Moussa Dadis, du fond de son exil…

Longtemps resté en marge du débat politique, depuis la tentative d’assassinat perpétrée contre lui par son ex aide de camp, Tomba Diakité, l’ancien homme fort de la Guinée Conakry a enfin décidé de sortir du silence. Dans une interview accordée en fin de semaine au confrère burkinabé « l’Observateur Palga », Moussa Dadis Camara aborde plusieurs questions. Ce qui s’est passé après la mort de Lassana Condé Venu au pouvoir le 22 décembre 2008, Moussa Dadis Camara dit ne jamais avoir penser à  être chef de l’Etat. A la question de savoir s’il était préparé à  cette charge, l’ex chef de la junte répond par la négative. « En toute sincérité, je n’avais jamais pensé à  être au pouvoir. Depuis l’université jusqu’à  mon incorporation dans l’armée, cette idée ne m’avait jamais effleuré l’esprit. Je faisais partie de ces contingents que feu le président Lansana Conté avait décidé de recruter pour préparer la relève dans l’armée guinéenne. En fait, à  l’époque J’avais fait aussi des tests dans des banques telles la BICIGI, la Société générale, et je devais travailler dans l’une de ces institutions… Mais le destin en a décidé autrement », explique le capitaine de l’armée guinéenne. Lors qu’il s’agit de rappeler les évènements survenus au camp Alpha Yaya dès la mort du président Lassana Condé, Moussa Dadis est bref : « Je suis allé au camp, et face aux hommes, J’ai ordonné qu’on fasse un communiqué. Tout le monde a adhéré à  cette idée. A ce moment, le général Sékouba Konaté n’était pas présent ». Le capitaine de préciser que C’’était lui qui dirigeait les opérations. « Il faut que les gens sachent que si vous n’êtes pas souvent devant une opération militaire, vous ne pouvez pas vous imposer. A l’époque, le général Sékouba Konaté ne voulait pas, idem pour le général Toto Camara. C’’est mon audace qui a prévalu », dévoile l’ancien homme fort de la Guinée. Qui explique par ailleurs qu’il n’a jamais ordonné la perquisition entreprise au domicile de l’opposant Cellou Dalein Diallo de l’UFDG (Union des forces démocratiques de la Guinée). « Si vous lui posez la question aujourd’hui, il vous le confirmera. Dalein a compris après. Il est toujours vivant, il peut en témoigner. Je le protégeais au contraire, mais dans une situation comme la nôtre, il y a des brebis galeuses. l’indiscipline battait son plein dans l’armée, et même à  présent, cela n’a pas totalement disparu ». « Je ne suis responsable de la tragédie au stade de Conakry » Parlant des évènements du 26 septembre 2009 à  Conakry, l’ex chef de la junte réfute toute accusation après la mort de plus de 150 personnes lors d’une manifestation contre sa candidature. « Je sais que les gens m’accusent de cette tragédie, parce que J’étais le président de la République et commandant en chef des forces armées. Sur le plan moral, cela se comprend. Imaginez que dans une famille, certains enfants sortent et vont agresser une autre famille. Est-ce le père de famille qui a ordonné d’aller commettre de tels actes ? Je fais cette comparaison, car, effectivement, en tant que chef de l’Etat, J’étais le patron de ces forces armées, je n’ai jamais ordonné d’aller massacrer des citoyens », se justifie l’ancien patron du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement). « Très sincèrement, entre Dieu et moi, lorsque J’ai appris ces massacres, je suis rentré chez moi, effondré, ajoute-t-il. Je voulais même aller au stade du 28 Septembre, mais des collaborateurs m’en ont dissuadé. Je suis resté cloà®tré dans ma maison, et J’ai versé des larmes. J’ai compris que la situation était grave. J’étais bouleversé ». Retraité de la politique ? « Des partis politiques se réclament toujours de vous en Guinée et espèrent votre retour…» déclare notre confrère. Moussa Dadis Camara ne dément pas. Cependant, précise le capitaine, « il y a une différence entre les leaders politiques et moi. Eux, C’’est la conquête du pouvoir qui les intéresse. Moi, je ne peux pas jouer le même rôle qu’eux. Nous n’avons pas les mêmes centres d’intérêt. Moi, je n’ai pas l’ambition aujourd’hui d’être président de l’Assemblée nationale ni d’être ministre. Non ! Mais eux, C’’est leur droit d’aspirer à  tout cela. Moi, je ne cherche plus le pouvoir, je soutiens le pouvoir pour qu’il pose des actes. C’’est deux objectifs différents ». Et d’ajouter : « Je reçois ici à  Ouaga de nombreux leaders politiques à  commencer par mon frère Cellou Dalein, et tout récemment, le jeune Moctar Diallo (ndlr : un des leaders des Forces vives de Guinée) est passé me rendre visite et me présenter ses condoléances pour le décès de mon garçon ». l’ancien patron du CNDD, qui dit garder de bons rapports avec les leaders politiques, pense qu’il est tôt de tirer un bilan du mandat du président Alpha Condé. « J’ai été président, J’ai l’expérience du pouvoir d’Etat. l’exercice n’est pas facile comme on le pense. Je sais les souffrances que J’ai enduré, donc je suis à  même de comprendre le président Alpha Condé. Je laisse d’autres faire ce jugement. Dans 2 ou 3 ans, on pourra valablement le juger » a déclaré le capitaine Dadis. Qui pense que la priorité en Guinée doit être le retour de la paix. l’ex chef de la junte militaire dit se sentir « bien » à  Ouaga. A la question de savoir ses activités de loisirs, Moussa Daidis se montre peu bavard. « à‡a, C’’est ma vie privée. Mais avant tout, je suis un être humain et J’ai ma vie de citoyen. Aller à  la chasse ou aller danser (rires), si cela est vrai, font partie de la vie d’un homme » dira-t-il pour conclure l’interview.

Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

Le président Houphouà«t-Boigny n’aurait sans doute pas désavoué l’initiative d’Alassane Dramane Ouattara, un de ses légataires qu’il tenait en haute estime : cultiver la paix avec les voisins. Dans la conjoncture politique sous-régionale actuelle, la tournée qu’a entreprise le n°1 ivoirien dans certains pays limitrophes ne peut être perçue que dans le cadre d’un meilleur rapprochement avec des partenaires immédiats. Après le Bénin, le Togo et le Niger, ADO est depuis hier 17 novembre à  Ouagadougou pour une visite de 24 heures. Pour la seconde fois depuis son élection le 28 novembre 2010, ADO foule le sol burkinabè. La première visite avait été consacrée, pour des raisons évidentes de civilité, au remerciement en bonne et due forme du président du Faso pour sa thérapie appliquée à  la crise ivoirienne. La présente est consacrée à  la mise en musique du Traité d’Amitié et de Coopération, signé le 29 juillet 2009 par Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo. C’’était l’époque de l’amitié retrouvée entre les deux après une brouille de notoriété publique. C’’est qu’entre-temps, il y a eu le 19 septembre 2002 avec des croquants nordistes soupçonnés d’être parrainés par le locataire du palais de Kosyam. Après d’ailleurs que Laurent Gbagbo a eu la sagesse de confier la résolution de cette crise à  son supposé déstabilisateur, on sait ce qu’il est advenu : dialogue interivoirien avec à  la clef l’Accord politique de mars 2007. On se souvient aussi de cette image d’Epinal d’un Gbagbo et d’un Blaise tout sourire à  Yamoussoukro, scellant leurs retrouvailles sincères (?). l’évènement, qui s’est déroulé dans une atmosphère quasi folklorique dans la foulée en pays bété, suscite encore de nos jours des interrogations, même s’il relève de l’anecdote : d’aucuns ont épilogué sur l’habit de chef bété qu’on a fait endosser à  Blaise Compaoré, arguant que cet accoutrement liait mystiquement le sort des deux présidents et que le jour o๠Gbagbo chutera, Blaise devra faire son paquetage… Le 11 avril 2011, le premier cité tombe effectivement sous les coups de boutoir des FRCI et de la Licorne ; trois jours plus tard, comme un effet domino, à  Kosyam, le second doit dare dare quitter le palais sous les tirs de sa garde rapprochée, C’’est-à -dire des éléments du redoutable Régiment de sécurité présidentielle (RSP), pour se réfugier officiellement à  Ziniaré. Un hasard peut-être, mais l’Africain étant incurablement superstitieux… De toute façon, l’accalmie avait été de courte durée entre les deux présidents, car, très vite, la fièvre électorale l’emportera sur tout, et après le coup d’Etat constitutionnel de Gbagbo, le président burkinabè s’était rangé du côté de la coalition internationale. Maintenant que celui qu’on surnommait malicieusement ALASSANE DRAMANE OUEDRAOGO (ADO) (tiens, en acronyme, ça ne change pas) a pris le pouvoir, le moins qu’on puisse dire est que C’’est la parfaite entente, C’’est la confiance retrouvée entre la Côte d’Ivoire est le Burkina. Dans une sous-région tourmentée épisodiquement, cette osmose au sommet devrait permettre une cogestion raisonnable des problèmes communs au Burkina Faso et à  la Côte d’Ivoire. On aura remarqué, d’ailleurs, que le sort des Burkinabè s’est depuis considérablement amélioré. Mais demeurent toujours pendantes les questions du contentieux foncier, de la libre circulation des personnes et des biens et celle de l’énergie, interconnexion oblige. Les populations ayant déjà  fait de l’intégration une réalité, cette réunion au sommet aura atteint son objectif s’il parvient à  dégager des solutions à  ces problèmes majeurs ; une chose à  la portée de Blaise et de son homologue ivoirien, qui caresse le rêve d’être le Périclès de son pays.

48 h à Bamako pour Djibril Bassolé

A l’invitation de son homologue malien, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la coopération régionale s’était rendu dans notre pays les 21 et 22 août derniers. Il était porteur, dit-il, d’un message du président Blaise Compaoré à  son homologue Amadou Toumani Touré. Accompagné d’une forte délégation, M. Yipènè Djibril Bassolé a, au cours de son séjour, multiplié les rencontres au sommet de l’Etat malien. D’abord avec le chef de l’Etat malien, puis avec Mme le Premier ministre Sidibé Mariam Kaà¯dama Sidibé. M. Bassolé a ainsi transmis aux deux personnalités maliennes le message d’amitié et fraternité du président du Faso. Echanges fructueux autour des préoccupations Maliens et Burkinabés ont profité de cette visite pour jeter les bases d’une coopération dynamique. Au cours de son malien, M. Bassolé et son homologue malien Soumeylou Boubeye Maà¯ga ont eu plusieurs entretiens en tête –ࠖ tête au cours desquels ils ont évoqué de nombreux points. Il s’agit notamment de la problématique de l’emploi des jeunes, la sécurité et la fluidité du trafic routier entre les deux pays, la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, l’esquisse d’une coopération triangulaire Bobo-Dioulasso-Sikasso-Bouaké, les voies et moyens pour une exploitation judicieusement des trois aéroports et l’impulsion d’une dynamique nouvelle à  la production et à  la transformation des produits agricoles et fruitiers, etc.   Sur ces questions, les deux ministres en charge de la diplomatie de leur pays ont invité le Comité de suivi des recommandations de la Grande Commission Mixte de Coopération prévu les 26 et 27 septembre 2011 à  Bamako, à  procéder à  un examen approfondi en vue de dégager des actions dont la mise en œuvre contribuera à  renforcer le bien-être de nos populations respectives. Les deux chefs de diplomaties se sont mutuellement informés sur l’évolution de la situation politique et économique récente de leur pays respectif et ont procédé à  un échange de vues sur les questions bilatérales, régionales et internationales d’actualité. s’agissant des relations bilatérales, Bassolé et Maà¯ga se sont félicités de l’excellence des liens séculaires d’amitié et de fraternité qui existent entre les peuples burkinabé et malien et ont réaffirmé leur volonté de tout mettre en œuvre pour les développer davantage afin d’assurer le développement harmonieux et le progrès des deux pays frères. l’Unité entre les peuples d’Afrique Evoquant la situation dans la sous-région, les deux ministres ont réaffirmé leur attachement à  la coopération et à  l’intégration sous-régionale. A cet effet, ils ont réaffirmé leur adhésion à  l’application effective du schéma de la CEDEAO sur la libéralisation du commerce et du protocole relatif à  la libre circulation des personnes et des biens ainsi que la création d’une monnaie commune dans la sous-région. La situation en Libye s’est tout naturellement invitée dans les débats entre les deux ministres. Ils ont souhaité vivement une sortie diligente de crise en tenant compte des aspirations légitimes du peuple libyen à  la paix, à  la cohésion, à  l’unité nationale et à  la démocratie. Au plan international, les deux chefs de diplomaties ont décidé de renforcer la coopération entre les deux gouvernements au sein des instances internationales notamment les Nations Unies, le Mouvement des Non-Alignés, l’Organisation de la Coopération Islamique et l’Union Africaine. Bassolé et Maà¯ga se sont félicités de leur convergence de vues sur plusieurs grandes questions d’actualité, notamment la dette africaine, la reforme de l’ONU ainsi que les négociations commerciales dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce et de l’Union Européenne. Une séance de travail a également réuni les deux délégations autour de l’examen de la coopération bilatérale. A cet égard, elles ont convenu de l’intensifier et de la diversifier. Au terme de sa visite, le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la coopération internationale a invité son homologue Maà¯ga à  effectuer une visite de travail au Burkina Faso. Cette invitation a été acceptée avec plaisir et la date de la visite sera fixée ultérieurement de commun accord par voie diplomatique. Comme pour dire qu’entre le Mali et le Burkina et Faso, les relations ne souffrent d’aucune tâche.

Thomas Sankara, héros profané

Un mythe emprisonné est plus dangereux qu’un mythe mort. C’’est sans doute pour cette raison que les putschistes burkinabè du 15 octobre 1987 ont préféré éliminer le président Thomas Sankara. Après avoir écrit «mort naturelle» sur un acte de décès incongru, ils auraient précipitamment enterré sa dépouille dans le cimetière de Dagnoà«n, dans la zone est de Ouagadougou, aux côtés de ses douze compagnons d’infortune. Les assassins avaient-ils imaginé que cette sépulture modeste deviendrait tout autant un lieu de pèlerinage couru qu’un dépotoir désolant? Le 28 juillet dernier, la tombe du père de la révolution burkinabè est retrouvée vandalisée. Pas de profanation de la dépouille, mais l’épitaphe en ciment est détruite. Les réactions fusent. Officielles: «C’est un scandale», déclare le président de la Fondation Thomas Sankara, Jonas Hien, réclamant l’ouverture d’une enquête. Ou masquées: «Même mort, Sankara ne gagne pas la paix avec ses bourreaux!», s’indigne un internaute sous pseudonyme. «Il hante toujours vos nuits», complète un second, qui s’adresse directement aux vandales qu’il assimile aux meurtriers. Vendredi, les services municipaux en charge de la gestion des cimetières n’avaient donné aucune indication sur le saccage. Ils n’ont, d’ailleurs, jamais montré beaucoup d’intérêt pour l’entretien de ce cimetière. Depuis plus de vingt ans, les familles se plaignent que ce lieu est devenu un véritable dépotoir. En Afrique, «les morts ne sont pas morts» Pourquoi peiner à  accorder un cadre digne à  la dépouille d’un ancien chef d’Etat qui, justement, avait fait de la salubrité publique un de ses chevaux de bataille? En 1987, quelques semaines après l’assassinat de Thomas Sankara, le nouveau président Blaise Compaoré ne déclarait-il pas à  l’hebdomadaire Jeune Afrique: «Thomas ne peut pas être enterré ailleurs qu’au cimetière des militaires. Le Front populaire va d’ailleurs prendre les dispositions pour cela». «Thomas», le frère d’armes pour lequel «Blaise», le fidèle numéro deux, avait déclenché les opérations militaires qui conduisirent à  la Révolution du 3 août 1983; Blaise et Thomas qui furent les parrains d’une Haute-Volta rebaptisée Burkina Faso… Le «frère» attendra —ou plutôt sa dépouille. Car son nom, longtemps tabou dans les discours officiels, est porté sur les fonts baptismaux dès le retour de la République. Au début des années 90, le régime Compaoré décerne le titre de «héros national» à  Nazi Boni, Ouezzin Coulibaly, Philippe Zinda Kaboré et… Thomas Sankara. Au milieu des années 2000, et au C’œur du quartier Ouaga-2000, les autorités érigent un mémorial dédié au souvenir des quatre héros. Un temps, la population imagine que cet imposant monument aux allures de tour Eiffel obèse abritera un mausolée. Il n’en sera rien. En Afrique, «les morts ne sont pas morts» et le mémorial n’est qu’à  quelques encablures du nouveau palais présidentiel. Craignait-on que le fantôme de Sankara ne vienne chatouiller les orteils de son successeur? Etait-il inenvisageable de déterrer le squelette de l’ancien président et de lui faire traverser la ville? Sankara l’icône Par défaut, la décharge de Dagnoà«n est restée le lieu de pèlerinage de tous les sankaristes. Chaque 15 octobre, une délégation hétéroclite vient déposer des gerbes de fleurs. On y voit des Occidentaux qui fantasment une époque qu’ils n’ont pas connue, des adolescents qui épinglent un souvenir raconté à  leur ras-le-bol du pouvoir actuel, des anciens camarades de luttes révolutionnaires ou des politiciens plus jeunes qui ont échangé le symbolique faso dan fani sankariste (tenue en cotonnade traditionnelle) pour un costume-cravate. Devant cette tombe défraà®chie, la messe d’obédience marxiste a connu son apogée en 2007. Vingt ans après la mort de son époux, l’ancienne Première dame, Mariam Sankara, foulait à  nouveau la «terre des hommes intègres». Ce jour-là , au moment même o๠Blaise Compaoré célébrait sa prise de pouvoir sur le thème de la «renaissance démocratique», Dagnoà«n était pris d’assaut par une marée humaine qui masquait le sol jonché de détritus. La dépouille de Sankara n’est-elle finalement pas mieux dans ce quartier populaire de Wemtenga qu’encastrée sous des pierres honorifiques, dans la zone huppée du nouveau palais de Kosyam? Bien sûr, les idées sont moins fédératrices que les émotions. Si l’officiel «chef de file de l’opposition» est le sankariste Maà®tre Bénéwendé Sankara, il n’est arrivé que troisième à  l’élection présidentielle de 2010. Main dans la main au cimetière, les héritiers politiques se dispersent au moment des échéances électorales. à€ l’élection présidentielle de 2005, cette sensibilité politique était représentée par quatre candidats. Ils n’ont pas recueilli, au total, 10% des suffrages. Dans un pays o๠le militantisme est timide et o๠les méthodes autoritaires de Thomas Sankara ont laissé moins de bons souvenirs que ses discours brillants, on risque d’enterrer l’idéologie avec son géniteur. Idéologue mu en idéogramme, le bouillant capitaine est devenu une icône pour autocollant comme Che Guevara; une substance de lyrics pour les rappeurs ou les reggaemen; un atout touristique pour un pays aride qui attire plus les baba cools conscientisés que les surfeurs écervelés. Gare à  l’autre profanation —commerciale, celle-là Â… Déni de justice Le cadre de contestation que constitue la sépulture du père du Burkina aurait même pu devenir un lieu d’exhumation. Las d’attendre un dénouement judiciaire international, l’avocat de la famille du défunt, Dieudonné Nkounkou, saisissait récemment le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour l’exhumation et l’identification du corps de Thomas Sankara. Une manière comme une autre d’attirer l’attention sur ce qu’il souhaiterait rester une «affaire» au sens juridique du terme. La plainte contre X déposée par la veuve, en 1997, a été classée par la justice du Burkina. Si le comité des droits de l’homme de l’ONU, en avril 2006, a donné raison à  la famille Sankara contre l’Etat burkinabè dans ce qu’il nommait un «déni de justice», les Nations unies ont d’autres chats à  fouetter. Rien n’atteste formellement que le corps de Thomas Sankara est à  Dagnoà«n, l’inhumation relatée ayant été effectuée en catimini. Personne, pourtant, ne croit qu’il est ailleurs. Mais lorsqu’un parcours judiciaire prend des allures de cul-de-sac, on attire l’attention, comme on peut, sur la dernière demeure de la victime. Les vandales de juillet 2011 y participent involontairement…

Awa Sissao chante l’amour de l’autre

De passage à  Bamako la chanteuse, qui est accompagnée de son fiancé, Amadou Diabaté dit «Â ATT » (artiste tout terrain), a en profité pour parler de son dernier opus. «Â Benkandi » ( la bonne entente) est composé de 12 titres, et officiellement sorti au Burkina Faso le 25 janvier dernier. Awa Sissao est actuellement «Â Ambassadrice de l’égalité des sexes en Afrique ». C’’est donc à  juste titre que les thèmes liés à  la promotion de la femme sont régulièrement abordés dans ses chansons. «Â La promotion de la femme est un droit universel, et constitue un facteur de renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit », a expliqué l’artiste face à  la presse. b Bête de scène ] Nouvelle figure de la musique moderne burkinabé, Sissao est dotée d’une voix et d’une présence scénique qui impressionnent les professionnels de la musique. Sa première apparition véritable sur scène, nous dit-elle, remonte en 1993 à  travers Abdoulaye Cissé, artiste aussi. Lors du «Â Concours artiste vedette », organisé en 2003, la jeune artiste fait exploser son talent et remporte le grand prix de cette importante compétition. Depuis quelques années, et sa rencontre avec le groupe phare de la scène burkinabé «Â Yéleen », Awa Sissao fait parler d’elle. Elle est devenue l’une des vedettes des scènes de musique. Son premier album «Destin» a consacré sa révélation au grand public. Pourtant, elle avait longtemps erré avec sa maquette à  la recherche d’un éventuel producteur. Il a fallu que le CCF (Centre culturel français) organise un stage de chant pour qu’elle épate le duo Smarty-Mandoé, qui a décidé ainsi de la produire. Le résultat a donné naissance à  une œuvre musicale de belle facture. D’o๠le titre de l’album : «Â Destin ». Sur un coup du destin, Hawa Sissao est aujourd’hui partout sur les scènes. Elle semble pour le moment la révélation actuelle en matière de musique au Burkina Faso. Disons qu’elle est en vogue. Sa prestation à  la cérémonie d’ouverture des festivités de la 22ème édition du FESPACO a fait tabac devant plus 25.000 spectateurs. La sortie de l’album «Â Benkandi », fortement attendu par le public malien, sonne comme la confirmation d’un talent.

Au Burkina Faso, « un soulèvement populaire est peu probable »

Quelle est la situation au Burkina Faso ? Damien Glez : Vu de l’extérieur, on a l’impression qu’il y a une contagion [des troubles]. Mais la situation s’est calmée à  Ouagadougou, et il y a simplement des répliques dans les provinces. Sur le modèle d’un ricochet, l’épicentre s’est calmé, et seules les vaguelettes subsistent à  présent. à‡a annonce a priori le calme. Quelles sont les revendications de ces mouvements de colère ? Ce qui est complexe, c’est que ces mobilisations portent des revendications très différentes. La garde présidentielle s’est par exemple soulevée pour une histoire d’indemnité logement. Mais il y aussi des étudiants qui manifestent contre les violences policières après la mort de l’un d’entre eux. Les syndicats sont sur le pied de guerre concernant la vie chère. Et plus généralement, il y a une lassitude d’une partie de la population qui en a assez de voir le président toujours tourné vers les enjeux internationaux, et très peu intéressé par les problèmes nationaux. Au Burkina, beaucoup voient Blaise Compaoré davantage comme un « super ministre des affaires étrangères » que comme un président. Quelle est justement la stratégie de Blaise Compaoré pour gérer la crise ? Compaoré est quelqu’un de très muet, en général. Jouer les « endormis » lui a souvent réussi. En treize ans, il n’est intervenu sous forme d’allocution que deux fois. Sa stratégie, c’est seulement d’avoir décapité toutes les autorités : il a suspendu tous les chefs d’état-major et dissous le gouvernement. Ensuite, il fait du saupoudrage, grâce à  des mesures ciblées vers des groupes en colère. Mais c’est une réaction à  très court terme, rien n’est fait pour régler les problèmes de fond, notamment dans l’armée. Mardi, le président a nommé un nouveau premier ministre, Luc-Adolphe Tiao, pour freiner la contestation. Est-ce un bon choix ? C’est un choix assez surprenant, car Compaoré a choisi de ne pas nommer quelqu’un issu du milieu militaire. Tiao est un communicant : il a été président de l’équivalent du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) au Burkina, et était ces dernières années ambassadeur en France, donc il a aussi un côté diplomate. Dans l’ensemble, il a une image politique assez neutre. Il n’a jamais participé à  une campagne, n’a pas été élu. Stratégiquement c’est un bon choix, parce que la mutinerie s’en est prise aux symboles du pouvoir central. Reste donc à  savoir comment il va être accueilli par les militaires. Peut-il y avoir une révolution au Burkina Faso sur le même modèle que les révolutions du monde arabe ? Un soulèvement populaire est peu probable. Les revendications sont tellement diverses qu’elles ne peuvent pas s’agglomérer pour faire une révolution. Il y a beaucoup de colère contre Blaise Compaoré ; un cap a été franchi en passant du mutisme à  la mutinerie. Aujourd’hui, les gens n’ont plus peur de Blaise Compaoré. Mais l’armée a attaqué les civils, a pillé les magasins, les soldats n’ont fait aucun geste pour rassembler un front uni et cohérent contre le pouvoir en place. D’autant plus que le mouvement reste très intellectuel et urbain. La masse électorale qui a permis à  Compaoré d’obtenir 80 % des votes à  la dernière élection, souvent analphabète et manipulée par les cadeaux en tout genre, n’est pas prête à  basculer dans la contestation. Demain, s’il y avait une élection, il y aurait de grandes chances que Compaoré soit réélu.

Que se passe-t-il au Burkina Faso ?

La nuit a été relativement calme à  Ouagadougou dont les habitants reprennent leurs activités. La ville est sous couvre-feu de 19heures à  6heures du matin. Une mesure prise par les autorités après avoir tenté en vain de désamorcer les troubles qui ont éclaté le jeudi dernier dans la capitale et qui s’étendent à  présent dans plusieurs autres villes. Après Ouagadougou, ce fut le tour de Pô et Tenkodogo, et aujourd’hui Kaya de suivre le mouvement. Des soldats et des gendarmes sont sortis, dimanche soir, dans les rues de Kaya, ville située à  une centaine de kilomètres au nord-est de Ouagadougou, et ont tiré en l’air dans les rues jusqu’à  6 heures, ce lundi. Pour la première fois, des gendarmes participaient à  la mutinerie, depuis le début du mouvement. Ils ont incendié le domicile du chef du corps du régiment de commandement d’appui et de soutien (CAS) et saccagé celui du commandant de la première région militaire, celle de Kaya. Le mouvement de contestation était parti jeudi soir de la propre garde présidentielle du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, puis s’est, les jours suivants, étendu à  d’autres garnisons de la capitale, et des trois autres villes. Pour tenter de contenir cette révolte, Compaoré, arrivé au pouvoir par Des dizaines de soldats étaient descendus dans les rues de Ouagadougou la semaine dernière. Des magasins ont été pillés, une radio saccagée et des résidences d’officiers incendiées. Cette mutinerie a entraà®né la dissolution du gouvernement burkinabé et le limogeage du chef d‘état-major des armées. Militaires toujours fâchés Ces agitations constituent l’une des plus graves crises qu’ait connue le régime du président Compaoré. En fait, les troubles actuels semblent être la continuité d’autres mouvements d’humeur des militaires. Dans la nuit du 22 au 23 mars, dans capitale à  Ouagadougou, des militaires étaient sortis de leurs casernes, avaient tiré en l’air dans les rues et pillé des boutiques en réaction à  la condamnation de cinq des leurs dans une affaire de moeurs et de viol. Le 24 mars, ils étaient libérés par les autorités. Le 28 mars, les villes de Koupéla, Tenkodogo, et à  nouveau Ouagadougou étaient touchées par la grogne des militaires. Dans la capitale, des militaires appartenant au 32e régiment d’infanterie commando (RIC) étaient allés libérer à  la prison civile un autre soldat, enfermé pour le viol d’une jeune fille. Après ces incidents, le président Compaoré a rencontré, le 31 mars, toutes les composantes de l’armée, des simples soldats aux généraux. Outre la contestation du jugement de six de leurs camarades, les soldats burkinabés protestaient contre leurs mauvaises « conditions de vie », ou encore « des problèmes avec la hiérarchie ». On croyait alors la page tournée jusqu’au jeudi dernier o๠la garde présidentielle déclenche une mutinerie. Du mal à  gérer la crise Des discussions étaient pourtant en cours entre la hiérarchie et les mutins. Selon un officier de ce régiment présidentiel ayant requis l’anonymat, il s’agit d’un mouvement de colère de militaires pour protester désormais contre le non-versement d’une indemnité de logement et alimentaire qui leur avait été promise. Parallèlement, les professionnels de la justice ont suspendu depuis le 23 mars leurs activités, pour exiger la réincarcération de cinq militaires condamnés pour des affaires de mœurs et de viol, et libérés par les autorités. En guise de réponse à  la demande des magistrats, une roquette fût tirée le 29 mars par des militaires sur le palais de justice de la ville de Fada N’Gourma, dans l’est du pays. Les étudiants aussi sont fâchés Des manifestations étudiantes sont aussi organisées, depuis le 22 février, pour dénoncer la mort de six personnes lors d’une marche fin février dans la région du Centre-Ouest. A l’origine, les étudiants demandaient le « respect des franchises scolaires et universitaires » et « exigeaient » le « départ » des forces de police qui stationnent sur les campus. Malgré des mesures prises par le gouvernement pour ramener le calme, les violences se sont étendues à  travers le pays. Le 9 mars, le gouvernement a ordonné pour la deuxième fois en dix jours la fermeture des établissements scolaires « jusqu’à  nouvel ordre ». Nouvelle déclaration de Blaise Compaoré le 10 mars: « En cassant on ne peut pas faire durer le progrès dans notre pays. » Rien n’y fait. Le 12 mars, des heurts ont opposé des manifestants de l’Université de Ouagadougou aux forces de l’ordre, après l’échec d’une nouvelle marche « pacifique » pour réclamer justice pour leurs camarades tués. Bilan: neuf blessés et cinq interpellations. Depuis, la contestation continue: des lycéens de Tenkodogo, ville située à  près de 200 km au sud-est de Ouagadougou, ont manifesté le 31 mars, en soutien aux étudiants. Et il y a une semaine, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la capitale et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays contre le régime de Compaoré. Le Burkina Faso est-il en train de devenir le pays des hommes fâchés ?

Compaoré lâché par sa garde rapprochée

Qui a peur du grand méchant Blaise? Plus son peuple manifestement. Dans la nuit du 14 au 15 avril, aux alentours de 21 heures, des détonations se font entendre dans l’enceinte du palais de Kossyam, la flambant neuve présidence du Burkina Faso à  Ouagadougou. Le souffle de mutinerie se répand de caserne en caserne, à  commencer par le camp qui jouxte l’échangeur du Sud. Les militaires investissent les rues. Les armes lourdes relaient les armes légères. Les habitants de zones à  forte densité «kaki» se réfugient sous leur lit. En urgence, le président Blaise Compaoré quitte Ouagadougou pour sa ville natale de Ziniaré, à  une quarantaine de kilomètres de la capitale. Tout au long de la nuit, et au cours de la journée du vendredi 15, les armes continuent de crépiter ici ou là , essentiellement en direction du ciel. Des militaires désinhibés pillent quelques showrooms, confisquent la 605 du maire avec laquelle ils «farotent» (font le malin, selon une expression locale) avant de crever les pneus du véhicule au bord de la symbolique place de la Nation, là  o๠le monument de la flamme révolutionnaire fait face au siège de la banque centrale, symbole de cet argent qu’ils disent leur faire défaut. Quelques menaces militaires plus tard, en milieu de journée, les rues sont vides, alors qu’elles sont habituellement bondées de musulmans prosternés, en ce jour de prière du vendredi. Ouaga ville morte… Une contestation au C’œur du pouvoir Ce ne sont pas les premières bisbilles que connaà®t cette ville habituée aux coups d’Etat militaires (cinq en cinquante ans). Ce n’est que le 3 avril dernier qu’a été levé le dernier couvre-feu; auparavant, le maire de Ouaga avait été molesté, le ministre de la Défense traqué ou le domicile du chef d’état-major général des armées incendié. Mais cette fois, C’’est le RSP, le Régiment de sécurité présidentiel, qui entre dans la danse des contestations; le premier cercle militaire du capitaine Blaise Compaoré; le C’œur du système à  qui on accordait tout à  la fois des missions délicates et des pouvoirs exorbitants. Sous le Front populaire –régime transitoire qui suivit l’assassinat de Thomas Sankara en 1987–, le responsable de la Garde présidentielle, l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, avait la réputation de mettre à  genou des ministres. Il aurait aussi assumé des besognes déterminantes pour Compaoré. Lorsque le journaliste Norbert Zongo est assassiné en décembre 1998, C’’est encore six membres de ce régiment que la Commission d’enquête indépendante, sous l’impulsion du secrétaire général de Reporters sans frontières Robert Ménard, désigne comme suspects sérieux. Seul le dénommé Marcel Kafando sera inculpé. Un non-lieu sera prononcé. Dans ce régiment, il est un officier qui incarne la poigne de fer dans un gant de… fer: Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier de la présidence, le bras armé de Compaoré, fidèle parmi les fidèles, craint parmi les craints. Dans la nuit du 14 au 15 avril, pourtant, la villa de ce cacique intimidant a été saccagée par ses propres subalternes. Du mutisme à  la mutinerie Qui a encore peur du grand méchant Blaise? Blaise Compaoré, au pouvoir depuis vingt-quatre ans, est un homme fort. Il fallait l’être pour occuper le fauteuil du charismatique Thomas Sankara. Il fallait l’être pour s’insinuer, de son petit pays, dans des crises comme celle du Liberia, de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire, voire de la Mauritanie. Il le fallait pour se muer ensuite en pompier de conflits sous-régionaux. Justement, la fierté des Burkinabè d’avoir fourni un facilitateur à  Abidjan ou un médiateur à  Lomé a son revers. Compaoré n’est-il aujourd’hui qu’un super ministre des Affaires étrangères loin des réalités de son peuple? En sus des interventions télévisées soporifiques de fin d’année, Blaise Compaoré ne s’est adressé que deux fois à  son peuple en treize ans. Il y a plus qu’un pas entre le mutisme des uns et la mutinerie des autres, mais le peuple, surtout abondamment sinistré par des inondations en septembre 2009, s’impatiente de voir réagir son leader avec célérité. Il ne tarde pourtant jamais à  afficher le portrait présidentiel dans sa boutique ou à  s’habiller d’un pagne à  l’effigie du «beau Blaise». Ces dernières semaines, Blaise Compaoré, peut-être trop concentré sur la chute de Laurent Gbagbo, n’a-t-il pas vu se tisser le drap de revendications sociales multiples qui l’étrangle aujourd’hui? Certes, les membres du RSP exigent des indemnités de logement promises. Certes, les cavaliers se plaignent que les chevaux ont des défraiements qui excèdent ceux des humains. Mais les élèves, aussi, demandent justice pour Justin Zongo décédé à  Koudougou fin février, après des maltraitances policières. Les universitaires qui commencent à  peine leur année académique 2010-2011 exigent de meilleures conditions de travail. Les magistrats, en grève début avril, demandent le respect des condamnations de militaires dont les collègues demandent l’annulation. Les syndicats battaient le pavé, vendredi 8 avril, pour se plaindre du renchérissement des biens de première nécessité. Le tout sur fond de dossiers de corruption mal gérés et de délestages électriques qui, en cette période de canicule et selon les programmations officielles de la société d’électricité, atteignent douze heures par jour. Blaise Compaoré peut toujours se cacher derrière ses deux petits doigts. Primo, il vient d’être réélu, fin novembre, avec plus de 80% des suffrages. Secundo, les agissements des militaires, pris indépendamment des autres revendications sociales, ne sont pas défendables. Piller en même temps qu’on revendique, C’’est au mieux un enfantillage. Mais s’arrêter sur ces arguments serait oublier que le score soviétique à  la présidentielle est le fruit de l’analphabétisme, du clientélisme ou de l’anesthésie d’une opposition régulièrement débauchée. Ce serait omettre que le manque de civisme des forces de l’ordre est le résultat d’une culture d’Etat d’exception cultivée par le chef des armées depuis vingt-quatre ans, lui-même issu des corps habillés. Purge pour purge Problème de civisme mais aussi de simple organisation logistique. Comment est-il possible que de jeunes soldats se servent sans vergogne dans l’armurerie d’un camp militaire? Si l’insondable Blaise Compaoré a deux arguments, il a aussi deux cartes déjà  épuisées. Il a usé, le 30 mars, de l’allocution solennelle. Il a multiplié, depuis, les concertations avec tous les corps de métiers sous les lambris d’une République si peu républicaine. Les cartouches du président du Faso semblent épuisées avant celles des mutins. Il ne lui reste plus qu’à  tenter une purge cosmétique, pour convaincre que Yako n’est pas la seule ville à  pouvoir fournir des dirigeants à  l’armée, comme le chef d’état-major à  la présidence Diendéré Gilbert et le chef d’état-major général des Armées Djiendéré Dominique. Mais peut-être le Président risquerait-il de laisser penser, purge pour purge, qu’il n’est pas écrit que le premier magistrat du pays doit toujours s’appeler Compaoré. Cet énième coup de sang militaire n’est apparemment pas une tentative de putsch. Mais peut-être révèle-t-il l’usure du pouvoir. Blaise Compaoré vient d’entamer le dernier mandat que l’article 37 de la Constitution autorise. Mais son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès, et les associations qui cultivent son culte (réunies dans la FEDAP-BC: Fédération associative pour la paix avec Blaise Compaoré) ont déjà  ouvert le débat d’une modification constitutionnelle. Comme le fit le parti de l’ex-président Ben Ali.

CAN U-17 : Le Burkina Faso sur le toit de l’Afrique

Pour la première fois, le Burkina Faso inscrit son nom au palmarès de cette compétition, après deux finales perdues. La tour de contrôle rwandaise, Faustin Usengimana l’avait prédit : « Cette finale ne sera pas comme le match d’ouverture. » Tout vrai. Elle ne l’a pas été. Le Rwanda a perdu 1-2. Le Burkina Faso lui a rendu la monnaie de sa pièce du match d’ouverture, oà¹, il avait perdu sur ce même score. Dans cette rencontre peu spectaculaire, tout s’est joué en seconde période. Et C’’est lui Faustin Usengimana, le premier à  offrir au Burkina la verge pour supplicier les Guêpes rwandaises. A la 56e minute, il manque un contrôle et l’attaquant des Etalons, Sana Zaniou se saisit de la balle pour clouer le portier rwandais. Stupéfaction des 25 000 spectateurs du Amahoro Stadium. Mais lorsqu’à  64e minute d’une sublime reprise de volée croisée, Mwesigye rétablit la parité, les Rwandais reprennent espoir. Le sacre final est possible. Réduits à  dix depuis l’expulsion à  la 59e minute du défenseur Kanazoé, les Burkinabè sont à  la peine d’autant plus que Bertrand Traoré et Fayçal Ouédraogo, leurs maà®tres à  jouer, sont complètement muselés. Enivrante euphorie et erreur fatale rwandaises. Cette égalisation n’était qu’un éclairci dans le ciel déjà  bien alourdit de Kigali. Et à  la 71e minute, boum ! Déclenchée par le pied gauche de Kaboré, la frappe terrible des 25 mètres, pleine lucarne, provoque la foudre qui s’abattit sur les Amavoubi et leurs 25.000 spectateurs du Amahoro National Stadium de Kigali. 2- 1 ! Amahoro est atterré, plongé dans un silence assourdissant. Malgré une domination outrageuse en fin de partie et quatre minutes de temps additionnels, les Rwandais ne se relèveront plus jamais de cette frappe nucléaire. Les Burkinabè tiennent leur chose et ne lâchent rien jusqu’au coup de sifflet final. Sans être la meilleure génération de cadets, la bande à  Rui Viera a réussi là  o๠leurs aà®nés ont échoué en 1999 et 2001. Ce soir le Burkina a franchi un pallier supplémentaire. Juste récompense des efforts de formation d’un pays, mais signe annonciateur d’une nation de foot en construction.

Tournoi du Burkina Faso: Le trophée vient au Mali

Une mini-coupe du monde Au terme cette rencontre, le trophée du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso a pris la direction du fleuve Djoliba avec les Aiglons qui dominés les Etalons aux séances des tirs au but. Le Premier Ministre burkinabé a assisté à  cette rencontre, ce vendredi 10 Décembre 2010. Dix jours de compétition pour cette mini-coupe du monde entrant dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso, et les Etalons juniors et les Aiglons du Mali se retrouvent pour la finale. Trois matches et autant de victoires pour les Etalons tandis que les Aiglons ont aussi réalisé deux victoires et un match nul pour atteindre la dernière marche de ce tournoi. Les Etalons sont entrés dans ce match très timidement avec une attaque composée de joueurs vifs à  l’image de Souleymane Sawadogo, Zambe Coulibaly et Adama Diabaté. De l’autre côté ce sont des attaquants athlétiques qui composait l’attaque des Aiglons comme Diarra Cheick Mady, Seydou Diallo. Avec Diarra Cheick Mady comme meneur de jeu, la défense des Etalons étaient beaucoup sollicités. A l’absence de Victor Nikiéma, la médiane des Etalons était assurée par Ousmane Derra et Ibrahim Barry. Le repositionnement de Fadil Sido en attaque aux côtés de Souleymane Sawadogo a peu bouleversé l’équilibre de cette équipe des Etalons. Cela n’empêchera pas les Etalons de créer des occasions de but tout comme les Aiglons du Mali. C’’est Zambe Coulibaly qui s’illustrera pour les Etalons avec une puissance frappe qui passe à  côté des buts du gardien Sy Cheick Abdoul (12mn). l’occasion nette des Aiglons est à  mettre à  l’actif Diarra Cheick Mady. Une bonne combinaison entre les milieux de terrain maliens qui permet de mettre sur orbite Cheick Mady Diarra. Ce dernier place trop haut sa balle qui n’inquiète pas le gardien des Etalons Amidou Kanté. Victoire malienne aux tirs aux buts Le spectacle présenté par les deux formations à  cette finale du tournoi du cinquantenaire a été plus prolifique en but. Pour le reste des 45 dernière minutes, chaque formation a eu le mérite de scorer. Et ce sont les Aiglons qui verront les premiers les chemins des filets. Ils concrétisent ainsi leur légère domination par un centre de Bakary Dembélé et la tête de Cheick Mady Diarra étrangement seul au second poteau (63mn). Contre toute attente le Mali ouvre le score.Ce but malien aura comme effet de galvaniser encore plus les Etalons qui donneront la réponse à  leur homologue malien sur corner. Exécuté par Clément Gnimassou, C’’est Dalhata Soro qui place sa tête et Souleymane Sawadogo parachève l’action en prolongeant la balle de la tête au fonds des filets. C’’est l’égalisation Burkinabé (81mn). Plus rien ne sera marqué après ce but. Et selon les normes FIFA, il n’ ya pas de prolongation pour les juniors, C’’st aux tirs aux buts que les deux équipes ont été départagées. Les maliens Mahamane Cissé, Soumaà¯la Sidibé, Diarra Cheick Mady et Bakary Dembélé réussissent leur tir contre un échec de Moussa Coulibay. Du côté des Etalons seuls Ibrahim Barry et Souleymane Sawadogo réussissent leur tir contre deux tirs manqués de Jérôme Ouiya et de Rachid Coulibaly. Les Aiglons ramènent le trophée du tournoi du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso devant leur ministre des sports présent à  l’occasion de cette finale. Impressions Le premier Ministre Tertius Zongo : »Il faut dire que nous avons vu un beau match malgré quelques moments d’hésitation. Il y a eu des moments o๠les joueurs étaient en confiance de part et d’autre. Au-delà  du match, ce qui est important de permettre aux jeunes de se frotter parce, le football C’’est l’expérience. Chacun quand il est chez lui dit qu’il est fort, quand on crée un cadre pour que les jeunes se frottent, on leur donne le moyen de se remettre en cause. Il faut se réjouir que le tournoi se soit déroulé sans incident jusqu’à  la fin. Je voudrais profiter remercier les organisateurs et dire à  nos joueurs que, nous n’avons pas remporté la coupe mais nous avons eu au moins cette capacité de l’organiser. Nous sommes Fair-play et je pense que pour les éditions futures, nous aurons l’occasion de brandir la coupe ». Le Coach du Mali Fantamady Diallo : »Je suis désolé pour l’équipe Burkinabé, parce qu’elle devrait être à  la CAN. C’’est une bonne équipe. Maintenant le match s’est joué à  un coup de dés. C’’est le tir au but, on a été chanceux et on a gagné, le Burkina Faso pouvait gagner aussi. Je pense que ce qu’il faut retenir C’’est la qualité de la compétition du premier match jusqu’à  la finale. Ce soir l’accrochage a un peu gâché la fête mais moi je pense qu’il y a eu de bonnes choses pendant ces dix jours ». Le coach des Etalons Brama Traoré : « Mes joueurs sont rentrés difficilement dans ce match. Après le but malien, ils ont su réagir. Ils se sont donné à  fond, ils ont tenté le tout pour le tout pour gagner avant les 90mn mais nous n’avons pas eu beaucoup de chance et je pense que l’absence de Victor Nikiéma a beaucoup joué sur le secteur médian. Toujours est –il que C’’est une belle équipe en devenir. C’’est une grande équipe que nous sommes entrain de préparer pour le futur. Je crois qu’il faut compter avec cette équipe de jeune. Il faut leur donner les moyens, les encourager et leur permettre de se former pour hisser le niveau de notre football ».

Afrique :  » On ne perd pas une élection qu’on organise ! « 

«Â On ne perd pas une élection qu‘on organise ! » Dixit Omar Bongo, qui doit se retourner de joie dans sa tombe. Blaise Compaoré, président du Burkina Faso depuis près d’une vingtaine d’années, vient de se succéder à  lui-même et dès le premier tour avec 81 % des voix . En faisant une belle allégeance au dicton de Papa Bongo ! C’’est donc ce qui s’appelle «Â  se succéder à  soi même ! ». Sans contestations, ni fraudes, ni reports d’une hypothétique Commission électorale, qui, ici n’a pas lieu d‘être. Pour un médiateur Africain, la chose s’est déroulée sans incidents ! Pourquoi pas ? Le scénario se répète donc. Tout fut bien calibré, l’annonce de briguer un nouveau mandat… à  vie, pour un homme politique qui a installé depuis des années son appareil d’état, s’est entouré des plus fidèles et tient le destin des Burkinabé, réputés travailleurs mais bons vivants, dans ses mains. Il développerait donc le pays, le désenclaverait, le moderniserait, et lutterait même contre la corruption jadis décriée par Sankara : «Â Je peux en témoigner, décrit Mariam, lors d’une infraction routière, en évoquant une amende d’un policier dans un carrefour de Ouaga. Pas moyen de négocier, ni de faire un arrangement, l’affaire sera réglée au commissariat central o๠l’on pourra récupérer son permis après avoir payé ! ». Blaise, C’’est notre assurance pour le futur, avait-elle déclaré à  l’époque du Fespaco 2009. Nous sommes donc au pays des Hommes Intègres, jadis dirigé par l’intrépide capitaine Thomas Sankara, un homme à  la verve agitée, un agitateur de consciences occidentales, un ennemi à  abattre. Et cela fut fait, avec la complicité du frère, du compagnon d’arme, qui aujourd’hui apparaà®t comme un homme de consensus, un faiseur de paix, un médiateur largement écouté, une sorte de dauphin d’Omar Bongo; Mais on ne construit pas sa légende sans se salir les mains. Blaise Compaoré va-t-il mourir au pouvoir ? La question mérite d’être posée. Si Blaise Compoaré avait perdu le pouvoir, qu’adviendrait-il des casseroles laissées sur le chemin, des cadavres dans les placards, des fantômes du passé ? Non ! Ne point y penser ! Il vaut mieux gouverner avec sagesse, entretenir son image, éventuellement servir de conciliateur, dominer les masses. Le passé, se réglera plus tard, lorsque la terre sera la compagne éternelle, car si nul homme est immortel, son aura reste, mais aussi ses actes. Des actes que réitéront des héritiers, des descendants, des militants, des épouses au coeur jamais cicatrisé. Afin que jamais, les « héros » ne tombent dans l’oubli. Mais Blaise Compaoré, l’homme étonne, par un mélange de froideur, mais aussi de chaleur, dont on ne sait pas trop d’o๠elle vient. J’ai eu l’occasion de serrer la main à  ce « repenti »! Lors du plus grand festival de cinéma Africain. Il ne s’en souviendra pas mais moi si. Dans les jardins sublimes du palais de Ouaga 2000, il s’est dirigé vers moi avec un sourire et m’a tendu la paume. Emotion, J’ai timidement répondu, avant de me dire : «Â Mince, aurais-je serré la main d’un assassin ? ». Cet instant fut pourtant de courte durée, puisque nous retournâmes à  la fête ! Celle du cinéma. Dans d’autres contrés pas loin, en Côte d’Ivoire, en Guinée, il y a morts d’hommes et affrontements ! Dans l’ex Haute Volta, rebaptisée Burkina Faso, une élection vient de se clore sans incidents. Ainsi va la démocratie à  l’Africaine.

Présidentielle au Burkina Faso: Electeurs peu motivés

Le scrutin sans enjeu s’est déroulé dans le calme A 59 ans, le président sortant Blaise Compaoré, au pouvoir depuis plus de 20 ans, est assuré d’être réélu face une opposition trop divisée pour constituer une menace. Face à  lui, six autres candidats dont l’avocat Stanislas Benewindé Sankara, qui n’avait recueilli que 5% des suffrages lors de la dernière présidentielle en 2005 contre plus de 80% pour Compaoré. Ce dernier est assuré de remporter ce scrutin avec encore une fois un score digne d’une ex-république soviétique ! Le véritable enjeu restait le taux de participation, tant les burkinabés semblent peu concernés par ce scrutin. « Je crois qu’il faut attendre la fin du scrutin pour apprécier, mais je pense qu’il faut que les électeurs participent massivement à  ce vote parce que c’est un moment qui nous permet de faire le bilan, mais aussi de nous projeter vers l’avenir », a déclaré Blaise Compaoré, après avoir voté lui-même en milieu de matinée, à  Ouagadougou. Cet appel ne semble pas avoir été entendu. En dehors du taux de participation dont les chiffres n’ont pas encore été communiqués mais qui risque d’être assez faible (il pourrait en pas atteindre les 50%), aucun incident majeur n’a été signalé. Quelques retards ont été constatés dans l’ouverture des bureaux de vote, et on a pu remarquer l’absence des représentants de l’opposition dans de nombreux bureaux. Les problèmes de cartes d’électeurs qui ont émaillé les préparatifs du scrutin ont persisté. « Un quart des cartes que je devais distribuer n’ont pas été retirées et de nombreux électeurs se sont inscrits mais ne retrouvent pas leurs cartes », a expliqué à  Reuters Awa Traoré, agent distributeur de cartes au bureau de vote No1 de Koulouba, à  Ouagadougou. Blaise contre Compaoré S’il remporte le scrutin de dimanche, ce devrait donc théoriquement être son deuxième et dernier mandat depuis la révision constitutionnelle. Mais les responsables du parti au pouvoir ont fait savoir qu’ils souhaitaient modifier la constitution pour qu’il puisse se présenter autant de fois qu’il le souhaite, ce que conteste avec véhémence l’opposition. On se souvient qu’après la vague du multipartisme qui a balayé le continent africain au début des années 90, le Burkina Faso avait organisé des élections et Compaoré a remporté deux mandats successifs de sept ans en 1991 et 1998. En 2002, une révision de la Constitution a limité à  deux mandats de cinq ans les mandats présidentiels, mais les partisans de Blaise Compaoré ont argué que la mesure n’était pas rétroactive, ce qui lui a permis d’être réélu en 2005. Le multipartisme burkinabé reste un effet de style, l’opposition restant cantonnée au rôle de faire- valoir. En 2005, le chef de l’Etat a été réélu avec 80,3% des voix. Les résultats de ce premier tour devraient être connus d’ici au 25 novembre.

Le Tour du faso commence aujourd’hui !

Le plus grand tour cycliste d’Afrique 96 coureurs, venus de 10 pays d’Afrique (Burkina Faso, Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Mali, Nigeria, Sénégal, Togo) et de 3 pays d’Europe (Belgique, France, Pays-Bas). Il faut noter que l’ancien champion belge Eddy Merckx est l’invité d’honneur de cette 24e édition auquel assistera le président de l’Union cycliste internationale (UCI), l’Irlandais Patrick McQaid. La Fédération malienne de cyclisme participe à  ce 24ème Tour du Faso o๠elle va dans la mesure du possible porter haut les couleurs du Mali. l’équipe marocaine, les Lions de l’Atlas, n’a pas confirmé sa participation à  ce tour dont elle tient le titre. Les Marocains à  quelques encablures du premier coup de pédale du Tour du Faso ne se sont pas encore inscrits. La Fédération Burkinabè de Cyclisme, après plusieurs efforts pour tenter de joindre son homologue marocain, semble avoir décidé de laisser tomber. Le Tour du Faso en quelques chiffres : – 1318 kilomètres en 10 étapes – 17 villes du Burkina-Faso traversées, et pour la première fois dans la région du Sahel – l’étape la plus longue : Bobo Kaya / Dori (203,5 km) – l’étape la plus courte : Linoghin / Koupèla, (90,5 km)

Foire du cinquantenaire : Mme Kaboré, productrice de Karité

La cinquantaine bien remplie, Martine Kabore est la promotrice de l’association burkinabé RIMTERB-SOM (dieu se souvient de nous en moré), basée à  Ouagadougou la capitale burkinabé. Elle est à  Bamako dans le cadre de la foire du cinquantenaire. Petit à  petit l’oiseau fait son nid Le Mali et le Burkina Faso sont les deux principaux producteurs de beurre de karité. La majeure partie des producteurs est constituée de femmes. Ce sont le plus souvent elles qui s’adonnent à  la récolte et à  la transformation de ce produit, même s’il est cultivé par la gent masculine. Martine Kabore explique que l’amour pour cette denrée est innée en elle. En 1994, elle a réuni autour d’elle une dizaine de femmes démunies et ou veuves comme elle-même. Objectif, créer une association de femmes productrices et transformatrices de karité. l’argument principal qu’elle avançait, «Â ne pas toujours tout laisser entre les mains des hommes. Apprendre à  se débrouiller et compter sur soi. Mes sœurs, n’attendez pas que vos maris ne soient plus là  pour vous lever et vouloir faire quelques chose de votre vie. Il faut toujours anticiper sur la vie. » C’’est ainsi que l’association verra le jour en début 1994 avec toute une poignée de femmes et une machine transformatrice. Elle explique que comme toute entreprise, le début n’était pas facile. Il leur a fallu du courage et de la volonté pour tenir bon. Après 10 ans de fonctionnement, RIMTEREB-SOM a atteint environ 500 boites de karité quotidienne. Les multiples vertus du karité Grâce à  son amour pour le métier et cette denrée, le beurre de karité, Martine Kabore a reçu plusieurs formations. Elle s’est perfectionnée dans toutes les techniques de transformation du karité et a appris à  les marier avec d’autres denrées. Elle a reçu ses premières formations au pays, notamment le Burkina Faso, avant de se rendre en France pour acquérir plus d’expériences. l’association qui dispose aujourd’hui d’une usine multifonctionnelle, produit quotidiennement plus d’une tonne de produits à  usages multiples. Ce sont entre autres : De la pommade pour cheveux, du savon (toilette, lessive…), du savon à  l’argile verte, pommade médicinale, crème de massage, pommade anti-moustique, du karité à  la carotte, au citron, au miel et à  l’aloé. En cette année 2010, Mme Kabore regroupe plus de 400 membres dans son association. Uniquement des femmes issues de milieux défavorisés. l’usine pour sa part embauche 10 permanemment et 5 temporaires. Cela dit, elles font régulièrement appel à  des conseillers hommes qui ont selon elles, une autre vision de la chose. Donc, cela constitue une expérience de plus. A l’impossible nul n’est tenu Lorsque Martine Kabore mettait son initiative sur pied, elle n’avait selon elle, aucune ressource. Elle «Â fondera son espoir sur le bon dieu ». Ce qui explique le nom choisi qui signifie ‘dieu se souvient de nous’. Elle était veuve et avait à  sa charge, ses enfants. C’’est ainsi qu’elle et ses camarades mettront sur pieds cette entreprise qui a donné du travail à  plus de 500 personnes. Pour la petite histoire, Mme Kabore confie que les premières personnes qui l’ont formé au pays, demandent à  être formées à  leur tour par elle. Car en effet, elle a acquis de nombreuses expériences. Depuis 2004, elle est devenue formatrice des formateurs. Elle est régulièrement consultée aussi bien par ses compatriotes que par des étrangers. Ses produits sont régulièrement exposés en France, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Belgique, au Sénégal…et bien entendu au Burkina Faso. Elle participe tous les ans au salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) et aussi, à  la foire exposition de Bamako (FEBAK).

Guinée : les deux candidats à la présidentielle en visite au Burkina Faso.

Les deux candidats guinéens en lice pour le second tour de l’élection présidentielle sont invités par le médiateur burkinabé Blaise Compaoré. Suite à  la visite du président de la transition Sekouba Konaté, le médiateur souhaite visiblement s’assurer que les deux candidats respecteront un code de bonne conduite en vue du second tour, prévu le 19 septembre et surtout qu’ils respecteront le verdict des urnes.Sekouba Konaté le président de la transition redoute visiblement l’après-second tour et selon nos informations, c’est lui qui a demandé au président burkinabé de recevoir les deux candidats. D’après le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Blaise Compaoré devrait demander aux deux hommes de faire une campagne civilisée et d’éviter toute attitude pouvant affaiblir le fragile processus politique. Une inquitétude d’autant plus légitime qu’une bataille oppose les deux hommes autour du projet de réforme de l’article 2 du code électoral, proposé par le Premier ministre. Celui-ci souhaite que le ministère de l’Administration du territoire, le Matap participe à  l’organisation du second tour, tâche entièrement dévolue jusqu’à  présent à  la Commission électorale nationalme indépendante. Alpha Condé qui s’estime victime de fraudes lors du premier tour, est favorable à  cette mesure. En revanche Cellou Dalein Diallo y est hostile. Il soupçonne son adversaire de vouloir utiliser l’administration pour truquer les résultats du second tour. En retour, Alpha Condé accuse à  mots couverts Cellou Dalein Diallo d’avoir noyauté la CENI à  son profit. La Guinée se prépare donc à  un second tour sous le règne du soupçon. Reste à  savoir si l’influence du médiateur suffira à  ramener un peu de sérénité dans le processus électoral guinéen.

Le général Sékouba Konaté en visite au Burkina Faso

Assurant l’intérim à  la tête de la Guinée Conakry depuis janvier dernier, le général Sékouba Konaté rend visite au médiateur de la crise guinéenne, le président Blaise Compaoré. Le général président profitera de sa visite pour rencontrer l’ancien chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, en convalescence dans ce pays depuis le début de l’année. Il a en effet été victime d’un attentat manqué, perpétré par son ex-aide de camp, Toumba Diakité le 4 décembre 2009. Ce jeudi, le général Konaté rencontre son aà®né Blaise Compaoré, ainsi que certains de ses proches collaborateurs. Au cours de sa visite, il verra son homologue Dadis Camara qui a tragiquement perdu son fils au Canada. La dépouille mortelle du jeune homme est arrivée ce mercredi à  Conakry. Cette visite du général s’effectue trois semaines avant la tenue du second tour du scrutin présidentiel. Un nouveau visage pour la Guinée Il faut dire que Blaise Compaoré s’est beaucoup impliqué dans la résolution de la crise en Guinée vu son expérience dans le domaine, il est arrivé à  convaincre les acteurs politiques et la société civile guinéenne, de former un conseil de transition. Le conseil national de transition formé, la commission électorale nationale indépendante a vu le jour. Et a organisé les premières élections libres, démocratiques et transparentes depuis plus d’une cinquantaine d’années. Cependant, le problème qui s’est posé plus tard, C’’est la fixation de la date du second tour qui aurait dû se faire juste deux semaines après le premier. La tension était même montée et les pays voisins se sont montrés inquiets face au retard accumulé pour le second tour. Cela dit, le 19 septembre sera finalement calée et approuvée par tous. Les guinéens iront ainsi choisir leur futur président entre Cellou Dallein Diallo et Alpha Condé. Un cadeau américain Par ailleurs, le général Konaté s’est vu remettre un passeport diplomatique, un visa d’un an et une invitation à  se rendre aux Etats-Unis à  sa convenance. Ce cadeau lui a été offert la veille de son départ au Burkina, par l’ambassadrice des Etats-Unis en Guinée, Patricia Moller. Un joli présent pour l’homme dont le mandat devrait s’achever après le choix du futur président guinéen.

Burkina Faso: Blaise Compaore candidat à sa succession

Ainsi déclarait Blaise Compaore ce dimanche 22 août 2010 à  l’occasion de la cérémonie marquant son investiture comme candidat officiel de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), à  l’élection présidentielle. Près de 4000 militants dudit parti étaient réunis à  cet effet au palais omnisport de la capitale Ouagadougou. Devant l’assistance, le président Blaise Compaore a donc répondu selon lui aux nombreuses sollicitations du peuple. Il a par la suite tenu à  annoncer quelques grandes lignes du programme qu’il mettra sur pied une fois élu, visant notamment la construction d’une société prospère qui mènera à  un pays économiquement émergent. Pour y parvenir, il a besoin du soutien sans faille du peuple, raison pour laquelle il a appelé les uns et les autres à  s’investir sur le terrain, acquérir les documents électoraux, puis participer à  l’élection. Blaise Compaoré est à  ce jour le septième candidat déclaré à  ce scrutin, et de nombreux observateurs le présentent déjà  comme le grand favori. Théoriquement, il a droit à  un dernier mandat, mais son parti a annoncé son intention de réviser la Constitution votée en 1991, pour y supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels. Ce qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir au-delà  de 2015. A 59 ans, Blaise Compaoré a été porté au pouvoir le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat au cours duquel a été tué le président Thomas Sankara, dont il était le numéro deux. Ex-capitaine de l’armée, il a été élu pour la première fois en 1991, réélu pour un second septennat en 1998, puis pour un quinquennat en 2005.

Afrique subsaharienne : Des menaces terroristes au Burkina Faso

Une nouvelle à  prendre avec précaution l’Afrique au sud du Sahara est considérée comme étant la zone de prédilection d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Les pays les plus reconnus sont notamment le Mali, la Mauritanie, le Niger en Afrique de l’ouest et l’Algérie (au nord du contient), partageant une frontière avec ces pays. Cependant, mercredi dernier, le ministère français des affaires étrangères évoquait sur son site internet, des menaces de terrorisme au nord du Burkina Faso. Or, le pays des hommes intègres on le sait bien, n’est pas du tout la terre o๠opèrent AQMI. Ils sont plutôt fréquents dans le vaste désert du Sahara o๠il est assez difficile de les contrôler sans une convergence des forces inter-pays. Les ambassades alertées par les autorités burkinabés Les différentes diplomaties étrangères de la capitale Ouagadougou, auraient été alertées en début de semaine par les autorités burkinabés d’éventuelles menaces de terrorisme au nord du pays. Selon le Quai d’Orsay, le gouvernement burkinabé a mis en garde les chancelleries contre des menaces d’enlèvement d’occidentaux. Il recommande donc aux voyageurs étrangers en partance ou en provenance des villes de Djibo, Dori et Ouahigouya de faire très attention et si possible, éviter ces zones du nord. Les ambassades rappellent leurs ressortissants du nord Burkina Dès l’annonce de l’Etat burkinabé, toujours selon le site du Quai d’Orsay, les Etats unis auraient demandé à  tous leurs compatriotes du nord du pays, de retourner à  Ouagadougou la capitale. Pareil pour les français qui recommandent une extrême prudence à  leurs travailleurs et touristes. Notons que la plupart des américains sont des employés du corps de la paix travaillant à  Ouahigouya. Les autorités du Burkina recommanderaient aux voyageurs occidentaux de ne pas se déplacer sans surveillance policière, même si aucune déclaration n’a encore émané de la présidence, encore moins de la diplomatie et des autres ministères du pays. Le Burkina Faso qui n’a jamais connu des actes d’enlèvement, est cependant voisin avec le Mali et le Niger o๠des cas de kidnappings se sont fait connaitre. Et le président burkinabé Blaise Comparé est intervenu lors de la libération d’une humanitaire espagnole.

Préparation du cinquantenaire : les colonies maliennes à pied d’œuvre au Burkina Faso

Le Mali participe activement aux festivités du 50′ Selon lui, les festivités du cinquantenaire se préparent activent au Burkina vu la présence importante des colonies maliennes dans les régions comme Bobo Dioullasso, Ouahigouya et Ouagadougou. « Si vous partez vers le nord du Burkina Faso là  bas aussi, il y’a une forte population malienne surtout des touarègues et les sonhraà¯s ». Révélant aussi qu’au niveau du Burkina Faso, il y’a beaucoup d’organisations internationales comme l’UEMOA, le CILSS, le CREPA( centre régional de l’eau potable et de l’assainissement). Toutes ces organisations sont dirigées par les Maliens. La commission d’organisation A cet effet, pour mieux s’organiser, ces cadres se sont retrouvés au sein du conseil des bases comme dans les autres pays. à€ coté de ce conseil, il y’a l’amicale des fonctionnaires Maliens travaillant au pays du Faso. C’’est pourquoi, Seydou Traore ,l’ambassadeur précise qu’en terme de ressources humaines, le Mali a de la qualité par rapports aux autres pays de l’Afrique. « Au niveau de l’ambassade pour nous, il s’agit de mettre de ces autres hommes ensembles pour tirer le maximum possible ». C’’est sur cette base que la commission d’organisation du cinquantenaire a été mise en place au Burkina Faso. Une commission dans laquelle on peut trouver toutes les couches de la diaspora Malienne. Toute chose qui faire dire à  son excellence que présenter un programme d’activité au président de la commission d’organisation du cinquantenaire Oumar Hamadoun Dicko est possible : »Nous allons présenter ce programme d’activité à  Dicko et nous veillerons l’exécution de ce programme ». C’’est ainsi que notre ambassadeur a salué l’initiative de cette caravane de l’intégration dans son étape burkinabé après le Mali, la Guinée Conakry, Guinée Bissau, Gambie et le Sénégal. « Quand J’ai vu cette chaine de véhicules qui sillonnent l’Afrique pour 90 jours, je me suis dis que l’idée est meilleure ». « Vous avez visité Tombouctou comme le disent les touristes, le bout du monde avec la bibliothèque du centre Ahmed Baba, la ville de Djenné avec la plus grande mosquée du monde en banco, le Tata de Sikasso et cette gigantesque muraille qui faisait la forteresse de la ville du Kénédougou constituent les merveilles de l’Afrique. « Vous avez montré au monde ce que nous sommes ». La coopération Mali Burkina au beau fixe Quant à  la coopération Mali Burkina, l’ambassadeur dira que ces deux pays entretiennent des bonnes relations. Les problèmes quotidiens sont gérés grâce au bon rapport de ces deux pays. « Il ne se passe pas une semaine sans qu’un ministre Malien n’effectue une visite au Burkina sur invitation de son homologue Burkinabé et réciproquement le Malien invite celui du Faso pour partager les expériences ». Ajoutant à  cet effet que récemment, une délégation parlementaire malienne est venue pour s’enquérir de l’expérience burkinabé dans plusieurs domaines tels l’agriculture, le développement économique et social. Et avant aussi, les parlementaires burkinabés se sont rendus au Mali pour visiter les barrages de Selingué et beaucoup d’autres infrastructures…

La Caravane de l’Intégration rend visite au Mogho Naba, le puissant roi des mossis

La caravane de l’intégration Aficaine dans son étape burkinabé a respecté la tradition en serendant chez le Mogho Naba, chef des Mossis ce dimanche 27 juin. Il s’agissait d’avoir sa bénédiction afin de continuer son chemin pour les prochaines étapes. L’histoire du Mogho Naba Moro Naba ou Mogho Naaba est le titre porté par les rois du royaume Mossi de Ouagadougou au Burkina Faso. Traditionnellement choisi par les hauts dignitaires de la cour dans la descendance d’Oubri ou Wubri, le Mogho Naba, représentant du soleil, était grandement vénéré dans l’histoire Burkinabè. Oubri était le petit fils de Ouédraogo, fondateur du royaume Mossi au 18 siècle et fils de la légendaire Yennenga. Oubri, premier Mogho Naba, a fondé la ville de Ouagadougou. D’après certaines sources , le Mogho Naba est choisi parmi la descendance mâle du dernier Mogho Naba et les membres du conseil. Dans la tradition, il est considéré comme tout puissant avec le droit de vie et de mort sur les habitants de Ouagadougou et de l’Oubritenga. Dans la pratique, son pouvoir était soumis à  la coutume et à  la loi des pères. Il personnifie l’empire et incarne son unité mais le pouvoir est en réalité entre les mains de la cour de Mogho Naba, des ministres qui prennent les décisions et gouvernent le pays. Cette organisation complexe des pouvoirs est matérialisée chaque vendredi lors de la cérémonie du faux départ du roi. Pouvoir et influence du Naaba Le Mogho Naba n’a pas d’autorité sur les autres royaumes de Tenkodogo, de Fada N’Gourma, de Boussouma et de Ouahigouya et dont les souverains seraient comme lui descendants de Yennenga, la légendaire princesse fondatrice des royaumes mossi du Burkina Faso. Jusqu’en 1947, les souverains de ces quatre royaumes ne pouvaient ni se rencontrer entre eux, ni rencontrer le Mogho Naba de Ouagadougou. Aujourd’hui cet interdit est levé et les souverains se rencontrent souvent. Le Naaba Ban Ogho, actuel souverain Sa majesté le Mogho Naaba Baogho est le 37ème empereur depuis 1992. Enthousiaste et vêtu d’un basin blanc, sa majesté a fait des bénédictions aux caravaniers pour le reste des étapes qu’ils entreprendront. Pour la circontance, il a remis un poème au PDG d’Africable, Mr Ismael Sidibé pour cette initiative noble, historique et salutaire. Un poème dédié aux médias et sa majesté l’a lu ainsi: [i  » Médias, médias d’afrique, média de la parole, média du C’ble, médias des ondes, médias des airs, médias des mers, et des océans(…) chantez l’Afrique et le monde, soyez une chaine d’amitié entre les peuples, soyez la vérité, l’esprit d’intégration, que diffuse l’Afrique, l’Amour, la fraternité, la vérité, que doivent diffuser les peuples.

La caravane de l’Intégration au pays des hommes intègres

Après la pénible traversée du désert en direction de Tombouctou, la mystérieuse ville aux 333 saints et autres infortunes de la logistique de la caravane, l’accueil chaleureux des villes historiques de Gao, Djenné, Mopti et, Sikasso tentent d’effacer les aléas du voyage de la mémoire des caravaniers. Le séjour de la caravane de l’intégration au Mali a été essentiellement marqué par le passage dans une quinzaine de villes en dix sept jours, de même que sa participation à  l’inauguration de plus de trois mille logements sociaux par le président malien, Amadou Toumani Touré et la visite de courtoisie à  ce dernier dans son palais de Koulouba . Bivouac, bivouac Dans chaque commune, o๠la caravane a posé des bivouac, o๠l’occasion était donnée aux autorités locales de vendre leurs communes tout en présentant les contraintes et les perspectives, nous avons mesuré la richesse du voyage. Des animations en car podium entretenaient l’ambiance en même temps que les lauréats aux divers jeux étaient récompensés par des gadgets de certains sponsors . Entrée au Burkina Faso En 5 jours les caravaniers découvriront le Burkina, dans toute sa richesse culturelle. La caravane a atteint le Burkina Faso par Bobo Dioulasso mardi dernier, la deuxième ville du pays après Ouagadougou et elle poursuit son chemin vers Gaoua dans le sud-ouest du pays vers Koudougou, au centre-ouest, Tounga et le Ouahigouya, l’une des villes économiques du Burkina Faso. Partout o๠passe la caravane, ce sont les mêmes accueils chaleureux réservés aux caravaniers : la danse d chevaux, les danses traditionnelles, toutes réservées aux hôtes du jours et pour témoigner de leur soutien à  cette initiative de la chaine du continent. Ces villes traversées par les caravaniers ont laissé gravé dans leur mémoire les belles choses dont le pays regorge . Il s’agit entre autres de la richesse culturelle de Gaoua o๠on pouvait rencontrercertaines ethnies qui s’habillent toujours à  l’état primitif( nu comme un ver de terre), incroyable mais vrai, à  Koudougou la ville est considérée celle des révolutionnaires du Burkina Faso o๠a été assassiné Norbert Zongo, avec sa verdure luxuriante. Cinquantenaire ! cinquantenaire ! Sur ce chemin de l’amitié, de la fraternité et de la découverte, les messagers de l’intégration africaine ont apprécié à  sa juste valeur l’adhésion des populations et des autorités visitées à  l’initiative de la jeunesse africaine dans le cadre du cinquantenaire des indépendances africaines. Il s’agit en effet de montrer à  la face du monde l’Afrique, une image loin des guerres fratricides et de la famine véhiculée par les médias. En cela, la caravane s’investit contre vents et marrées, pour accomplir une mission historique qui a valeur de symbole et de test en grandeur nature.

Sotigui Kouyaté : Un baobab du cinéma africain est tombé

Sotigui Kouyaté est né le 19 juillet 1936 à  Bamako (Mali). Il était marié et père du réalisateur Dany Kouyaté. Issu d’une famille de griots, il a pratiqué le métier de ses parents durant une longue période avant de s’exiler au Burkina Faso dans les années 1960. Au pays des hommes intègres, Sotigui enseigne pendant quelques années dans des écoles primaires avant de se lancer dans une carrière footballistique. Il sera désigné capitaine de l’équipe nationale du Burkina jusqu’en 1966, début de sa carrière artistique. En 1966 donc, il crée sa propre compagnie de théâtre avec le soutien de son ami et réalisateur burkinabé Boubacar Dicko. Début d’une carrière cinématographique riche et variée Acteur, chanteur, danseur et musicien, Sotigui Kouyaté débute sa carrière cinématographique en 1968 avec ‘protection des récoltes’ de Jean David. Après s’être fait connaà®tre du grand public burkinabé et sur le plan international, l’homme revient sur scène avec le long métrage comique du français Thomas Gillou ‘black mic maC’’ réalisé en 1986. Le film connaà®tra un franc succès. Une année plus tard, il apparaà®t dans ‘y’a bon les blancs’ de Marco Ferreri, puis ‘un thé au Sahara’ de Bernard Bertolucci’ en 1989. Le public découvrira un talent hors du commun avec un homme qui incarne la sagesse et impose le respect. Le théâtre dans la peau Notons qu’en 1985, le griot mandingue a joué dans une multitude de pièces de théâtres avec le réalisateur Peter Brook. Parmi ces pièces nous avons “Qui est là ? “ ; “l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau” ; “Antigone“ ; “Hamlet“ ; “Le costume de Thierno Bocar“… Sotigui Kouyaté fait une fabuleuse dans le long métrage ‘Keita, l’héritage du griot’ de son fils Dany Kouyaté en 1995 o๠il détient le rôle principal. Cinq ans plus tard, l’acteur revient sur scène avec le rôle principal dans ‘little Sénégal’ du franco-algérien Rachid Bouchareb. Il tourne dans des films tels : ‘la genèse’ du réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko, ‘le maitre des éléphants’ de Patrick Grand Perret’, ‘IP5′ de Jean Jacques Beineix aux côté d’Yves Montand, ‘tombés du ciel’ de Philippe Loiret, etc. Le mandéka théâtre de Bamako En 1997, le vieux Kouyaté créé avec Alioune Ifra N’Diaye, Jean Louis Savot Duvauroux et Habib Dembélé, la mandéka théâtre du blonba. C’’est une structure de promotion et de création artistique et littéraire. C’’est donc avec le mandéka théâtre qu’il fera la mise en scène de la pièce de théâtre ‘Antigone’ en 1998. l’artiste se plaisait à  dire « je ne suis passé par aucune école de théâtre, si ce n’est la grande école de la rue. » C’’est dire à  quel point ses talents artistiques impressionnaient plus d’un. C’’était un artiste complet, bourré de talents et qui imposait le respect. Un prix plus que mérité En 2009, Sotigui Kouyaté reçoit l’ours d’argent du meilleur acteur, dans ‘London river’ de Rachid Bouchareb. Ce prix venait comme une sorte de remerciement pour des années d’efforts et de durs labeurs dont l’artiste a pu faire montre. Le ministre burkinabé de la culture, Mr Phillipe Sawadogo estime que « la disparition de ce géant du 7è art est une grande perte pour l’Afrique et le monde. Sotigui est l’un des plus grands sages de la culture qui ont apporté la renaissance aux arts vivants en Afrique.» Pour sa part, le cinéaste burkinabé Gaston Kabore rend un vibrant hommage à  « un homme extraordinaire, un géant de la comédie. » Au festival de Cannes 2008

Frontière Mali-Burkina Faso : le bornage est effectif

En Afrique, les frontières ont toujours constitué des sources de conflits armés entre états unis par le même sang. Crées depuis la période coloniale, les frontières Africaines répondaient à  la seule préoccupation de sauvegarder les intérêts des puissances colonisatrices. Aujourd’hui, procéder au bornage relève exclusivement de l’idée de mieux gérer les frontières. Un projet transfrontalier entre deux pays frères C’’est fort de cela que le ministre de l’Administration territoriale, le Général Kafougouna Koné et son homologue du Burkina, Clément Sawadogo se sont retrouvés dans une atmosphère de convivialité et de joie retrouvée. Ils ont ainsi procédé le 29 janvier dernier à  la pose de la dernière étape de bornage de la frontière entre les pays. Vivement attendu par les populations des deux pays, le bornage de la frontière Mali Burkina Faso s’est finalement concrétisé. En effet, nul n’ignore que les frontières sont indispensables dans le maintien de la paix. Dans les milieux o๠elles sont fermement acceptées, elles permettent les relations pacifiques et profitables à  tous. Leur absence peut constituer de réelles sources de déstabilisation sociale et de conflits inter communautaires. Paix et sécurité Selon le ministre de l’administration et des collectivités territoriale du Mali, le Général Kafougouna Koné, le bornage n’est pas fait pour séparer les populations unies depuis les temps immémoriaux. « Il vise deux objectifs : garantir la paix et la sécurité et renforcer la coopération administrative transfrontalière. »En effet, le bornage n’a jamais constitué une barrière entre des populations. Les bornes ainsi construites ne sont pas là  pour constituer une barrière entre des populations unies par le sang et la culture, mais elles répondent seulement à  des exigences administratives ». Selon des témoignages recueillis sur place à  Sikasso, le bornage enlèvera le doute chez certaines personnes qui doutaient de leur appartenance à  tel ou tel pays. l’ouvrage viendra rétablir une certaine quiétude dans la vie des populations. En plus son caractère historique, elle permettra aux autorités administratives, une meilleure gestion des frontières En l’absence de bornes, généralement, un simple différend peut tourner à  l’affrontement surtout si la zone renferme une quelconque richesse.A noter que les travaux du bornage ont été rendus possibles grâce à  l’appui technique et financier du Programme frontière germano-africain de la GTZ. Ce Programme soutient de nombreux pays Africains dans le cadre du bornage des frontières. En effet, sur le continent Africain, seulement 25% de frontières sont délimitées.

CAN Angola 2010 : fin de parcours pour les Etalons du Burkina Faso

Bien qu’ayant abordé la rencontre avec beaucoup de difficultés, les Blacks Stars du Ghana viennent d’arracher la seule et unique victoire qui leur permettait de se qualifier au compte d’un groupe B réduit à  sa portion congrue avec le forfait du Togo. Ils l’ont prouvé ! Ils, ce sont les Black Star du Ghana, qui à  l’issue d’un match aux enjeux cruciaux, ont nettement démontré qu’ils n’ont pas usurpé leur statut de mondialiste. Face à  une équipe ghanéenne déterminée à  faire valoir son statut, les Etalons du Burkina se sont inclinés par 1 but à  0. Un groupe B réduit à  3 Dernière confrontation au sein du Groupe B, la rencontre qui a opposé l’équipe des Black Stars du Ghana et celle des Etalons du Burkina a vu le départ trop prématuré, dit-on, de la seconde. En effet, un petit but a suffi au Ghana pour se positionner confortablement dans le groupe B. Pour de nombreux observateurs de la scène sportive, les choses auraient pu être compliquées dans ce Groupe B, si le Togo y avait participé. Réduit à  3 équipes pour des raisons dues au forfait du Togo, le travail au sein de ce groupe était relativement moins contraignant pour les 3 équipes. Dès l’entame du match, les Black Star ont vite pris de court leurs adversaires en inscrivant dans les premières minutes, l’unique but de la partie. Un petit but qui aura suffi au Ghana de se qualifier pour les quarts de finales de la CAN Angola 2010. Ghana-Burkina : le choc de titans La rencontre a été très palpitante. Elle a vu une équipe burkinabé qui n’a pas démérité. Avec de belles constructions dans le jeu, elle s’est créée énormément d’occasions pourtant infructueuses devant le but ghanéen. Les efforts techniques et tactiques ne leur ont pas suffi pour tenir en échec les ghanéens. Malgré l’expulsion d’un des leurs, les Etalons sont restés soudés et très offensifs jusqu’à  la fin du match. Les multiples tentatives sont demeurées infructueuses jusqu’au coup de sifflet final. Quand bien même, un simple match nul aurait suffi pour les Etalons à  se qualifier. Du coup, ils sont la deuxième équipe à  plier bagages après le Mali. Par contre, le Ghana est resté serein et très efficace, après l’inscription du but de Ayew (dossard 23). La victoire ghanéenne a été largement méritée. Malgré l’absence de grandes figures comme Michael Essien et Stephan Apiah, les Black-Stars ont su développer un football mature. Le Ghana termine donc 2ème du Groupe B, derrière les Eléphants de Côte d’Ivoire, avec 3 points. Ghana – Angola, une affiche de poids Déjà , le sort du Ghana dans la suite de la compétition est connu. En effet, les Black Stars affronteront l’équipe organisatrice en quart de finale, à  savoir l’Angola. Ce dernier tour dans les matchs de poule marque une étape décisive de cette 27ème Coupe d’Afrique des nations de football. En effet, la compétition tend vers sa fin avec l’élimination de trois équipes : le Mali, le Malawi, et le Burkina. Les quatre derniers matchs de poule verront le départ de quatre autres équipes. Ainsi, seulement 8 équipes nationales qui resteront dans la course pour disputer les matchs de quart de finale.

CAN 2010 : Le Malawi bat l’Algérie, la Côte d’Ivoire fait un nul face au Burkina Faso

Le premier match de la 2è journée de la CAN 2010, a opposé les deux autres équipes du groupe A, à  savoir le Malawi et l’Algérie et a été sanctionné par la victoire du Malawi. La surprise du Malawi face à  l’Algérie Ce dernier a réussi une belle entrée dans la compétition en inscrivant un score de 3 buts à  0. Les Verts avaient pourtant bien entamé leur match en allant inquiéter les premiers leurs vis-à -vis. Dès la 5′, Ghezzal sur la droite tire dans un angle fermé, la balle est toutefois difficilement déviée par le gardien Sanudi. Trois minutes plus tard, les Malawites réagissent par l’intermédiaire de Russel qui reprenait de la tête un centre tendu, mais sa balle passe à  côté (8′). Huit minutes plus tard, une belle combinaison entre Saà¯fi et Matmour permet à  ce dernier de tenter sa chance des 18 mètres, sans danger pour Sanudi. Et au moment o๠les Algériens semblaient bien en place, ils se feront surprendre en encaissant un but pour le moins inattendu, sur une grosse bourde de Faouzi Chaouchi, résume, Le Buteur.com. En encaissant ces 3 buts d’une équipe dont le niveau n’est pas si élevé, les algériens auront pris une belle claque. Le Malawi en a surpris plus d’un et pour cause ce pays n’est pas connu comme une grande nation adepte du football. C’’est dire si la partie risque d’être serrée dans le groupe A (groupe dans lequel évolue le Mali). Les Eléphants n’ont pas réussi à  marquer l’autre rencontre de la soirée fut celle qui a opposé les Eléphants de Côte d’Ivoire aux Etalons du Burkina Faso. Les deux équipes ont livré un match très serré qui s’est finalement soldé par un score vierge. La Côte d’Ivoire de Drogba, donnée favorite dans cette rencontre a multiplié les occasions de but sans parvenir à  marquer. En face, la défense Burkinabè était solide. Les éléphants ont trébuché devant quelques occasions franches. Ni le redoutable attaquant du Club Anglais de Chelsea, Didier Drogba, ni Bakari Koné, encore moins Yaya Touré, n’ont réussi à  ébranler la quiétude des Etalons du Burkina Faso. La compétition est loin d’être terminée et s’annonce pleine de surprises, à  commencer par la spectaculaire remontée des Aigles sur l’Angola, lors du Match d’Ouverture. Demain, l’Egypte afrontera le Nigéria et le Mozambique livrera bataille contre le Bénin dans la province du Binguela.

Guinée : Les forces vives et la junte en pourparlers à Ouagadougou

Propositions de chaque partie Chaque partie s’est séparément rendue il y a deux semaines, à  Ouaga, exposant ses vues pour la sortie de crise. D’une part, les forces vives ont pour principale requête, le départ du CNDD, censé être remplacé par un gouvernement civil qui dirigerait la Guinée jusqu’à  l’élection de janvier prochain. l’opposition demande également, le départ sans appel de Moussa Dadis Camara et son engagement à  ne pas se présenter à  la prochaine présidentielle. Par ailleurs, les 18 membres de la junte qui avaient effectué le voyage à  Ouaga, ont dans leurs propositions, clairement expliqué que Dadis ne quittera le pouvoir pour rien au monde. La junte propose plutôt, un gouvernement d’ouverture o๠pourrait figurer les forces vives. Dadis crée son parti Le capitaine Dadis ne veut pas lâcher prise. En début de semaine, il a crée son propre partie politique à  Conakry. Manière pour lui de confirmer sa légitimité au sein de la sphère politique guinéenne. Cette action du chef de la junte démontre qu’il ne cèdera jamais le pouvoir comme le souhaite tant ses adversaires. Il affirme contribuer au changement et au développement de son pays, notamment à  travers la lutte contre le narcotrafic. Compaoré sur une pente glissante Blaise Compaoré a une tâche rude. Aucune des deux parties ne veut faire de concession. Il lui sera certe difficile, mais pas impossible d’amener chacun à  accepter un gouvernement de transition. Il a d’abord présenté ses propositions de sortie de crise au président en exercice de la CEDEAO, le nigérian Umaru Yar’Adua. Ce dernier semble d’accord avec ces solutions, puisque Mr Compaoré doit les exposer aux deux parties ce jeudi. En tous les cas, ces propositions feront très certainement des déçus, tant personne ne veut bouger d’un iota. Cependant, il est évident que le médiateur mettra d’abord l’accent sur les axes les plus faciles à  être acceptés par chaque partie. Il s’agit par exemple de la mise en place de la nouvelle autorité de transition. Il est nécessaire pour les deux parties de faire des concessions afin que la Guinée retrouve une sérénité et une stabilité tant souhaitée par la population. Cela signifie pour autant une sortie de crise ?

Blaise Compaoré, le faiseur de paix et de rois

Malgré l’activisme du président sénégalais, C’’est le placide Burkinabé qui a été choisi pour une difficile médiation à  Conakry. Il avait pourtant en charge deux autres dossiers particulièrement délicats. La Côte d’Ivoire, o๠il a réussi à  faire signer un accord de paix à  Ouagadougou, le 4 mars 2007, et le Dialogue intertogolais, qu’il a accueilli à  Ouagadougou, en août 2006, pour un accord entre le gouvernement et les partis de l’opposition. Il est vrai qu’il est, de loin, le doyen des chefs d’Etat de la région. Son plus proche suivant, le Gambien Yayah Jammeh ne compte encore que quinze ans au pouvoir. Mais la durée, tout étant un atout, ne constitue pas un élément décisif. Nul ne s’aviserait de penser à  Jammeh pour prendre sa succession. l’homme du Faso avait tout contre lui pour prétendre s’imposer à  la région. Après les indépendances, la région a d’abord connu un trop-plein de leaders charismatiques. Du côté des Anglophones, Kwame Nkrumah, bien sûr. Quand il est évincé par l’armée, le Nigérian Yakubu Gowon prend le relais. Chez les Francophones, C’’est carrément la bousculade. Sékou Touré, Félix Houphouà«t-Boigny, Léopold Sedar Senghor, Modibo Keita… Instabilité nigériane Puis, l’instabilité politique s’installe au Nigéria. Murtala Muhamed (29 juillet 1975-13 février 1976), Olusegun Obasanjo (13 février 1976-1er octobre 1979), Shehu Shagari (1er octobre 1979-31 décembre 1984) n’ont eu guère le temps de s’imposer dans l’instable fédération pour songer à  la région. De même, le Ghana, après Nkrumah, connaà®tra quatre présidents en quatre ans. C’’est l’Afrique francophone qui prend le leadership régional, avec Senghor et Houphouà«t-Boigny. Les autres rivaux sont passés à  la trappe. Le Malien Modibo Keita est évincé par le fruste et brutal Moussa Traoré, alors que Sékou Touré s’isole dans une dérive dictatoriale. Les deux leaders de la région s’imposent avec des armes différentes. Senghor compte sur sa stature intellectuelle et l’influence de son pays, qui fut la capitale de l’Afrique occidentale française, alors que l’Ivoirien brille par son sens de la manœuvre politique, appris sur les bancs du parlement français, et le poids économique de son pays, qui attire tous les ouest-africains. A la disparition de Senghor, Abdou Diouf a su préserver son legs diplomatique. Le Sénégal continue à  accueillir les grandes conférences internationales, à  assurer la présidence en exercice des organisations continentales ou régionales (OUA, CEDEAO, CEAO, UEMOA, CILSS) et à  placer ses ressortissants à  la tête des institutions internationales (Organisation commune africaine et malgache, Air Afrique, UNESCO, Banque africaine de Développement, Organisation de la Conférence islamique, Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest, Union économique et monétaire ouest-africaine, UEMOA, FAO…) Voie ouverte La mort d’Houphouà«t-Boigny le départ de Diouf ouvrent la voie à  un nouveau venu. Alpha Oumar Konaré. Tribun, il peut s’appuyer sur la belle victoire de la démocratie sur la dictature de Moussa Traoré et le prestige impérissable de l’empire du Mali pour reprendre le flambeau, le Sénégal commençant à  perdre place. La co-rédaction du NEPAD assure au départ une certaine visibilité à  Wade, mais la multiplication de ses initiatives finit par irriter. Il est le rare chef d’Etat à  ne pas bénéficier du renouvellement de son mandat à  la tête de l’UEMOA et de la CEDEAO. Le leadership de Blaise Konaré retraité, Amadou Toumani Touré plutôt effacé, Gbagbo empêtré dans une rébellion interne, il n’y avait plus que le Burkina en Afrique francophone et, après la fin du second mandat d’Olusegun Obasanjo, dans toute l’Afrique de l’Ouest. Plus vieux dans le grade, réfléchi jusqu’à  la rouerie, Blaise Compaoré ne partait pas avec la faveur des pronostics. Son pays, le Burkina, l’ancienne Haute Volta, n’était pas taillé pour le leadership régional. Le colon français le vouait au rôle de réservoir de main-d’oeuvre pour la riche colonie ivoirienne. C’’est Thomas Sankara qui a sonné la révolte voltaà¯que pour fonder une nouvelle nation, fière d’elle-même, avant d’être « rectifié » par ses compagnons d’armes, parmi lesquels Compaoré, qui éliminera ensuite Henri Zongo et Jean-Baptiste Boukary Lingani, les deux autres acteurs du quatuor qui avait pris le pouvoir en 1983. Compaoré peut restaurer au Burkina, il est vrai au forceps l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et trois de ses compagnons, le 13 décembre 1998, l’illustre – la stabilité politique que connurent, du XIe au XIXe siècle, les royaumes Mossi, malgré les expansions des empires du Mali et du Songha௠dans la boucle du Niger. Les ingérences Pour ne rien arranger, Compaoré est accusé d’ingérence. Sa main est vue dans les guerres civiles du Libéria, de la Sierra Leone et de l’Angola. Il en sera de même avec la Côte d’Ivoire. C’’est depuis Ouagadougou que la rébellion s’organise. Les Burkinabés sont victimes de graves exactions qui les conduisent à  quitter par milliers, en catastrophe, la Lagune Ebrié. La métamorphose Le premier théâtre d’opération du Compaoré nouveau est le Togo. Dans les années 90, C’’est lui qui sauve la mise de Gnassingbé Eyadema, près d’être emporté par le vent de démocratie qui souffle sur le continent. Il récidivera avec le fils, en 2005, en arrachant un improbable accord avec le fils d’Olympio, qui ravive l’opposition entre leurs pères. La semaine dernière, il a réussi à  faire revenir le président Faure sur la nomination du président de la Commission électorale nationale indépendante, qui risquait de plomber, avant l’heure, la présidentielle de l’année prochaine. Alors que le Burkina a également une communauté touareg, l’ordre qu’il fait régner sur son pays lui évite les soubresauts qui déchirent ses voisins nigériens et maliens. Compaoré est aussi intervenu en Centrafrique pour installer au pouvoir François Bozizé , son complice selon les partisans de Patassé. Bozizé est venu à  Ouagadougou, en février 2005, pour le remercier. Précédé de quelques jours par un autre président, le Libérien Gyude Bryan, dans le même exercice. Fort de ses succès, il bénéficie du pragmatisme de Gbagbo. Las de la multiplication des médiateurs, Wade, Kufuor, Mbeki…, il se tourne vers celui qui est, à ses yeux, le véritable parrain de la rébellion du Nord. Pari gagnant. La paix est en marche et les deux pays sont réconciliés, ainsi que vient de l’entériner une visite officielle de Compaoré en Côte d’Ivoire, du 15 au 18 septembre dernier. Stabilité La France, préoccupée de stabilité parce qu’elle n’a plus les moyens de multiplier les interventions armées, les Etats-Unis, soucieux de ne pas offrir de refuge éventuel à  Al Qaà¯da, l’Union européenne, mollement engagée dans le soutien à  la démocratie, Compaoré, qui a modifié sa constitution pour rester au pouvoir, offre les gages de stabilité qui lui assurent ses galons de médiateur. Le « beau Blaise » a parcouru bien du chemin. Parrain hier, faiseur de paix aujourd’hui. A 58 ans, bien décidé à  rester au pouvoir, il sera de plus en plus incontournable. Notamment dans la crisé guinéenne.

Match amical Mali-Burkina : 3-0, victoire des Aigles !

Amical Mali-Burkina: 3-0, mercredi 12 août 2009 En match amical international joué à  Petit Quevilly (Rouen, France), Les coéquipiers de Mahamadou Sidibé n’ont eu que 20 minutes d’observation pour trouver la faille chez l’adversaire. A la 20è, le havrais Mamadou Diallo ouvre le score. Cinq minutes plus tard c’est le manceau Modibo Maiga qui double la mise (25è). Et comme pour mieux assurer leur avance, Mamadou Diallo s’offre le doublé à  la 35è. C’est le score à  la mi-temps. Dix minutes après la reprise, le coach des Aigles Stephen Keshi fait tourner son équipe et fait entrer d’autres joueurs plus frais. La réplique burkinabè allait venir si le gardien réserviste Soumbeyla Diakité n’avait pas arrêté un penalty. Seul le niçois El hadj Mahamane Traoré n’a pas été aligné. Le Mali et le Burkina faso chacun dasn son groupe, préparent la 4è journée des éliminatoires combinés CAN-Mondial 2010. Le week end des 5 et 6 septembre prochains, les Etalons (Groupe E, 2è) seront à  Abidjan chez le leader la Côte d’Ivoire alors que les Aigles (2è, Groupe D) voyagent à  Cotonou chez le troisième le Benin). Onze de départ pour le Mali: Mahamadou Sidibé-Adama Coulibaly, Bakary Soumaré, Drissa Diakité, Adama Tamboura-Seydou Keita, Bakaye Traoré, Mahamane Abdramane Traoré, Sigamary Diarra-Mamadou Diallo, Modibo Maiga; Ont été incorporés en deuxième période: Mamadou Diakité, Amadou Sidibé, Soumbeyla Diakité, Moriké Kallé, Souleymane Diamouténé, Ténéman N’Diaye, Moustaphe Yattabaré; N’a pas joué: El hadj Mahamane Traoré