. « Le terme honorable qui est consacré pour désigner un député ne doit pas être un vain mot, un député doit être honorable dans son comportement, dans son dire, dans son être. Je souhaite y ait des hommes et des femmes soucieux non pas d’eux-mêmes, des avantages parlementaires, mais soucieux du Mali et de faire avancer le pays » a déclaré le président. « Ce second tour va consacrer le retour sur un socle de grande légitimité de ce pays. à‡a me donnera plus de force, plus de puissance pour diriger le pays car le Mali en a besoin » a t-il poursuivi. Il s’est enfin réjouit de la participation qui semble en légère hausse par rapport au premier tour. Il a appelé les Maliens à  sortir voter pour confirmer « que le pays va mieux ».

40 ans de la BOAD : un colloque consacré aux enjeux des banques sous-régionales

La grande manifestation marquant cet anniversaire démarre ce mercredi à  Lomé par un colloque de haut niveau placé sous le thème: « Les banques sous-régionales de développement : nouveaux enjeux, nouveaux des défis ». Au cours de ses quatre (4) décennies d’existence, la BOAD a financé les économies des pays de l’UEMOA à  hauteur de 2.723,6 milliards de F.CFA dont 36 % de ce financement destiné au secteur public non marchand, 42 % au secteur public marchand et 22 % au secteur privé. En prélude à  cette commémoration, l’institution sous-régionale avait organisé une conférence à  Bamako sur le thème « 1973-2013, 40 ans d’interventions de la BOAD, bilan et perspectives », en présence de plusieurs membres du gouvernement du Mali, des responsables d’entreprises publiques et privées, des diplomates. En marge de cette conférence, la BOAD avait a accordé un prêt d’un montant de 13 milliards de FCFA pour la construction d’une route à  Ségou, la 4è région administrative du Mali. Créée par Accord le 14 novembre 1973, la BOAD est l’institution commune de financement du développement des Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Elle a la charge de promouvoir le développement équilibré des Etats membres et de réaliser l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest en finançant des projets prioritaires de développement. A l’origine, elle finançait exclusivement des projets émanant du secteur public, mais depuis 30 ans, un appui est également accordé aux entreprises privées. Depuis hier mardi 12 novembre, le président Ibrahim Boubacar Kéita est à  Lomé pour participer à  cette commémoration.

Boubacar Baba Diarra aux commandes de la Femafoot

Président du Djoliba AC, Baba Diarra a été à  la tête de l’Association sportive de Selingué de 1987 à  1991 avant d’intégrer le comité directeur de l’USFAS de 1992 à  1995. Pendant trois ans il a été vice-président du Centre Salif Kéita, centre qui a vu émergé des joueurs comme Seydou Kéita, Mahamadou Diarra. De 1997 à  2002, Boubacar Diarra a dirigé la Commission centrale des jeunes à  la fédération. Manager des Aigles lors de la CAN 2002, il a été 2è et 1er vice-président de la Fémafoot entre 2002 et 2009 et commissaire CAF de 2007 à  2009. Remporter la CAN Le Général Baba Diarra souhaite «remporter la CAN » avant la fin de son mandat, car, affirme-t-il, «il est inacceptable que le Mali, pays de football ne puisse pas gagner une coupe d’Afrique des nations ». Dès son élection, le nouveau président de la fédération précise qu’il devra s’atteler «dans les prochaines heures à  former un bureau consensuel avec toutes les bonnes volontés » qui souhaitent contribuer au développement du football malien. Il a également souligné la nécessité de revoir les textes qui régissent le football au Mali, afin de les adapter aux nouvelles exigences. Pour le Gal Diarra, « il faut que le terrain du sport soit un lieu de convivialité et que les gens puissent se parler ».

IBK veut une « armée à la hauteur de ce qu’est le Mali »

Tout le Mali sera branché ce mercredi soir sur la chaine nationale pour suivre le discours du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Ce dernier, qui a dû rentrer au Mali après avoir écourté sa visite officielle en France, s’exprimera sur les sujets de l’heure. Avec, présente à  l’esprit de tous après les derniers jours mouvementés, la question sécuritaire. IBK, qui a présenté le Mali comme de retour dans le concert des Nations, c’était la semaine dernière à  la tribune de l’ONU, doit faire face à  de sérieux incidents qui pourraient remettre en cause le processus de normalisation enclenché depuis les élections dernières. Attentat-suicide meurtrier à  Tombouctou, échanges de tirs à  Kidal et révolte dans l’armée, une situation à  laquelle les autorités entendre mettre rapidement le hola. Le Président de la République en a déjà  donné le ton à  sa descente d’avion en provenance de Paris, il y a à  peine quelques heures. Evoquant les troubles du lundi dernier au camp Soudjata de Kati, provoqués par des militaires mécontents de ne pas avoir reçu d’avancement en grade, le chef de l’Etat a déclaré qu' »il est temps que certains comprennent qu’on ne leur donne pas les armes pour qu’il s’en servent pour leurs intérêts personnels, mais pour servir la République ». On se souvient que lors de sa campagne pour la présidntielle, le candidat Kéita promettait une réforme profonde de l’armée, qui sera mise dans les conditions idoines pour remplir sa mission. « En retour, je veux une armée disciplinée, une armée à  la hauteur de ce qu’est le Mali, une armée à  la hauteur de l’estime fabuleuse que le monde entier porte au Mali aujourd’hui » a déclaré le Président de la République. Qui a tenu à  rappeler chacun à  ses responsabilités: « ce sera la responsabilité des chefs militaires de faire respecter la discipline au sein des forces armées ».

Message à la Nation du Président Ibrahim Boubacar Kéita à l’occasion du 22 septembre 2013

Chers compatriotes, Hôtes du Mali, l’an dernier, à  la même heure, sur cette même antenne, le Président de la République par intérim, l’impassible passeur, le Professeur Dioncounda Traoré, déclarait avec assurance que C’’est le nouveau président élu qui livrera aux Maliens le message du 22 septembre 2013. Le pari est gagné. Le Mali est debout et en ordre de marche. Par la grâce de Dieu. Par la solidarité du monde entier. Par la volonté du peuple malien. Et le destin a fait de moi ce président élu, qui a l’honneur et le privilège de s’adresser à  la nation, en cette veille symbolique. En ce 19 septembre, notre capitale, Bamako, a été l’un des centres de l’Afrique, et l’objet de l’attention renouvelée de nos voisins, de l’Afrique et de la communauté internationale. De nouveau, nous remercions l’Afrique et le monde. Ils nous ont tendu la main quand la crise multidimensionnelle, éclatée à  partir de janvier 2012, a ébranlé les fondements de notre nation. Le 22 septembre nous renvoie à  l’Histoire ; celle d’une poignée d’hommes et de femmes, autour de Modibo Keita, qui avaient compris que le temps était venu de nous affranchir des tutelles pesantes, que le temps était venu de réaffirmer la dignité de l’Afrique et du monde noir. Nous redisons, à  cette occasion, notre attachement indéfectible à  la fierté du Mali, à  l’honneur du Mali, au bonheur des maliens. Un Mali qui ne baissera plus la tête. Un Mali de diversités et de convivialité préservées. Un Mali prêt à  se dissoudre dans l’Afrique, si tel l’exigeait l’unité. Un Mali partenaire exigeant et respecté du monde. Un Mali partie prenante de toutes les solidarités pour que cette planète soit celle de l’épanouissement de l’Homme sans distinction de couleur, de race, de religion, de sexe, d’âge ou de nationalité. Mes chers compatriotes, Cet anniversaire doit être placé sous le signe de la méditation et de la communion. Nous ne pouvons plus faire semblant : des soldats d’autres nationalités sont morts sur le sol malien, pour la défense de notre patrie, pour la dignité de nos femmes et pour l’épanouissement de nos enfants. De ces martyrs arrachés à  notre affection et de tous les soldats héroà¯ques qui ont gagné la guerre du Mali, nous devons nous souvenir, constamment nous souvenir. Leur sacrifice n’aura pas été vain. Il commande au premier magistrat que je suis de tirer les leçons de la douloureuse crise malienne, qui a livré notre pays à  la risée du monde quand nous passions, aux yeux de beaucoup, pour la vitrine de la démocratie et de la bonne gouvernance. Je me sais bénéficiaire d’une confiance populaire dont l’ampleur vaut avertissement dans cette nation de grands hommes méritants, et de grandes femmes de mérite. Comme dans la Rome antique, je voudrais constamment me souvenir que je ne suis qu’un homme. Un modeste homme, choisi par d’autres pour les servir. Nous parlons dès lors de mission historique. Cette mission, je le redis en cette occasion solennelle, consiste à  hisser le Mali à  hauteur de ses ambitions contrariées d’abord, et de le faire entrer ensuite dans le cercle vertueux de la prospérité et de la stabilité. C’’est un combat difficile, qui sera de longue haleine, mais le message de notre peuple a été très clairement compris. Nous le ferons de manière méthodique, nous le ferons de manière tangible, nous le ferons de manière mesurable, nous le ferons sans concession au gaspillage de ressources et à  la délinquance financière. Le service public doit être efficient. Les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires devront impérativement modifier leur comportement. Les effectifs pléthoriques et désœuvrés en train de siroter le thé dans un bureau transformé en marché, C’’est fini ! Chaque responsable, au niveau o๠il se trouvera, sera comptable de l’efficience de ses subordonnés. Les véhicules de l’Etat servant à  transporter des intrants dans des vergers personnels, terminé ! Ils ne devront plus servir que les seuls besoins de leur objet. Quant à  l’Ecole, elle restera à  l’école. Elle ne sera plus tolérée dans la rue. Nous mettrons fin aux achats de diplômes, de même qu’au commerce des épreuves d’examen. Il sera mis un coup d’arrêt à  la magouille foncière et à  la spoliation des pauvres ou des vrais titulaires. Tout sera fait pour doter le pays d’un système cadastral fiable et ce, dans des délais raisonnables. Il en sera fini des procès monnayés dans les bureaux de juges oublieux de l’éthique. Nous stopperons le délitement de l’appareil judiciaire, seul contre-pouvoir sûr dans les démocraties représentatives. Nous attacherons une importance sans prix à  la surveillance du système d’intégrité publique. l’argent de l’Etat restera dans les caisses de l’Etat, ou sera investi à  bon escient au service de l’intérêt général. Chers compatriotes, Je sais que la guerre contre la corruption ne sera pas gagnée tout de suite. Mais si nous ne la gagnions pas, nous aurons manqué de prendre en compte une des leçons majeures des crises de régime, d’Etat et de société que nous venons de traverser. Alors nous la gagnerons cette guerre. Et nous la gagnerons ensemble : les agents des services publics eux-mêmes ; les organisations de vigie citoyenne, les institutions publiques dont le gouvernement et le parlement, et moi-même, en application du contrat d’honneur qui me lie au peuple malien. s’il faut sortir la main de fer du gant de velours pour le salut, le respect et l’intérêt du peuple malien, je le sortirai sans hésiter. Mais je sais que la corruption se gagne d’abord par des réformes systémiques. Seule la création de richesses permet d’améliorer les conditions du service public et du citoyen en général, qui a droit à  une vie décente et digne. Nous veillerons ensemble à  la protection des richesses existantes mais aussi à  la création de richesses additionnelles à  travers une politique d’investissement incitative pour nos partenaires, audacieuse et volontariste pour nos compatriotes, en particulier nos jeunes compatriotes porteurs de projets et désireux de voler de leurs propres ailes. Telle est la raison de la création d’un ministère délégué dédié à  la promotion de l’investissement dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly. La planification rigoureuse et la prospective seront notre salut de pays à  forte croissance démographique, o๠la jeunesse réclame une part de plus en plus importante dans des richesses nationales limitées, et ce dans un contexte international qui récuse la médiocrité. Prévoir et gérer, planifier et bâtir sur les certitudes, parfois sur les hypothèses basses, en un mot anticiper est incontournable à  notre, projet, celui de la présence du Mali au monde, une présence de qualité, une présence à  la hauteur de notre Histoire. Le Ministère en charge de la Réconciliation nationale et du Développement des Régions Nord traduit notre conviction profonde que l’entente est possible en notre sein, que notre capital social reste solide même si nous le sollicitons parfois trop. Il s’agit, dans notre optique, d’accélérer le développement des zones écologiques qui peuvent être des zones grises et porter, comme nous l’avons déjà  subi, la menace contre l’ensemble national, voire au-delà . Mais nous savons qu’il n’y a pas de point fixe o๠finit le Sud et commence le Nord. Nous savons aussi qu’il y a le Nord Est et le Nord-Ouest. Nous savons surtout que pour réhabiliter l’économie du Nord, il est indispensable de recréer les continuum rompus qui faisaient de Gossi et de Douentza la même entité. Le temps impose des priorités mais aucune zone et aucun système de production ne sera oublié à  terme. Car il s’agit après tout de créer de meilleures conditions pour l’intégration nationale mais aussi de favoriser l’inclusion nationale. l’une des raisons de la baraka de notre pays réside dans sa capacité à  accepter l’Autre sur la base de ses qualités. Ce doit être le socle de notre action individuelle et collective, car ceux que l’on qualifie de bourreaux peuvent ne pas avoir que des verrues, et les victimes n’ont pas toujours que des grains de beauté. Pour ma part, je n’ai pas d’autre choix, dans la mission qui m’est confiée, que de sacrifier ma personne à  la cause du Mali, sans aucune place à  la ranC’œur ou à  la revanche. Vive le Mali éternel ! Vive le Mali debout ! vive le Mali en action pour l’Afrique ! Vive notre vivre-ensemble dans ce beau pays que Dieu nous a donné en partage !

Tapis rouge pour IBK

Demain mercredi, le tout nouveau président malien Ibrahim Boubacar Kéà¯ta prendra officiellement fonction après sa prestation de serment. l’homme entame son magistère avec un préjugé favorable, celui d’être le président le plus légitime de l’histoire du Mali au regard du taux de participation et le score record du scrutin qui l’a porté à  la tête de l’Etat. Cette belle embellie cache pourtant mal les défis qui jonchent la route de la colline Koulouba qu’il va arpenter désormais pendant cinq ans. Le porte-étendard du Rassemblement pour le Mali (RPM) hérite d’un Mali presque à  terre qui a besoin d’une thérapie de choc pour se relever. Un homme d’autorité C’’est d’ailleurs conscient de cette situation pour le moins chaotique que les Maliens lui ont préféré aux autres candidats à  la présidentielle passée, confiants qu’ils sont, en sa capacité de leur mener à  la ‘’terre promise ». Plus que jamais la confiance de Maliens se mesure à  l’aune de leurs attentes. Du pain sur la planche du Kankéletigui qui doit se faire rude pour former un gouvernement compétent. Mais que l’on ne se fasse point d’illusion. Le nouveau président a beau avoir la volonté de restaurer l’honneur des Maliens et assurer leur bonheur, il n’y parviendra que lorsque ceux-ci le voudront et l’y aideront. Comme dirait le dicton de chez nous : « on se peut pas raser la tête d’une personne en son absence ». l’onction populaire qui s’est exprimée en faveur de IBK dans les urnes doit l’être davantage au quotidien pour soutenir le président et son équipe à  répondre à  leurs aspirations profondes. Mettre fin aux vieilles pratiques Dix ans de pratiques malsaines sur fond de laisser-aller et d’une permissivité incroyable, avaient fini de pervertir un bonne partie des Maliens. Comment inverser cette fâcheuse tendance ? Il leur faudra accepter de faire une cure ‘’comportementale », une condition indispensable pour accompagner le président. Les fonctionnaires doivent arrêter de voir en la fonction publique une sinécure et un haut lieu de business, de népotisme, de favoritisme et de corruption. Les acteurs de l’école doivent accepter de ramener l’école à  l’école et la sortir des contingences politiques pour lui donner ses lettres de noblesse. Les hommes politiques doivent accepter de mettre l’intérêt du pays devant les leurs, personnels et égoà¯stes. Ils doivent cesser de voir en l’Etat une vache laitière pour eux et leurs entourages. Et porter en bandoulière une certaine éthique qui n’est du reste pas antinomique à  la politique comme pourraient le penser certains. Les juges doivent accepter de sortir de la logique d’une justice à  deux vitesses qui lèsent les pauvres au profit de ceux qui distribuent à  la pelle les espèces sonnantes et trébuchantes. Les acteurs de la santé doivent rendre service en ne perdant pas de vue le serment prêté en obtenant le diplôme. Le changement réside d’abord en un changement de comportement. C’’est à  ce prix que les Maliens pourront aider le tout nouveau président à  traduire en actes concrets ses promesses de campagne.

Déclaration d’IBK suite à la proclamation des résultats définitifs

Mes Chers Compatriotes, Hier, mardi 20 août, la Cour Constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle du 11 août 2013. A travers un vote clair et net, les maliens ont choisi de me porter à  la Présidence de la République. Avec émotion, avec humilité, je mesure l’immense honneur qui m’est fait. Je voudrais rendre un vibrant hommage au Peuple du Mali qui, une nouvelle fois, a été au rendez-vous de l’Histoire. De manière éclatante, il a démontré sa grande maturité démocratique, en votant dans la paix et la sérénité. J’exprime ma profonde gratitude à  toutes celles et à  tous ceux, très nombreux, sur tout le territoire, comme à  l’extérieur, qui par leurs suffrages, ont rendu cette victoire possible. Je tiens à  remercier tous ces militants ou sympathisants du Rassemblement Pour le Mali (RPM) et des partis alliés, connus comme anonymes, ma famille, mes proches et moins proches. Tous ceux qui m’ont porté pendant toutes ces années, dans les moments heureux, comme dans les moments de peine. Merci ! Cette victoire je vous la dois, cette victoire est à  vous ! A tous ceux qui n’ont pas voté pour moi, je veux leur dire que je respecte leur choix et leurs convictions. A mon jeune frère Soumaila Cissé, J’adresse un salut républicain et fraternel. Je serai le président de tous les Maliens. Je voudrais aussi remercier l’ensemble de la communauté internationale, qui dans un moment très difficile pour notre pays, nous a apporté un soutien décisif. Elle a en outre permis le bon déroulement du processus électoral, garantissant la transparence et la crédibilité du scrutin. Chers Compatriotes, l’ampleur de cette victoire, aux allures de plébiscite, exprime l’énorme espoir et les grandes attentes de nos concitoyens. J’en prends toute la mesure. Devant vous tous, je m’engage à  servir mon pays, le Mali, avec le dévouement et l’exemplarité que requiert cette haute fonction. Mon premier devoir, dès le 4 septembre 2013, sera d’œuvrer au rassemblement de toutes les Maliennes et de tous les Maliens. Autour des idéaux de paix et de tolérance, nous construirons une démocratie vivante, apaisée et respectueuse, o๠chaque citoyen, quel qu’il soit, trouvera sa place. Je serai le Président de la réconciliation nationale. Cette réconciliation est nécessaire, pour faire face aux exigences légitimes de notre peuple :reconstruction d’un Etat de droit, redressement de l’armée et de l’école, lutte contre la corruption, développement économique et social. Je serai le Président de la refondation nationale. Chers Compatriotes, C’’est une nouvelle ère qui s’ouvre. Pleine de promesses et de défis. C’’est l’ère d’un Mali nouveau, qui retrouvera toute sa place dans le concert des Nations. Un Mali souverain et respecté, au dehors comme au dedans. Je serai le Président d’un Maliba digne et fier ! Inch’Allah ! Vive la République ! Vive le Mali ! Je vous remercie.

Présidentielle 2ème tour : résultats définitifs

Arrêt N°2013-06/CC-EP du 20 août portant proclamation des résultats définitifs du deuxième tour de l’élection du président de la République. à‰lecteurs inscrits : 6.829.696 Votants : 3.123.127 Bulletins nuls : 88.664 Suffrages valablement exprimés : 3.034.463 Majorité absolue : 1.517.232 Taux de participation : 45,73% Voix obtenues par les candidats et leur pourcentage Ibrahim Boubacar KEITA: 2.355.394 soit 77,62% Soumaà¯la CISSE: 679.069 soit 22, 38% Le mandat du nouveau président élu prendra effet pour compter du 4 septembre 2013 à  00 heure.

Campagne électorale: IBK prend le train pour conquérir l’électorat de Kati

« Je me suis rendu aujourd’hui à  Kati en train afin d’y rencontrer les populations. J’y ai reçu un accueil des plus chaleureux. Je me rendrai aussi à  Kita. » pouvait-on lire sur la page Facebook du candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Keita dit « IBK ». Après avoir sillonné presque toutes les localités du Mali par les airs et le macadam, IBK s’est rendu ce jeudi 25 juillet à  Kati, la ville garnison, située à  environ 15 km de Bamako pour convaincre l’électorat à  voter pour lui. A la descente du train, une foule que la sécurité avait du mal à  gérer dans un premier temps était venue l’accueillir. Il a ensuite pris la direction de la place publique o๠des hangars ont été érigés pour la circonstance pour délivrer son message à  la population. Après Kati, IBK s’est rendu à  Dio, localité située à  une vingtaine de kilomètres de la ville garnison, toujours en train, et y a reçu un accueil des plus chaleureux. S’exprimant en langue bambara, il a demandé les bénédictions de la population afin de remporter l’élection de dimanche et engager son vaste programme pour le bonheur des Maliens. Après Dio, connue pour sa cimenterie industrielle, le candidat du RPM a pris la route de Kita, capitale de l’arachide.

IBK : son dernier combat pour la conquête du pouvoir

Après avoir terminé ses études secondaires et supérieures en France, Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) a été chargé de recherche au célèbre Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et a enseigné les systèmes politiques du Tiers-Monde à  l’Université de Paris Tolbiac. De retour au Mali en 1986, IBK s’est impliqué dans le développement économique et social de son pays en tant que conseiller technique principal de l’Union européenne pour le Fonds européen de développement (FED), puis au sein de l’ONG Terre des hommes France, dont il a été le directeur pour l’Afrique de l’Ouest. La même année, Ibrahim Boubacar Keà¯ta participe clandestinement, au mouvement démocratique malien qui amène la révolution de 1991 mettant fin à  23 ans de dictature. Membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), il sera son président de 1994 à  2000. Ibrahim Boubacar Keà¯ta contribue activement, en tant que directeur adjoint de campagne, à  l’élection d’Alpha Oumar Konaré en avril 1992 sous les couleurs de l’Adema. IBK ou le « Kankeletigui » (« l’homme qui n’a qu’une parole » en bambara) est alors nommé successivement porte-parole et conseiller diplomatique du président Konaré, puis en 1993 Ambassadeur en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Gabon, avec résidence à  Abidjan, ministre des affaires étrangères, et enfin Premier ministre de 1994 à  2000. A la suite de désaccords au sein de son parti, IBK quitte l’Adema en 2000 et fonde le Rassemblement pour la République (RPM) en juin 2001 et sera candidat à  l’élection présidentielle d’avril 2002. Il apporte alors son soutien à  Amadou Toumani Touré, qui est élu au second tour face à  Soumaà¯la Cissé, candidat de l’Adema. Le RPM arrive en tête des élections législatives, et IBK, élu député à  Bamako, se voit porté à  la présidence de l’Assemblée nationale. En 2007, il échoue une seconde fois, contre ATT, réélu dès le premier tour. Ibrahim Boubacar Keà¯ta est Grand Officier de l’Ordre National du Mali et Commandeur de la Légion d’honneur française. Il a été vice président de l’Internationale socialiste, et a également présidé l’Union des parlementaires africains.

RDP: les héritiers d’Almamy Sylla soutiennent IBK

Dans la dynamique du scrutin du 28 juillet, les héritiers de feu Almamy Sylla, fondateur du RDP, premier parti politique de l’ère démocratique au Mali, viennent de tenir leur conférence nationale. Les délégués venus de l’ensemble du pays ont débattu toutes les questions liées à  la vie du parti et procédé à  un remembrement du Secrétariat Exécutif National. La conférence nationale qui s’est tenue sous la présidence du président du parti, Bissy Sangaré a vue la présence de plusieurs partis amis, dont le RPM, le RDS, le RPDM. Ainsi, au cours de congrès, le Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP) a décidé de soutenir le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), M. Ibrahim Boubacar Kéà¯ta, à  l’élection présidentielle de juillet prochain. Renaissance du parti Nostalgique du bon vieux temps, le président du RDP, M. Bissy Sangaré, a rappelé les performances du parti. « Notre parti a participé très activement, bien que dans l’opposition à  la vie démocratique du pays de 1991 à  1997. Les acteurs de cette période emblématique se souviennent sans doute encore de la silhouette du vieux combattant que fut Almamy Sylla et des performances du parti aux premières élections de l’ère démocratique (quatrième place à  l’élection présidentielle, des députés à  l’hémicycle ainsi que de nombreux élus municipaux) », a rappelé Bissy Sangaré. Cependant, regrette le président Bissy, le RDP va payer cash son activisme dans l’opposition dite radicale de l’époque. Toute chose qui le conduira à  pratiquer la politique de la chaise vide lors des joutes des années 1997, 1998 et 1999 pour les municipales. Et d’ajouter que « la retraite politique du vieux leader Almamy Sylla, laissera le parti orphelin navigant à  la recherche de nouveaux repères et sombrer dans l’oubli ». A en croire Bissy, le RDP renaà®t de ses cendres. l’initiative de tenir haut le flambeau est l’œuvre d’un groupe de militants fidèles qui croient en la pensée de ce militant charismatique du siècle dernier qui enseigne que « peu importe le moment, le lieu o๠la mort frapperait, pourvu que la relève soit prête pour tenir le flambeau ». Selon le président, cette volonté a été traduite en acte les 25 et 26 février 2012 à  la cité des enfants o๠les militants ont réussi la résurrection du parti. « En un an, 30 sections ont été implantées et des bastions traditionnels sont en cours de restructuration », s’est réjoui Bissy Sangaré.

Boubacar Bah : « Pour le nord, je suis optimiste ! »

s’il est aussi le Président de l’Association des Maires du Mali. Boubacar Bah, gère la commune V de Bamako. Malgré les défis, on peut encore aujourd’hui déplorer l’état de non développement de certaines communes de Bamako et dans les régions, un manque flagrant d‘infrastructures sociales, éducatives ou de santé de qualité, bases même du développement local. Mais que font nos maires pourrait-on encore se demander ? Comment prennent-ils en compte l’aspect local pour satisfaire le citoyen. Le Maire n’est-il pas le premier interlocuteur du citoyen en détresse ? Journaldumali.com : Comment l’Afrique peut-elle se développer à  partir de ses territoires, thème de ce 6è sommet Africités ? Boubacar Bah : Depuis longtemps au Mali, on a parlé de décentralisation. Chacune de nos 8 régions au Mali a son schéma d’Aménagement directeur, mis en exergue par le Forum sur la décentralisation. Mais ces textes ont rarement été appliqués et cela nous aurait, dans le cas contraire, évité la crise que nous vivons aujourd’hui. On parle d’un nord qui n’est pas développé, mais combien de milliards ont été injectés dans cette partie de notre pays aujourd’hui occupée ? Journaldumali.com : la gestion des territoires, quelle vision en avoir ? Boubacar Bah : Il faut une cohérence dans la gestion des territoires, donc des hommes. Mais on ne gère pas seulement des hommes, mais aussi des ressources. Un exemple, tout le budget de l’éducation, ne pas va pas aux régions, seulement une infime partie. Il n’y a donc pas un transfert efficace de ressources et d’intellectuels pour former les élites dans nos régions. D’o๠l’exode vers la capitale . Pourtant l’ancien président du Cap Vert, Pédro Pires l’a mentionné : «Â O๠sont nos intellectuels, nos universitaires ? » Chaque région du Mali devrait avoir une université et des cadres compétents pour former les étudiants…Le cas de Ségou est encourageant avec la nouvelle université et nous disons aux enseignants : «Â  restez dans les régions pour créer le dynamisme local ». Et dans l’autre sens, il faut à  tout pris drainer les ressources vers les régions. Journaldumali.com : Vous disiez que des milliards avaient été injectés au nord ? Pourquoi un tel état de dénuement dans ces régions ? Boubacar Bah : Avant de vous réponde, je tiens à  préciser que nous sommes aussi à  Africités pour faire connaà®tre la position malienne. Et rétablir certaines vérités. Lorsque Ban Ki Moon parle des risques d’une guerre au nord, il a tort. Tout le monde doit savoir qui sont nos ennemis, qui est le MNLA ? Tous ne sont pas des touaregs. Qui est Ansar Dine ? Pas seulement des Maliens etC’… Nous ne sommes pas des va t-en guerre, mais après avoir négocié, une fois, deux fois, trois fois, la politique doit se doter d’un bras armé comme l’a évoqué le président Dioncounda Traoré. Mais il nous faut reconstruire notre armée de A à  Z. Quant aux ressources du nord, il y a eu plus de 1100 milliards injectés dans le développement du nord, on ne peut dire que le nord a été marginalisé. Mais il y a eu 40 ans de «Â mal-développement ». Malgré tout, il faut signifier certaines avancées au niveau local. Je parle du désenclavement, la route de Ségou à  Niafunké, est en voie de bitumage. Celle de Kidal à  Anéfis a été réalisée. Il faut rétablir la vérité sur ce qui a été fait, et bien entendu, en terme de développement local, beaucoup reste à  faire. Journaldumali.com : Etes-vous optimise sur la sortie de crise malienne ? Boubacar Bah : Je suis résolument optimise. Au Mali nous nous connaissaons tous. Et nous savons qui sont ces Maaliens qui ont pris les armes. Mais Iyad qui a négocié les libérations d’otages pour le Mali, était de l’Adema. Algabass Intallah de Kidal l’était aussi. Tous les signataires du Paxcte National sont hors de cette questions. Donc il y a aussi matière à  négocier dans la mesure du possible. Et pour cela nous avons des gens qui connaissent le nord et ses représentants, je veux parler ‘hommes comme Diagouraga, Ali Nouhoum Diallo ou même Mohamed Ag Erlaf. Ils connaissent la problématique du nord, alors oui, je suis optimiste !

De la poudre d’or aux yeux des Maliens

Cette neuvième exploitation suscite beaucoup d’espoir à  l’échelle locale et nationale. Mais à  y regarder de près, ce n’est que de la poudre aux yeux de nos pauvres populations. Une fois distribués les quels billets décrochés par les populations, la part de l’Etat et la part versée au gros bonnets – le plus souvent en liquide et dans le plus grand secret – les plus gros bénéfices reviennent aux investisseurs sud-africains ( AngloGold Ashanti et RandGold Ressource), propriétaires des mines. Du temps de nos anciens, qu’il pleuve ou qu’il neige, les femmes s’arrangeaient toujours pour offrir au moins un gramme d’or à  leurs filles qui se mariaient. C’’est aujourd’hui impensable, avec un cours du métal variant entre 25 000 et 30 000 FCFA le gramme. « Objectif : se faire de l’argent, quitte à  sacrifier la vie des populations et leur bétail vivant sur les sites miniers » Cette évolution est à  l’image du rapport entre nos Etats pauvres et les multinationales. Ce nouvel ordre mondial est le nouveau visage caché de la relation qui relie le Sud, rendu pauvre par le système, au Nord, qui continue d’user et d’abuser des ressources des anciennes colonies. Dans ce nouvel ordre installé depuis le début des années 90, les multinationales, les grandes entreprises de dimension mondiale, incarnent désormais le visage et les intérêts de leurs Etats respectifs. Ces nouveaux interlocuteurs sans foi ni loi exigent de nos Etats de nouveaux objectifs de développement, non plus globaux, mais centrés sur leurs propres intérêts. Or la seule préoccupation de ces entreprises est la rentabilité. Pour atteindre leurs objectifs, elles n’hésitent pas à  utiliser des moyens de pression. La plupart des guerres sur notre continent sont provoquées et alimentées par des réseaux d’influence créés et entretenus par elles au sein des appareils d’Etats. Les formes peuvent varier mais l’objectif est le même : se faire de l’argent, quitte à  sacrifier la vie des populations et leur bétail vivant sur les sites miniers. Notre pays n’échappe pas à  ce destin tragique. l’or du Mali est l’un des principaux produits d’exportation de notre pays. A ce titre, il constitue certes une richesse dont on peut s’en glorifier, mais aussi un instrument d’asservissement de nos populations entre les mains des investisseurs sud-africains et certains de nos fonctionnaires corrompus. Ce qu’ignorent nos compatriotes, C’’est qu’AngloGold Ashanti et RandGold Ressource sont dirigées par nos cadres nationaux. La politique de tropicalisation des entreprises est une méthode intelligente d’exploitation des forces productives. Car, dit-on, on n’est jamais mieux trahi que par les siens. Diviser pour mieux régner La stratégie est basée sur la vieille méthode des colons : « diviser pour mieux régner ». Elle met les ouvriers noirs et leurs patrons noirs dos-à -dos et se lave les mains de toutes les questions sociales. Ces bardés de diplômes ne sont en fait que des fusibles du système. Ils reçoivent de belles primes pour mieux réprimer leurs frères noirs qui seraient tentés de se révolter. AngloGold Ashanti et RandGold Ressource, qui ont accumulé de solides expériences dans la gestion des ressources humaines en Afrique du Sud, ont réussi à  briser la capacité de résistance de tous les syndicats nationaux. La méthode ne date pas d’hier. Elle remonte à  l’époque de l’apartheid, quand les noirs luttaient pour améliorer les conditions de vie et de travail des ouvriers des townships. Depuis l’arrivée des deux géants sud-africains dans la deuxième moitié des années 90, ils semblent jouer la carte de la complémentarité pour barrer la route à  d’autres investisseurs privés étrangers. Ils règnent dans des conditions assimilables à  de quasi-monopoles. Les coûts d’investissements étant très salés, peu de nationaux s’aventurent dans le secteur. Seul Aliou Diallo, promoteur de Wassoul’ Or, a réussi à  monter une unité industrielle d’extraction et de traitement d’or digne de ce nom au Mali.

IBK salue l’accord cadre entre la CEDEAO et la junte

Je salue l’accord cadre signé le 6 avril 2012 entre le CNRDRE et la CEDEAO, qui permet un retour à  l’ordre constitutionnel, synonyme de levée des sanctions contre le Mali. Je tiens à  remercier et féliciter tous les patriotes maliens, de l’intérieur et de la diaspora, qui se sont levés et mobilisés pour ce retour à  la légalité. A travers votre mobilisation, C’’est tout le Mali qui a gagné. Par ailleurs, je salue l’engagement et l’implication aux côtés du Mali des pays frères de la CEDEAO, ainsi que de la communauté internationale et de tous les amis du Mali. J’adresse mes remerciements les plus sincères au président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, et au médiateur Blaise Compaoré, président du Faso. Dans le cadre de l’intérim qui va s’ouvrir, je salue l’engagement patriotique du Président de l’Assemblée nationale et l’encourage dans sa future mission. Cet accord de sortie de crise était plus que nécessaire, car le Mali est en danger. Une rébellion armée dotée d’un arsenal militaire sans précédent, menée par le MNLA et des groupes islamistes, AQMI et Ansar Dine, a entrepris de détruire la nation malienne. Ils occupent aujourd’hui toute la moitié nord de notre pays. A cet égard, J’exprime toute ma compassion et mon soutien le plus résolu à  tous nos concitoyens qui vivent ce drame au plus près. Je pense à  tous ceux qui ont du se réfugier loin de chez eux, à  tous ceux qui subissent le joug de la rébellion et des islamistes, avec sa cohorte de destructions et de saccages. J’encourage le futur gouvernement du Mali à  tout mettre en œuvre pour secourir nos compatriotes à  travers l’ouverture de corridors humanitaires, dans les meilleurs délais. Je condamne avec vigueur l’annonce de la création d’un Etat de l’Azawad, qui ne repose sur aucune réalité historique, ni juridique. Cela est intolérable et inacceptable, comme l’atteste la condamnation unanime de la communauté internationale. Le Mali restera un et indivisible, Inch’Allah ! l’une des missions essentielles du gouvernement d’union nationale de transition que J’appelle de tous mes vœux sera de reconquérir le territoire national avant d’entamer les négociations avec la rébellion. Cette reconquête devra se faire par notre armée nationale, réarmée moralement et rééquipée, avec l’appui logistique, matériel et en renseignements des pays amis qui souhaitent nous aider. Dans ce sens, J’apprécie l’annonce d’une loi de programmation et d’orientation militaire, comme je l’ai toujours proposé. l’autre mission prioritaire du futur gouvernement sera d’organiser des élections présidentielle et législatives dans les meilleurs délais. Cette transition nous donne l’opportunité de bâtir un fichier fiable et infalsifiable, pour des élections incontestables. Seul un pouvoir bien élu, donc légitime, peut sortir durablement le Mali de la menace sécuritaire et lui ouvrir la voie du développement économique.  Le Mali pourra alors reprendre sa marche vers une vie démocratique moderne et apaisée. Ibrahim Boubacar Keà¯ta Ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale Président du Rassemblement pour le Mali (RPM)

IBK appelle les Maliens au sursaut national

C’’est un IBK préoccupé qui est apparu devant la presse malienne ce mardi 3 Avril, à  son domicile de Sébénikoro pour une conférence de presse destinée à  relancer le débat sur la crise géopolitique et constitutionnelle que traverse le Mali, depuis le putsch du 22 Mars. Face à  l’accélération des évènements au nord du Mali, et à  la prise de Tombouctou dernièrement, Ibrahim Boubacar Keita, s’est dit profondément choqué : «Â  Tous les jours, nous assistons à  un mauvais feuilleton avec son lot de surprises au quotidien et qui touche à  chaque malien intimement, cette situation est un véritable désastre national, avec toutes ces villes qui sont prises au nord de notre pays… », a déclaré IBK. Légalité constitutionnelle Face à  la junte au pouvoir au Mali, le patron du RPM se dit attentif à  la question du retour à  l’ordre constitutionnel, exigé par la CEDEAO au Mali, et qui a placé le pays sous embargo total malgré le fait que le capitaine Sanogo ait déclaré le 31 mars la restauration de la constitution du 25 février 1992 mais pas aussi immédiatement que l’aurait souhaité l’institution. De fait, Ibrahim Boubacar Keita, a surtout mis l’accent sur le sursaut national qui doit prévaloir rapidement face à  une situation qui risque de paralyser tous les maliens : «Â Ce pays a toujours su dire NON à  l’intolérable, à  des situations terribles qui le mettaient à  mal… » Alors comment recouvrer cette intégrité territoriale, violemment atteinte, face aux sanctions économiques de la CEDEAO qui souhaite voir démissionner le capitaine Sanogo, chef de la junte et chef de l’état provisoire ? : «Â La CEDEAO s’inscrit dans une logique de gardienne de la démocratie, rappelle IBK, et je comprends parfaitement sa position puisqu’ elle joue son rôle. Mais cette fois, il s’agit de chacun d’entre nous, la classe politique, la société civile, les leaders politiques et associations, à  nous de dégager des pistes de réflexion, des concertations pour circonscrire cette situation. ». Et l’armée malienne en déroute totale face aux rebelles qui ne joue plus son rôle de défense de l’intégrité du territoire national. IBK l’admet et préconise sa restauration puisqu’elle a fait défection, à  Gao, Tombouctou et Kidal, désormais partagés entre les rebelles du MNLA et le groupe islamiste Ançar Dine… «Â Sans une armée forte, mobilisée et avec des ressources, nous ne pourrons aller vers des élections, apaisées, fiables, il faut être clair ». D’o๠la fameuse question de la transition démocratique que souhaite mener le capitaine Sanogo à  terme sans passer par le schéma classique. Mais pour combien de temps ? «Â La voie légaliste, constitutionnelle est préférable, répond IBK, mais la situation actuelle impose de revoir les solutions… 40 jours suffisent-ils à  mener cette transition, comme le prévoit notre constitution malienne ? Dioncounda Traoré qu’IBK déclare consulter régulièrement est-il l’homme de la situation, alors que le capitaine Sanogo, récemment interrogé, sur la question réfute sa légitimité… La question demeure complexe. Mais l’homme du RPM, dont le parti s’inscrit dans le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie (FU, et qui a exigé aux premières du coup d’état le rétablissement de l’ordre constitutionnel, face aux pro-putschistes du MP22, qui soutient la junte, appelle à  une unité de tous les acteurs de la société concernée par cette crise. Sursaut national Partition du pays en deux, convention nationale comme l’a déclaré la junte pour mener la transition dans sa déclaration du 31 Mars, IBK n’exclut pas d’aller à  cette convention avec son parti, si le contexte l‘exigeait. Du reste, les sanctions de la CEDEAO sont une autre donne à  prendre en compte, tout comme le rôle de la force de 2000 hommes mobilisées par l’institution africaine reste en attente pour le moment. Ce dont le patron du RPM reste convaincu, C’’est que le peuple malien doit se lever et réagir très rapidement face à  la situation. Homme d’honneur et d’une seule parole, Kankelentigui, se refuse à  envisager la perte du nord pour le Mali. «Â  Je me refuse à  envisager que le Mali soit coupé en deux. Tombouctou, Gao, la cité des Askias, sont des villes du Mali, des villes qui font partie de l’histoire de notre pays et jamais nous ne les laisserons abandonnées… »Â Â Â Â Â Â Â Â Â  D’o๠le sursaut national des Maliens plus que jamais urgent !

10 ans du RPM: Tout un symbole!

Bako Dagnon au stade municipal de la commune VI (à  Sogoniko) pour assurer l’animation folklorique à  la cérémonie de célébration du 10ème anniversaire du RPM, le choix n’était pas fortuit. Et la commission d’organisation du meeting a voulu marquer le coup à  travers un symbole fort. l’artiste, originaire de Kita, est l’une des chanteuses préférées du président du parti depuis de nombreuses années. Depuis son passage à  la Primature (1994-1999), les rapports entre la cantatrice et l’homme politique sont restés étroits. Ibrahim Boubacar Keà¯ta, qui affiche une certaine fierté lorsqu’il évoque ses origines mandingues a donc été accueilli avec faste en ce jeudi 30 juin sous les notes musicales du terroir mandingue. Ce n’est pas tous les jours qu’on entend ces chansons traditionnellement réservées aux grands jours, pendant les cérémonies de célébration des rois. Le défilé des chevaux qui symbolise également le mandé pendant la période des grandes conquêtes, avait tout son sens à  cette cérémonie. C’’est devant plus d’un millier de militants que le patron des «tisserands » a fait son entrée au stade. A la loge officielle, de nombreux responsables des partis amis étaient venus souhaiter bon anniversaire au parti. Il s’agit, entre autres, du président du MPR Choguel Kokala Maà¯ga (ancien compagnon du regroupement politique «Espoir 2002 »), le président du PIDES (l’actuel ministre des réformes de l’Etat), etc. Submergé par l’émotion face à  cet accueil, Ibrahim Boubacar Keà¯ta n’a pu contenir ses larmes. Il a rendu hommage aux militants qui pendant dix ans « ont été de tous les combats du parti pour l’ancrage de la démocratie dans notre pays, et le renforcement du patriotisme ». « Que vous en soyez remerciés. Vous avez exprimé votre fidélité aux idéaux de notre parti. Et votre engagement nous donne la force de poursuivre le combat » a déclaré le numéro un des « tisserands ». Pour qui « le chemin a été ponctué d’embûches. Dix ans dans la vie d’un parti, ce n’est pas rien. Et le chemin à  parcourir reste encore long ». « Nous serons là  en 2012 » « IBK 2012 ! », le slogan lancé par les militants à  ce meeting du 30 juin est une interpellation du président RPM. Le message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. IBK a fait la promesse d’être dans la course pour la conquête de Koulouba en 2012. « Nous serons là  encore en 2012 Inch Allah (s’il plait à  Dieu) » a lancé l’ancien Premier ministre aux militants. Avant de les appeler à  resserrer les rangs. « Notre engagement pour le Mali doit être indéfectible. Les mécanismes mis en œuvre pour anéantir nos ambitions ne doivent pas nous détourner de notre chemin », assène IBK, dont le discours prend des allures de campagne électorale. La restauration de l’autorité de l’Etat, dit-il, doit occuper le centre de nos préoccupations. La démocratie, ajoute IBK, doit s’exercer dans le respect des principes républicains et de l’Etat de droits. Selon le président du RPM, « notre pays vit l’incertitude marquée par des troubles ». « Restez vigilants, et soyez sereins » a conclu le patron des « tisserands ». Par ce discours, il n’y pas de doute qu’IBK attend de pied ferme les prochaines échéances de 2012. Selon beaucoup d’observateurs, le candidat malheureux à  la présidentielle de 2002 et de 2007, joue son va-tout.

Présidence de l’AMM : Boubacar Bah dit « Bill » éjecté de son fauteuil

Hier mercredi 14 juillet 2010, le Tribunal administratif de la Commune III a annulé les élections qui ont mis Boubacar Bah dit Bill à  la présidence de l’Association des municipalités du Mali (AMM), face à  Abdel Kader Sidibé candidat pour un deuxième mandat. Deux motifs ont été évoqués pour annuler ce scrutin. Il s’agit de l’inconformité des élections aux règlements et statuts de l’AMM et des irrégularités patentes. Le putsch raté de Bill Les abeilles avaient fondé leur espoir certainement sur les capacités de nuisance de leur parti, ADEMA- PASJ. Ils croyaient qu’avec l’argent, l’on pouvait tout se permettre. Enfin, ils espéraient que notre justice allait fermer les yeux. Hélas certains cadres de ce parti avaient tenté un putsch lors du 2ème congrès de l’association des municipalités du Mali (AMM). Pire, ils eurent l’audace de détruire les biens matériels de l’association alors qu’ils n’avaient aucun mandat s’en prenant aux serrures du siège. Hier, le tribunal administratif de Bamako leur a infligé une défaite. Avec cette décision du Tribunal administratif de la Commune III, Abdel Kader Sidibé prend le dessus sur ses rivaux qui ont usé demoyens inimaginables pour les faire décourager. Le jugement opposait, en effet MM. Abdel Kader Sidibé et Boubacar Bah dit Bill. Le premier est maire de la commune III du district de Bamako et présidait l’AMM et le second a été seulement élu maire de la commune V, l’année dernière, après avoir connu par le passé une humiliante destitution de son bureau municipal. Il avait des prétentions démesurées. C’’est pourquoi il cherchait à  déloger son camarade de parti, Abdel Kader Sidibé à  la faveur du 2è congrès ordinaire de l’AMM du 16 mai 2010. La vigilance de la justice malienne C’’était le contraire qui aurait surpris. Les magistrats de notre pays ont pris de la hauteur depuis belle lurette. Ce n’est pas un Bill « même Bush » qui aurait pu les dévier du chemin de la loi « le droit rien que le droit tout le droit », telle semble être leur ligne de conduite. Hier était annoncé le verdict du jugement. Le président de l’association de municipalité ayant rejeté l’intrusion des putschistes, il fallait, en effet, clarifier les choses. C’’est ainsi que le délibéré du jugement fut clair : « Annule les opérations électorales du mai 2010. Ordonne la restitution de la consignation, déduction faite des frais de procédures, met les dépens aux frais du trésors public. Bill et les siens viennent de subir une cinglante défaite.

2è congrès de l’AMM : Boubacar Bah dit Bill, élu président du nouveau bureau

Au terme de ce congres, Boubacar Bah dit Bill, par ailleurs maire de la commune V du District de Bamako et candidat désigné et soutenu par l’Adema PSJ et la plate-forme, a été élu président de l’organisation des maires du Mali. Kader Sidibé s’est dérobé Bill emporte cette élection sans opposition majeure puisque son supposé challenger s’est finalement dérobé, en l’occurrence le président sortant, Abdel Kader Sidibé. Les nombreuses défections enregistrées dans le camp de ce dernier à  la veille de cette élection en seraient la principale cause, a-t-on appris. Conséquence : il n’y avait que la liste de la plate-forme en « lice ». Ainsi, Bill (avec 474 voix, 2 abstentions et trois contre) devient le deuxième président de l’histoire de cette institution après Abdel Kader Sidibé, son prédécesseur et non moins supposé challenger jusqu’à  l’heure du renouvellement de la présidence de l’Association des Municipalités du Mali (AMM). En clair, en l’absence de liste concurrente, Bill qui emmenait celle de la plate-forme a été élu d’office président de l’AMM et dirigera un bureau de 75 membres, tous de sa liste. l’Adema prouve son hégémonie Il faut rappeler que la bataille pour la présidence de l’AMM a fait couler beaucoup d’encre, le président sortant de l’association s’étant refusé de s’astreindre à  la consigne de son parti d’appartenance, à  savoir l’Adema qui lui avait préféré Boubacar Bah dit Bill pour briguer ce poste. Le dernier mot revient donc à  ce dernier. Faut-il cependant y voir une mauvaise appréciation du bilan du président sortant, qui pensait devoir sa réélection à  la tête de l’AMM à  la lecture qu’en feraient ses pairs ; ou à  tout le moins, des considérations politiciennes qui auraient prévaloir quand on sait plusieurs partis politiques emmenés par l’Adema avaient mis en place une plate-forme dite de gestion concertée de l’association des Municipalités du Mali. Au demeurant, la défection de Kader est jugée positive par certains observateurs, pour peu qu’elle mette son parti à  l’abri d’un clash. En bref l’Adema prouve une fois de plus son hégémonie en élisant Boubacar Bah dit bill le candidat du parti. Auparavant Kader avait étalé son état d’âme, et qui n’est pas allé par le dos de la cuiller pour critiquer l’ingérence des partis politiques dans la gestion de l’association.