Business plan, ou comment vendre son idée

Le Projet de développement des compétences et emplois des jeunes (PROCEJ) a lancé la deuxième édition de son concours de plan d’affaires qui prendra fin le 25 juin prochain. Une occasion de se pencher sur cet outil et sur son importance dans la concrétisation d’un projet d’entreprise.

Le business plan est un document de référence qui va permettre à un entrepreneur, à son entourage et à de potentiels investisseurs d’avoir une idée juste du projet de création d’entreprise et de sa viabilité. Le business plan a pour objectif principal de séduire des investisseurs, c’est généralement sur la base de ce document qu’ils décident ou non d’accompagner un projet. Important donc, voire capital pour le start-upper (créateur d’entreprise) d’en présenter un de qualité. « Sans business plan, aucune banque ne se risquerait à financer un projet. Il faut qu’elles aient une idée claire de ce à quoi ils s’engagent », assure Mamadou Goro Sidibé, qui a développé avec succès l’application Lenali, mais qui précise que ce n’est cependant pas un sésame infaillible. Il a dû se résoudre à lancer son projet sur fonds propres, malgré un business plan jugé « satisfaisant ». « J’évolue dans les réseaux sociaux, et il est extrêmement difficile de savoir comment les personnes vont réagir vis-à-vis de votre produit », explique-t-il.

Approfondir l’idée « Cela oblige un porteur de projet à aller fouiller. Au départ, tous pensent avoir la meilleure idée. Mais au final tu constates que 3 000 autres personnes ont eu la même et la développent différemment », explique Sidibé. Faire un business plan peut en outre demander de gros moyens. « Il faut des comptables ou des experts pour les projections financières, engager une centaine de personnes qui vont sillonner les villes pour des études de marché », confirme Bilaly Dicko, consultant en business developpement. Le coût de ces engagements peut s’avérer très élevé : entre 300 000 à 2 millions de francs CFA selon M. Dicko. « Faire un business plan est devenu un business. L’entrepreneur devrait être au centre, parce que c’est son projet, c’est à partir de ses informations que le document doit être monté. Mais ce n’est pas toujours le cas », déplore Adama Kouyaté, PDG de Kema (Kouyaté électronique market).

Self-planning Peut-on faire un bon business plan sans assistance ? La réponse est oui pour Adama Kouyaté. « Tout est dans la connaissance du projet. Ce n’est pas si difficile, mais il ne faut pas tomber dans la facilité de projections démesurées et de retombées irréalistes pour séduire. Il faut pouvoir démontrer sa solvabilité », explique-t-il. Les moins inspirés pourront se tourner vers les incubateurs qui offrent des solutions annexes et une aide précieuse, moyennant un tarif forfaitaire.