IBK en Egypte: coopération bilatérale au menu

Le Mali et l’Egypte sont de vieux partenaires dont la coopération bilatérale est régie par une vingtaine d’instruments juridiques. Après la visite du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly en février dernier, o๠il a été reçu par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, C’’est maintenant le tour du chef d’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keà¯ta de se rendre dans la cité balnéaire de Sharm El-Shek, située à  environ une heure de vol du Caire, la capitale égyptienne. Aujourd’hui, s’ouvre une conférence internationale initiée par le nouvel homme fort de l’Egypte. Cette rencontre de deux jours a pour but d’attirer les investisseurs étrangers et de relancer ainsi la machine économique de l’Egypte qui souffre des conséquences de quatre années de troubles politiques. La cérémonie d’ouverture qui sera présidée par Abdel Fattah Al-Sissi en présence de plusieurs chefs d’Etat dont IBK, invité de marque du pays des Pharaons. On se rappelle le 8 juin dernier, lors de la cérémonie d’investiture d’Abdel Fattah Al-Sissi, le président s’était lui-même rendu au Caire. Signe fort de regain de dynamisme entre les deux Etats. Les avantages de cette conférence pour le Mali Les enjeux de cette conférence internationale sont de taille pour tous les participants y compris l’Egypte, « Notre but ultime est de générer une forte croissance, durable et équilibrée et inclusive, afin d’assurer la prospérité du peuple égyptien » a précisé Abdel Fattah Al-Sissi dans ses mots de bienvenu avant le début de la conférence. Pour le Mali, C’’est l’occasion rêvée de sortir son sac de projets dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’énergie. Quant au domaine sécuritaire, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly soulignait dans son intervention le 24 février dernier lorsqu’il avait été reçu par le président Abdel Fattah Al-Sissi que «le Mali cherche à  renforcer la coopération militaire et sécuritaire avec l’Egypte, notamment en matière de lutte contre le terrorisme ». Un souhait qui pourrait se concrétiser à  la fin de cette rencontre.

Gaza-Israel: accord de cessez-le-feu permanent

Les Palestiniens ont annoncé mardi un accord pour un cessez-le-feu permanent avec Israà«l après 50 jours d’une guerre qui a fait plus de 2 000 morts dans la bande de Gaza. Selon le quotidien « Haaretz », Israà«l a accepté cette trêve. Cet accord de cessez-le-feu prévoit un arrêt immédiat des hostilités, mais surtout la levée du blocus de la bande de Gaza mis en place par Israà«l en 2006, la principale exigence des Palestiniens depuis le début des négociations. Cela implique « l’ouverture des points de passage entre Israà«l, Gaza et l’à‰gypte pour permettre l’entrée des secours et des matériaux pour recontruire le territoire palestinien ainsi que l’extension de la zone de pêche pour les Gazaouis de 6 à  12 miles nautiques », apprend-on sur FRANCE 24. Dans un mois, l’Egypte réunira à  nouveau les deux parties pour discuter des points plus litigieux: que ce soit la construction d’un port dans la bande de Gaza, la libération de prisonniers palestiniens ou la remise des corps de soldats palestiniens. Si leur exigence n’était pas entendue, disent-ils, ils adhèreront à  la Cour pénale internationale (CPI), ce qui leur permettrait de poursuivre des responsables israéliens sur le déroulement des opérations dans la bande de Gaza. Une démarche qualifiée de « missile diplomatique » par un ministre israélien. Lors d’une conférence de presse prévue dans la soirée, Mahmoud Abbas pourrait donner plus de détails sur l’initiative des Palestiniens qui se préparent à  exiger que la communauté internationale fixe une date butoir pour la fin de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens. Les négociations pour une trêve, menées jusqu’alors au Caire sous l’égide des renseignements égyptiens, avaient échoué à  accoucher d’un accord et les hostilités, qui avaient cessé durant neuf jours, ont repris de plus belle il y a une semaine. Les tirs de roquettes palestiniennes et les raids aériens israéliens se sont poursuivis ce mardi, journée marquée par la destruction des deux des plus hautes tours de bureaux et d’appartements de Gaza. Le conflit entre Israà«l et les groupes palestiniens de la bande de Gaza, qui a débuté le 8 juillet, a fait plus de 2 130 morts côté palestinien et 68 côté israélien.

Egypte: Moubarak s’accroche

Sur la place Tahrir, symbole de la contestation au Caire, les manifestants affluaient pour une journée de mobilisation massive contre M. Moubarak qui s’accroche à  son poste, après avoir appelé l’armée à  prendre position: « Armée il faut faire un choix, le régime ou le peuple! » L’armée, colonne vertébrale du régime, a semble-t-il choisi de respecter les choix de M. Moubarak, qui a gouverné sans partage depuis 30 ans l’Egypte, le pays le plus peuplé du monde arabe (80 millions d’habitants) et poids lourd de la région. Dans « le communiqué numéro deux » lu à  la télévision par un présentateur, le conseil suprême des forces armées a dit se porter « garant » des réformes promises par M. Moubarak, en soulignant « la nécessité d’un retour à  la vie normale » en Egypte secoué depuis le 25 janvier par les protestations. Le conseil, présidé par le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui, a annoncé des mesures « sur la base des derniers développements qui déterminent le destin du pays (…) et la décision de déléguer les prérogatives au vice-président ». Il assure qu’il garantira la tenue d' »une élection présidentielle libre et transparente à  la lumière des amendements constitutionnels décidés » et « met en garde contre toute atteinte à  la sécurité de la nation et des citoyens ». L’armée, qui n’est pas intervenue contre les manifestants, est déployée aux entrées de la place Tahrir o๠des dizaines de milliers de personnes manifestaient ainsi que dans les rues et devant le Parlement voisin, au 18e jour de la révolte. La foule a commencé de réagir avec dépit aux annonces de l’armée. « Vous nous avez déçus, on avait mis tous nos espoirs en vous », a lancé un manifestant à  l’égard des militaires. Les protestataires, qui réclament également le départ du vice-président Omar Souleimane, espère une mobilisation d’une ampleur sans précédent depuis le début de leur mouvement. « Trente ans après, on est fatigué de l’écouter, tout ce qu’on veut entendre c’est qu’il va partir », dit Mohammad Ibrahim, un instituteur de 42 ans venu d’Alexandrie (nord) sur la place Tahrir. Au moment o๠la foule criait « l’armée et le peuple main dans la main », l’un des organisateurs a lancé: « nous n’avons pas pris d’assaut le bâtiment de la télévision ou le Parlement car ils sont sous la protection de l’armée. Tout ce que l’armée protège, nous le protégeons ». Des rassemblements ont également eu lieu devant le palais présidentiel de M. Moubarak et le siège de la radio-télévision, protégés par l’armée. Trois soldats ont abandonné armes et uniformes pour se joindre aux manifestants au Caire, selon des témoins. Alors que pendant des heures jeudi soir, un départ imminent du président avait fait l’objet d’intenses spéculations, M. Moubarak a annoncé qu’il déléguait ses prérogatives au vice-président mais qu’il restait de droit président jusqu’à  la fin de son mandat en septembre. Le président américain Barack Obama a estimé que ce transfert de pouvoirs n’était pas suffisant, alors que d’autres capitales appelaient à  une transition immédiate du pouvoir. « J’ai décidé de déléguer au vice-président les prérogatives du président de la République conformément à  ce que prévoit la Constitution », a dit M. Moubarak, sans annoncer sa démission. « Je suis conscient du danger que représente cette croisée des chemins et cela nous impose de faire passer d’abord les intérêts supérieurs de la nation. La transition du pouvoir va d’aujourd’hui à  septembre », a-t-il ajouté, en référence à  la présidentielle à  laquelle il a promis de ne pas se présenter. M. Moubarak conserve de larges pouvoirs constitutionnels et reste le seul à  pouvoir dissoudre le Parlement et limoger le gouvernement, en vertu de l’article 82. Il a aussi annoncé l’amendement de cinq articles controversés de la Constitution liés à  la présidentielle. Face à  l’indignation internationale, il a dit qu’il ne se plierait « pas aux diktats étrangers ». Les quelque 200.000 manifestants rassemblés place Tahrir ont fait éclater leur colère lors du discours de M. Moubarak. Des centaines ont brandi leurs chaussures en direction de l’écran o๠était retransmis le discours, geste insultant dans le monde arabe, en chantant « A bas Moubarak! Dégage! » Ils ont également crié « Souleimane, toi aussi dégage »!, après que celui-ci eut appelé les manifestants à  rentrer chez eux. L’opposant égyptien le plus en vue Mohammed ElBaradei, s’est alarmé en avertissant que l’Egypte allait « exploser ». Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme. Des heurts se sont produits entre policiers et manifestants les premiers jours puis entre pro et anti Moubarak le 2 février. Les violences ont fait environ 300 morts selon un bilan de l’ONU et Human Rights Watch.