Ouverture du 3ème Salon de la Bande Dessinée : on fait des bulles à Bamako

Cet événement de la bande dessinée malienne a vu le jour grâce à  l’initiative de Papa Diawara, Massiré Tounkara, Julien Batandéo, tous trois dessinateurs, et de Georges Foli, administrateur. « Leur aventure commune commence en 2002 lorsqu’ils créent l’Atelier BDB (entendre « Bande de Dessinateurs de Bamako » sur les conseils avisés du bédéiste congolais Barly Baruti) qui devient rapidement l’association Esquisseavec laquelle ils organisent les premières éditions du salon ainsi que des projets éducatifs de sensibilisation avec la BD médicale comme support. « . Une fois par mois, ils animent également les ateliers pour enfants de la « Bulle du samedi » au Centre Culturel Français de Bamako. En 2008, l’Esquisse devient le Centre de la Bande Dessinée de Bamako, structure dynamisante et surtout rémunératrice. Elle fait d’eux des professionnels organisés au contraire de la plupart des dessinateurs du continent qui restent bien souvent isolés. C’’est Georges qui dirige le Centre et en assure la promotion pendant que Julien, Papa et Massiré dessinent. Ce salon, qui était à  l’origine Les Journées de la Bande Dessinée Médicale, a pour ambition, non seulement d’assurer la promotion de la Bande Dessinée et de ses auteurs, mais aussi de participer à  la création d’un espace de publication local. Et puis surtout, il s’agit bel et bien de créer le public pour la bande dessinée au Mali et en Afrique en général. « Si le public existe, les éditeurs existent. Et si les éditeurs existent, les dessinateurs peuvent vivre de leur métier » déduit logiquement Georges. Tout le nœud du problème est là . Il faut créer la culture de la bande dessinée dans un pays o๠le pouvoir d’achat ne fait pas du livre un achat prioritaire ou évident. Le défi est donc de taille mais mérite d’être relevé. Une programmation de qualité La programmation de ce troisième salon est éclectique et met la Côte d’Ivoire à  l’honneur. Six expositions seront présentées : -« On va o๠là  ? » sur la Côte d’Ivoire et treize ans de crise politique en dessins de presse enprésence des dessinateurs, -une exposition sur la BD éducative, -« Ma passion des véhicules » par Julien Batandéo, -« Regard sur le développement » par des jeunes scolaires de 12 à  18 ans, -« Black », l’animatic par Massiré Tounkara sur planches et vidéo -une exposition sujet libre des auteurs maliens. Un espace sera réservé aux deux éditeurs maliens : Balani’s et Edis. Et pour le reste, le salon fera la part belle aux animations visant à  faire connaà®tre la BD et à  la rendre accessible à  tous : un « coin lecture » mettra des albums a disposition des curieux, des concours de dessin et de lecture seront organisés ainsi que la « Bulle du salon » qui aura lieu le samedi. La démarche du Centre de la Bande Dessinée de Bamako prouve que dynamisme et créativité permettent de mettre en place des structures culturelles viables économiquement au Mali. Le Centre produit régulièrement et existe de manière autonome. Le Salon de la BD, quand à  lui, bénéficie du soutien des coopérations suisse et de Helvétas Mali. Se joignent à  eux cette année la Fondation Orange et l’ONG Santé Diabète. C’’est donc pour bien des raisons un événement à  ne pas manquer, et puis surtout l’occasion de passer un bon moment en famille à  dessiner, lire et s’enrichir !