Le Nigeria rouvre ses frontières avec le Bénin, le Cameroun et le Niger

Presque seize (16) mois après avoir fermé ses frontières terrestres avec le Benin, le Cameroun et le Niger pour stopper la contrebande et encourager la production locale, le Nigeria a décidé de rouvrir celles-ci en imposant certaines restrictions.L’annonce de la réouverture des frontières entre le Nigeria et certains de ses voisins a été annoncée par la ministre des Affaires étrangères Zainab Ahmed, mercredi dans l’après-midi « avec effet immédiat ».

Le poste-frontière de Sèmè-Kraké, entre le Nigeria et le Bénin, considéré comme le plus important du pays est ouvert dans la foulée de cette décision. C’est le cas aussi de Mfun, à la frontière avec le Cameroun, et au nord de Maigatari et Illela, deux entrées vers le Niger. Une réouverture qui a entrainé dans la foulée la reprise du trafic à la frontière béninoise, où les riverains ne cachaient pas leur joie.

Pour John Igué, Economiste, qui s’était exprimé dans un entretien avec APA en août 2019, « le Benin est un pays qui a des relations extrêmement profondes sur le plan économique et des relations de voisinage avec le Nigéria ». Il soulignait qu’à chaque fois que « le Bénin bénéficie de l’ouverture sur le Nigéria, sa croissance augmente de 2,6% ».

Même si les importations entre le Nigeria et ses voisins vont reprendre, les autorités locales ont imposé une interdiction sur certains produits comme le riz et la volaille. Une réouverture progressive qui devrait permettre au Nigeria de contrôler un peu l’inflation, alors que la production agricole reste toujours désespérément faible en raison notamment de l’insécurité.

Cette mesure de fermeture unilatérale, décidée il y a un peu plus d’un an par le président nigérian Muhammadu Buhari, visait à stopper la contrebande et encourager la production locale. Mais, elle avait été vivement critiquée par certains chefs d’État de la région qui dénonçaient « une décision brutale et un manque de concertation ».

Cette réouverture est un clin d’œil du Nigeria en direction de ses voisins un mois après que le gouvernement a ratifié son adhésion à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Après ces quatre points d’entrée, quatre autres devraient être ouverts ultérieurement, d’ici la fin de l’année (31 décembre 2020), selon les services de la ministre nigériane des Finances.

L’Afrique doit accroître les investissements pour atteindre les objectifs de développement

Pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’Afrique doit accroître les investissements, souligne un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).« Un défi central que l’Afrique doit relever pour réaliser les ODD et parvenir à un développement durable et inclusif consiste à mobiliser les investissements requis dans des secteurs clés tels que la santé, l’énergie, les transports, la construction, l’éducation et la fabrication », indique le rapport économique sur l’Afrique.

Le document rendu public récemment par la CEA révèle que les besoins en infrastructures du continent se chiffrent entre 130 et 170 milliards de dollars par an jusqu’en 2025, avec un déficit de financement annuel de 67,6 à 107,5 milliards de dollars.

Selon le rapport, 19,6 % des entreprises opérant en Afrique estiment que le manque de financements est un obstacle majeur à la conduite de leurs activités. Près d’un quart des petites entreprises l’ont cité comme un obstacle majeur, tout comme environ 13 % des grandes entreprises.

A propos de l’énergie, il souligne qu’environ 590 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité, et pour ceux qui y ont accès, la qualité est généralement médiocre et la fiabilité inacceptable en comparaison à d’autres régions du monde.

Sur le plan environnemental, la CEA note que 18 à 30 milliards de dollars par an au cours des deux prochaines décennies sont nécessaires pour l’action climatique et l’adaptation au changement climatique en Afrique, des projets et investissements de près de 1 000 milliards de dollars étant prêts à être financés.

« Pour la (bonne) gouvernance, quelque 6,3 % des entreprises en Afrique ont mentionné la corruption comme un obstacle majeur à la conduite de leurs activités », indique le rapport.

La croissance économique de l’Afrique s’établit à 3,4% en 2019

L’économie africaine a connu une croissance de 3,4% l’année dernière, révèle un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).« L’Afrique est la région du monde qui affiche la deuxième plus forte croissance, estimée à 3,4 % en 20193 », informe l’édition 2020 du rapport économique sur l’Afrique rendu public ce mardi à Addis-Abeba (Ethiopie).

Toutefois, note le document, « la pandémie de Covid-19 aura pour effet de ralentir la croissance, la ramenant entre 1,8 % et -4,1 % en 2020 ».

« La croissance en Afrique devrait rebondir à 5 % en 2021, à la faveur d’une mise en œuvre efficace des mesures de riposte à la Covid-19 et de la reprise économique mondiale », prévoit la CEA.

Elle souligne qu’après de légères hausses en 2019, les prix de plus de 2/3 des matières premières africaines exportées ont chuté en 2020. Le prix du pétrole, qui représente 40 % des exportations africaines et 7,4 % du PIB du continent, s’est effondré de plus de 50 %, atteignant son plus bas niveau depuis 2003. Les prix des métaux ont chuté de 20 % et ceux du coton de 26 %.

Selon les projections de la CEA, la pandémie fera basculer 5 à 29 millions de personnes en dessous du seuil d’extrême pauvreté fixé à 1,90 dollar par jour, par rapport à un scénario de référence de la croissance africaine en 2020.

La crise sanitaire actuelle a de nombreux effets sociaux négatifs et l’Afrique est particulièrement vulnérable, du fait de la faiblesse des systèmes de santé, des conditions de vie difficiles et d’un accès limité aux services d’assainissement.

Les systèmes de santé africains sont plus fragiles que ceux du reste du monde, avec des nombres plus faibles de lits d’hôpitaux, d’unités de soins intensifs et de professionnels de la santé rapportés à la population. L’Afrique compte en moyenne 1,8 lit pour 1 000 habitants, contre 6 en France et 8,2 en Fédération de Russie.

Cameroun: Amnesty dénonce les «détentions arbitraires» d’opposants

Les arrestations, détentions arbitraires et poursuites devant les tribunaux militaires d’opposants qui se sont réunis pacifiquement, « sont le dernier épisode de la répression des autorités camerounaises contre les voix dissidentes depuis fin septembre », a déclaré Amnesty International dans un communiqué parvenu mercredi à APA.« Sur au moins 500 personnes arrêtées en lien avec les manifestations du 22 septembre – en majorité des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) – au moins 160 sont aujourd’hui en détention. Parmi elles, 13 ont été condamnées à des peines de prison ferme par des tribunaux civils, et 14 ont été renvoyées devant un tribunal militaire », souligne l’ONG des droits humains.

A l’appel du MRC, le parti de Maurice Kamto, principal opposant au président Paul Biya, des manifestations avaient été programmées dans plusieurs villes du Cameroun le 22 septembre dernier. Mais « elles ont été interdites par les autorités, et suivies par des arrestations et des détentions arbitraires », d’après Amnesty.

Citant les avocats, l’ONG rapporte qu’au 25 novembre dernier, au moins 160 personnes étaient toujours en détention dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam et Nkongsamba. « Les avocats ont déposé 45 recours pour que ces personnes ne soient pas détenues provisoirement dans l’attente de leur procès, mais ils ont été automatiquement rejetés », rapporte-t-elle.

Ainsi, huit personnes ont été condamnées le 17 novembre par le tribunal de première instance de la ville de Mfou (Centre) à deux ans de prison, après avoir été déclarées coupables « des délits d’attroupement, de réunions et manifestations publiques, et de rébellion en groupe ». Cinq personnes ont été condamnées le 6 novembre à quatre mois de prison dans la ville de Nkongsamba (Ouest) pour tentative de manifestation publique.

Par ailleurs, l’assignation à résidence de Maurice Kamto a été levée ce mardi en début de matinée. Pendant plus de deux mois, une vingtaine de policiers et gendarmes se relayaient autour du domicile de l’opposant.

En revanche, souligne Amnesty, au moins 45 autres militants de son parti arrêtés le 22 septembre, ont été inculpés pour « tentative de révolution », « rébellion », « attroupement aggravé » et « défaut de carte d’identité » par le tribunal militaire de Yaoundé, et placés en détention provisoire à la prison centrale de la ville. C’est le cas notamment de Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto, et de Alain Fogue Tedom, trésorier national du MRC.

« Les autorités doivent mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires massives et libérer immédiatement les prisonniers de conscience », a ainsi appelé Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.

De même, les « actes de torture ou autres souffrances infligées par les agents de la DST (Division de la surveillance du territoire) à des personnes arrêtées doivent faire l’objet d’une enquête impartiale et indépendante et les principaux responsables identifiés et sanctionnés », a-t-il ajouté.

Cameroun : le blocus de la résidence Maurice Kamto levé

L’assignation à résidence du principal leader de l’opposition camerounaise, Maurice Kamto, a été levée mardi en début de matinée, a constaté APA.Cette décision du gouvernement, a été matérialisée par le retrait des agents de sécurité positionnés depuis le 21 septembre autour de sa résidence. Pendant plus de deux mois, une vingtaine de policiers et gendarmes se relayaient jour et nuit aux alentours de la résidence de Maurice Kamto pour empêcher ce dernier de se déplacer hors de sa maison.

Le principal opposant au régime de Paul Biya au pouvoir depuis 1982, avait été assigné à résidence le 20 septembre dernier après des appels à des manifestations dans le pays. Il avait demandé à ses partisans, quelques jours avant le blocus de son domicile, à descendre dans les rues pour protester contre la convocation des élections régionales, la fin du conflit dans les régions anglophones et le départ du pouvoir du président Paul Biya.

Des manifestations réprimées par le gouvernement qui a conduit à l’arrestation de plusieurs membres du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.

Les élections régionales ont été finalement organisées le 6 décembre dernier sans les deux principales formations de l’opposition: le Social Democratic Front (SDF) et le MRC de Maurice Kamto qui ont décidé de boycotter le scrutin.        

La Cemac lève 3,8 milliards d’euros pour des projets en énergie et transport

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) annonce, dans un communiqué parvenu ce jeudi à APA, avoir levé 3,8 milliards d’euros de fonds pour financer onze projets d’intégration régionale sur la période 2021 et 2025 dans les six pays membres.« Le montant total des financements annoncés ou mobilisés (à l’issue de la table ronde avec les bailleurs) s’élève à environ 3,8 milliards d’euros, bien au-delà des montants recherchés », a déclaré le Secrétaire permanent du Programme de réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), Michel-Cyr Djiena Wembou, cité par la note.

A en croire M. Wembou, le financement de huit projets sur les onze « est entièrement bouclé ».

Le coût total des projets s’élève à 4,072 milliards d’euros, dont 596,74 millions d’euros (14,65%) étaient déjà mobilisés avant la table ronde. Le financement recherché était donc de 3,48 milliards d’euros (85,35%), renseigne le document.

Plus d’une dizaine de partenaires multilatéraux et d’investisseurs privés ont manifesté leur intérêt à contribuer au financement de ces projets de façon multiforme.

« Certains bailleurs et partenaires ont indiqué les projets pour lesquels ils étaient intéressés, notamment sur les axes 2 et 3 (…) et ont sollicité des informations complémentaires pour affiner leurs intentions. D’autres bailleurs et partenaires ont manifesté leurs intérêts de financement sous réserve de la réception des études de faisabilité et autres documents, ce qui leur permettrait de préciser les montants et les formes d’intervention », a précisé Michel-Cyr Djiena Wembou.

Le chef de la Division infrastructures/Afrique centrale à la Banque africaine de développement, Joseph Kouassi N’Guessan, a quant à lui assuré que la BAD allait contacter les partenaires pour leur fournir toutes les informations nécessaires « car nous avons contribué au financement de la majorité des études de faisabilité des projets concernés par cette table ronde ».

Par ailleurs, il a indiqué que la BAD, en sa qualité de chef de file pour la mobilisation des ressources, va accompagner la Cemac dans la coordination des engagements pris par les partenaires présents à la table ronde, en vue d’aider à la concrétisation de ces annonces.

La Banque a mobilisé, pour des projets de transport en Afrique centrale, 1,13 milliards d’euros sur la période 2015-2019. Environ 30% de ces financements ont été consacrés au développement et à la rénovation de corridors routiers entre les États de la région, informe le communiqué.

Recours à la science pour renforcer la résilience des agriculteurs africains

Un consortium d’acteurs a lancé, sous l’égide du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf), le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique ex-Pilier 4 (PDDAA-XP4), axé sur la science pour renforcer la résilience des agriculteurs au climat.Financé par l’Union européenne et lancé le 12 novembre dernier, le PDDAA-XP4 aidera le Coraf et ses partenaires à tirer parti de la science, des technologies et des innovations, pour faire progresser les objectifs de productivité alimentaire.

« Ce projet est conçu pour déployer la science et l’innovation pour arriver à une transformation inclusive, durable et adaptée au climat, de l’agriculture et des systèmes alimentaires connexes en Afrique de l’Ouest et du Centre », a déclaré le Dr Abdou Tenkouano, Directeur exécutif du Coraf cité par le texte.

Le consortium d’acteurs de mise en œuvre comprend le Forum pour la recherche agricole en Afrique (Fara), le Forum africain pour les services consultatifs agricoles (Afaas), l’Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique de l’Est et du Centre (Asareca) et le Centre de Coordination de la Recherche et du Développement Agricoles pour l’Afrique Australe (CCARDESA).

Le PDDAA-XP4 est administré par le Fonds international de développement agricole (Fida).

« (…) l’objectif du PDDAA-XP4 est de contribuer à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, en particulier l’objectif 2 (zéro faim), l’objectif 5 (égalité des sexes), l’objectif 10 (réduire les inégalités), l’objectif 12 (consommation responsable) et l’objectif 13 (lutter contre le changement climatique), ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la Déclaration de Malabo », a expliqué de son côté, Dr Malu Ndavi, Spécialiste technique mondial en chef du Fida.

Le montant total du don de quatre ans est d’environ 30 millions d’Euros pour tous les partenaires d’exécution, avec un cofinancement potentiel du Fida et d’autres organisations.

Le PDDAA-XP4 fait partie du projet Développement de l’Innovation Intelligente grâce à la Recherche en Agriculture (en anglais, Development Smart Innovation through Research in Agriculture, DeSIRA), une initiative de l’Union européenne.

Massacre de Kumba : le Cameroun en deuil national samedi

Le président camerounais Paul Biya a décrété une journée de recueillement le 31 octobre prochain en la mémoire des enfants tués samedi dernier à Kumba, une ville de la région anglophone du Sud-Ouest.Le chef de l’Etat a signé le décret hier mercredi, annonce Cameroun Tribune. Ainsi sept jours après le drame de Kumba, la nation camerounaise va marquer le moment, avec les drapeaux qui seront mis en berne sur toute l’étendue du territoire national.

Samedi dernier, des assaillants ont attaqué la classe de sixième du Complexe scolaire Mother Francisca International Bilingual Academy de Fiango, tuant sept élèves âgés de 9 à 12 ans, selon le gouvernement qui accuse les combattants séparatistes. Pour l’ONU, le bilan s’établit à huit morts.

Par ailleurs, onze autres enfants ont été blessés au cours de l’attaque. « Leur état est relativement stable. On a opéré certains d’entre eux. D’autres vont perdre l’usage de leurs membres inférieurs », expliquait au Monde Afrique Chamberlin Ntou’ou Ndong, préfet du département de la Mémé dont Kumba est le chef-lieu.

Une délégation ministérielle, conduite par le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul, s’est rendue dans la zone mardi. Elle a été accueillie à l’hôpital régional de Buea par des cris de douleur d’une adolescente qui a reçu deux balles sur le postérieur et le bras. Au cours de l’attaque, les auteurs ont également utilisé des machettes, d’après les éléments diffusés dans un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

Le Sud-Ouest est l’une des deux régions anglophones du Cameroun, avec le Nord-Ouest, plongées dans une guerre civile depuis trois ans. Des groupes séparatistes et l’armée s’affrontent dans ces deux régions où vit l’essentiel de la minorité anglophone, dont une partie s’estime marginalisée par la majorité francophone du pays.

Les combats, mais aussi les exactions et meurtres de civils par les deux camps, ont fait plus de 3000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile, selon de nombreuses ONG.

Cameroun : le gouvernement réconforte les victimes de l’attaque de Kumba

Une délégation ministérielle du Cameroun s’est rendue mardi à Kumba, une ville de la région anglophone du Sud-Ouest où sept écoliers ont été massacrés samedi 24 octobre.La mission conduite par le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul, a été accueillie par des cris de douleur d’une adolescente à l’hôpital régional de Buea. Elle fait partie des enfants qui ont survécu à l’attaque du Complexe scolaire Mother Francisca International Bilingual Academy de Fiango. Elle a reçu deux balles, sur le postérieur et le bras entièrement pansé. Comparé à sept ou huit de ses camarades, elle peut s’estimer chanceuse ainsi que onze autres enfants qui ont été blessés au cours de l’attaque.

« Leur état est relativement stable. On a opéré certains d’entre eux. D’autres vont perdre l’usage de leurs membres inférieurs », explique au Monde Afrique Chamberlin Ntou’ou Ndong, préfet du département de la Mémé dont Kumba est le chef-lieu.

Le ministre de l’Administration territoriale a tenu à rassurer les parents des victimes, notant que « la nation entière est à (leurs) côtés ». Sur Cameroon Tribune, Atanga Nji Paul souligne que « le président de la République (leur) a demandé de (leur) dire (qu’ils ne sont) pas seuls dans cette épreuve ».

« Nous venons de découvrir la face hideuse du terrorisme », a-t-il ajouté, avant de les inviter à se montrer « intraitables vis-à-vis de ces bandits ».

Pour les ministres des Enseignements secondaires et de l’Education de base, Nalova Lyonga et Laurent Serge Etoundi Ngoa, le but recherché par les auteurs de la barbarie est de saper l’embellie observée dans la reprise de l’école dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ils ont appelé ainsi les pouvoirs publics à mettre fin à cette « tentative malsaine ».

Selon les éléments diffusés dans un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), les assaillants étaient en même temps munis de machettes. Ils ont tué sept élèves âgés de 9 à 12 ans, d’après les chiffres du gouvernement, qui accuse les combattants séparatistes. Mais selon l’ONU, le bilan s’établit à huit morts après l’attaque de la classe de sixième de l’établissement secondaire privé.

Le Sud-Ouest est l’une des deux régions anglophones du Cameroun, avec le Nord-Ouest, plongées dans une guerre civile depuis trois ans. Des groupes séparatistes et l’armée s’affrontent dans ces deux régions où vit l’essentiel de la minorité anglophone, dont une partie s’estime marginalisée par la majorité francophone du pays.

Les combats, mais aussi les exactions et meurtres de civils par les deux camps, ont fait plus de 3000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile, selon de nombreuses ONG.

Cameroun : Paul Biya suspend la taxation sur les téléphones

Le président camerounais a demandé à son gouvernement de suspendre les nouveaux droits de douane prévus pour les appareils téléphoniques.Les usagers et plusieurs membres de la société civile obtiennent gain de cause. Ils s’étaient levés contre cette mesure du ministère des Postes et des Télécommunications. C’est une réforme qui viserait à mettre fin aux manœuvres frauduleuses de certains importateurs de téléphones et tablettes numériques. Elle prévoyait notamment le payement d’une taxe douanière de 33,05% du prix d’achat de l’appareil.

Le président Paul Biya a alors arbitré en faveur des usagers. Il a demandé hier lundi à son Premier Ministre de « faire surseoir à la mise en œuvre de la collecte par voie numérique des droits de douane et taxes sur les téléphones et terminaux importés ».

Par ailleurs, le chef de l’Etat a demandé « un mécanisme plus approprié de recouvrement desdits droits de douanes et autres taxes ».

La Camair-Co reprend les airs, huit mois après

La compagnie nationale Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) va reprendre le 12 octobre prochain ses activités, arrêtées depuis huit mois à cause de la Covid-19.C’est un ouf de soulagement des acteurs d’un important secteur de l’économie camerounaise. Ils ont vécu huit mois de traversée du désert suite à l’application des mesures gouvernementales pour la riposte contre la pandémie qui venait de frapper de plein fouet l’Afrique. Comme bon nombre d’autres pays, le Cameroun venait de fermer ses frontières terrestres, maritimes et aériennes. 

Les avions de la Camair-Co étaient pendant tout ce temps cloués au sol. Selon l’Agence Cameroun Presse, la compagnie est endettée à hauteur de 115 milliards FCFA. Depuis avril dernier également, les salaires n’ont pas été payés à l’exception du personnel encore en activité qui a reçu son salaire du mois d’août.

Aujourd’hui, la pandémie connait une tendance baissière. Plusieurs pays avaient décidé bien avant d’arrêter la saignée au niveau de leurs aéroports en reprenant les activités. Mais le Cameroun semblait préférer la prudence, après que le coronavirus y a tué 420 personnes. Près de 21.000 cas infectés y sont également recensés dont près de 20.000 guéris.

En revanche, note l’agence Ecofin, le président Paul Biya a récemment donné des instructions pour la reprise rapide des activités de la Camair-Co en mettant l’accent sur les vols domestiques. La compagnie confirme la nouvelle sur son site internet : « Reprise progressive des opérations sur le réseau domestique le 12 octobre 2020 ».

Depuis juillet dernier, souligne Ecofin, au moins trois réunions multisectorielles ont été présidées à la Primature par le Premier ministre Joseph Dion Ngute pour peaufiner le plan de restructuration de la Camair-Co. Ces travaux étaient « suivis de très près » par le chef de l’Etat camerounais.

Ainsi la compagnie crée en 2006 pourra compter, pour renforcer sa flotte, sur l’aéronef de type Boeing 737 loué pour trois mois le 25 septembre dernier. La Camair-Co dispose déjà de deux avions chinois MA 60.

En outre, deux aéronefs Dash Bombardier Q400 devraient être acquis prochainement après que le président Biya a ordonné à son gouvernement leur achat qui entre dans le cadre de la restructuration de la Camair-Co. Cette acquisition devrait être financée par le budget de 15 milliards FCFA dont dispose le top management.

Kribi Conteneurs Terminal accueille la ligne directe Asie-Afrique

Crib Conteneurs Terminal (KCT) accueillie le navire CMA CGM Cendrillon qui inaugure ainsi la ligne directe Asie-Afrique (ASAF) au Port en eaux profondes de Kribi.Constitué d’un groupe d’actionnaires camerounais, de Bolloré, de CMA CGM et de CHEC, le consortium Kribi Conteneurs Terminal est le concessionnaire du terminal à conteneurs du port en eaux profondes de Kribi.

« La réouverture de la ligne ASAF permet au port de Kribi d’être mieux connecté au reste du monde. Avec la mise en place d’un bureau douanier en 2020 qui complètera l’offre de service existante, nous serons par ailleurs en mesure de diminuer le temps de transit pour un gain de productivité significatif tout en réduisant considérablement les coûts » a déclaré Eric Lavenu, Directeur général de Kribi Conteneurs Terminal.

Asia West Africa Service (ASAF) opéré par la compagnie maritime CMA CGM est en effet un des services majeurs offerts par les armateurs dans le cadre du transport des conteneurs de l’Asie vers l’Afrique. En partenariat avec MAERSK et NILE DUTCH, CMA CGM va offrir grâce à service, un rayonnement au terminal à conteneurs du Port de Kribi qui renforce ainsi sa vocation d’opérateur de référence de la Région Golfe de Guinée.

Grâce à ce service, les opérateurs économiques du Cameroun, du Tchad et de la Centrafrique vont bénéficier d’un transit time favorable pour leurs marchandises au départ ou à destination de l’Asie.

Long de 334 mètres et d’une capacité de 8645 équivalent vingt pieds, il est le fruit d’une concertation bénéfique avec l’ensemble des acteurs de la place portuaire dont le Port Autonome de Kribi.

 KCT offre à la chaîne logistique camerounaise une infrastructure moderne, adaptée à la nouvelle génération de navires transocéaniques, dont des quais de 350 mètres pouvant accueillir des navires ayant une capacité allant jusqu’à 11 000 EVP. Les infrastructures et les équipements sont conformes aux meilleurs standards internationaux.

Véritable porte d’entrée sur le Cameroun et ses pays de l’hinterland, comme le Tchad ou la République Centrafricaine, ce nouveau terminal est appelé à faciliter l’essor du commerce régional et accélérer la croissance économique du pays. Kribi Conteneurs Terminal souhaite également se positionner comme un hub de transbordement.

La Covid-19 met les gaz au Cameroun

L’inquiétude grandit au Cameroun, pays le plus touché par l’épidémie du coronavirus en Afrique centrale. Avec plus de 15.000 cas et 400 morts environ liés au nouveau coronavirus qui frappe le monde entier, le Cameroun est loin devant la République Démocratique du Congo (RDC) ou encore le Gabon, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

 Paradoxalement, le gouvernement a mis fin, depuis fort longtemps, au point quotidien sur l’évolution de l’épidémie dans le pays. En première ligne, le personnel soigant subit les contrecoups de son exposition au virus mortifère. Il y a quelques jours, Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique s’est dit « profondément touché » par les pertes enregistrées au sein du corps médical, non sans promettre de « poursuivre l’amélioration de la protection du personnel de santé tout au long de cette crise ». 

Dans le souci de désengorger les hôpitaux submergés par le flux de patients, des chapiteaux ont été même dressés au stade militaire de Yaoundé, la capitale, afin d’accueillir des malades. 

En tout cas, soutient le manager de projets Eric Mayang, « le relâchement du gouvernement (dans le suivi) des mesures a entraîné le sentiment, dans une partie de la population, que la maladie a été vaincue ». Ce dernier fait également savoir qu’« il y a une minorité qui ne croit pas en l’existence du coronavirus parce qu’elle n’a pas des proches victimes de la maladie ». 

Pourtant, l’Etat a semblé prendre le taureau par les cornes en mettant en oeuvre un certain nombre de mesures parmi lesquelles la fermeture des frontières, des établissements scolaires et universitaires, des bars et restaurants après 18 heures, etc. 

 Mais dans la ville aux sept collines, certains Camerounais ont vite sacrifié les gestes barrières sur l’autel de la survie du secteur informel qui occupe 90 % de la population active. « Il faut bien manger », explique M. Mayang. 

Il y a de cela quelques mois, Stéphane Nama Mekoua a fait l’objet de moqueries de ses voisins pour avoir porté un masque en vaquant à ses occupations. Ce serait catastrophique, d’après cette Assistante administrative dans une Organisation Non Gouvernementale (ONG), de minimiser l’épidémie de coronavirus au point de la comparer « au paludisme ou à la fièvre typhoïde ». 

Au quotidien, la relance économique a pris le pas sur tout le reste. La Covid-19 s’est déjà introduite dans les prisons. Pour la journaliste Florine Dissake, « le gouvernement aurait dû confiner tout le monde », mais une telle décision devait s’accompagner de mesures compensatoires que l’Etat « n’était peut-être pas capable » d’honorer. 

Contrairement à l’Occident où des populations ont été mises sous cloche, peu d’Etats africains ont pris cette option à cause de la structure de leurs économies. Le Cameroun, qui a fermé ses frontières aériennes depuis le 18 mars dernier, s’apprête à les rouvrir pour éviter un grand plongeon. 

Toutefois, précise le ministre de la Santé publique, un « test PCR (diagnostic virologique) négatif à la Covid-19 datant de moins de trois jours (est) obligatoire pour tous les passagers ». 

Ce grand pays doit aussi faire face, ces dernières semaines, à la résurgence de la rougeole. Des milliers de cas ont été notifiés dans presque toutes les régions. Cette maladie contagieuse tue des enfants de 9 à 59 mois dont les vaccinations sont fortement perturbées par la pandémie. 

Dirigé d’une main de fer par Paul Biya depuis 1982, le Cameroun est également confronté à une crise sécuritaire dans sa partie nord où des mouvements armés anglophones mènent une bataille sécessionniste. 

African Guarantee Fund : l’Ivoirien Félix Bikpo promu PCA, le Camerounais Jules Ngankam nommé DG par intérim

African Guarantee Fund (AGF), une institution financière panafricaine, vient d’opérer une transition dans sa direction avec Félix Bikpo comme Président du Conseil d’administration et le Camerounais Jules Ngankam nommé directeur général par intérim.« M. Felix Bikpo, directeur général du groupe depuis sa création, devient Président du Conseil d’Administration et le directeur général adjoint, M. Jules Ngankam, est nommé directeur général par intérim », annonce l’institution dans une note.

Ce changement intervient après un mandat de neuf ans de M. Felix Bikpo à la tête de l’African Guarantee Fund (AGF). Directeur général du Groupe depuis sa création, il a décidé de se retirer de son poste.

Selon le texte annonçant cette transition de postes, il lui a été proposé de rejoindre le Conseil d’Administration où, conformément aux recommandations des actionnaires, M. Bikpo a été nommé Président du Conseil d’administration à compter du 1er Juillet 2020.

« Ma plus grande satisfaction est que le secteur financier ait pris conscience du rôle des PME comme moteur de la croissance économique ; grâce à nos produits de garantie, nous avons directement facilité l’octroi d’un volume important de financement aux PME avec pour effet un grand impact économique et social sur le continent », s’est félicité M. Bikpo.

« Par ailleurs, l’obtention de la notation AA- par Fitch Ratings en 2017, renouvelé à deux reprises, démontre du positionnement de AGF comme leader sur le marché de la garantie en Afrique, et de son expertise dans le domaine du financement des PME. Je suis fier de la contribution apportée, surtout en faveur de la prochaine génération », a-t-il poursuivi.  

Donnant un aperçu de son bilan, M. Félix Bikpo a déclaré que « depuis notre création, plus de 21 000 PME de divers secteurs d’activités ont bénéficié de financement, autrefois inaccessible, grâce au financement de AGF avec les PFI ».

« Au cours de ces neuf années d’activités, AGF a émis plus d’un milliard de garantie de risque, mettant ainsi à disposition plus de 2 milliards de dollars de financement au bénéfice de PME dans 40 pays africains », a-t-il encore expliqué.

M. Jules Ngankam, l’actuel directeur général adjoint du groupe, a été porté par le Conseil d’Administration au poste de Directeur Général par intérim à compter du 1er juillet 2020. Il a rejoint l’institution en 2013 en tant que directeur financier.

Nommé directeur général Adjoint par le Conseil d’Administration en avril 2017, Jules Ngankam  possède plus de 15 ans d’expérience dans le domaine des services bancaires et financiers au sein d’institutions financières de premier plan.

Avant de rejoindre le groupe, M. Ngankam a travaillé pendant huit ans chez Barclays Capital, la banque d’investissement du Groupe Barclays PLC, où il a occupé différents postes, en tant que gérant de portefeuille de produits dérivés et vice-président au sein de l’équipe de gestion de la trésorerie du groupe.

M. Ngankam est diplômé en statistiques et économie de l’ENSAE Paris et en management de l’ESSEC Business School de Paris. Il est également titulaire d’un master en mathématiques appliquées de l’Université de Paris Dauphine.

« Je suis heureux de participer à réduire les obstacles auxquels font face les PME et à soutenir les institutions financières à surmonter les défis qu’elles rencontrent en finançant ces dernières. AGF demeure déterminé à continuer de fournir un service de qualité à ses partenaires, surtout pendant cette période difficile », a déclaré M. Ngankam. 

Covid-19: la BAD prévoit un rebond de la croissance en Afrique de 3% en 2021

L’Afrique devrait connaître un rebond de sa croissance économique de 3% en 2021 contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020 si la crise de la Covid-19 n’est pas jugulée, prévoit la Banque africaine de développement (BAD) dans le supplément d’un rapport sur les «Perspectives économiques en Afrique 2020 ».Dans une évaluation socio-économique complète de l’impact de la pandémie, la Banque africaine de développement relève que la croissance devrait rebondir à 3% en 2021, contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020, mentionne une note dont APA a reçu copie.

Selon le supplément du rapport, près de 49 millions d’Africains pourraient être plongés dans l’extrême pauvreté à cause de la pandémie, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, où la pandémie continue de progresser.

Les prévisions du supplément aux Perspectives économiques en Afrique de la Banque, publié le 30 janvier, soulignent que la croissance de l’Afrique était, auparavant, prévue à 3,9 % en 2020 et à 4,1 % en 2021.

En outre, le supplément avertit que les perspectives de croissance pour 2021 et au-delà dépendraient largement de l’efficacité des gouvernements africains à aplatir la courbe de l’épidémie et des politiques de réouverture des économies.

Dans ce contexte, les gouvernements et les partenaires au développement doivent intervenir de manière mieux coordonnée, plus ciblée et plus rapide pour limiter efficacement les répercussions de la crise de la Covid-19, fait observer la BAD.

« Pour rouvrir les économies, les décideurs politiques devraient adopter une approche progressive et graduelle qui évalue soigneusement les compromis entre le redémarrage trop rapide de l’activité économique et la préservation de la santé des populations », a déclaré Charles Leyeka Lufumpa, économiste en chef par intérim et vice-président pour la Gouvernance économique et la gestion des connaissances à la Banque.  

Les activités économiques peuvent être relancées progressivement sur la base des risques de transmission des différents secteurs, indique le rapport qui relève que sur le plan clinique, seuls 21 des 54 pays d’Afrique ont les moyens de faire face aux épidémies.

Le supplément ressort que la courbe de la pandémie en Afrique est en train de s’aplatir progressivement. Cependant, compte tenu des insuffisances des systèmes de santé et de la protection sociale, le virus reste une menace pour les vies humaines.

Selon le rapport de la Banque, l’Afrique pourrait perdre entre 145,5 milliards et 189,7 milliards de dollars américains de croissance en 2020.

Hanan Morsy, la directrice du Département des politiques macroéconomiques, des prévisions et de la recherche à la Banque africaine de développement affirme que le supplément des Perspectives économiques en Afrique 2020 montre que pour la première fois depuis un demi-siècle, l’Afrique serait confrontée à une récession économique en raison des retombées de la pandémie de la Covid-19.

Cela affecterait les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté car on estime que 49 millions d’Africains pourraient être poussés dans la pauvreté, avec environ 30 millions d’emplois sur le point de disparaître.

 L’institution suggère également de nouvelles politiques de régulation du marché du travail destinées à protéger les salariés et les emplois, ainsi que des politiques structurelles devant permettre aux économies africaines de se reconstruire et d’améliorer leur résilience face aux chocs futurs.

Le tourisme, les transports et les loisirs seront certainement les secteurs qui tarderont le plus à repartir. Entre 2017 et 2018, le secteur du tourisme et des voyages en Afrique avait progressé de 5,6 % (moyenne internationale de 3,9 %), poursuit la note.

Selon Morsy, le supplément prévoyait que dans le pire des cas, 49 millions d’Africains supplémentaires pourraient être poussés vers l’extrême pauvreté par les conséquences de la pandémie. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique (en usant du seuil de pauvreté international de 1,90 $) pourrait atteindre 453,4 millions en 2020 en raison de la pandémie, contre 425,2 millions dans un scénario sans pandémie.

Selon les auteurs du supplément, les populations d’Afrique de l’Ouest et du centre courent un risque plus élevé de tomber dans l’extrême pauvreté en raison de la pandémie, mais le Covid-19 pourrait également aggraver la pauvreté en Afrique orientale et australe.

Les cas confirmés de Covid-19 dans 54 pays africains s’élevaient à 304 642 pour 8 087 décès signalés au 22 juin 2020. Mais selon le supplément, en réalité les chiffres rapportés étaient probablement plus élevés en raison des capacités de test limitées dans la plupart des pays, conclut la note.

L’OIF lance un projet de mobilité des enseignants

Pour promouvoir de la langue française et répondre aux besoins de ses Etats et gouvernements membres, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) lance un projet de mobilité des enseignants dans l’espace francophone, a appris APA dimanche.« Ce projet vise à renforcer les capacités des établissements scolaires d’un pays donné dans le domaine de l’enseignement et de l’apprentissage du français, en palliant un manque ponctuel d’enseignant(e)s qualifié(e)s de et en français au sein de son système éducatif et en renforçant les compétences professionnelles des enseignant(e)s en exercice dans le pays », explique l’OIF dans un communiqué de presse.

Elle précise que tous les enseignants de l’espace francophone peuvent se porter candidat pour une expérience d’une année, renouvelable une fois.

Une première phase pilote a commencé avec le lancement officiel, le 23 juin 2020, d’un appel à candidatures, pour la rentrée scolaire de septembre 2020, de 20 enseignant(e)s volontaires de français pour les écoles primaires et secondaires du Rwanda.

Lors de cette phase pilote, souligne l’OIF, d’autres appels à candidatures suivront pour tous les pays qui auront manifesté leur intérêt. Ce seront ainsi une cinquantaine de professeurs au moins qui seront mobilisés chaque année jusqu’en 2022.

Elle indique que si le français est actuellement une langue d’enseignement et d’apprentissage dans 35 pays membres de la Francophonie, une partie d’entre eux doit faire face à une pénurie d’enseignants qualifiés de et en français.

« Malgré un système éducatif global en crise, plusieurs pays tentent de relever le défi d’une bonne maîtrise de la langue française en mettant en place d’ambitieuses politiques de formations. Dans ce contexte, plusieurs Etats membres ont demandé à l’OIF la mise à disposition d’enseignants du primaire comme du secondaire dans le cadre de son action en faveur de la langue française et de l’éducation », dit le communiqué.

Covid-19 : le Maroc en tête de la riposte africaine

Le Royaume du Maroc a mis en œuvre une opération de solidarité de grande envergure permettant à quinze pays de toutes les sous-régions du continent et à l’Union Africaine (UA) de recevoir des équipements et matériels de lutte contre le coronavirus.Sur instructions du Roi Mohammed VI, des avions de Royal Air Maroc (RAM) ont sillonné l’Afrique de l’ouest à l’est, du nord au sud pour acheminer les dons dans les plus brefs délais.

Dans l’ensemble, ce sont près de 8 millions de masques, 900.000 visières, 600.000 charlottes, 60.000 blouses, 30.000 litres de gel hydroalcoolique, 75.000 boîtes de chloroquine et 15.000 boîtes d’azithromycine qui ont été distribués à quinze pays.

A lire aussi: Covid-19: une aide marocaine massive à des pays africains

Il s’agit du Burkina Faso, du Cameroun, des Comores, du Congo, de l’Eswatini, de la Guinée, de la Guinée Bissau, du Malawi, de la Mauritanie, du Niger, de la République Démocratique du Congo, du Sénégal, de la Tanzanie, du Tchad et de la Zambie.

Le Royaume chérifien a également intégré la Commission de l’Union Africaine (UA) dans cet élan de solidarité. Le 22 juin dernier, à l’aéroport d’Addis-Abeba (Ethiopie), l’exécutif de l’organisation panafricaine a réceptionné 500.000 masques, 60.000 visières, 40.000 charlottes, 4000 blouses et 2000 litres de gel hydroalcoolique.

Pour Amira Elfadil, Commissaire aux affaires sociales de l’Union Africaine, « ces dons représentent les valeurs de soutien et de solidarité entre les Etats membres de l’UA ».

Conformes aux normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), tous les produits et équipements de protection composant les aides médicales sont confectionnés au Maroc.

Dès lors, la Commissaire a souligné la bonne santé de l’industrie marocaine, non sans rapporter que « la Commission de l’UA appelle les Etats membres à renforcer leurs capacités de fabrication de produits médicaux ».

Selon Mohamed Arrouchi, le représentant permanent du Maroc auprès de l’UA, son pays « est au service de l’Afrique et des intérêts vitaux de ses citoyens ». En outre, le diplomate a déclaré que « le Maroc, en tant que pays fondateur de l’institution (UA), demeure fidèle à sa vision et à sa politique de coopération sud-sud ».

A lire aussi: Covid-19 : le leadership du Maroc reconnu en Afrique

De son côté, le Professeur Victor Harison, Commissaire aux affaires économiques de l’Union Africaine (UA) a présenté ses « sincères remerciements » au Roi Mohammed VI, au gouvernement et au peuple marocain pour « ce geste oh combien noble ».

Au plan mondial, la rudesse de la crise sanitaire a un tantinet entamé la solidarité avec des nations qui se battent en solitaire sans se soucier du sort de leurs voisins. Tout le contraire du Maroc qui « n’a pas laissé ses frères africains se débrouiller tout seuls », se réjouit M. Harison.

Poursuivant, le Commissaire aux affaires économiques de l’UA a fait savoir « qu’il faut développer cette solidarité que l’on n’a pas trouvé ailleurs ». Dans son analyse prospective, ce spécialiste des questions économiques soutient d’ores et déjà que « l’Afrique, avec 1,3 milliard d’habitants, doit se repositionner » dans le nouvel ordre mondial post-Covid comme « le Maroc est en train de le faire ». A en croire Victor Harison, l’Afrique de demain se prépare aujourd’hui, « et le Maroc fait partie des leaders » du continent.

Covid-19 : le leadership du Maroc reconnu en Afrique

L’aide médicale, apportée par le Maroc à quinze pays africains afin de juguler le nouveau coronavirus, suscite la satisfaction sur le continent.Résilient, le Royaume du Maroc affronte les difficultés nées de la pandémie et entraîne dans son élan tout le continent africain.

La vision panafricaine du Roi Mohammed VI s’est, une fois de plus, manifestée à travers des dons en équipements et matériels de santé au profit de pays frères.

Président du groupe d’amitié Niger-Maroc, Issaka Manzo a qualifié de « louable » l’initiative du Royaume chérifien dans ce contexte si particulier où toutes les économies sont frappées de plein fouet.

Globalement, ce sont près de 8 millions de masques, 900.000 visières, 600.000 charlottes, 60.000 blouses, 30.000 litres de gel hydroalcoolique, 75.000 boîtes de chloroquine et 15.000 boîtes d’azithromycine qui ont été offerts par le Maroc.

Tout comme le Niger, quatorze autres pays du continent sont concernés par cette opération de « solidarité agissante ». 

Il s’agit du Burkina Faso, du Cameroun, des Comores, du Congo, de l’Eswatini, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Malawi, de la Mauritanie, de la République Démocratique du Congo, du Sénégal, de la Tanzanie, du Tchad et de la Zambie.

A lire aussi: Covid-19: une aide marocaine massive à des pays africains

M. Manzo, parlementaire nigérien, est certain « qu’on reconnaît ses vrais amis dans les moments difficiles ». Pour ce dernier, « dans cette situation de pandémie qui n’épargne personne, c’est le moment le plus idéal pour que l’Afrique soit solidaire avec elle-même ».

Pour sa part, Filippe Savadogo, ancien ministre burkinabè de la Culture, du Tourisme et de la Communication a indiqué que le Maroc a impulsé « une nouvelle dynamique décomplexée ». En d’autres termes, poursuit-il, ce pays « a compris que le monde de demain appartient à ceux qui s’organisent et travaillent pour la paix et la solidarité en comptant sur leurs propres moyens, et sur (le soutien) de leurs amis ».

Un paradigme corroboré par Ahmed Tidiane Souaré, ancien Premier ministre de la Guinée qui affirme : « Les problèmes de l’Afrique doivent avoir, en premier lieu, des solutions (endogènes). Le combat contre la Covid-19 est une occasion pour que ce continent se prenne en charge ».

De l’avis de M. Souaré, le Roi Mohammed VI a tout simplement « joint un geste fort à la parole constante ».

A lire aussi: Covid-19 : le Maroc en tête de la riposte africaine

Enfin, Bakary Sambe, Directeur de Timbuktu Institute a rappelé que « les relations entre le Maroc et le reste de l’Afrique se sont toujours inscrites dans une forme de continuité. Mais la nouvelle vision du Roi Mohammed VI est d’aller au-delà des pays qui étaient des partenaires classiques (en s’ouvrant) à de nouvelles régions du continent ».

Dans son propos, M. Sambe a soutenu que les aides médicales marocaines sont « une manière d’appeler les États africains à croire en leur continent, en leur potentialité sachant que de plus en plus la coopération sud-sud va être fondamentale au regard de l’évolution des relations internationales, mais aussi du passé commun entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ».

Lancement à Abidjan d’une campagne régionale pour «armer» les femmes du Sahel contre la Covid-19

La ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Pr Mariatou Koné, a lancé lundi à Abidjan, une campagne communautaire régionale pour « armer» les femmes et les filles des pays du Sahel membres de l’espace du « Projet d’autonomisation des femmes et de dividende démographique dans le sahel» (SWEDD) contre la Covid-19.Neuf pays dont la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et le Tchad  sont membres de cet espace. Mme Koné a lancé ce projet au terme d’une réunion extraordinaire  du Comité régional de pilotage du SWEDD à laquelle ont pris part de façon virtuelle, les ministres des pays membres du projet SWEDD, les représentants de la Banque mondiale, du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), de la société civile et du secteur privé autour du thème: «Autonomisation des femmes comme stratégie intégrée des plans de riposte contre la Covid-19 : perspectives pour le programme SWEDD ».

 « Nous avons constaté que la vulnérabilité des femmes et des filles s’accroît chaque fois qu’il y a des crises. Nous avons réfléchi sur les stratégies complémentaires que nous devons mettre en place afin de mieux armer nos femmes  et filles de notre espace  contre cette pandémie de la Covid-19 », a expliqué Mme Koné qui préside le Comité régional de pilotage du SWEDD.

Plus spécifiquement, a souligné Pr Mariatou Koné,  le projet SWEED mettra en oeuvre des stratégies d’appuis complémentaires de riposte pour atténuer l’impact négatif sur les filles et les femmes rendues davantage vulnérables par la crise sanitaire. 

« Cette stratégie prendra en compte une stratégie multimédia de communication de dimension nationale et sous-régionale associée à une offre de service de santé et de protection sociale aux bénéfice des populations les plus vulnérables», a-t-elle ajouté. 

Lancé en novembre 2015 avec le soutien financier de la Banque mondiale, l’appui technique du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et de l’Organisation ouest africaine pour la santé (OOAS), le projet SWEDD vise globalement à accélérer la transition démographique, à déclencher le dividende démographique et de réduire les inégalités de genre dans la région du Sahel.

 En mai dernier,  le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a octroyé un financement additionnel de 376 millions de dollars pour soutenir l’exécution de la Phase 2 du projet SWEDD. 

Ce financement porte l’appui global de la Banque mondiale à 680 millions de dollars pour renforcer le capital humain et impulser le développement des pays africains grâce à l’autonomisation des femmes. 

Le projet SWEDD couvre sept pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad). D’autres pays, tels la Guinée et le Cameroun ont rejoint récemment le projet SWEDD.

Covid-19: Nestle débloque 3,4 millions de dollars dans la lutte en Afrique

Le géant mondial de l’alimentation et de la boisson, Nestlé, a débloqué une aide de 3,4 millions de dollars pour amortir les effets délétères du Covid-19 en Afrique.Cet appui touche 850 000 personnes vulnérables dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, indique un communiqué publié lundi.

 En prévision de la famine post-Covid-19 dans ces deux régions, Nestlé déclare qu’elle allait fournir des aliments et des boissons nutritifs à 170.000 familles réparties en Angola, au Burkina Faso, au Cameroun, au Gabon, au Mali, au Niger et au Nigeria.

 A cela s’ajoutent des masques et d’autres équipements de protection individuelle (EPI) aux travailleurs de la santé de première ligne dans la région et d’autres matériels médicaux aux hôpitaux du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Sénégal.

 Dans cet élan de solidarité, le Burkina Faso recevra également trois ventilateurs à utiliser dans ses unités de soins intensifs.

 « Nous offrons tout notre soutien aux familles d’Afrique centrale et occidentale en ces temps difficiles, ainsi qu’à ceux qui se battent pour leur sécurité », a déclaré Rémy Ejel, PDG de Nestlé Central and West Africa Ltd.

 La pandémie de coronavirus laissera des millions de personnes dans la famine en Afrique au cours des trois prochains mois, préviennent les autorités sanitaires mondiales.

Evolution du coronavirus en Afrique

Le nouveau coronavirus provoque une crise sanitaire inédite dans le monde entier et l’Afrique est de plus en plus touchée. Avec cet article, mis à jour régulièrement, APA suit pour vous l’évolution du Covid-19 sur le continent.

NOMBRE DE PAYS TOUCHÉS

 
53

NOMBRE DE CAS RECENSÉS

38.330

NOMBRE DE DÉCÈS

1599

 Afrique du Sud : Cas (5647) – Guérisons (2073) – Décès(103)

La nation arc-en-ciel annonce ce jeudi 297 nouveaux cas de coronavirus.

Algérie : Cas (4006) – Guérisons (1779) – Décès (450)

158 nouveaux tests positifs ont été effectués aujourd’hui. En plus, il y a eu 6 décès.

Angola : Cas (27) – Guérisons (7) – Décès (2)

Luanda ne rapporte rien aujourd’hui.

Bénin : Cas (64) – Guérisons (33) – Décès (1)

L’ex-Dahomey n’indique rien ce jour. 

Botswana : Cas (23) – Guérisons (5) – Décès (1)

Ce pays de l’Afrique australe ne décompte rien ce jeudi.

Burkina Faso : Cas (645) – Guérisons (506) – Décès (43)

Au pays des hommes intègres, il y a quatre nouvelles contaminations.

Burundi : Cas (11) – Guérisons (4) – Décès (1)

Ce pays ne recense rien aujourd’hui.

Cameroun : Cas (1832) – Guérisons (934) – Décès (61)

Au pays de Paul Biya, on signale 26 nouveaux cas.

Cabo Verde : Cas (121) – Guérisons (4) – Décès (1)

Dans cet archipel, le virus est réapparu ces derniers jours. Huit cas de plus sont notés ce jeudi.

Centrafrique : Cas (50) – Guérisons (10) – Décès (0)

Le virus a récemment refait surface en RCA. Mais c’est le statu quo aujourd’hui.

Comores : Cas (1) – Guérisons (0) – Décès (0)

Les îles Comores sont désormais touchées par le coronavirus.Un cas a été détecté ce jeudi.

Congo : Cas (220) – Guérisons (19) – Décès (9)

Ce pays de l’Afrique centrale n’annonce rien.

Côte d’Ivoire : Cas (1275) – Guérisons (574) – Décès (14)

37 cas de Covid-19 ont été notés ce jeudi. 

Djibouti : Cas (1089) – Guérisons (642) – Décès (2)

Douze nouveaux cas sont signalés ce jour. 

Egypte : Cas (5537) – Guérisons (1381) – Décès (392)

Dans ce grand pays de l’Afrique du nord, on note aujourd’hui 269 nouveaux cas et 12 morts.

Erythrée : Cas (39) – Guérisons (26) – Décès (0)

Asmara enchaîne les jours sans cas notifiés. Mieux, sept patients ont recouvré la santé.

Eswatini : Cas (100) – Guérisons (12) – Décès (1)

L’ex-Swaziland rapporte neuf cas aujourd’hui. 

Ethiopie : Cas (131) – Guérisons (59) – Décès (3)

Ce pays, abritant le siège de l’Union Africaine (UA), déclare un cas ce jeudi.

Gabon : Cas (276) – Guérisons (67) – Décès (3)

Le pays d’Ali Bongo annonce 38 contaminations.

Gambie : Cas (11) – Guérisons (8) – Décès (1)

Ce pays enclavé signale un cas aujourd’hui.

Ghana : Cas (2074) – Guérisons (212) – Décès (17)

Accra rapporte aujourd’hui 403 cas et 1 décès.

Guinée : Cas (1495) – Guérisons (329) – Décès (7)

Conakry répertorie aujourd’hui 144 nouveaux cas.

Guinée-Bissau : Cas (205) – Guérisons (19) – Décès (1)

Ce pays lusophone ne déclare pas de cas supplémentaires. 

Guinée équatoriale : Cas (315) – Guérisons (9) – Décès (1)

Malabo ne déclare aucun nouveau cas ce jeudi.

Kenya : Cas (396) – Guérisons (144) – Décès (17)

Ce pays de l’Afrique de l’est a communiqué ce jeudi 12contaminations et 2 décès.

Lesotho : Cas (0) – Guérisons (0) – Décès (0)

Cet Etat enclavé échappe, pour le moment, au virus.

Liberia : Cas (141) – Guérisons (45) – Décès (16)

Monrovia respire ce jeudi.

Libye : Cas (61) – Guérisons (18) – Décès (3)

Aujourd’hui, Tripoli fait part d’un décès.

Madagascar : Cas (128) – Guérisons (92) – Décès (0)

Dans la Grande île, deux guérisons sont confirmées ce jour.

Malawi : Cas (37) – Guérisons (7) – Décès (3)

Rien à signaler aujourd’hui.

Mali : Cas (490) – Guérisons (135) – Décès (26)

Ce pays ouest-africain recense huit infections et un décès aujourd’hui.

Maroc : Cas (4423) – Guérisons (984) – Décès (170)

Ce jeudi, 102 personnes ont contracté le virus dans le Royaume. Deux patients sont morts. 

Maurice : Cas (332) – Guérisons (310) – Décès (10)

Aujourd’hui, quatre malades ont vaincu le virus.

Mauritanie : Cas (8) – Guérisons (6) – Décès (1)

La République islamique ne déclare rien ce jeudi après le cas positif d’hier.

Mozambique : Cas (76) – Guérisons (12) – Décès (0)

Maputo ne constate aucune nouvelle infection. 

Namibie : Cas (16) – Guérisons (8) – Décès (0)

Cet Etat n’a dénombré aucun cas ces derniers jours.

Niger : Cas (719) – Guérisons (452) – Décès (32)

Niamey déclare ce jeudi six nouveaux cas.

Nigeria : Cas (1728) – Guérisons (307) – Décès (51)

196 nouveaux cas et 7 morts recensés dans ce grand pays de l’Afrique de l’ouest. 

Ouganda : Cas (83) – Guérisons (52) – Décès (0)

Kampala constate deux infections.

RD Congo : Cas (500) – Guérisons (65) – Décès (31)

Kinshasa déclare neuf cas supplémentaires et un décès.

Rwanda : Cas (243) – Guérisons (104) – Décès (0)

Le pays de Paul Kagamé déclare 25 contaminations.

Sao Tomé-et-Principe : Cas (14) – Guérisons (4) – Décès (0)

Dans ce pays insulaire du Golfe de Guinée, le virus y a fait son entrée avec quatre cas. Six infections ont été annoncéesaujourd’hui.

Sénégal : Cas (933) – Guérisons (334) – Décès (9)

Ce jeudi, le Sénégal a réalisé 1161 tests dont 51 sont positifs. Il s’agit de 40 cas contacts suivis et de 11 cas issus de la transmission communautaire.

Seychelles : Cas (11) – Guérisons (6) – Décès  (0)

Ce pays n’a pas découvert de cas aujourd’hui.

Sierra Leone : Cas (124) – Guérisons (21) – Décès (7)

Ce pays anglophone indique ce jeudi vingt infections et trois morts.

Somalie : Cas (601) – Guérisons (31) – Décès (28)

Les autorités sanitaires ont déclaré aujourd’hui 19 cas.

Soudan : Cas (442) – Guérisons (39) – Décès (31)

Khartoum annonce 67 nouveaux cas et 3 décès. 

Soudan du Sud : Cas (35) – Guérisons (0) – Décès (0)

Le dernier Etat africain indépendant confirme une infection ce jeudi.

Tanzanie : Cas (480) – Guérisons (167) – Décès (16)

Ce pays n’annonce rien aujourd’hui.

Tchad : Cas (73) – Guérisons (33) – Décès (5)

Cet Etat dirigé par Idriss Déby indique ce jeudi 21 cas et 3 décès.

Togo : Cas (116) – Guérisons (65) – Décès (9)

Les autorités sanitaires annoncent aujourd’hui sept cas et deuxdécès.

Tunisie : Cas (994) – Guérisons (305) – Décès (41)

Tunis indique quatorze infections ce jeudi.

Zambie : Cas (106) – Guérisons (55) – Décès (3)

Lusaka rapporte aujourd’hui neuf contaminations.

Zimbabwe : Cas (40) – Guérisons (5) – Décès (4)

Dans ce pays de l’Afrique australe, il n’y a aucun nouveauporteur du virus ce jour.

Indépendance du Cameroun: La guerre « cachée » de l’armée française

C’est une guerre d’indépendance passée sous silence et qui ne trouve toujours pas sa place dans les manuels scolaires. Plus de soixante années sont passées mais, à son évocation, Odile Mbouma, 73 ans, en a encore « la chair de poule ».

Cette Camerounaise avait 7 ans lorsque les troupes de l’armée française sont entrées à Ekité, ville frondeuse du sud-ouest du Cameroun, où elles ont massacré plusieurs dizaines, peut-être une centaine, de ses habitants. C’était la nuit du 30 au 31 décembre 1956. Une nuit qui « a bouleversé toute ma vie », confie-t-elle.

« Nous étions sous un arbre lorsque le crépitement des armes nous a surpris ». « C’était le sauve-qui-peut », relate la vieille dame, racontant avoir couru de toutes ses forces, en enjambant des cadavres: « Il y en avait partout ».

Les troupes coloniales étaient à la recherche de combattants indépendantistes, membres de l’Union des populations du Cameroun (UPC). Créé en 1948, ce parti anti-colonialiste a fait face à une répression sanglante de l’armée française, puis camerounaise.

Entre 1955 et 1964, des dizaines 0de milliers de personnes, membres de l’UPC ou simples civils, auraient été tuées, selon Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, auteurs de l’ouvrage « La guerre du Cameroun » (La Découverte).

Une guerre « passée inaperçue, effacée des mémoires », écrivent-ils, qui continue bien après l’indépendance du Cameroun, prononcée le 1er janvier 1960, et dont le pays fête mercredi les soixante ans.

La répression des nationalistes se poursuit sous le régime du président Ahmadou Ahidjo (1960-1982), accusé d’avoir confisqué l’indépendance avec l’aide de la France.

Au bout d’une piste en terre, dans un champ de broussailles, une gerbe de fleurs repose au sol. « La Nation se souviendra de votre sacrifice », est-il écrit. « Là, c’est l’une des fosses communes dans lesquelles les nationalistes ont été enterrés », désigne Jean-Louis Kell, militant d’une section locale de l’UPC.

A une dizaine de mètres, une deuxième fosse. « Une troisième a été découverte il n’y a pas longtemps », rapporte un rescapé, Benoît Bassemel, 7 ans à l’époque, qui a les larmes aux yeux en évoquant l’assassinat de son père.

Devant la gerbe, M. Kell se recueille et s’adresse aux militants de l’UPC qui l’accompagnent en cette matinée de décembre 2019.

« Votre combat n’a pas été vain, cette lutte se poursuivra jusqu’à l’acquisition de la vraie indépendance », leur promet-il. Les nationalistes estiment que l’indépendance de 1960 n’est pas celle pour laquelle ils se sont battus, accusant les deux présidents camerounais, Ahmadou Ahidjo, puis Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, d’avoir été et d’être toujours main dans la main avec Paris.

– « Libres comme les autres » –

« Nous voulions être libres comme les autres pays. Nous ne voulions plus que les Blancs nous assujettissent », souligne un autre rescapé de cette guerre, Mathieu Njassep, 80 ans. Au lieu-dit Petit Paris, un quartier populaire de Douala, la capitale économique, où il vit dans un minuscule deux pièces avec sa famille, M. Njassep garde des souvenirs précis de la guerre.

Séduit par l’idéologie nationaliste, il intègre en 1960, à l’âge de 21 ans, l’armée de libération nationale du Cameroun (ALNK), la branche armée de l’UPC.

Après deux années de combat, il est nommé secrétaire d’Ernest Ouandié, l’une des figures du mouvement. Condamné à mort, il aura la chance d’éviter l’application de sa peine, contrairement à M. Ouandié, fusillé sur la place publique en 1971.

« Nous n’avions presque rien pour faire la guerre », décrit-il, « des machettes, des bâtons » puis des « armes de fabrication artisanale », alors « on tenait des embuscades ». « Si nous avions eu suffisamment d’armes, nous les aurions vaincus », assure-t-il.

A l’époque, l’ALNK avait établi son quartier général à Bandenkop, un village de l’ouest, en pays Bamiléké. Là-bas, les combats furent rudes entre l’armée française et les combattants nationalistes.

Dans la vallée accidentée d’où le commandement de l’ALNK pilotait les opérations, il n’y a plus aucune trace de vie humaine, seul le ruissellement des eaux est audible.

« Toute cette zone était régulièrement bombardée » par l’aviation française, rapporte Michel Eclador Pekoua, ex-responsable de l’UPC. S’il évoque, tout comme d’autres nationalistes, l’usage du napalm lors de ces bombardements, la France n’a jamais confirmé ou infirmé l’utilisation de cette substance incendiaire.

– Têtes exposées en public –

A 30 kilomètres au nord, dans la ville de Bafoussam, un rond-point porte le nom de « carrefour maquisard » parce qu’il était le lieu d’exposition des têtes des nationalistes décapités, assure Théophile Nono, secrétaire général de l’association Mémoire 60.

Les méthodes « allaient de l’arrestation et l’emprisonnement arbitraire de tout Camerounais soupçonné de +rébellion+, à la torture systématique, en passant par les exécutions sommaires extra-judiciaires », accuse-t-il.

Durant de longues années, cette guerre reste un sujet largement tabou au Cameroun. C’est dans les années 90, en pleine éclosion de revendications démocratiques, que cette chape de plomb commence à être soulevée.

« Souvenons nous qu’avant l’indépendance, certains en avaient rêvé, ont combattu pour l’obtenir et y ont sacrifié leur vie », déclare en 2010 le président Biya, poursuivant: « Notre peuple devra leur en être éternellement reconnaissant ».

Côté français, François Hollande a été le premier président, après des années de silence, à admettre « une répression » contre des nationalistes et à évoquer « des épisodes tragiques ».

« Il y a eu une répression dans la Sanaga-Maritime et en pays Bamiléké et je veux que les archives soient ouvertes pour les historiens », avait-il déclaré en 2015, sans reconnaître ouvertement la responsabilité de la France. Interrogé par l’AFP, le ministère des Affaires étrangères indique que ces archives sont désormais consultables.

Mais pour M. Nono et les autres rescapés, ce n’est pas suffisant: « la France doit reconnaître sa responsabilité, (…) elle doit s’engager à indemniser les victimes de la sale guerre qu’elle a soigneusement cachée côté français, comme côté camerounais ».

« Il n’y a pas de crise humanitaire au Cameroun », (Gouvernement)

Le ministre camerounais en charge de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, a démenti les informations faisant état d’une crise humanitaire au Cameroun particulièrement dans les régions anglophones où sévit une guerre séparatiste.Paul Atanga Nji a fait cette déclaration samedi à Yaoundé à l’occasion de l’envoi par le président Paul Biya d’un convoi spécial de 100 camions transportant des vivres, des kits sanitaires et du matériel de couchage en faveur des déplacés internes desdites zones. Il a affirmé lors de cette visite qu’«il n’y a pas crise humanitaire au Cameroun». Avant d’ajouter que «la situation est parfaitement sous contrôle et les déplacés internes continuent de bénéficier de l’attention toute particulière du Président de la République.»

S’inscrivant en faux contre certains chiffres, qualifiés de fantaisistes, provenant d’organismes spécialisés et parlant d’environ 600.000 milles déplacés internes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, il a indiqué que le Cameroun à ce jour n’a que 152.000 déplacés internes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et environ 6000 à 9000 déplacés internes dans les autres régions du pays. À ces nécessiteux fuyant les exactions diverses, le gouvernement a attribué une enveloppe de 12,7 milliards FCFA.

Paul Atanga Nji s’est employé à dénoncer le rôle trouble de certains organismes humanitaires, estimant que «la gestion de l’action humanitaire dans les pays en crise est un business de gros mensonge et surtout un fonds de commerce». Il a ajouté que dans « les zones sous conflit, les forces de défense et de sécurité ont interpellé des véhicules censés transporter des blessés ou de l’aide, mais qui en réalité aidaient au déplacement des séparatistes activement recherchés ainsi que des armes et munitions.

«Confronté à ce trafic dangereux de certains partenaires ou de ceux qui travaillent pour le compte des groupes séparatistes, le gouvernement exige désormais plus de transparence et plus de responsabilité dans les opérations de leur part dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest», a martelé le ministre en charge de l’Administration territoriale.

Relance modérée de l’économie de la zone Cemac en 2019

L’activité économique des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) continuera de se relancer, «bien qu’à un rythme plus modéré qu’attendu», estime le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).Au terme de sa session ordinaire, tenue mercredi dans la métropole économique camerounaise, Douala, cette instance prévoit ainsi un taux de croissance de 2,5% contre 1,8% en 2018, une maîtrise des tensions inflationnistes en dessous du seuil communautaire (3%) avec un taux de 1,9%, contre 2,2% un an auparavant, un excédent du solde budgétaire hors engagements, hors dons qui remonterait à 0,2% du produit intérieur brut (PIB), contre -1,0% du PIB en 2018.

Dans l’autre sens, le CPM de la Beac prévoit un creusement du déficit du compte extérieur courant de l’ordre de 4,4% du PIB, contre 2,7% douze mois plus tôt, dans cet espace représenté par le Cameroun, Congo, Gabon, la Guinée Équatoriale la République centrafricaine et le Tchad).

Dans ce contexte, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangés les taux d’intérêts des appels d’offres (3,50%), de la facilité de prêt marginal (6,00%) et de la facilité de dépôt (0,00%). Dans la même veine l’Institut d’émission a annoncé, pour début 2020, la suppression du taux de pénalité applicable aux banques, appliqué jusqu’ici à 8,30%.

La justice annule l’attribution du terminal à conteneurs de Douala au suisse MSC (officiel)

Le tribunal administratif du Littoral a annulé, jeudi, l’attribution de la concession du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD) à l’italo-suisse Terminal Investment Logistics (TIL), filiale de la Mediterranean Shipping Company (MSC).La justice, qui avait été saisie par Douala International Terminal (DIT), filiale locale du consortium franco-danois Bolloré-Maersk, opérateur arrivant en fin de mandat le 31 décembre prochain, a estimé que la procédure d’appel d’offres avait été entachée d’irrégularités.

DIT, se plaignant d’avoir été exclu de la phase de pré qualification pour le recrutement d’un nouveau concessionnaire, avait déjà réussi à faire suspendre le processus d’adjudication, une mesure ensuite attaquée en cassation par le PAD devant la Cour suprême où il a néanmoins été débouté.

Entre-temps, le président Paul Biya a fait suspendre les travaux de finalisation des termes du contrat provisoire de concession à TIL en attendant les conclusions définitives du dossier devant le tribunal administratif du Littoral.

Toujours est-il que le PAD, en guise de mesure transitoire, a mis sur pied une régie déléguée (RTC) appelée, dès le 1er janvier prochain et la fin des 15 ans de concession de Bolloré-Maersk, à prendre la relève sur le très convoité terminal à conteneurs. Dans le même ordre d’idées, les dirigeants de l’Autorité portuaire ont d’ores et déjà indiqué que le concessionnaire partant devra bel et bien libérer le plancher dès le 31 décembre.

Selon des sources introduites, d’autres contestations pourraient bientôt survenir concernant la création de la RTC dont la procédure aurait violé certaines dispositions du décret présidentiel de janvier 2019 portant réorganisation du PAD. Ici et là, on accuse son conseil d’administration et sa direction générale de «flagrant délit d’illégalité».

L’épidémie de choléra s’accentue dans la péninsule camerounaise de Bakassi

Au moins 20 morts ont déjà été enregistrées dans la péninsule camerounaise de Bakassi (Sud-Ouest) où une épidémie de choléra s’est déclarée depuis le 13 octobre dernier, a appris APA de sources locales jointes au téléphone, jeudi.Dans le même temps, l’on dénombre plus de 320 cas suspects dans les localités de Djabane, Ekondo Titi et Idabato où une équipe médicale de l’armée, appuyée par des personnels de la santé publique, a été déployée au lendemain du déclenchement de ladite épidémie.

Au même moment, le ministre en charge de la Santé publique, Manaouda Malachie, avait dans un communiqué indiqué que «des mesures de réponse ont été mises en œuvre» dans le district de santé concerné, afin de limiter et éradiquer la menace.

Une recherche active des cas suspects était en cours sur le terrain, avait-il ajouté, invitant par ailleurs les populations de la zone à la vigilance, mais également à signaler tout cas suspect présentant des symptômes d’atteinte au choléra.

La péninsule de Bakassi fut longtemps convoitée par le Nigeria avant que la Cour internationale de justice (CIJ) ne reconnaisse, le 10 octobre 2002, la souveraineté du Cameroun sur ce territoire potentiellement riche en hydrocarbures et produits halieutiques, mais ne disposant pas à ce jour de services sociaux de base.

Jusqu’ici, le vibrio cholerae sévissait essentiellement dans les régions septentrionales du pays.

Obiang, Biya et Museveni : une longévité au pouvoir de plus en plus contestée

À eux trois, les présidents Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Équatoriale), Paul Biya (Cameroun) et Yoweri Museveni (Ouganda), ils totalisent 110 ans de règne ininterrompu.Le premier cité, aujourd’hui âgé de 77 ans, détient le record absolu de longévité au pouvoir sur le continent. Il a débuté son magistère après avoir, le 3 août 1979, renversé son oncle Francisco Macias Nguema Biyogo. Surfant sur la rente pétrolière d’un petit État continental et insulaire d’un million d’âmes, et trônant à la présidence du Parti démocratique de Guinée Équatoriale (PDGE), M. Obiang a réussi à «pacifier» le front de l’opposition où la dizaine de partis légalisés font figure d’alliés.

Conscient de santé précaire, l’homme fort de Malabo a réglé la question successorale en nommant, comme vice-président, son propre fils Teodoro Nguema Obiang Mangue. Surnommé «Teodorín», il est actuellement en délicatesse avec la justice française pour des faits de «biens mal acquis».

Son voisin sur le plan géographique, également présenté comme un intime, a accédé à la magistrature suprême le 6 novembre 1982 à la faveur d’une disposition constitutionnelle, faisant du Premier ministre le successeur du démissionnaire Ahmadou Ahidjo. Après la prestation de serment ponctuée par un discours moraliseur sur la gestion des affaires publiques, Paul Biya sera, dès le 6 avril 1984, confronté à un coup d’État ourdi par des partisans de son prédécesseur.

L’entrée en récession du Cameroun, dès 1987, viendra davantage crisper le climat sociopolitique.

Fils de catéchiste, M. Biya, né le 13 février 1933 à Mvomeka’a (Sud), règne sur un pays d’environ 25 millions d’habitants et qui compte près de 300 partis depuis la réinstauration du multipartisme, en décembre 1990. Malgré ses adversaires, il s’est fait reconduire dans ses fonctions en janvier 1984, avril 1988, octobre 1992, octobre 1997, octobre 2004, octobre 2011 et octobre 2018. En 2008, il a fait modifier une disposition de la Loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels.

En dehors d’une situation économique toujours préoccupante, le Cameroun doit également faire face aux assauts de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, à une crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais également à l’afflux des réfugiés centrafricains à l’Est et dans le septentrion. 

Quant à Yoweri Museveni, il est âgé de 75 ans dont 33 ans passés à la tête de l’Ouganda. Ayant débuté son règne en 1986 et après avoir renversé Milton Obote, il est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement.

Également leader du Mouvement de la résistance nationale (NRM), son arrivée aux affaires coïncide avec l’avènement de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe rebelle sévissant aussi en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan du Sud et à l’est de la République centrafricaine (RCA).

Peuplé de 43 millions d’habitants, l’Ouganda est fortement impacté par les différentes crises dans la région des Grands Lacs.

Malgré une situation économique du pays qualifiée d’encourageante par les institutions spécialisées, M. Museveni doit désormais compter avec une opposition bien décidée à l’évincer. Ce qui est loin d’une mince affaire.

Et pour cause : à la suite d’une réforme constitutionnelle controversée supprimant la limite d’âge pour accéder à la magistrature suprême, il nourrit l’espoir de briguer en 2021 un 6ème mandat. Voire un 7éme, s’il le désire…

L’Eco est une manœuvre de la «Françafrique» (Universitaire)

A peine annoncée, la future monnaie ouest-africaine est violemment critiquée.Olivier Bilé est président du Mouvement pour l’émancipation et l’intégration monétaire de l’Afrique (MEIMA).  Réagissant, dimanche à l’annonce de la mutation du franc CFA en Eco, l’activiste camerounais deplore qu’elle a été faite par les présidents ivoirien et français, Alassane Ouattara et Emmanuel Macron, en l’absence des autres chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). «Bien étrange, pour une réforme dite historique !» estime t-il.

Pour lui, la convention monétaire liant la France à l’UEMOA demeure, la réforme proclamée ne vise pas le démantèlement des « accords néocoloniaux » mais simplement une révolution de surface éliminant les clauses les plus scandaleuses. Ces dernières concernent les contraintes du dépôt de 50% des réserves de change dans un compte d’opérations auprès du Trésor français, ou encore la présence d’officiels français au sein des conseils d’administration de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et de la Banque centrale des Comores (BCC).

La clause de la parité fixe entre l’Euro et l’Eco demeure, souligne le leader du MEIMA : «Celle de la prétendue garantie de convertibilité, véritable postulat vide, demeure également. Toutes choses qui perpétuent le principe selon lequel l’ECO va rester un sous-multiple de l’Euro-Franc», ce qui a pour effet de perpétuer le contrôle de cette nouvelle dénomination monétaire par l’ancienne puissance coloniale.

Pour M. Bilé, les mécanismes qui sont maintenus continueront à gouverner les accords de coopération monétaire, impacteront toujours négativement l’élément fondamental qui est celui de la détermination de la masse monétaire et, en conséquence, celle du niveau d’emploi en zone ÉCO ou Franc.

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) étant tenue à l’écart de ces annonces, il qualifie ce comportement de « mépris » pour ses dirigeants ainsi que les autres parties prenantes d’Afrique de l’ouest, considérées comme « incultes » en matière de sciences économiques, et qui n’auront d’autre choix que d’obtempérer et de s’arrimer à cette réforme qui, à son sens, n’est que « supercherie et entourloupe ».

Les États anglophones, membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), ne sont manifestement pas partants pour l’ECO, fait observer Olivier Bilé pour qui l’opération de charme de M. Macron vers son homologue ghanéen, Akoufo Ado, n’a point prospéré.

Pour le président du MEIMA le défi, pour les États africains, c’est l’accès à une autodétermination pleine et entière sur le plan monétaire, condition sine qua non de leur véritable émancipation économique, sociale et politique.

Les patronats d’Afrique centrale préoccupés par le climat des affaires

L’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) a redit, par voie de communiqué, sa préoccupation face au climat des affaires, marqué par une difficile conjoncture économique et une faiblesse du commerce intra-régional.Ils relèvent à cet effet que le tableau «Doing Business 2020» de la Banque mondiale classe les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) au plus bas de l’échelle, avec des rangs allant de la 167ème position à la 184ème.

Notant en outre que la situation économique de la zone reste difficile en dépit des programmes d’ajustement et de relance économiques engagés avec le Fonds monétaire international (FMI), ils exhortent les dirigeants à engager d’importantes réformes structurelles propres à promouvoir l’investissement privé.

Les leaders d’Afrique centrale sont également appelés à diversifier les économies de la zone afin de les rendre plus compétitives et à accélérer processus d’intégration régionale avec pour effet de préparer la Cemac à tirer le meilleur profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC).

Cameroun : le ton se durcit entre l’Autorité portuaire et le groupement Bolloré-Maersk

Le directeur général du Port autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o, a sommé les responsables de Douala International Terminal (DIT), filiale locale du consortium franco-danois Bolloré-Maersk exerçant au terminal à conteneurs de la métropole économique camerounaise, de liquider les droits de ses 440 employés avant la fin de son contrat de concession, le 31 décembre prochain.Dans un courrier daté du 19 décembre et dont APA a reçu copie lundi, le PAD, s’appuyant sur une disposition du Code du travail, annonce le transfert de l’ensemble du personnel de l’opérateur partant à sa nouvelle régie (RTC), mise sur pied pour un an en vue de remplacer DIT. Cela, dit-il, pour éviter que les travailleurs soient lésés desdits droits par l’employeur comme ce fut le cas précédemment.

En face, l’opérateur sur le départ ne semble pas rassuré quant au sort qui sera réservé à ses anciens collaborateurs. Il a ainsi anticipé et annoncé, dès le 16 décembre, la création d’une cellule mobilité avec pour mission d’assurer le soutien et l’accompagnement des salariés de DIT, du fait de l’arrêt de la concession, dans le but de faciliter leur réinsertion professionnelle par leur reclassement sur un emploi durable.

Ladite cellule sera opérationnelle pendant un mois à compter du 1er janvier 2020, et garantira un mois de salaire à tout le personnel, selon des indiscrétions.

Si les officiels du consortium n’ont pas donné suite aux sollicitations d’APA, des sources introduites s’inquiètent toutefois des déclarations et publications, jugées «contradictoires» ces dernières semaines, du PAD. Celui-ci a, en effet, tantôt indiqué que DIT devait impérativement licencier son personnel, que seuls 90% des agents de l’opérateur seraient repris, que les conditions futures de rémunération des salariés actuels de DIT seraient définies en temps voulu par la RTC, leur avenir n’étant plus du ressort de DIT, ou encore que le personnel futur de la régie ferait l’objet d’embauches extérieures.

«Le courrier de Cyrus Ngo’o comporte des allusions inquiétantes et contradictoires. D’abord, ses services n’ont pas vocation à faire pression sur DIT sur les questions sociales. De plus, en rejetant la transposition des contrats de travail actuels des agents de DIT, il ne permet pas au personnel de bénéficier d’une base légale certaine garantissant leur avenir. Rien n’empêche en effet le PAD d’accepter le transfert des contrats de travail des salariés de DIT, tout en prévoyant le règlement par leur employeur partant du passif social», explique un manutentionnaire sous le sceau de l’anonymat.

Plus simplement, si l’Autorité portuaire a rappelé à tout le personnel de DIT le maintien de son emploi «avec des conditions de rémunération dont il jouit actuellement», sans pour autant préciser s’il s’agira de contrats à durée déterminée, ou pas, elle s’est également empressée d’ajouter qu’«aucun transfert, par transposition intégrale des contrats de travail, entraînant prise en charge de la dette sociale de DIT au titre des quinze (15) années de concession comme le souhaite DIT, ne sera effectué».

Invoquant une éviction irrégulière, la DITa récemment obtenu de la chambre administrative de la Cour suprême la suspension du processus ayant conduit à la désignation, par le PAD, du suisse Terminal Investment Limited (TIL) en qualité de nouvel exploitant du terminal à conteneurs de la métropole économique. C’est alors que l’Autorité portuaire s’est résolue à créer une régie en son sein, pour une durée d’un an à compter du 1er janvier 2020.