Homologation CAMES : Encore du chemin

Diplômé d’une université malienne, vous souhaitez travailler ou continuer à étudier dans la sous-région. Votre ambition pourrait vite fondre, telles les ailes d’Icare, si votre établissement n’est pas homologué par le CAMES. Une véritable épine pour beaucoup.

L’homologation CAMES, un vrai mythe de Sisyphe pour plusieurs établissements d’enseignement supérieur du Mali. La raison ? Des normes non encore remplies par ces derniers. Il est vrai que le rocher n’est pas programmé pour systématiquement redescendre, à condition de se mettre en conformité avec les exigences du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). Cette institution, qui regroupe 19 États africains, a pour mission, entre autres, de coordonner les systèmes d’enseignement supérieur et de la recherche. Objectif : harmoniser les programmes et les niveaux de recrutement dans les différents établissements des pays membres. Un établissement homologué CAMES est un établissement prisé. Qualité, crédibilité, flexibilité, ouverture sont des arguments difficiles à négliger. « Un bon produit se vend tout seul. Même sans marketing, les gens vous démarcheront », affirme Oumar Koné, responsable des ressources humaines à Technolab-ISTA. Certaines des filières de l’université, qui a fêté ses 20 ans cette année, sont homologuées par le CAMES. Elle est la seule à jouir de ce privilège parmi la quarantaine d’établissements que compte l’association des établissements privés de l’enseignement supérieur (AEPS). « C’est difficile à obtenir, il faut plusieurs heures de travail et même souvent remodeler ses programmes , concède Koné. Sur les neuf homologations souhaitées, Technolab en a obtenu sept. Être aux normes exige de la qualité, et cette dernière ne s’obtient pas si facilement.

Mode d’emploi

Pour prétendre à une homologation par le CAMES, l’établissement doit remplir un certain nombre de critères. Au rang desquels, une reconnaissance étatique, condition sine qua non. Les différents « demandeurs » doivent être en phase avec les programmes CAMES, fournir des précisions détaillées sur le contenu de chaque module et avoir des professeurs dûment habilités à dispenser les cours. L’établissement fournit en plus des données sur son fonctionnement administratif et financier. Une fois les dossiers réceptionnés, l’institution africaine envoie un expert attester ou non de leur véracité. Pour Mory Diakité, Commissaire aux affaires sociales à l’AEPS, le nœud du problème se situe dans la procédure. « Une pile de dossier pour chaque diplôme » déplore-t-il. Échaudée par un premier échec, l’Université du Sahel, dont il représente les intérêts, a fait un appel à un expert du Burkina Faso pour l’aider. Cet expert a lui-même obtenu l’homologation au bout de plusieurs tentatives. « L’homologation n’est pas un projet à court terme pour nous. À l’interne nous savons que nous avons encore beaucoup à corriger », confie Diakité.

De nouveaux agrégés pour le Mali

4 nouveaux professeurs Ils s’appellent Hamadoun Sangho en spécialité Santé publique (Médecine), Bourèma Kouriba en spécialité Immunologie (Pharmacie), Anselme Konaté et Moussa Tiémoko Diarra en spécialité Hépato Gastro Entérologie (Médecine). Ce sont les nouveaux professeurs agrégés du Mali. Ils étaient 8 à  effectuer le déplacement de Lomé au Togo du 2 au 10 novembre 2010, pour affronter les 3 épreuves du CAMES. Tous ont passé à  la 1ère épreuve, 2 ont été retenus à  la 2è épreuve, et 2 autres ont été retenus à  la 3è épreuve. Au finish, le Mali a réalisé un score de 50% hautement appréciable. Rappelons qu’en 2008, notre pays avait réalisé un score de 100% avec 5 candidats. Pour le doyen de la FMPOS Professeur Anatole Tounkara qui a conduit la délégation des nouveaux professeurs, les nouveaux professeurs agrégés honorent notre pays. Oumar Ibrahima Touré dira à  sa suite qu’on doit absolument leur chanter le Janjo ou la musique des Grands Héros. Un autre honneur pour notre pays, au cours de ce 15è Concours du CAMES est que notre compatriote le Professeur Abdel Kader Koumaré a été le Coordinateur de tous les jurys ayant statué sur les cerveaux d’Afrique et de Madagascar. Mme Sidibé Assa Traoré, première femme professeur agrégé Pour rappel du 6 au 15 novembre 2006, la communauté scientifique d’Afrique et de Madagascar était présente à  Bamako dans le cadre du 13e concours du Cames. Trois candidats maliens sur les cinq ont été admis au titre de profes¬seur agrégé parmi lesquels une femme, Mme Sidibé Assa Traoré. Sur les cinq candidats maliens, trois ont décroché le titre de professeur agrégé dont Mme Sidibé Assa Traoré, qui devient ainsi la première Malienne professeur agrégé. Spécialisée en endocrinologie, métabolisme nutrition, Mme Sidibé s’était classée première dans sa discipline. Cependant, cette nouvelle qui fait la fierté des maliens ne soulève pas moins des interrogations. on est en droit de se demander quel changement peuvent apporter ces professeurs à  l’environnement sanitaire au Mali fort dégradé. Le citoyen lambda se demande certainement ce qu’un professeur de plus ou de moins viendra améliorer dans sa condition. Malgré un nombre important des professeurs et de sommités scientifiques on ne cesse d’évacuer des malades à  l’extérieur pour des simples maladies dorsales et ou des maux de doigts des maliens d’en haut. Pourtant, comme on le voit, ce ne sont pas les compétences qui manquent. Selon certains médecins interrogés, les cerveaux et les mains sont là , C’’est le matériel qui manque. A quand donc la fin de spectacle comme le décès d’un malade pour manque d’oxygène dans un hôpital malien ?