Le Tchad rend un dernier hommage à Idriss Déby

Douze chefs d’Etat ont notamment assisté, ce vendredi 23 avril, aux obsèques du défunt président.Les Tchadiens ont fait leurs adieux à leur guide pendant 30 ans et dont la mort au front a été annoncée mardi dernier. Plusieurs présidents, parmi lesquels Emmanuel Macron de la France, ont pris part à l’hommage national.

Il y avait également, aux côtés de la famille biologique et politique d’Idriss Déby, Félix Tshisekedi, chef de l’Etat congolais et président en exercice de l’Union africaine, Alpha Condé (Guinée), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Bah N’Daw (Mali), Mohamed Bazoum (Niger), Faure Gnassingbé (Togo), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Faustin Archange Touadéra (Centrafrique), Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie), Général Abdul Fattah al-Burhan (Soudan) et Mohamed al-Manfi (Libye).

Au cours de la cérémonie funèbre,  Abdelkerim Idriss Déby, l’un des fils de l’ancien président, s’est exprimé en premier : « Tu es parti en défendant ta passion de toujours, le Tchad. Tu es parti en avançant face à l’ennemi. Le Tchad perd en toi un président marqué au fer du patriotisme. Ta mort brutale nous a dévastés. Elle nous prive de tes solides épaules et ton regard lumineux. Il est des morts qui rendent fiers les vivants malgré la douleur ».

A sa suite, la veuve Hinda Déby Itno, tout de noir vêtue, a salué la mémoire de celui qui était pour elle « un époux exemplaire ». Poursuivant son éloge funèbre, l’ex-première dame du Tchad a déclaré : « Le père a disparu nous laissant en perdition dans un désert mouvant. Intrépide guerrier, invincible devant tous les périls. Nous devons porter partout le message de la paix et de la cohésion nationale. Ce sera notre héritage ».

Un autre fils d’Idriss Déby, Zacharias, a affirmé que « le monde se souviendra longtemps de ce digne fils d’Afrique » car « il représentait à la fois la fierté et l’âme de la nation tchadienne ».

Le président guinéen a abondé dans le même sens. En effet, Alpha Condé a soutenu que Déby « a montré son attachement à l’Afrique en versant son sang dans différents champs de bataille ».

De son côté, Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo a émis le souhait que la transition tchadienne menée par un Conseil militaire, présidé par Mahamat Idriss Déby, soit « pacifique, démocratique et inclusive ».

Seul chef d’État occidental présent à N’Djamena, le président français Emmanuel Macron a rendu un vibrant hommage à son ancien allié dans la lutte contre le jihadisme au Sahel : « Nous voilà réunis devant votre dépouille après trois décennies à la tête de votre pays et tant de combats livrés avec bravoure. Vous avez vécu en soldat, vous êtes mort les armes à la main. Vous avez connu la guerre, mais vous ne l’aimiez pas. Vous avez donné votre vie pour le Tchad ».

Tchad: quels défis après la mort de Deby (décryptage)

Le Professeur Zacharia Ousmane Ramadan, président du centre Tchadien d’études stratégiques et analyses prospectives décrypte pour APA News le bilan des trente ans de pouvoir du président tchadien Idriss Déby Itno, les conséquences de sa mort sur la stabilité du Tchad et son engagement dans la lutte contre le jihadisme au Sahel.Quel bilan Idriss Déby Itno, dont la mort a été annoncée mardi 20 avril, laisse-t-il après 30 ans de règne sur le Tchad?

Le président Idriss Déby Itno laisse un bilan à la fois exceptionnel et controversé.
Quand il était arrivé au pouvoir, le pays et la sous région étaient le théâtre de graves crises politiques qui paraissaient insolubles. Le Tchad était le théâtre d’une multitude de rébellions et beaucoup de pays voisins connaissaient de graves tensions. Idriss Déby est parvenu à la fois à stabiliser le Tchad et lui éviter d’être entraîné dans les différentes crises qui sévissaient chez les voisins.

On peut distinguer plusieurs périodes dans le long règne de Déby. De sa prise du pouvoir en 1990, jusqu’au début des années 2000, il s’était attelé à juguler les différentes rebellions et à stabiliser le pays. C’est dans ce contexte qu’il avait permis l’organisation d’une conférence nationale souveraine qui avait jeté les bases d’un processus démocratiques qui a permis l’organisation régulière d’élections quelles soient transparentes ou pas, ces élections ont largement contribué à stabiliser le pays.

De 2000 à 2010, période qui a coïncidé avec les premiers revenus de l’exploitation du pétrole, Déby a eu les moyens financiers pour se lancer dans un important programme d’infrastructures qui a largement transformé le pays et dont il a tiré un bénéfice certain en termes d’image au sein de l’opinion.

Plus tard, l’émergence de nouveaux foyers de tensions à partir de 2010, comme en Centrafrique, au Nigeria avec Boko Haram, en Libye après la chute du colonel Mouammar Kadhafi puis au Sahel avec l’apparition de groupes jihadistes au Mali et dans la région, a poussé Déby à s’engager sur plusieurs fronts militaires. Cet engagement qui lui a valu d’être considéré comme le meilleur allié de la France et des puissances occidentales dans la lutte contre le jihadisme au Sahel, l’a progressivement détourné des réalités du pays. D’où les tensions qui ont émaillé le Tchad juste avant l’élection présidentielle du 11 avril dernier dont il a été déclaré vainqueur quelques heures seulement avant l’annonce de sa mort.

Quelles pourraient être les conséquences de la mort d’Idriss Déby Itno sur la stabilité du Tchad?

Les premiers pas de la junte qui a pris le pouvoir immédiatement après l’annonce de la mort d’Idriss Déby influenceront sans doute l’avenir immédiat du Tchad. Elle est confrontée à des défis variés et complexes. Mais l’un d’entre eux devrait compter plus que les autres et il est d’ailleurs le premier auquel la nouvelle équipe au pouvoir sera confrontée. C’est la cohésion et l’unité au sommet de l’Etat. Il faut absolument que les successeurs d’Idriss Déby parviennent à rester soudés pour pouvoir conduire le pays vers une transition pacifique loin des luttes intestines qui sont souvent, dans ce genre de situation, fatales pour les hommes au pouvoir et le pays aussi. Le défi est d’autant plus énorme que le système par lequel Idriss Déby Itno avait réussi à gérer le pays durant trois décennies avait été conçu et organisé entièrement autour de sa propre personne. Ce n’est pas une situation propre au Tchad. Beaucoup de pays africains connaissent ou ont connu ce genre de situation, ce qui explique d’ailleurs ce perpétuel casse-tête qu’est la construction toujours inachevée des Etats et des nations sur le continent. Le Tchad n’échappe pas à cette réalité, malgré pourtant le leadership exceptionnel démontré par Idriss Déby itno et qui lui est reconnu d’ailleurs dans la sous-région et dans toute l’Afrique.

Il faut donc espérer que le nouveau pouvoir se montre ouvert envers le reste de la classe politique et la société civile et éviter coûte que coûte les tiraillements fratricides et la tentation d’une gestion solitaire des affaires de l’Etat. L’exercice ne doit pas être facile dans un pays qui en soixante ans d’indépendance n’a connu qu’une petite période allant de sept à douze ans maximum sans grande catastrophe, comme la guerre, la sécheresse, l’invasion de criquets pèlerins qui ravagent les récoltes, etc.
La nouvelle équipe au pouvoir pourra-t-elle maintenir les engagements du Tchad dans la lutte contre le jihadisme au Sahel dans le bassin du Lac Tchad où Idriss Déby Itno avait, ces dernières années, envoyé plusieurs milliers de soldats?

Il y a peu de chance de voir le Tchad se retirer de ses engagements extérieurs dans la lutte contre le jihadisme. La nouvelle équipe au pouvoir étant composée des principaux collaborateurs militaires du président défunt, elle maintiendra sans doute les engagements pris par Idriss Déby. Les soldats engagés aux côtés de l’armée française au Mali y resteront. Ceux qui se trouvent engagés aux côtés des armées voisines contre les islamistes de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad y resteront. En fonction de l’évolution de la situation sécuritaire dans le pays, une partie de ces soldats pourrait cependant être rapatriée.

Afrique: Bolloré engagé dans la préservation des tortues marines

Bolloré Ports met en œuvre des programmes de préservation de la biodiversité en Afrique.Le travail vise à assurer la durabilité des espaces de ses 21 concessions portuaires dans le monde dont 16 sur le continent africain.

En partenariat avec l’ONG Ecocentre Renatura, Congo Terminal sensibilise des centaines de familles de Pointe Noire aux enjeux des tortues marines, aux méfaits du braconnage et aux implications de l’eau pour la planète, rapporte un communiqué reçu ce lundi à APA.

Le texte souligne qu’au Ghana, Meridian Port Services (MPS) met en œuvre depuis 2018, un programme pour la conservation des tortues marines.

Ce programme consiste à transférer en toute sécurité les œufs de tortue se trouvant menacés dans leur milieu naturel vers une écloserie fermée reproduisant leur environnement, dans une atmosphère propice à leur éclosion.

L’initiative est menée conformément à la norme de performance de la Société financière internationale (SFI) pour la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles vivantes.

Au Timor-Leste où Bolloré Ports va démarrer dès 2022 les activités du port en eaux profondes de Tibar Bay, des études environnementales lancées avec le concours de la Banque Mondiale, ont permis de définir les mesures compensatoires à mettre en œuvre pour reconstituer une zone de mangrove tout en augmentant sa surface et préserver la faune marine par la mise en place d’un éclosoir pour protéger les tortues.

Moroni Terminal aux Comores va aussi s’engager cette année dans le programme gouvernemental de protections de tortues marines.

« Bolloré Ports attache de l’importance à la durabilité environnementale et sociale de ses activités. C’est à ce titre que l’ensemble de nos terminaux portuaires mettent en œuvre une politique environnementale qui vise à préserver les écosystèmes de nos installations. Avec le concours des ONG et experts environnementaux, nos équipes identifient et gèrent les risques environnementaux et sociaux associés à nos activités. Nous déployons à cet effet des méthodes innovantes afin d’assurer la préservation de la flore et de la faune », a précisé Olivier De Noray, Directeur général des concessions de Bolloré Ports.

Par ailleurs, les terminaux opérés par Bolloré Ports sont engagés dans les processus de certification environnementale ISO 14001/2015.

Afrique : 86% des migrants restent dans le continent (chercheur)

Une infime partie des migrants africains sortent du continent, révèle Dr Ibrahima Kane.Le chercheur à la Fondation « Open society initiative for west africa » (Osiwa) remet en cause l’idée selon laquelle les Africains se déplacent majoritairement hors du continent.

« Sur 100 Africains qui se déplacent, 86% le font à l’intérieur de l’Afrique. Seuls 14% des migrants africains se déplacent hors du continent. Ces derniers se déplacent majoritairement au Moyen-Orient et dans le reste de l’Asie et non en Europe comme on veut nous le faire croire », a soutenu Dr Kane.

Il a souligné que 2% des migrants africains sont irréguliers et que l’Afrique représente 3% de la migration mondiale.

« La gestion de la migration passe par la gestion de la diversité culturelle, d’où la nécessité d’apprendre des bonnes pratiques », a-t-il recommandé, vendredi à Dakar, lors d’une rencontre sur « Les routes de la migration africaine » organisée par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) et le Laboratoire mixte international Movida.

Malheureusement, a déploré Dr Ibrahima Kane, « beaucoup d’Etats ouest africains n’ont pas de politiques migratoires » et que les textes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) relatifs à la migration ne sont pas appliqués.

Se prononçant sur la diversité des chiffres sur les migrants, Dr Cheikh Oumar Bâ, Directeur exécutif de l’Ipar a plaidé pour leur harmonisation. « Pour ce faire, la recherche doit aider à avoir une bonne base de données sur les migrants. Ce qui permettra de changer le paradigme des politiques migratoires », a-t-il indiqué.

Ce qui fait dire à Dr Amadou Diaw, Conseiller technique du Secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur que sur les questions relatives à la mobilité et aux migrations, « nous avons besoin que toutes les parties prenantes travaillent collectivement pour faire évoluer la cause et les préoccupations des migrants ».

« Car assez souvent, a dit Dr Diaw, le débat sur la mobilité et les migrants est empreint de fantasmes, sources de polémiques. (…) les migrants sont souvent victimes de stigmatisation, d’exclusion sociale, bref, accusés de tous les maux et qualifiés de tous les sobriquets ».

De l’avis de Dr Diaw, les idées reçues sur les migrants découlent d’une analyse simplificatrice de la réalité, mais que dans toute idée reçue, il y une petite part de vérité et beaucoup d’exagération.

« Elle (l’idée reçue) est répandue dans les milieux où les raccourcis historiques sont courants. Façonnées à partir de représentations sociales déterminées, les idées reçues sur la migration ont tendance à se focaliser sur la figure de l’étranger envahisseur et qui viendrait prendre ou voler le travail de nationaux », a-t-il affirmé.

L’insécurité alimentaire guette l’Afrique occidentale et centrale (étude)

Dans ces deux parties du continent noir, plus de 31 millions de personnes pourraient souffrir de la faim durant la saison de soudure de juin-août 2021 selon le Programme alimentaire mondial (Pam).C’est une alerte pour parer à un danger imminent. Car « ce chiffre est supérieur de plus de 30 % à celui de l’année dernière et représente le niveau le plus élevé depuis près de dix ans d’après les données du Cadre Harmonisé, une analyse conjointe de la sécurité alimentaire publiée sous les auspices du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) ».

La possible insécurité alimentaire résulterait, à en croire le Programme alimentaire mondial (Pam), de la flambée des prix des denrées alimentaires dans ces régions en proie à des conflits et à l’impact socio-économique de la pandémie de la Covid-19.

De ce fait, l’organisation humanitaire mondiale de lutte contre la faim estime, dans un communiqué reçu ce vendredi à APA, qu’ « une action immédiate est nécessaire afin d’éviter une catastrophe  » pendant la période de soudure « précédant la prochaine récolte et au cours de laquelle les réserves alimentaires sont épuisées ».

En Afrique de l’Ouest, explique Chris Nikoi, le Directeur du Pam dans cette région, « les conflits alimentent déjà la faim et la misère. La hausse incessante des prix agit comme un multiplicateur de pauvreté, plongeant des millions de personnes dans l’insécurité alimentaire et le désespoir ». 

De plus, signale M. Nikoi, « même lorsque les denrées alimentaires sont disponibles, les familles n’ont pas les moyens de s’en procurer et la flambée des prix met un repas de base hors de portée de millions de familles pauvres qui avaient déjà du mal à s’en sortir ».

Dans les pays ouest-africains, note le Pam, les prix des denrées alimentaires sont en hausse. « Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, les produits locaux ont augmenté de près de 40 % et dans certaines zones, les prix ont grimpé de plus de 200 % », précise le programme du système des Nations unies.

Poursuivant, le Programme alimentaire mondial fait savoir que « cette situation est due en partie à l’impact économique des mesures contre la propagation du coronavirus au cours de l’année dernière, mais aussi à la baisse des revenus des populations en raison de la réduction des activités commerciale, touristique et informelle ainsi que des transferts de fonds ».   

En Sierra Leone, par exemple, « la dépréciation de la monnaie locale a eu des répercussions sur le prix des denrées importées ou produites localement », indique le Pam. Dans le pays dirigé par Julius Maada Bio, rapporte l’organisation onusienne, « le prix du riz, l’aliment de base, est supérieur de 60 à 70 % à la moyenne quinquennale ».

C’est pourquoi l’insécurité alimentaire aiguë y a connu un pic puisqu’elle touche 23 % de la population (1,8 million de personnes) contre seulement 2 % en 2019. « En attendant que les marchés se stabilisent, l’assistance alimentaire est peut-être la seule source d’espoir pour des millions de familles. Les besoins sont immenses et si nous ne parvenons pas à réunir les fonds (indispensables), nous ne pourrons tout simplement pas faire face. Nous ne pouvons pas laisser 2021 devenir l’année de la réduction des rations », avertit le Directeur régional du Pam.

En outre, le rapport fait remarquer que « dans le Nord du Nigeria, au Sahel central (Burkina, Mali et Niger), en Centrafrique et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, l’escalade de la violence oblige les populations à se déplacer, à abandonner leurs champs et leurs sources de revenus ».

C’est la raison pour laquelle « près de 10 millions d’enfants, de moins de 5 ans, souffrent de malnutrition aiguë cette année dans la région et le Sahel représente la moitié de ce chiffre à lui seul ». Au vu de la situation, le Pam prévoit cette année d’aider en Afrique occidentale et centrale « près de 18 millions de personnes » dont 68 % sollicitent une assistance « d’urgence ».

Pour les six prochains mois, le Programme alimentaire mondial a chiffré ses besoins à « 770 millions de dollars » pour mener « ses opérations dans 19 pays ». En 2020, l’organisation humanitaire mondiale et ses partenaires ont aidé « près de 17 millions de personnes en Afrique de l’Ouest à travers des approches intégrées combinant des interventions alimentaires et nutritionnelles vitales mais aussi des activités qui renforcent la résilience des communautés », conclut le document.

Plus de 200 employés de Huawei instruits sur la Covid-19 depuis Abidjan

Plus de 200 employés ouest-africains de Huawei, le géant chinois des télécommunications, ont été instruits jeudi sur la Covid-19, avec un focus sur la prévention, via visioconférence depuis Abidjan.

La session a été assurée par le professeur Issiaka Tiembré, sous-directeur de la vaccinologie et coordonnateur opérationnel de la vaccination contre la Covid-19 en Côte d’Ivoire, dans les locaux du groupe chinois, à Abidjan.

Le Professeur Tiembré a tenu à signifier sa satisfaction, en aval de cette séquence et a salué cette belle initiative organisée par Huawei. Selon lui « Il est primordial que toutes les organisations, y compris les entreprises privées, instruisent leurs collaborateurs sur les enjeux de la lutte contre la Covid-19. Ces derniers deviennent par la suite de véritables acteurs de la résilience, en se faisant des porte-voix des bonnes pratiques, cruciales dans la lutte contre la propagation de la maladie en Côte d’Ivoire ».

Le professeur Tiembré a averti que « la maladie à Coronavirus est réelle ». Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, elle connaît une recrudescence de cas. La maladie est de plus en plus létale et s’étend. C’est pourquoi, il faut continuer à appliquer les mesures de prévention.

Il a soutenu que « le vaccin est un outil supplémentaire qui permet surtout d’éviter les formes graves qui entraînent des décès, et qui endeuillent des familles, des communautés ». Car, en se faisant vacciner, on se protège contre les formes graves et on protège son environnement.

Selon lui, « il faut comprendre que le vaccin AstraZeneca utilisé en Côte d’Ivoire est efficace, parce que déjà à 70% (de performance), c’est déjà bien, et surtout les études ont montré son efficacité sur les formes graves dans plus de 90% des cas, ce qui est énorme ».

« C’est un vaccin qui est efficace », a-t-il insisté,  avant d’ajouter qu’il « est bien toléré puisqu’aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, (où) nous avons vacciné plus de 80.000 personnes et jusqu’à présent, on n’a pas eu d’effets indésirables graves ».

« Ce qu’on a eu jusqu’à présent, ce sont des événements mineurs comme on l’observe dans toute vaccination. Donc, je voudrais encourager les travailleurs à adhérer massivement à la vaccination qui va être un outil supplémentaire de protection pour les amener à être résistants », a-t-il poursuivi.

A propos des variants circulant aujourd’hui dans la région, il a exhorté les travailleurs, même en étant en communauté, à toujours appliquer les mesures barrières, notamment la distanciation, le lavage des mains, le port des masques, ce qui pourrait les épargner cette maladie.

Les employés lui ont adressé des questions qu’il a répondues sans ambages, tout en relevant que « le vaccin est le moyen sûr et efficace de protection contre les maladies graves », d’autant plus qu’il permet à l’organisme de secréter des anti-corps pour faire face aux microbes.

Jusque-là, les effets indésirables enregistrés en Côte d’Ivoire,  sont entre autres, des vertiges, fatigues, maux de tête, nausées, fièvre, a-t-il fait savoir, indiquant qu’ « on a très peu de Mapi (manifestations postvacinales indésirables), on a 215 » sur plus de 80.000 individus vaccinés.

M. Tiembré a fait observer que même après la vaccination, il faut toujours respecter les mesures barrières, pour se protéger nous-mêmes, mais aussi son entourage. Suite à une question,  il a noté que celui qui a déjà fait la maladie devra attendre six mois avant de se faire vacciner.

« Les polémiques autour du vaccin, à mon avis, ne sont pas justifiées, parce que de toute façon il y a toujours dans la vie ce qu’on appelle les anti-vaccins, qui distillent souvent des informations qui ne sont pas toujours vérifiées, des fake news, des rumeurs », a-t-il estimé.

Les travailleurs doivent retenir qu' »en Côte d’Ivoire, la vaccination est encadrée par des organismes de régulation notamment l’Agence ivoirienne de régulation pharmaceutique, par des experts, notamment le comité national des experts de pharmacovigilance qui surveille et analyse tous les effets indésirables pour que les Ivoiriens soient protégés », a-t-il rassuré.

Lors de la séance d’instruction sur la Covid-19, étaient connectés des employés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Burkina Faso, de la Guinée Conakry; la majorité des participants étant des Ivoiriens et des Chinois issus du bureau d’Abidjan.

Covid-19 : 13 millions de doses de vaccin administrées en Afrique

Au total, 45 pays du continent noir ont démarré leurs campagnes de vaccination contre le nouveau coronavirus.La pandémie de la Covid-19 a montré, une fois encore, les inégalités sur la planète. En effet, l’Afrique est incapable de concurrencer les pays développés qui s’arrachent les vaccins dont la quantité insuffisante ne permet pas de satisfaire la demande mondiale.

« Dans les pays à revenu élevé, en moyenne une personne sur quatre a déjà reçu une dose du vaccin contre la Covid-19, contre une personne sur 500 dans les pays à revenu plus faible, notamment dans plusieurs pays africains », a fustigé Dr Matshidiso Moeti, la Directrice régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afrique.

La Botswanaise s’exprimait, ce jeudi 15 avril, lors d’une conférence de presse virtuelle au cours de laquelle le Bureau régional qu’elle dirige a souligné que « plus de deux tiers des doses administrées en Afrique l’ont été dans dix pays (où) les stocks s’amenuisent ou sont déjà épuisés ».

Pour inverser la tendance, les experts ont plaidé pour le renforcement des « capacités de production de vaccins » en Afrique dans « un contexte marqué par des approvisionnements limités et des retards dans l’acheminement des doses ».

En tout, 12 millions de doses d’AstraZeneca ont été injectées sur le continent. Grâce principalement au mécanisme Covax, 36 pays ont reçu des lots du précieux liquide. Si la formation de caillots sanguins après la prise des vaccins AstraZeneca et Johnson & Johnson a conduit des pays occidentaux à les suspendre temporairement, la situation est toute autre en Afrique.

« La plupart des rapports faisant état de manifestations postvaccinales indésirables ne concernent que des effets secondaires bénins ou modérés. Jusqu’ici, aucun cas de trouble de la coagulation sanguine n’a été notifié après la vaccination », a indiqué OMS Afrique.

Tout compte fait, l’agence spécialisée des Nations unies pour la santé publique a promis de continuer l’évaluation des vaccins mais « considère sur la base des connaissances actuelles que les avantages l’emportent largement sur les risques ».

En tout cas, Dr Moeti est persuadée que « chaque dose administrée est un pas de plus vers la fin de cette pandémie ». Poursuivant, elle a invité les Etats africains à tout mettre en œuvre afin de « réduire le nombre de cas de formes sévères de la maladie, ainsi que le taux d’hospitalisation et de décès ».

À ce jour, le continent noir compte plus de 4,3 millions de cas du nouveau coronavirus. Au cours des 28 derniers jours, a révélé le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, le nombre d’infections a augmenté d’au moins 50 % dans 13 pays. Il s’agit entre autres de l’Angola, de l’Éthiopie, du Kenya et de la Centrafrique.

Le Sars-CoV-2, identifié le 9 janvier 2020 à Wuhan (Chine), a déjà causé la mort de près de 3 millions de personnes dans le monde dont 116.506 en Afrique.

Commission Uemoa : le Sénégal retrouve la présidence

Le sénégalais Abdoulaye Diop a été nommé président de la Commission de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa).
L’Acte de nomination du nouveau président ainsi que celui des autres membres de la commission ont été signés hier par Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uemoa.

L’ancien ministre sénégalais du Budget (2009-2012), remplace Abdallah Boureima, ancien ministre de l’Economie et des Finances nigérien nommé le 10 avril 2017 dont le mandat est arrivé à terme.

Lors de sa 22ème session ordinaire tenue par visioconférence le 25 mars 2021, la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uemoa avait décidé de confier la présidence de la Commission de l’Union au candidat proposé par la République du Sénégal. Il avait à ce titre demandé que la nomination des membres de la commission intervienne au plus tard le 1er mai 2021.

Inspecteur du Trésor de formation sorti de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam), Abdoulaye Diop a été plusieurs fois directeur de cabinet du Ministre de l’Economie et des Finances. Il a été aussi le directeur de cabinet de Cheikh Hadjibou Soumaré, ancien Premier ministre sénégalais et président de la Commission de l’Uemoa entre 2011 et 2017.

Jusqu’à sa nomination à ce poste, Abdoulaye Diop occupait la fonction de Ministre-Conseiller du président de la République Macky Sall. « Abdoulaye Diop a été exemplaire dans la gestion du budget de l’État. Un homme de valeurs, de qualité humaine et très rigoureux dans le travail » confie une source au ministère de l’Economie et des Finances.

Macky Sall avait porté son choix sur Abdoulaye Diop depuis quatre ans après la démission de Cheikh Hadjibou Soumaré en 2016. Mais le Niger qui convoitait le poste, avait brandi une lettre d’engagement sur la rotation de la présidence de la Commission de l’Uemoa signée par l’ancien chef d’État du Sénégal, Abdoulaye Wade. Sur fonds de concessions et de médiation, le Sénégal avait accepté de soutenir le candidat nigerien Abdallah Boureima, mettant fin au feuilleton diplomatique entre Dakar et Niamey.

Outre le Sénégalais, les autres membres de la Commission de l’Uemoa ont été aussi nommés hier, par le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouver­nement de l’Union. Il s’agit de Jonas Gbian, au titre de la République du Bénin, Filiga Miche lsawadogo, au titre du Burkina Faso, Paul Koffi Koffi, au titre de la République de Côte d’Ivoire, Mamadù Serifo Jaquite, au titre de la République de Guinée-Bissau, Lassine Bouare, au titre de la République du Mali, Maha­madou Gado, au titre de la République du Niger, Kako Nubukpo, au titre de la République togolaise.

Covid-19 : l’Afrique atteint quatre millions de cas (CDC)

Le Centre africain de contrôle des maladies (CDC) a déclaré que le nombre de cas confirmés de Covid-19 en Afrique a atteint 4.350.512 à la date du lundi 12 avril.Le nombre de décès dus à la pandémie s’élève quant à lui 115.765, tandis que 3.906.408 patients à travers le continent se sont rétablis de la maladie.

L’Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie, l’Éthiopie et l’Égypte figurent parmi les pays africains les plus touchés par la pandémie, indique le CDC.

L’Afrique du Sud a enregistré 1.558.458 cas de Covid-19, soit le plus grand nombre de cas parmi les pays africains, suivie du Maroc avec 502.102 cas et de la Tunisie avec 271.861 cas, note-t-on.

Les pays africains ont reçu jusqu’à présent plus de 33,8 millions de doses de vaccin contre la Covid-19 provenant de différentes sources, principalement de l’initiative Covax et d’accords bilatéraux extérieurs.

Le CDC est une institution technique spécialisée de l’Union africaine qui soutient les États membres dans leurs efforts pour renforcer les systèmes de santé et améliorer la surveillance, la réponse aux urgences, la prévention et le contrôle des maladies.

Burkina : Compaoré accusé dans l’assassinat de Sankara

L’ex-président burkinabè Blaise Compaoré est mis en accusation dans l’assassinat de Thomas Sankara.La justice burkinabè a décidé de la mise en accusation de l’ancien président Blaise Compaoré qui a dirigé le pays entre 1987 et 2014.

Après Gilbert Diendéré, son ancien bras droit poursuivi pour complicité d’assassinat, recel de cadavres et attentat à la sureté de l’État, c’est autour de l’ex président chassé du pouvoir par un soulèvement populaire le 31 octobre 2014, d’être rattrapé par le dossier qu’il avait lui-même rangé dans les tiroirs durant ses 27 ans de magistère

Exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute, Compaoré est mis en accusation pour attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres dans le dossier Sankara. Au total, 14 personnes doivent comparaître devant le tribunal dans ce dossier.

Le dossier Sankara, longtemps considéré comme un sujet tabou au pays des hommes intègres, est rouvert en 2015 à la faveur de l’arrivée au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré.

Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987 à l’âge de 38 ans par un groupe de soldats, était considéré comme un leader révolutionnaire. Il a dirigé de 1983 à 1987 la Haute-Volta devenue en 1984 le Burkina Faso.

Côte d’Ivoire: détonation d’une charge explosive à Kafolo

La détonation d’une charge explosive au passage d’un véhicule de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire est survenue dans la matinée de lundi sur le tronçon petit Nassian-Kafolo dans l’extrême Nord ivoirien.

Cet incident n’a fait aucune victime, ni blessé parmi le personnel embarqué, selon l’Etat-major général des forces armées de Côte d’Ivoire ( FACI).

« Quant au véhicule, il a subi des éraflures extérieures sans dommages majeurs», a ajouté dans un communiqué, le chef d’état- major général des FACI, le général de corps d’armées Lassina Doumbia qui a invité les populations au calme tout en appelant à la vigilance et à une parfaite collaboration avec les forces engagées.

 La localité de Kafolo a été ces derniers temps, la cible d’attaques perpétrées contre les soldats ivoiriens par des groupes armées. Le 29 mars dernier, deux attaques ont été perpétrées contre des positions de l’armée ivoirienne à Kafolo (Kong) et à Téhini (Bouna), près de la frontière avec le Burkina Faso, faisant six morts.

Une première attaque de la position de l’armée ivoirienne à Kafolo dans l’extrême nord du pays avait fait en juin 2020 une dizaine de morts chez les Forces armées de Côte d’Ivoire.

Terrorisme: la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso renforcent leur coopération

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso renforcent davantage leur coopération transfrontalière face au terrorisme, multipliant des rencontres entre leurs structures administratives chargées des questions frontalières.

Dans cet élan, les autorités administratives frontalières des deux pays ont tenu un conclave à Banfora, au Burkina Faso. Les assises, entamées le 7 avril dernier, se sont achevées le 09 avril 2021, à la salle polyvalente  sainte Thérèse de Banfora.

 La rencontre de concertation a réuni les autorités administratives frontalières des régions frontalières du Bounkani et du Tchologo en Côte d’Ivoire et celles des régions des Cascades et du Sud-Ouest du Burkina Faso.

Elle était co-présidée par Madame Kouara Apiou-Kaboré Joséphine, chef de la délégation burkinabè et M. Diakalidia Konaté, chef de la délégation ivoirienne, selon une note transmise à APA qui mentionne que le conclave a vu la participation de 56 autorités administratives dont 25 du Burkina et 31 de la Côte d’Ivoire.

Ces assises visaient d’une part, à faire l’état de mise en oeuvre des actions de coopération transfrontalière retenues lors de la première rencontre tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Ferkessédougou (Nord ivoirien),  et des actions de coopération transfrontalière développées entre les entités frontalières dans les différents domaines d’intérêt commun.

Et d’autre part, elles avaient pour objectif d’identifier les difficultés liées à leur mise en oeuvre afin de proposer  des solutions  et formuler des recommandations aux gouvernements respectifs afin de prendre les mesures diligentes face à l’extrémisme violent dont sont confrontés des États. 

A l’ouverture du conclave, M. Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte dIvoire (CNFCI) et chef de la délégation ivoirienne, a souligné que « cette activité se tient à un moment où nos deux pays se trouvent confrontés à de grands défis sécuritaires liés à l’extrémisme violent ».

Le champ de prédilection des acteurs, dira-t-il, « reste malheureusement nos espaces transfrontaliers. Ce qui nous oblige à une plus grande vigilance et à une étroite collaboration à tous les niveaux tout au long de notre frontière commune ». 

« Les attaques terroristes répétées récemment à Kafolo dans le département de Kong et à Kolobougou dans le département de Téhini (deux villages ivoiriens frontaliers avec le Burkina), nous interpellent et nous conduisent à redoubler de vigilances en conjuguant nos efforts pour une meilleure sécurisation de notre frontière commune », a-t-il fait observer. 

Pour sa part, Mme Kouara Apiou-Kaboré Joséphine, gouverneur de la Région des Cascades, a soutenu qu’au regard des menaces terroristes, la coopération transfrontalière entre les circonscriptions administratives frontalières du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire constitue un puissant moyen de résolution de tous les problèmes qui peuvent surgir entre les populations vivant le long de la frontière commune.

A l’issue des travaux, les participants ont invité leurs gouvernements à associer les commissions nationales des frontières des deux pays aux différentes initiatives entreprises par toutes structures étatiques et partenaires en lien avec les zones frontalières.

Ils ont recommandé la poursuite des patrouilles conjointes de sécurisation de la bande frontalière, l’harmonisation des dispositions de contrôle et de surveillance sanitaire dans les zones frontalières, le renforcement de la collaboration entre les populations, les forces de défense et de sécurité.

Les parties ont demandé la mise en place des comités de veille et de sensibilisation dans les villages frontaliers, la création d’un cadre juridique formel de concertation entre les forces de défense et sécurité frontalières des deux Etats.

A l’endroit des deux Etats, ils ont recommandé la mise en place des postes mixtes et intégrés de contrôle et de sécurité, la poursuite et l’intensification des opérations militaires à l’image de l’opération « Comoé », dans le Nord ivoirien.

Les deux délégations ont en outre souhaité l’organisation d’une rencontre entre les autorités administratives et les responsables des forces de défense et sécurité frontalières relative aux problématiques du racket et de la libre circulation des biens et des personnes.

Et ce, en associant les autorités administratives frontalières des deux pays à la conférence au sommet du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC).

La prochaine rencontre entre les deux entités est prévue au mois d’avril 2022 à Bouna, chef-lieu de la région du Bounkani en Côte d’Ivoire en vue d’évaluer la mise en oeuvre de ces recommandations.

Cette rencontre qui est la deuxième du genre après celle tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Ferkessédougou intervient dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord-cadre relatif à l’institutionnalisation de rencontres périodiques de concertation entre les autorités administratives frontalières du Burkina Faso et de la République de Côte d’Ivoire.

L’accord-cadre de coopération a été signé à la faveur  de la quatrième Conférence au Sommet des Chefs d’Etat du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC)  le 30 juillet 2014 à Ouagadougou par les deux gouvernements.

Afrique : « le déficit de culture démocratique » à l’origine des crises électorales (chercheur)

Sur le continent noir, la lutte pour le pouvoir donne souvent lieu à des élections sous haute tension. Pour Gilles Yabi, analyste politique, il faut couper le mal à la racine.Du diagnostic du fondateur du Think tank Wathi, il ressort que « le déficit de culture démocratique » a plongé un certain nombre de pays africains dans des violences électorales récurrentes.

Pour que les scrutins, surtout la présidentielle, ne soient plus des moments d’instabilité, Gilles Yabi propose un remède : « Il faut investir dans les dimensions non électorales de la démocratie. Il s’agit notamment de l’éducation civique, de la culture politique, de la qualité de l’offre politique et de toutes les institutions impliquées dans l’organisation des élections. Il faut toujours penser à ces éléments même si on n’est pas en période électorale ».

S’exprimant ce mercredi 7 avril à Dakar, en marge de la conférence de presse de Partners West Africa Sénégal qui prépare un hommage au Général Lamine Cissé, le spécialiste des questions politiques a déconseillé la recherche de « solutions faciles ».

Par rapport au troisième mandat ayant divisé des pays africains, M. Yabi a soutenu que cette quête prouve « le manque d’éthique dans la gestion des affaires publiques », non sans mentionner qu’ « on ne peut pas consolider la démocratie si les gouvernants n’ont pas de culture démocratique ».

Les sources d’instabilité sont à éviter en Afrique de l’Ouest d’autant plus que les mouvements jihadistes y sévissent déjà. De l’avis du politologue, la région est confrontée à d’ « énormes défis sécuritaires » qui pourraient se corser « davantage dans le futur ».

Pour que cette prédiction ne se réalise pas, le Directeur exécutif de Wathi a invité à repenser la relation entre les gouvernants et les gouvernés. « La réponse strictement militaire ne suffit pas à régler durablement les problèmes de sécurité. On le voit bien au Sahel. Il faut également une approche politique, sociale et économique », a-t-il préconisé.

Dans le cadre de la célébration du second anniversaire de la disparition du Général Lamine Cissé (1939-2019), Partners West Africa Sénégal, dont il fut le tout premier président du Conseil d’administration, organise un colloque international le 16 avril prochain dans la capitale sénégalaise.

Le thème retenu pour ces activités de réflexion en mixte, présentiel et dématérialisé est « L’intégrité, l’éthique et la bonne gouvernance au service de la paix et de la sécurité, sur la voie tracée par un homme d’exception : le Général Lamine Cissé ».

Ce dernier fut notamment ministre de l’Intérieur du Sénégal, Chef d’Etat-Major Général des Armées du Sénégal, Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique et Secrétaire Général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest.

« Global Africa », la nouvelle revue scientifique africaine

Lancement au Sénégal d’une ambitieuse revue de recherche scientifique sur l’Afrique.L’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal (UGB) a annoncé, ce jeudi 1er avril 2021, le lancement de « Global Africa », une revue scientifique internationale et pluridisciplinaire, associée à des actions de renforcement de la recherche africaine, soutenue par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 1,5 million d’euros. Ce programme mobilisera plus d’une dizaine d’institutions partenaires africaines ou françaises.

La revue, rattachée au Laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs / Afrique-Diasporas (LASPAD) de l’UGB, vise à rendre compte des enjeux politiques, sociaux, économiques, écologiques, technologiques de l’Afrique et du monde.

Editée en quatre langues (français, anglais, arabe et swahili), cette publication dont les premiers appels à contribution vont être diffusés prochainement, est dotée des standards internationaux d’évaluation des articles. Au-delà des sciences sociales, elle est ouverte à la science de la durabilité et aux approches pluridisciplinaires.

« Global Africa » a été imaginée par un consortium, qui comprend, aux côtés du LASPAD de l’UGB, l’IRD (Institut de recherche pour le développement, France), le Center for Global Studies de l’UIR (Université internationale de Rabat, Maroc) et le LASDEL (Laboratoire d’études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local, Niger). L’AFD apporte pendant quatre ans un soutien au lancement du programme à travers un financement d’1,5 million d’euros pour un budget global de 2,65 millions d’euros.

Un programme de formations et d’événements est prévu pour compléter l’offre éditoriale de la nouvelle revue scientifique africaine.

Foot : la Can au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022

La Confédération africaine de football (Caf) vient de trancher. Dans un communiqué en date du 31 mars 2021 et publié ce jeudi, elle annonce la programmation de la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football (Can 2021), prévue au Cameroun, du 9 janvier au 6 février 2022.La date du 15 janvier au 28 février 2022 avait été initialement retenue pour l’organisation de cette compétition phare de la Caf.

« Le Comité exécutif a unanimement approuvé les dates proposées pour l’organisation du tirage au sort (25 juin 2021) et du tournoi final de la CAN Total Cameroun 2021 (du 9 janvier au 6 février 2022) », souligne le document.

Par ailleurs, le tirage au sort pour déterminer la composition des six groupes se déroulera pour sa part le 25 juin prochain. Autre remarque, la Caf a décidé que la compétition continuera de s’appeler Can 2021, malgré son report à 2022, à cause de la pandémie de Covid-19.

Ainsi, les dernières journées des éliminatoires de la Can 2021 ont été disputées en fin mars 2021. A l’exception de Sierra-Léone – Bénin, reporté pour la prochaine trêve internationale de juin, tous les matchs des éliminatoires ont été livrés.

Ces deux équipes se disputeront le dernier ticket qualificatif à la Can 2021 après que la rencontre prévue mardi passé à Freetown n’a pu se tenir. Les autorités sierra-léonaises ont conclu que des joueurs cadres de l’effectif béninois ont contracté la Covid-19, ce que ces derniers ont réfuté. La Caf a promis d’ouvrir une enquête tout en reprogrammant ce rendez-vous.

Liste des 23 pays qualifiés : Mali, Guinée, Burkina Faso, Malawi, Ghana, Soudan, Gambie, Gabon, Maroc, Mauritanie, Cameroun, Cabo-Verde, Egypte, Comores, Algérie, Zimbabwe, Sénégal, Guinée Bissau, Tunisie, Guinée équatoriale, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Nigeria, Sierra Leone ou Bénin.

Can 2021 : tableau quasi complet

Seize mois après le début des éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations, il ne reste plus qu’un seul ticket à décrocher.Un imbroglio lié au nouveau coronavirus a fait capoter la « finale » du groupe L entre la Sierra Léone et le Bénin prévue le mardi 30 mars.

En effet, peu avant le coup d’envoi de cette rencontre comptant pour la 6e journée des qualifications, six joueurs titulaires du Bénin (dont Steve Mounié ou Jodel Dossou) ont reçu des résultats positifs pour des tests Covid effectués à Freetown.

Les Écureuils crient alors au complot. Car, arguent-ils, l’ensemble de la délégation avait été testé négatif samedi soir à Cotonou. Après plusieurs heures d’incompréhension, le match décisif a été reporté. Il se jouera « en juin 2021
à la prochaine fenêtre internationale de la Fifa », a annoncé le Comité d’organisation de la Can 2021.

Excepté cet accroc, les éliminatoires ont livré leur verdict. Dans la poule A, la Guinée (2e, 11 points) a tué tout suspense en battant le Mali (1er, 13 points) lors de la 5e journée. Le revers du Syli national sans ses cadres en Namibie (2-1) n’a eu aucune incidence au classement.

Le Malawi (10 points) a créé l’exploit dans le groupe B en se classant deuxième au nez et à la barbe de l’Ouganda (3e, 8 points) pourtant séduisant durant la précédente phase finale de la Can. Alors qu’ils n’avaient besoin que d’un petit point pour participer à la grand-messe du football africain, les Cranes ont été défaits sur le score d’un but à zéro par les Flames.

Après 1984 et 2010, le Malawi refait surface sur la scène continentale. Avec douze points au compteur, le Burkina Faso a terminé à la première place de la poule. Les Etalons signent ainsi leur retour puisqu’ils n’étaient pas au rendez-vous égyptien en 2019.

Dans le groupe C, le Ghana (1er, 13 points) et le Soudan (2e, 12 points) sont qualifiés. Dans l’obligation de gagner, les Crocodiles du Nil ont sorti le grand jeu lors de l’ultime journée pour coiffer au poteau l’Afrique du Sud (2-0). Bourreaux de l’Egypte sur ses terres il y a deux ans, les Bafana Bafana retombent dans leurs travers.

La Gambie, logée dans la poule D, a fait sensation dans ces éliminatoires. Indépendante depuis 1965, elle était jusque-là l’unique pays de l’Afrique de l’Ouest à n’avoir jamais goûté à la Can. Avec trois victoires, un nul et deux défaites, les Scorpions ont plié l’affaire le 25 mars dernier à Banjul contre l’Angola (1-0). Le pion d’Assan Ceesay (62e mn) a transporté tout un peuple au septième ciel.  

L’autre place qualificative de ce groupe est occupée par le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang. Absents à la Can 2019, les Panthères ont surclassé les Léopards de la République démocratique du Congo (3-0) lors de l’avant-dernier acte pour composter leur ticket pour le Cameroun voisin.

Dans la poule E, le Maroc (1er, 14 points) a effectué un parcours sans faute ponctué par quatre succès et deux nuls. Les Lions de l’Atlas sont suivis des Mourabitounes ayant glané neuf points. Dans son duel à distance avec le Burundi, la Mauritanie a fait le job en allant s’imposer (0-1) en Centrafrique. C’est la deuxième qualification d’affilée de la sélection entraînée par le Français Corentin Martins.

Pays hôte du tournoi, le Cameroun est le leader du groupe F avec 11 points dans son escarcelle. Le quintuple champion d’Afrique devra néanmoins rehausser son niveau de jeu pour espérer reconquérir le titre. Victorieux en Mozambique (0-1) le 30 mars, le Cabo-Verde (2e, 10 points) a réduit à néant les espoirs de qualification du Rwanda (3e, 6 points). Les Requins bleus, qui en seront à leur troisième Can après 2013 et 2017, ont repris des couleurs suite aux échecs de 2017 et 2019.

Situés au Sud-Est de l’Afrique, les Comores (2e, 9 points) ont frappé fort dans le groupe G au détriment du Kenya (3e, 7 points) et du Togo (4e, 2 points). Le 25 mars, un match nul vierge lors de la réception des Eperviers a suffi au bonheur des Cœlacanthes. Cet archipel de l’océan Indien a obtenu sa toute première qualification à la Can après avoir loupé de justesse celle de 2019. De son côté, l’Egypte a tenu son rang en s’installant à la première place avec trois victoires et autant de nuls.

L’Algérie sur sa lancée

Les champions d’Afrique en titre ont fait un carton plein à domicile et arraché deux nuls et une victoire à l’extérieur dans la poule H. L’Algérie de Djamel Belmadi, invaincue depuis 24 matchs, a conclu sa campagne par un succès convaincant à Blida face au Botswana (5-0).

Battu 0-2 par la Zambie avant-hier, le Zimbabwe de l’attaquant lyonnais Tino Kadewere accompagne les Fennecs. Les Warriors ont assuré leur présence au Cameroun grâce à leur courte victoire au Botswana (0-1) pour le compte de la 5e journée.

Dans le groupe I, le Sénégal (1er, 14 points) s’est qualifié dès la 4e journée tandis que la Guinée Bissau (2e, 9 points) a dû batailler jusqu’au bout. L’équation était simple pour les Djurtus : battre à domicile le Congo (3e, 8 points). Au final, les protégés du sélectionneur Baciro Candé l’ont fait avec la manière. Score final : trois buts à zéro.

Parmi toutes les équipes engagées dans ces éliminatoires, celle de la Tunisie a enregistré le plus de points. Les Aigles de Carthage ont remporté cinq matchs et concédé un nul dans la poule J. Deuxième avec 9 points, la Guinée équatoriale a acquis sa première qualification sur le terrain. En 2012 (avec le Gabon) puis en 2015, le Nzalang nacional avait bénéficié de son statut de pays organisateur de la compétition.

La Côte d’Ivoire et l’Ethiopie ont fait la différence dans la poule K. Les Eléphants se sont qualifiés le 26 mars au Niger (0-3). La veille, à Addis-Abeba, les Walya n’ont pas eu froid aux yeux devant les Baréa  (4-0).  Même si une victoire contre le Mena (0-0) lui aurait permis de renverser la vapeur, Madagascar ne s’est jamais remis de cette lourde défaite.  La dernière participation de l’Ethiopie à la Can remonte à 2013.

Enfin dans le groupe L, le Nigeria a assuré sa première place à la faveur de ses triomphes face au Bénin (0-1) et au Lesotho (3-0). La Sierra Léone et le Bénin se disputent le second ticket.

Initialement prévu en 2021, le tournoi phare de foot du continent noir a été reporté en raison de la pandémie de Covid-19. Finalement, la Coupe d’Afrique des nations se tiendra du 15 janvier au 28 février 2022 au Cameroun.

Liste des 23 pays qualifiés : Mali, Guinée, Burkina Faso, Malawi, Ghana, Soudan, Gambie, Gabon, Maroc, Mauritanie, Cameroun, Cabo-Verde, Egypte, Comores, Algérie, Zimbabwe, Sénégal, Guinée Bissau, Tunisie, Guinée équatoriale, Côte d’Ivoire, Ethiopie et Nigeria.

Covid-19 : l’Afrique exhortée à une relance économique résiliente

La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) exhorte les pays africains à adopter des mesures politiques qui encouragent les investissements verts visant à accroître la productivité pour faciliter une relance durable à la suite de la crise de coronavirus et parvenir à une industrialisation durable.« Les pays doivent également soutenir les Petites et moyennes entreprises (PME) et renforcer les systèmes de protection sociale pour revitaliser les moyens de subsistance », affirme Hopestone Kayiska Chavula, qui assure l’intérim de la Section d’analyse macroéconomique, de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance, de la CEA.

Il présentait son rapport axé sur les récents développements économiques et sociaux en Afrique présenté lors la 39ème réunion du Comité d’experts de la CEA dans le cadre de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, ouvert depuis mercredi dernier à Addis-Abeba (Ethiopie).

« Le renforcement des systèmes de santé, notamment par la création de centres de santé régionaux à la pointe de la technologie, est également essentiel », dit-il, ajoutant que les pays doivent également renforcer les systèmes de suivi et d’évaluation et les systèmes statistiques existants pour évaluer et affiner en permanence les mesures d’atténuation et de relance.

Selon M. Chavula, il faut un soutien de la communauté internationale pour faire face aux contraintes de liquidités et promouvoir la relance. Ce qui peut se faire grâce à de nouvelles émissions et réaffectations de Droits de tirage spéciaux (DTS), à une baisse du coût du crédit, à une restructuration ordonnée de la dette et à la recapitalisation des banques multilatérales de développement (BMD).

« Une grande partie des progrès réalisés ces dernières années en matière d’éducation, de santé et d’éradication de la pauvreté a été stoppée ou annulée par la pandémie de Covid-19 », Hopestone Kayiska Chavula, soulignant que la CEA estime qu’entre 49 et 161 millions de personnes tomberont dans une pauvreté profonde en raison de la crise.

On estime que le PIB de l’Afrique s’est contracté en 2020 malgré une relance aux 3e et 4e trimestres mais les perspectives pour 2021 sont positives.

Les déficits budgétaires se sont creusés en raison de l’augmentation des dépenses publiques visant à enrayer la propagation de la pandémie, et de nombreux autres pays africains risquent en conséquence d’être surendettés.

Des politiques monétaires accommodantes ont été maintenues pour amortir les effets négatifs de la pandémie sur l’activité économique malgré les pressions inflationnistes dans certains pays, déclare M. Chavula.

Le commerce africain a diminué mais connaîtra une hausse avec la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

La croissance du PIB réel est restée modérée sur le continent, principalement en raison des risques de baisse associés à la deuxième vague d’infections, à la baisse des prix des produits de base et aux risques budgétaires importants ainsi qu’aux conflits dans certains pays.

L’année 2021 s’annonce positive, indique M. Chavula, en raison de la disponibilité des vaccins contre la COVID-19 et de l’amélioration de l’activité économique au 4ème trimestre 2020, des dépenses pour les fêtes et les frais de voyage.

Faible taux du commerce intra-africain (rapport)

Les pays africains continuent de commercer plus avec l’extérieur qu’entre eux, selon un rapport d’évaluation de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).Le rapport qui porte sur les progrès réalisés en matière d’intégration régionale dans le contexte de la pandémie de Covid-19, a été présenté lors du 39ème Comité d’experts de la CEA, qui a débuté hier mercredi à Addis-Abeba (Ethiopie).

« L’Union européenne, indique le rapport, occupe la plus grosse part du marché, représentant 29,8% du commerce total en 2018. La tendance est cependant en train de changer après le Brexit et également en raison de l’augmentation des échanges entre la Chine et l’Afrique ».

Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce, à la CEA, tout en présentant les conclusions du rapport, affirme que la Covid-19 a gravement perturbé la mise en œuvre des initiatives d’intégration régionale, y compris la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), en particulier le commerce à cause de la fermeture des frontières nationales.

« Les problèmes de gouvernance, de paix et de sécurité continuent entraver la mise en œuvre de l’intégration régionale. La numérisation est essentielle pour maintenir la compétitivité commerciale et permettre une participation effective au commerce électronique transfrontalier », déclare M. Karingi.

Le rapport montre qu’en 2018, l’Afrique ne représentait que 2,6% du commerce mondial, soit une légère augmentation par rapport à 0,2% par rapport à 2017.

Le commerce intra-africain est passé à 16,1% en 2018 (159,1 milliards de dollars), contre 15,5% en 2017. À l’échelle mondiale, la production a légèrement diminué à 3,6% en 2018, contre 3,8% en 2017.

Alors que des progrès continuent d’être réalisés dans la poursuite du programme d’intégration régionale du continent dans les huit Communautés économiques régionales (CER), des défis pour parvenir à une intégration plus approfondie demeurent. En particulier, la plupart des CER et des États membres ont du mal à réaliser des progrès dans le domaine de l’intégration productive.

M. Karingi note qu’avant la pandémie de Covid-19, le commerce intra-africain a augmenté, mais par rapport à d’autres régions, ce commerce est resté faible.

« Le commerce, la circulation économique des personnes et des services, les infrastructures, la gouvernance, la paix et la sécurité sont les principaux piliers de l’intégration régionale », fait-il remarquer, ajoutant que de nombreux pays font beaucoup pour mettre en œuvre la Zleca.

Selon lui, la paix et la sécurité créent des environnements propices à la poursuite de l’intégration régionale et à la réalisation d’objectifs de développement continental plus larges.

Le rapport présente une évaluation de l’état de l’intégration régionale en Afrique avec un accent particulier sur les progrès réalisés par les CER dans les dimensions clés de l’intégration régionale, y compris l’intégration macroéconomique, l’intégration productive, l’intégration commerciale, l’intégration des infrastructures, la libre circulation des personnes et la gouvernance, la paix et la sécurité.

Dans toutes les CER, déclare M. Karingi, l’intégration productive est la dimension la moins performante de l’intégration régionale.

« La plupart des communautés sont à la traîne en termes d’exportations et d’importations intermédiaires intra-régionales, et enregistrent un très faible indice de complémentarité du commerce des marchandises », dit-il, ajoutant que l’intégration productive est essentielle pour renforcer l’industrialisation et le commerce.

Selon le rapport, l’Union du Maghreb arabe (UMA) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) occupent la tête de l’intégration productive, avec des scores d’indice de 0,449 et 0,434, respectivement, tandis que la CEDEAO est le bloc régional le moins intégré dans ce domaine, avec un score d’indice de 0,220.

Malgré la faible performance de la majorité des CER en matière d’intégration productive, plusieurs initiatives sont en cours pour améliorer la situation, dont certaines sont soutenues par la CEA.

La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la CAE sont les communautés les plus performantes en termes d’intégration macroéconomique, avec des scores d’indice de 0,684 et 0,660, respectivement.

La facilitation des investissements, un pilier de la Zlecaf (CEA)

Les négociations imminentes de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) doivent se focaliser sur la facilitation des investissements.Stephen Karingi de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui a fait ce plaidoyer, estime que la facilitation des investissements devient de plus en plus un domaine d’intérêt dans le discours sur l’investissement en Afrique.

S’exprimant lors d’une table ronde virtuelle de haut niveau sur la facilitation des investissements pour le développement, M. Karingi, directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, met l’accent sur les avantages et les défis des cadres internationaux de facilitation des investissements pour le développement des économies africaines.

Il fait remarquer que les Investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont diminué à la suite de la pandémie de COVID-19 et que les décideurs en matière d’investissement ont un énorme défi pour redresser la tendance.

« La facilitation des investissements sera essentielle pour promouvoir une plus grande valeur ajoutée et une plus grande industrialisation en Afrique qui, comme vous le savez, est l’un des piliers fondamentaux de la Zlecaf », a-t-il affirmé.

Dans son propre discours, la Directrice exécutive du Centre du commerce international, Pamela Coke-Hamilton, appelle à un « partenariat en action et un partenariat pour l’action » afin de faire face aux difficultés sanitaires et économiques créées par le Pandémie de covid-19.

« Nous devons mettre en commun nos ressources et notre expertise pour reconstruire les voies d’investissement en Afrique », la pandémie ayant laissé des effets dévastateurs sur l’investissement, illustrés par la baisse d’environ 40% des IDE africains en 2020, déclare Coke-Hamilton.

«L’Afrique doit tirer profit de la Zlecaf» (expert)

Les pays du continent doivent tirer profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), affirme l’expert en affaires internationales, Me Pierre Djemis.« La Zlecaf est devenue réalité depuis 1er janvier 2021. C’est une zone énorme, c’est un marché énorme (…) que nous devons saisir. L’Afrique ne doit pas louper les opportunités de la Zlecaf. Elle permet par exemple de commercer (…) sans payer des droits de », a notamment dit Me Djemis, spécialisé en droit et pratique des affaires internationales.

Il s’exprimait, mardi à Dakar, en prélude à une formation de 300 entrepreneurs sénégalais sur l’accès à l’information relative aux financements des PME/PMI. Celle-ci entre dans le cadre d’une série de rencontres dénommées « Entreprendre en Afrique », visant à mettre en relation les porteurs de projet et un réseau de partenaires techniques et financiers.

Dans son discours dont APA a obtenu copie, Me Pierre Djemis a indiqué que « nous devons faire en sorte que nos PME/PMI saisissent les opportunités de la Zlecaf qui est un projet innovant ». « C’est une opportunité à saisir par les PME/PMI », a-t-il renchérit.

Selon lui, « la plus grande richesse de l’Afrique réside bien dans sa jeunesse et sa soif d’entreprendre ».

« L’engouement pour l’entrepreneuriat n’a jamais été aussi puissant qu’aujourd’hui, l’entrepreneuriat est au cœur du développement en Afrique. Cependant, entreprendre en Afrique s’avèrera une stratégie payante à condition d’être parfaitement informé sur les spécificités des marchés et surtout d’avoir accès à des financements », a conclu Me Pierre Djemis.

Niger : quels défis pour le nouveau président

Ibrahim Moussa, Rédacteur en chef du journal nigérien La Roue de l’Histoire, analyse pour APA les principaux chantiers de Mohamed Bazoum.Comment appréciez-vous le déroulement du scrutin présidentiel de dimanche dernier ?

En dépit de quelques irrégularités, notamment la saisie de faux bulletins de vote à Dogondoutchi (Sud-Ouest) par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et l’attaque terroriste qui a fait sept morts à Dorgol, dans la région de Tillabéri (Extrême-Ouest), le vote s’est globalement déroulé dans le calme et la sérénité.

L’élection de Mohamed Bazoum à la tête du Niger ouvre une nouvelle page dans l’Histoire du pays. Car, pour la première fois depuis l’indépendance en 1960, un président démocratiquement élu passe le témoin à un autre par le même procédé.

Quels sont les principaux défis du nouveau président ?

Le chef de l’Etat sera confronté à des défis de plusieurs ordres. C’est d’abord la lutte contre le jihadisme. Cinq des huit régions que compte le Niger sont touchés par ce phénomène. Il s’agit de Diffa, Tillabéri, Tahoua, Agadez et Maradi.

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Le Niger est entouré de foyers d’insécurité au niveau de quatre de ses frontières. Au Nord, depuis la chute en Libye de Mouammar Kadhafi, la situation s’est détériorée.

Dans sa frontière Sud-Est avec le Nigeria, la région Diffa proche des Etats fédérés de Borno et Yobé, est notamment la cible d’attaques terroristes depuis février 2015.

A l’Ouest du pays, les localités situées le long des frontières entre le Mali et le Burkina Faso subissent des attaques quasi-quotidiennes. C’est d’ailleurs dans ce territoire appelé la zone des trois frontières que les agents de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ont été tués le 21 février dernier, jour même du scrutin.

Hormis le défi sécuritaire, il y a la question de l’emploi et de l’employabilité des jeunes, la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation. Bazoum a réservé une part belle à l’éducation des jeunes filles dans son programme de campagne. 

Pour que celles-ci étudient jusqu’à la classe de 3e au moins, il a évoqué la création de cantines scolaires surtout dans les zones nomades et dans les localités où les populations sont extrêmement vulnérables.

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Sur le plan politique, le successeur de Mahamadou Issoufou a du pain sur la planche. Avec une classe politique que tout oppose. Dans son premier discours, après la proclamation des résultats provisoires, l’ancien ministre de l’Intérieur a lancé un appel à l’endroit de son challenger, Mahamane Ousmane, et de toute la classe politique en vue de s’unir et travailler pour le développement du Niger.

Mouhamadou Issoufou a décidé de respecter la Constitution en ne se présentant pas à la présidentielle. Quel sens donnez-vous à cet acte du président sortant ?

Cette décision de ne pas briguer un 3e mandat, dans une sous-région où la tentation est très forte, a été saluée par tout le continent africain voire la communauté internationale. A travers cette attitude, Issoufou inscrit son nom en lettres d’or dans les annales de l’Histoire politique du Niger. En outre, il peut servir de modèle à Mohamed Bazoum en matière du respect de la Constitution.

Niger : Bazoum, le continuateur de l’œuvre d’Issoufou

Co-fondateurs du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) en 1990, le président sortant et son successeur partagent depuis trente ans les mêmes idéaux pour leur pays.Après deux mandats consécutifs, Mouhamadou Issoufou (69 ans) passe sans anicroche le témoin à Mohamed Bazoum (61 ans). Cette transition policée du pouvoir exécutif est inédite au Niger où les coups d’Etat sont légion.

Bazoum, dans son tout premier discours en tant que président de la République, a rendu un vibrant hommage à son compagnon de route : « Je voudrais remercier Issoufou pour le travail accompli pour notre pays et surtout pour sa loyauté à son égard. Il vient de nous permettre de réaliser quelque chose d’inédit. Le Niger lui devra cela pour l’éternité. Il est définitivement rentré dans l’Histoire ».

Titulaire d’un Diplôme d’études approfondies en Philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad, Sénégal), le nouvel homme fort du Niger a une idée claire de ce qu’il veut pour sa nation.

« Je consoliderai, ainsi que le dit mon slogan de campagne, le travail accompli sous l’autorité du président (sortant) et j’avancerai dans le sens des objectifs que j’ai soumis au peuple dans le cadre de mon programme électoral », a déclaré le natif de Diffa (Sud-Est).

La gouvernance en vigueur pour le prochain quinquennat, à en croire l’ex-ministre des Affaires étrangères, ne sera rien d’autre que la synthèse des « succès et échecs » de la dernière décennie. Le néo-président du Niger, qui se prévaut de connaître « parfaitement » son pays et d’avoir « une grande connaissance de l’Etat », se sent « en état d’assumer
(avec) loyauté et probité » cette nouvelle fonction.

Pour qu’il enfile officiellement son costume présidentiel, la Cour constitutionnelle devra confirmer les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Aussitôt après, Mohamed Bazoum compte presser le pas : « Je m’appuierai sur ma majorité parlementaire forte de 129 députés pour former un gouvernement que je mettrai (immédiatement) au travail ».

En tout cas, il a du pain sur la planche surtout avec la menace jihadiste qui tourmente le Niger. Récemment, sept agents électoraux sont décédés dans l’explosion d’une mine. En outre, un agent électoral a été tué par une roquette. « Ces événements nous rappellent l’urgence et l’énormité du défi que constitue le combat contre le terrorisme. Je le mènerai avec méthode et détermination », a promis le chef de l’exécutif.

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La question jihadiste figurera tout en haut dans la hiérarchie des priorités du membre de la tribu des Ouled Slimane.  « Pour avoir assidûment fréquenté durant ces huit derniers mois les populations, je sais que partout où prévaut l’insécurité, c’est le premier besoin qu’elles expriment et qu’elles nous demandent de régler », a expliqué Bazoum.

A tous les leaders des partis qui l’ont soutenu dans sa quête du pouvoir, le vainqueur du scrutin du 21 février dernier s’est engagé à être « loyal » mais c’est « dans la loyauté commune vis-à-vis » du Niger que l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique entend collaborer avec eux.

Dans cette perspective, le successeur d’Issoufou a prévu de promouvoir la « gouvernance toute d’éthique en vue notamment de lutter contre la pauvreté, de réhabiliter le système éducatif, de former les jeunes et de lutter contre le chômage ».

Enfin, Mohamed Bazoum a tendu la main à son rival Mahamane Ousmane dont le parti a dénoncé « un hold-up électoral » : « Connaissant sa sagesse, je voudrais compter sur lui pour créer un nouveau climat entre le pouvoir et l’opposition, mettre fin aux tensions inutiles et nous (entendre) sur l’essentiel par ces temps de grands défis terroristes ». D’autant plus que la Ceni « aura travaillé, comme d’habitude, de façon totalement transparente et inclusive », selon le PNDS Tarayya.

Installation d’une Commission pour matérialiser la frontière Côte d’Ivoire-Burkina

La Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire ( CNFCI) et celle du Burkina Faso ont procédé vendredi à Abidjan, à l’installation officielle de la Commission mixte paritaire de matérialisation de la frontière Ivoiro-Burkinabè composée de vingt personnes, soit 10 pour chacun des deux pays, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne. 

Le Général Vagondo Diomandé, le ministre ivoirien de la sécurité et de la protection civile qui a co-présidé cette cérémonie avec son homologue Burkinabè, a soutenu que le but de la matérialisation, est de faire des frontières  « non pas des barrières, mais une passerelle pour une meilleure intégration sous-régionale ».

Selon le Général Vagondo qui représentait le premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko, la matérialisation de la frontière Côte d’Ivoire-Burkina Faso permettra d’apporter des  « réponses définitives  » aux différends frontaliers entre les deux pays.

Pour ce faire, il a exhorté les membres de cette nouvelle commission mixte paritaire à œuvrer pour le tracé définitif de la frontière entre les deux pays. Avant lui, Clément Sawadogo, le ministre Burkinabè de l’administration territoriale, a estimé que  « la frontière peut être une source de tension et de conflit si elle n’est pas définie et acceptée de tous  ».

De son avis, cette matérialisation de la frontière Ivoiro-Burkinabè permettra de renforcer la cohabitation pacifique entre les populations et de créer une meilleure planification des zones frontalières par les États.

Auparavant dans une communication sur le thème :  «Délimitation des frontières, enjeux et perspectives  », Pr Ousmane Zina de l’université Alassane Ouattara de Bouaké ( Centre ivoirien), a soutenu que la frontière constitue un facteur de paix entre les États. 

« Il faut considérer les frontières comme des lieux de paix. Il faut les considérer comme le début de l’Etat et non la fin», a indiqué Pr Zina.

Le 30 juillet 2014 à Ouagadougou, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont signé un protocole d’accord instituant une commission mixte paritaire de matérialisation de la frontière Burkina-Côte d’Ivoire. Composée de 10 membres par pays, cette commission qui a été officiellement installée ce jour, est chargée de conduire à terme le processus de matérialisation de la frontière pour le compte des deux États.

Sommet de N’Djamena : la Force conjointe au centre de toutes les attentions

Le G5 Sahel a lancé un appel international pour doter sa Force conjointe de moyens suffisants à travers un « financement pérenne » afin de gagner la bataille contre les groupes jihadistes.« L’argent est le nerf de la guerre ». Un truisme qui ne se dément presque jamais. Réunis les 15 et 16 février à N’Djamena, au Tchad, pour la 7e Session ordinaire de la Conférence des chefs d’État, les cinq pays membres du G5 Sahel ont sollicité « un soutien conséquent » de la communauté internationale.

Le Burkina, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ont, en effet, exhorté le Conseil de Sécurité des Nations unies à placer la Force conjointe sous le Chapitre VII de la Charte de l’Organisation des nations unies (Onu). En outre, les Sahéliens ont exprimé « le souhait de la création d’un Bureau des Nations unies (qui lui soit) spécialement dédié ».

Le G5 Sahel, dans le communiqué final de cette rencontre, s’est félicité de l’approbation, par l’Union africaine (UA), de la requête relative à l’appui de la capacité opérationnelle de la Force conjointe pour un montant de 20 millions d’euros via la Facilité africaine de paix (APF).

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D’ailleurs, un Fonds fiduciaire de la Force conjointe a été mis en place pour renflouer les caisses. Sa gestion est assurée par un Comité de soutien sous la responsabilité du Secrétaire exécutif du G5 Sahel. Le Rwanda, la Turquie, les Emirats Arabes Unis, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont contribué à l’alimentation de ce fonds.

Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Roch Marc Christian Kaboré, Bah N’Daw, Mahamadou Issoufou et Idriss Déby Itno, respectivement présidents de la Mauritanie, du Burkina, du Mali, du Niger et du Tchad, ont salué « les efforts des partenaires en faveur du G5 Sahel », avant de souligner « le rôle essentiel joué par la force Barkhane ».

Au contact des troupes françaises, 5100 soldats déployés au Sahel, la maturation de la Force conjointe est « progressive » d’après ces chefs de l’Etat. Ces derniers ont également bien accueilli « les succès opérationnels (récemment) enregistrés ».

Pour davantage de résultats sur le terrain, le G5 Sahel a appelé à « une meilleure coordination entre la Force conjointe et la Force Multinationale Mixte (FMM) de stabilisation du Bassin du Lac Tchad ». Le diagnostic de N’Djamena a montré que les groupes jihadistes « constituent toujours une menace importante pour les populations sahéliennes ».

Ainsi, les présidents des pays concernés ont fait part de leurs « préoccupations relatives à la persistance de zones d’insécurité et à la diffusion des menaces, notamment vers le Sud du Sahel ». Dans le dessein de barrer la route aux mouvements jihadistes, le renforcement des capacités des acteurs avec des structures de formation a été identifié comme étant un point essentiel.

Avec un dispositif de défense et de sécurité comme suit : le Collège de défense du G5 Sahel à Nouakchott (Mauritanie), le Collège sahélien de sécurité à Bamako (Mali) et l’Académie régionale de police à Koundoul (Tchad), la collecte des informations et le partage de renseignements à travers la Plateforme de coopération en matière de sécurité et le Centre de fusion des renseignements à Niamey (Niger), l’analyse stratégique et l’alerte précoce avec le Centre sahélien d’analyse des menaces et d’alerte précoce à Ouagadougou (Burkina).

Sur initiative de la Mauritanie, la création d’un prix dénommé « Prix du Sahel pour la promotion de la culture de la Paix » a été décidée dans la capitale tchadienne. Cette récompense sera décernée « aux individus, institutions ou organismes publics, privés ou de la société civile ayant le mieux œuvré pour la prévention et la résolution des conflits et pour la culture de la paix et de la tolérance entre les communautés ».

Dans l’espace sahélien, la paupérisation d’une importante frange des populations facilite aux jihadistes le recrutement de combattants. À cet égard, les chefs d’État ont particulièrement apprécié « la conclusion ou la finalisation au cours de l’année 2020, avec le Secrétariat exécutif du G5 Sahel, de projets visant la lutte contre la Covid-19, les conflits, les changements climatiques, l’autonomisation des femmes et des jeunes, la résilience des entreprises des jeunes ».

Poursuivant, ils se sont réjouis de la réalisation, sur fonds propres, de l’étude de faisabilité du projet de construction du chemin de fer du G5 Sahel (Le transsahélien). Dans cette dynamique, le Conseil des ministres et le Secrétariat exécutif G5 Sahel ont été invités « à prendre les dispositions pour donner suite au projet à travers notamment la recherche de partenariats stratégiques ».

Au niveau international, l’Alliance Sahel qui regroupe 24 partenaires compte débourser 50 millions d’euros en 2021 pour financer des projets de développement avec le soutien du ministère allemand de la Coopération économique et du Développement.

Une réforme du Secrétariat exécutif du G5 Sahel est à l’étude pour plus d’efficacité dans le travail. Les présidents sahéliens « ont pris note de l’évolution du processus » et « réaffirmé leur volonté de consolider cet important cadre de coopération et de coordination ».

Sur la situation au Mali, la Conférence des chefs d’État a salué la tenue, le 11 février dernier à Kidal, de la cinquième réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Elle a réaffirmé son « attachement à l’unité et à l’intégrité du Mali », non sans se satisfaire de « la mise en place de l’ensemble des organes de la transition » censée durer dix-huit mois.

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Outre les pays membres du G5 Sahel, Nana Akufo-Addo (Ghana), Macky Sall (Sénégal), le Général de Corps d’Armées, Brahim Gabir Ibrahim, membre du Conseil souverain de la transition au Soudan et Saad Dine El Otmani, chef du gouvernement marocain, ont participé au Sommet de N’Djamena.

C’est maintenant le président tchadien, Idriss Déby Itno, qui assure la présidence en exercice du G5 Sahel. Et le prochain sommet ordinaire est prévu en février 2022 à Bamako, au Mali.

Sahel: Macron annonce le maintien des forces françaises

Pour Emmanuel Macron, un retrait prématuré des troupes françaises du Sahel « serait une erreur ».Une éventuelle baisse des troupes françaises au Sahel était récemment sur toutes les lèvres. Ça ne sera pas le cas. Le président français Emmanuel Macron a annoncé, mardi à Ndjamena (Tchad), lors du sommet G5 Sahel, que « la France
ne réduirait pas dans l’immédiat » ses effectifs militaires dans la région. 

Lors de son intervention par visioconférence depuis Paris, le locataire de l’Elysée a toutefois souligné que « des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu (…) », ajoutant qu’« il
serait paradoxal d’affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d’un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs ».

D’ailleurs il a promis une « action renforcée » pour « essayer d’aller décapiter » les organisations terroristes.Car même si de « véritables résultats ont été obtenus dans la zone des trois frontières », entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et le principal groupe visé, l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS), « a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes », les organisations terroristes y sont toujours très actives. 

Emmanuel Macron a par la même occasion salué la décision du président tchadien Idriss Déby Itno d’envoyer 1200 soldats dans la zone des trois frontières. « Une décision forte et courageuse qui viendra conforter la force du G5 Sahel », a-t-il indiqué. 

De même, il a remercié les pays européens et les autres partenaires internationaux participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, « qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats ». 

Pour venir à bout des groupes jihadistes, l’action militaire devra être conjuguée avec celle du développement. C’est pourquoi Emmanuel Macron a invité ses homologues du G5 Sahel à « donner une perspective aux populations du Sahel », un « deuxième sursaut : celui du retour de la sécurité et des services aux populations » et « une impulsion au plus niveau de l’État » pour réinvestir les territoires délaissés de la région.

Dans cette perspective, chacun des pays membres du G5 Sahel a signé une convention de financement avec le Fonds international de développement agricole (Fida).

Au cours du sommet de Ndjamena, le Tchad a par ailleurs été désigné pour assurer, pour la deuxième fois, la présidence tournante du G5 Sahel. Djimet Adoum du même pays a en outre été nommé nouveau haut représentant de la Coalition pour le Sahel.

« Nous avons beaucoup parlé au cours de ces rencontres de N’Djamena et nous savons tous ce qui nous attend : l’action et le concret », a écrit sur son compte Twitter le président tchadien, Idriss Déby Itno.

G5 Sahel: « Barkhane est devenue un risque politique »

Analyste politique réputé et expert respecté de l’actualité du Sahel, le journaliste et écrivain, Seidik Abba décortique pour APA News les enjeux du sommet du G5 Sahel qui se tient lundi 15 et mardi 16 février 2021 à N’Djamena, au Tchad.Que peut-on attendre de ce nouveau sommet du G5 Sahel ?

Ce sommet statutaire va être l’occasion de faire le bilan de la situation sécuritaire au Sahel depuis le sommet qui a réuni en janvier 2020 à Pau, dans le Sud de la France, le président Emmanuel Macron et ses homologues de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad et qui a été suivi en juillet par une Conférence des chefs d’État du G5 Sahel en juillet 2020 à Nouakchott, en Mauritanie.

À N’Djamena, on s’attend à une évaluation concrète de la stratégie adoptée à Pau qui avait décidé d’une concentration des efforts militaires sur la zone des trois frontières commune au Burkina, au Niger et au Mali. A Pau, il a avait été décidé de cibler particulièrement l’État islamique au Grand Sahara qui multipliait alors les opérations souvent sanglantes et spectaculaires dans cette zone.

A N’Djamena, cette réorientation stratégique va faire l’objet d’une évaluation complète, en présence virtuelle du président français Emmanuel Macron qui participe au sommet par vidéoconférence. Les activités du Secrétariat exécutif, tout comme la mise en œuvre des projets, seront également examinées.

Cela dit, une des particularités du sommet de N’Djamena, c’est qu’il intervient alors que la France a fait part de son intention de « réajuster » son opération militaire au Sahel. Enfin, nous aurons à N’Djamena le passage de témoin entre le président sortant du G5 Sahel, le Mauritanien Mohamed Cheikh El Ghazouani et le président entrant, le Tchadien Idriss Déby Itno.

Vous venez de publier aux éditions L’harmattan à Paris, « Pour comprendre Boko Haram », un livre très remarqué sur les jihadistes actifs dans le bassin du Lac Tchad. Pensez-vous que cette région bénéficie de la même attention que le Sahel ?

Clairement non. Le bassin du Lac Tchad ne bénéficie pas de la même attention que le Sahel. Quelques raisons peuvent être avancées pour expliquer ce désintérêt. Pour les pays occidentaux, Boko Haram, à la différence des groupes terroristes installés au Sahel, notamment dans le Nord du Mali, ne représente pas une menace directe.

Pour eux, il y a peu de chance que des jihadistes partent des rangs de Boko Haram pour attaquer l’Europe. Deuxièmement, dans le bassin du Lac Tchad, il n’y a pas de présence militaire occidentale directe qui aurait pu susciter l’intérêt des médias internationaux et des opinions publiques occidentales.

Enfin, dans le bassin du Lac, les victimes du terrorisme sont principalement des locaux, pas des ressortissants étrangers. Pourtant, il faut prendre garde à ne pas négliger la situation sécuritaire au Sahel. Il serait faux de penser qu’on peut résoudre la crise au Sahel sans associer le bassin du Lac Tchad. Les groupes jihadistes ont, de leur côté, déjà compris l’intérêt qu’il y a à agir ensemble. Nous avons pu documenter de très nombreux exemples de « coopération » entre les groupes jihadistes du Nord Mali et Boko Haram.

Cela fait huit ans que la France a envoyé son armée au Mali et dans le Sahel. Les groupes jihadistes continuent pourtant d’être actifs au Mali et leur présence s’étend à d’autres pays de la région ?Faut-il un réajustement de la stratégie française dans la région ?

La décision d’ajuster on non la présence militaire française appartient à la France. Elle a décidé de le faire non que la situation sécuritaire au Sahel soit redevenue normale.

J’y vois plutôt des considérations de politique intérieure. Dans ce contexte de crise sanitaire avec ses conséquences économiques pour l’État français, certains milieux, y compris au plus haut sommet de l’État, ont pu penser que Barkhane avec un budget annuel compris entre 900 millions et un milliard d’euros coûte chère.

A cette considération économique, s’ajoute un argument de politique intérieure française : la présidentielle de 2022 à laquelle Macron se présente. Disons les choses comme elles sont : avec le retournement de l’opinion contre la présence militaire au Sahel, l’opération Barkhane est devenue un risque politique, surtout dans une période pré-électorale sensible.

Mais pour moi, le plus important n’est pas que la France parte ou reste au Sahel. En effet, ce qui me semble important, c’est comment les pays sahéliens s’organisent pour assurer leur sécurité, y compris en faisant appel à la solidarité africaine.

Certains pays du continent sont de grandes puissances militaires qui peuvent apporter leur contribution sous différentes formes à la lutte contre le terrorisme au Sahel. En tout état de cause, sur la durée, la sécurité au Sahel ne sera assurée que par les Sahéliens. Cela vaut d’ailleurs pour le reste du continent.

Dans certains pays du Sahel, notamment le Mali, la possibilité d’un dialogue avec les jihadistes est désormais publiquement évoquée. Qu’est-ce qui explique ce changement ?

Je constate qu’il y a une évolution de la position malienne de négocier avec les groupes jihadistes. Il y a quelques années, ce sujet était tabou. Aujourd’hui, il est débattu publiquement y compris dans les allées du pouvoir à Bamako. J’estime que cette évolution repose sur des considérations pragmatiques que les Maliens connaissent mieux que leurs partenaires, dont la France, qui défendent eux des principes généraux.

A titre personnel, l’expérience du programme nigérien « Repentir contre pardon » qui a permis de récupérer sans un coup de feu plus de 500 ex-combattants de Boko Haram m’amène à penser que les discussions avec les groupes jihadistes et certains de leurs dirigeants est une option à ne pas écarter. Le débat ne doit plus être faut-il discuter avec les jihadistes mais avec qui, sous quelle forme et où discuter avec les groupes jihadistes.

Des experts et des officiels du renseignement parlent aujourd’hui d’une volonté des groupes jihadistes sahéliens de s’étendre vers les pays du Golfe de Guinée. Est-ce logique ?

Ce n’est pas nouveau. Les groupes jihadistes ont toujours pour agenda l’élargissement de la Willaya d’Afrique de l’Ouest. Ils ont déjà posé des actes en Côte d’Ivoire par deux fois : mars 2016 à Grand Bassam et en juillet dernier à Kafalo sur la frontière ivoiro-burkinabè. Ils ont frappé le Bénin deux fois et ont attaqué sur la frontière entre le Burkina et le Togo. En dépit de sa persistance, cette menace pourra être contenue par une bonne coordination entre les États du Sahel et les pays du Golfe de Guinée. En revanche, le plus inquiétant c’est l’endogénisation du terrorisme au Sahel. Les nouveaux chefs de katibas et les combattants sont des locaux et cela ne peut être combattu par les moyens militaires uniquement.

Frontières Côte d’Ivoire-Burkina: la Commission mixte installée vendredi

Les membres de la Commission mixte paritaire de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso pour la matérialisation des frontières entre les deux pays seront installés officiellement, vendredi.

Ces membres seront installés à Abidjan par le ministre ivoirien de l’Intérieur et de la sécurité, le général Vagondo Diomandé et son homologue du Burkina, ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation M. Sawadogo Pengdwendé Clément.

Cette cérémonie marquera par ailleurs, le lancement officiel des activités de cette commission dans un contexte de récurrence de la menace terroriste et de velléités d’annexion du territoire ivoirien.

Elle sera précédée les 17 et 18 février 2021 des travaux de la première rencontre des membres de la Commission mixte paritaire de matérialisation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Cette première rencontre permettra  de définir la méthodologie de travail  et d’adopter le plan d’actions  de la Commission pour les trois prochaines années.

Les membres de la Commission mixte paritaire de matérialisation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso au nombre de huit pour la Côte d’Ivoire ont été nommés le 13 novembre 2020, par l’arrêté du premier ministre Hamed Bakayoko, président de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI).

Depuis la nomination de ses membres, la Commission a mené plusieurs activités, notamment le renforcement des capacités de ses membres, la visite de travail dans des centres d’archives nationaux et tenu des réunions préparatoires de la CMPM à la première rencontre de travail avec la partie burkinabé.

Mali : l’Accord d’Alger passé au peigne fin

Le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a tenu, jeudi à Kidal, une réunion pour tenter de dénouer ce processus.Le moment est historique. Le lieu symbolique. Kidal, cette ville du nord du Mali est toujours contrôlée par les anciens rebelles regroupés au sein d’une Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui a signé avec le gouvernement malien en 2015 un accord de paix négocié quelques temps plus tôt à Alger.

Dans ce bastion des nationalistes touaregs, une réunion du Comité de suivi de l’Accord de paix issu du processus dit d’Alger n’avait pu s’organiser en septembre 2019. Mais le 11 février, l’État malien et ses partenaires étrangers ainsi que les parties signataires du fameux accord ont pu échanger sur ce texte consensuel censé ramener la paix dans au Mali. Ce texte prévoit entre autres l’intégration des ex-rebelles dans les forces de défense et de sécurité et une plus grande autonomie de cette région.

L’application de l’accord semble plus facile à dire qu’à faire. Mais la relance du processus de paix à Kidal est « un signe d’espoir » selon le Colonel-Major Ismaël Wagué, ministre malien de la Réconciliation nationale au sein du gouvernement de transition mis en place à Bamako, la capitale, dans la foulée du renversement par l’Armée, le 18 août dernier, du président controversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

L’ancien porte-parole des putschistes a également indiqué que les autorités de la transition comptent mettre en application l’Accord d’Alger. Cela est toutefois conditionné au succès du nouveau processus de « désarmement, démobilisation et réinsertion » au terme duquel « plusieurs centaines d’ex-combattants rebelles » sont censés intégrer les rangs de l’Armée.

Pour sa part, l’ancien Secrétaire général adjoint de l’Onu, le Mauritanien, Ahmedou Ould Abdallah, a déclaré qu’« il est temps d’harmoniser et de coordonner, si possible, les points de vue pour aider le Mali et le Sahel à sortir d’une crise qui coûte très chère ».

L’ancien haut responsable onusien, aujourd’hui à la tête du Centre pour la stratégie et la sécurité dans le Sahel-Sahara (Centre 4s), un Think tank basé à Nouakchott, prône clairement un « changement d’approche » dans la gestion de ce conflit.

Pour surmonter les écueils, plusieurs observateurs s’accordent sur la nécessité d’une refonte de l’Accord dit d’Alger. C’est le point de vue défendu depuis toujours par Nicolas Normand, ex-ambassadeur de la France au Mali et au Sénégal. D’après le Français, « la situation est d’autant plus problématique que l’Accord d’Alger ne traite pas, pour l’avenir, les causes véritables de la rébellion du Nord ».

Intervenant par visioconférence, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé que les discussions de jeudi à Kidal sont « tout un symbole », avant de saluer la « dynamique positive » du processus de paix au Mali.

La réunion de Kidal a eu lieu quatre jours seulement avant le Sommet du G5 Sahel prévu les 15 et 16 février dans la capitale tchadienne en présence du président français, Emmanuel Macron. À N’Djamena, la France, la Mauritanie, le Mali, le Burkina et le Niger feront le point sur la situation sécuritaire qui prévaut aussi bien au Mali que dans le reste du Sahel.

Covid-19/Vaccins: la FIFA et l’OMS s’unissent pour l’accès équitable

La Fédération internationale de football association (FIFA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se liguent contre le coronavirus.Des stars du football feront la promotion de l’accès mondial équitable aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic

« La FIFA s’associe à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour promouvoir la nécessité d’un accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, et pour encourager chacun à continuer à appliquer au quotidien les mesures de santé publique salvatrices afin de prévenir la propagation du coronavirus et de protéger la santé », rapporte un communiqué publié sur le site internet de l’OMS visité mardi à APA.

Ainsi, parallèlement à la Coupe du monde des clubs de la FIFA 2020, qui se tiendra au Qatar du 4 au 11 février 2021, la FIFA et l’OMS lancent une campagne de sensibilisation du public à laquelle participeront des stars du football. Cette campagne s’effectuera par la diffusion de messages à la télévision et dans les stades, afin de continuer à promouvoir le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la Covid-19.

« Nous devons tous jouer le rôle qui est le nôtre dans la lutte contre le coronavirus. Nous appelons également la communauté internationale à unir ses forces (sous le hastag #ACTogether), et à garantir l’équité en matière d’accès aux vaccins, aux traitements et aux tests de diagnostiques dans le monde entier », a déclaré le président de la FIFA, Gianni Infantino.

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a affirmé que « le principe d’équité constitue le fondement du football et de tous les autres sports, et il doit en être de même en ce qui concerne la santé ». 

« En matière de lutte contre la Covid-19, a dit le patron de l’OMS, les règles sont simples : toutes les personnes exposées à un risque, dans tous les pays, doivent avoir un accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic vitaux. En seulement neuf mois, le monde a mis en place ces trois lignes de défense efficaces contre la COVID-19. Mais notre objectif consiste désormais à assurer un accès équitable et à continuer à améliorer ces outils ».

Il a ajouté : « L’OMS est reconnaissante à la FIFA de s’être associée à des partenaires du secteur de la santé du monde entier en vue de promouvoir la nécessité d’une distribution équitable des outils nécessaires pour vaincre le coronavirus ».

Eco: suspension du pacte de convergence de la Cedeao

L’adoption de l’Eco, la monnaie unique ouest-africaine, a été repoussée en 2022 à cause des dépenses exceptionnelles engagées par les États dans la lutte contre la pandémie du coronavirus.À l’issue de la session ordinaire virtuelle de la Conférence des chefs d’État  et de gouvernement, tenue le 23 janvier, il a été décidé de suspendre les critères de convergences pour l’année 2021 du fait de la dégradation des économies africaines durement éprouvées par la pandémie de la Covid-19.

« Au regard de l’impact prévisible de la deuxième vague de la pandémie sur l’état de convergence macroéconomique en 2021, le Sommet décide d’exempter les Etats membres du respect des critères de convergence macroéconomique au cours de l’année 2021 », informe le communiqué final.

La Conférence a instruit la Commission de la Cedeao, en collaboration avec l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Imao), la Commission de l’Uemoa et les Banques Centrales de la Communauté, de lui soumettre lors de la prochaine session ordinaire, « un projet de nouveau pacte de convergence et de stabilité macroéconomique avec le 1er janvier 2022 comme date de début de la phase de convergence ».

Les chefs d’État de la Cedeao ont pris note de l’état de la mise en place d’un mécanisme multilatéral qui permettra l’utilisation des monnaies nationales pour le paiement et règlement des transactions intra-communautaires.