Une année après sa création, la confédération des Etats du Sahel tient son deuxième sommet à Bamako. Une réunion décisive pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger réunis au sein de la confédération. Bréma Ely Dicko, sociologue, répond aux questions de Journal du Mali.
Le sommet de Bamako marque-t-il un tournant pour l’AES ?
Ce sommet constitue d’abord un moment d’évaluation. Deux ans après la création de la Confédération, il permet de mesurer ce qui a été effectivement mis en place. Des avancées sont déjà visibles, notamment la force conjointe réunissant des contingents des trois pays sous un commandement commun, ainsi que la régularité des concertations ministérielles et institutionnelles. Le rendez-vous de Bamako doit désormais confirmer la continuité politique de l’AES et clarifier son mode de fonctionnement.
La multiplication des instruments confédéraux suffit-elle à crédibiliser le projet ?
La crédibilité tient avant tout à la volonté politique et à l’exécution. L’AES reprend des mécanismes déjà éprouvés, comme le passeport commun ou la coordination sécuritaire. Leur pertinence se mesurera à leur cohérence et à leurs effets concrets sur la sécurité et l’accès aux services essentiels, conditions du soutien des populations.
Quelle posture extérieure l’AES doit-elle adopter après la sortie de la CEDEAO ?
La sortie de la CEDEAO n’efface pas l’environnement régional. Enclavés, les pays de l’AES restent liés aux États côtiers par des interdépendances économiques et sécuritaires. Des relations pragmatiques s’imposent donc. À l’échelle internationale, la crédibilité de l’AES dépendra aussi de sa capacité à éviter les partenariats exclusifs et à diversifier ses coopérations dans un contexte mondial fragmenté.
