Cameroun : les acteurs économiques invités à s’approprier le système informatisé de la Douane

Le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, a, dans un communiqué parvenu lundi à APA, invité les usagers à s’approprier les fonctionnalités et innovations du Cameroon Customs Information System, en abrégé «Camcis», nouveau système informatisé de gestion dématérialisée des activités douanières appelé à entrer en vigueur dès le 1er janvier prochain.Calquée sur le système d’information douanier sud-coréen, cette application, après des essais concluants, va remplacer «Sydonia++», système conçu au départ pour des besoins statistiques et dont la faiblesse, dans la prise en charge de l’ensemble des procédures de dédouanement, a été avérée.

Le nouvel outil électronique intègre, souligne la note, l’ensemble de la procédure de dédouanement, raccourcit considérablement le délai nécessaire pour effectuer les procédures en matière d’importation, d’exportation en même temps qu’il sécurise davantage les droits et taxes.

L’avènement de Camcis, note le communiqué, a lieu alors que les milieux d’affaires n’ont cessé de dénoncer le système actuel, qui, selon eux, n’a pas amélioré les délais de passage à l’export et à l’import, respectivement d’un peu plus de 8 et 11 jours au Cameroun alors que la moyenne, en Afrique subsaharienne, est de 4 et 5 jours respectivement.

Economie, politique et gouvernance en vedette dans les journaux camerounais

A l’heure où plusieurs de leurs confrères s’accordent un repos annuel, les autres journaux camerounais parus lundi se penchent sur la révolution monétaire en Afrique de l’ouest où l’Eco va remplacer le franc CFA, mais aussi sur des sujets sociopolitiques intérieurs.«Macron libère le franc CFA», titre L’Essentiel : dès l’année prochaine, c’est l’Eco qui servira de monnaie commune aux 8 pays membres de la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Pour le bihebdomadaire, si l’arrivée de cette nouvelle monnaie peut se présenter comme une libération de ces pays vis-à-vis de la colonie, la France, les relations monétaires avec l’Hexagone ne changent pas fondamentalement.

Il reste néanmoins, réplique Le Jour, de nombreuses questions et zones d’ombre autour de cette mutation, au moment où la France tente de montrer sa bonne volonté à accompagner la réforme, y compris avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Le franc CFA, créé en 1945 par la France dans les deux régions africaines de son empire colonial, a évolué en ne cessant de faire débat depuis les indépendances. Il circule dans 14 pays d’Afrique de l’ouest et centrale qui forment la «zone franc», en plus des Comores soit, a calculé Repères, 173 millions d’habitants.

Il reste néanmoins évident, insiste L’Essentiel, que des changements majeurs interviennent avec la mise sur pied de l’Eco, notamment la fin de la centralisation de la moitié des réserves de change de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) au Trésor français ainsi que le retrait des représentants de la France des instances de gouvernance où elle était représentée.

Et, pendant que le débat fait rage ici et là, Le Jour est au chevet des malades souffrant d’insuffisance rénale et qui, face à la pénurie de médicaments, manifestent dans la capitale, Yaoundé. Un énième mouvement d’humeur de ces personnes pour la plupart indigentes, précise la publication.

Pénurie pour pénurie, celle des pièces de monnaie, en vigueur depuis une année, connaîtra bientôt sa fin en zone Cemac, affirme La Veuve qui tient cette information de la Banque centrale.

Sur le front de la politique, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune signale que le projet de loi portant Code de la décentralisation a été adopté par le Parlement. D’abord destinée à desserrer l’étau de la crise sécessionniste anglophone, avec la consécration d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest l’avènement de ces nouvelles dispositions est, selon The Guardian Post, salué par un groupe de réflexion.

Le projet de loi spécial du gouvernement est-il vraiment la recette pour la paix en zone anglophone ? se demande The Sun pour qui il faudrait, sans doute, d’autres mesures de décrispation pour mettre un terme à l’activisme séparatiste en cours depuis plus de 3 ans.

La BEAC doit «éviter tout nouvel accord de financement avec la BDEAC» (fmi)

Les administrateurs du Fonds monétaire international (FMI) ont appelé, dans leur dernier rapport, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) à «éviter tout nouvel accord de financement» avec la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC).Cette recommandation, bien que sibylline dans le communiqué ayant sanctionné la session du conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods, remet au goût du jour une vieille querelle autour des sources de financement du deuxième organisme cité, essentiellement indexées sur les ressources de l’Institut d’émission.

Voici un an en effet, que le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, s’était publiquement ému du montant de la dette de la BDEAC vis-à-vis de la Banque centrale, alors évaluée à 220 milliards FCFA.

« Notre conseil d’administration évaluera la mise en œuvre effective des réformes de la gouvernance qu’il a recommandée, ainsi que celles prescrites lors de la séance extraordinaire de la Conférence des chefs d’État du 25 octobre 2018 à N’Djamena (Tchad), avant d’autoriser tout nouveau financement à la BDEAC», indiquait-il alors dans sa lettre d’appui au FMI, relative aux programmes de redressement et de réformes des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

Pour lui, cette mesure relevait de la sauvegarde des intérêts de la BEAC, compte tenu du financement relativement élevé fourni à sa consœur. La BEAC a ainsi été appuyée dans cette posture par le FMI, qui estime que «le rôle d’une Banque centrale n’est pas de financer une Banque de développement », la BDEAC devant s’employer chercher d’autres sources de financement afin de réduire l’exposition de la BEAC.

Depuis lors, la BDEAC a été soumise à un programme de réformes visant, entre autres, le renforcement de sa gouvernance, l’arrimage de sa gestion aux standards internationaux, l’amélioration de son efficacité fonctionnelle et opérationnelle, la modernisation de la gestion du personnel. Il lui faut également définir de nouvelles règles d’éthique et de déontologie applicables aux administrateurs, aux dirigeants et au personnel, élargir sa zone d’intervention et trouver de nouvelles formes d’intervention.

Politique et gouvernance en couverture des journaux camerounais

Le contentieux avant les législatives et municipales de février 2020 et la publication du rapport national 2018 sur la corruption, constituent l’essentiel du menu des journaux camerounais parus vendredi.L’audience marathon tenue la veille, par le Conseil constitutionnel au sujet du contentieux du double scrutin du 9 février, a fait beaucoup de dégâts, dans les camps aussi bien du pouvoir que de l’opposition, annoncent en chœur Essingan, Le Quotidien, Mutations, The Guardian Post et Tribune d’Afrique.

Au total, résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT), 55 décisions ont été rendues dont les plus spectaculaires sont sans conteste la disqualification de listes à la députation du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, pouvoir) et du Front social démocratique (SDF), la première formation de l’opposition parlementaire. Dans le même temps, complète la publication, 5 listes, conduites par le parti historique Union des populations du Cameroun (UPC), ont été réhabilitées.

Présentant le rapport, publié la veille par la Commission nationale anti-corruption (Conac) sur l’état du fléau dans le pays, CT note qu’en 2018, l’État a perdu plus de 40 milliards FCfa dont 4 milliards FCfa seulement ont été récupérés à travers les juridictions.

L’aspect que retient The Guardian Post, dans ce document, concerne la Communauté urbaine de Limbe (Sud-Ouest) où les malversations financières de divers ordres, mais aussi des fautes de gestion, ont occasionné une perte de plus de 9 milliards FCfa pendant la période étudiée.

En 2018, la Conac a enregistré 23.048 dénonciations contre 3000 cas un an plus tôt, signale Intégration qui constate un intérêt certain des citoyens vis-à-vis de cette gangrène. Les administrations du Cameroun, elles aussi, s’intéressent de plus en plus à la lutte contre la corruption,  souligne, dans les colonnes de CT, le président de l’institution, Dieudonné Massi Gams.

Relance modérée de l’économie de la zone Cemac en 2019

L’activité économique des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) continuera de se relancer, «bien qu’à un rythme plus modéré qu’attendu», estime le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).Au terme de sa session ordinaire, tenue mercredi dans la métropole économique camerounaise, Douala, cette instance prévoit ainsi un taux de croissance de 2,5% contre 1,8% en 2018, une maîtrise des tensions inflationnistes en dessous du seuil communautaire (3%) avec un taux de 1,9%, contre 2,2% un an auparavant, un excédent du solde budgétaire hors engagements, hors dons qui remonterait à 0,2% du produit intérieur brut (PIB), contre -1,0% du PIB en 2018.

Dans l’autre sens, le CPM de la Beac prévoit un creusement du déficit du compte extérieur courant de l’ordre de 4,4% du PIB, contre 2,7% douze mois plus tôt, dans cet espace représenté par le Cameroun, Congo, Gabon, la Guinée Équatoriale la République centrafricaine et le Tchad).

Dans ce contexte, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangés les taux d’intérêts des appels d’offres (3,50%), de la facilité de prêt marginal (6,00%) et de la facilité de dépôt (0,00%). Dans la même veine l’Institut d’émission a annoncé, pour début 2020, la suppression du taux de pénalité applicable aux banques, appliqué jusqu’ici à 8,30%.

Cameroun : procès à huis clos de sept soldats accusés d’exécutions de civils

Sept soldats accusés d’avoir exécuté de sang-froid deux femmes et leurs enfants dans la localité de Zelevet, à l’extrême-Nord du Cameroun, seront jugés à huis clos le 20 janvier 2020 par un tribunal militaire, a appris APA de source autorisée.Le drame qui s’est déroulé fin mars et début avril 2015, a revêtu l’allure d’un scandale national quand trois ans après, soit en juillet 2018, il a fait l’objet d’une vidéo diffusée en boucle sur les réseaux sociaux.

On y voit des hommes en tenue chargés de donner la chasse à la secte islamiste Boko Haram, tirer à bout portant sur deux nourrissons et leurs mères, des paysannes aux yeux bandés.

Les quatre corps ont ensuite été sommairement ensevelis au pied d’une montagne dénommée «Vizi Kokor Vegebi».

Dans un premier temps, le gouvernement a parlé de «fake news», assimilable à «une malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public, un horrible trucage».

Toutefois, face à la levée de boucliers, le président Paul Biya s’est résolu à ordonner l’ouverture d’une enquête, «conformément aux usages en la matière».

L’armée camerounaise, aussi bien dans l’Extrême-Nord en proie à des attaques terroristes que dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sous conflit séparatiste, est régulièrement pointée du doigt pour des exactions contre des civils.

Parfum d’économie, de politique et de gouvernance dans les journaux camerounais

Un parfum de rétrospective économique 2019 souffle sur les journaux camerounais parus jeudi, dans un environnement où le fait politique et la gouvernance ont également les faveurs des confrères.C’est un travail d’inventaire de l’année économique nationale qu’entreprend l’hebdomadaire à capitaux publics Cameroon Business Today, avec grosso modo une litanie de bonnes nouvelles à l’instar du taux de croissance, projeté à 4,1% contre 3,9% en 2018, une meilleure prise en compte des préoccupations des populations à la base et, surtout, un parc infrastructurel amélioré aux plans énergétique, portuaire, routier et autoroutier.

Il y a certes résilience, la «réalisation de quelques infrastructures de base» et l’accélération du processus de décentralisation, reconnaît Le Financier d’Afrique, s’empressant toutefois de souligner la régression de deux places du pays au dernier classement «Doing Business» de la Banque mondiale sur le climat des affaires.

Tout n’est pas à jeter, en effet, note The Guardian Post à la lecture du récent rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui affirme que la stratégie gouvernementale de réduction de la pauvreté porte ses fruits.

Plongeant aussitôt dans la sphère politique, le quotidien à capitaux privés de langue anglaise s’intéresse à la crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Commentant, dans les colonnes de ladite publication, le projet de loi gouvernemental sur le Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Kumba, l’une des zones les plus agitées par la crise séparatiste, note que le gouvernement vient de céder aux Anglophones plus que ce qu’ils espéraient en matière d’autonomie.

Dans les rangs du pouvoir, The Post semble pourtant percevoir comme une cacophonie à l’exemple de la sortie d’un député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), David Manfouo, pour qui octroyer un statut spécial aux régions anglophones est contraire à l’esprit d’État unitaire du Cameroun.

N’empêche qu’à l’Assemblée, rétorque le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le projet de texte sus-évoqué a fini par être adopté en dépit de la controverse. «Code des collectivités : adopted !» s’écrie Mutations : malgré la polémique autour de l’article 246 sur l’autochtonie des maires des villes, les députés de la majorité présidentielle ont fait passer le texte comme une lettre à la poste.

Après avoir présenté «les innovations» de ladite loi, Défis Actuels s’intéresse à la nouvelle croisade du gouvernement contre les loyers fictifs de l’État en matière de bureaux et de logements administratifs, un phénomène tenace et qui, révèle le bihebdomadaire, fait perdre annuellement 4 milliards FCfa aux caisses publiques.

Dans un dossier plus globalement dédié à la gouvernance, InfoMatin s’intéresse à la corruption, qui «est devenue un cancer social au Cameroun» où le mal persiste et tend à se banaliser, malgré toutes les mesures drastiques prises par le gouvernement.

Les journaux camerounais en mode polémiques

Les journaux camerounais parus mardi traduisent, à leur manière, les malaises culturels, judiciaires et politiques qui secouent actuellement le pays.Présenté en grande pompe en fin de semaine dernière au public par le gouvernement, la mascotte du prochain Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, qu’accueille le pays l’année prochaine, sème la discorde au sein de l’opinion. Le Messager, qui se fait l’écho de ce malaise, présente «Tara» sous les traits d’«une momie», tant la laideur de ce lion sous le physique d’un humain a tout pour repousser le public.

«Une mascotte est un porte-bonheur. C’est un objet chargé émotionnellement, voire spirituellement, qui vous accompagne dans une entreprise conquérante », explique, dans les colonnes de Mutations, le critique et chroniqueur culturel Joseph Owona Ntsama. Pour lui, les référents auxquels cette mascotte renvoie s’inscrivent foncièrement en faux avec la prestance, la majesté et cette force tranquille que dégage cet animal redoutable même au repos.

Et voici qu’on reparle du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), cette formation d’opposition qui semble donner des insomnies au pouvoir de Yaoundé. Cette fois, rapporte Le Jour, c’est le sous-préfet de la localité de Nkongsamba (Littoral) qui vient de déposer une plainte contre ses militants, accusés de troubles à l’ordre public. Un des responsables locaux du parti, cité par la publication, évoque un harcèlement permanent.

Toujours au chapitre de l’insolite, Kalara, «l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire», révèle que des greffiers décédés, ou démissionnaires, ont été promus en grade à la faveur des derniers arrêtés du ministre de la Justice (Minjustice) portant avancements d’échelon. La faute, dénonce leur syndicat, à une série de dysfonctionnements qui soulèvent l’émoi dans les milieux judiciaires.

Décidément sur la sellette, le ministère de la Justice se retrouve aussi au cœur de ce que Le Messager qualifie de «guerre des nerfs entre Yaoundé et Washington» : des critiques acerbes des États-Unis, en particulier et de la communauté internationale, en général, au sujet de la situation des droits de l’homme dans le pays. Il se passe, explique le quotidien à capitaux privés, que le rapport publié sur le sujet par ce département, est également qualifié de biaisé par la société civile locale.

Mais, comme si de rien n’était, le patron de la Justice, Laurent Esso cité par InfoMatin, vient d’engager les chefs de cours d’appel et délégués régionaux de l’administration pénitentiaire à débattre de la meilleure manière possible dont doivent intervenir les services judiciaires impliqués dans le processus du scrutin législatif et municipal du 9 février 2020.

En dehors du double scrutin à venir, complète le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le Minjustice vient également d’engager la croisade contre les lenteurs judiciaires, en grande partie à l’origine de la surpopulation carcérale.

Dans le champ de la politique proprement dite, l’hebdomadaire satirique Le Popoli n’est toujours pas sorti de la polémique autour du projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), actuellement en étude au Parlement. En couverture, il représente le président Paul Biya, se faisant lire par un collaborateur la réaction musclée du Front social démocratique (SDF, opposition) par rapport au statut spécial projeté pour les régions anglophones et qui, excédé, rétorque en empruntant à une parabole : «C’est cette ‘’malbouche » qui a vidé la décentralisation de son contenu… Trop de critiques percent le tonneau !

Pendant ce temps, mentionne en grande manchette The Guardian Post, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) monte au créneau pour presser le gouvernement de mettre en œuvre les résolutions du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre dans la capitale, Yaoundé, avec en ligne de mire la résolution de la crise sécessionniste anglophone.

Les controverses politiques en vedette dans les journaux camerounais

Les controverses autour du projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), déposé vendredi devant le Parlement réuni en session extraordinaire avec en filigrane la tentative de résolution de la crise sécessionniste anglophone, s’affichent en couverture des journaux camerounais parus lundi.«Les régions anglophones tiennent leur statut spécial» (The Advocate) ; «Code de la décentralisation : la largesse de Paul Biya aux Anglophones» (Génération Libre) «Décentralisation : le projet de loi qui fait polémique» (La Voix du Centre) ; «Sentiments mitigés autour du projet de loi sur les statuts spéciaux» (Eden) ; «Statuts spéciaux : Cadeau empoisonné, caractéristiques attrayantes» (The Post,) ; «Que de privilèges concédés aux régions anglophones !» (Sans Détour) et «Parlement : 15 jours pour expurger les démons de la division» (L’Indépendant) sont les titres affichés par les journaux.

Pour le bihebdomadaire Essignan, Paul Biya vient de réaliser «le super-banco», un coup de maître avec ce texte qui remet les pendules à l’heure. Cette loi, explique L’Essentiel, va donner une plus grande liberté d’action pour les maires et les élus locaux, avec 15% des recettes de l’État consacrées à la décentralisation.

«Fidèle à ses engagements pour la bonne marche du pays, le président Paul Biya a ainsi pris la pleine mesure des choses, en décidant de soumettre au Parlement, les conditions qui permettent d’octroyer plus de ressources et d’autonomie aux régions anglophones, en vue d’un développement harmonieux et l’amélioration des conditions de vie des populations.»

Le gouvernement pousse la décentralisation à ses dernières limites, applaudit The Sun. Ce sont des changements majeurs, opine Le Financier d’Afrique. C’est «le tournant», renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, ledit projet proposant des «changements profonds» au premier rang desquels un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO), la mise en place d’une fonction publique spécifique et d’un statut particulier d’élu local, mais aussi la disparition du poste de délégué du gouvernement, super-maire nommé par décret présidentiel et trônant au-dessus de maires élus dans certaines grandes agglomérations.

Et c’est à ce niveau que les choses coincent, répond en écho Mutations, l’article 246 du projet de loi suscitant de vives critiques en ce sens qu’il instaure la fonction de «maire de la ville», élu par les communes d’arrondissement et qui devrait être un autochtone.

Cette notion d’autochtonie, s’emporte la présidente de l’Alliance des forces progressistes (AFP), Alice Sadio, «devenue le véritable dada du régime et ses acolytes, n’est ni plus ni moins qu’une trahison du principe de +personnalité nationale+ contenu dans le préambule de la Constitution du Cameroun».

«C’est un concept qui crée de facto une inégalité entre les citoyens d’un même pays, d’une même région et d’une même ville, analyse, dans les colonnes de la même publication, l’historien Ahmadou Sehou. Comment comprendre qu’un citoyen qui est né ou qui est installé dans une ville depuis de longues années, qui y a investi ou qui y paye ses impôts ne puisse prétendre être maire de cette ville parce que ses parents auraient des racines dans une autre localité ? Comment comprendre qu’à l’heure où des Camerounais sont maires et responsables dans d’autres pays, on puisse mettre ce genre de barrières ? On peut protéger les minorités ou les natifs en faisant jouer simplement le jeu démocratique, sans avoir besoin de l’inscrire dans une loi ».

Pour Repères, il s’agit d’une polémique inutile : les passions se déchainent sur un seul article du projet de loi alors que «le texte n’apporte aucune révolution», codifiant simplement les usages et pratiques en vigueur et ne prévoyant aucune restriction, s’agissant des maires d’arrondissement.

Cameroun : zoom sur le projet de loi portant Code des collectivités territoriales

Le projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD) du Cameroun, déposé vendredi devant le Parlement réuni en session extraordinaire et dont APA a pu obtenir copie, consacre de larges avantages aux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO), hantées depuis plus de 3 ans par un conflit sécessionniste.Ledit texte, subdivisé en 501 articles regroupés autour de 7 livres, réunit dans un même document l’ensemble de la législation concernant les CTD. Il précise que les zones en crise bénéficient d’un statut spécial fondé sur la spécificité linguistique, s’exprimant à travers un système éducatif et un système judiciaire particuliers, dont les modalités de gestion sont fixées par des lois spécifiques.

Le texte insiste sur l’impératif du respect de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire et de la primauté de l’État, ainsi que sur l’égale dignité des CTD, aucune d’entre elles ne pouvant exercer de tutelle sur une autre. Il indique également que certaines collectivités peuvent bénéficier de mesures d’incitations fiscales et économiques, dans l’optique de favoriser leur développement.

Dès sa promulgation, la loi instaurera un statut dérogatoire aux régions anglophones à travers la mise en place d’un régime juridique particulier qui, outre celles reconnues aux autres régions, leur confère des compétences découlant de leur spécificité. Celles-ci portent sur la participation à l’élaboration des politiques publiques nationales relatives au sous-système éducatif anglophone et de la justice, conformément au sous-système de la Common Law, la création et la gestion des missions régionales de développement, ainsi que le statut de la chefferie traditionnelle.

L’autre élément de spécificité, proposé par le gouvernement, porte sur les organes régionaux qui, pour le NO/SO, seront l’Assemblée régionale et le Conseil exécutif régional. Le projet de loi prévoit, en outre, l’institution d’un médiateur indépendant dans les mêmes zones, désigné par le président de la République.

Il s’agira, explique-t-on, d’une autorité indépendante chargée de recevoir les réclamations concernant, dans leurs relations avec les administrés, le fonctionnement des administrations, collectivités, entreprises et établissements publics régionaux, et de veiller au respect de la spécificité régionale dans les domaines de l’usage de la langue anglaise, de la pratique de la Common Law et de la mise en œuvre du sous-système éducatif anglophone.

Dans ses contours, le projet de loi gouvernemental précise que les ressources financières, dont la dotation générale de la décentralisation ne peut être inférieure à 15%, ne sont plus inscrites dans les budgets des départements ministériels, mais sont directement affectées aux collectivités, les populations étant par ailleurs associées à toutes les phases de l’élaboration et de l’exécution des budget, programmes et projets, et par l’institution des comités de quartier ou de village dans les communes.

Sur un autre plan, le pouvoir prévoit un changement de la dénomination de «Communauté urbaine», remplacée par «Ville de…» et suivie de la dénomination de l’agglomération concernée. Ainsi, le délégué du gouvernement, jusqu’ici super-maire nommé par décret présidentiel et trônant au-dessus des maires élus, s’appellera «maire de la ville de…», lequel sera élu par les conseillers de la Communauté et doit être originaire de l’une des communes d’arrondissement de la ville.

Les journaux camerounais se focalisent sur la session extraordinaire du Parlement

Les journaux camerounais parus vendredi révèlent, dans un bel ensemble, le contenu du projet de loi du gouvernement appelé à ramener la paix dans les régions sécessionnistes anglophones, en proie à un conflit sécessionniste et qui sera examiné dès le même jour par le Parlement siégeant en session extraordinaire.La crise sécessionniste, dans les régions anglophones, sera au cœur de la session extraordinaire du Parlement qui s’ouvre ce jour, annonce InfoMatin. «Convoquée à l’initiative du président Paul Biya, elle devra examiner le +projet de loi portant Code de la décentralisation+, inspiré en grande partie par le Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre à Yaoundé.»

Le «suspense» est de rigueur chez le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui fait état de supputations allant bon train au sein de l’opinion entre l’accélération de la décentralisation, statut spécial pour les régions anglophones, voire révision de la Constitution. Ce qui va changer, rétorque L’Indépendant, c’est justement les deux premiers points cités.

Ce que le président Paul Biya s’apprête également à supprimer, prolongent L’œil du Sahel et The Guardian Post, c’est le poste de délégué du gouvernement, ces super-maires nommés par décret du président de la République, trônant à la tête des grandes agglomérations au-dessus des maires d’arrondissement élus.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest reviennent aussi, applaudissent NewsWatch, The Guardian Post et The Horizon, à leurs systèmes éducatif et judiciaire d’inspiration anglaise, avec en prime la réinstauration de l’Assemblée générale des chefs traditionnels longtemps phagocyté par le régime de Yaoundé.

«Code de la décentralisation : Paul Biya donne tout aux anglophones», renchérissent en chœur Génération Libre, La Météo, Le Soir et Réalités Plus, reprenant à leur compte les affirmations de The Guardian Post selon lesquelles les régions anglophones se verront attribuer, tout au moins pour l’exercice budgétaire à venir, des moyens financiers plus importants que les huit autres régions francophones.

Sous le titre «Région à statut spécial : 20 questions-réponses», Mutations, pour sa part, a fait le choix de revisiter les implications juridiques, politiques et sociétales de ce concept. «Les régions à statut spécial sont le fruit des efforts des décideurs politiques et des négociateurs de paix pour tenter de maîtriser des situations dans lesquelles un État a un groupe minoritaire souvent occupant un espace territorial défini, et avec des particularités difficiles à gérer par l’État central», explique un spécialiste dans les colonnes de ce quotidien à capitaux privés.

Le profil de l’union douanière Ceeac/Cemac se dessine

Les travaux du Comité technique sur les questions économiques et commerciales de la rationalisation des communautés économiques régionales en Afrique centrale (Copil/CER-AC) se tiennent depuis mercredi dans la capitale camerounaise, Yaoundé, avec pour objectif affiché de parvenir à une union douanière entre la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), a constaté APA sur place.Les délégués des différents pays se penchent ainsi sur l’étude d’une structure de tarif extérieur harmonisé en Afrique centrale, mais également d’un code des douanes commun.

Selon le ministre camerounais délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Paul Tasong, il a été constaté que l’existence, côte à côte, de deux communautés économiques en Afrique centrale constitue une entrave assez sérieuse au processus d’intégration régionale.

Pour lui, il est question de fusionner la Ceeac et la Cemac afin de parvenir à un marché et des débouchés plus importants pour les produits de ces 11 pays, mais aussi de permettre à la sous-région de jouer sa partition vers l’intégration économique et régionale africaine.

À en croire des sources proches du dossier, après être parvenus à la fusion des deux zones de libre-échange, les experts s’attèlent actuellement à fédérer les avis sur l’avènement d’une union douanière et le rapprochement des cadres institutionnels.

En avril 2015, se souvient-on, le Minepat avait, au terme de la 3ème réunion du Copil/CER-AC, avoué par voie de communiqué que les textes relatifs aux questions sécuritaires, à la libre circulation des personnes et des biens ou encore au mécanisme de financement n’avaient «pas fait l’objet d’un consensus au niveau des experts», leur examen ayant été renvoyé.

En effet, apprenait-on alors, des projets de textes portant examen de 5 des 12 domaines et qui concernent les questions sécuritaires, commerciales, de libre circulation des biens, de cadre de coordination et de mécanisme de financement, seuls ceux relatifs aux questions commerciales, notamment les projets de décision conjointe sur l’harmonisation de l’agrément au tarif préférentiel en Afrique centrale et sur l’harmonisation de la procédure d’agrément au tarif préférentiel Ceeac/Cemac, avaient été adoptés après quelques amendements.

Le projet de fusion, qui bénéficie de l’appui financier de la Banque africaine de développement (BAD) pour un budget de fonctionnement initial de 300 millions FCFA, traîne ainsi en longueur depuis des années.

Il convient de noter que si la Cemac, qui a vu le jour en 1994 à N’Djamena (Tchad), réunit le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad. La Ceeac, créée en octobre 1983 à Libreville (Gabon), s’étend quant à elle à l’Angola, au Burundi, à la République démocratique du Congo et à Sao Tome & Principe.

La sortie de la crise sécessionniste préoccupe les journaux camerounais

La convocation, pour ce vendredi, d’une session extraordinaire du Parlement avec en toile de fond la résolution de la crise sécessionniste anglophone, meuble les colonnes des journaux camerounais parus jeudi.À peine la session ordinaire sur le budget de l’État s’est achevée, que le président de la République, Paul Biya, fait convoquer une assise supplémentaire et pour des travaux qui, précise le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, n’excéderont pas 15 jours.

Si le principal sujet à l’ordre du jour n’a pas été indiqué, au vu de son caractère spécial, Aurore Plus et Le Financier d’Afrique croient savoir qu’il s’agira d’étudier et de voter des textes en rapport avec la crise sécessionniste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NO/SO).

Le chef de l’État, confirment L’Indépendant et Mutations, devrait introduire auprès du législatif des projets de textes en rapport avec les conclusions du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé.

L’intention affichée du sommet du pays est l’accélération de la mise en œuvre d’un statut spécial pour les régions anglophones, de hâter le processus de décentralisation mais aussi de supprimer le poste de délégué du gouvernement, principales frustrations officielles au projet de partition du Cameroun par des activistes anglophones.

Les Anglophones, estime The Guardian Post,  retiennent leur souffle pour savoir si la session donnera lieu à des statuts spéciaux qui répondent aux aspirations de ceux qui ont pris les armes contre l’État. The Post décrit également des Anglophones anxieux, au moment où le régime Biya présente un paquet de statuts spéciaux au Parlement.

Pour dire vrai, croit savoir Le Messager, ce sont les États-Unis qui font paniquer le Cameroun : face au rouleau compresseur de la communauté internationale, Paul Biya demande au Parlement de se réunir d’urgence. «Désormais en proie à la surenchère, Paul Biya a finalement compris que l’option militaire n’était pas la bonne, opine Aurore Plus. Et s’apprête donc à conférer les attributs d’un État fédéré au sein d’un Cameroun ‘’un et indivisible » et décentralisé.»

Pour la dernière publication citée, vu ainsi, les régions anglophones garderaient la forme spécifique d’éducation anglo-saxonne, leur Common Law, leur Chambre des chefs traditionnels, etc., «de quoi inspirer d’autres formes de particularismes, et peut-être d’autres pulsions séparatistes à travers le pays».

En attendant que le suspense soit levé au Parlement, c’est l’Italie, répercute Le Quotidien de l’Économie, qui vient de mettre la main au portefeuille pour la reconstruction du NO/SO.

Dans le projet de budget 2020, fraîchement voté par le Parlement et dont la promulgation par Paul Biya est attendue, il est prévu, ajoute Cameroon Business Today, une enveloppe de 120 milliards FCfa destinée à la réhabilitation des régions sinistrées, au premier rang desquelles la zone anglophone mais aussi l’Extrême-Nord, en proie aux assauts de la secte islamiste Boko Haram.

Cameroun : le Port autonome de Douala à l’heure des incertitudes

L’exploitation en mode régie, dès le 1er janvier prochain du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), l’un des poumons économiques du Cameroun et qui ravitaille également la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, inspire de réelles inquiétudes aussi bien auprès des usagers que des travailleurs, a constaté APA sur place.En début de semaine, et au lendemain de la création d’une régie déléguée (RTC), le directeur général de l’Autorité portuaire, Cyrus Ngo, a certes tenu à informer les acteurs concernés qu’ils « continueront leurs opérations logistiques, commerciales et financières comme à l’accoutumée avec la régie qui, pour ce faire, disposera d’une autonomie de gestion». Mais ces assurances semblent loin de convaincre les observateurs.

Au premier rang des angoisses, figure la transition de la plateforme électronique jusqu’ici gérée par le groupement franco-danois Bolloré-Maersk (APMT), sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT) et dont le contrat de 15 ans expire en fin décembre. En effet, appelé à déguerpir avec son logiciel de gestion «Oscar», ledit consortium laissera la place à «Navis TOS» nouvel outil informatique récemment acquis par le PAD à hauteur de quelque 2 milliards FCfa auprès de l’américain Port Technology AIS.

« Lorsqu’on nous apprend que la formation du personnel pour la maîtrise de ce logiciel débutera d’ici une semaine, alors que dans le même temps il faudrait entre 6 et 8 mois pour avoir des opérateurs compétents, il y a tout lieu de craindre un engorgement ainsi que plusieurs autres écueils, fortement dommageables à l’import-export», déclare Ousmane B., importateur tchadien rencontré mercredi.

Il rappelle que la mise en régie du dragage du chenal dudit port, intervenue depuis plus d’un an, reste au point mort. Un manquement qui craindre l’ensablement et l’envasement du chenal, fortement dommageable pour la navigation des navires à fort tirant d’eau et donc à l’économie.

Les mêmes craintes sont perceptibles chez les plus de 3000 employés de DIT qui attendent de connaitre leur sort.

Depuis 2005 en effet, des travailleurs bénéficiaient individuellement de la couverture maladie pour eux-mêmes et leurs ayants-droits, de la mise à disposition via un centre médical assurant les visites systématiques du personnel et les campagnes de santé, d’une retraite complémentaire, d’une prime annuelle d’intéressement de 2% du résultat net.

Dans la même veine, un programme de formation continue du personnel à l’étranger était en vigueur, avec une moyenne de 5000 heures de formation par an représentant une cinquantaine de millions de francs CFA, sans oublier la mise en place d’une cantine sur le terminal, l’octroi de repas gratuits ainsi que des «paquets minimum», lors des événements spéciaux tels que la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.

Selon des données compilées par APA, le terminal à conteneurs du PAD a connu plus de 151% de croissance de volume en 14 ans en dépit des contraintes naturelles et structurelles, quelque 50 milliards FCfa d’investissements réalisés contre des engagements initiaux de 33 milliards FCfa fixés dans la convention de concession de 2005.

Dans le même temps, et alors que l’État, le PAD et les acteurs nationaux ont perçu plus de 45% des résultats bruts dégagés par DIT dans la période, le chiffre d’affaire est passé de 22,5 milliards de FCfa en 2005 à près de 50 milliards FCfa en 2018.

Par ailleurs, l’équipement du terminal a été renforcé avec la mise en service d’un portique de quai, quatre portiques de parc et deux grues venues appuyer les deux portiques de quai d’origine, les investissements dans les portiques de parc ayant par ailleurs permis de gagner +20% de capacité de stockage .

Boko Haram intensifie les raids nocturnes au Nord du Cameroun

Au moins 24 personnes ont, depuis début décembre, trouvé la mort dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord au cours d’incursions nocturnes attribuées à la secte islamiste Boko Haram, a appris APA de sources sécuritaires jointes au téléphone.Alors que 25 autres otages enlevés au même moment restaient introuvables, les assaillants, dont 6 ont été neutralisés par l’armée dans la nuit du 5 au 6 décembre, ont emporté dans leur repli du bétail et autres objets de valeur après avoir incendié les habitations.

Dans un rapport publié mercredi, l’ONG de défense des droits humains Amnesty International (AI) a notifié au moins 275 homicides, dont 225 commis contre des civils, enregistrés entre janvier et novembre 2019. L’ONG signale également des cas de femmes amputées d’une oreille, des enlèvements et conversions de force à l’islam.

«Les personnes que nous avons rencontrées dans l’Extrême-Nord du Cameroun vivent dans la terreur. Beaucoup ont déjà été témoins d’attaques de Boko Haram et ont perdu des proches ou des connaissances. Elles ne se demandent plus s’il y aura de nouvelles attaques mais quand cela arrivera. Elles se sentent complètement abandonnées », écrit dans son rapport l’ONG.

Selon la directrice régionale par intérim de cet organisme pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Samira Daoud, les personnes interrogées vivent dans un total dénuement et « vont continuer à subir les assauts meurtriers de Boko Haram ou quitter leurs localités, si rien n’est fait ».

Elle appelle ainsi les autorités camerounaises « à renforcer, de toute urgence, la protection des personnes dans les zones affectées dans le respect des droits humains et du droit international humanitaire ».

En début d’année, le président Paul Biya avait déclaré que Boko Haram avait été repoussé hors des frontières camerounaises et ne «représentait plus qu’une menace résiduelle». Or, selon les recherches menées par AI, depuis cette date, les attaques du mouvement jihadiste « ont connu un regain dans l’Extrême-Nord ».

Les journaux camerounais à fond sur les législatives et municipales de février 2020

La publication, bien que tardive, des noms des candidats validés pour les législatives et municipales du 9 février 2020, inspire des commentaires controversés dans les journaux camerounais parus mercredi.Comme après un accouchement difficile, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, Le Jour et The Median annoncent la publication, la veille par Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires, des noms des candidats à la députation et dans les conseils municipaux.

Prévues lundi, ces listes ont finalement été rendues publiques le lendemain c’est-à-dire, constate The Guardian Post, hors des délais légaux, preuve s’il en était encore besoin de pressions diverses venues des instances gouvernementales. Lesquelles pressions ont, par exemple, permis la miraculeuse résurrection de l’inamovible président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, pourtant écarté de la course par sa base électorale.

Pour Ouest-Échos, à travers les multiples tergiversations constatées, allant jusqu’à différer la publication des listes des candidats au double scrutin, il est aujourd’hui clair que le pouvoir garde la mainmise sur Elecam, organe réputé indépendant et qui pourtant agit comme un démembrement du régime.

Elecam, c’est «le show et l’effroi», moque Mutations. «Le Rdpc ou l’âge d’or de l’indiscipline», titre Le Messager, notant lui aussi que les directives du président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), la formation aux affaires et recommandant le renouvellement du personnel dans ledit parti, ont été royalement foulées au pied en rase campagne par les hiérarchies intermédiaires.

En plus d’être présent sur l’ensemble du territoire, le parti au pouvoir, a décompté Mutations, fera cavalier seul dans 17 circonscriptions sur les 85 réparties à travers les 58 départements que compte le pays. Vu ainsi, note Émergence, le Rdpc a d’office déjà remporté 35 sièges sur les 180 que compte l’Assemblée.

Et, alors que L’Œil du Sahel s’attèle à présenter les forces en présence dans le septentrion, le plus grand vivier de suffrages du pays et sur le régime entend garder la haute main, Essingan présente, dans le grand-Sud, les figures des «duels dans la grande forêt.

Cameroun : le patronat plaide pour un meilleur rang dans le « Doing Business » de 2020

Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), dans un communiqué reçu mardi à APA, a appelé à la mobilisation de tous les acteurs économiques et au sursaut patriotique des administrations publiques afin que le pays améliore « significativement » son classement «Doing Business» de 2020.Déplorant «de nombreux goulots d’étranglement à l’amélioration de l’environnement des affaires», le patronat constate pour s’en indigner que le Cameroun occupe, en 2019, «une place peu honorable dans le classement Doing Business». Classé 167ème sur 190 pays, le Cameroun perd une place par rapport à l’année dernière et reste ainsi dans le lot des 25 Etats dont l’environnement n’est pas propice aux affaires.

Présenté comme le leader dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), le Gicam s’étonne de constater toujours au Cameroun la longueur des procédures, des délais et coûts dans les domaines tels que la création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, le raccordement à l’électricité.

Les mêmes obstacles ont cours s’agissant du transfert de propriété, de l’obtention de prêts, de la protection des investisseurs minoritaires, du paiement des taxes et impôts, du commerce transfrontalier, de l’exécution des contrats et du règlement de l’insolvabilité.

Pour le patronat, le Cameroun, qui aspire à l’émergence, ne saurait se complaire de la situation actuelle de son classement Doing Business, crucial indicateur observé par les investisseurs notamment ceux situés à l’étranger.

La politique en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi se passionnent pour la publication, tard la veille, des listes des candidats aux élections législatives et municipales du 9 février prochain.Les candidats au double scrutin sont donc connus, affiche en grande manchette le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, précisant que toutes les listes présentées par l’Union des populations du Cameroun (UPC), ont été rejetées pour bicéphalisme. La plus vieille formation du pays est victime de ses luttes intestines, note Le Messager.

Au total, résume Le Quotidien, 470 listes ont été présentées par 35 partis politiques, mais seulement 451 listes ont été validées par le conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’instance de gestion des scrutins et opérations référendaire. Le premier constat est, mentionne la publication, que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) aura des candidats dans les 85 circonscriptions.

Ce que retient d’emblée Émergence, c’est que le mystère est entretenu sur les noms des candidats retenus particulièrement pour ledit parti. «Après des investitures tumultueuses, particulièrement au sein du parti majoritaire, des frustrations nées des désillusions de ceux qui ont été mis à l’écart pourront faire l’objet d’un contentieux préélectoral», confirme L’Essentiel prévoyant déjà des rebondissements et de nombreux recours.

S’agissant du Front social démocratique (SDF), The Sun fait observer qu’après avoir longtemps tergiversé, le premier parti de l’opposition parlementaire prendra finalement part aux élections où la bataille, avec le RDPC, s’annonce féroce dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à un conflit sécessionniste.

Craignant, dans les colonnes de The Guardian Post, que les élections à venir ne puissent se tenir dans ces zones considérées comme son bastion le leader du Front, John Fru Ndi, blâme Biya pour sa lenteur à résoudre la crise séparatiste, condition sine qua non pour qu’un scrutin honnête et équitable soit organisé en pays anglophone.

Politique et économie font les choux gras des journaux camerounais

L’approche des élections législatives et municipales, l’examen de la Loi de finances par le Parlement et le changement de gestionnaire au Port autonome de Douala font ce lundi les choux gras de la presse camerounaise.Le vin est tiré à propos du double scrutin du 9 février prochain, affiche en grande manchette Cameroon Tribune. Le quotidien à capitaux publics, au même titre que l’hebdomadaire La Voix du Centre, Cameroon Insider et NewsWatch, s’intéresse à la publication attendue, dans la journée par Elections Cameroon (Elecam), de l’intégralité des listes des candidats auxdites consultations.

Et la deuxième publication citée de préciser que les prétendants recalés auront deux jours pour déposer leur requête auprès de l’organe de gestion des scrutins et opérations référendaires. Si Elecam, note Eden, met en garde les partis politiques contre des manipulations souterraines des listes, les plaintes risquent, très peu, de venir des rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) prônant la promotion de nouvelles figures et donc l’injection du sang neuf dans les listes.

En effet, et selon le bihebdomadaire La Météo, les choix consensuels de la base, consignés sur procès verbaux et conformes aux directives du camarade-président, Paul Biya, ont subi une profonde chirurgie esthétique au niveau du comité central, une instance qui a souverainement remis en selle des élus vomis par le sommier politique.

Au premier rang des heureux bénéficiaires du miracle de la résurrection, pointe le président sortant de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, vomi par le sommier politique et qui a été réhabilité par les instances dirigeantes. Ces pratiques antidémocratiques, se désolent Aurore Plus, Le Messager, L’Œil du Sahel et Sans Détour, créent de sérieuses frustrations à la base, allant parfois jusqu’à des démissions massives de militants. Plus globalement, pointe Mutations, la météo politique n’est pas clémente et tend même à faire le lit d’une rage qui peut déboucher sur l’orage.

Aussitôt dit, le quotidien à capitaux privés s’empresse d’aller fureter du côté de l’Assemblée nationale où, en fin de semaine dernière, le Front social démocratique (SDF, opposition) a fait sensation en perturbant le vote du projet de Loi de finances 2020, estimant que le prochain budget de l’État ne prend pas assez en compte la crise qui affecte le pays.

L’enveloppe, précisent Cameroun Infos, Cameroon Insider, Cameroon Tribune s’élève à 4951,7 milliards FCfa en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant. Après deux décennies de déficit en continu, les pouvoirs publics décident d’arrimer le pays à la logique de sincérité budgétaire. C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein, note Intégration.

Afin de renflouer les caisses, note Le Financier d’Afrique, le gouvernement a débusqué de nouvelles niches de recettes qui augmenteront la pression fiscale, la faisant ainsi passer de 12,7 à 13% du produit intérieur brut (PIB). «À l’analyse du projet de Loi de finances 2020, soupire EcoMatin, les ressources disponibles semblent bien limitées pour faire face aux contraintes et auraient pu être mieux réparties pour doper la croissance, accroître la productivité et contribuer à réduire la pauvreté.»

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à un conflit sécessionniste armé et déclarées zones économiquement sinistrées, le gouvernement s’emploie par contre, note Le Quotidien de l’Économie, à inciter les investisseurs à s’y installer en proposant des exonérations fiscales et douanières. Au registre des sanctions, annoncent Le Zénith et The Horizon, le gouvernement prévoit d’infliger de lourdes pénalités pour les prêteurs défaillants dans les banques. Dans le même temps, renchérit L’Anecdote, le recouvrement des créances sera plus serré.

Considéré comme l’un des poumons économiques du pays, la situation au Port autonome de Douala (PAD), appelé à fonctionner en mode régie déléguée dès le 1er janvier 2020 après le départ, ainsi que l’annoncent Cameroon Tribune, EcoMatin, Le Financier d’Afrique, Le Quotidien de l’Économie, Mutations et Repères, du concessionnaire franco-danois Bolloré-Maerks (APMT), inspire de réelles inquiétudes Intégration qui ne manque pas d’évoquer des «risques et incertitudes», alors que Le Messager déroule dores et déjà une litanie de «difficultés» à l’horizon.

Défis Actuels note ainsi qu’entre 2005 et 2017, les volumes des marchandises manutentionnés ont plus que doublé, représentant plus de 151% de croissance en 14 ans, le taux annuel moyen de progression des trafics s’établit désormais à plus de 13%.

Le départ de Bolloré est confirmé de la place portuaire, se réjouit La Nouvelle au même titre qu’Essignan, saluant la reprise de la gestion du très convoité terminal par l’expertise locale.

Le terminal à conteneurs du port de Douala opte pour la gestion en régie (officiel)

Le conseil d’administration du Port autonome de Douala (PAD), situé dans la métropole économique camerounaise, a procédé vendredi à la création d’une régie déléguée (RTC) de son très convoité terminal à conteneurs à compter du 1er janvier prochain, pour suppléer le départ du concessionnaire franco-danois Bolloré-Maerks (APMT).Avec un mandat d’un an, cette entité jouira d’une autonomie administrative et financière, et recevra délégation sur toutes les matières relatives aux opérations de gestion d’exploitation et de maintenance de ladite place économique. Au directeur général, Cyrus Ngo, il a été prescrit de «prendre une mesure commerciale importante et incitative de réduction de 10% des tarifs de manutention terre et de relevage» dès cette date.

Ces mesures conservatoires interviennent 24 heures après que la chambre administrative de la Cour suprême a rejeté le pourvoi en cassation formé par le PAD au sujet de l’éviction, jugée irrégulière par l’actuel opérateur arrivé en fin de mandat. Le 25 octobre dernier, le président Paul Biya avait, en attendant l’aboutissement des procédures judiciaires engagées par ledit groupement, exerçant sous le label de Douala International Terminal (DIT), suspendu l’attribution, à compter de début 2020, de l’exploitation dudit terminal à l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL).

APMT avait en effet saisi les tribunaux compétents pour dénoncer sa mise à l’écart de la phase de pré-qualification pour le recrutement d’un nouvel opérateur dans cette plateforme, où il exerce depuis 2005. Par la suite, le groupe Bolloré avait saisi le président de la République en vue de solliciter son arbitrage sur des «traitements injustes», subis de la part du PAD, souhaitant par ailleurs la reprise de l’appel à sélection «sur une base équitable».

Ces derniers jours, dans la perspective du départ de l’exploitant, en outre soupçonné de vouloir «saboter» les réseaux informatiques avant de plier bagages, l’Autorité portuaire avait réquisitionné des dizaines d’éléments de la gendarmerie et de la police, transformant du coup la zone en un camp sous couvre-feu.

En prévision de la fin du contrat de Bolloré-Maerks, le PAD, apprend-on de source introduite, a acquis un logiciel de gestion du terminal à conteneurs dénommé «Navis TOS» appelé à remplacer «Oscar» du franco-danois, à travers un marché de gré à gré passé à hauteur de quelque 2 milliards FCfa auprès de l’américain Port Technology AIS.

Cameroun : Biya limoge le plus vieux directeur de société publique

Le directeur général du Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (Ceneema) du Cameroun, Ernest Roland Ela Evina, en poste depuis 1974, a été limogé vendredi aux termes d’un décret.Plus vieux responsable de société publique du pays, l’octogénaire est remplacé par Mebande Bate, née Ekotto Minkouna Andrée Caroline Mélanie, jusque-là cadre au ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

À la tête d’une entreprise devenue presque fantôme, ses activités n’étant visibles nulle part, M. Ela Evina a battu tous les records de longévité au poste dans le pays.

Il avait réussi à résister à la loi de décembre 1999 portant statut des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic, stipulant que les dirigeants et leurs adjoints sont nommés à la majorité des deux tiers des membres du conseil d’administration pour une durée de 3 ans, renouvelable 2 fois.

Cameroun : la crise sécessionniste a déjà coûté près de 1000 milliards FCfa à l’économie (rapport)

Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), dans son rapport consacré à la crise sécessionniste qui secoue le pays, soutient que cette situation d’instabilité a déjà coûté près de 1000 milliards FCfa à l’économie.Sur les trois années que dure la crise sécessionniste anglophone, l’estimation sommaire porte à plus de 2 milliards FCfa les conséquences des «villes-mortes», de l’insécurité et des destructions diverses, l’arrêt des chantiers d’investissement public débouchant sur des manques à gagner importants en termes de chiffres d’affaires pour les entreprises, rapporte le document parvenu vendredi à APA.

En se focalisant sur 10 secteurs d’activités uniquement, les pertes sont estimées à près de 800 milliards FCfa, le secteur de la distribution étant le plus touché et l’insécurité ayant fait le lit des circuits d’approvisionnement informels dont plusieurs sont alimentés par les produits de contrebande.

Dans le même temps, le patronat estime à près de 18,5 milliards FCfa le montant des recettes perdues par l’État depuis le début du conflit en termes de recettes de l’impôt sur les sociétés, des redevances et autres taxes diverses.

Au total, le décompte quantitatif fait état de 159 jours de «villes mortes» dans le Sud-Ouest, et 141 dans le Nord-Ouest en 2017 et 2018, soit l’équivalent respectivement de 30,6% et 27,1% du total de jours ouvrés de ces années, ainsi que des pertes occasionnées représentant entre 20% et 30% du volume d’activités global.

Dans ce climat de terreur généralisée, les entreprises doivent s’adapter pour survivre, déplore le Gicam qui chiffre, au 30 septembre 2019, le bilan partiel des pertes déjà subies par les entreprises formelles, dans 9 secteurs d’activité, à près de 40 milliards FCfa.

À ceci, il convient d’ajouter le coût exorbitant des infrastructures publiques et établissements publics détruits, et dont le coût de la reconstruction pourrait avoisiner 500 milliards de FCfa, soit plus du tiers de l’enveloppe annuelle du budget d’investissement du Cameroun qui est d’environ 1300 milliards FCfa.

À l’arrêt des investissements publics, s’ajoute le manque à gagner pour les investisseurs conduisant à un fort impact sur l’énergie, les services, l’agro-industrie et les recettes fiscales. Face à la crise, les entreprises, qu’elles soient installées dans les régions sous conflit ou pas, supportent également des charges supplémentaires dues aux mesures d’adaptation indispensables.

Selon les données compilées par le patronat, l’insécurité qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a désormais des incidences économiques globales qui plombent lourdement l’économie nationale et doivent être prises au sérieux. Ainsi, selon les entreprises consultées, «86% d’entre elles annoncent que la crise dans ces régions a des répercussions négatives très importantes (50%), et importantes (36%) sur leurs activités».

Au 31 juillet 2019, indique le rapport, les pertes d’actifs, les destructions, pillages et vols avaient déjà coûté près de 40 milliards FCfa, la moitié représentant les pertes des entreprises agro-industrielles qui se retrouvent quasiment démunies, face aux attaques et dans l’impossibilité de sauvegarder leurs actifs, surtout le matériel végétal.

Depuis juillet 2018, la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun «prend les allures d’un véritable conflit larvé et de guérilla», constate le patronat pour qui il apparaît, «de plus en plus clairement, la volonté de certains acteurs d’instrumentaliser les répercussions économiques de la crise à des fins politiques.»

La politique et l’économie en vedette dans les journaux camerounais

Le sort du projet de loi à problèmes sur le bilinguisme au Parlement, de même que la bataille judiciaire pour l’exploitation du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), la métropole économique, constituent l’essentiel des articles développés par les journaux camerounais parus vendredi.Voici donc que le gouvernement s’incline sous la pression des avocats anglophones et retire son projet de loi sur la promotion du bilinguisme qualifié d’«odieux» par The Post. Il s’agit, croit savoir l’hebdomadaire de langue anglaise, mais aussi son confrère Le Messager, des conséquences de la manifestation organisée la veille par les avocats de la Common Law ressortissants majoritairement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO).

C’est que, étaye Mutations sous le titre «Le pouvoir file à l’anglaise», l’article 26 du projet de texte initié par le gouvernement fait polémique, particulièrement en son l’alinéa 1 disposant que «l’anglais et le français sont indifféremment utilisées devant les juridictions de droit commun et spéciales», et l’alinéa suivant précisant que «les décisions de justice sont rendues dans l’une ou l’autre langue officielle».

Pour l’ex-bâtonnier de l’Ordre national des avocats, Akere Muna, cité par The Guardian Post, cette posture constitue une tentative d’alimenter davantage la crise sécessionniste, dans la mesure où elle ouvrira la voie à la domination du français sur l’anglais dans les tribunaux des régions sous conflit, l’une des causes, justement, de la crise séparatiste qui ensanglante une partie du pays depuis 3 ans.

Restant au Parlement, mais sous un autre angle, Émergence révèle que le gouvernement, pour 2020, prévoit le déblocage d’une enveloppe de 120 milliards FCfa pour la reconstruction du NO/SO. Mais comment reconstruire en pleine guerre ? s’interroge la publication.

Comme pour lui répondre, Cameroon Tribune signale que les partenaires bilatéraux, à travers une quinzaine de leurs représentants ainsi que les organismes du système des Nations Unies, reçus la veille par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, ont promis leurs appuis multiformes.

Sur fond de grandes convoitises, le même quotidien à capitaux publics se fait l’écho du rejet, par la Cour suprême, du pourvoi formé par le PAD en conflit avec le concessionnaire franco-danois Bolloré-Maerks (APMT) pour l’exploitation du terminal à conteneurs. En d’autres termes, explicite la publication, la procédure engagée en début 2018 pour désigner un nouvel opérateur au terme du contrat cette fin d’année de l’actuel, est purement et simplement suspendue.

Le processus avait abouti, rappelle Mutations, le 16 septembre dernier, à la désignation de la société suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme nouveau concessionnaire. Mais l’incidence du verdict rendu par la Chambre administrative de la Cour suprême est-elle de nature à limiter l’option prise par le PAD, aujourd’hui, de «nationaliser» la gestion de son terminal à conteneurs dès le 1er janvier 2020 ? se demande la même publication.

Selon toute vraisemblance, ose The Post, l’on s’achemine vers une gestion provisoire de cet important pôle économique par l’Autorité portuaire elle-même, qui toutefois risque de manquer d’expertise pour manager un site aussi complexe qu’un terminal à conteneurs.

Vente de pétrole et de gaz au Cameroun : une taxe de 392,6 milliards perçue en 2019

Le Trésor public du Cameroun a collecté 392,66 milliards FCFA dans la vente du pétrole et du gaz en 2019, soit une augmentation de 19,52% par rapport à ses recettes d’octobre 2018, informe un communiqué de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) parvenu jeudi APA.L’État camerounais a également perçu une enveloppe de 5,53 milliards FCFA représentant les impôts sur les sociétés, alors qu’une augmentation de la production nationale de pétrole brut de 4,18% était enregistrée par rapport aux réalisations de l’année 2018.

Selon la SNH, les quantités de pétrole brut vendues pour le compte de l’État se sont inscrites à la hausse de 17,92% entre fin octobre 2018 et 12 mois plus tard. Cependant, relativise l’entreprise publique, dans le sillage des cours internationaux du pétrole et malgré l’amélioration des différentiels des bruts camerounais, le prix moyen de vente a reculé de 11,42% contre une baisse de 12,38% pour le brut de référence, pour s’établir à 64,40 dollars par baril.

Par ailleurs, le budget des associations pétrolières, consacré à la production d’hydrocarbures, a été révisé à 463,96 millions de dollars pour l’exercice 2019, en croissance de 134,61% par rapport aux réalisations de 2018.

S’agissant du gaz, au 31 octobre dernier, la production nationale a connu une hausse de 28,29% par rapport aux réalisations de l’exercice 2018, dont 2,295 millions de mètres cubes ont été exportés avec une hausse de 33,15% par rapport au prix moyen enregistré au 31 octobre 2018.

Pour sa part, ajoute la SNH, le pipeline Tchad-Cameroun a généré des recettes de l’ordre de 29,97 milliards FCFA au titre du droit de transit. Cette enveloppe représente une hausse de 23,03% grâce au relèvement des quantités transportées des champs pétrolifères de Komé au terminal portuaire de Kribi, qui couvre une distance totale de 1080 kilomètres dont environ 900 en territoire camerounais.

 

Les journaux camerounais s’émeuvent de la crise sécuritaire, politique et économique

La montée de l’insécurité, dans plusieurs grandes agglomérations du pays, émeut au plus haut point les journaux camerounais parus jeudi, au même titre que les futures élections législatives et municipales sur fond de présentation du projet de budget 2020 de l’État.Comme s’ils s’étaient donné le mot, Émergence, Le Jour et Mutations sont en état d’alerte devant la multiplication des actes violents dans les principales villes du pays. Si Le Jour attribue ces agressions, parfois suivies de mort d’homme, à des bandits de grand chemin, il les lie davantage à l’approche des fêtes de fin d’année.

Dans la métropole économique, Douala, sacrée «capitale du crime» par Mutations et «ville cruelle» par Émergence, les raids à l’arme à feu se sont multipliés depuis peu, les braquages à main armée s’ajoutant aux crimes en bandes organisées. Selon le sociologue Louis Roger Kemayou, interrogé par la première publication citée, ce phénomène peut s’expliquer à la fois par la guerre sécessionniste qui règne dans les régions anglophones voisines du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où des armes circulent en abondance, l’inefficacité des contrôles routiers, mais aussi le malaise social que vivent des milliers de jeunes désœuvrés.

Autre forme de psychose, qui s’étend également à travers le pays et que signale The Guardian Post : les alertes à la sorcellerie qui, dans le département du Moungo, non loin de Douala, viennent d’obliger les parents à retirer leurs enfants d’une l’école. Mais s’il y a une forme d’agression dont on ne parle pas souvent, et à laquelle Cameroon Tribune consacre une réflexion, ce sont les violences conjugales. Des actes quasi-tabous et dont le silence qui les entoure freine le travail de la justice, soupire le quotidien à capitaux publics,.

Toujours est-il que la même publication consacre sa principale manchette à la fièvre qui monte dans les états-majors des partis politiques, à la veille de la publication des listes de candidature pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020. Sauf que, les principales formations de l’opposition ont demandé le report de ces consultations que, s’empresse de préciser Baromètre Communautaire, le gouvernement vient de rejeter en refusant de se soumettre à toute forme de chantage ou de surenchère.

Réagissant à cette inflexion du régime, l’avocat Claude Assira, interrogé par Défis Actuels, estime que cette fermeté affichée ne contribue pas à l’apaisement du climat sociopolitique : «Notre personnel gouvernant est l’un des rares, dans le monde, qui considère ses initiatives comme des vérités absolues. De fait, je n’ai jamais vu le gouvernement camerounais prendre en compte des opinions émanant de ses adversaires politiques ou de son peuple. Il recule peu sur la demande des autres acteurs politiques. Le centralisme excessif du pouvoir et son hyper concentration autour du président de la République font que lui seul peut décider de ce qui est bon ou pas, sans d’ailleurs risquer de s’aliéner l’adhésion de ceux qu’il aura contredit.»

C’est dans ce contexte de grande tension que ce bihebdomadaire signale l’entrée en vigueur, dès le 1er janvier prochain, de nouvelles taxations sur les cosmétiques éclaircissants, les cigarettes, les machines de jeux vidéos ou encore les motocycles. Cette mesure, apprend-on, vise d’une part à protéger la santé publique en limitant la consommation de produits nocifs, et d’autre part à accroître les recettes de l’État.

2020 sera l’année du patriotisme économique, annonce Baromètre Communautaire, l’accent des pouvoirs publics étant mis sur les nouveaux objectifs industriels du pays à travers le «made in Cameroon». Avec une enveloppe équilibrée en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice 2019, le nouveau budget est jugé «réaliste» par Cameroon Business Today, justifiant le dégraissage de 5% par la récession internationale ainsi que la situation sécuritaire du pays.

Dans les domaines de l’eau et de l’énergie, complète Mutations, l’une des réalisations attendues et frappées du sceau de l’urgence est la réhabilitation de la Société nationale de raffinage (Sonara), hors service depuis le grave incendie ayant décimé son plateau technique en fin mai, de nouveaux aménagements hydroélectriques mais aussi la densification des travaux de construction d’adductions d’eau potable.

Douala : Bolloré gagne aux points en justice contre l’Autorité portuaire

La chambre administrative de la Cour suprême du Cameroun a, mercredi en fin de journée, rejeté le pourvoi en cassation formé par le Port autonome de Douala (PAD), la métropole économique, au sujet de l’éviction irrégulière du consortium franco-danois Bolloré-Maerks (APMT) de l’exploitation du terminal à conteneurs, a appris APA de source judiciaire.Le 25 octobre dernier, le président Paul Biya avait, en attendant l’aboutissement des procédures judiciaires engagées par le groupement, exerçant dans le pays sous le label de Douala International Terminal (DIT), suspendu l’attribution à compter du 1er janvier prochain de l’exploitation dudit terminal à l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL). 

APMT avait, au départ, saisi les tribunaux compétents pour dénoncer sa mise à l’écart de la phase de pré-qualification pour le recrutement d’un nouvel opérateur dans cette plateforme, où il exerce depuis 2005. Par la suite, le groupe Bolloré avait saisi le chef de l’État camerounais en vue de solliciter son arbitrage sur des «traitements injustes», subis de la part du PAD, souhaitant par ailleurs la reprise de l’appel à sélection «sur une base équitable». 

Ces derniers jours, dans la perspective du départ de l’exploitant, en outre soupçonné de vouloir «saboter» les réseaux informatiques avant de plier bagages, l’Autorité portuaire avait réquisitionné des dizaines d’éléments de la gendarmerie et de la police, transformant du coup la zone en un camp sous couvre-feu.

Budget 2020 et sport au menu des journaux camerounais

La présentation, devant le Parlement, de la Loi de finances 2020, mais aussi la révocation controversée d’un entrepreneur italien d’un chantier d’infrastructure sportive, inspirent plusieurs commentaires dans les journaux camerounais parus mercredi.Proposé en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant soit un dégraissage de 5%, le prochain budget de l’État n’est pas pour rassurer EcoMatin : avec 1347 milliards FCfa, le budget d’investissement public (BIP) ne représentera que 27,2% de l’enveloppe globale de 4951,7 milliards Fcfa, bien en deçà des 30,3% promis par un gouvernement sous programme économique et financier triennal avec le Fonds monétaire international (FMI), une institution ayant exigé au pays de ramener le déficit budgétaire à un niveau compatible avec les critères de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
 
Pour Ouest-Echos, en décidant de la baisse du budget de l’État, le gouvernement s’est résolument inscrit dans la logique de la déflation de l’économie nationale. Il s’agit d’un budget réaliste pour la relance, lui répond en écho L’Action, l’hebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir).
 
«Le projet de Loi de finances actuellement examiné au Parlement propose plusieurs actions fortes, destinées à encourager la production et la consommation locale, et à améliorer les conditions de vie des populations», résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui cite, entre autres «mesures phares», l’introduction de nouvelles taxes pour limiter les importations de riz, de maïs, d’huile de palme et de soja, la création de 55.000 emplois au cours de l’année à venir, une taxation plus sévère des produits décapants ainsi que l’entrée en vigueur de la couverture santé universelle.
 
C’est dans le même cadre, appuie Essingan, qu’est prévue la modernisation de l’administration du cadastre, la réforme et l’optimisation des recettes foncières. Le gouvernement se ment à lui-même, tranche l’hebdomadaire satirique Le Popoli, qui ne croit pas un traitre mot des grandes annonces du pouvoir.
 
Avec pour titre «Péril sur le complexe d’Olembé», Expression économique s’émeut de son côté de la brutale et unilatérale résiliation, par les pouvoirs publics, du contrat de construction d’une infrastructure sportive majeure dans la capitale, Yaoundé, exécuté par l’entreprise italienne Piccini qui, en retour, menacé de traîner l’État du Cameroun devant les instances judiciaires internationales.
 
C’est l’histoire d’un «mélodrame à l’italienne», soupire Le Soir, se demandant qui, du Cameroun ou du constructeur qui crie à un tacle irrégulier, a roulé l’autre. Appelé à accueillir les rencontres d’ouverture et de clôture de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2021, la tâche d’achèvement de l’ouvrage, indique InfoMatin, incombe désormais à l’entreprise canadienne Magil, qui a pris l’engagement de livrer les travaux dans les délais. Les choses sont allées très vite, décrit Cameroon Tribune, le nouveau prestataire ayant été officiellement installé sur le site mardi.
 
Il s’agit, avise EcoMatin, d’un pari très risqué pour le nouvel opérateur, qui n’aura que six petits mois pour parachever l’ouvrage principal aux normes de la Confédération africaine de football (CAF). Plusieurs interrogations, insiste Le Jour, demeurent quant aux garanties d’achèvement de l’ouvrage aux normes olympiques.
 
Pour Signatures, il s’agit du «scandale financier de la décennie» : lancée en 2008 pour un coût initial de 163 milliards FCfa, l’avancée actuelle de l’infrastructure, quatre ans plus tard, n’incite guère à l’optimisme. Ce dossier pourrait également être le déclenchement d’une affaire qui livrera, peut-être enfin, les responsables du retrait de la CAN 2019 au Cameroun.

La mise au point du gouvernement sur les élections fait les choux gras des journaux camerounais

L’annonce, par les principaux partis de l’opposition, de ne pas prendre part aux élections législatives et municipales du 9 février 2020 a suscité, la veille, une vive réaction du gouvernement sur laquelle se penchent les journaux camerounais parus mardi.Face à l’attitude de certaines formations politiques qui menacent, sur fond de surenchère et de chantage, notamment de boycotter cette échéance, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji et son collègue de la Communication, René Emmanuel Sadi ont, explique le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rappelé les dispositions légales en la matière.

Les rapports sont tendus, ces derniers jours entre les leaders de certains partis politiques et le gouvernement, alerte Mutations : en dehors des aspects liés à la sécurité, les leaders des partis politiques estiment que le délai de 15 jours accordé par la loi pour l’établissement et le dépôt des dossiers leur a été fatal. Ils accusent également les autorités administratives d’avoir volontairement torpillé la signature de leurs documents afin de les empêcher d’être à jour par rapport cette échéance et, à défaut de reporter ces élections locales, ils exigent un moratoire de deux semaines pour compléter leurs dossiers déposés.

Il était question, précise InfoMatin, de lever non seulement l’équivoque sur l’éventualité d’un report des élections, mais surtout de garantir du bon déroulement du double scrutin. S’agissant spécifiquement de la situation sécuritaire dans les régions anglophones du Nord-Ouest et le Sud-Ouest, où règne une guerre sécessionniste, la situation est sous contrôle, le chef de l’État, en convoquant le corps électoral, ayant tenu compte des tous les paramètres garantissant des consultations sereines et équitables.

Le vote aura bel et bien lieu, résume Tribune d’Afrique. C’est que le pouvoir, prolongent Le Jour et The Guardian Post, juge irresponsables les partis qui, connaissant de longue date le calendrier politique, s’interrogent encore sur l’effectivité de la tenue du double scrutin. Aucun report n’est à l’ordre du jour, martèle L’Épervier, pointant «la fuite en avant» des adversaires du régime, manifestement pas prêts à affronter la vérité des urnes.

La demande de report des élections a donc été jugée irrecevable, constate Mutations avec une pointe de dépit, cependant que son confère Le Messager voit, à travers la sortie gouvernementale, un procès en règle contre l’attitude pernicieuse du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et du Front social démocratique (SDF), en même temps que l’ingérence des puissances occidentales est pointée du doigt.

Reste que, objecte Émergence, des élections législatives et municipales sans la participation des poids lourds de l’opposition est un coup dur, pour un régime obligé de passer à l’offensive pour se donner de la contenance.

Plus de 250 ex-combattants démobilisés au Cameroun depuis fin janvier 2019 (officiel)

Plus de 250 ex-combattants ont été sortis des réseaux terroristes au Cameroun depuis fin janvier 2019, a appris APA mardi auprès des services compétents du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (Cnddr).Si le plus grand nombre de ces ex-combattants, majoritairement constitués d’enfants soldats et désormais admis dans des centres de rééducation, provient de l’Extrême-Nord, où sévit la secte islamiste Boko Haram, d’autres repentis sont enregistrés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise sécessionniste depuis fin octobre 2016.

Au Cnddr, on justifie le rythme «un peu lent» de ces redditions par la terreur que font régner les milices sur leurs ex-camarades de combat, mais également la peur de représailles des pouvoirs publics instillée dans les esprits par des réseaux jihadistes depuis l’étranger.

Dans les centres de rééducation et de réinsertion, et en dehors de la sécurité qui leur est garantie, dans les centres, les démobilisés sont formés aux petites activités génératrices de revenus telles que l’agriculture, l’élevage et autres petits métiers.

Créé en fin novembre 2018 par décret présidentiel, le Cnddr, dont le budget attendu pour 2020 est de 5 milliards FCfa, cible des ex-combattants de Boko Haram et du séparatisme anglophone désireux de répondre favorablement, à l’offre de paix du chef de l’État en déposant les armes.

Cameroun: L’ambiance vire au couvre-feu au port de Douala

Des dizaines d’éléments de la gendarmerie et de la police, lourdement armés ont investi, depuis vendredi dernier, le terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD) situé dans la métropole économique du Cameroun, à un mois de la fin de contrat du consortium constitué du groupe français Bolloré et de son partenaire danois Maerks (APMT). Les principaux accès au site sont placés sous haute surveillance, et des fouilles au corps sont pratiquées sur les travailleurs et les usagers. Quelques hommes en tenue, interrogés par le reporter, se sont refusés à tout commentaire sur ce déploiement massif, un pandore, sous le couvert de l’anonymat, ayant néanmoins glissé que cette présence armée avait été réquisitionnée par la direction générale du PAD.

Voici 4 jours, apprend-on, un agent d’entretien de Douala International Terminal (DIT), la filiale locale d’APMT, a été interpellée puis conduit en cellule, qu’il était soupçonné de transporter du matériel informatique rapportent nos confrères d’APA. «L’ambiance n’est pas très bonne, les forces de sécurité déambulent dans les couloirs de la facturation, armes à la main. Ils suspectent tout le monde en lançant des regards méchants. L’ambiance n’est pas du tout bonne pour le business. Après tout, nous sommes des clients et nous devons être respectés», s’insurge Oumar A, transitaire.

Selon des sources concordantes, le climat s’est alourdi depuis que le PAD, gestionnaire de la place portuaire, soupçonne l’opérateur en fin de mandat de vouloir saboter le système informatique du terminal à conteneurs. APMT, rappelle-t-on, a installé sur cette place portuaire un logiciel dénommé «Oscar», en charge des plateformes informatiques de gestion.

En prévision de la fin du contrat dudit opérateur, l’autorité portuaire a acquis, indique une source proche du dossier, un logiciel dénommé «Navis TOS» à travers un marché de gré à gré passé, à hauteur de quelque 2 milliards FCfa, auprès de l’américain Port Technology AIS. La mise en fonctionnement du nouveau réseau pourrait toutefois s’avérer ardue, puisque nécessitant la formation du personnel ainsi que la mise à niveau du réseau, des opérations pouvant nécessiter 6 à 8 mois, selon les prévisions les plus optimistes.

La fébrilité notée au terminal à conteneurs semble en rapport avec l’attribution provisoire, finalement suspendue par le président Paul Biya, le 25 octobre dernier en attendant l’aboutissement des procédures judiciaires engagées par APMT, de l’exploitation de la place portuaire de Douala à l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL). Le groupement franco-danois a en effet saisi les tribunaux compétents contre son éviction jugée, «irrégulière», du terminal à conteneurs qu’il exploite depuis 2005. D’ici le verdict, c’est le PAD qui aura en charge la gestion directe dudit terminal.

Par ailleurs, lundi, au cours d’une réunion restreinte présidée pour le compte du PAD par le français Amar Rashedi, le gestionnaire de la place portuaire a, selon des sources introduites, indiqué qu’il reprendra une partie du personnel de DIT (440 emplois directs, 1360 indirects et 1542 induits) le 1er janvier 2020 à ses conditions, consistant à minimiser les coûts d’exploitation, et à embaucher de bas salaires sans reprise d’ancienneté.