ECAir inaugure sa desserte Brazzaville-Dakar via Bamako

Quelques semaines après l’ouverture de la destination Libreville et de la mise en place d’un vol quotidien Brazzaville/Paris, Brazzaville/Dubaà¯, la compagnie aérienne nationale de la République du Congo renforce sa présence sur le continent à  travers l’inauguration d’une nouvelle déserte Brazzaville-Dakar via Bamako. Première compagnie congolaise à  relier directement le continent au Moyen Orient avec 3 dessertes hebdomadaires vers Dubaà¯, ECAir créée en 2011 emploie près de 400 collaborateurs et opère jusqu’à  128 vols hebdomadaires depuis Brazzaville (République du Congo) vers Paris Roissy, Dubaà¯, Cotonou, Douala, Pointe-Noire, Ollombo.. En 2013, elle a transporté 220 000 passagers. ECAir. Un statistique bien que satisfaisante qui ne saurait freiner les ambitions de Fatima Beyina-Moussa, Directrice générale d’Equatorial Congo Airlines, « Cette année, dans le cadre de l’expansion de notre réseau et de notre flotte, nous comptons transformer l’aéroport de Maya-Maya en un véritable hub en Afrique centrale en offrant à  nos passagers de nombreuses rotations et un service de haut de gamme» a t-elle déclaré sur le site officiel de la compagnie. C’’est dans cette optique que Bamako et Dakar, deux capitales majeures en Afrique de l’Ouest ont été instaurées dans la nouvelle desserte de la Compagnie. Elle constitue une étape cruciale et stratégique dans le processus de croissance d’ECAir et devrait permettre pour cela le renforcement des échanges et coopérations entre le Congo, le Mali et le Sénégal, et plus généralement avec le reste de l’Afrique de l’Ouest. Un prix défiant toute concurrence A partir du 22 mars 2015, date de l’inauguration de la desserte Brazzaville- Dakar via Bamako, la compagnie aérienne nationale de la République du Congo offrira à  sa clientèle des voyages dans de conditions satisfaisantes et à  moindre coût. Le trajet Brazzaville-Bamako à  partir de 263 000 Fcfa soit (400 euros) et Brazzaville-Dakar à  partir de 382 000 Fcfa soit (582 euros) TTC AR.

Les femmes francophones en conclave à Kinshasa

Le deuxième forum mondial des femmes francophones s’est ouvert lundi 3 mars à  Kinshasa, capitale de la RDC. Une rencontre placée sous le thème: «Femmes actrices de développement». Les femmes membres des gouvernements et des ONG qui viennent des 77 pays vont réfléchir pendant deux jours sur les actions à  engager pour que chacune dans la société o๠elle est originaire puisse véritablement être actrice de développement. «La femme doit être le moteur qui impulse le développement et qu’elle participe au débat sur les défis mondiaux comme des questions de l’éducation, de l’égalité de genre, de paix. Elles ont chacune quelque chose à  partager, C’’est de cette synergie qu’on va promouvoir les droits des femmes au sein de l’espace francophone», affirme Geneviève Inagosi, ministre congolaise de la Famille, du genre et de l’enfant. Au nombre des oratrices attendues à  ce forum figurent Olive Lembe Kabila, première dame de la RDC, Catherine Samba-Panza, la présidente centrafricaine ainsi que Mary Robinson, l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Région des Grands lacs. Mary Robinson est arrivée dimanche à  Kinshasa pour participer à  ce forum. Elle jouera le rôle de modératrice pour le groupe de travail sur les Femmes et la Paix. Les ministres du Genre de la région et Mme Mary Robinson espèrent encourager les organisations féminines et stimuler l’action des femmes visant à  appuyer la mise en œuvre de l’Accord-Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération. Cet accord signé en février 2013 à  Addis-Abeba vise à  rétablir la paix et la stabilisation dans l’est de la RDC et dans toute la région des Grands Lacs. Il a été signé par 13 pays de la région. Le premier forum mondial des femmes francophones s’est tenu en mars 2013 à  Paris à  l’initiative de la France. Il a principalement porté sur les violences faites aux femmes dans les conflits armés et les crises politiques.

Le Mali au coeur des Étonnants voyageurs de Brazzaville

Brazzaville n’oublie pas Bamako. Surtout en ce moment. La capitale du Mali fut en effet le premier rendez-vous, dès 2001, du festival à‰tonnants voyageurs en Afrique, préparant jusqu’à  la dernière édition malienne, en novembre 2010, cette « Afrique qui vient » à  l’honneur aujourd’hui au Congo. Brazzaville succède à  Bamako pour une première édition en Afrique centrale. Il est d’ailleurs frappant de se retrouver dans la capitale de la France libre, o๠le nom du général de Gaulle est encore très présent, quand la France vient de libérer un pays d’Afrique. La situation évoque à  Henri Lopes, homme politique et écrivain congolais, ambassadeur du Congo en France, qui a ouvert le festival en consacrant la ville comme capitale des lettres, ces propos : « Ce n’est au fond qu’un juste retour des choses. Nos parents et grands-parents ont contribué à  libérer la France en 39-45, aujourd’hui la France vient, face à  un grand danger, aider un peuple africain. » Dès le jeudi 14 février, premier jour du festival, l’Institut français du Congo accueillait un après-midi consacré au Mali : ouverture avec la Dolce Vita africana sous l’objectif du doyen des photographes maliens, Malick Sidibé (documentaire de Cosima Spender), et conclusion avec un concert galvanisant du rappeur malien Amkoullel. Entre-temps, celui-ci a confié son émotion, tout comme son compatriote écrivain Ousmane Diarra, tout juste arrivé de Bamako, de parler presque « en direct », depuis le festival, de ce qui arrivait à  leur pays. à‰motion partagée par le public qui les a écoutés expliquer comment leur Mali en était arrivé là … Ousmane Diarra, romancier et bibliothécaire à  l’Institut français de Bamako, avait déjà  dénoncé dans son dernier roman, Pagne de femme (Continents noirs, Gallimard), dès 2008, « ces marabouts safouroujahis bissimilahis barbus et arrogants, qui enferment leurs femmes et leurs filles à  la maison pour mieux draguer celles des autres, qui se promènent en 4×4 avec téléphone portable haut de gamme ». Non, les Touareg ne sont pas tous islamistes La tentation pour certains Maliens d’aller vers ces « bailleurs » qui pourraient améliorer leurs conditions de vie, ne voyant rien d’autre à  l’horizon économique, explique l’écoute dont les salafistes ont peu à  peu bénéficié dans ce pays o๠l’islam est pourtant à  mille lieues de l’extrémisme dont il s’est retrouvé la proie, expliquait le romancier. Les narcotrafiquants, dont une intervenante dans la salle rappelait qu’ils étaient les véritables tenants de la situation, ont inspiré au philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, troisième participant au débat, l’expression de « trafics sanctifiés », l’islam servant de couverture aux enrichissements de toute sorte. « Aujourd’hui, a ajouté le professeur de l’université Columbia, ces trafics sont une menace explosive pour toute l’Afrique de l’Ouest », citant l’exemple de la Guinée-Bissau, « devenue une véritable plateforme pour la drogue venue d’Amérique du Sud ». Amkoullel et Ousmane Diarra ont eu à  coeur d’insister sur les amalgames fautifs, vouant aux gémonies tous ces « spécialistes » et « experts » de leur Afrique, sur la question du nord du pays. Non, les Touareg ne sont pas tous islamistes ni indépendantistes, non, le nord du pays ne leur appartient pas davantage qu’aux autres ethnies qui de tout temps se sont mélangées au Mali… Insistant sur les failles de la démocratie et de l’à‰tat malien, les deux intervenants ont mis en lumière la capacité historiquement culturelle de leur société à  la cohabitation, quel que soit le peuple d’o๠l’on vienne. Il fut ainsi question de la parenté à  plaisanterie (ou cousinage à  plaisanterie), cette façon humoristique d’interpeller un compatriote peul, ou bambara, ou soninké, en se moquant de lui pour désamorcer d’emblée, avant le dialogue, tout ce qui pourrait créer une tension entre eux. Le Mali, « matrice culturelle de l’Afrique de l’Ouest » Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, défenseur d’un islam éclairé, a replacé le Mali comme « matrice culturelle de l’Afrique de l’Ouest » et dit à  quel point la guerre au Mali avait montré la victoire d’un islam tolérant contre celui des fanatiques. « Au moment o๠ils ont été chassés des villes, les cris de joie de la population ont tout dit : comment imaginer que ces groupuscules soient les tenants d’un vrai islam quand les Maliens prient Dieu en le remerciant de leur départ ! » Ce sont les longs mois précédant l’intervention française, de nouveau saluée en cette occasion, plus d’une année de terreur et d’angoisses – décrite par une Malienne intervenant dans le public : « Combien de nuits n’ai-je pas dormi en pensant à  cette femme dont la fille de 10 ans avait été violée », confiait-elle -, ce fut ce traumatisme au long cours, ignoré ou sous-estimé à  l’extérieur, qui ont marqué cette rencontre. Mais aussi l’inébranlable confiance, aujourd’hui, des Maliens en ce travail de construction politique, et celui de réconciliation qui les attend. Celle-ci s’est illustrée avec « Un », le titre enregistré par le rappeur Amkoullel, dit l’enfant peul, comme mise en bouche du concert électrisant interpellant la jeunesse congolaise et d’ailleurs, ainsi que par son « frère » français, le slameur Rouda, sur le thème « nous sommes tous l’Afrique », et les invitant à  les rejoindre sur une scène qui a redonné au Mali cet air de « dolce vita » (ambiance hip-hop !) sur lequel s’était ouvert cet après-midi Mali au coeur de Brazzaville. Le soir même, en direct sur France Inter, un grand concert a fait écho à  cette Afrique musicale, avec notamment la présence, au Palais des congrès, de Zao, révélé par son adaptation légendaire de la chanson « Ancien combattant », écrite en 1969 par le musicien malien Idrissa Soumaoro… De Bamako à  Brazzaville.