Coup d’Etat au Burkina, Mamadou Djéri MAIGA donne son avis

Interpellé le jeudi 1er Octobre 2015 à  l’aéroport international de Ouagadougou aux environs de 16h 30mn, C’’est finalement à  23h le même jour que le vice président du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) a été relâché. Mamadou Djéri MAIGA a répondu à  des interrogations relatives à  une éventuelle complicité dans le coup d’à‰tat manqué du 16 Septembre 2015 au Burkina Faso. Dans cette interview il donne plus de détails sur son audition et ses relations avec le cerveau du putsch avorté, le Général Gilbert DIENDERE. Il est également question de ses contacts avec le Général Djibril BASSOLE mis aux arrêts dans le cadre des enquêtes sur la récente crise qui a secoué le pays des hommes intègres. Pouvez-vous nous confirmer votre interpellation par les autorités de la transition burkinabè ? Effectivement hier, je m’apprêtais pour prendre le vol pour aller dans une rencontre qui concerne le comité de suivi pour l’application des accords de Bamako. C’’est dans le salon d’honneur que des gendarmes se sont présentés devant moi pour me dire que leur chef veut me parler. C’’est comme ça que J’ai été interpellé. Que s’est il passé par la suite ? Après on m’a amené dans une grande salle climatisée. J’ai attendu quelques heures avant que leur chef ne vienne ; ça tournait autour du fait qu’ils ont entendu que des forces étrangères se préparaient pour venir apporter main forte aux putschistes et que les putschistes aussi sont en contact avec des Djihadistes. Donc en tant que premier responsable de la coordination des mouvements de l’Azawad à  Ouagadougou, ils veulent m’écouter par rapport à  ça. Bon !moi je leur ai dit d’abord que nous sommes là  depuis 2012. On est là  avec nos familles et que si cela était une réalité, on ne serait pas là  toujours avec nos familles. Le Burkina C’’est un pays qui nous a accueilli quand tout le monde nous chassait, je ne vois pas la raison pour laquelle si on n’aide pas à  stabiliser le Burkina, on va aider à  le déstabiliser, alors que nous y vivons sans être inquiétés. Je leur ai dit que vraiment C’’est des choses qui ne nous concernent pas, que ce n’était pas notre point de vue. Nous ne sommes ni de près, ni de loin impliqués dans cette histoire. Après, ils m’ont demandé mon contact avec BASSOLE et DIENDERE. Oui J’ai dit effectivement avec BASSOLE, mes contacts avec lui C’’était à  Alger le 5 juin dernier lors des négociations avec le Mali. Depuis lors, il ne m’a pas appelé, je ne l’ai pas appelé. Maintenant, pour DIENDERE, je leur ai dit qu’il fut un bon moment après le départ de Blaise que nous n’avons pas d’interlocuteur. Dernièrement, le président KAFANDO a rencontré une délégation de la CMA (coordination des mouvements de l’Azawad) et il leur a fait comprendre, qu’il va les mettre en contact avec DIENDERE et C’’est ce qui a renoué notre relation. Quand je suis venu, J’ai été chez lui faire le compte rendu et lui demander de dire au président KAFANDO que le Burkina ne doit pas laisser sa place sur la table de négociations. Le Burkina doit être toujours présent dans le processus. Mais quant à  la crise, jamais, ni BASSOLE, ni DIENDERE ne nous a appelés pour nous demander de l’aider, jamais et ce n’était même pas dans notre logique, ce n’est pas notre mission, nous n’avons ni les moyens ni le temps, encore moins le droit de le faire. Nous sommes là  en tant que des refugiés. s’il y a des négociations avec le Mali, on va aux négociations. s’il n’y a pas de négociations, on revient, et on ne rencontre les autorités qu’en cas de rencontre officielles. On n’a pas de relations particulières avec eux. Il n’y a pas. A votre avis sur quels éléments les autorités burkinabè se sont basées pour vous interpeller ? Je ne sais pas. Je pense que C’’était la déclaration du gouvernement de la transition qui dit qu’ils sont au courant qu’il y a des forces extérieures qui se préparent je ne sais oà¹, et qu’il y a des djihadistes qui se préparent je ne sais o๠! En tout cas, ils n’ont pas la preuve. Nous, nous sommes là , nous nous sentons vraiment très propres, C’’est pourquoi nous sommes là  avec nos familles. Quelqu’un qui connait la détermination du peuple burkinabè ne peut pas rentrer dans de sales affaires comme celles-ci et rester là  avec sa femme et ses enfants. Pour montrer qu’on est de bonne foi, personne n’est sorti avec sa famille tout le monde est là , donc je ne sais pas sur quoi ils se sont basés pour faire ça. Avez-vous été interdit de quitter le pays ou est ce que vous êtes libre de vos mouvements ? Non non ! Ils m’ont dit de rassurer tout le monde que nous sommes chez nous. Ils m’ont dit de rassurer tout le peuple qu’il n’y a aucun problème mais quand de telles situations arrivent, il est normal qu’ils interpellent les premiers responsables pour en savoir plus. D’ailleurs je viens de faire ma confirmation de vol pour demain matin. Demain à  7h Inch Alla je vais aller à  Bamako. Lorsque vous avez rencontré les généraux Djibril BASSOLE et Gilbert DIENDERE, avez-vous échangé ? N’avez-vous pas parlé d’un éventuel soutien ? Non ! Bon ! Le 05 juin il n’y avait pas tous ces problèmes là . On avait signé les accords le 20 juin. Mais le 05 juin déjà  on avait été en Algérie pour rencontrer le gouvernement malien pour discuter de certains points de l’accord et C’’est dans ça qu’on a rencontré Djibril BASSOLE quand il n’y avait rien. Le constat est clair que C’’est Djibril BASSOLE et Gilbert DIENDERE qui ont toujours joué l’interface avec les groupes et mouvements de l’Azawad, du Nord Mali. à‡a se voit que vous avez été en odeur de sainteté. Quel est le type de relation qui vous lie aux deux généraux ? Mais C’’est normal. Djibril BASSOLE, C’’est lui qui a conduit les négociations qui ont conduit à  l’accord de Ouagadougou. C’’est lui qui nous a accueillis. C’’était lui qui était aux Affaires étrangères. C’’est eux qui étaient au pouvoir, nous lui devons tout, mais ça C’’est quand ils étaient au pouvoir aussi bien que DIENDERE. DIENDERE il a aidé à  amener nos blessés, à  les traiter dans leurs hôpitaux. Mais de là  à  dire qu’ils nous ont appelés pour de l’aide comme ça, je dis non ! Je dis BASSOLE je l’ai vu depuis le 5 juin. C’’est un problème burkinabè, il gère son problème avec les Burkinabè. Nous on ne peut pas l’élire ici. C’’est un homme politique qui a des relations, il n’a pas besoin d’aller nous chercher pour qu’on fasse de lui président. C’’est ce qui a fait que depuis qu’il n’est plus dans les Affaires étrangères, il a coupé avec nous. Il traite avec les Burkinabè. Vous venez de dire que le Président de la transition Michel KAFANDO vous a, entre temps, mis en contact avec le Général Gilbert DIENDE, à  quelle fin avez-vous utilisé ce contact ? Moi je n’étais pas là . J’étais en négociations. Quand je suis rentré, je suis allé chez DIENDERE pour lui faire le compte rendu de mes tournées et lui faire comprendre aussi de continuer à  plaider notre cause auprès du président Michel KAFANDO pour que le Burkina qui a tout fait pour nous ne puisse pas laisser sa chaise vide dans ce processus. C’’est le Burkina qui a entamé le processus. Quand tout le monde n’était pas près pour nous, C’’est le Burkina qui nous a ouvert ses bras et C’’est eux qui ont fait tout jusqu’à  ce qu’il ait eu l’accord de Ouaga qui est la pièce maitresse de l’accord d’Alger. Donc, le Burkina pour nous C’’est notre deuxième pays. Pour rien au monde, nous ne devons pas vouloir le malheur pour le Burkina. à‡a C’’est le président KAFANDO qui nous l’a recommandé. Je ne les ai jamais appelés, ils ne m’ont jamais appelé, je ne suis jamais allé chez eux. Pouvez-vous rassurer que outre votre personne, d’autres membres de vos différents groupes et mouvements ne sont pas en contact avec Djibril BASSOLE et Gilbert DIENDRE ? Non ! à‡a je ne peux pas rassurer ça, parce qu’il y a des contacts personnels. Moi je parle au nom des mouvements, les mouvements en tant que tels comme décision ne sont pas en contact avec ces deux. Individuellement quelqu’un peut avoir ses relations mais pas comme ils sont entrain de le dire. Que des groupes sont entrain de s’organiser pour venir. ça C’’est les mouvements maintenant. Ni de près ni de loin, on n’est pas impliqué dans cette affaire. Quelle appréciation faites-vous du coup d’à‰tat du 16 Septembre 2015 avorté au Burkina Faso? Je n’ai pas à  apporter une appréciation sur ce coup d’à‰tat parce que je ne suis pas Burkinabè. Je suis refugié ici. Moi celui qui est au pouvoir je traite avec lui. Celui qui n’est pas au pouvoir vraiment, J’évite à  m’ingérer dans quelque chose qui ne me regarde pas. C’’est ce que je leur ai dit. Et toi-même qui est journaliste, depuis quand on s’était pas vu ? Depuis que les négociations de Ouagadougou sont finies. à‡a fait combien d’années ? à‡a fait longtemps qu’on ne sait pas vu. C’’est pour te montrer que je suis à  coté, voilà  la preuve, je suis à  coté, je ne me mets pas dans ce qui ne me regarde pas.