Climat : Bamako a le « blues »…

Un froid presque glacial et une épaisse couche de poussière en suspension, voilà  le spectacle que vivent les Bamakois depuis deux jours. Des températures fraà®ches qui feraient presque penser à  un hiver parisien. D’après Mohamed Koité, le chef de la section prévision environnement de la Direction Nationale de la météorologie, cette brume est causée par un mouvement d’air humide combiné à  des vents forts soufflants d’est en ouest, entre 40 et 50 km du Sud algérien vers le Nord Mali. La poussière soulevée par ces vents combinée à  l’humidité qui nous proviendrait tout droit de la vague de froid en Europe, favoriserait cette brume épaisse au dessus de la capitale malienne. On imagine les températures au Nord du pays, alors qu’à  Bamako, on grelotte dès le premières lueurs de l’aube. Entre 18 (minimales) et 27 degrés pour les maximales de ce mardi 7 février. Il faut dire que l’Europe souffre bien plus que nous avec des températures avoisinant les -30 degrés en Suisse par exemple. Nos voisins nigériens, mauritaniens et burkinabè vivent la même chose. Reste que les Bamakois, habituellement gâtés en rayons ultraviolets, ne sont pas habitués à  cette petite vague de froid, qui pourrait perdurer jusqu’à  la mi-février, avertit la Météo. «Â Franchement, ce temps est d’une morosité absolue, moi ça ne me donne qu’une envie, aller me recoucher », se plaint Lara, une habitante de Bamako. «Â Cetemps est vraiment bizarre », se lamente Naima, restauratrice au quartier d’affaires de l’ACI 2000 : « Vous voyez, la journée est si triste» . «Â Eh ce sont les effets du Nord… », ajoute Omar, un client du restaurant un brin ironique. Prudence sur les routes Qu’est-ce qui pourrait bien redonner le moral à  ces citadins, surpris par la brume. Notamment ces automobilistes qui traversent quotidiennement les trois ponts de Bamako. Le ministère des Transports incite à  la prudence à  cause de la visibilité réduite. On ne le dira jamais assez, il faut rouler doucement, conseille également l’Agence Nationale pour la sécurité routière(ANASER). Une pareille situation météorologique rend même certains pessimistes : « C’’est évident, C’’est la conséquence des changements climatiques, il devrait plutôt faire chaud en Février au Mali et nous voici couverts de la tête au pied », confie un journaliste. Les experts parlent plutôt d’une variabilité du climat sans aller jusqu’aux effets du changement climatique. D’autres comme Sory, chargé de mission, se sont enroulé la tête dans des mètres de tissu : « Moi je roule en moto, et la poussière, J’en veux pas dans mes narines! » Mesures de protection Les tous petits sont bien sûrs les plus menacés par cette poussière qui favorise les rhumes et occasionne des affections respiratoires aiguà«s. Il est donc conseillé de mettre du beurre de karité ou de l’huile goménolée, achetable en pharmacie, dans les narines des bébés et chérubins pour les protéger et fixer la poussière. De bien les couvrir le matin au réveil et le soir au coucher. Les infusions de kinkéliba, de citronnelle et autres plantes sont également les bienvenues pour prévenir les affections de la gorge et des poumons. Bamako a déjà  connu cette brume. C’’était au mois de Novembre dernier, mais sans les températures basses. Selon Mohamed Koité, le mercure devrait remonter aux alentours du 12 février. l’amélioration viendra de la région de Kidal au Nord du Mali. A partir de là , de nouvelles prévisions seront effectuées par la météo. Alors chers Bamakois, rassurez vous, ce nuage de poussière est passager. D’ici là , le moral remontera, plus encore si le Mali remporte son match de demi finale de la CAN 2012 contre la Côte d’Ivoire. « Il n’y a que le sport qui peut nous sauver, ajoute Naima, parce qu‘avec ce temps et la situation politique, il y a de quoi retourner se coucher hein ? » Alors les Aigles, nous comptons sur vous, parce que Bamako a le bluesÂ