Vers le recrutement d’un entraîneur pour les Lions indomptables du Cameroun (Fecafoot)

Le processus de recrutement d’un nouvel entraîneur pour l’équipe nationale est « en cours », a déclaré le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Seidou Mbombo Njoya, dans un tweet posté ce jeudi.« Un groupe de travail est penché sur la question et ne tardera pas à livrer les résultats. Plus globalement, nous sommes en train de travailler à une réforme de nos sélections nationales », a soutenu le patron de l’instance faîtière du football camerounais.

Toutefois, M. Mbombo Njoya n’a pas indiqué si le choix du nouveau sélectionneur se ferait après un appel à candidatures.

Suite à l’élimination du Cameroun en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2019, le technicien néerlandais Clarence Seedorf et son adjoint Patrick Kluivert ont été limogés en juillet dernier.

Vent de crises en vedette dans les journaux camerounais

Les crises dans les secteurs de la justice, de la politique, de l’école et de l’économie s’affichent en bonne place dans les journaux camerounais parus jeudi.C’est une sorte de réquisitoire de la démocratie qui fait la grande manchette de Mutations avec l’ouverture, vendredi devant le tribunal militaire de Yaoundé, la capitale, du procès du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto et plusieurs cadres de sa formation, qui avaient entrepris de contester le «hold-up électoral» de la présidentielle d’octobre 2018.

Poursuivis pour «hostilité contre la patrie», «outrage au chef de l’État», «rébellion», «incitation à l’insurrection» et «terrorisme», les prévenus, manifestement convaincus de l’issue défavorable dudit procès, veulent désormais gagner la bataille de l’opinion. Et, même si leur présence à la barre est hypothétique, ces opposants sont théoriquement exposés sinon à la peine de mort, qui n’a plus été exécutée au Cameroun depuis plus de 3 décennies, du moins la prison à vie.

«Je m’attends à la peine de mort», déclare, dans les colonnes de Le Jour, l’industriel Jean-Baptiste Homsi, un des cadres du MRC incarcéré depuis le 28 janvier 2019, dans le cadre de la même affaire.

Reste qu’avant de juger les autres, la justice du pays se trouve elle-même sur le banc des accusés avec, rappelle The Guardian Post, la grève annoncée par l’Ordre national des du 16 au 20 septembre, pour dénoncer les maux dont souffre le corps judiciaire ainsi que les tracasseries et maltraitances dont sont l’objet ses membres.

Face aux risques d’enlisement, rapporte le quotidien à capitaux privés de langue anglaise, le ministre de la Justice et le chef de la police ont convoqué, la veille, les membres du barreau afin de s’accorder sur les multiples griefs soulevés par les femmes et hommes en robe noire.

Un groupe de travail a ainsi été annoncé à l’issue de ladite concertation de plus de 10 heures, renchérit son confrère à capitaux publics Cameroon Tribune. Selon le bâtonnier de l’Ordre, Charles Tchakounte Patie, cité par la publication, «la colère n’a pas été totalement dissipée, mais elle est quelque peu apaisée».

Mais davantage, cette publication focalise sur la reprise des classes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avec l’audience accordée, la veille, par le Premier ministre Joseph Dion Ngute au représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la sous-région, François Lounceny Fall, lequel a appelé les populations de ces deux régions, en proie à une guerre séparatiste féroce, à laisser les enfants regagner l’école après deux années blanches.

Et The Post de constater que beaucoup se perdent dans cette histoire de reprise des cours sur fond de mot d’ordre de paralysie générale lancé par les sécessionnistes, de fusillades et de manipulation politique.

Pour L’Anecdote, il ne s’agit rien moins que d’une «duperie des sécessionnistes», qui tantôt se désolidarisent dudit mot d’ordre décrété par des séparatistes de la diaspora, qui eux-mêmes affirment avoir retrouvé le chemin de la raison, une autre fois tiennent un langage équivoque alors que leurs propres enfants, eux, poursuivent sereinement leur cursus scolaire en Occident et aux États-Unis.

«Bonne année scolaire 2019», titre L’Action, du nom de l’hebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), qui relaie les vœux du secrétaire général dudit parti à la communauté éducative, pour qui l’éducation des enfants est la promesse d’une citoyenneté compétente, dynamique et responsable pour la prise en charge des destinées du pays.

Et, alors que beaucoup ont les yeux rivés vers les zones sous conflit séparatiste, InfoMatin fait un constat tout aussi préoccupant : à Yaoundé, des centaines d’enfants sont encore dans la rue par manque de moyens financiers. C’est la même image que projette Le Jour, expliquant ce phénomène par les innombrables sollicitations auxquelles font face plusieurs parents généralement désargentés.

Sur le front de l’économie, L’Anecdote plante le décor autour du récent décret signé par le Premier ministre, défiscalisant les investissements afin d’attirer les opérateurs pour le développement des régions sinistrées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de l’Extrême-Nord où l’ombre de la secte islamiste Boko Haram continue de planer.

Une autre initiative de la même veine, qu’évoque Mutations, est la mise sur pied, par le ministère des Relations extérieures et l’Agence française de développement (AFD), d’un programme entrepreunarial en faveur de la réintégration des Camerounais vivant en Hexagone.

Quelques colonnes plus loin, la même publication salue, en matière d’aménagement routier, «la bonne pioche des travaux en régie» attribuées aux opérateurs privés. Un autre son de cloche vient pourtant de Cameroon Tribune, qui interpelle ainsi les mêmes prestataires : «Malgré les lourds investissements consentis par l’État en vue de doter le pays d’infrastructures de communication modernes, force est de constater que le secteur de la construction et de l’entretien des routes bitumées, ou en terre, montre quelques insuffisances.»

L’Oapi va s’investir dans le changement climatique (dirigeant)

Le directeur général de l’Organisation africaine de la propriété Intellectuelle (Oapi), Denis. L. Bohoussou, a déclaré à APA que l’institution dont il a la charge va désormais s’investir dans le changement climatique.Interrogé à Yaoundé, la capitale camerounaise, en prélude à la célébration, le 13 septembre 2019 à N’Djamena (Tchad), de la 20ème édition de la Journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle, il a justifié cet intérêt par le fait que le système de la propriété intellectuelle est un maillon important dans sa mission de contribution au développement technologique et économique des États.

«Il s’agit de sensibiliser les décideurs politiques, les opérateurs économiques, les chercheurs et la communauté scientifique, sur le rôle que joue la propriété intellectuelle dans l’approche des solutions aux effets du changement climatique.»

Selon lui, la technologie et la propriété intellectuelle peuvent offrir des solutions aux effets de changement climatique à travers l’exploitation de l’information technique contenue dans les brevets d’invention, toute chose qui devrait être utilement exploitée par les États, notamment dans les domaines de l’énergie, de la production d’eau et des techniques agricoles.

«Le contenu de ces brevets peut d’une part, être librement exploité, lorsque les brevets y relatifs sont tombés dans le domaine public, et d’autre part contribuer à soutenir l’innovation de nos chercheurs afin de développer des solutions endogènes aux problématiques de notre environnement», explique Denis. L. Bohoussou.

Par ailleurs, et selon lui, le développement et l’exploitation de nouvelles variétés végétales, plus aptes à résister aux effets de changement climatique, permet de renforcer la productivité agricole et contribuer ainsi à la sécurité alimentaire.

C’est dans cette optique que s’inscrit le projet de protection et de promotion du système des obtentions végétales, avec pour enjeu, pour l’Oapi, de renforcer et de promouvoir le système de protection des obtentions végétales dans les 17 pays membres afin de stimuler la productivité agricole, contribuer à la sécurité alimentaire et promouvoir le développement durable de ces États.

Et Denis. L. Bohoussou d’inviter la société civile, le monde de la recherche, les acteurs économiques à redoubler d’efforts pour créer une synergie nationale, afin de réfléchir aux solutions pérennes face aux défis de l’environnement africain, et d’intégrer pleinement la technologie et la propriété intellectuelle comme moyens efficaces de résilience face au changement climatique qui affecte désormais toutes les strates socioéconomiques.

Le groupement Bolloré-APM Terminals dénonce une «tentative d’éviction» du port de Douala (responsable)

Le directeur du groupe Bolloré pour la région golfe de Guinée, Mohamed Diop, a dénoncé une «tentative d’éviction, en dehors des voies juridiques et règlementaires», du groupement Bolloré-APM Terminals de l’appel à concurrence pour le recrutement d’un nouvel opérateur dans le cadre de la gestion du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), la métropole camerounaise.S’exprimant mardi face à la presse, il a marqué son étonnement de voir le consortium franco-danois, en place depuis 2005, être écarté en janvier dernier de la préqualification pour la désignation d’un nouveau concessionnaire pour la même prestation. Ledit groupement logisticien-armateur, sous l’identité de Douala International Terminal (DIT), avait en effet, avant le terme de son mandat de 15 ans, obtenu en décembre 2017, une prorogation d’exercice jusqu’en 2023.

«Nous contestons les critères non communiqués de la mise en concurrence qui nous évincent de Douala, et demandons à être traités selon les lois et règlements du Cameroun», explique Mohamed Diop. Et de prendre l’exemple d’une sélection détentrice du trophée de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, mais à laquelle on refuse le droit de disputer les éliminatoires pour remettre son titre en jeu. «Nous allons nous battre par toutes les voies légales, afin que la transparence règne dans le processus en cours.»

Pourtant, affirme-t-il, dans le protocole d’accord de prorogation signé en fin 2017 avec le PAD, Bolloré-APM Terminals s’était engagé à verser à la partie camerounaise une contribution exceptionnelle  d’un montant de 24 milliards FCfa à laquelle il faut ajouter l’augmentation de 10 à 30%  des actifs des nationaux dans le capital de DIT, le doublement de la redevance à verser au Cameroun pour la concession supplémentaire, mais également la réalisation de nouveaux investissements de l’ordre de 20 milliards FCfa.

Le 16 août dernier, le tribunal administratif de Douala, saisi par DIT, a pris une ordonnance suspendant le processus de désignation d’un nouveau concessionnaire à Douala, une sentence contre laquelle le PAD a formé un pourvoi. Parallèlement, une procédure internationale d’arbitrage a été engagée par l’opérateur, «et suit son cours à Paris».

«La tournure prise par le dossier DIT nous fait très mal, souligne Mohamed Diop. Être évincé à une phase de préqualification, sans la moindre explication, est injuste. Nous sommes traités de façon inéquitable, mais restons ouverts à toute discussion avec nos partenaires du Cameroun.»

En attendant la fin des tractations, Bolloré-APM Terminals, à travers DIT, a néanmoins depuis début mars 2019, «pour se battre à armes égales avec la concurrence», déposé son dossier de candidature pour l’appel à manifestation d’intérêt du PAD.

Crise à la Ligue de foot et rentrée scolaire à plusieurs vitesses en couverture des journaux camerounais

La réforme à marche forcée de la Ligue de football professionnel (Lfpc) et la difficile rentrée scolaire, dans les zones anglophones en crise sécessionniste, meublent les colonnes des journaux camerounais parus mercredi.Le limogeage du président de la Ligue, le général d’armée à la retraite Pierre Semengue par le bureau exécutif de la Fédération nationale de la discipline (Fecafoot), orne la principale manchette de La Revue qui n’hésite pas à parler de «déclaration de guerre». «Affaire Fecafoot-Lfpc : coup d’État contre Pierre Semengue», renchérit Le Messager, indiquant qu’un comité transitoire a été mis sur pied pour assurer la gestion de l’organe jusqu’en 2021.

Ces mesures, rappelle The Post, interviennent 11 jours après la suspension, par l’instance fédérale, des activités de la Ligue dont le patron, comme lot de consolation, a été nommé président d’honneur de la Fédération avec des privilèges spéciaux.

Sauf que le limogé, qui ne l’entend pas de cette oreille, déclare à Le Jour qu’il défendra son mandat de 4 ans jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au 27 juillet 2020. Semengue n’abdique pas, résument en chœur Mutations et Repères.

Aussitôt la mise au point faite, la première publication citée est allée à la rencontre des jeunes «déplacés de guerre» du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui depuis la rentrée scolaire de lundi dernier vivent un autre enfer dans la région de l’Ouest, où ils ont trouvé refuge. Là-bas en effet, c’est désormais la surpopulation qui est devenue le nouveau casse-tête des autorités : les effectifs, dans salles prévues pour 60 élèves, ont plus que doublé.

«Dépassés, les ministères en charge de l’éducation sollicitent l’aide des élites de l’Ouest pour financer la construction des salles d’accueil.»

Le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, lui, est loin de voir les choses sous le même angle qui, au deuxième jour, mardi, de la rentrée scolaire, a constaté une affluence grandissante dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest où, passées les premières heures d’incertitudes du fait de l’insécurité, les jeunes renouent avec les bancs désertés pendant 3 ans.

Depuis 3 ans de crise dite anglophone, l’école est prise en otage par des bandes armées qui tirent profit de cette insécurité, justement, pour semer la terreur sur fond de sécessionnisme louche, farouche et radical, mais aussi de chantage et de prédation, soupire Repères.

Mais pour Le Messager, c’est bien le pouvoir de Yaoundé, qui s’arcboute sur un orgueil mal placé, qui en refusant d’organiser le dialogue inclusif annoncé depuis des mois, qui prend en otage non seulement l’école, mais aussi toute une partie du pays.

Rentrée scolaire et grogne des avocats en vedette dans les journaux camerounais

Le retour à l’école, sur fond de crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi la grève annoncée des avocats, sont en vedette dans les journaux camerounais parus lundi.C’est donc «le grand jour» pour des milliers d’élèves du primaire et du secondaire, annonce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui traduit à la fois l’ambiance des préparatifs, le climat dans les états-majors, l’anxiété des parents et, surtout, les mesures spéciales de sécurité prises par les autorités.

«Rentrée scolaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest : voici venu le jour-J !» s’exclame l’hebdomadaire de langue anglaise The Sun, décrivant un climat marqué par l’espoir, l’anxiété et l’incertitude.

Sur instructions du chef de l’État, toutes les mesures sont prises pour une rentrée sans heurts particulièrement dans les zones sous conflit séparatiste où, selon InfoMatin, les pouvoirs publics viennent de débloquer d’énormes moyens financiers en termes de fournitures aux apprenants et de construction de nouvelles infrastructures.

«Rentrée scolaire : Paul Biya convoque un conseil de guerre», titre Essingan au sujet du conclave élargi de défense et de sécurité, tenu en fin de semaine dernière sur instructions du président de la République contre les ennemis de l’école. «Sécurisation optimale», confirme L’Indépendant.

«Les élèves du Nord-Ouest et du Sud-Ouest iront-ils à l’école aujourd’hui ?» s’interroge L’Essentiel. «Des appels se sont fait entendre dans les régions anglophones. Ceux de l’élite, artistes, sportifs, ministres, leaders d’opinion, mères d’enfants ou élèves ont plaidé pour la reprise des classes. La ferveur patriotique portée par les initiateurs du mouvement ‘’Back to School » a séduit l’ensemble des citoyens camerounais à l’intérieur du pays et dans la diaspora. Nous verrons aujourd’hui, jour de rentrée, si le plaidoyer a porté les fruits. L’espoir d’une rentrée normale demeure pour les élèves de cette partie du pays privés d’école par les séparatistes depuis trois ans.»

Le scénario se répète depuis trois ans tel un disque de platine rayé, à chaque veille de rentrée scolaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, prolonge Mutations : au concert d’appels des autorités publiques en vue de la reprise des classes s’oppose le tintamarre des mises en garde des leaders des bandes armées qui sèment la terreur dans ces régions.

Il est malheureusement regrettable et douloureux aujourd’hui de se rendre à l’évidence qu’aucun camp ne veut lâcher sur l’école. L’école est désormais prise entre deux feux. Elle semble condamnée à vie dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest. L’action de l’armée et les résultats aux examens officiels brandis depuis trois ans n’y changent pas grand-chose. Or, il est universellement admis que si l’on veut compromettre l’avenir d’une nation, l’on s’attaque à l’école. Il faut donc sauver l’école. Le dire ce n’est pas faire le jeu d’un camp au détriment de l’autre. Le dire, c’est simplement prendre sa part, toute sa part pour le respect d’un droit humain fondamental : le droit à l’éducation.»

C’est la rentrée des batailles rangées, confirme Intégration : dans le guerre à trois autour de la reprise des classes en régions anglophones, l’armée mise sur la géostratégie alors que la rue et les séparatistes, eux, tablent sur l’émotionnel avec des élèves et parents pris entre deux feux.

Malgré les réunions préparatoires et les nombreux appels au retour des classes dans les deux régions, de nombreuses écoles restent fermées en ce jour de rentrée, déplore La Voix du Centre.

Défis Actuels, pour sa part, s’intéresse à ce qu’il qualifie d’illusion de la gratuité dans l’éducation de base où les frais d’association des parents d’élèves, de cours d’informatique, matériels d’hygiène, de rames de papier, d’examens séquentiels, l’achat quasi-obligatoire de tables-bancs par les géniteurs, etc. pour inscrire les enfants au primaire, s’avère longue et annule toute notion de gratuité telle que vantée par le gouvernement.

Au lieu de venir résoudre les problèmes que connait l’enseignement primaire au Cameroun, la gratuité en a plutôt apporté plus qu’il en existait depuis l’année scolaire 2000/-2001.

Prenant délibérément de la distance avec cette rentrée à hauts risques, Le Jour, Repères et The Post focalisent sur le boycott des tribunaux annoncé du 16 au 20 septembre par l’Ordre national des avocats du Cameroun. Le régime s’offre une nouvelle grève des auxiliaires de justice, soupire Le Messager.

L’entrave à l’exercice professionnel et les atteintes physiques contre les avocats sont des préoccupations récurrentes au Cameroun et, une fois encore, l’un des points inscrits à l’ordre du jour de la toute dernière session du conseil de l’Ordre tenue samedi dernier, acquiesce Le Jour.

L’un après l’autre, les membres de l’Ordre des avocats ont voté la même motion : du 16 au 20 septembre prochain, ce sera «justice morte » dans tous les tribunaux du pays, renchérit Défis Actuels qui annonce un mouvement de protestation contre le mépris du droit de la défense, des cas de tortures ou de brutalité policière, etc.

Cette décision, qui met en exergue leur mécontentement, n’a pas été prise sur un coup de tête si on se réfère à la résolution du Conseil de l’ordre qui part de plusieurs constats d’entraves à la bonne exécution de la justice, confirme Mutations.

Au sujet des lenteurs judiciaires et des violations des droits de la défense, les avocats et le ministère de la Justice sont parfaitement en phase. Et de rappeler que le 30 juillet 2019 le chef dudit département, Laurent Esso, a interpellé les chefs des cours d’appel des 10 régions du pays pour leur demander de lui faire parvenir, «d’extrême urgence», «des amendements et réaménagements susceptibles d’être envisagés dans les dispositions du code de procédure pénale». Preuve est donc faite que même la Chancellerie reconnaît la réalité des récriminations soulevées par les hommes en robe noir.

Les avocats camerounais entrent en grève le 16 septembre (officiel)

L’Ordre national des avocats du Cameroun a annoncé, par voie de communiqué reçu dimanche par APA, la suspension du port de la robe assortie du boycott des tribunaux du 16 au 20 septembre pour dénoncer les maux dont souffre le corps judiciaire ainsi que les tracasseries et maltraitances dont sont l’objet ses membresA l’expiration de ces 5 jours de boycott des audiences, les auxiliaires de justice indiquent que d’autres mesures, allant dans le même sens, «pourraient être prises, s’il y a lieu».

Il s’agit de la manifestation d’un ras le bol, à la suite du constat de plusieurs maux qui minent la justice du pays et que listent les protestataires.

Dans son communiqué en effet, le barreau camerounais égrène un chapelet de griefs, dénonce moult entraves à l’exercice professionnel, ainsi que des atteintes physiques et récurrentes contre les avocats de la part des forces de l’ordre.

De même, l’Ordre pointe la poursuite des interpellations et détentions arbitraires, l’accaparement des dossiers par certains chefs de juridictions, à l’origine de l’engorgement artificiel et des lenteurs judiciaires qualifiées d’inacceptables.

Le barreau constate également que les droits de la défense, consacrés par des lois et traités internationaux ratifiés par le Cameroun, «sont de manière récurrente violés, tant à la phase d’enquête préliminaire qu’à celles d’instruction et de jugement».

Le Cameroun expose son potentiel minier

Plus de 300 anomalies géologiques, récemment relevées, seront présentées aux potentiels exploitants lors de la 3ème édition de la Conférence internationale des mines et exhibition du Cameroun (Cimec) qui s’ouvre lundi prochain dans la capitale, Yaoundé.Pour le ministère en charge des Mines, ce sera l’occasion de montrer au monde le cadastre minier informatisé du pays établi avec l’appui de la Banque mondiale, mais aussi les nouvelles découvertes qui viennent s’ajouter à un potentiel sans doute le plus important de la sous-région.

Grâce en effet à des levés aéro-magnétiques et gravimétiques suivis d’études géochimiques et géologiques sur plus de 18.000 échantillons prélevés, des anomalies significatives de divers minéraux tels que l’or, les métaux de base, les éléments de terres rares, le rutile, l’uranium et bien d’autres, ont été identifiées dans 5 régions du pays. Selon le gouvernement, avant septembre 2019, le nombre de nouvelles occurrences «dépassera largement les 500 dans lesdites régions, en attendant les résultats définitifs de 5 autres régions.

La Cimec sera également l’occasion de dérouler le Code minier révisé, présenté par les autorités comme «favorable aux investisseurs, ainsi que d’autres incitations sectorielles offertes par le gouvernement camerounais aux sociétés minières».

Une ONG érige le riz camerounais en cause nationale

Vendredi en milieu de matinée, 7 147 personnes, sur un objectif de 7500, avaient déjà signé la pétition lancée par l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic) en vue de sauver la filière rizicole du Cameroun, délaissée au profit des importations massives.Dénommée «Riz camerounais : le scandale du siècle à Yagoua et Maga. Arrêtons ça !», cette campagne, lancée le 5 août dernier, entend contraindre les dirigeants à promouvoir la production locale, et à imposer un quota de riz local aux importateurs et distributeurs.

L’initiative de l’Acdic est née d’un passage de ses enquêteurs dans les magasins de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), dans la région de l’Extrême-Nord, où ils ont découvert que 160.000 tonnes de riz paddy (non décortiqués) étaient en souffrance dans ses entrepôts pour cause de mévente.

Dans le même temps, s’indigne l’ONG, le Cameroun avait importé en 2017 plus de 800.000 tonnes de riz pour plus de 150 milliards FCfa. Tour à tour, la société civile dénonce le manque de transparence dans les importations et commerce de cette denrée parmi les plus consommées du pays, mais aussi l’opacité sur les sommes investies par le gouvernement dans la promotion de la riziculture locale.

Durant la semaine, le ministère du Commerce a, au cours d’une réunion sur le sujet, tenté de minimiser le phénomène, expliquant qu’il n’y a pas 160.000 tonnes, mais plutôt 74 tonnes de riz blanchi et 7622 tonnes de paddy entreposés à la Semry.

Mais, pour l’Acdic, il s’agit d’«une autre manifestation d’irresponsabilité des gouvernants, qui abordent le sujet avec une légèreté déconcertante». Pour le président de l’ONG, Bernard Njonga, il ne s’agissait pas d’une réunion pour résoudre mais pour banaliser le «scandale du riz» camerounais.

Cameroun : augmentation de 2% des prix de production industrielle

L’activité industrielle du Cameroun est marquée au premier trimestre de 2019 par une augmentation de 2% de ses prix de production comparativement à la même période, l’année dernière, où le taux était fixé à 21,02%, renseignent les données publiées vendredi par l’Institut national de la statistique (INS).Cette hausse est justifiée par l’accroissement (+12,5%) des prix de production dans l’agroalimentaire, la fabrication du papier (+7,5%), les matériaux minéraux (+5,3%) et les industries textiles (+3,0%).

La tendance se trouve néanmoins ralentie par le repli des prix de production dans les industries de machines et d’équipements (-18%), dans le raffinage pétrolier et la cokéfaction (-14,6%) ainsi que dans les industries extractives (-7,7%).

L’indice des prix à la production industrielle (IPPI) mesure l’évolution des prix des transactions de biens industriels produits à l’intérieur du territoire économique, et comprend les prix départ usine payés aux producteurs, hors taxes et subventions, et hors marge de transport. Il se rapporte au secteur secondaire et prend en compte la nomenclature des activités des États membres de l’Observatoire économique et statistique d’Afrique subsaharienne (Afristat), explique le document.

Au Cameroun, l’échantillon de l’indice est constitué de 103 entreprises couvrant 328 produits-entreprise, 177 gammes, 48 classes d’activité, 38 groupes et 24 divisions.

Emission bons du Trésor au Cameroun : des propositions de 218,33% enregistrées

L’Etat du Cameroun a enregistré un taux de couverture de 218,33% à l’émission des bons du Trésor assimilables (BTA) de 30 milliards FCfa, lancée mercredi sur le marché des titres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), rapporte un communiqué du ministère des Finances reçu vendredi à APA.Ainsi, sur le montant annoncé pour une opération à 26 semaines, les soumissions totales des souscripteurs ont eu lieu auprès de 7 banques et établissements financiers spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) du pays émetteur, du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad.

Ce succès contraste avec la désillusion enregistrée le 21 août dernier sur le même marché lorsque, pour une émission d’obligations du Trésor assimilables (OTA) de l’ordre de 50 milliards FCfa, le pays n’a réussi à en mobiliser que 10,5 milliards FCfa représentant 28%, toute chose qui laisse croire que les souscripteurs boudent les opérations d’épargne publique à long terme.

Le Cameroun, pour l’année budgétaire en cours, prévoit de lancer des émissions de titres publics pour montant total de 350 milliards FCfa dont le fruit est destiné au financement de projets de développement.

Justice, politique et rentrée scolaire à la une des journaux camerounais

Les couacs de la justice, sur fond de mal-gouvernance, s’étalent dans les journaux camerounais parus vendredi, lesquels continuent également de faire le compte à rebours en direction de la rentrée scolaire.La mine abattue, gandoura et chéchia blanches, coincé entre ses deux avocats sur un banc du tribunal, l’ex-directeur général de l’Office de l’audiovisuel public (Crtv), Amadou Vamoulke, s’affiche en couverture de L’œil du Sahel. Cela fait 3 ans, rappelle le tri-hebdomadaire, que cet homme a été arrêté pour des détournements présumés de deniers publics, 3 longues années pendant lesquelles l’accusation n’a pas pu réunir des preuves, ne le juge donc pas mais le garde en détention.

Arrêtés pour leur part en janvier 2019, 10 leaders séparatistes anglophones ont été condamnés à perpétuité le 20 août dernier pour complicité et apologie du terrorisme, insurrection ou encore révolution. Mais Ayuk Tabe et ses lieutenants, peut-on lire dans les colonnes de Mutations, ne comptent pas se résigner à leur triste sort qui viennent d’interjeter appel de la sentence du tribunal militaire.

Qu’ils soient politiques ou de droit commun, les prisonniers camerounais subissent toutes sortes de traitements dégradants dans les geôles du pays, relève Le Jour sur la base d’un rapport particulièrement accablant de l’ONG Human Rights Watch.

Il n’est pas jusqu’à l’ambassadeur des États-Unis à Yaoundé, Peter Henry Barlerin, qui ne s’inquiète pas de cette situation : dans une longue interview accordée à Mutations, le diplomate déplore «une diminution du respect des droits de l’homme» qui s’est accentué avec la crise sécessionniste anglophone, les violences étant imputées aussi bien à l’armée régulière que insurgés.

Et voici les carillons de la rentrée scolaire de lundi prochain qui sonnent dans le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui, citant des «autorités compétentes», assure que tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité de la communauté éducative.

Plus facile à dire qu’à faire, répond en écho The Post, qui relate le drame survenu la veille dans le département du Ndian, dans la région du Sud-Ouest où un assaut de séparatistes, lors d’une cérémonie de lancement de l’année scolaire 2020-2021, a fait plusieurs blessés dans les rangs des enseignants.

Quoi qu’elles disent, soupire Le Messager, les autorités auront du mal à assurer une reprise des classes sereine dans les régions anglophones où une nouvelle année blanche se profile à l’horizon. Le retour à l’école est un impératif dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, insiste Le Quotidien qui affiche quelques portraits d’élites locales, bien décidées à briser la malédiction de la crise sécessionniste sur l’école.

L’américain Radisson Blu va investir 24 milliards FCfa pour un hôtel 5 étoiles au Cameroun (convention)

L’Agence de promotion des investissements (API) du Cameroun a annoncé la signature, avec l’enseigne américaine Radisson Blu, d’une convention en vue de la construction d’un hôtel cinq étoiles dans la métropole économique, Douala, pour un investissement de l’ordre de 24 milliards FCfa.Le groupe hôtelier bénéficiera des avantages fiscalo-douaniers prévus par la loi portant incitations à l’investissement privé. L’infrastructure, d’une capacité de 180 chambres, sera logée dans un immeuble transformé et réhabilité appartenant à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), avec laquelle la société Sky Towers Hospitality a également conclu un partenariat public-privé.

Le Radisson Blu de Douala devrait ouvrir ses portes premier trimestre 2021, à la veille du tournoi final de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qu’accueille le pays.

Vents contraires dans les journaux camerounais

Les fronts perturbés de la politique et du social se déclinent dans les journaux camerounais parus jeudi.Voici un grand absent qui fait bruyamment parler de lui dans les colonnes de Mutations : le président Paul Biya. Il ne s’est pas rendu à la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), ouverte mercredi au Japon. Le chef de l’État, déplore le quotidien à capitaux privés, a séché ce forum, duquel devraient jaillir de nouvelles offres de soutiens aux économies du continent, alors que son pays a tant besoin de financements pour poursuivre son programme infrastructurel.

Une fois de plus, Paul Biya vient de confirmer sa réputation d’as du contrepied, au grand dam des réseaux sociaux où les commentaires les plus fantaisistes fleurissent sur le désistement du numéro 1 camerounais, confirme InfoMatin qui s’empresse aussitôt de lui trouver une excuse : le chef de l’État a choisi d’accorder toute son attention à la finalisation des grands dossiers nationaux de l’heure.

La coopération nippo-camerounaise, constate Défis Actuels, embrasse aujourd’hui quasiment tous les secteurs de la vie nationale, de la santé aux infrastructures en passant par l’agriculture, la pêche la communication, la sécurité ou encore le développement du capital humain.

L’envoyé spécial de son confrère gouvernemental Cameroon Tribune, qui rend compte des travaux qui s’achèvent vendredi à Yokohama, confirme le caractère stratégique de ces assises, se gardant bien, quant à lui, d’évoquer l’absence de M. Biya.

Mais la publication bilingue (anglais-français) focalise plutôt sur la traque lancée, par le ministère de la Santé publique, des centres de santé clandestins, nombreux à travers le pays. Il s’agit d’«un assainissement opportun» de la carte sanitaire nationale, au moment où le Cameroun s’apprête à mettre en place un système de couverture santé universelle.

Une autre opération d’assainissement, sur laquelle se penche L’Anecdote, c’est celle du fichier solde de l’État avec la mise au point de l’e-bulletin, une application visant à faciliter la consultation du bulletin de solde par les agents émargeant au budget de la fonction publique, mais aussi à mettre hors d’état de nuire les fonctionnaires fictifs.

Toujours est-il que le tri-hebdomadaire consacre sa principale manchette à la rentrée scolaire de lundi prochain, placée sous le signe de l’impératif républicain : alors que le gouvernement fait preuve de détermination pour un retour effectif des classes en zones anglophones, au moment où élites, politiques et membres du clergé local se mobilisent, certains leaders séparatistes appellent plutôt à un «bouclage» desdites régions pour deux semaines.

Mais la manœuvre semble avoir du plomb dans l’aile, avance The Guardian Post, décrivant de violents tiraillements entre chefs séparatistes. Et Défis Actuels de rappeler le triste souvenir du confinement imposé en mai dernier, pendant 10 jours, pour empêcher la célébration de la fête nationale et qui avait été suivi de combats ayant fait plusieurs victimes.

«Dans les faits, de nombreux habitants ont choisi de migrer en masse vers les villes francophones, par crainte de se retrouver pris au piège de ce mouvement de protestation. Des familles entières ont ainsi déferlé dans les agences de voyage, provoquant une inflation immédiate des prix de transport.»

S’il est exact que tous les ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ne militent pas pour la sécession, il est également établi que tous les séparatistes ne sont pas partisans de la lutte armée et du boycott des écoles par des groupes terroristes de plus en plus isolés, analyse Mutations, dénonçant des bandes armées sécessionnistes qui menacent l’école et compromettent le dialogue inclusif.

«Nord-Ouest et Sud-Ouest : les réseaux sociaux réclament l’école», titre Cameroon Tribune, se faisant l’écho de la campagne baptisée «OpenSchoolsNow», lancée par un groupe de citoyens qui appellent au retour effectif des enfants à l’école dans ces régions.

Il apparaît néanmoins, et clairement, soupire Le Messager, que le pouvoir de Yaoundé est en panne de stratégie pour résoudre ce qui, depuis octobre 2016, est devenu la crise anglophone.

Cameroun : 17 morts dans le naufrage du navire «Austrheim» (bilan provisoire)

Dix-sept corps ont été repêchés après le naufrage, dans la nuit de dimanche à lundi dernier au large de la péninsule camerounaise de Bakassi, du navire «Austrheim», selon les équipes de secours de l’armée qui, mercredi soir, continuaient encore leurs recherches. Le nombre de rescapés, dont certains ont été sauvés par des pêcheurs nigérians, est passé de 107 à 111 personnes. Pour les rescapés et les familles des victimes, les autorités de la région du Sud-Ouest, lieu où a lieu le drame, ont mis en place une cellule d’écoute psychologique et d’information.

D’une capacité de 75 passagers,  «Austrheim» en transportait environ 200, soit des étudiants, des commerçants et des touristes. Le navire était parti de la ville nigériane de Calabar et devait relier Tiko, localité du Sud-Ouest camerounais, lorsqu’il s’est retrouvé aux prises avec des vents violents et une mer déchaînée.

Sous l’effet conjugué de ces facteurs, la coque du bâtiment s’est retournée sur un banc de sable.

Des sujets peu réjouissants en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mercredi affichent des airs pas du tout rassurés, particulièrement dans les domaines de l’art, de l’humanitaire ou de la jeunesse.Quittant délibérément des sphères habituellement agitées, Mutations, sous le titre «SOS des artistes : larmes du crime», se penche sur ce qu’il qualifie de mal-vivre des artistes locaux, lesquels vivent dans la précarité, pour beaucoup, finissant parfois leur carrière dans l’indigence la plus totale.

Ces dernières semaines, constate le quotidien à capitaux privés, le cri du cœur lancé par deux célèbres musiciennes à santé précaire, sur fond de cacophonie dans  la gestion du droit d’auteur, ont tôt fait de ramener sur la scène les difficultés auxquelles sont confrontés ces hommes et femmes dont certains sont arrivés au sommet de leur art.

Ceci n’a sans doute rien à voir avec le sujet, mais Repères fait état de l’instauration, par le président Paul Biya, d’un plan d’assistance humanitaire d’urgence visant à 
apporter une aide multiforme aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, victimes d’exactions sécessionnistes depuis 2016. Au total, apprend-on, ce sont 75.000 familles qui ont déjà bénéficié dudit plan, alors que 2,8 milliards FCfa ont déjà été mobilisés sur les 12,7 milliards requis, soit 1,8 milliard du gouvernement associé à ceux des Camerounais de bonne volonté, et 1 milliard venant la Chine.

La sollicitude du chef de l’État, envers les déplacés internes s’affiche en grande manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune avec la remise, la veille dans la ville de Bafoussam (Ouest) frontalière avec lesdites régions, du matériel de couchage, de denrées alimentaires et d’autres effets d’usage courant à plus de 3000 personnes victimes de la crise anglophone.

Pas suffisant, rétorque The Guardian Post qui, relayant des chiffres du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), relève que 4,3 millions de Camerounais ont actuellement besoin d’une assistance humanitaire d’urgence.

La zone anglophone continue pourtant de susciter les vives inquiétudes chez Le Messager, particulièrement en cette veille de rentrée scolaire où des forces sécessionnistes, ainsi qu’elles le font depuis fin 2016, multiplient les manœuvres en vue d’y bloquer toute activité. En panne d’idées pour sortir de l’impasse, le pouvoir de Yaoundé, soupire la publication, balbutie pendant que villes et villages se vident de leurs habitants.

Entre janvier et août 2019, a comptabilisé Mutations, ce sont 29 attaques qui ont été perpétrées contre le système éducatif dans lesdites régions. Témoignage vivant de The Guardian Post, dans une des localités où règne la terreur séparatiste, des hommes armés tendent des embuscades aux enseignants qu’ils n’hésitent pas torturer, pour dissuader toute tentative d’ouverture des classes dès lundi prochain.

Et Repères croit avoir trouvé les «ennemis de l’école», alors que leurs enfants poursuivent sereinement leurs études à l’étranger : trois leaders de la république autoproclamée d’Ambazonie dont les portrait ornent sa couverture. Le temps du dialogue, pour sortir de cette spirale, est d’une urgence absolue, alerte, dans les colonnes de Le Jour, un député membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), Jean Simon Ongola.

N’oublions pas la partie septentrionale du Cameroun, semble rappeler L’œil du Sahel qui a sorti sa calculette : dans l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord, 63% des naissances ne sont pas déclarées aux services de l’état civil.

Le Cameroun cherche 30 milliards sur le marché sous-régional (gouvernement)

L’Etat camerounais procède, mercredi par voie d’adjudication, à une émission de bons du Trésor assimilables (BTA) d’un montant de 30 milliards FCfa sur le marché de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, a appris APA au terme d’un communiqué publié la veille par le ministère des Finances (Minfi).Cette opération, dont la valeur nominale unitaire est de 1 million FCfa, se déroulera en effet auprès de 19 banques et établissements financiers spécialistes en valeurs du Trésor (Svt) soumissionnaires du pays émetteur, du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad.

Ladite émission intervient, note-t-on, dans un contexte morose, marqué par une lourde déconvenue à l’occasion d’une émission d’obligations du Trésor assimilables (OTA) effectuée le 21 août dernier sur le même marché.

En effet, sur les 50 milliards FCfa recherchés, le pays n’a enregistré qu’un taux de couverture de l’ordre de 28% correspondant à 14 milliards FCfa, sur lesquels le pays n’a récupéré finalement que 10,5 milliards FCfa. Il s’agit, croit savoir un haut cadre du Minfi s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, «du fiasco le plus retentissant, sans doute jamais enregistré par le Cameroun dans ce genre d’opération».

Le pays, pour l’année budgétaire en cours, prévoit de lancer des émissions de titres publics pour montant total de 350 milliards FCfa dont le fruit est destiné au financement de projets de développement. Ainsi, depuis 2010, année de son émission obligataire inaugurale sur le marché des capitaux, l’État a, selon les données officielles, mobilisé plus de 2616,31 milliards FCfa à travers des BTA, des obligations du Trésor assimilables (OTA) ainsi qu’une émission d’Eurobond.

Ces fonds, apprend-on encore, ont été consacrés pour 44,29% au secteur de l’eau et de l’énergie, 28,29% aux infrastructures routières et ouvrages d’art, et 13,46% à la construction et la réhabilitation des infrastructures sportives.

Comme un air de mal-vivre dans les journaux camerounais

L’écrasante majorité des journaux camerounais parus mardi décrivent un environnement politique et social sentant la sinistrose au plan national.Avec en image le palais présidentiel surmonté du titre «État fédéral : le casino Cameroun », Intégration entreprend de recenser les crises actuelles sur fond de revendications sécessionnistes anglophones. Un climat, selon l’hebdomadaire, marqué par une lutte féroce entre acteurs politiques collectionnant leurs cartes pour mieux se positionner dans la course au pouvoir.

Pour la publication, l’État unitaire a du plomb dans l’aile alors même que ceux-là qui, résidant à l’extérieur, bataillent pour le séparatisme, restent englués dans des batailles de gestion du trésor de guerre se chiffrant à des millions de FCFA.

Au plan du climat social, il y a véritablement péril sur le pays, répond en écho Le Messager : le président Paul Biya, acculé de toutes parts, cherche en vain une solution miracle pour redresser une barque qui prend l’eau de toutes parts.

Et voilà qui replonge Mutations au cœur de la récente mutinerie dans les prisons du chef-lieu du Sud-Ouest anglophone, Buea et de la capitale Yaoundé : à l’ouverture du procès des insurgés de Kondengui, du nom de la dernière maison d’arrêt citée, un imposant dispositif sécuritaire a été déployé autour du palais de justice, créant la panique au sein de la population.

«Où sont-ils» se demande Le Jour : il y a eu au total 244 détenus sortis de ce pénitencier après le soulèvement de la nuit 22 au 23 juillet. Sauvagement torturés, beaucoup ont été conduits vers des destinations inconnues, leurs proches se demandant aujourd’hui s’ils sont encore en vie.

À ce malaise des prisonniers sans trace, s’ajoute ce que InfoMatin qualifie de règlement de comptes au sein du pouvoir : des commanditaires, dans les hautes sphères du pouvoir, auraient payé pour 25 millions de francs, représentant la première tranche, à certains médias complaisants pour monter une cabale contre le ministre de la Justice en charge de l’administration pénitentiaire, Laurent Esso, afin de le présenter comme le principal responsable des mutineries dans les prisons avec, comme principales revendications des bagnards, les lenteurs judiciaires et les mauvaises conditions de détention.

S’agissant, justement, de l’intention gouvernementale de desserrer l’étau de l’univers carcéral, The Guardian Post estime que la seule décongestion envisagée ne suffit pas lorsque, dans un pays réputé de droit, les magistrats ont systématisé l’incarcération pour la moindre peccadille et lorsque le projet de peines alternatives à l’emprisonnement, dont on vante l’avènement depuis des années, n’est pas effectif.

Le casse-tête des embouteillages à Douala

Circuler actuellement à Douala est un véritable casse-tête pour les automobilistes et les voyageurs, englués quotidiennement dans d’interminables embouteillages. Ce calvaire dure depuis un mois, quand les autorités ont entrepris pour 45 milliards de FCFA de bitumer une « pénétrante » (bretelle) à l’est de la deuxième ville du Cameroun.Conçue en trois voies, l’infrastructure sera un débouché de plus vers Yaoundé, la capitale, située à 244 km de Douala.

Conjugué aux pluies, le chantier de la pénétrante ralentit considérablement la circulation des voitures, des voyageurs et biens à l’intérieur de la deuxième ville du Cameroun dont les principales artères baignent dans des bouchons permanents. La situation est telle, déplore cet habitant,  qu’« il faut en moyenne 3 heures du temps pour parcourir une distance de 10 km »,        

Tout à sa complainte, il désigne de la main une file de véhicules avançant au pas de tortue sur une route. De nerveux et bruyant klaxons rythment la lente procession, pendant que des automobilistes n’en pouvant plus de suivre le rang cherchent des raccourcis, histoire de gagner quelques kilomètres.

  « Depuis plus de deux heures, nous sommes sur place. Partis du centre ville à 7 heures, nous n’arrivons pas encore à sortir de la ville, alors qu’il est déjà dix heures. Trois heures pour parcourir une dizaine de kilomètres, c’est inacceptable ! », s’emporte le chauffeur d’un bus de transport en commun.

A en croire un autre automobiliste, il faut maintenant sept heures d’horloge et non quatre, comme auparavant, pour parcourir  les 244 km séparant Douala de Yaoundé.

Les habitants de Yassa, Nkolmbong, Ngodi-Bakoko, Nyalla, des quartiers à la périphérie de Douala,  connaissent, dans le sens inverse, les mêmes problèmes quand ils doivent se rendre à leur lieu de travail situé au centre ville de la métropole.

« J’ai pris la résolution de partir de chez moi à Yassa à 5h30 mn pour arriver à mon bureau situé au port. Si je ne le fais pas, je serai au bureau autour de 10 heures », explique Emmanuel Bike.

Pour ce cadre d’entreprise, c’est la seule solution pour s’épargner les longues attentes dans les bouchons dont on sort « en retard, fatigué et peu productif », une fois au bureau.

Un brin nostalgique, il rappelle qu’avant le chantier de la « pénétrante », il sortait à 7h de chez lui pour parcourir en 30mn les 15 km le séparant de son bureau. 

A la descente, ce sera le même parcours du combattant, affirme Rodrigue Anga, habitué maintenant à rentrer chez lui au-delà de 20h. « Parti du bureau à 17 heures, je mets plus de trois heures pour renter », dit Rodrigue.  Auparavant, le trajet lui coûtait moins d’une heure….

Le plus désespérant, pour Emmanuel, Rodrigue et les autres voyageurs de Douala, réside dans le fait qu’il n’y a quasiment pas de policiers pour réglementer la circulation et mettre un peu d’ordre dans les embouteillages. Devant pareille situation les chauffeurs indisciplinés s’en donnent à cœur joie et contribuent, de par leur comportement défiant les règles élémentaires du code de la route, à ralentir considérablement la circulation.

La nature ayant horreur du vide, des volontaires prennent quelquefois l’initiative de jouer aux agents de circulation.  C’est ce qui s’est produit, l’autre jour, au lieu dit « Cogefar», quand face à un bouchon indescriptible, des bonnes volontés ont réussi bon an mal an à faire repartir la file de véhicules immobilisés durant une bonne demi-heure.

Ce volontarisme est accompagné d’un ras-le-bol général où l’on dénonce pêle-mêle  « le mépris affiché de nos gouvernants contre la souffrance des populations », l’inaction des élus locaux et l’imprévoyance de l’Etat consistant à ouvrir un tel chantier en saison des pluies. Un moment où  beaucoup de routes sont impraticables à cause des eaux stagnantes.

Cameroun : le mystère s’épaissit autour du nombre de victimes de l’accident ferroviaire d’Eséka

La convocation pour vendredi prochain, par le secrétaire général des services du Premier ministre camerounais, Séraphin Magloire Fouda, de 744 personnes victimes de l’accident ferroviaire du 21 octobre 2016 à Eséka (Centre), relance la polémique autour du nombre de personnes décédées ou rescapées de ce drame.En effet, selon les conclusions du rapport gouvernemental publié en mai 2017, ce sinistre a fait officiellement 79 morts et 600 blessés, un chiffre inférieur à celui des morts, estropiés ou ayants-droit à qui il est demandé de fournir différentes pièces justificatives notamment la carte nationale d’identité et le jugement d’hérédité.

En juin dernier le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngallè Bibehe, s’exprimant devant l’Assemblée nationale au sujet du processus d’indemnisation conduit par le concessionnaire Cameroon Railway (Camrail) et ses assureurs, avait affirmé que 801 victimes blessées (sur les 803 enregistrées), ont été définitivement indemnisées, soit un taux de 99%.

Dans la foulée, il indiquait que 66 dossiers des personnes décédées, sur les 72 ayants-droit qui avaient introduit des dossiers, ont donné lieu à des accords ou à des règlements définitifs, soit un taux de 92%.

Il a par ailleurs précisé que le président de la République avait décidé, entre autres mesures, d’accorder une assistance financière aux victimes d’un montant de 1 milliard FCfa. Cette dotation a permis d’apporter une assistance financière aux familles des personnes décédées, soit un total de 66 familles sur les 80 répertoriées, les autres n’ayant pas introduit de dossiers.

Concernant les blessés, il a assuré que les diligences sont encore en cours pour le paiement de leur assistance financière.

Le rapport gouvernemental avait attribué ce drame à une vitesse excessive du train InterCity 152, soit 96 kilomètres/heure, dans une portion de voie où la vitesse est fortement limitée  à 40 kilomètres/heure. De fait l’entière responsabilité de l’accident était imputée au transporteur, dont le groupe français Bolloré est actionnaire à 80%.

Le 26 septembre 2018, le tribunal de première instance d’Eséka a ainsi, «pour homicide, blessures involontaires et activités dangereuses», condamné Camrail à payer 50 millions FCfa d’indemnisations aux victimes et son directeur général au moment des faits, Didier Vandenbon, à 300.000 francs d’amende, le manager écopant par ailleurs de 6 mois d’emprisonnement, en même temps que 11 de ses collaborateurs étaient condamnés à des peines allant de 3 à 5 mois de prison.

La filiale du groupe Bolloré s’est insurgée «contre cette décision » au motif qu’elle a été « prise en l’absence de toute expertise qualifiée et compétente qui devait permettre d’établir de manière objective les véritables causes de ce tragique accident et de les circonscrire définitivement afin de sécuriser davantage le chemin de fer camerounais».

Cameroun : 44,5 milliards FCFA de l’État dorment dans des comptes oisifs de banques commerciales (officiel)

Une enquête, menée par le ministère camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire(Minepat) et la Caisse autonome d’amortissement (CAA), parvenu mardi à APA, a permis de découvrir que plus de 400 comptes ont été ouverts dans des banques commerciales du pays sous forme de fonds de contrepartie, pour un solde oisif de quelque 44,5 milliards FCfa.Selon cette étude, menée en 2017, cet argent représente l’apport du pays dans le financement de réalisations conjointes, mais n’a pas été utilisé du fait de projets clôturés ou non matures, ou encore de leur faible capacité d’absorption ou de coordination.

La découverte de ces ressources oisives, dans les banques commerciales intervient, note-t-on, dans un contexte où le Cameroun exécute un programme triennal de réformes macroéconomiques avec le Fonds monétaire international (FMI), appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC).

À la suite des recommandations de cette institution, le gouvernement a annoncé, la semaine dernière, la mise sur pied d’un mécanisme de rapatriement des fonds publics non utilisés pour les projets de développement, logés auprès des établissements financiers du pays.

Face à ce paradoxe, les pouvoirs publics viennent de signer, avec la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), une convention portant sur les règles générales relatives à la centralisation des fonds de contrepartie dans un compte spécial dénommé «Basket Fund».

Ce compte unique permettra, apprend-on encore, de mobiliser toutes les ressources de quote-part dans un même panier mouvementé par la CAA, afin d’aboutir à une gestion centralisée et plus efficace desdits fonds.

Cameroun : l’ex-DG de la régulation des télécommunications en garde à vue

L’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) du Cameroun, Jean Louis Beh Mengue, a été placé en garde à vue par le Tribunal criminel spécial (TCS), a appris APA d’une source proche du dossier.Jean Louis Beh Mengue a été placé, lundi soir, en garde à vue. Il a été limogé le 8 juin 2017 après avoir passé 18 ans à la tête de l’Agence de régulation des télécommunications. Cet ex-directeur faisait l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires portant sur sa gestion durant la période 2008-2013 au cours de laquelle, plusieurs fautes de gestion lui ont été imputées par le Contrôle supérieur de l’État (Consupe) pour un préjudice estimé à 20,5 milliards F CFA.

Dans son dossier transmis au TCS, il est notamment question de sanctions pécuniaires de 4,1 milliards F CFA et 523,22 millions F CFA infligées respectivement aux opérateurs Orange Cameroun et Mobile Telecommunications Network (MTN) pour des manquements.

Mais, en violation de la réglementation relative au recouvrement des créances de l’État, M. Beh Mengue a demandé à Orange Cameroun de ne payer que 1,25 milliard F CFA et d’investir le reste dans le développement de son réseau téléphonique. MTN a vu son amende totalement effacée par le régulateur qui l’a invité également à investir cette pénalité dans la densification de ses installations.

En juin 2017, Jean Louis Beh Mengue avait fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire émise par Tribunal criminel spécial.

Saisie de plus de 60 kg d’or à l’aéroport de Douala

Les douaniers camerounais ont mis la main sur plus de 60 kg d’or que des individus tentaient de sortir du pays via l’aéroport international de Douala, a appris APA lundi de sources proches des soldats de l’économie.D’après les estimations de la douane, le métal saisi vaut plus d’un milliard de FCFA.

Les premiers éléments de l’enquête diligentée par la police parlent du démantèlement d’un réseau international de trafiquants impliquant des Africains, des Asiatiques et des Européens.

Pour le moment, on ne sait pas si l’or saisi provient du Cameroun ou si ses convoyeurs étaient en transit à Douala.

L’enfer carcéral hante les journaux camerounais

Les journaux camerounais chargent le gouvernement sur l’univers carcéral, au lendemain des émeutes des 22 et 23 juillet dans les prisons respectivement de la capitale, Yaoundé et du chef-lieu de la région du Sud-Ouest, Buea.Rendant compte du point de presse tenu sur le sujet en fin de semaine dernière par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, The Sun indique que Paul Biya a ordonné au gouvernement d’accélérer les procédures judiciaires afin de décongestionner les prisons.

Pour Sans Détour, ces mesures présidentielles sonnent comme des réponses tardives à une alerte, pourtant donnée depuis 2015, par le ministre en charge de la Justice, Laurent Esso. Pourtant, constate L’Anecdote sous le titre «Le procès kafkaïen», des bruits polluants inondent l’espace public de polémiques, tendant à incriminer le garde des Sceaux sur la surpopulation carcérale et les longues détentions préventives.

Le même Laurent Esso a été présenté à l’opinion publique comme le principal, sinon l’unique responsable de ces soulèvements, confirme le bihebdomadaire Repères. Sans doute, il a une part de responsabilité dans ce qui est arrivé, notamment parce que la construction de nouvelles prisons ou la réhabilitation de celles existantes lui incombent au premier, toute chose qui aurait permis de désengorger les prisons.

Mais c’est oublier aussi, s’empresse d’ajouter la publication, que l’administration de la justice y est pour beaucoup dans la surpopulation carcérale. Or, le ministre de la Justice n’exerce qu’un contrôle limité sur le travail des magistrats, surtout du siège : «Autant dire qu’il n’est pas le principal décideur du fonctionnement de la magistrature ou de la justice.

La surpopulation carcérale a un nom, tranche l’hebdomadaire L’Avenir : les lenteurs judiciaires, la corruption et les emprisonnements fantaisistes, conséquence d’une gouvernance obscurantiste et vénale, perpétrée par des individus sans foi ni loi.

Cette situation, littéralement inhumaine, est la conséquence de l’incurie de ceux qui sont chargés du prononcé des sentences, notamment des magistrats, soupire Défis Actuels. En effet, il n’est pas rare de voir des personnes attendre des années pour être jugées. La faute aux multiples renvois de complaisance.

«Par ailleurs, il est tout aussi récurrent que des personnes soient condamnées et emprisonnées pour des infractions mineures. D’où vient-il qu’en 2019, des gens soient encore envoyés en prison pour ‘’défaut de carte nationale d’identité » ? Cette politique du ‘’tout carcéral » renseigne à suffisance sur le caractère essentiellement répressif de la société camerounaise.»

La systématisation de la détention provisoire (environ 58,1% des cas, selon le rapport sur l’État des droits de l’homme au Cameroun en 2017) est, en grande partie, responsable de l’engorgement des prisons du pays, répond en écho InfoMatin. La surpopulation carcérale constitue un problème que le gouvernement peine à résoudre, et dont il fait semblant d’être surpris de la gravité, pointe pour sa part Mutations.

S’il est constant que détenus et prisonniers jouissent de droits inaliénables, il faut reconnaître, répond en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, «qu’un effort important doit être fait en vue d’améliorer leurs conditions de détention.

Cameroun : l’Etat reconnaît les lenteurs judiciaires et la surpopulation carcérale

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a demandé au gouvernement «d’accélérer les procédures judiciaires en cours», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du pouvoir, René Emmanuel Sadi.Il s’agit, implicitement, de la réponse à l’une des revendications à l’origine des mutineries survenues les 22 et 23 juillet derniers dans les pénitenciers respectifs de la capitale, Yaoundé et de Buea, le chef-lieu de la région anglophone du Sud-Ouest.

À travers cette instruction présidentielle, le gouvernement, selon M. Sadi qui s’exprimait vendredi soir, «réaffirme sa détermination à œuvrer utilement, pour assurer les diligences nécessaires, dans le strict respect de l’ordre légal établi».

Quelques jours plus tôt, et comme dans une tentative de reprise en main, c’est le ministre en charge de la Justice (Minjustice), garde des Sceaux, Laurent Esso, qui instruisait par message porté les chefs de cours d’appel du pays de lui faire parvenir leurs suggestions en vue de la réduction des lenteurs judiciaires par voie législative, notamment les réaménagements et amendements susceptibles d’être envisagés dans les dispositions du Code pénal, dans l’optique de décongestionner des prisons.

Le rapport dudit ministère sur l’État des droits de l’homme au Cameroun en 2017 reconnaît également le caractère répressif de la justice du pays, la tendance observée au cours des années antérieures, s’agissant des prévenus et des condamnés, demeurant «un défi étant donné que le nombre des prévenus est supérieur à celui des condamnés».

Ainsi, au 31 décembre 2017, la population carcérale était de 30.701 détenus pour 17.915 places représentant un taux moyen d’occupation de 171%.

Le même document précise que 17.845 desdits détenus étaient des prévenus, c’est-à-dire environ 58,1%, tandis que 12.856 (41,9%) avaient déjà été condamnés.

Cameroun : la Fecafoot et la Ligue professionnelle de football à couteaux tirés

Les relations sont tendues entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) qui ne s’accordent pas sur les résolutions de la dernière assemblée générale extraordinaire de l’instance faîtière.Les divergences portent sur l’examen et l’adoption de certains de projets de modification de la Ligue, notamment l’alinéa relatif aux statuts de la LFPC et celui de la convention Fecafoot-LFPC.

Pour marquer sa désapprobation, le président du Conseil d’administration de la LFPC le Général d’Armée Pierre Semengue, dénonce une « violation des dispositions pertinentes de l’article 17 des statuts de la FIFA, 18 et 25 de la Fecafoot, 23 et 30 de la Ligue ». Selon lui, « la modification des statuts de la Ligue ne relève pas de la compétence de l’AG de la Fecafoot, mais plutôt de la compétence exclusive de celle de la Ligue ».

Malgré cette dénonciation de la Ligue qui a boycotté les travaux, les membres de la Fecafoot ont « adopté à l’unanimité les projets de modifications aussi bien des statuts que de la convention Fecafoot-LFPC ».

Désormais, l’instance désignera les officiels de matches en collaboration avec sa commission centrale des arbitres, rôle qui incombait jusque-là à la LFPC.

Le président de la LFPC a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux, au motif qu’il y a  une « violation flagrante de la loi ».

La Fecafoot dit être dans « son droit » en accord avec les textes qui consacrent sa primauté sur les Ligues, y compris dans la confection des textes.

Quatre morts dans une attaque de Boko Haram au Cameroun

Quatre personnes ont été tuées dans la localité de Guederou (Extrême-nord) dans une attaque perpétrée par la secte terroriste Boko Haram, a-t-on appris samedi de sources concordantes.Les quatre personnes ont été égorgées par des terroristes qui ont nuitamment fait irruption dans ce village situé non loin de la frontière avec le Nigeria, d’où sont venus les assaillants.

Ce drame survient deux jours seulement après l’incursion de terroristes dans les localités de Kolofata et Guechewe Il y a eu deux morts dans le premier assaut et cinq femmes amputées de leurs oreilles lors de la seconde attaque.

« Nous constatons un regain des activités terroristes de Boko Haram. Il est grand temps que les mesures de sécurité soient renforcées, car avec les pluies qui s’abattent actuellement dans cette région, les attaques risquent de se multiplier », a déclaré le responsable d’un comité de vigilance.

Depuis quelque temps, des incursions de Boko Haram sont régulièrement signalées dans la région de l’Extrême-nord, où les terroristes procèdent à des enlèvements, pillent des récoltes, incendient des habitations et emportent des bœufs, des moutons et des chèvres.

Ces opérations vont de pair avec les attaques suicides, contribuant ainsi à renforcer l’inquiétude de la population.

Nécrologie et mal-gouvernance en vedette dans les journaux camerounais

Le décès, la veille de l’ancien Premier ministre Sadou Hayatou côtoie, dans les journaux camerounais parus vendredi, les tribulations gouvernementales face à la crise sécessionniste anglophone et au sort des prisonniers politiques.Dans un bel élan, Cameroon Tribune, InfoMatin, Le Jour, Le Messager, L’œil du Sahel, Mutations et The Guardian Post, saluent la mémoire de l’ex-chef du gouvernement, qui la veille a passé l’arme à gauche dans un hôpital suisse à l’âge de 77 ans.

C’était l’ami personnel du président Paul Biya, signale Le Messager. Et InfoMatin de rappeler que c’est lui qui, nommé le 26 avril 1991, a dirigé le gouvernement lors des crises sociales les plus profondes ayant accompagné la réinstauration du multipartisme.

M. Hayatou, insiste Mutations, a managé l’un des dossiers les plus complexes visant à sortir le pays des «années de braise», la conférence Tripartite du 30 octobre au 17 novembre 1991 entre le pouvoir, l’opposition et la société civile qui mit fin aux troubles sociopolitiques.

Quelques pages plus loin, et le même journal, qui en fait par ailleurs sa grande manchette, se penche sur le cas du «grand muet bavard» à la tête du ministère de la Justice, Laurent Esso qui «change de disque» dans la gestion des urgences : réputé taiseux et secret, l’homme semble ébranlé depuis la mutinerie survenue voici 10 jours à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, lui qui fait fuiter des correspondances adressées à certaines personnalités au sujet de ces événements.

Cette personnalité, restée célèbre avec sa formule-choc «les urgences, c’est à l’hôpital», vient de demander aux chefs des cours d’appel des 10 régions de lui faire parvenir leurs suggestions en vue de la réduction des lenteurs judiciaires, à l’origine du soulèvement des prisonniers.

«Crise dans les prisons : Laurent Esso plaide coupable», appuie L’œil du Sahel ; «Surpopulation carcérale : Laurent Esso passe aux aveux», moque Essingan, constatant que le membre du gouvernement, après des années de léthargie, tente de reprendre la main pour décongestionner les prisons.

Et voici que Paris nous rappelle aux tristes réalités de la crise post-présidentielle et de la guerre sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : Le Jour, sous le titre «Crise sociopolitique : la France préoccupée par l’inculpation de Kamto», profite d’une déclaration du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères qui dit suivre, avec une grande attention, la situation de l’ancien candidat à la présidentielle et leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), arrêté le 28 janvier dernier avec près de 200 de ses partisans et inculpé depuis mi-février notamment pour rébellion, insurrection et hostilité contre la patrie.

La France relève également que la situation dans les régions anglophones du Cameroun continue à se dégrader. Bien plus, elle rappelle que les pertes humaines y sont lourdes, que la situation humanitaire est critique (35.000 réfugiés au Nigeria et 530.000 déplacés internes) et que l’activité économique dans ces régions s’effondre.

Pour l’Hexagone, renchérit The Guardian Post, la solution à la guerre sécessionniste n’est pas militaire mais politique. Comme la France, le Cameroun peut encore compter sur des partenaires bienveillants par ces temps difficiles, ajoute le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui salue, sur 4 colonnes en couverture, l’offre de près de 240 millions FCfa du Japon et du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), en vue du financement de projets de développement en faveur des populations victimes de l’instabilité sociopolitique dans les régions anglophones.

Les patronats d’Afrique centrale pour l’instauration d’une monnaie commune dans le Ceeac

L’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) a, par voie de communiqué parvenu jeudi à APA, encouragé les États à promouvoir une dynamique régionale étendue à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac), dans laquelle sera engagée une démarche visant l’instauration d’une monnaie commune adaptée aux exigences d’une intégration économique réussie.À l’instar de l’initiative prise ou sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en vue de la création d’une monnaie commune en son sein, laquelle traduit la volonté politique de mise en place de conditions optimales pour l’avènement d’un marché sous-régional dynamique et viable, l’institution se félicite de ce que le FCfa d’Afrique centrale, XAF, répond aux attentes de stabilité et de lutte contre l’inflation dans un environnement difficile.

 L’Unipace, qui a tenu une assemblée générale extraordinaire mardi dans la métropole économique camerounaise, Douala, a ainsi donné mandat à son président, Célestin Tawamba, en vue d’assurer pour son compte le suivi de ses différentes préconisations auprès des autorités compétentes de la Ceeac qui a pour membres l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.

 Les patronats de la sous-région ont par ailleurs relevé, avec intérêt, les efforts de redressement économique engagés par leurs États dans le cadre du programme de réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), mis en place avec le Fonds monétaire international (FMl) dès juillet 2016, autour des politiques budgétaires, monétaires, du système financier, des réformes structurelles, de l’intégration régionale et de la coopération internationale.

 S’agissant de la crise des devises, l’Unipace se félicite des mesures d’assouplissement prises par la Banque centrale (Beac) dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle règlementation des changes. Leur implémentation, au niveau du secteur non pétrolier, se traduit néanmoins par des évolutions contrastées avec des améliorations perceptibles et encourageantes dans l’exécution des transferts au Cameroun et au Gabon, mais aussi le peu de progrès constatés au Congo, au Tchad et en Centrafrique, certaines dispositions de la réglementation des changes ne tenant en outre pas compte des spécificités des opérations des secteurs pétrolier et minier.

 

Décès de l’ex-Premier ministre camerounais Sadou Hayatou (famille)

L’ancien Premier ministre du Cameroun, Sadou Hayatou, est décédé jeudi à l’âge de 77 ans des suites d’une longue maladie qu’il soignait dans un hôpital en Suisse, a appris APA auprès de sa famille.C’est le 26 avril 1991, au moment où cette fonction est fraîchement réhabilitée dans le pays que cet administrateur civil, alors âgé de 49 ans, est porté à la tête du gouvernement. Son entrée en scène coïncide avec la réinstauration du multipartisme, mais aussi une vague de troubles sociopolitiques menées par l’opposition naissante et la répression du pouvoir de Yaoundé.

Cette série noire, encore appelée «années de braise», se conclura le 13 novembre de la même année avec le sommet Tripartite de Yaoundé, la capitale, avec la signature d’une «Déclaration» qui sonne aussi l’éclatement de la Coordination des partis de l’opposition. Ledit document, qui est en effet paraphé par 40 partis sur les 47 légalisés, décrète la fin des «viles mortes» et de la désobéissance civile, alors que le gouvernement décide d’accorder un moratoire fiscal aux victimes des troubles et lève les mesures spéciales de sécurité.

Sadou Hayatou, par ailleurs aîné de l’ancien président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, quittera la primature le 9 avril 1992. Il occupera ensuite, de 1993 à 2008, les fonctions de directeur national de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).

Au sein du gouvernement, il a été ministre de l’Agriculture (22 août 1983-24 août 1985), ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire (24août 1985-4 décembre 1987), ministre des Finances (4 décembre 1987-7 septembre 1990), secrétaire général à la présidence de la République (7 septembre 1990-25 avril 1991).