« Doing Business 2010 » : le Mali gagne 6 points dans le classement

A Bamako, la présentation du classement Doing Business 2010, s’est déroulée au siège de la Banque Mondiale, en présence de Monsieur Ahmadou Abdoulaye Diallo, Ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, des représentants de la Primature, du Conseil national du patronat, du Réseau des femmes opératrices du mali, de l’USAID, de la coopération des Pays bas. Bamako était en visioconférence avec Ouagadougou, Washington et Paris, et la cérémonie était animée par Sabine Hetveldt, coauteur du rapport Doing Business 2010. Le Mali gagne 6 points dans le nouveau classement ‘Doing Business’ Le Mali se hisse aujourd’hui à  la 156ème place en terme d’attractivité globale dans le domaine des affaires, alors qu’il figurait en 162ème position en 2009 et non en 166ème comme indiqué dans le rapport précédent. En 2010, le Mali, gagne donc six places et non dix dans le classement, rumeur qui circulait pourtant hier dans le milieu des affaires à  Bamako. La révision de la place occupée par le pays en 2009, s’expliquerait, selon la Banque Mondiale par la modification de la méthodologie d’une année sur l’autre, et par l’intégration de nouveaux pays et indicateurs. Il faut aussi prendre en compte les réformes menées par les pays sur leurs économies. Cette année, de nouveaux critères ont été utilisés tels que la législation en matière de protection des travailleurs, du travail des enfants, sur la base des recommandations du Bureau International du Travail (BIT). l’approche genre, préconisée par la Banque Mondiale, est désormais incluse dans la méthodologie du rapport. Compétitivité Africaine Le Burkina passe de la 155ème place à  la 147ème, devenant ainsi le pays le plus attractif pour faire des affaires en Afrique de l’Ouest. Mais l’écart sur l’ensemble du continent reste énorme. l’Ile Maurice, présent dans le top 20, est le pays le mieux classé à  la 17ème place, alors que la République Centrafricaine reste à  la traà®ne, figurant tout en bas du tableau (187ème). La création d’entreprise facilitée, critère de classement Pour les rédacteurs du rapport, celui-ci n’est pas destiné à  mesurer le climat des investissements (corruption, stabilité des marchés financiers, etc.), mais à  classer les pays selon leur attractivité en terme d’affaires. Parmi les outils méthodologiques permettant de les répertorier, figurent notamment l’efficience des mesures destinées à  faciliter la création d’une entreprise (coût, temps, procédures, durée), l’efficacité de la réglementation commerciale et douanière. Dans une logique de standard international et pour mieux comparer les pays, la structure de base utilisée est la SARL. Le ciblage se fait sur la ville la plus importante du pays. Le secteur informel n’est pas pris en compte. « On se met dans l’esprit des entrepreneurs », indique Sabine Hetveldt, coauteur du rapport et basée à  Washington aux Etats-Unis. l’intérêt de cette méthode repose selon elle, sur l’utilisation de données mesurables, qui correspondent au processus total de création d’entreprise à  la différence d’autres classements tels que le celui élaboré par le World Economic Forum. Ce dernier se base plus sur des questions de perception de l’entreprenariat, fait elle remarquer. l’utilité de la méthode « Doing Business » permettrait en outre aux Gouvernements de cerner d’o๠viennent les problèmes et de prendre des réformes en conséquences. Trop peu de réformes pour booster l’entreprenariat en Afrique Pour l’Afrique subsaharienne, le nombre et le rythme des réformes est toujours le plus faible. Au total, 67 réformes ont été réalisées cette année en Afrique subsaharienne contre 61 l’année passée. Pourtant 66 % des nouvelles législations adoptées pour stimuler la création d’entreprise, émanent de pays en développement. Le Rwanda, 67ème du classement et le Libéria à  la 149ème place, enregistrent les plus fortes progressions dans le classement, en ayant considérablement étoffé leur législation. Le Guichet Unique au Mali Au Mali, la création du guichet unique le 29 avril 2009, et 5 réformes adoptées en 4 mois, de février à  juillet, expliqueraient sa remontée dans le classement. Désormais, « on peut créer une entreprise en 72 heures, C’’est un acquis pour le reste de la vie» relève le Ministre malien de l’Industrie, des Investissements et du Commerce malien. Pour lui, il est important de « créer un climat propice aux affaires ». La création du guichet unique et la facilitation des démarches (délais, procédure, coûts réduits) le 29 avril 2009 aurait permis la création de 70 entreprises en juin et 100 entreprises en août et 273 en août. Ce dernier chiffre, encourageant pour l’entreprenariat malien, devrait être doublé au mois de septembre, annonce Mansour Haidara, Directeur Général de l’Agence pour la Promotion des Investissements au Mali (API Mali) Des progrès restent pourtant à  faire selon Sabine Hertveldt, coauteur du rapport, en matière d’efficacité des tribunaux et de commerce transfrontalier, pour que le Mali progresse encore plus rapidement dans le classement.

Coton malien : une productivité en baisse depuis des années

Depuis la grande sécheresse de 1973 qui a frappé tout le sahel, l’agriculture malienne est confrontée à  d’énormes difficultés. Les sécheresses répétées, la détérioration de la qualité des semences, la hausse du prix des intrants, l’appauvrissement des sols sont les premiers facteurs de cette chute de la production agricole. Le coton est la première espèce touchée par cette chute. Produire pour se nourrir Le Mali premier producteur de coton en Afrique au sud du Sahara, n’a plus toutes ses forces productrices pour atteindre la quantité annuelle escomptée. D’année en année, la production de coton baisse. Les paysans ont tendance à  abandonner la culture commerciale au profit d’une culture alimentaire. Produire pour se nourrir est désormais la philosophie qui anime les paysans victimes d’une mauvaise politique agricole initiée et entretenue par les différents gouvernements qui se sont succédés à  la tête du pays. « Toute la politique tourne autour de la culture du coton. Il faut produire à  tout prix. Même s’il faut appauvrir les sols, même s’il faut endetter et enterrer les producteurs… », s’indigne Amadou Traoré, producteur dans un petit village situé à  30 km de Koutiala. « J’ai préféré retourner à  la culture vivrière parce que je ne m’en sors pas avec le coton », nous a confié Souleymane Berthé du village de Soungoumba dans le cercle de Koutiala. Une chute visible Les producteurs de coton dans les Zones CMDT en l’occurrence dans le cercle de Koutiala appelé capitale de l’or blanc, produisait plus de la tonne à  l’hectare. Ces dernières années, la production à  l’hectare, varie entre 600 et 400 kg. Avec une telle récolte, les paysans ne peuvent rembourser les intrants qu’on leur donne à  crédit. D’année en année, les paysans cumulent les arriérés. Les banques agricoles telles que la BNDA (Banque Nationale pour le Développement Agricole), recouvrent l’argent qu’elles ont investi dans la campagne agricole. Dès que l’argent du coton tombe, le crédit est directement déduit avant de remettre le reste du montant aux paysans qu’ils s’entredéchirent pendant le partage. Un agriculteur qui fait un bénéfice de 500 000FCFA sort bredouille de la campagne si son voisin a un crédit du même montant. Son bénéfice sert à  payer le crédit de l’autre. Du coup les deux rentrent sans argent à  la fin de chaque campagne. C’’est ce système de partenariat institué par les banques et les autorités qui a mis à  genoux les paysans maliens. « je me demande à  quoi çà  sert de cultiver le coton. Tu ne gagne pas d’argent à  la fin de la campagne et tu es obligé de payer des vivres. Mais avec quel argent ? », renchérit un membre de l’Association villageoise de Molobala que nous avons rencontré dans son champs de maà¯s. Ce paysan a en effet abandonné la culture du coton il 7 ans. « Mais les gens sont prisonniers du système car C’’est une façon de les maintenir dans la production du coton qui leur rapporte rien », a- t-il ajouté. Sur place, plusieurs paysans ont affirmé être obligés de cultiver le coton pour ne pas voir leur matériel de travail saisi. Bon an mal an, C’’est le statu quo chez les producteurs maliens. Les quelques uns qui s’en sortent ont soit bénéficié de l’appui de leur parents citadins, ou sont parmi ceux ont fait bénéfice et dont l’argent ne tombe toujours pas. l’autre raison qui pousse les paysans à  abandonner la culture du coton, C’’est le retard dans le payement de l’argent après la vente du coton. Pour plus de détails notre article (article coton de David Dembélé).

L’or du Mali, à qui profite l’exploitation du précieux métal jaune?

Le Mali, troisième producteur d’or d’Afrique, est le 175ème pays à  l’échelle du développement humain. Au Mali, l’exportation de l’or a dépassé celle du coton dans la balance nationale et celle-ci peine à  retrouver son niveau antérieur de 2005 et 2006. En 2009, le Mali continue de montrer un taux d’alphabétisation de 70 % et 90% et la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Le Mali profite-il vraiment de l’actuelle ruée vers l’or ? Pour le Fond Monétaire international (FMI), l’impact direct sur la réduction de la pauvreté et les revenus nationaux, serait limité en raison de la nature enclavée du secteur, qui exige une technologie supérieure. La hausse des prix mondiaux de l’or stimulerait également les recettes fiscales et accélérerait les capacités d’exploration et d’exploitation du secteur minier, mais les effets économiques sur la main d’œuvre et les intrants seraient relativement modestes. l’or n’a ainsi aucun effet d’entraà®nement direct sur l’industrie malienne. La majorité de l’or extrait au Mali est exportée vers l’Afrique du Sud ( plus de 159 milliards FCFA soit 59,2% de la totalité des exportations ) et vers la Suisse (40,8%). Le métal jaune malien est surtout raffiné à  l’étranger. Combien l’or rapporte au Mali ? En neuf ans, entre 1997, date d’ouverture de la mine de Sadiola, et 2005, lorsque la commission de l’énergie et des Mines au Mali, rend son rapport à  l’Assemblée Nationale, les quatre mines d’or industrielles du pays ont injecté dans l’économie malienne, environ 690,72 milliard de francs CFA par an et 341, 7 milliards vont à  l’Etat. Viennent les fournisseurs rémunérés à  hauteur de 294,4 milliards de francs CFA, puis les salariés, auxquels 45 ,3 milliards de francs ont été versées pendant neuf ans, soit 6,5 % de la rente minière. Enfin, premier concernés dernier servis, les communautés locales n’ont bénéficié que de 9,2 milliards de francs soit 1,3 %. Sans surprise, Sadiola est par ancienneté, la première mine à  contribuer à  la rente aurifère malienne (à  hauteur de 330,3 milliards de franc CFA ou 47,7 % du total). La mine de Kalana, elle a rapporté après un an d’exploitation 3,74 milliards (0,5%). Cette manne représente 30% de la valeur des exportations maliennes d’or entre 1997 et 2005, C’’est aussi l’équivalent des dépenses du gouvernement malien dans la santé et l’éducation pour une période de deux ans. C’’est aussi le poids de l’or d’une seule mine de Sadiola, commercialisé entre 1997 et 2002(614,8 milliards de francs CFA ). l’autarcie sectorielle de l’or… Les raisons de l’autarcie sectorielle de l’or sont de deux ordres : La première est inhérente au secteur minier peu consommateur de main d’œuvre au Mali. Quand le coton nourrit 3,3 millions de personnes travaillant dans 200.00 exploitations, les mines emploient officiellement 12.000 personnes, soit à  peine un dixième du nombre de salariés que comprend le secteur formel, au Mali, et l’économie informelle représentait 41 % du PIB entre 1999 et 2000. Pourtant sur le terrain, moins de 3000 personnes suffissent à  exploiter les deux principales mines du pays, Sadiola (1200) et Morila (1100 emplois). Ces données comprennent les expatriés même si plus de neuf emplois sur dix sont occupés par des maliens. La seconde est inhérente aux travers structurels de l’économie malienne : l’enclavement d’abord avec 7000 km de frontières avec sept pays, le délabrement des infrastructures routières, la sous-industrialisation commune à  toute l’Afrique exception faite de l’Afrique du sud, avec un secteur secondaire est séparément marginal (17,9% du PIB en 2004). Le cyanure à  l’origine des dégâts ! l’origine de l’empoisonnement contracté par les populations locales et les morts inexpliquées d’animaux, surtout à  Sadiola, Morila et Yatela o๠les services chargés de la protection de l’environnement basés, à  Kayes se disent incapables d’agir, créent l’inquiétude. Selon l’article 60 du code de l’eau, les unités industrielles ont l’obligation de traiter leurs effluents (C’’est à  dires leurs déchets), avant de les déverser dans la nature. Ce qui, de l’avis des spécialistes, est loin d’être le cas des sociétés minières, opérant sur notre sol. A en croire ces spécialistes, la concentration de cyanure dans les eaux souterraines de Sadiola, Morila et Yatela est supérieur à  0 ,07mg par titre d’eau. Or selon les experts, la contamination par le cyanure, affecte sept générations. Selon une source proche du service environnement de la société d’exploitation des mines de Sadiola (SEMOS), il n’y a aucune crainte à  avoir, vis-à -vis du cyanure. « Les rayons du soleil détruisent la toxicité du cyanure » dit –il. Une hypothèse battue en brèche par les ONG nationales et internationales. A en croire une étude menée, par l’ONG « Guamina » sur ces sites miniers, l’inquiétude des populations locales est légitime. La création d’une véritable industrie aurifère au Mali revient régulièrement dans le débat public. Récemment, l’Assemblée nationale a émis une recommandation au gouvernement, pour réaliser un audit sur la production d’or et l’installation de raffineries pour soutenir les industries extractives. Mais les faibles quantités d’ or traitées au Mali rendent cette perceptive difficile.

DFA COM, communiquer c’ est exister !

Forte dans l’idée de promouvoir une image, un projet, une vision, DFA COM a installé ses locaux dans le quartier d’affaire de l’ACI 2000-Hamdallaye, une zone en plein essor immobilier et qui abrite les plus grosses entreprises de la capitale malienne. C’’est en 1997 que l’agence voit le jour. l’un à  Londres et l’autre à  Paris pour leurs études, les deux amis décident un jour de sauter le pas et de rentrer à  Bamako. En s’associant, ils partagent l’actionnariat et se lancent dans la communication globale, avec un volet Production Audiovisuelle, Infographie, Marketing, Evènementiel et Multimédia. A cette époque, il n’existait aucune agence de publicité d’envergure au Mali. Et si Communiquer, C’’est exister !, pour reprendre leur slogan, DFA COM fait aujourd’hui partie des leaders de la communication en Afrique de l’ouest, ce qui conforte l’agence dans son positionnement. « Nous cherchons maintenant à  consolider nos acquis, et à  développer notre marché dans la capitale», ajoute Daouda Fall, avec un sourire. « Il y un potentiel énorme à  développer ici, car le Mali se place bien dans les pays de la sous région, et C’’est pour ça que nous sommes rentrés car nous avons cru en ce pays ». On le sent bien dans leur attitude et la complicité est évidente entre les deux hommes : « Nous partageons les tâches et les responsabilités au quotidien et les points faibles de l’un sont compensés par les points forts de l’autre…». De vrais goldens boys du Mali, loin de tout afro-pessimisme et conscients des potentialités à  développer sur le continent. Dans son bureau, Moustapha Diop, passe des coups de fils et une photo du Président ATT orne le mur. Celle d’une après midi de détente et des mains qui se serrent… La campagne du président, C’’est eux ! Le journal, Le contrat, C’’est encore eux et toutes les brochures, les affiches et spots qui ont porté au pouvoir Amadou Toumani Touré, C’’est bien eux ! Et C’’est une réelle fierté pour Moustapha Diop qui arbore un regard victorieux. En 2002, ils étaient derrière la campagne de Soumaila Cissé, challenger de ATT à  l’époque. « On peut dire que nous sommes entrain de devenir des spécialistes de la communication politique, ajoute t-il, et nos clients nous font une entière confiance ». DFA COM a investi les moyens et le matériel nécessaire pour cela. Deux immenses plateaux télés dans l’immeuble, rouge vif en bordure de route, une équipe d’infographistes et de monteurs vidéo qualifiés, des installations techniques et des caméras à  la pointe de la technologie multimédia. Rien n’est trop beau pour atteindre les objectifs. Une activité qui se décline également en Etudes de marchés et Stratégies communicationnelles, en organisation de Conférences et Séminaires, en Analyse de besoins et Conseil de Solutions et Budget… DFA COM leader sur le marché malien Outre les campagnes institutionnelles ou celles d’organismes internationaux et d’ONG, basés à  Bamako, l’autre volet des activités de l’agence est la Publicité commerciale. En effet, DFA Com avait décroché un gros marché. Celui d’agence conseil de Orange Mali, anciennement Ikatel, pour la téléphonie mobile et fixe en 2003. Ils sont également derrière le groupe hôtelier Azalai, Ecobank, ou encore le PNUD pour ne citer que ceux là . Dernier chantier pour DFACOM, le SITRAO, le premier salon international des transports d’Afrique de l’Ouest, un gros évènement, et qui a nécessité une campagne publicitaire à  la hauteur de l’ambition des promoteurs du salon. l’agence réalise ainsi des spots publicitaires en TV, radio, presse écrite, relayés par des campagnes publiques, des shows ou du lobbying. Des castings sont régulièrement organisés pour réaliser ces spots. Le marché de la publicité au Mali se développe davantage depuis la libéralisation du secteur privé en 1991 et l’attrait des investisseurs étrangers. « Aujourd’hui la publicité commerciale, tient une part plus grande que celle de la publicité institutionnelle chez DFA COM » précise Moustapha Diop. Qu’est ce qui fait alors un bon communicant ? « La première qualité est de savoir écouter et d’être en parfaite adéquation avec son environnement. Il faut savoir décrypter la demande du client et les tendances du marché à  travers celles de la société. On ne peut pas communiquer efficacement si l’on ne sait pas observer et voir comment fonctionnent les gens », conclut Daouda Fall.