Processus de paix : La CMA met à disposition le camp 1 l’assemblée régionale de Kidal

Dimanche 4 juin 2017, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé, via un communiqué, qu’elle mettait le camp I de Kidal à la disposition de la MINUSMA à partir du vendredi 2 juin courant, pour permettre à la mission onusienne d’y effectuer des travaux de réhabilitation en vue d’accueillir les élémentsdu MOC de Kidal. Dans ce même communiqué, elle se dit aussi prête à mettre à la disposition des autorités intérimaires le bureau de l’assemblée régional de Kidal.

24 heures avant le tenue de la 18e session du CSA qui débute ce lundi 5 juin et qui s’achèvera mardi 6 juin, à l’ex-CRES de Bamako, la CMA dans un communiqué rendu public, annonce des mesures visant au rétablissement de le confiance pour accélérer le processus de paix, qui accuse depuis sa signature finalisée en juin 2015, 2 années de retard, quelle va mettre le camp 1 à la disposition de la Minusma pour un réfection nécessaire du bâtiment et qu’elle permettra aux Autorités intérimaires, installées mais toujours pas opérationnelles d’y siéger.

Ce communiqué intervient après la sommation, le 23 mai dernier, du président du CSA Ahmed Boutache, exigeant que la CMA libére le CAMP 1 de Kidal.

Il semblerait qu’un arrangement entre a été trouvé entre ces deux parties qui a permis de débloquer la situation.

Dans ce même communiqué, la CMA appelle le gouvernement, la médiation, la communauté internationale ainsi que les partenaires techniques et financiers à ce joindre à ces efforts pour aider les autorités intérimaires à fonctionner convenablement.

Les autorités intérimaires, leur prolongation et leur financement seront justement au coeur des débats durant cette 18e session du CSA, qui devrait faire des annonces fortes en ce sens.

Almou Ag Mohamed : « Aucune injonction ne va nous amener à nous précipiter pour libérer le camp 1 de Kidal »

La médiation internationale via le président du CSA, Ahmed Boutache, a adressé une lettre à la CMA lui intimant de libérer le camp 1 de Kidal, retenu pour abriter le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC), et menaçant, si la CMA n’obtempérait pas, de subir des mesures contraignantes pouvant aller jusqu’à une suspension des indemnités de leurs représentants au sein du CSA et des sous-comités thématiques. Almou Ag  Mohamed, porte-parole du HCUA, actuellement à Kidal avec la délégation du DDR, a expliqué au Journal du Mali, les raisons qui empêchent la CMA de libérer immédiatement le camp 1 de Kidal.

Pourquoi la libération du camp 1 de Kidal n’est toujours pas effective ?

Pour nous cette lettre d’Ahmed Boutache, président du CSA est tombée un peu comme un cheveu dans la soupe. Nous l’avons jugée complètement inopportune, nous sommes à Kidal avec une délégation conduite par le président de la Commission DDR, Zahabi Ould Sidi Mohamed, depuis 3 jours. Cette lettre est tombée pendant que nous étions dans le camp 1 avec cette délégation, la Minusma, Barkhane et la CMA et on était justement en train de discuter de cette question.  Si cette lettre n’était pas arrivée, on aurait trouvé une solution avant la tombée de la nuit, hier soir. Concernant le camp 1, il est situé dans un point névralgique de la ville de Kidal dont la sécurisation, jusqu’à preuve du contraire, revient à la CMA et pour que la CMA quitte ce camp, il faut qu’il y ait une garantie que ce point névralgique soit sécurisé. Pour l’instant, on nous demande de l’abandonner pour faire des travaux mais tant que nous n’avons pas la garantie qu’il sera sécurisé nous ne pouvons partir.

Pourtant un contingent du MOC de Kidal, composé de FAMA et d’éléments de la Plateforme se trouve dans le camp de la Minusma à Kidal et pourrait en assurer la sécurité.

Les gens qui disent ça ne sont pas au fait des réalités du terrain. Autour de Kidal aujourd’hui, la majeure partie des points de défense sont sécurisés par la CMA et la sécurisation à l’intérieur de la ville de Kidal incombe à la CSMAK. Comme je vous l’ai dit, la sécurisation de la ville incombe à la CMA et s’il se passe quelque chose on dira que la CMA n’a pas su sécuriser ses positions. Quant à la Minusma, elle ne sort quasiment pas de son camp et quand elle sort c’est avec ses blindés pour des patrouilles. Dans tous les points névralgiques le de la ville nous avons 5 à 6 pickups qui sont positionnés pour qu’il n’y ait pas d’infiltration et pour que les citoyens dorment tranquillement. Quand le MOC se mettra en place nous lui céderont tous les postes possibles. Nous somme prêt, en accord avec la Minusma, à ce que nos éléments gardent un petit coin du camp le temps que les travaux se fassent. Il y a aussi la possibilité que nos éléments désignés pour faire parti du MOC restent dans le camp en attendant. Nous exposons cela dans la réponse que nous avons fait parvenir à Mr Boutache.

Donc, vous ne pouvez pas dire à quelle date vous pourrez libérer le camp 1 ?

Pour nous, aucune lettre ou aucune injonction ne va nous amener à nous précipiter pour libérer le camp 1 et mettre en péril la sécurité que ce soit de Kidal ou de toutes les autres villes de la région. Encore une fois, pour l’instant il est difficile de satisfaire cette demande au niveau technique et au niveau sécuritaire. Nous attendons de voir comment le MOC va se mettre en place, on prendra le temps s’il le faut tout en sécurisant la ville au maximum.

Quels dangers craignez-vous concernant la sécurité de Kidal ?

Toutes agressions extérieures ! J’ajouterai qu’à Kidal, il y a plusieurs camps et on ne voit pas pourquoi la libération ou non du camp 1 par la CMA pourrait constituer un point de blocage dans la mise en œuvre de l’Accord. Il y a des blocages plus graves. Dès qu’il ne fera aucun doute que le camp 1 sera sécurisé, la CMA ne verra pas d’objection à l’installation des soldats du MOC.

Le bilan de l’installation du MOC à Gao et un peu mitigé, il y a des vols de véhicules et des braquages, comptez-vous prendre des mesures pour éviter cela au MOC à Kidal ?

En tout cas en ce qui concerne la CMA, nous avons pris des mesures par rapport aux éléments qui étaient impliqués dans ces vols de voiture, nous avons tout simplement radié ces éléments, mais d’autres parties sont aussi impliquées dans ces vols de voitures. Je rappelle que le véhicule du Chef du MOC a été enlevé par un membre du GATIA, les autres voitures c’était un élément de la CMA avec un élément du GATIA, puis un élément des FAMA avec un élément du GATIA  et ensuite un élément de la CMA avec un élément du GATIA. Donc, je pense qu’en prenant rapidement les dispositions qui s’imposent, comme l’a fait la CMA, tout ça ne se déroulera plus.