Cameroun : la Fifa soupçonne le gouvernement d’«interférences extérieures indues»

Le secrétaire général adjoint de la Fédération internationale de football association (Fifa), Alasdait Bell a demandé, par correspondance au gouvernement camerounais consultée samedi par APA, «des clarifications dans les meilleurs délais» à la suite de présumées «interférences extérieures indues» dans le fonctionnement de la Fédération nationale de la discipline (Fecafoot).S’appuyant sur «diverses sources», faisant état de «certaines actions à l’égard» de cette dernière, contraires aux statuts de l’instance faîtière, il met en garde contre des sanctions, «susceptibles d’être prononcées par les organes compétents de la Fifa contre son association membre, conformément à sa règlementation».

Tout en souhaitant et encourageant, «naturellement», une étroite collaboration entre les pouvoirs publics et ses associations membres, la Fifa rappelle qu’elle veille également au respect de l’autonomie de ces dernières vis-à-vis des gouvernements.

Cette mise en garde intervient au moment où des sources introduites font état de «pressions », exercées sur la Fecafoot en vue de réhabiliter le président de la Ligue de football professionnel (Lfpc), Pierre Semengue dont l’organe a été, le 22 août dernier, suspendu «avec effet immédiat» pour «violation grave de ses obligations».

À la place, l’instance fédérale a mis sur pied un Comité technique transitoire (CTT) qui jusqu’au 31 août 2021 a en charge l’organisation des championnats nationaux de D1 et D2, mission jusque-là dévolue à la Ligue dont le patron, pourtant, continue de clamer sa légitimité «jusqu’au 27 juillet 2020», date de la fin de son mandat.

On rappelle que la Fifa a déjà, en 2013 et 2017, suspendu la Fecafoot à la suite d’«interférences» gouvernementales dans le fonctionnement de cette dernière.

Antonio Conceiçao, une 1ère expérience internationale avec le Cameroun

Nommé vendredi soir entraîneur national de football du Cameroun, le Portugais Antonio Conceiçao Silva Oliveira, dit «Toni Conceiçao», va connaître sa première expérience internationale avec les «Lions indomptables».Ancien milieu de terrain aujourd’hui âgé de 57 ans, après avoir été éphémère directeur sportif du PAOK Salonique (Grèce) de 2009 à 2010, il n’a jusqu’ici entraîné que des clubs : Standard de Liège (Belgique, 2010-2011), d’Olhanense (Portugal, 2011-2013), Academica de Coimbra (Portugal, 2013-2014), SC Braga (Portugal, 2014-2015), Vitória Guimarães (2015-2016), FC Nantes (2016-2017) et FC Porto (Portugal, depuis 2017).

Secondé par les locaux François Omam Biyick et Jacques Songo’o, le nouveau titulaire du banc de touche, qui remplace le Néerlandais Clarence Seedorf, limogé après la sortie des «Lions indomptables», tenants du titre en 8èmes de finale de la récente Coupe d’Afrique des nations (CAN) égyptienne, hérite d’une sélection en proie au doute.

En effet, après la génération dorée des Patrick Mboma, Rigobert Song Bahanag ou encore Samuel Eto’o Fils, l’équipe senior de football du Cameroun, régulièrement présentée comme «en reconstruction», connaît une instabilité chronique sur les plans aussi bien des effectifs que des performances.

Appelé à constituer un groupe conquérant pour la CAN 2021, qu’accueille le Cameroun, Antonio Conceiçao Silva Oliveira a également pour tâche de qualifier la sélection, qui stagne à la 53ème place du dernier classement de la Fédération internationale de football association (Fifa), à la Coupe du monde de l’année suivante au Qatar.

Son baptême du feu sera le match amical que livrent, 12 octobre prochain à Rades, les quintuples champions continentaux contre les «Aigles de Carthage» de Tunisie.

Cameroun : un taux de soumissions de 271,80% à une offre publique d’épargne

L’État du Cameroun a recueilli un taux de soumissions de l’ordre de 271,80%, au terme d’une émission de bons du Trésor assimilables (BTA) à 26 semaines de 10 milliards FCFA, effectuée mercredi dernier sur le marché de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), a appris APA vendredi au terme d’un communiqué publié par le ministère des Finances (Minfi).Ainsi, sur la somme recherchée, les soumissions totales se sont élevées à 27,180 milliards FCFA auprès de 7 spécialistes et valeurs du Trésor (SVT) du pays émetteur mais aussi du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad.

Cet engouement des souscripteurs, note-t-on, contraste avec la désillusion connue le 21 août dernier sur le même marché lorsque, pour une émission d’obligations du Trésor assimilables (OTA) de l’ordre de 50 milliards FCFA, l’État n’a réussi à en mobiliser que 10,5 milliards FCFA représentant 28%, toute chose qui permet de constater que les soumissionnaires préfèrent les opérations d’épargne publique à court terme.

Le pays, pour l’année budgétaire 2019, prévoit de lancer des émissions de titres publics pour montant total de 350 milliards FCFA dont le fruit est destiné au financement de projets de développement.

Politique et gouvernance en couverture des journaux camerounais

La tenue prochaine du Grand dialogue nationale pour le retour à la paix dans les régions anglophones, continue d’occuper le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus vendredi, lesquels se penchent également sur le malaise né de la grève des avocats.Nommé coordonnateur de la grande palabre sur la crise anglophone, la photo du Premier ministre Dion Ngute, en pleine audience dans son cabinet, orne la couverture du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune surmontée du titre «Préparation du Grand dialogue national : des propositions à la pelle». C’est que, explique la publication, après les partis politiques, le chef du gouvernement a entamé les consultations avec les forces vives de la nation en vue de recueillir leurs idées et suggestions.

C’est que l’initiative du chef de l’État prend corps, se satisfait également Essingan, pendant que le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post annonce, dans les jours à venir, l’envoi d’émissaires en charge de prendre attache avec la diaspora, et surtout de convaincre les séparatistes exilés à éviter la politique de la chaise vide.

Les saints et les pécheurs sont de sortie, constate The Rambler : après trois ans de tueries, d’atrocités diverses, de milliers de réfugiés et de déplacés internes, Paul Biya consent enfin, sous les pressions internationales, à convoquer une table ronde qui s’avère la seule solution de sortie de crise. Paradoxalement, ce sont encore les zélateurs de son régime qui se bousculent majoritairement en consultation chez le Premier ministre, brulant la politesse aux vrais acteurs du malaise de la communauté anglophone à l’origine de l’insurrection armée.

Les Camerounais n’ont probablement pas besoin d’un référendum pour pouvoir vivre-ensemble, analyse, dans les colonnes d’InfoMatin, le journaliste et écrivain Jean François Mebenga, par ailleurs militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir). Pour lui, les sujets soumis à l’offre de dialogue du président Paul Biya sont nombreux, qui chevauchent tant en amont qu’en aval de la communauté nationale.

Toujours est-il que la tenue sereine du Grand dialogue national nécessite une cessation des hostilités dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, rétorque Mutations, redoutant un «improbable cessez-le-feu» sur le terrain avec en illustration l’acte symbolique d’assassinat d’une jeune femme, dans la localité de Batibo (Nord-Ouest), par des séparatistes présumés.

Et, pendant que le pays retient son souffle en espérant une sortie pacifique de crise, l’hebdomadaire Investigation relève d’étranges coïncidences entre le climat sociopolitique actuel et l’évolution de la grève des avocats avec des relents de «complot contre l’État du Cameroun».

Le caractère de plus en politique du mot d’ordre de grève démobilise les hommes en robe, acquiesce InfoMatin, faisant par ailleurs état de forts soupçons de détournement autour d’une enveloppe de 100 millions de francs octroyés par le chef de l’État pour l’organisation de la rentrée solennelle du barreau, le 9 juin.

À en croire ce journal, le déblocage de ces fonds n’a jamais été communiqué à la majorité des membres du barreau, qui désormais demandent des comptes à leur exécutif qui leur avait, plutôt, affirmé s’être endetté auprès de tiers pour l’organisation de la manifestation.

Cameroun : pas d’engouement pour les inscriptions sur les listes électorales

Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge de la gestion des scrutins et des consultations référendaires, a enregistré 433.873 nouveaux inscrits sur les listes électorales entre le 2 janvier et le 31 août 2019, selon les chiffres de cette instance parvenus jeudi à APA.En termes de proportions, les jeunes représentent 69,23% des enrôlés pour un total de 59,65% d’hommes et 40,35% de femmes. Ces données, communiquées avant les opérations de toilettage et donc de suppression des doublons, sont susceptibles d’être revues à la baisse.

Ils portent néanmoins à un peu plus de 7,1 millions le nombre total d’inscrits sur les listes électorales, pour un pays comptant près de 24 millions d’âmes. Ces réalités semblent traduire un certain désintérêt des citoyens, vis-à-vis de la politique.

Cette assertion est renforcée par les données d’Elecam, concernant l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 où, sur quelque 6,6 millions d’inscrits, environ 3,5 millions de Camerounais se sont rendus aux urnes pour un taux de participation de 53,85%.

Cameroun: accident mortel de la route

Au moins 9 passagers d’un autobus ont trouvé la mort dans un accident de la circulation, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi dans la localité camerounaise de Ngwei 2, située à quelque 150 kilomètres de Yaoundé. Le drame, dans lequel 8 blessés graves ont également été enregistrés, a eu lieu à la suite du choc d’un car d’une agence de transport interurbain venant de la métropole économique, Douala, avec une semi-remorque roulant en sens inverse.

Dans un communiqué y relatif, le préfet du département de la Sanaga Maritime, Fritz Dikosso-Seme, précise que les morts, dont aucun d’entre eux n’a pas encore être identifié, «sont tellement mutilés qu’ils ne peuvent être conservés et nécessitent une inhumation immédiate».

Selon de récentes données du ministère des Transports, les accidents de la route font annuellement, et en moyenne, 1200 décès et des dégâts matériels estimés à plus de 100 milliards FCfA, leur cause étant généralement attribuée à l’excès de vitesse, aux dépassements hasardeux, à l’état des véhicules ainsi qu’à l’ébriété ou la fatigue des conducteurs.

Le futur Grand dialogue national toujours à la une des journaux camerounais

Les tractations en vue du Grand dialogue national, prévu du 30 septembre au 4 octobre pour la résolution de la crise sécessionniste anglophone, continuent de meubler les colonnes des journaux camerounais parus jeudi.Le moins que l’on puisse en penser, à la lecture de la grand manchette de Défis Actuels, est que les consultations entamées depuis une semaine par le chef du gouvernement sont controversées. Affichant une photo de Joseph Dion Ngute saluant chaleureusement Victor Mukete, l’une des autorités traditionnelles les plus respectées de la communauté anglophone, la publication affirme, pour s’en étonner, que les leaders des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, pourtant les premiers concernés par le malaise ayant conduit à la lutte armée depuis 3 ans, sont «ignorés» du casting.

N’empêche, répond en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, que l’opposition, en dépit de certaines réserves, joue bien le jeu de la démocratie avec, pour la seule journée de mercredi, pas moins de 30 formations ayant été reçues en audience par le chef du gouvernement.

Les appels au dialogue montent, acquiesce Mutations, rendant également compte du ballet des forces vives à l’Immeuble étoile abritant les services du Premier ministre.

Sous le titre «Grand dialogue national : Maurice Kamto met Dion Ngute dos au mur», Le Messager, mais aussi son confrère Le Jour, relaient ainsi les termes du mémorandum remis la veille au Premier ministre par des représentants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), lequel conditionne sa participation à la grande palabre, notamment par la libération de son leader, emprisonné depuis janvier dernier avec une centaine de ses partisans pour avoir contesté l’élection de Paul Biya à la dernière présidentielle.

«Le MRC se perd-il ?» s’interroge lourdement L’Épervier : non seulement cette formation est loin de constituer une solution à la crise anglophone, mais en plus son président, ne serait-ce que pour les accusations de «rébellion» qui pèsent sur lui et qui comptait profiter du Grand dialogue pour obtenir son élargissement, sera bel et bien condamné par la justice de son pays.

Soupçonné par l’opposition et une bonne partie de la société civile de vouloir verrouiller le jeu, le gouvernement reçoit également le soutien mitigé de la Grande Bretagne dont un des diplomates, en poste à Yaoundé et cité par The Post, tout en soutenant le principe de la discussion, dit attendre la matérialisation concrète de l’offre de dialogue pour juger de la sincérité du régime.

La même posture expectante semble régner au sein du patronat, si l’on en croit Le Financier d’Afrique : les milieux d’affaires locaux, outre la pacification des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, réclament un véritable Plan Marshall ainsi que des mesures incitatives pour relever l’économie desdites zones, et par ricochet celle du pays qui pâtit violemment de l’insécurité.

Les atrocités des indépendantistes ambazoniens ont ruiné la lutte pour l’accession à la souveraineté des régions anglophones, soupire, dans le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post, un des leaders séparatistes en exil.

Pour Ouest-Echos, c’est «la grande embrouille» : non seulement l’aile politique sécessionniste est décapitée et exclue du Grand dialogue, mais en plus le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) «a déjà tout verrouillé» alors que les partis de l’opposition se présentent en rangs dispersés.

Cameroun : des banques réclament 336 milliards FCFA à la Sonara

Un pool de 10 établissements bancaires du Cameroun a adressé une demande de paiement de plus de 336,7 milliards FCFA de dettes à la Société nationale de raffinage (Sonara), actuellement sous le coup d’une «déclaration de force majeure» consécutive à un grave incendie survenu le 31 mai dernier, a appris APA mercredi de source sûre.L’encours y relatif se décompose de quelque 78,1 milliards FCFA de créances échues, et de plus de 258,6 milliards FCFA à échoir auxquelles l’entreprise, détenue à 96% par l’État et 4% par le français Total Outre-Mer, était invitée à s’acquitter au plus tard en fin juillet 2019.

Dans le même temps, les créanciers de la Sonara souhaitent connaître les mesures d’apurement prises, un plan de continuité de ses activités à la suite du sinistre ainsi que des projections de trésorerie, en rapport avec ses importations de produits pétroliers pour l’approvisionnement du marché local.

Il convient de signaler qu’en dehors des fonds que réclament les banques, l’entreprise doit également faire face aux dettes vis-à-vis des marketeurs et des sous-traitants, évaluées pour leur part à environ 310 milliards FCFA.

Bien avant le sinistre du 31 mai ayant détruit une bonne partie de l’unité de la raffinerie, située dans la localité de Limbe (Sud-Ouest) et à environ 350 kilomètres de la capitale, Yaoundé, la situation de la Sonara préoccupait déjà les services du Fonds monétaire international (FMI) qui, dans leur rapport d’octobre 2018 l’indexaient comme étant «la principale responsable des risques émanant des entreprises publiques», mais également «la principale source de risque pour le système bancaire».

À l’époque, l’entreprise totalisait déjà 65% des dépôts des entreprises publiques et 62% des crédits, 87,9% de sa dette étant d’échéance inférieure à un an. En 2013, elle cumulait déjà des arriérés de paiement de 53%, période pendant laquelle elle ses pertes représentaient 57% dans le portefeuille de l’État.

«La Sonara reste ainsi la principale responsable du risque direct pesant sur le système bancaire émanant des entreprises publiques, en termes de grande exposition et de risques de liquidité et de crédit. Parmi les 6 banques qui ont une exposition nette positive à la Sonara, l’une a des fonds propres négatifs, trois ne rempliront pas l’exigence minimum de fonds propres en cas de défaut de la Sonara et deux banques perdront respectivement 85 et 50% de leurs fonds propres excédentaires respectifs», alertait alors le FMI.

Politique et économie au menu des journaux camerounais

L’organisation annoncée d’un Grand dialogue national continue de passionner les journaux camerounais parus mercredi, au même titre que l’éviction mouvementée du consortium Bolloré-APMT du terminal à conteneur du port de la métropole économique, Douala.Alors que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a entamé la phase de consultations des acteurs sociopolitiques, InfoMatin annonce que l’événement se tiendra dans la capitale, Yaoundé, du 30 septembre au 4 octobre. Il s’empresse de préciser que ses thématiques écartent d’office du canevas des thèmes à surenchère, autour desquels une certaine opinion spécule depuis peu.

«Il n’y aura donc pas, comme l’auraient souhaité quelques uns, de Conférence nationale souveraine, au cours de laquelle des leaders politiques et de la société civile feraient le procès du régime de Yaoundé avec comme points de repères la forme de l’État, la révision constitutionnelle, la répartition des postes électifs ou managériaux selon le poids démographique, etc.»

Et, déjà, cette formule a le don de hérisser le poil de certaines puissances occidentales. En effet, selon Leanne Cannon, porte-parole de l’ambassade des États-Unis au Cameroun citée par Le Jour, les pourparlers doivent être élargis et sans conditions préalables. Et le quotidien à capitaux privés de constater que la diplomate US s’inscrit dans la ligne sans complaisance de son gouvernement sur la crise anglophone.

Rappelons-nous, objecte, dans Mutations, le député Jean Simon Ongola Omgba, élu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), que nous disposons dans la communauté camerounaise de toute l’expertise et de la parfaite connaissance des sujets intéressants le peuple. Pour lui, un médiateur international court le risque certain d’être moins au fait du contexte et des particularités locales alors que le Premier ministre, lui, a une évaluation certaine de l’environnement politique, économique, social et culturel du pays.

Pour décrire l’adhésion de la majorité à l’offre de dialogue du président Paul Biya, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune décrit «l’effervescence» qui s’est déjà emparée de l’Immeuble étoile, qui abrite les services du Premier ministre où forces vives et contributions intellectuelles se bousculent.

«Quelle comédie !» s’écrie le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post : alors qu’on entend résoudre l’équation anglophone, environ 80% des invités du Premier ministre sont des Francophones, les séparatistes, fédéralistes et autres opposants notoires au régime étant d’office écartés des consultations.

Pendant ce temps, soupire Le Messager, les atrocités continuent sur le théâtre de la guerre sécessionniste avec, cette fois, une vidéo prise dans la localité de Batibo (Nord-Ouest), montrant des individus armés, enterrant vivante une femme présumée soutien du gouvernement.

Loin des joutes politiques, Essingan s’est installé dans la métropole économique, où une guerre féroce bat son plein au Port autonome de Douala (PAD) à la suite de la désignation d’un nouveau concessionnaire dans le terminal à conteneurs. Selon le tri-hebdomadaire, l’heureux élu, l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL), versera 357 milliards FCfa à l’État sur 15 ans, contre les 62 milliards engrangés dans la même période avec le consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals (APMT).

Sauf que le dernier concessionnaire cité, appelé à plier bagages en fin 2019 annonce, selon InfoMatin, des suites judiciaires à son éviction, alors que le PAD fait valoir des points de droit pour justifier le choix de TIL.

Comme si la page Bolloré-APM Terminals était plus que jamais tournée, EcoMatin s’emploie pour sa part à présenter les états de service du nouvel arrivant. Rien n’est réglé, semble répondre en écho Le Quotidien de l’Économie, avec une incursion dans les méandres de la communication de «guerre» de l’évincé et du PAD.

Port de Douala : Bolloré- APMT «attend avec sérénité la décision» de justice (communiqué)

Le consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals (Bolloré-APMT) a indiqué, par voie de communiqué parvenu mardi en fin de journée à APA, qu’il «attend avec sérénité la décision définitive du tribunal administratif de Douala concernant la régularité de la procédure d’appel d’offre» qui vient de l’évincer du terminal à conteneurs du port de la métropole économique camerounaise.Dans le même temps, le groupement, qui évolue localement sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT), ainsi que ses actionnaires de référence, «continueront à défendre leurs droits vis-à-vis de l’ensemble des parties impliquées, devant les instances juridictionnelles nationales et arbitrales».

Cette réaction intervient au lendemain de l’attribution provisoire, par le Port autonome de Douala (PAD), de la même concession à l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL) dont Bolloré-APMT «prend acte».

Affirmant avoir «été exclu irrégulièrement du processus de pré-sélection» pour le recrutement d’un nouveau concessionnaire, l’évincé rappelle qu’il a formulé des recours devant tribunal administratif de Douala qui, le 16 août 2019, a prononcé un sursis à exécution de la décision du directeur général du PAD excluant les actionnaires de référence de DIT, suspendant ainsi le processus d’appel d’offre en cours.

Lundi dernier, le PAD a annoncé avoir désigné le groupement italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme adjudicataire provisoire de la concession du très disputé terminal à conteneurs du port de Douala à compter du 1er janvier 2020.

En activité sur la même place portuaire depuis 2005, Bolloré-APMT, qui dénonce sa mise à l’écart de la phase de pré-qualification pour le recrutement d’un nouvel opérateur, se prévaut par ailleurs d’une rallonge récente de son bail jusqu’en 2023.

Terminal à conteneurs de Douala : le nouvel opérateur propose 357 milliards à L’Etat camerounais

L’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL), désigné nouvel opérateur provisoire du terminal à conteneurs du port de Douala, la métropole économique camerounaise, s’est proposé de payer 357 milliards FCfa à l’État sur 15 ans à l’État pour s’octroyer ce marché pour une durée de 15 ans, selon une note de synthèse du Port autonome (PAD) parvenue mardi à APA.Ce montant, rapproché à celui actuel du consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals (APMT), soit 62 milliards FCfa, et dont le mandat est déclaré échu à fin décembre prochain, fait apparaître un avantage en revenus de l’ordre de +576%.

Dans le même ordre d’idées, TIL, arrivé en tête de la phase de sélection devant Dubai Ports World (DPW), soit 95,5/100 contre 75,5/100, a proposé au PAD un programme d’investissements de 153 milliards FCfa (+294%) pour une concession de 15 ans contre 52 milliards FCfa pour la concession actuelle d’APMT évoluant sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT).

Les avantages proposés par TIL, par rapport au partant, concernent également les redevances de concession (+576%), alors que la participation nationale au capital passe à 45%, au lieu des 6% et 2,5% jusque-là concédés respectivement au PAD et aux nationaux.

Reste que le concessionnaire partant, depuis peu, a entrepris de dénoncer une «tentative d’éviction, en dehors des voies juridiques et règlementaires» alors que son contrat avec le PAD, de 15 ans initialement, a été prorogé jusqu’en 2023.

En activité depuis 2005, APMT dénonce en effet le fait d’avoir été écarté, en janvier 2019, de la phase pré qualification pour la désignation d’un nouveau concessionnaire pour la même prestation. Il continuait, ces dernières semaines, l’espoir d’être remis en scelle depuis que, le 16 août 2019, le tribunal administratif de Douala, saisi par DIT, a pris une ordonnance suspendant le processus de désignation d’un nouveau concessionnaire sur cette place portuaire, une sentence contre laquelle le PAD a aussitôt formé un pourvoi.

Parallèlement, le groupement logisticien-armateur a engagé une procédure internationale d’arbitrage à Paris et qui, selon le directeur du groupe Bolloré pour la région golfe de Guinée, Mohamed Diop, «suit son cours».

Économie, grève des avocats et politique en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi se penchent sur l’éviction du groupe Bolloré de la gestion du terminal à conteneurs du port de la métropole économique, Douala, mais également sur la grève des avocats débutée la veille et les tractations en vue de la tenue du Grand dialogue national, censé ramener la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.C’est un véritable coup de tonnerre, qui s’affiche en couverture de Cameroon Tribune, Expression Économique, InfoMatin, Mutations, Le Messager, Le Quotidien de l’Économie et Le Point Hebdo : la désignation groupe italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme adjudicataire provisoire de la concession du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala.

Cette désignation vient ainsi, rappellent Expression Économique et Le Quotidien de l’Économie, mettre fin à la concession attribuée en 2005 au consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals, et dont le contrat a récemment été prorogé jusqu’en 2023.

Il s’agit d’un feuilleton plein de rebondissements, renchérit InfoMatin, la partie camerounaise s’étant engagée, dans cette prorogation, à permettre au concessionnaire d’amortir ses investissements constitués d’une « contribution exceptionnelle » de 24 milliards FCfa, de l’augmentation des actifs des nationaux dans le capital, le doublement de la redevance à verser au pays ainsi que la réalisation d’investissements supplémentaires à hauteur de 20 milliards FCfa.

Cette fin de contrat annoncée, précise Mutations, s’est déjà transportée à la fois au tribunal administratif de Douala et dans une procédure d’arbitrage à Paris, où le groupe Bolloré se plaint d’avoir été «injustement» mis à l’écart.

En attendant l’épilogue, forcément palpitant, de ce roman le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui au passage n’évoque pas un seul instant le nom de Bolloré-APM Terminals, s’intéresse au sort des employés de l’opérateur partant, dans le cadre d’un changement de concessionnaire, avec un processus prévoyant «un transfert des actifs, du personnel, etc.».

Mais si cette publication s’avère pudique, sur cette question qui fâche, elle est par contre prolixe sur le Grand dialogue national pour la sortie de la crise sécessionniste anglophone : elle lui consacre, en dehors de sa grande manchette, pas moins de 8 pages intérieures pour rendre compte des consultations engagées à ce sujet par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, ainsi que l’adhésion massive des forces vives à cette initiative du président Paul Biya.

Son confrère Mutations s’adonne au même exercice, avec quelques variantes allant dans le sens d’un certain pessimisme, de la part de la classe politique et de la société civile. Quant à Le Jour, il fait le choix de l’évocation de la rencontre Tripartite de fin 1991 lorsque le régime, pris à la gorge par l’opposition et la rue, engagea une grande palabre pour sortir des «années de braise» d’où sortit, selon les termes du philosophe Sindjoun Pokam, «un compromis boiteux».

Le pouvoir joue à pile ou face, prolonge l’hebdomadaire Diapason, lui qui a plus que jamais les clés de la paix et de la cohésion nationale. Il est maintenant clair que Paul Biya a tendu un gros piège à son Premier ministre, constate The Guardian Post pour qui Joseph Dion Ngute, en poste depuis le début de l’année, ne devra son maintien à la tête du gouvernement que par son habileté à manœuvrer pour tirer son patron de la mauvaise passe.

Pendant ce temps, notent Mutations et Expression Économique, à propos de la grève des avocats, les prétoires sont restés sans robe noire lundi, premier jour du mouvement d’humeur des auxiliaires de justice. «Prétoires morts au Cameroun», titre Le Messager, au moment où Le Jour indique que toutes les audiences prévues ont été renvoyées, les prévenus en payant pour leur part le prix.

Jusqu’ici, analyse «l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire» Kalara, l’équipe dirigeant du barreau n’a pas encore dévoilé les faits précis à l’origine de la résolution appelant au boycott des palais de justice, le Conseil de l’Ordre des avocats s’étant contenté d’invoquer des questions relatives à l’entrave à l’exercice professionnel et aux atteintes physiques contre les avocats.

Pour L’Épervier, tout ceci relève d’un chantage au gouvernement avec des initiateurs qui, tapis dans l’ombre, sont des soutiens avérés du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), un parti qui a entrepris de dénoncer le «hold-up électoral» de la présidentielle du 7 octobre 2018 et dont les dirigeants sont derrière les barreaux pour, entre autres, des faits de rébellion.

Terminal Investment Ltd s’empare du terminal à conteneurs du port de Douala

Le groupement italo-suisse Terminal Investment Limited a été désigné comme adjudicataire provisoire de la concession du très disputé terminal à conteneurs du port de Douala dès le 1er janvier 2020, a appris APA lundi.Les discussions en vue de la finalisation dudit contrat, qui vise la rénovation, la maintenance et l’exploitation de ladite place, «vont débuter sans délai», indique un communiqué du directeur général du Port autonome de la métropole économique (PAD) du Cameroun, Cyrus Ngo. Cette décision met fin à la concession jusque-là confiée au consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals, en activité depuis 2005.

Ces dernières semaines, ledit concessionnaire a entrepris de dénoncer une «tentative d’éviction, en dehors des voies juridiques et règlementaires» alors que son contrat, de 15 ans initialement, a été prorogé jusqu’en 2023.

Interrogé en début septembre dernier le directeur du groupe Bolloré pour la région golfe de Guinée, Mohamed Diop, avait en effet marqué son étonnement de voir le consortium franco-danois a été écarté, en janvier 2019, de la préqualification pour la désignation d’un nouveau concessionnaire pour la même prestation.

«Nous contestons les critères non communiqués de la mise en concurrence qui nous évincent de Douala, et demandons à être traités selon les lois et règlements du Cameroun», avait-il alors expliqué, prenant l’exemple d’une sélection détentrice du trophée de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, mais à laquelle on refuse le droit de disputer les éliminatoires pour remettre son titre en jeu. «Nous allons nous battre par toutes les voies légales, afin que la transparence règne dans le processus en cours», avait-il annoncé.

Le 16 août dernier, le tribunal administratif de Douala, saisi par Douala International Terminal (DIT), nom sous lequel exerce le groupement logisticien-armateur Bolloré-APM Terminals, avait pris une ordonnance suspendant le processus de désignation d’un nouveau concessionnaire sur cette place portuaire, une sentence contre laquelle le PAD a formé un pourvoi. Parallèlement, une procédure internationale d’arbitrage a été engagée par l’opérateur, et selon Mohamed Diop, «suit son cours à Paris».

Paul Biya précise les thèmes du Grand dialogue national

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya a décliné, lundi, les grandes thématiques du Grand dialogue national, annoncé pour fin septembre et sensé mettre un terme à la crise sécessionniste anglophone.Dans un tweet publié sur le compte officiel de la présidence de la République, il précise que cette grande palabre s’articulera autour du bilinguisme, de la diversité culturelle et de la cohésion sociale, de la reconstruction et du développement des zones touchées par le conflit, du retour des réfugiés et des personnes déplacées, du système éducatif et judiciaire, mais aussi de la décentralisation et du développement local.

Ces précisions devraient mettre un terme aux spéculations, surenchères et exigences, émanant principalement de l’opposition et de la société civile qui demandent que le dialogue national soit inclusif et présidé par une personnalité neutre, qu’il élucide en priorité les racines profondes de la crise anglophone, que la forme de l’État soit inscrite dans l’ordre du jour en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution.

Les mêmes exigent la déclaration d’un cessez-le-feu, l’amnistie générale et la mise à l’écart des forces de défense et de sécurité, qui «ne sauraient faire partie du dialogue national inclusif, qui est essentiellement politique».

La Fecafoot scelle définitivement le sort de la Ligue de football (communiqué)

Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Seidou Mbombo Njoya, a publié lundi une décision constatant la composition du Comité technique transitoire (CTT) de la Ligue de football professionnel (Lfpc), mettant définitivement fin à toute éventualité de conciliation entre les parties.Composé de 5 membres, dont 2 représentants du Syndicat des clubs d’élite du Cameroun (Sycec), cette instance aura, jusqu’au 31 août 2021, en charge l’organisation des championnats nationaux de D1 et D2, tâche jusque-là dévolue à la Ligue.

Le CTT vient ainsi suppléer la «suspension avec effet immédiat» de la Lfpc, annoncée le 22 août par le bureau exécutif de la Fecafoot pour «violation grave de ces obligations». En réponse, le président de la Ligue, le général d’armée à la retraite Pierre Semengue, avait rejeté en bloc ces accusations, affirmant contre vents et marées qu’il restait en poste «jusqu’au 27 juillet 2020», date de la fin de son mandat.

Selon des sources proches du dossier, dimanche dernier le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, séparément reçu en tête à tête les belligérants. Bien que rien n’ait filtré de ces entrevues, tout porte à croire que la Fecafoot a rejeté toute idée, ainsi que certains l’espérer, de réhabiliter la Ligue et son président, qui avait par ailleurs refusé le poste de président d’honneur de l’instance fédérale «avec un statut privilégié».

Les journaux camerounais à fond sur le futur Grand dialogue national

Les contours du Grand dialogue national, annoncé par le président Paul Biya pour la résolution de la crise sécessionniste anglophone et d’autres sujets cruciaux du pays, continuent d’animer les colonnes des journaux camerounais parus lundi au même titre que la grève des avocats.«Dialogue : la grande bousculade» est, sur fond de drapeau national vert-rouge-jaune, la principale manchette du bihebdomadaire L’Essentiel : «C’est un grand coup de pied que Paul Biya a donné dans la fourmilière politique en annonçant, le 10 septembre dernier, la tenue du Grand dialogue national dès la fin de ce mois. Depuis lors, des Camerounais se bousculent sur les plateaux de télévision, sur les ondes des radios, dans les journaux et aux portes de la Primature pour annoncer leur participation à la grand-messe politique qui se prépare. Ils y déclinent également les contenus de leurs programmes qui pourraient constituer des sources d’inspiration des débats.»

La motivation y est en effet, acquiesce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rendant compte des dernières audiences du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, dans le cadre des consultations préalables prescrites par le président de la République.

 La repentance et la contrition de tous les acteurs, sont nécessaires, sinon un préalable pour entrer dans la mystique du pardon qui va ouvrir la voie à la réconciliation, renchérit L’Anecdote. Toutes les parties doivent faire des concessions, souligne, dans Défis Actuels, l’économiste Thierry Amougou, par ailleurs fondateur d’un think-tank voué aux questions de démocratie et de développement.

 Premier parti de l’opposition parlementaire, le Front social démocratique (SDF) étale, dans cette publication mais aussi dans Eden, The Post, The Sun et The Star, ses conditions pour un dialogue inclusif : l’amnistie générale pour les combattants séparatistes, un médiateur neutre, un débat sur la forme de l’État excluant les représentants de l’armée, entre autres.

 La lame de fond, c’est-à-dire le plus important, c’est qu’enfin Paul Biya, dont la trajectoire politique prédispose peu à la culture du dialogue, a accepté de donner une chance à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en conviant tout le monde ou presque autour de l’arbre à palabre, analyse Mutations, pour qui les forces d’opposition ont tout intérêt à saisir la perche de ce dialogue pour impacter l’agenda politique de ce septennat historique.

 En 10 points, Aurore Plus s’attèle à décrypter «les questions qui fâchent» entre problématiques, zones d’ombres, attrape-mouches et écueils de la grande palabre nationale façon Biya. Sous la pression de la communauté internationale, et plus que jamais embarrassé par la situation chaotique sur le terrain, le bihebdomadaire regrette que Paul Biya, qui n’aime pas donner l’impression de céder à l’opinion publique, s’est résolu à faire ce qu’il aura dû organiser depuis le début de la crise anglophone.

 Et de mettre en garde contre un dialogue déjà vicié : autant, sous nos cieux, on n’organise pas une élection pour la perdre, autant le pouvoir entend garder la haute main sur le rendez-vous dont il tient seul les clés.

L’Indépendant, loin des préjugés, préfère évoquer la conclusion d’un nouveau contrat social, que Paul Biya propose à ses compatriotes à travers la crise anglophone. C’est même, croit savoir Intégration, d’une nouvelle République en gestation qu’il s’agit.

L’Indépendant, encore, évoquant le maintien du mot d’ordre de grève de 5 jours des avocats, y voit rien moins qu’un « agenda caché» à l’heure où le pouvoir de Yaoundé fait face à plusieurs foyers de tension. Le Messager n’est pas loin de partager cet avis, qui se penche sur «les non-dits» de l’opération «tribunal mort» qui débute ce lundi.

 Un groupe de travail ad-hoc est désormais à pied d’œuvre pour désamorcer la grogne des auxiliaires de justice, annoncent Cameroon Tribune, L’Essentiel et Repères. Pour Mutations, les multiples négociations entre les pouvoirs publics et l’Ordre national des avocats ont jusqu’ici accouché d’une souris. C’est justement, appuient Le Jour, The Guardian Post et The Sun, parce que les pourparlers n’ont rien donné jusqu’à présent que les hommes en robe noire maintiennent leur mot d’ordre.

Les avocats camerounais maintiennent leur mot d’ordre de grève lundi (officiel)

Le Conseil de l’Ordre national des avocats du Cameroun a annoncé, par voie de communiqué reçu dimanche par APA, le maintien du mot d’ordre de suspension du port de la robe assortie du boycott des tribunaux du 16 au 20 septembre pour dénoncer les maux dont souffre le corps judiciaire ainsi que les tracasseries et maltraitances dont sont l’objet ses membres.Dans un communiqué adressé à ses confrères, le bâtonnier Charles Tchakouté Patie indique que la session extraordinaire dudit Conseil, prévue le même jour dans la capitale, Yaoundé, n’a pu se tenir faute de quorum. «En conséquence, la résolution du 31 août 2019 conserve ses pleins et entiers effets.»
 
Le barreau remercie toutefois le gouvernement pour les efforts entrepris, en vue de l’examen des préoccupations exprimées par les avocats, et entend poursuivre le dialogue engagé à cet effet.
 
À ce propos, le ministre délégué à la Justice, Jean de Dieu Momo a, vendredi dernier, lors d’une réunion avec les protestataires, les responsables de l’armée, de la police, de la gendarmerie, jugé «contreproductif et même incongru» que le barreau tente de s’ériger en contre-pouvoir, «alors qu’il est un démembrement déconcentré dudit pouvoir».
 
«(…) le barreau du Cameroun est un ordre professionnel et non un parti politique d’opposition ni une ONG des droits de l’homme», a-t-il glissé subrepticement, invitant ses non moins confrères à avoir à cœur l’intérêt public et des populations, «car le barreau est et doit être un pilier responsable de la construction nationale».
 
Dans leurs résolutions de fin août dernier, les hommes en robe noire ont annoncé, à l’expiration des 5 jours de boycott des audiences, d’autres mesures allant dans le même sens, qui «pourraient être prises, s’il y a lieu».
 
Dans son mot d’ordre en effet, le barreau camerounais égrène un chapelet de griefs, dénonce moult entraves à l’exercice professionnel, ainsi que des atteintes physiques et récurrentes contre ses membres de la part des forces de l’ordre. De même, l’Ordre pointe la poursuite des interpellations et détentions arbitraires, l’accaparement des dossiers par certains chefs de juridictions, à l’origine de l’engorgement artificiel et des lenteurs judiciaires qualifiées d’inacceptables.
 
Le barreau constate également que les droits de la défense, consacrés par des lois et traités internationaux ratifiés par le Cameroun, «sont de manière récurrente violés, tant à la phase d’enquête préliminaire qu’à celles d’instruction et de jugement».

Un résultat net en progression de 391% pour la Bdeac en 2018 (rapport)

Le résultat net de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac), pour 2018, s’est affiché en progression de l’ordre de 391% par rapport à l’année d’avant, selon le rapport dudit exercice consulté vendredi par APA.Dans le même esprit, le coefficient d’exploitation s’est situé à 46% en hausse de 2%, alors que le total du bilan a progressé de 7% pendant la même période.

Comparé à l’exercice 2017, au cours duquel 29.479 millions FCFA ont été décaissés, la Banque affirme avoir multiplié par 2,2 le volume des décaissements en 2018 destinés aux infrastructures routières (52,7%) et portuaires (30,8%), à l’agro-industrie (12,2%) aux infrastructures sanitaires (2,7%), aux subventions sur fonds dédiés (1,5%) et aux institutions financières (0,1%).

Au plan sous-régional, la Bdeac, se fondant sur des données provisoires, évoque un redressement de la croissance résultant davantage du rebond de la production du secteur pétrolier (+2,5% contre -3,5% en 2017), alors que les performances du secteur hors pétrole sont demeurées modestes (+1,6% après 0,8% en 2017) en dépit de la bonne tenue de l’activité dans l’agriculture, les industries, les services marchands et le commerce.

Dans l’autre sens, l’institution signale d’une accélération de l’inflation à 2% pour une norme communautaire à 3%, du fait de la hausse des prix de l’alimentation et du transport.

Sur le volet financier, la Banque se félicite de ce que tous les États membres (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale et Tchad) ont procédé au rééquilibrage budgétaire nécessaire afin d’adapter leurs dépenses à la baisse des recettes totales, une action qui s’est traduite par une réduction des déficits budgétaires.

«En revanche, note la Bdeac, certaines administrations centrales ont continué à accumuler les arriérés intérieurs. Cette situation continue de pénaliser les entreprises du secteur privé non bancaire et limite l’ampleur de la reprise économique.»

Créée en décembre 1975 et ayant débuté ses activités en début 1977, la Bdeac, basée à Brazzaville (Congo) au capital de 1200 milliards FCFA, a pour mission de promouvoir la croissance et l’intégration économique des États membres de la de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac).

Son capital autorisé est constitué, dans sa catégorie A, à parts égales (8,48%) par les pays membres alors que la catégorie B est détenue par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac, 33,43%), la République Française (0,83%), la Banque africaine de développement (BAD, 0,25%), la Libye (0,63%), le royaume du Maroc (0,20%), l’État du Koweït (0,08%), la Commission de la Cemac (0,08%) et une partie non encore souscrite de l’ordre de 13,62%.

Le Grand dialogue national prend corps dans les journaux camerounais

Le journaux camerounais parus vendredi plantent, chacun à sa manière, le décor du Grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone annoncé pour fin septembre par le chef de l’État.Il n’a vraiment pas perdu de temps : 72 heures seulement après avoir été désigné, par le président Paul Biya, pour coordonner le méga forum destiné à ramener la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Premier ministre Joseph Dion Ngute, constate le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, prend le pouls de la situation en recevant, à tour de bras, des responsables de l’opposition alors que les soutiens à l’initiative présidentielle se multiplient.

Dans le septentrion, confirme L’œil du Sahel, les réactions à cette annonce s’avèrent également positives, une attitude tout aussi positive étant, selon Essingan, enregistrée dans les régions du Grand-Sud.

Sauf que, constate Le Messager, les séparatistes, dont la plupart vivent en exil, estiment que l’offre de dialogue de Paul Biya manque de sincérité, son objectif étant visiblement de répondre aux aspirations de la communauté internationale et non des populations des zones anglophones.

Ce dialogue national vient sur le tard, acquiesce Le Financier d’Afrique : il a fallu trois années scolaires blanches, autant d’années de décadence économique, 3000 morts et 500.000 déplacés pour que Paul Biya consente enfin à faire ce qu’il aurait dû faire depuis le départ, et tout ça uniquement pour contenter la communauté internationale.

Mutations semble entretenir le même pessimisme, regrettant pour sa part que d’importants autres sujets de la vie nationale soient occultés par le pouvoir dans le menu de cette assise, à commencer par la crise post-présidentielle d’octobre 2018 ayant conduit à l’organisation des «marches blanches» par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), avec à la clé l’arrestation et la détention, jusqu’à ce jour, des militants de ce parti politique, y compris son leader Maurice Kamto.

Idem, déplore le quotidien à capitaux privés, pour la question relative à la forme de l’État alors qu’une bonne frange de la population du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, y compris des acteurs de la scène politique nationale, plaident pour le fédéralisme.

C’est dans ce contexte de controverse qu’InfoMatin, sous le titre «Tumi met les Ambazoniens dos au mur», relève un fait inédit : le vieux cardinal, autorité morale parmi les plus respectées en zone anglophone et qui depuis 1992 n’a jamais ménagé sa verve pour dénoncer les tares de la démocratie à la camerounaise, semble avoir mis de l’eau dans son vin en s’alignant en faveur du Grand dialogue nationale.

En saluant la décision de dialogue de Paul Biya, le vieux prélat oblige les sécessionnistes intégristes de la sécession à s’aligner ou à se marginaliser aux yeux de la communauté internationale, que Paul Biya prendrait désormais à témoin en cas d’escalade guerrière lorsque vient le temps de la confrontation des idées.

Mais au juste, qui va payer ? s’interroge lourdement Le Quotidien de l’Économie au sujet du financement dudit forum, dont l’organisation ne figure sur aucune ligne budgétaire de l’État. Toute chose qui n’empêche pas le journal spécialisé à se lancer dans les estimations.

 

Les réactions au futur dialogue sur la crise anglophone en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus jeudi s’épanchent sur les réactions locales et internationales, en rapport avec l’annonce mardi par le chef de l’État de l’ouverture d’un dialogue national sur la crise anglophone.À s’en tenir à la principale manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune («Grand dialogue national : approbation générale»), on pourrait croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, la communauté nationale et internationale saluant de concert l’initiative de Paul Biya. Son confrère L’Épervier ne dit pas autre chose, affichant fièrement les réactions positives des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac).

Même le cardinal Christian Tumi, dont on sait les rapports tendus avec le pouvoir de Yaoundé est, pour emprunter à l’hebdomadaire satirique Le Popoli, «séduit» par ledit projet. Essingan et InfoMatin ne disent pas autre chose, estimant que le temps de la paix est venu pour les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, meurtries par la guerre sécessionniste depuis trois ans.

Les choses semblent plus contrastées dans les colonnes de Le Messager et Le Jour, qui présentent une classe politique nationale plutôt divisée sur la question. «Oui au dialogue, non au gouvernement actuel», titre La Revue qui dénonce des élites vomies, impopulaires et égocentriques, invitant par ailleurs le chef de l’État à s’impliquer personnellement pour la réussite de ce forum nationale.

Quant aux populations des zones sinistrées, elles sont, selon Mutations, partagées entre espoir et méfiance vis-à-vis d’un régime qui n’inspire que très peu confiance. C’est «le dialogue, taille patron», ironise en outre la publication, dans la mesure où le chef de l’État est le seul à désigner le médiateur en chef, à circonscrire tout seul les sujets et acteurs de la concertation nationale, le fédéralisme et la crise postélectorale étant, du coup, en ballottage défavorable.

«Les expériences de politiques de sortie de crise ailleurs nous montrent que dialoguer avec des personnes non recommandables ou des leaders autoproclamés et non-identifiés peut avoir de fâcheuses conséquences sur l’issue même du dialogue. Sous ce rapport, la question de l’interlocuteur est cruciale», explique, dans Cameroon Tribune, le politologue et enseignant d’université Manassé Aboya Endong.

Et d’évoquer la difficile identification de l’interlocuteur fiable et de bonne foi, depuis que l’idée d’un dialogue est lancée : entre la surenchère et les revendications porteuses de division aux relents de propagande sécessionnistes, les leaders autoproclamés entretiennent une cacophonie dissonante de par leurs prétentions et leurs revendications.

Cameroun : l’appel au dialogue sur la crise anglophone diversement apprécié

La tenue, en fin septembre, d’un grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone annoncée par le président de la République Paul Biya a suscité des réactions contrastées au sein de la classe politique et des groupes indépendantistes.Le Cardinal Christian Tumi, s’exprimant sur les médias locaux, se dit « heureux », lui qui a toujours appelé à un conclave national pour résoudre les problèmes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : « Nous devons aller à ce dialogue avec l’honnêteté intellectuelle, sachant que personne n’a de monopole pour chercher la solution à la crise actuelle. Nous devons tous aimer notre pays ».

Le président camerounais Paul Biya s’est adressé à la nation, hier mardi, sur l’antenne de la Cameroon Radio Television (CRTV, publique). Suivant avec beaucoup d’attention la crise séparatiste qui secoue le Cameroundepuis près de deux ans, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, par le biais de son porte-parole, s’est également réjouit de cette initiative.

Le Secrétaire général de l’Onu, après avoir réitéré la disponibilité de son organisation à apporter son soutien à ce pays de l’Afrique centrale, a appelé toutes les parties prenantes, y compris la diaspora, à participer à l’effort de paix.

Pour sa part, Agbor Balla Nkongho, membre du Consortium de la société civile anglophone, par ailleurs bénéficiaire en août 2018 d’un arrêt de poursuites pour hostilité, sécession, guerre civile, propagation de fausses informations, résistance collective et incitation à prendre les armes devant le Tribunal militaire, a estimé que ces discussions devraient normalement marquer la fin des arrestations d’Anglophones à cause de leurs opinions politiques.

Mark Bareta, un virulent leader séparatiste a quant lui refusé la main tendue de Paul Biya. « Les dictateurs n’ont jamais changé. Il a parlé à la communauté internationale pour échapper à la pression. Notre seule réponse ne sera pas des discours. On doit mobiliser des ressources pour plus de fusils, de tireurs d’élite afin d’aider nos combattants à livrer le dernier combat », a-t-il déclaré.

Par conséquent, il a invité les différentes forces dissidentes à se réunir afin de discuter des opérations armées, non sans indiquer que la lutte s’intensifiera avec des « actions majeures sur le terrain ».

Le discours de Biya en vedette dans les journaux camerounais

L’adresse à la nation, la veille du président de la République sur la crise sécessionniste anglophone, trône en couverture des journaux camerounais parus mercredi.«J’ai décidé de convoquer, dès la fin du mois en cours, un grand dialogue national», «Paul Biya annonce un grand dialogue national», «Paul Biya convoque le dialogue national», «Paul Biya convoque le grand dialogue», «Nord-Ouest et Sud-Ouest : place au dialogue», «Retour de la paix dans le NO/SO : Paul Biya plante le décor du dialogue», «Un discours de fermeté pour enfin convoquer un dialogue national !», «Dialogue national sur fond de menaces», «Discours présidentiel : les grandes concessions de Paul Biya aux Anglophones» sont les principales manchettes d’Essingan, Défis Actuels, L’œil du Sahel, L’Essentiel, Cameroon Tribune, InfoMatin, The Guardian Post, La Voix du Centre et Le Soir.

En réponse aux nombreux appels pour un dialogue en vue de résoudre la crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le chef de l’État vient d’annoncer la tenue avant fin septembre des assises d’un dialogue national autour de thèmes susceptibles de ramener la paix dans cette partie du pays, débute L’Essentiel, précisant que la décentralisation sera en réalité au cœur des préoccupations.

Dans un discours inhabituel, le locataire du palais présidentiel d’Etoudi a évoqué les moyens de mettre non seulement fin aux exactions du mouvement indépendantiste qui sévit dans cette partie du pays, mais aussi de réconcilier tous ces sécessionnistes autoproclamés avec leur République, renchérit Défis Actuels.

L’offre de paix de Paul Biya reste de mise pour sortir de la crise anglophone, constate La Météo, reprenant à son compte cette évocation présidentielle d’un sentiment de marginalisation qu’éprouveraient les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et qui serait le prétexte de la crise anglophone.

À l’intention de ses compatriotes desdites régions, mais également à ceux du reste du Cameroun, le chef de l’État a rappelé que la marginalisation, l’exclusion ou la stigmatisation n’ont jamais inspiré l’action de ses différents gouvernements, depuis le 6 novembre 1982 et son accession à la magistrature suprême.

L’équilibre régional que prône le président de la République, appuie le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, ne devrait en aucun cas être confondu aux pratiques déviantes telles que le népotisme, le favoritisme et toutes autres dérives nocives au bon d’un État moderne.

Mais là semble s’arrêter le flot de satisfécits. Il suffit en effet d’ouvrir le bihebdomadaire Aurore Plus, sous le titre «Biya snobe tout le monde», pour déplorer qu’en dehors de l’annonce de la tenue prochaine d’un dialogue national, beaucoup de supputations des observateurs ont été balayées d’un revers de la main, notamment la grâce aux leaders anglophones actuellement emprisonnés à une peine à perpétuité : «Une fois de plus, Paul Biya reste constant dans sa position. Le Cameroun reste uni et indivisible et les ennemis de la nation seront punis sans état d’âme.»

«Dialo… gong», moque Mutations : en incluant les groupes armés aux négociations, Paul Biya met définitivement en minorité ceux qui, jusqu’ici, estimaient que ces combattants armés n’étaient pas les bienvenus sur la table du dialogue. Des promesses, et encore des promesses, soupire le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian, dont les analyses ne plaident pas franchement pour l’optimisme.

Pour Le Messager, cette histoire relève du «pétard mouillé» en ce sens que les grandes attentes du discours présidentiel restent insatisfaites. Et Le Jour de rappeler un épisode pas encore très éloigné de la vie nationale lorsque, en fin 1992, pour mettre un terme aux troubles sociopolitiques ayant accompagné la réinstauration du multipartisme, Paul Biya fit convoquer une grande réunion «Tripartite» présidée, comme pour les prochaines assises, par son Premier ministre.

Le pouvoir céda sur les libertés publiques, la limitation des mandats présidentiels, la mise sur pied d’un certain nombre d’institutions et, pour le grand soulagement du pouvoir en place, la rue lâcha du lest et le biyaisme fut sauvé. Mais les années qui ont suivi ont montré l’intention qu’il y avait derrière cette manœuvre : gagner du temps, se repositionner en selle, et repartir.

Aujourd’hui, sérieusement ébranlé par la crise anglophone, le même pouvoir, avec la même tête, remet le même couvert. Pour le même menu.

«A l’observation, le discours prononcé hier soir l’eut été il y a 3 ans que la crise anglophone, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’aurait jamais été connue. Plus de 2000 morts plus tard, la solution proposée peu être taxée de ce « trop peu, trop tard » que l’on entend souvent dans les négociations de ce type. Les hésitations observées, les précautions et le temps pris, les « conseils », selon l’aveu même de M. Biya, prouvent que cette sortie n’est pas le fruit d’une initiative de ce dernier. Il y a été contraint, contraint de prendre ce risque. Le risque de cette sortie, c’est que, c’est la dernière cartouche du président sur cette question.»

Crise anglophone : Paul Biya annonce «un grand dialogue national» dès fin septembre

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya a annoncé mardi, dans un discours à la nation, la convocation, «dès la fin du mois en cours», d’un grand dialogue national afin d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à un conflit sécessionniste depuis 3 ans.Lors de cette allocution d’une demi-heure, il a affirmé que ledit conclave, présidé par le Premier ministre, concernera principalement la situation dans les régions sous conflit, mais aussi toutes les autres composantes de la nation, étant entendu qu’il touchera à des questions d’intérêt commun telles que l’unité et l’intégration nationale et le vivre-ensemble.

«Il aura donc vocation à réunir, sans exclusive, les filles et les fils de notre cher et beau pays, le Cameroun, autour de valeurs qui nous sont chères : la paix, la sécurité, la concorde nationale et le progrès.»

Le dialogue national, a précisé Paul Biya, s’articulera également autour de thèmes susceptibles d’apporter des réponses aux préoccupations de la communauté anglophone, ainsi qu’à celles des autres régions du pays, à l’instar du bilinguisme, la diversité culturelle et la cohésion sociale, la reconstruction et le développement des zones touchées par le conflit, le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le système éducatif et judiciaire, la décentralisation et le développement local, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants, le rôle de la diaspora dans le développement du pays, etc.

En amont de la tenue effective du dialogue, le Premier ministre, a souligné Paul Biya, mènera de larges consultations en vue de recueillir les avis les plus divers, devant servir de sources d’inspiration pour la conduite des débats. Dans le même esprit, des délégations seront dépêchées dans les prochains jours à la rencontre de la diaspora, afin de lui permettre d’apporter sa contribution à ces réflexions sur la résolution de la crise anglophone.

Les résultats des tests de pollution de l’air à Yaoundé «sont préoccupants» (consultants)

Les résultats des tests de pollution de l’air «sont préoccupants» dans la capitale camerounaise, Yaoundé, selon une note du Groupement de consultants en charge de l’élaboration du plan de mobilité urbaine soutenable dans cette cité, reçue mardi par APA.Réalisés depuis novembre 2018, les prélèvements par sonde révèlent des teneurs dépassant très souvent de 10 fois la norme recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les niveaux enregistrés à Yaoundé sont beaucoup plus élevés que ceux mesurés dans d’autres métropoles de France, d’Amérique latine ou au Maroc, précise le document. Et d’observer, avec des données brutes, que dans 20% des cas, la densité de particules fines, c’est-à-dire de substances particulaires microscopiques, solides ou liquides en suspension dans l’air, est 5 fois supérieure à la norme recommandée par l’OMS.

Pour les particules très fines, les mesures brutes relevées montrent que dans 20% des cas observés, le taux de tolérance est 10 fois supérieur à la norme recommandée, ajoute la note sur la problématique de la pollution de l’air à Yaoundé, une ville qui abrite aujourd’hui près de 3 millions d’âmes.

Cameroun : inquiétudes autour de l’exécution du budget de l’État (rapport)

Le taux d’exécution physique du budget de l’État camerounais, au 30 juin 2019, s’est affiché à 42,27% contre 52,31% un an auparavant, représentant une baisse de 10,04 points, selon un rapport du ministère de l’Économie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat) auquel APA a pu avoir accès mardi.L’exécution financière dudit budget, au cours de la même période, a pointé à 33,90%, en baisse de 12,57 points par rapport au premier semestre 2018. Les mêmes tendances négatives s’observent au plan de l’exécution des projets financés par les ressources externes. 

Le Minepat attribue, entre autres, ces contre-performances aux lenteurs dans les procédures de passation des marchés, à la non-maturation de certains projets, à l’insécurité régnant dans certaines parties du pays ou encore à l’abandon de chantiers, des observations qui reviennent quasiment chaque année depuis une décennie.

Discours présidentiel et bataille au port de Douala en vitrine dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi supputent abondamment sur la teneur du discours à la nation, annoncé dans la soirée par le chef de l’État, évoquant par ailleurs la bataille qui fait rage au sujet de la gestion du parc à conteneurs du Port autonome de la métropole économique, Douala (PAD).«Le Cameroun en crises : Paul Biya parle». Sans donner l’impression d’avoir lu dans une boule de cristal, Le Jour plante le décor sociopolitique de l’adresse radiotélévisée de Paul Biya à ses concitoyens. Le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui en fait sa grande manchette, se contente, en pages intérieures, de publier le communiqué laconique du directeur du cabinet civil de la présidence de la République.

«Le président va (enfin) parler. Le chef de l’État va s’adresser à la nation. Une fois n’étant pas coutume, le capitaine du navire des «grandes opportunités» rompt avec la tradition qui veut qu’il ne prenne la parole que deux fois seulement en une année (31 décembre et 10 février), pour imposer un nouveau discours en début septembre», soupire Le Messager.

«Climat sociopolitique délétère : ce que dira Biya aux Camerounais ce jour», renchérit Émergence, qui s’attend à «de nombreuses annonces», «à l’heure où le pronostic vital du pays est engagé». Moins excessif, Le Messager estime que le mystère autour du contenu de la communication de celui qui est, par ailleurs, le président national du Rassemblement démocratique du Cameroun (Rdpc, au pouvoir), n’empêche pas les observateurs de supputer.

«Au regard de la crise sécuritaire dans laquelle le Cameroun baigne depuis trois ans, il est fort à parier que Paul Biya évoquera enfin les contours du fameux dialogue inclusif que les Camerounais, notamment ceux de la partie anglophone, appellent de tous leur vœux.»

Et Mutations de rappeler que ce discours avait déjà connu, samedi dernier, une tentative avortée. Et, pour lui, le message présidentiel devrait logiquement, entre autres, porter sur les questions d’actualité au rang desquelles la résolution de la crise anglophone, en cours depuis 3 ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

La sortie présidentielle, insiste la publication, fait suite à la tournée effectuée en mi-mai dernier dans ces deux régions par le Premier ministre, chef du gouvernement. A cette occasion, Joseph Dion Ngute avait annoncé l’offre de dialogue du «mendiant de la paix» qu’est Paul Biya.

Le seuil des angoisses est atteint, constate Le Point Hebdo, décrivant un leader ayant perdu le sommeil face aux multiples départs d’incendie à travers le pays.

Et, s’il y a une flamme qui ne semble pas vouloir s’éteindre, c’est bien celle autour du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition). En effet, rappellent Émergence, Le Jour et Le Messager, non seulement le leader de la formation, Maurice Kamto, son état-major et une centaine de ses partisans se trouvent derrière les barreaux pour avoir tenté de contester les résultats de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, mais, en plus la veille, son vice-président, Mamadou Mota, a été condamné à 2 ans de prison ferme dans le cadre de la mutinerie survenue le 22 juillet dernier à la prison centrale de la capitale, Yaoundé.

Chez Le Détective, le sujet dominant se trouve au PAD, une place portuaire aujourd’hui au cœur de la tourmente avec l’étrange mise à l’écart du concessionnaire du parc à conteneur, le groupement franco-suédois Bolloré-APMT. Et l’hebdomadaire de dénoncer des manœuvres sibyllines, en dehors des voies juridiques et règlementaires, visant à évincer précocement l’opérateur dont le contrat court pourtant jusqu’en 2023.

La confirmation de cette mise à l’écart constitue la principale manchette de Le Quotidien de l’Économie, qui s’exerce à soupeser les chances des deux principaux consortiums en lice : le géant émirati Dubaï Port Word et l’italo-suisse Terminal Investment Limited.

Mais qui en veut donc tant au groupe Bolloré au Cameroun ? s’interroge pour sa part Tribune d’Afrique, n’hésitant pas à évoquer «un complot» visant à attribuer la gestion du parc à conteneurs au 2ème groupement cité.

Pour CamerPress, la messe est loin d’être dite car l’actuel opérateur a saisi les tribunaux compétents pour contester la tentative d’éjection de la plus grande place portuaire du Cameroun.

Cameroun : 3,157 milliards FCFA pour rebâtir l’école en régions anglophones (ministre)

L’État camerounais a décidé du déblocage d’une enveloppe spéciale de 3,157 milliards FCFA pour reconstruire les écoles dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, dévastées depuis 3 ans par un conflit sécessionniste, a appris APA lundi auprès des services compétents du ministère de l’Éducation de base (Minedub).Ce fonds sera dédié à la reconstruction des infrastructures scolaires publiques et privées détruites par le conflit armé, avec un reliquat sous forme de subvention au fonctionnement desdits établissements, dont le nombre n’a toutefois pas été précisé.

Reste que cet investissement d’urgence apparaît insuffisant, si l’on s’en tient aux estimations du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) qui évalue à «au moins» 11 milliards FCFA, pour l’année scolaire 2019-2020, la mise nécessaire à l’urgence scolaire dans les zones impactées.

Pendant les trois dernières années, l’organisme onusien précise que plus de 80% des écoles ont été fermées Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mettant plus de 600.000 enfants hors du circuit éducatif.

Sur le terrain même, les échos recueillis via l’électronique par APA font état d’une reprise toujours timide des classes, à l’entame de la 2ème semaine des classes pour le compte de l’année scolaire 2019-2020. Ici et là en effet, les populations demeurent d’autant plus prudentes que les messages des milices séparatistes sur le sujet apparaissent contradictoires, entre ceux ayant décrété un «blocus» intermittent et les forces favorables à la fin des années blanches.

En face, les pouvoirs publics ont déployé une opération baptisée «#OpenShoolsNow», à laquelle sont associées diverses forces vives du pays et qui semble faire modérément recette.

Hyatt Hotels Corporation va construire deux hôtels au Cameroun

L’État du Cameroun et la société américano-canadienne Glenview SA, propriétaire de la chaîne internationale d’hôtels «Hyatt Hotels Corporation», ont signé deux baux emphytéotiques, d’une durée de 35 ans chacun, pour la construction d’établissements touristiques de classe internationale dans le pays, a appris APA ce lundi auprès du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf).La première convention porte sur l’érection, à Yaoundé, d’un hôtel cinq étoiles de 31 niveaux. La deuxième infrastructure sera érigée dans la cité balnéaire de Kribi, située à 280 kilomètres de la capitale politique. D’un coût global de 135 milliards F CFA, les travaux de construction de ces deux hôtels dureront 30 mois.

Selon le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf), l’État camerounais mettra à la disposition de l’investisseur une assiette foncière sécurisée relevant de son domaine privé.

En contrepartie, « Hyatt Hotels Corporation » s’engage à verser une redevance domaniale dont le montant est préalablement convenu d’accord parties.

Eto’o, Mugabe, politique et justice en vedette dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus ce lundi se font l’écho de la retraite annoncée de la star nationale du football Samuel Eto’o Fils, de même qu’ils s’intéressent à l’actualité politico-judiciaire ainsi qu’à la disparition de l’ex-président zimbabwéen, Robert Mugabe.En costume et nœud papillon, la main droite levée à la manière d’un artiste quittant la scène, le goléador et ancien capitaine de la sélection, les Lions indomptables, orne la couverture de L’Indépendant qui titre : «Samuel Eto’o : the end». C’était «Eto’o fils du Cameroun», salue Le Jour sous forme de baisser de rideau.

«L’artiste se retire», applaudissent également en chœur le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune et son confrère à capitaux privés Mutations, évoquant la fin de deux décennies prolifiques, pour le meilleur buteur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) avec 18 réalisations.

Considéré comme un des plus grands joueurs africains de tous les temps, Samuel Eto’o Fils a, rappelle L’Essentiel, remporté les Jeux olympiques de Sydney en 2000 et deux CAN (2000-2002) avec le Cameroun, été élu quatre fois meilleur joueur africain de l’année, record codétenu avec l’Ivoirien Yaya Touré. Dans son pays, rappelle le bihebdomadaire, il s’agit d’une icône à l’instar de Roger Milla.

Nommé au sein du Conseil du président de la Confédération africaine de football (CAF), notamment pour assurer les relations avec les fédérations, Samuel Eto’o compte bien troquer ses crampons contre le costume d’entraîneur, prévient Défis Actuels, qui lui consacre pas moins de 3 pages.

Sauf que, relativise The Guardian Post, avoir été un pur talent sur le terrain pendant 20 ans n’en fait pas forcément le meilleur sur le banc de touche. Dans tous les cas, tranche Cameroon Tribune, le «grand 9» est un homme charismatique ayant également fait ses preuves dans d’autres domaines à l’instar de la lutte contre le racisme, ou encore du droit à l’éducation et à la santé des enfants.

Aussitôt sorti des arènes sportives, voici que Défis Actuels, Eden, L’Anecdote, Le Jour, Essingan, Mutations et The Guardian Post rappellent qu’en fin de semaine dernière s’est ouvert, au tribunal militaire de la capitale, Yaoundé, le procès du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto et une centaine de ses partisans accusés, entre autres, d’«insurrection», «hostilité contre la patrie» et «rébellion».

«Ça commence bien», soupire Le Jour à propos de ce procès sous haute tension : plusieurs militants arrêtés pour s’être un peu trop rapprochés du lieu d’une audience à huis clos, puis relâchés, des médias refoulés et, finalement, une impression de gâchis politique, s’agissant de prévenus ayant simplement, et pacifiquement, décidé de dénoncer le «hold-up électoral» de la présidentielle du 7 octobre 2018.

C’était un show judiciaire, acquiesce Mutations, pendant que Défis Actuels et L’Anecdote décrivent le film d’une audience sous haute tension et que La Voix du Centre plante le décor d’«un déni de justice». Cameroon Tribune et Le Messager, pour leur part, annoncent le renvoi de la cause au 8 octobre.

À tous ceux qui se plaignent de ce que le procès se déroule devant un tribunal spécial, La Nouvelle rappelle cette «ruse de l’histoire» : depuis de longs mois, le président du MRC et ses avocats usent de tous les artifices juridiques pour que les prévenus ne soient pas jugés par le tribunal militaire alors que c’est M. Kamto himself qui, en son temps, a présidé la commission en charge de la mise sur pied des textes régissant actuellement ladite cour.

Avec la prétention proclamée de relater «les coulisses de l’affaire Kamto», L’Indépendant rentre de plain-pied dans la grogne actuelle des avocats du pays qui annoncent une grève du 16 au 20 septembre, un mouvement présenté comme une autre «bombe à retardement», pour le pouvoir.

Les choses semblent même se corser, répond en écho The Sun, précisant que la réunion de crise, convoquée la semaine dernière par le gouvernement, n’a pas permis de lever les équivoques. Totalement paniqué, le gouvernement se bat pour empêcher les avocats de faire grève, appuie The Guardian Post.

Ce sujet faisait-il partie du menu du discours avorté du chef de l’État, samedi dernier ? InfoMatin, Mutations et La Voix du Centre ne sont pas loin de le croire, qui ici semblent avoir été les seuls dans le secret de cette adresse exceptionnelle de Paul Biya, pour laquelle les médias à capitaux publics avaient déjà été mobilisés pour son enregistrement au palais présidentiel, et qui a avorté à la dernière minute sans la moindre explication.

Lunettes noires au-dessus d’un cri silencieux, la main droite ouverte en signe d’exhortation, Robert Mugabe occupe quasiment les trois-quarts de la couverture de The Post. Le bihebdomadaire de langue anglaise consacre un dossier à la vie et à l’œuvre de l’ex-président du Zimbabwe décédé vendredi à l’âge de 95 ans.

Un autre dirigeant révolutionnaire africain tire sa révérence, titre Eden, alors que Cameroon Tribune évoque revient sur ses batailles pour la libération de son pays du joug de l’apartheid.

Avec lui, la toile perd son plus grand citateur, soupire L’Essentiel : les internautes ont souvent fait de Robert Mugabe l’auteur de plusieurs proverbes, conseils et blagues, et sa disparition est saluée par une touche d’humour à la hauteur de ses citations.

Samuel Eto’o : célèbre en football, malheureux en affaires

Des flots d’hommages enregistrés depuis que, samedi dernier, à 38 ans, il a annoncé sa retraite des stades de football, l’on ne retient que le talent du célèbre «numéro 9» camerounais Samuel Eto’o Fils, un homme qui s’est pourtant cassé les dents dans le domaine des affaires.En février 2013, les employés Set’Mobile entrent en grève à travers le Cameroun pour réclamer le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire. Quelques semaines plus tard, la compagnie de téléphonie «Samuel Eto’o Mobile», lancée en grandes pompes le 22 décembre 2011, met la clé sous la porte.

L’enthousiasme, autour de l’aura du promoteur de l’entreprise au capital de 100 millions F CFA, s’était effondré en quelques semaines seulement. Proposant des formules prépayées de téléphonie mobile, disponibles sur le territoire via un réseau de distribution dédié, beaucoup se rendront rapidement compte qu’il ne s’agissait que d’un revendeur de services, dont la valeur tant vantée ajoutée était parfois plus onéreuse que ce que proposaient les opérateurs de téléphonie mobile dûment agréés.

Autour du promoteur Samuel Eto’o Fils, beaucoup questionnèrent le business-plan et surtout un entourage pas toujours désintéressé. Ce fut le même scénario en septembre 2014, lorsque cessèrent les activités de la section sportive de la Fondation Samuel Eto’o (Fundesport), domiciliée depuis 2005 dans la métropole économique, Douala, et qui promettait à ses pensionnaires à l’instar de Fabrice Essono Olinga, une belle carrière footballistique.

Le quadruple Ballon d’or africain tentera, au Gabon voisin, d’implanter un projet de la même veine, mais ne connaîtra pas davantage de succès. Entre-temps, le goléador, loin de se décourager, entreprend l’acquisition d’un terrain de 7,559 hectares dans la cité balnéaire de Kribi située à quelque 300 kilomètres de la capitale, Yaoundé, où est annoncée la construction d’un centre international de formation sportive.

Les tractations avec les populations autochtones sont menées avec l’aide du gouvernement, et des dizaines de millions de FCFA sont versés. Ici encore, le «Pichichi» laissera des plumes au bord de l’Océan atlantique.

En mi-novembre 2018, au sortir d’une audience avec le Premier ministre, l’ex-capitaine des Lions indomptables du Cameroun annonce la mise en œuvre d’un Programme international de charité 2019, associé à l’organisation par son pays de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Samuel Eto’o Fils annonce, entre autres, l’organisation d’un concert de musique, un match de gala avec des stars camerounaises et mondiales, soirée de gala pour la collecte de fonds en faveur de programmes sociaux destinés aux jeunes, ainsi qu’un autre programme de construction d’infrastructures sportives de proximité.

De ces autres projets, plus personne n’en parle depuis que la Confédération africaine de football (CAF) a, pour des raisons d’impréparation, attribué ladite compétition à l’Egypte et fait «glisser» celle du Cameroun en 20121.

«A la vérité, glisse un ami d’enfance du footballeur, si personne ne peut dénier à Samuel Eto’o Fils son altruisme légendaire, c’est également cette même générosité qui l’aura trahi avec un entourage sulfureux et parasite. Des courtisans nocifs, mauvais conseillers et qui l’avaient littéralement pris en otage.»

Aux dernières nouvelles, Samuel Eto’o Fils a fait le ménage autour de lui avant d’annoncer sa retraite sportive.