Un humanitaire tué par des hommes armés dans le Nord-Ouest camerounais (ONU)

La coordonnatrice de l’action humanitaire des Nations Unies pour le Cameroun, Allegra Baiocchi, a condamné avec la dernière énergie l’assassinat du personnel humanitaire Pascal Ngwayi.Attribué à des hommes armés non identifiés, l’assassinat s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche dans le département camerounais du Donga Mantung (Nord-Ouest).

Dans un communiqué parvenu lundi à APA, Allegra Baiocchi, s’est dit profondément attristée par cette exécution horrible d’un membre de l’ONG Community Initiative for Sustainable Development (Cominsud), partenaire de l’ONU et qui, au moment de son enlèvement, «procédait à une évaluation humanitaire dans une zone en proie à la guerre sécessionniste, pour s’assurer que les personnes dans le besoin recevaient un soutien opportun».

Les travailleurs humanitaires risquent tout pour pouvoir aider les plus nécessiteux et ils « doivent être respectés et protégés, pas ciblés », martelé Allegra Baiocchi.

Selon elle, la poursuite des attaques contre les travailleurs humanitaires ne fait qu’aggraver les souffrances des civils, car dans ce climat les opérations de secours ne peuvent pas être menées en toute sécurité. «Le ciblage délibéré de l’aide et des travailleurs humanitaires constitue un crime de guerre», a-t-elle souligné.

C’est la première fois, depuis le début en octobre 2016 de la crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qu’un travailleur humanitaire est assassiné dans l’exercice de sa mission.

Par ailleurs, et toujours en rapport avec le conflit armé, l’on a appris qu’un aéronef de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) avait essuyé, dimanche en milieu de matinée, des tirs d’arme à feu au moment où il s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Bamenda, le chef-lieu de la région du Nord-Ouest.

Selon la direction générale de la compagnie aérienne nationale, ces salves, que d’aucuns attribuent à des milices sécessionnistes anglophones, n’ont toutefois fait aucune perte en vie humaine mais touché la paroi gauche de l’avion et causé des dégâts légers.

Grâce à la bravoure du commandant de bord, l’appareil, de fabrication chinoise en provenance de la métropole économique, Douala, a pu atterrir sans heurt en dépit de l’impact observé sur son fuselage. L’avion a toutefois été immobilisé à l’effet de procéder, de concert avec les autorités techniques compétentes, à l’évaluation de l’impact.

Budget 2020, gouvernance et politique en vitrine dans la presse camerounaise

La présentation, en fin de semaine dernière au Parlement, du projet de Loi de finances 2020 inspire les commentaires des journaux camerounais parus lundi, en même temps qu’ils s’intéressent à la résiliation par le gouvernement d’un marché de complexe sportif à une entreprise italienne, sans oublier la controverse qui enfle autour du scrutin législatif et municipal du 9 février.Le budget de l’État pour le compte de l’exercice 2020, annonce Cameroon Tribune, Défis Actuels, Insider, L’Épervier, L’Indépendant et The Guardian Post, s’équilibre en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse, insiste Émergence, de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant. C’est un dégraissage budgétaire de 5% qui est en vue, admet The Horizon etMutations.

Il s’agit d’un budget de crise, constatent L’Essentiel et The Post, résultante de chocs internes et externes auxquels le Cameroun fait face depuis près de 5 ans. C’est la première fois, en plus d’une décennie, que l’État du Cameroun doit se résoudre à faire contre mauvaise fortune bon cœur, soupire EcoMatin.

 Avec des ambitions de croissance pour l’année 2020 estimées à 4%, le gouvernement, temporise Repères, vise une reprise de la croissance dans le secteur pétrolier, une meilleure offre en énergie électrique et une bonne tenue du secteur des bâtiments et travaux publics.

 En termes de priorités, expliquent Eden, Essingan, Le Financier d’Afrique et Le Quotidien de l’Économie, les pouvoirs publics entendent procéder à la reconstruction de la Société nationale de raffinage (Sonara), victime d’un grave incendie en fin mai 2019, densifier le processus de décentralisation, opérationnaliser le statut spécial des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, accélérer les travaux d’infrastructures du Championnat d’Afrique de football (CHAN) 2020 et de la Coupe continentale de la même discipline (CAN) 2021,.

 Mais ça bloque, justement, au niveau du Grand stade de la capitale, Yaoundé-Olembé où le ministre des Sports (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, s’exclament Cameroon Tribune et Le Jour, vient de résilier le contrat de construction attribué à l’italien Piccini. Le chantier, croit savoir Défis Actuels sur la base de plaintes du constructeur se disant victime d’un tacle irrégulier, est coincé entre accusations, démentis et contre-vérités.

 C’est le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui a en réalité décidé de cette spectaculaire rupture de contrat, corrige L’Indépendant. C’est le même homme, s’emporte Aurore Plus, qui fut au cœur du fiasco des chantiers de la CAN initialement prévue en 2019 au Cameroun, finalement renvoyée à 2021.

 «Ngoh Ngoh joue avec le feu», titre La Météo, notant que Piccini, qui crie à la mauvaise foi, a donné 72 heures au pouvoir pour être réhabilitée sous peine de poursuites judiciaires. Cette résiliation, craint Le Messager, ouvre la porte à un conflit diplomatique avec l’Italie aux conséquences désastreuses pour le Cameroun.

 «Faisant suite au communiqué du Minsep, par le même canal, Piccini, appuie Mutations, a affirmé que la décision du ministre intervient alors même que les travaux se poursuivent sur le site pour respecter les engagements mutuels pris en octobre 2019 à l’issue des réunions dans le cabinet du ministre au cours desquelles le ministre s’est engagé en contrepartie, pour un accompagnement financier avec paiement des décomptes en urgence.»

 Sous pression de la Confédération africaine de football (CAF), le Cameroun change de constructeur à Olembé, renchérit Repères, indiquant que Yaoundé vient de confier l’achèvement du chantier à l’entreprise canadienne Magil. « Au demeurant, au même titre que l’entreprise Piccini avait été présentée hier à l’opinion nationale, aujourd’hui une autre entreprise internationale possède ‘’l’expertise et l’expérience avérées, ayant fait des preuves en matière de construction d’infrastructures sportives au Cameroun », moque L’Essentiel. Pourvu que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets dans cette récurrente mauvaise conduite des travaux de construction de certains ouvrages au Cameroun.»

 La dernière publication citée réserve toutefois sa principale manchette au boycott annoncé, par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Elle subodore que le leader de ladite formation, Maurice Kamto, qui se dit par ailleurs vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, refuse en fait de sauter la barre afin d’apporter la preuve de son assise réelle revendiquée.

 Il s’agit, affirment La Nouvelle et L’Indépendant, d’une posture sur fond de planification d’un projet insurrectionnel, une stratégie ayant reçu la caution de grandes puissances. «Opposition : il était une fois Maurice Kamto», s’amuse Avenir, prédisant déjà la fin d’un homme politique qui vient de se tirer une balle dans le pied.

 Le gouvernement panique, affirme Eden, face aux appels de plusieurs partis de l’opposition au boycott du double scrutin. Mais pourquoi ces formations s’agitent-elles tant ? s’interroge lourdement La Veuve, invoquant un chantage abject contre le pouvoir de Yaoundé à qui ils exigent notamment la réforme du Code électoral et le retour à la paix dans les régions anglophones sous crise sécessionniste.

 « Législatives et municipales 2020 : le Rdpc, seul contre… lui-même», tacle Aurore Plus : isolé localement, boudé par la communauté internationale, le régime Biya, sous le couvert du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, s’apprête à organiser une mascarade électorale qui risque de l’enfoncer davantage.

 

Près de 19.000 nouvelles infections au VIH par an au Cameroun (officiel)

Le Cameroun enregistre près de 19.000 nouvelles infections annuelles à VIH/Sida pour une prévalence nationale actuelle de l’ordre de 2,7% contre 3,34% en 2018, a appris APA auprès des services compétents du Comité national de lutte contre cette pandémie (Cnls).La grande préoccupation des autorités concerne la situation des enfants et des adolescents, où la maladie «fait encore rage et particulièrement chez les jeunes filles». De même, malgré la mise sous traitement de près de 303.000 personnes au 30 juin 2019, contre 268.939 un an auparavant, le programme de lutte connaît, depuis janvier dernier, des tensions voire des ruptures de stocks en produits traceurs.

Selon le Cnls, les dépenses pour l’acquisition des traitements représentaient plus de 60% du budget de la riposte au VIH en 2017. Il convient de relever que l’accès aux antirétroviraux (ARV) est gratuit au Cameroun depuis mai 2007, grâce en grande partie aux financements du Fonds mondial contre le sida, le paludisme et la tuberculose.

S’agissant des études scientifiques, une équipe de chercheurs de l’Agence nationale de recherche sur le sida (Anrs), appuyés par Unitaids, a rendu publics depuis mars 2019 les résultats d’une étude dénommée «Namsal» (New Antiretroviral and Monitoring Stratégies in HIV-infected Adults in Low-Income Countries), destinée à comparer l’efficacité de deux molécules utilisées dans le traitement de première intention chez les personnes séropositives pour les pays en voie de développement.

Cette étude a ainsi permis de définir un schéma thérapeutique réputé idéal pour les pays à faibles revenus car, moins cher et représentant une meilleure réponse dans le traitement. Au Cameroun, la Journée mondiale de lutte contre le Sida, célébrée ce 1er décembre, est placée sous le signe de l’aide à la recherche pour améliorer les traitements, la garantie de l’accès aux droits et aux soins, le combat contre les discriminations et la précarité.

Cameroun: 9,5 milliards FCFA pour booster les activités de Pamol

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a décidé par voie de décret d’allouer une enveloppe de 9,5 milliards FCFA à Pamol Plantations PLC, considérée comme l’un des fleurons de l’agro-industrie locale ruinée depuis trois ans par la crise sécessionniste anglophone.Cette annonce intervient au moment où cette unité de palmier à huile, d’hévéa et d’élevage, basée dans la région du Sud-Ouest, vit une situation de sinistre depuis que ses installations de production et son plateau technique ont été vandalisés par de présumés séparatistes. Ce qui fait que ses 2100 employés n’ont pas perçu de salaire depuis novembre 2017 et que les quelque 2000 petits planteurs, dont la survie économique dépend de l’entreprise, sont également dans le désarroi du fait d’une insécurité endémique.

Entre 2010 et 2016, l’agro-industriel croulait sous un déficit de plus de 8,2 milliards FCFA, une dette fiscale de 3,7 milliards FCFA et plus de 2,2 milliards FCFA dus à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Son exploitation a en outre été plombée par une mesure, prise en octobre 2008 par les autorités, interdisant l’exportation de l’huile de palme alors que, dans le même temps, les salaires des employés de l’entreprise devaient connaître une augmentation automatique.

En 2015, l’État du Cameroun, qui détient 79,53% des actions de société sous responsabilité civile depuis novembre 2006, avait signé avec Pamol un contrat-plan de 14 milliards FCFA en vue de procéder à sa restructuration, des fonds jamais débloqués, selon des sources introduites.

Cameroun : la construction du complexe sportif de Yaoundé retirée à l’italien Piccini (officiel)

Le chantier de construction du complexe sportif de Yaoundé-Olembé, situé dans la banlieue nord de la capitale camerounaise, a été retiré à l’entreprise italienne Gruppo Piccini pour de multiples manquements, a appris APA aux termes d’une décision publiée vendredi soir par le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi.Lancés en juillet 2017, les travaux y relatifs, pour un coût de 163 milliards FCfa, traînent en longueur malgré les multiples délais supplémentaires demandés par le constructeur. Pêle-mêle, le gouvernement reproche au prestataire leur arrêt non autorisé par le maître d’ouvrage, l’abandon du chantier, la défaillance caractérisée par le non-respect des engagements contractuels et des ordres de service s’y rapportant.

Dans le même sens, Piccini, après plusieurs mises en demeure, est rendu coupable de sous-traitance avérée des prestations contractuelles sans autorisation du maître d’ouvrage, ainsi que la violation de la législation sociale caractérisée par l’accumulation des arriérés de salaire des travailleurs. Le chantier a été confié à Magil Construction, filiale de Fayolle Canada.

Appelé à accueillir des rencontres du Championnat d’Afrique de football (CHAN) 2020 et de la Coupe continentale de la même discipline (CAN) 2021, le complexe d’Olembé, d’une capacité de 60.000 places, devrait également comporter deux stades annexes, un hôtel 5 étoiles de 70 chambres, un centre commercial, un gymnase de 2000 places, un cinéma multiplexe, une piscine olympique, des terrains de tennis, de basket-ball et de volleyball.

Cameroun : hausse de 101 milliards FCFA du budget 2020 (Pm)

Le budget du Cameroun devrait s’élever à 4951,7 milliards FCFA en 2020 contre 4850,5 milliards FCFA pour l’exercice qui s’achève, soit une hausse de 101,2 FCFA, selon les propositions contenues dans le Programme économique, financier, social et culturel présenté, vendredi au Parlement, par le Premier ministre Joseph Dion Ngute.Au plan des priorités pour l’année à venir, les pouvoirs publics annoncent notamment l’accélération des travaux liés à l’organisation du Championnat d’Afrique de football (CHAN) 2020 et de la CAN 2021.

Dans le même esprit, et en dehors de la reconstruction de la Société nationale de raffinage (Sonara), victime d’un grave incendie en fin mai dernier, le gouvernement entend densifier le processus de décentralisation et l’opérationnalisation du statut spécial des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

En rapport avec ce dernier aspect, la mise en œuvre dudit statut fait partie des résolutions Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 dans la capitale, Yaoundé, avec pour objectif principal le retour à la paix dans ces zones en proie, depuis plus de trois ans, à une féroce guerre sécessionniste.

Dans la circulaire programmatique publiée en juin 2019, le président Paul Biya avait indiqué que le prochain budget de l’État camerounais serait élaboré sur la base d’un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 4,5%, un taux d’inflation inférieur à 3%, un déficit budgétaire global dons compris de 1,5% du PIB et un déficit du compte courant transferts publics inclus de 3,3% du PIB.

Les objectifs budgétaires de 2020 viseront, quant à eux, l’élargissement de l’assiette fiscale par la rationalisation et la maîtrise des régimes fiscaux incitatifs, la sécurisation des recettes, la lutte contre la fraude fiscale et l’évasion fiscale internationale, l’amélioration de l’environnement fiscal et des affaires, la promotion du civisme et de la justice fiscale.

Au plan de la gouvernance, Paul Biya a prescrit au gouvernement la réduction du train de vie de l’État, la mobilisation des recettes non pétrolières, l’amélioration de la planification et la transparence budgétaire, l’amélioration substantielle de la qualité de la dépense publique ainsi que le renforcement du recouvrement des recettes budgétaires.

De même, 2020 devrait être marqué par l’intensification de la lutte contre la corruption et les atteintes à la fortune publique, la poursuite de l’assainissement du fichier solde de l’État, l’accélération de la mise en œuvre du système d’évaluation des performances des agents publics, l’amélioration de la transparence budgétaire, la réduction des délais de paiement, l’amélioration du climat des affaires, entre autres.

On rappelle que le budget 2020 du Cameroun doit prendre en compte les recommandations du Fonds monétaire international (FMI), avec lequel le pays est sous-programme triennal de réformes appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC). Lors de sa récente mission de revue, cette institution a constaté que les résultats financiers de l’année en cours étaient confrontés à des difficultés croissantes consécutives à la sécurité, à la mise en œuvre tardive des nouvelles mesures fiscales ainsi qu’aux difficultés financières de la Sonara.

Pour le FMI, les perspectives économiques du Cameroun à moyen terme restent positives, la croissance hors secteur pétrolier devant s’accroître progressivement de 6,0% après trois ans de ralentissement, grâce à l’achèvement des investissements dans les projets d’infrastructures et d’énergie ainsi que la résolution progressive de la crise sécuritaire.

Crises pré-électorales en vitrine dans les journaux camerounais

La menace, grandissante, des poids lourds de l’opposition de boycotter les élections législatives et municipales du 9 février 2020, est en haut de l’affiche des journaux camerounais parus vendredi.Ce fut au départ le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), auquel viennent de se joindre le Front social démocratique (SDF) et le Parti camerounais de la réconciliation nationale (PRCN) pour fixer, annonce Le Messager, les conditions pour leur participation au double scrutin.

Comme la première formation citée, explique Mutations, les arguments du SDF tiennent uniquement à la situation de crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, présentées comme son bastion. Quant à la dernière, qui exige la prolongation des délais de dépôt des listes de ses représentants, elle a déroulé une litanie d’obstacles rencontrés par ses militants lors de la confection des dossiers de candidature avec, entre autres, le refus de signer les pièces par les élus municipaux proches du pouvoir, des faits visiblement délibérés et constitutifs de fraude pré-électorale, visant tout simplement à faire éliminer des candidats de l’opposition.

S’intéressant particulièrement au SDF, The Guardian Post voit dans son attitude une tentative désespérée pour gagner la sympathie du public : le premier parti de l’opposition parlementaire avait d’abord investi des candidats et, face au risque de tout perdre dans les zones où il est le mieux représenté, fait aujourd’hui machine arrière pour s’inscrire chez les frondeurs.

L’on aurait tort de penser que l’opposition est la seule à se révolter contre le système, objectent Essingan et Signatures, signalant un vent mauvais au sein même du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) qui, depuis une dizaine de jours, tient la vedette avec des investitures à problèmes où les barons ont décidé de faire fi de la circulaire de leur président national, et décidé d’introniser leurs copains au grand dam de la base qui promet se venger par un vote sanction le 9 février prochain si le tir n’est pas rectifié.

«La panique s’installe dans le RDPC», confirme Aurore Plus : du fait des tripatouillages en rase campagne, des alliances implosent, des camps s’écartèlent et les divisions se sont transformées en fractures. «Certains caciques du parti, soupire Signatures, reprennent tranquillement leur siège après plus de 20 ans à l’Assemblée nationale. Parfois sans consensus ni vote, au mépris des directives du président national. Ainsi plusieurs postes ont été confisqués par la même famille ou le même village. Comme si ces caciques veulent vraiment prendre le président en otage.»

Sans doute, ose le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, toutes ces polémiques pourront trouver remède auprès du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elacam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires, qui tient une session de plein droit vendredi au terme de laquelle d’importantes décisions pourraient intervenir.

Cameroun : les violences se poursuivent en zone anglophone en plein dialogue national

Un gendarme a été tué lundi matin dans la localité camerounaise de Bamenjin (Ouest) située à quelque 450 kilomètres de la capitale, Yaoundé, lors d’une attaque attribuée à des miliciens sécessionnistes venus de la région voisine du Nord-Ouest, a appris APA de sources sécuritaires.Alors que s’ouvrait, le même jour dans la métropole politique, le Grand dialogue national en vue d’une sortie de la crise séparatiste, des renforts de soldats ont été déployés sur la zone limitrophe du département anglophone du Ngo-Ketundjia.

Dans la foulée, l’armée a annoncé avoir «neutralisé» trois combattants de la république autoproclamée d’Ambazonie à Munyengue et Owe, dans le Sud-Ouest, dont «le Général Obi», présenté comme l’un des auteurs d’exactions sur les civils et militaires dans la zone.

Pendant les opérations de ratissage, les soldats loyalistes ont affirmé avoir mis la main sur 301 munitions de chasse, détruit onze motos ainsi que sept positions jusque-là occupées par les insurgés.

C’est dans ce contexte de remontée de la violence que le corps décapité d’une dame, gardienne de prison principale dans le chef-lieu du Nord-Ouest, à Bamenda, a été trouvé aux encablures de la ville.

Au cours du week-end, apprend-t-on, elle rentrait des obsèques d’un proche lorsqu’elle a été kidnappée par une bande armée qui l’a égorgée, avant d’abandonner ses parties sectionnées sur la voie publique.

Lundi, les mêmes sources sécuritaires indiquaient être sans nouvelles d’une vingtaine de passagers d’un véhicule de transport interurbain interceptés quelques heures plus tôt par des hommes armés et conduits vers une destination inconnue.

À l’ouverture des travaux du Grand dialogue national à l’initiative du président Paul Biya, le Premier ministre Joseph Dion Ngute s’est dit satisfait de l’ardent désir, à travers ces assises de cinq jours, de tous les Camerounais épris de paix et de vivre ensemble.

Insistant sur l’urgence de garantir à la jeunesse du pays un bel avenir, il a plaidé pour la responsabilité de tous les acteurs sociopolitiques à contribuer à la construction de l’édifice national.

«Je mesure notre responsabilité historique face à nos enfants. Ce dialogue nous offre l’occasion de transcender nos diversités culturelles, a déclaré le chef du gouvernement. Il nous appartient désormais de décider de quelle façon nous voulons entrer dans l’Histoire », a-t-il souligné.

Le Cameroun reçoit 105,05% de soumissions à une émission de bons du Trésor

L’État du Cameroun a reçu des offres de l’ordre de 105,05% de soumissions à l’émission de bons du Trésor assimilables (BTA), d’un montant de 20 milliards FCFA, lancée le 25 septembre dernier sur le marché de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).Ainsi, sur la somme sollicitée, les soumissions se sont élevées à 21,010 milliards FCFA auprès de 7 spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) du pays émetteur mais aussi du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad, soulignent les résultats publiés ce lundi par le ministère des Finances.

Pour l’année budgétaire 2019, le Cameroun prévoit de lancer des émissions de titres publics pour un montant total de 350 milliards FCFA dont le fruit est destiné au financement de projets de développement.

Le Cameroun veut produire du bitume pour la consommation locale et sous régionale (ministre)

L’État camerounais a lancé un avis de sollicitation à manifestation d’intérêt pour la sélection d’un partenaire en vue de la mise en place d’une unité de production du bitume, rapporte un communiqué du ministère des Travaux publics (Mintp), parvenu lundi à APA.Destinée à un usage local et sous régional, cette unité permettrait, selon le gouvernement, de réduire le coût des travaux routiers, de créer des emplois directs et indirects, de réduire les importations, d’améliorer le solde de la balance commerciale et de développer la chaîne de valeurs.

L’État entend ainsi, à travers cet appel public international, favoriser, encourager et encadrer les initiatives grâce à des facilitations, «voire des prises de participation ou dans un partage de risques de partenariat public/privé, à travers un cadre juridique adapté».

Cette idée a pris corps au cours d’un conseil de cabinet tenu le 23 mai dernier dans la capitale, Yaoundé. Lors de cette session de régulation de l’action gouvernementale, le Mintp avait expliqué que le renchérissement des coûts des infrastructures routières, dans le pays, était en grande partie dû à « l’évolution des prix des principaux intrants tels que le ciment, le fer, le bitume et les granulats ».

Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), les importations de cokes de bitume et autres résidus du pétrole ont augmenté de 304% entre 2017 et 2018, représentant des dépenses en hausse de 303,7% sur la balance de paiements.

Cameroun : plaidoyer pour l’égalité entre Francophones et Anglophones

Plusieurs représentants des mouvements sécessionnistes qui combattent pour l’indépendance des régions anglophones du Nord-ouest et du sud-ouest ont appelé à « l’égalité » entre les Camerounais de culture francophone et ceux de culture anglophone, à l’ouverture lundi à Yaoundé, du Grand dialogue national (GDN) convoqué par le chef de l’Etat camerounais Paul Biya.Délivrant leur message dans un Palais des Congrès comble, lors de la cérémonie officielle d’ouverture diffusée en direct à la radio télévision publique (CRTV), le porte parole des ex –combattants, Mark Kawa, a déclaré que « nous sommes les fils d’un même pays, le Cameroun ».

Toutefois, il a dénoncé « l’hégémonie des Francophones, étant donné que les Anglophones sont traités comme les colonisés dans leur propre pays. C’est cette frustration qui nous a poussé à prendre les armes ».

Le porte-parole des ex-combattants a tour à tour énuméré la faible représentativité des anglophones dans l’administration publique, dans tous les grands corps de l’Etat avant d’appeler à « une égalité entre les Francophones et les Anglophones ».

Il a jouté : « nous lançons un appel à nos frères qui sont en brousse, de sortir et d’abandonner les armes et de regagner la République pour bâtir ensemble notre pays que nous aimons tous ».

En attendant les recommandations et les résolutions qui sortiront des présentes assises, le porte-parole des sécessionnistes à lancé un appel à tous les groupes armés à abandonner les armes.

« Venez vous joindre à nous et célébrer l’union, la paix pour que les enfants aillent à l’école, pour que les gens puissent travailler et nourrir leurs familles », a-t-il lancé.

Dans un message la Nation le 10 septembre 2019, le président camerounais Paul Biya a convoqué un Grand dialogue national afin de trouver une solution définitive à la guerre qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Prévus jusqu’au 4 octobre, les travaux sont dirigés par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Cette crise sociopolitique est née des revendications corporatistes des enseignants et des magistrats protestant contre « l’assimilation des Anglophones par les Francophones ».

Depuis trois ans, ces revendications sociales se sont transformées en batailles armées, avec près de 2000 morts enregistrées, plus de 50 000 réfugiés au Nigeria voisin, et plus de 400 000 déplacés internes, selon diverses sources, dont le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Pendant quatre jours, les participants venus des dix régions du pays et ceux de la diaspora débattront, lors des plénières et des ateliers, de sujets portant sur le bilinguisme, la démobilisation, la diversité culturelle et cohésion sociale, le système éducatif et judiciaire, la décentralisation et le développement local.

La reconstruction, le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le désarmement, la démobilisation et réinsertion des ex-combattants et le rôle de la diaspora dans la crise dans le développement du pays sont les autres sujets inscrits aux travaux.

Le Grand dialogue national fait les choux gras des journaux camerounais

L’ouverture, en milieu de matinée du Grand dialogue national, organisé aux fins de trouver une issue pacifique à la crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, s’affiche en gros plan dans les journaux camerounais parus lundi.« Nous voici donc dans le vif du sujet », s’exclame le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui parle de «l’aboutissement d’une longue attente» : «Longtemps réclamé par nombre d’acteurs du champ politique national, et même au-delà de nos frontières, le forum qui s’ouvre aujourd’hui offre donc une opportunité historique aux fils et aux filles de notre pays aux fins de prendre langue entre eux, les yeux dans les yeux sans immixtion extérieure.»

Il s’agit aussi d’une grande opportunité pour sauver l’économie nationale, prolonge EcoMatin, revisitant les ravages de la guerre sécessionniste depuis fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est le moment de vérité, confirme The Star : «Peu importent les antécédents, les délégués à ce conclave doivent s’exprimer sans crainte. Les Anglophones s’en tireraient mieux si le gouvernement écoutait le cri d’angoisse de la population et résolvait son problème en utilisant une approche holistique pour des raisons de conformité. Le Cameroun doit prouver à la communauté internationale qu’il peut résoudre ses problèmes internes sans la médiation d’une tierce partie en répondant aux attentes de la population.»

Intégration évoque pourtant le «Grand dialogue de sourds à Yaoundé» et s’interroge : comment sortir de la grave crise politico-sécuritaire qui secoue le pays depuis trois ans ? Pour l’hebdomadaire, le gouvernement manœuvre à fond en insistant sur la décentralisation, alors que les populations de la partie anglophone exigent au minimum le fédéralisme, tout en explorant l’option de la sécession.

C’est l’ultime chance de sauver la paix, répond en écho Diapason, notant que ces assises bénéficient de l’onction des communautés nationale et internationale, mais s’inquiétant de l’absence dans l’agenda de certains thèmes fédérateurs ainsi que d’acteurs de premier plan de la crise, toute chose qui «laisse planer quant à une issue harmonieuse».

Les 8 thématiques à débattre en commission ne cernent pas tous les contours de la crise anglophone, acquiesce Le Financier d’Afrique. Le Grand dialogue national réussira-t-il à corriger les torts commis contre la communauté anglophone ? The Guardian Post semble également en douter.

C’est que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, désigné comme modérateur des assises, est entre le diable et la mer d’un bleu écarlate, soupire The Sun. «Biya accorde un pénalty aux Anglophones», titre The Median, se demandant toutefois si, avec toutes les concessions que le chef de l’État a accordées pour leur montrer ses bonnes dispositions à tourner la page, ils réussiront à marquer le but ultime.

«Dialoguons donc !», lance L’Anecdote, notant que la forme de l’État, qui a longtemps divisé, devrait être le sujet le mieux à même de réduire les clivages économiques entre les régions, et surtout de donner le sentiment aux deux grandes entités linguistiques nationales de se sentir impliquées dans la gestion des affaires de la République.

Ça passe ou ça casse, renchérit son confrère Repères pour qui il s’agit d’un tournant historique. Pourtant, à en croire Le Messager, la grand-messe qui s’ouvre ce jour s’apparente à un monologue, les leaders sécessionnistes étant absents de la table des négociations alors que la presse privée la plus critique contre le gouvernement, elle, en a été écartée sans ménagement.

Les absents auront tort, appuie La Nouvelle, pour qui ceux qui pratiquent la politique de la chaise vide perdent la meilleure occasion de se faire entendre. Pour le gouvernement, analyse Le Jour, il s’agit tout d’abord de sortir tête haute d’un conflit qui le prend à la gorge depuis 3 ans.

Il faudra se parler «sans mots fuyants», soupire Mutations, rappelant l’espérance nourrie par la majorité silencieuse, et qui doit tenir à cœur tous les participants à cette grande palabre : «Il sera donc important, voire impérieux, de débattre sans a priori, ni tabou, sans flagornerie, ni acrimonie, avec sincérité et franc-parler, avec flexibilité et esprit de fair-play. Les résolutions de ce raout républicain sont particulièrement attendues, mais c’est surtout l’après-dialogue qui est scruté. Il est régulièrement fait reproche au pouvoir de Yaoundé de jouer de ruse pour se tirer d’affaire et poursuivre, plus tard, de manière décomplexée, dans la gouvernance qui a secrété la pétarade.»

«Let’s open our hearts/Ouvrons nos cœurs», supplie L’essentiel, regrettant qu’en cette l’heure cruciale, le pays exhibe son être de dissensions et de profonds éclatements qui font déjà tant jaser. «Pour une importante frange de l’opinion, ce grand rendez-vous de tous les espoirs s’apparente d’ores et déjà, pour le désespoir de beaucoup, à un congrès élargi du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir) ; d’autres, plus désabusés, pointent du doigt le profil des participants des différentes tendances, pour dénoncer ce qui ressemble inexorablement à un grand monologue des mêmes, les privilégiés, la minorité suspecte à qui l’on impute déjà les torts antérieurs.»

Le congrès du Rdpc s’ouvre au Palais des congrès, ironise La Voix du Centre, constatant qu’en lieu et place d’un dialogue inclusif, les pontes du régime ont choisi d’organiser une rencontre majoritairement constituée des militants de leur formation. Pour Le Soir, il s’agit effectivement d’un «putsch de la légion Rdpc». Et de se demander de quelle moralité, de quelle légitimité et de quelle crédibilité jouissent ces caciques omnipotents.

Et du coup, confirme L’Avenir, ce grand dialogue se transforme en une conférence nationale du parti au pouvoir, l’initiative du chef de l’État, à travers cette grande palabre, visant manifestement à se relégitimer politiquement en donnant des gages à une communauté internationale dont il est dépendant, et qui n’a cessé de demander la convocation d’une grande table ronde.

Cameroun : cacophonie dans les rangs avant le Grand dialogue national

Les acteurs de la scène politique camerounaise sont fortement divisés sur le fond et la forme, à la veille du Grand dialogue national (GDN) qui s’ouvre lundi dans la capitale du pays, Yaoundé, en vue de la sortie de crise sécessionniste anglophone, a constaté APA sur place.Ce malaise s’est davantage accentué pendant les deux semaines de consultations préparatoires que vient d’achever le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, nommé coordonnateur des assises de cinq jours par le président Paul Biya. Il est ainsi apparu moult divergences la perception et la finalité d’un tel conclave, selon qu’on se trouve du côté du gouvernement, de l’opposition, de la société civile ou des milices séparatistes.

Pour le régime de Yaoundé en effet, les thématiques à aborder devraient porter sur le bilinguisme, la diversité culturelle et la cohésion sociale, les systèmes éducatif et judiciaire, la décentralisation et le développement local, la reconstruction et le développement des régions touchées par la crise, le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants, le rôle de la diaspora dans la crise et sa contribution au développement du pays.

En rangs dispersés, certains de ses adversaires politiques, tel le Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire, semblent vouloir éviter la politique de la chaise vide, tout en posant quelques préalables portant, notamment, sur le nécessaire débat sur la forme de l’État.

Une autre frange, évoquant déjà un marché de dupes, juste destiné à sortir le pouvoir du brasier anglophone sous la pression de la communauté internationale, a décidé de boycotter ce qu’elle considère comme «une mascarade». «Ce dialogue risque d’être une farce (…). Est-ce que nous nous rappelons même de quoi parle la crise ?», s’emporte ainsi la présidente du Cameroon People’s Party, Édith Kah Wallah.

En milieu de semaine, la Plateforme de la société civile, non conviée aux consultations du Premier ministre et au GDN, a formulé 17 recommandations à l’intention du gouvernement, allant de la proclamation d’un cessez-le-feu préalable dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à l’amnistie pour les milices armées, en passant par le nécessaire accord préalable entre les différentes familles d’acteurs sur l’agenda des travaux.

Ici et là, plusieurs personnalités accusent également le gouvernement de vouloir vicier le débat en y faisant participer, en masse, des caciques parmi ceux qui, au début de la crise voici trois ans, avaient nié l’existence d’un problème anglophone au Cameroun. Il existe également une bonne frange de l’opinion pour estimer que le pouvoir, qui fait partie du problème, ne peut pas dans le même temps se poser en arbitre et souhaitent, de ce fait, une médiation étrangère et indépendante.

Mais la grande inconnue demeure la participation effective, et massive tel qu’espéré par le régime, des leaders des mouvements armés résidant à l’extérieur. Si le gouvernement a garanti des facilités diverses à cette diaspora, y compris leur sécurité et leur immunité, une partie semble adhérer à cette main tendue alors que les plus radicaux, méfiants, ont délégué comme porte-parole au GDN le secrétaire adjoint américain en charge des Affaires africaines, Herman Cohen.

Cameroun : l’insécurité sécessionniste représente «l’équivalent de 30,6% des jours ouvrables» (étude)

Les opérations de verrouillage des grandes agglomérations et de «villes mortes», régulièrement décrétées par les milices sécessionnistes dans les régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, représentent l’équivalent de 30,6% des jours ouvrables depuis deux ans et demi» pour le pays, selon une étude du Groupement interpatronal (Gicam) parvenue vendredi à APA.Dans le même temps, environ 35% du territoire de ces régions n’est plus accessible pour les entreprises, y compris celles de distribution avec, à la clé, des épisodes réguliers d’inflation et de pénuries de certains produits, la fermeture des services sociaux et des administratifs, qui privent les entreprises des supports indispensables pour maintenir des employés dans certaines zones, pour un manque à gagner estimé à plus de 5,5 milliards FCfa par an depuis 2017.

Dans cette partie du pays, indique le Gicam, les entreprises agro-industrielles à capitaux publics ont été particulièrement impactées et sont quasiment à l’agonie pour une perte sèche de l’ordre de 35 milliards FCfa de revenus pour les producteurs. De même, en raison des destructions d’équipements des opérateurs de télécommunications, le service internet ne peut plus être assuré sur plus de 40% desdites régions.

Globalement, et selon le patronat, 86% des chefs d’entreprises du pays estiment que la crise anglophone a des répercussions négatives sur leurs activités. «Pour survivre et préserver un minimum de présence et d’activités dans le Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les acteurs économiques ont dû opérer des ajustements difficiles, conscients de ce qu’un abandon complet aggraverait davantage une situation humanitaire et sociale déjà critique », indique l’étude.

En même temps qu’il apprécie la portée des incitations instaurées par de récents décrets du Premier ministre portant reconnaissance du statut de zones économiques sinistrées, le Gicam pense que «cette démarche mérite aujourd’hui d’être accompagnée dans une approche holistique».

Cela pourrait, proposent les milieux d’affaires, se faire d’une part à travers le soutien aux unités opérationnelles dans ces régions, et d’autre part par le relèvement économique post-crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Cameroun : le gouvernement salue la reprise progressive de l’école en zones anglophones

Le ministère de camerounais en charge de l’Éducation de base (Minedub) a affirmé que «la situation s’améliore au quotidien» dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à des années blanches sur fond de revendications sécessionnistes depuis octobre 2016.Selon les services compétents dudit département, près de trois semaines après la rentrée scolaire, «le nombre d’élèves est passé de 2632 à 24.819 dans le Sud-Ouest, et de 1299 à 6118 dans le Nord-Ouest».

Le Minedub indique en outre que des dispositions particulières sont prises en faveur de la scolarisation de 18.019 élèves déplacés internes, recensés dans les différentes régions du pays, en même temps qu’il relève la nécessité de renforcer la sécurisation des établissements scolaires et de poursuivre la construction, ainsi que l’équipement, de salles de classes dans les établissements à effectifs pléthoriques.

S’agissant des institutions universitaires des mêmes régions, également confrontés à des défis sécuritaires, les pouvoirs publics indiquent avoir pris «des mesures spéciales» en vue de garantir le bon déroulement de l’année académique. Il est ainsi annoncé la mise en place de mécanismes d’alerte et d’information rapide des membres de la communauté universitaire, la généralisation de l’identification biométrique des étudiants et le renforcement des dispositifs formels et informels de sécurité préventive, dans les campus et les zones de résidence universitaire.

Chirac et l’Afrique, une relation faite d’ «ombre et de lumière » (analyste)

La relation entre Jacques Chirac, ex-président français décédé jeudi à l’âge de 86 ans et l’Afrique, aura été marquée par «un mélange d’ombre et de lumière», selon l’analyste camerounais Célestin Bedzigui.Côté ombre, il y eu la permanence de la «Françafrique foccartienne» avec le maintien de système du contrôle du pouvoir politique et des économies des pays dits du pré-carré emballé dans une posture paternaliste et infantilisante des pays hier colonisés par l’Hexagone. «Chirac aura joué, sans états d’âme, la partition et le rôle de la France coloniale, sans fard et sans complexe», explique-t-il à APA.

Côté lumière, Célestin Bedzigui, par ailleurs président du Parti de l’alliance libérale (PAL, opposition modérée), note que certaines saillies de Jacques Chirac, dans le discours reconnaissant ce que l’Afrique souffre de sa relation avec le Nord, ont laissé entrevoir une certaine empathie pour les peuples.

«Il transparaissait, à travers cette attitude, un trait de caractère de l’homme, chaleureux et enthousiaste, humaniste et humain. En définitive, Jacques Chirac aurait été pour la France un homme d’État, qui aura fait entendre la voix de son pays sur la scène internationale.»

Pour l’analyste, M. Chirac n’aura pas contribué à soulager l’Afrique de ce dont le continent souffre : la domination économique par les pays du Nord. Rien que pour cette raison, l’ex président ne laissera pas une trace profonde dans la mémoire des peuples africains, estime Célestin Bedzigui.

Chirac et le Grand dialogue national en vedette dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus vendredi rendent hommage à l’ex-chef d’État français Jacques Chirac, décédé la veille, et plantent le décor du Grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone, qui s’ouvre lundi dans la capitale, Yaoundé.L’ancien président français, Jacques Chirac, est mort hier à l’âge de 86 ans, annonce The Post avec un portrait du disparu du temps de sa splendeur. «L’ami de l’Afrique n’est plus», soupire Le Messager, décrivant un être communicatif, un colérique quand il le fallait mais aussi un dirigeant qui savait prendre ses distances avec des régimes africains «qui pratiquent la fraude électorale, la confiscation des ressources, l’emprisonnement et parfois même l’élimination physique» des opposants.

C’était un grand ami du Cameroun, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, s’attelant à rappeler le parcours politique d’un leader ayant fait ses humanités en 1960 sous le général De Gaulle jusqu’à se hisser, en 1995, à la tête de son pays.

Mais The Post consacre sa grande manchette au «mélodrame du Grand dialogue national» : entre un Premier ministre qui assure que 70% des délégués seront anglophones, des caciques se préparant à parasiter les assises pour jouer les premiers rôles, au moment où les dirigeants séparatistes de la diaspora indiquent qu’ils ne participeront qu’à une table ronde organisée hors du Cameroun.

Localement, poursuit la publication, la majorité de l’élite des zones sous conflit, qui ne fait pas confiance à la modération confiée au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, souhaite plutôt une médiation plus neutre des Nations Unies, de la Grande-Bretagne et la France. Dans le même temps, des défenseurs des droits de l’homme insistent pour que le Grand dialogue aborde la forme de l’État, la coalition de la société civile exigeant pour sa part la création d’une Commission «vérité et réconciliation».

Dans cette ambiance de fébrilité, les leaders de la république autoproclamée d’Ambazonie de l’extérieur vont-ils accepter la main tendue du pouvoir de Yaoundé ? s’interroge The Guardian Post. Selon un diplomate américain, cité par ce quotidien à capitaux privés de langue anglaise, les séparatistes, en optant pour la politique de la chaise vide, perdront indubitablement la sympathie de la communauté internationale qui les considérerait, désormais, comme des va-t-en guerre.

Pendant ce temps, prolonge son confrère Cameroon Tribune, le Grand dialogue national vient de recevoir un soutien de poids à travers la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) dont le président de la Commission, Daniel Ona Ondo, reçu la veille par le président Paul Biya, a apporté son onction à la palabre nationale.

Reste que, tacle Mutations, à lire les intitulés des groupes de travail mis en place, il y a comme une confirmation de l’option du pouvoir de concentrer les débats sur la seule crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, comme si la paix était déjà acquise et les armes rangées.

Il ne s’agit pas de faire de l’esbroufe ou de l’esprit mal placé à des fins égoïstes, répond en écho, dans les colonnes d’InfoMatin, le secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), Grégoire Owona. Pour lui, il s’agit bel et bien de résoudre, dans une approche inclusive, un problème majeur que rencontre la nation : celui de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en vue du bien-être intégral de toutes ses filles et de tous ses fils.

«Nous voulons cette paix et, si les armes ne se taisent pas volontairement après cette offre, il faudra bien les faire taire avec le concours de tous les Camerounais épris de paix et viscéralement attachés à leur beau pays.»

Sous le titre «La dictature des pyromanes du Rdpc», Le Messager s’en prend, justement, aux dignitaires du régime dont fait partie Grégoire Owona, les mêmes qui dès le début du conflit, en fin 2016, avaient nié le problème anglophone et qui aujourd’hui prennent en otage les listes régionales des délégués au Grand dialogue, tout en entrebâillant la porte des négociations.

Paul Biya rend hommage à son «ami» Jacques Chirac

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a rendu un vibrant hommage à son «ami» l’ancien président français Jacques Chirac, décédé jeudi à l’âge de 86 ans.

Dans un court témoignage, publié le même jour en début de soirée par ses services, il rappelle avoir «bien connu» le disparu, qui «était un ami et avait un profond attachement à l’Afrique».

Avec sa disparition, affirme-t-il, l’Europe perd l’une de ses plus éminentes personnalités de ces dernières décennies, et le monde un fervent artisan de la paix.

Jacques Chirac avait effectué sa première visite officielle au Cameroun en juillet 1999, un séjour écourté pour rejoindre Rabat où il devait assister aux obsèques du roi Hassan II du Maroc. Par la suite il reçu un accueil chaleureux à Yaoundé du 17 au 19 janvier 2001, à l’occasion du 21ème sommet France-Afrique. Dans l’autre sens, Paul Biya lui a notamment rendu visite en septembre 2002 et en juillet 2006.

La Bourse de Douala officiellement dissoute (notaire)

L’assemblée générale de la Bourse des valeurs mobilières de Douala («Douala Stock Exchange») a décidé de la dissolution anticipée, et sans liquidation, de cette instance financière et de son absorption par la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bmvac) basée à Libreville (Gabon), a-t-on appris jeudi aux termes d’un acte notarial publié par le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.Son passif est désormais pris en charge par la société absorbante, les actions émises par cette dernière au titre de la fusion étant, directement, attribuées aux actionnaires de la DSX sise dans la métropole économique camerounaise, Douala

Il s’agit, note-t-on, de l’ultime étape du processus d’établissement d’un marché financier unique au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), décidé en octobre 2017 lors d’un sommet des chefs d’État de la sous-région à N’Djamena (Tchad).

Selon la nouvelle reconfiguration dudit marché, la bourse unique de la Cemac sera établie à Douala, alors que régulateur sera basé à Libreville et que le dépositaire central unique sera provisoirement logé au siège de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Plus de 31.500 «entreprises modernes» répertoriées au Cameroun en 2017 (rapport)

Le Cameroun comptait, en 2017, 31.512 «entreprises modernes», c’est-à-dire celles assujetties à la déclaration statistique et fiscale (DSF), contre 28.872 un an plus tôt et 8699 en 2010, selon un rapport rendu public jeudi par l’Institut national de la statistique (INS).Avec 38,4% de ces sociétés implantées dans la métropole économique, Douala 37,4% dans la capitale, Yaoundé, le secteur primaire en concentre 1,1%, emploie 10,0% des effectifs et génère 4,0% du chiffre d’affaires global pour 59,6% entreprises individuelles.

Le secteur secondaire concentre 9,7% des entreprises, emploie 26,4% des effectifs et génère 35,5% du chiffre d’affaires global alors que le tertiaire, lui, concentre 89,1% des  sociétés, emploie 63,6% des effectifs et génère 60,6% du chiffre d’affaires global.

Au total ce sont 12.035 milliards FCfa de chiffre d’affaires, en accroissement de 4,2% par rapport à 2016, que les entreprises modernes ont généré pendant la période étudiée avec un effectif total de 360.912 employés permanents.

Dans ce lot, les sociétés de chiffre d’affaires supérieur à 3 milliards FCfa représentent 1,5% de l’ensemble et cumulent 79,8% du chiffre d’affaires total, les entreprises d’effectifs employés supérieurs à 100 personnes, pour leur part, représentent 1,4% de l’ensemble mais emploient 59,2% des effectifs permanents.

L’INS note que les entreprises individuelles représentent 59,6% de la cartographie, suivies des sociétés à responsabilité limitée (SARL, 30,8%), des sociétés anonymes (SA, 3,6%).

Au plan des performances et selon l’enquête, en 2017, 530 entreprises modernes camerounaises ont eu à exporter des biens et services pour une valeur totale de 979 milliards FCfa, le secondaire à lui seul pointant à 60%.

Économie, Grand dialogue national et football en couverture des journaux camerounais

La surchauffe sur les prix des produits de première nécessité, la montée de fièvre avant le Grand dialogue national et l’échauffement de la sélection de football seniors, s’affichent en bonne place dans les journaux camerounais parus jeudi.C’est donc le branle-bas de combat au ministère du Commerce où, selon la grande manchette de Le Quotidien de l’Économie, la flambée des prix des produits de grande consommation, sur fond de surenchère de commerçants véreux, préoccupe. Pour enrayer le phénomène et assainir les marchés, les pouvoirs publics viennent de créer un «numéro vert» à l’intention des consommateurs.

Le «1502», complète InfoMatin, vise non seulement à lutter contre la hausse fantaisiste des prix et les pénuries artificielles, mais également à protéger le consommateur et à le rapprocher de l’administration de manière à l’inciter à faire des suggestions, à dénoncer les abus dont il est victime et les activités commerciales suspectes dont il pourra être témoin.

La flambée des prix de confirme d’ailleurs, répond en écho Le Jour à propos de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où les populations sont depuis trois ans victimes d’une situation d’insécurité permanente du fait de la guerre séparatiste.

Pointés du doigt au premier chef, les meneurs sécessionnistes de la diaspora qui, selon The Guardian Post, ont ruiné l’économie des zones anglophones : le secteur de la microfinance a perdu plus de 300 milliards FCfa, les biens détruits représentent plus de 2,1 milliards FCfa, des milliers d’emplois ont été perdus dans le secteur agro-industriel et plus de 8000 personnes risquent, dans les prochains jours, de se retrouver sans emploi.

C’est pour cela, justement, acquiesce Le Détective que le Grand dialogue national, qui s’ouvre lundi prochain dans la capitale, Yaoundé, vient à point nommé. Un rendez-vous crucial, insiste l’hebdomadaire, pour lequel les propositions de sortie de la crise pleuvent depuis deux semaines dans le cabinet du Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Les contours de la grande palabre se précisent, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : prévus du 30 septembre au 4 octobre, les travaux, auxquels prendront part près de 500 délégués, se dérouleront en plénières et au sein de 8 commissions.

Sauf que, objecte L’Anecdote, dans le bal des consultations engagées jusqu’ici par le Premier ministre, apparaît clairement une sous-représentativité des couches sociales défavorisées du pays. Il convient même de se méfier de certains délégués séparatistes conviés à la table des négociations, prolonge Aurore Plus sous le titre « »Ils » préparent une mauvaise surprise à Paul Biya» : les volte-face des radicaux, ces derniers jours, cachent une manœuvre devant conduire au clash.

En donnant l’impression d’avoir mis de l’eau dans leur vin, les fondamentalistes de tout poil, connus pour être des opposants viscéraux au régime, comptent user de la provocation afin de créer une cacophonie, qu’ils espèrent incontrôlable en séance solennelle d’ouverture afin d’installer une situation de chaos, quitte à conduire une réaction répressive du pouvoir en espérant, ainsi, créer une onde de choc qui se propagerait non seulement à travers le Cameroun, mais aussi suscitera de vives réactions à travers le monde.

À quatre jours de l’ouverture des travaux, l’absence de communication sur les milices séparatistes ayant donné un accord de principe en faveur du dialogue, dans un contexte où le mot d’ordre de guerre, a été renouvelé par les leaders anglophone de la diaspora réunis au sein de l’Ambazonia Coalition Team (ACT) – l’aile politique de la sécession –, crée la confusion, appuie Mutations.

Le même quotidien à capitaux privés relaie la convocation, en vue de la rencontre amicale du 12 octobre à Radès contre la Tunisie, de 25 joueurs de la sélection de football. C’est la première liste du nouvel entraîneur portugais Antonio Conceiçao, note Cameroon Tribune.

Globalement, analyse Le Jour, ce sont les mêmes têtes, bien connues du public, qui reviennent. Et la publication de mentionner, dans la liste, la convocation d’un athlète blessé (Tristan Dingomé, Reims-France) ainsi que le retour de quelques cadors.

Les écueils au Grand dialogue national en vitrine dans les journaux camerounais

Avant même d’avoir débuté, le Grand dialogue national, prévu du 30 septembre au 4 octobre sur la crise sécessionniste anglophone, pose déjà des écueils que relèvent les journaux camerounais parus mercredi.C’est ainsi qu’InfoMatin, sous le titre «Grand dialogue national : le vrai-faux pardon du général de la BAS à Paul Biya», révèle que le «général El Chenou», présenté comme le leader de la fameuse «Brigade anti-sardinards», constituée d’opposants de la diaspora farouches au régime de Yaoundé et accusée de saccages, en janvier dernier, des ambassades du Cameroun à Berne et Paris, après moult tergiversations, a s’est excusé des outrages au chef de l’État et décidé à participer à cette grande palabre.

Sauf que, s’empresse d’ajouter le quotidien à capitaux privés, il s’agit en réalité de la première étape d’une savante entourloupe de la nébuleuse nommée, qui aurait ainsi opté de venir perturber les travaux en salle, créer des incidents et semer le chaos. «Mais, pour y arriver, il faut préalablement être convié. C’est donc la recherche d’un carton d’invitation, et aussi la promesse d’impunité – que cela confère, de facto – qui expliquerait l’attitude subitement docile du général de la BAS.»

Comme pour confirmer cette capacité de nuisance toujours intacte, Le Messager explique, fort à propos, pourquoi Paul Biya a préféré pointer aux abonnés absents à l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se tient actuellement à New York : les menaces de perturbation de son séjour aux États-Unis par la BAS, dont le premier acte s’est déroulé le 29 juin à l’hôtel Intercontinental de Genève (Suisse) où le couple présidentiel camerounais fut mouvementé, les activistes ayant juré de ne plus jamais leur donner le moindre répit à l’extérieur.

Et il trône en couverture de Le Jour, le «général El Chenou», pour expliquer le revirement de son organisation, s’excuser d’avoir organisé les casses contre les ambassades de son pays, évoquer l’impérieuse nécessité d’un retour à la paix et la réconciliation.

Il y a comme un «avis d’éclipse sur la crise anglophone», soupire Mutations, constatant qu’inscrite comme sujet principal des pourparlers qui s’ouvrent lundi, la question du Nord-Ouest et du Sud-Ouest risque d’être diluée dans le tout-venant de revendications déversées par les autres composantes sociopolitiques et culturelles du Cameroun.

«Nous faisons une première observation à laquelle nous nous étions attendus : les membres du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir), qui ont nié l’existence d’un problème anglophone, qui n’ont jamais encouragé le dialogue, qui ont dit que c’est la violence qui doit primer, sont aujourd’hui des convertis», déplore, dans les colonnes de ce journal, le journaliste Élie Smith, par ailleurs coordonnateur de la Conférence générale anglophone que des leaders religieux projettent d’organiser depuis une année.

Autre activiste de la question anglophone, l’avocat Felix Agbor Balla Nkongho, arrêté, traduit devant le tribunal militaire pour hostilité contre le gouvernement, sécession, guerre civile, propagation de fausses informations, résistance collective et incitation à prendre les armes et dont les charges et les poursuites furent abandonnées sur décision du chef de l’État, s’exprime dans les colonnes du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.

Reçu la veille en consultation par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, il affirme avoir reçu l’assurance que la communauté anglophone aura au moins 200 délégués, sur les 300 attendus au Grand dialogue national, avec «la garantie qu’ils ne seront pas arrêtés et incarcérés».

Le groupe Bolloré saisit Biya pour contester son éviction du port de Douala (officiel)

Le groupe français Bolloré a saisi, par un courrier daté du 12 septembre mais consulté mardi par APA, le chef de l’État camerounais, Paul Biya, en vue de solliciter son arbitrage sur des «traitements injustes» subis de la part du Port autonome de Douala (PAD), la métropole économique, d’où il vient d’être évincé de la gestion du terminal à conteneurs.Sous la plume de Cyrille Bolloré, le président du groupe éponyme, le logisticien, qui avec l’armateur danois Maersk opère jusque-là sur cette plateforme sous l’identité de Douala International Terminal (DIT), souhaite que soit mis en œuvre l’accord signé en début octobre 2017, lui accordant une prorogation d’exercice jusqu’en 2023.

L’auteur de la correspondance évoque le respect de ces clauses contractuelles avec le PAD dans un souci de «synergie» avec la concession du nouveau terminal à conteneurs de Kribi (Sud), port en eaux profondes situé à quelque 280 kilomètres de la capitale, Yaoundé, dont son groupe est par ailleurs bénéficiaire aux côtés de son compatriote CMA CGM et du groupe chinois CHEC.

Se disant conscient que l’avenir de son groupe au Cameroun «ne peut se concevoir si certaines autorités du pays souhaitent [sa] mise à l’écart», Cyrille Bolloré estime que son groupe «se trouve entraîné, contre son gré, dans une surenchère de turbulences juridiques et médiatiques au Cameroun», ayant obligé ses dirigeants à prendre publiquement la parole «afin de répondre à une campagne de dénigrement».

Cette réaction, note-t-on, intervient après que le PAD a, voici une dizaine de jours, mis un terme à la concession de DIT qui remonte à 2005, et confié la même prestation pour une durée de 15 ans à l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL) à compter du 1er janvier 2020.

Se targuant de plus de 20 ans de présence au Cameroun avec plus de 5000 salariés et quelque 300 milliards FCFA d’investissements réalisés, Bolloré s’étonne d’avoir été écarté du processus de pré-qualification pour le recrutement d’un nouveau concessionnaire du terminal à conteneurs. Souhaitant «solder amiablement opposant le PAD et DIT», ainsi que la reprise de l’appel à sélection «sur une base équitable», il rappelle par ailleurs que son groupe a été contraint de demander la protection des tribunaux nationaux et de la Cour d’arbitrage internationale.

La politique tient le haut de l’affiche dans les journaux camerounais

Les tractations, préalables au Grand dialogue national sur la crise anglophone, tiennent le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus mardi.Après les partis politiques, les milieux d’affaires et la société civile, c’est au tour de ce que le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qualifie de «pays profond», à travers les dignitaires traditionnels, de présenter ses propositions au chef du gouvernement Joseph Dion Ngute.

«Grand dialogue national : les consultations à problèmes de Dion Ngute», titre Tribune d’Afrique : parmi les personnalités et organes ayant déjà été reçus à l’Immeuble étoile, nombreux sont celles qui n’existent que sur le papier, n’ont aucune proposition concrète, sont hors sujet et, surtout, ne sont intéressés que par les épaisses enveloppes de CFA, sous forme d’achat des consciences, qui leurs sont remises à la fin de l’audience au nom de l’«élégance républicaine».

En matière de représentation, Dion Ngute est également dans le piège de l’élite, soupire Mutations : pour les consultations préalables au Grand dialogue national, le Premier ministre se laisse déborder par les barons du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), qui n’ont que faire de la recherche de la diversité voulue par le président de la République.

«Pour beaucoup en tout cas, la composition des représentants des régions en particulier, lors des consultations en cours, est prémonitoire de la coloration du casting et des conclusions du Grand dialogue national qui s’ouvre le 30 septembre prochain.»

À Paris, où Yaoundé a envoyé des émissaires afin de sensibiliser les compatriotes sur l’offre de paix du régime, la rencontre s’est plutôt déroulée sous haute sécurité, relate Le Messager qui évoque la peur des envoyés spéciaux du Premier ministre de se retrouver face à une meute de mécontents, et qui a donc dû limiter les contacts.

Craignant pour leur sécurité les chefs miliciens établis à l’étranger préfèrent, selon The Guardian Post, participer à la palabre par téléconférence. C’est le même quotidien à capitaux privés de langue anglaise, s’agissant de la polémique sur les quotas de participation, révèle que le président Paul Biya a instruit que la majorité des délégués soient issus de la communauté anglophone.

Mais les leaders sécessionnistes de la diaspora ne semblent pas, eux-mêmes, s’accorder sur une posture commune face au pouvoir de Yaoundé, si l’on en croit Mutations qui, sous le titre «Positionnement : la surenchère de Montreux», affirme qu’une concertation, entre leaders et représentants de la république virtuelle d’Ambazonie, tenue dans cette commune suisse, promeut le boycott du Grand dialogue.

La question, analyse la publication, est désormais de savoir pourquoi le cadre du dialogue annoncé, visiblement ouvert à toutes les composantes sociales, ne trouve pas d’écho favorable de la part des groupes tels que Ambazonia International Policy Commission, African People’s Liberation Movement, Federation of Southern Cameroon Women Organization, Interim Government.

«La réponse n’est pas aussi évidente. Reste qu’au-delà de vouloir maintenir le statu quo sur le théâtre des hostilités, ces groupes séparatistes bénéficient du soutien de quelques acteurs étrangers qui auraient souhaité jouer les médiateurs lors du dialogue national attendu.»

Les bons offices, justement, rétorque Le Quotidien, la Suisse, qui aujourd’hui demande 100 milliards FCfa pour faire participer les fondamentalistes anglophones aux pourparlers de paix, en a offert au pouvoir de Yaoundé. Sauf qu’entre-temps, Paul Biya a privilégié une solution endogène. «Aujourd’hui, après l’échec de cette option helvétique, les ‘’médiateurs » de ce pays demandent, via certains réseaux», cet argent à l’État du Cameroun pour obtenir l’adhésion des séparatistes au Grand dialogue.

Ambitionnant de mettre tout le monde d’accord sur la forme de l’État, le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, a sa petite idée qu’il expose dans les colonnes de Le Point Hebdo : il est temps d’accélérer le processus de mise en œuvre de la décentralisation et, pour ce faire, accorder plus de moyens aux collectivités territoriales décentralisées.

CHAN 2020 : une délégation de la CAF attendue à Yaoundé (officiel)

Une délégation de la Confédération africaine de football (CAF) est attendue mardi au Cameroun, pour une visite d’inspection des installations sportives et hôtelières devant abriter la 6ème édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2020, a appris APA lundi auprès des services compétents du ministère des Sports.Forte de sept membres et conduite par le premier vice-président l’institution, Constant Omari, elle fera sa première escale dans la capitale, Yaoundé avant de se rendre dans la métropole économique, Douala avant de clôturer par Bafoussam (Ouest) et Garoua (Nord).

L’état d’avancement des chantiers, dont la visite s’achève le 30 septembre, devra permettre à la Confédération de déterminer la date du tournoi final de cette compétition, l’équivalent de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) réservée aux joueurs évoluant localement.

Pour le Cameroun, à qui ce tournoi a été attribué après la défaillance de l’Éthiopie, l’accueil de cet événement devrait constituer un tour de chauffe avant la CAN de 2020.

Le Cameroun veut lever 20 milliards FCFA sur le marché sous-régional

Le Trésor public du Cameroun procèdera, mercredi prochain sur le marché de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), à l’émission par voie d’adjudication, de bons du Trésor assimilables (BTA) d’un montant de 20 milliards FCFA, a appris APA d’un communiqué du ministère des Finances (Minfi).L’échéance de ces titres dématérialisés, d’une valeur nominale unitaire de 1 million FCFA, est fixée au 7 mars 2020. Les soumissions sont enregistrées auprès de 19 spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) du pays émetteur mais aussi du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad.

Il convient de noter qu’en matière d’émission de titres, les souscripteurs semblent plus portés vers les BTA, d’échéance courte plutôt qu’en direction des obligations du Trésor assimilables (OTA). L’État du Cameroun a ainsi recueilli, le 18 septembre dernier, un taux de soumissions de l’ordre de 271,80%, au terme d’une émission BTA à 26 semaines de 10 milliards FCFA sur le même marché alors que, le 21 août d’avant, sur le même marché et pour une émission d’OTA de l’ordre de 50 milliards FCFA, il n’a réussi à en mobiliser que 10,5 milliards FCFA représentant 28% de taux de soumissions.

On rappelle que ce pays, pour l’année budgétaire 2019, prévoit de lancer des émissions de titres publics pour montant total de 350 milliards FCFA dont le fruit est destiné au financement de projets de développement.

Cameroun : vers l’exécution du troisième C2D pour lutter contre la pauvreté

Le troisième Contrat de désendettement et de développement (C2D), liant le Cameroun à la France, vise à booster la croissance indispensable à la création d’emplois dans ce pays de l’Afrique centrale, a confié, lundi à APA, la Coordinatrice du secrétariat technique d’appui (Stade-C2D), Berthe Jeanine Tsafack.« L’approfondissement des programmes ruraux déjà engagés viendra accélérer la transition vers une agriculture professionnelle génératrice d’emplois et de revenus. Dans le même temps, la poursuite des projets urbains devra contribuer à renforcer plusieurs cités dans leur rôle de moteur économique local. Ces deux volets donnent corps à une vision de campagnes dynamiques connectées à des villes modernes par des chaînes de valeurs transformant les produits de la terre en produits commerciaux », a expliqué Berthe Jeanine Tsafack.

Le Contrat de désendettement et de développement (C2D) est un mécanisme d’annulation de la dette consistant à convertir la somme due en projets de développement. Le troisième accord de désendettement et de développement est doté d’une enveloppe de près de 400 milliards F CFA là où le premier s’élevait à 352,7 milliards F CFA et le deuxième à 214 milliards F CFA.

Pour réduire la pauvreté et atteindre la croissance inclusive au Cameroun, ce programme bénéficie de l’accompagnement de l’Agence Française de Développement (AFD). Toutefois, les responsables du C2D notent que l’exécution du troisième contrat est aujourd’hui plombée par la crise sécessionniste anglophone sévissant depuis fin 2016 dans des régions du nord-ouest et du sud-ouest.

Au terme du troisième et dernier C2D, près de 1000 milliards F CFA auront été investis au Cameroun afin d’amoindrir la pauvreté, de garantir une meilleure santé des citoyens, d’améliorer les infrastructures et d’impulser le développement.

LIbération des trois marins russes enlevés au large de Douala (sources sécuritaires)

Les trois marins ruses qui avaient été enlevés le 15 août dernier au large de Douala, ont été libérés, a appris APA lundi de sources sécuritaires jointes au téléphone.Relâchés par leurs ravisseurs, de présumés pirates nigérians qui écument le golfe de Guinée, les marins se sont aussitôt envolés vers l’Allemagne d’où leur navire marchand –le cargo « Marmalaita– avait été affrété par la société MarConsult Schiffahrt. Les marins qui étaient « bonne santé » à leur libération ont pu, après l’Allemagne, rentrer chez eux. 

Les mêmes sources se sont déclarées «incapables» de dire le sort réservé aux cinq autres marins chinois et ukrainiens, également kidnappés pendant l’assaut. Au lendemain de cet enlèvement, l’ambassade de Russie au Cameroun avait déjà confirmé à APA, que des «négociations» étaient en cours pour la libération des marins.

«Nous sommes effectivement en contact avec des organisations en charge des négociations avec les ravisseurs, mais ne pouvons en dire davantage en raison du caractère délicat de la situation», affirmait alors un diplomate de la représentation, indiquant par ailleurs que les otages étaient en bonne santé.

Politique et football en vedette dans les journaux camerounais

Les tractations pré-Grand dialogue national (30 septembre-4 octobre) font les choux gras des journaux camerounais parus lundi, de même que la nomination d’un entraîneur national de football cristallise les passions.La situation sécuritaire des régions anglophones continue de préoccuper, à en croire Mutations qui fait état d’un week-end perturbé à Bamenda, le chef-lieu de la région du Nord-Ouest où des coups de feu ont été entendus au quartier administratif, mais aussi dans un hôtel huppé dans lequel logerait le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, qui venait de procéder à la distribution de l’aide humanitaire aux victimes de la crise anglophone.

Saisissant la balle au bond, le député Simon Fobi Nchinda, membre du Front social démocratique (SDF), lance cet avertissement dans les colonnes de Le Jour : «Aucun dialogue n’a lieu avec des fusils.» Une manière, pour l’élu de ladite région, d’appeler à un cessez-le-feu des belligérants avant le Grand dialogue national.

Ça continue néanmoins de se bousculer dans le cabinet du Premier ministre Joseph Dion Ngute, se réjouit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui y a aperçu, pendant le week-end, plusieurs autorités traditionnelles et religieuses venues des quatre coins du pays en vue d’enrichir le menu du forum appelé à débattre non seulement de la question anglophone, mais également d’autres préoccupations à caractère national.

Responsables de partis politiques, leaders religieux et organisations de la société civile, syndicats et ordres professionnels, hommes d’affaires, chefs traditionnels, tous convergent vers l’Immeuble étoile devenu, le temps des consultations, le centre du Cameroun, renchérit L’Essentiel.

«Avec les propositions déposées par les forces vives de la nation, les acteurs du dialogue qui seront appelés autour de la table devront se recadrer à chaque fois pour resserrer les débats sur les préoccupations des Camerounais.»

Et parmi ces inquiétudes, figure en bonne place la forme de l’État, présentée par Intégration comme le «grand tabou qui hante le Cameroun» : fédération, confédération ou séparation sont les grandes tendances qui se dégagent des consultations préliminaires du Premier ministre, des lignes de fracture qui épousent déjà les contours d’une démonstration houleuse du poids des émotions des citoyens.

Pour L’Avenir aussi, le Grand dialogue national est une épreuve à hauts risques pour Paul Biya qui, manifestement, a pris l’option d’écarter du casting tous les sécessionnistes qui, pourtant, ont une partition très importante à jouer dans la stabilisation des foyers de crise.

La Voix du Centre n’est pas loin de partager ce pessimisme, qui constate que les consultations engagées jusqu’ici par le Premier ministre ne sont que la perpétuation des tares ayant conduit à la crise anglophone depuis 2016.

Voici un premier écueil, que révèle Le Messager : l’argent du dialogue divise le Conseil national de la jeunesse du Cameroun (Cnjc), dont les dirigeants sont à couteaux tirés depuis leur sortie de l’Immeuble étoile avec une enveloppe bourrée de francs CFA dont le montant réel relève du mystère. Le plus cocasse de la situation n’est sans doute pas le profil des «consultés» du Premier ministre, analyse Aurore Plus sous le titre «Consultations sur fond de corruption». Davantage, le président Paul Biya, en chargeant Joseph Dion Ngute de prendre langue avec toutes les composantes sociales, l’a également doté d’un trésor de guerre conséquent de nature à «attendrir» les plus réticents au Grand dialogue national.

Dans les milieux d’affaires, l’on continue néanmoins d’espérer, à travers cette grande palabre et selon Le Quotidien de l’Économie, qui a parcouru la contribution intellectuelle du patronat, des mesures concrètes de retour à la paix pour effacer la lourde facture de la guerre séparatiste.

Une proposition de retour à une paix durable, relayée par le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post, mais aussi de son confrère The Post, vient de forces vives des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : une présidence tournante Francophone-Anglophone à la tête du pays.

Pendant ce temps, rapportent News Watch et Eden, le leader de l’opposition parlementaire à travers le SDF, Ni John Fru Ndi, a pris son bâton de pèlerin pour aller rencontrer la diaspora sécessionniste des États-Unis, en vue de convaincre les plus radicaux à abandonner la logique de la chaise vide.

Mais quel sont les pays qui hébergent les leaders séparatistes ? se demande fort à propos Défis Actuels. «Tapis à l’étranger, les cerveaux des milices séparatistes se promènent librement au Nigeria, en Afrique du Sud, en Amérique et en Europe où ils procèdent à des levées de fonds pour acheter des armes et financer les groupes armés dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.»

Et dans le classement des pays occidentaux, pointent en tête les États-Unis («le fief des séparatistes»), la Norvège, l’Italie, la Grande Bretagne («la planque des ‘’indésirables »») et la Belgique.

Le même bihebdomadaire, sur le terrain sportif, présente «un illustre inconnu» pour remplacer, à la tête de la sélection de football seniors, le Néerlandais Clarence Seedorf : le Portugais Antonio Conceiçao Silva Oliveira, dit «Toni Conceiçao», «recruté dans le secret total et à la surprise générale».

«Un novice chez les Lions», traduisent en écho La Voix du Centre et The Guardian Post. Pour Le Messager, c’est le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, qui a imposé ce «technicien sans états de service».

«La nomination du nouveau coach Lions Indomptables suscite des sentiments mitigés», confirme The Post. «A 57 ans et sans palmarès véritable, son choix irrite de nombreux observateurs des milieux sportifs», renchérit L’Essentiel : les Camerounais s’interrogent entre autres sur l’obsession manifeste des pouvoirs publics à vouloir à tout prix d’un Blanc à la tête de la sélection, et s’indignent davantage sur le choix d’un technicien que d’autres n’hésitent pas à qualifier d’«entraîneur de pacotille» ayant déjà perdu la bataille de l’opinion avant même d’avoir joué.

«Cette autre désignation d’un expatrié, pour diriger l’équipe nationale de football, perpétue une longue tradition de ‘’sorciers blancs ». Elle intervient alors qu’un courant d’opinion semblait plutôt réclamer un Camerounais», confirme Mutations sous le titre «Désignation d’un entraîneur national : manque de… coach». «Ce technicien arrive en terrain inconnu, car il n’a aucune expérience du football africain. Et pourtant, la connaissance du football africain figure parmi les critères de choix d’un sélectionneur», soupire Aurore Plus.

Cameroun : début du championnat de football le 18 octobre

Le championnat national de football du Cameroun débutera le 18 octobre prochain, a appris APA auprès du Comité technique transitoire (CTT) de la Ligue de football professionnel (Lfpc).Cette annonce intervient alors que, jeudi dernier, cette instance mise sur pied par la Fédération camerounaise de la discipline (Fecafoot), a remis une somme de 4 millions FCFA représentant des «chèques de pré-saison», à chacun des 18 clubs de l’élite, soit un total de 72 millions FCFA.

Il s’agit, note-t-on, d’un nouveau palier dans la guerre de légitimité que se livrent l’instance fédérale et la Lfpc, laquelle est sous le coup d’une «suspension avec effet immédiat» prononcée le 22 août par le bureau exécutif de la Fecafoot, dont elle est un démembrement, pour «violation grave de ces obligations».

Le CTT, qui jusqu’au 31 août 2021 a en charge l’organisation des championnats nationaux de D1 et D2, tâche jusque-là dévolue à la Ligue, jouit manifestement de l’adhésion du Syndicat des clubs d’élite du Cameroun (Sycec) et vient de remporter une manche décisive sur le président de la Ligue, Pierre Semengue, qui a récemment affirmé qu’il restait en poste «jusqu’au 27 juillet 2020», date de la fin de son mandat.

Dans sa détermination à ne pas céder ce général de l’armée à la retraite, dans un communiqué de presse publié mercredi à l’intention des clubs, indique avoir «saisi les instances juridictionnelles compétentes en matière de gestion de ce type de litiges» et dit attendre, «sereinement le verdict des instances sus-évoquées».

Pierre Semengue a par conséquent invité les dirigeants de clubs, les joueurs et tous les acteurs du football professionnel «à demeurer sereins et de ne pas se laisser distraire par les manœuvres de ceux pour qui les intérêts égoïstes, la violation des textes et la défiance vis-à-vis de l’autorité étatique, constituent un mode de fonctionnement».

Le patron de la Ligue a par conséquent demandé à ses correspondants de «continuer leur préparation pour la saison 2019/2020 qui sera lancée aussitôt que la vérité et la justice seront établies conformément aux lois, statuts et règlements en vigueur au Cameroun».