Lutte contre les cancers féminins : Le Mali progresse mais reste vulnérable

En ce mois d’Octobre Rose, le Mali dresse un état des lieux contrasté de la lutte contre les cancers féminins. Malgré des progrès notables en matière de sensibilisation, de dépistage et de traitement, le pays reste confronté à d’importantes limites structurelles et socio-économiques.

Les cancers du sein et du col de l’utérus demeurent les deux formes de cancer les plus répandues chez les femmes au Mali. En 2020, le pays a recensé plus de 14 000 nouveaux cas de cancers, dont près de 4 400 cas de cancers du sein et du col de l’utérus.

En 2022, ces chiffres ont encore grimpé, avec 2 278 nouveaux cas de cancer du sein et 2 436 cas de cancer du col, selon les données officielles du ministère de la Santé. Cette progression, bien qu’inquiétante, s’explique en partie par l’amélioration du dépistage et une plus grande visibilité des campagnes de prévention menées à l’échelle nationale.

Ces deux cancers, longtemps restés silencieux dans l’espace public, sont désormais au cœur des politiques de santé et des programmes de lutte contre les maladies non transmissibles.

Sensibilisation en hausse

Selon le Dr Madani Ly, cancérologue au Centre international d’oncologie de Bamako et Président de l’association Onco-Mali, les dix dernières années ont marqué un tournant dans la sensibilisation.

« Il y a une avancée énorme sur le plan de la sensibilisation. De plus en plus de femmes ont l’information. Dans presque toutes les structures sanitaires, à Bamako ou à l’intérieur du pays, elles sortent en grand nombre pour se faire dépister. Cela a fait baisser, par exemple, le nombre de cas du cancer du col de l’utérus, parce que beaucoup de lésions précancéreuses ont été dépistées et traitées », affirme-t-il.

Les statistiques confirment cette tendance. En 2024, plus de 91 000 femmes ont été dépistées dans le pays, dont 43 236 pour le cancer du sein et 47 791 pour celui du col de l’utérus.

Parmi elles, 384 cas suspects de cancer du sein ont été enregistrés, dont 134 référés pour un suivi spécialisé. Concernant le col de l’utérus, 751 cas suspects ont été identifiés, aboutissant à 284 biopsies, 394 lésions précancéreuses détectées et 22 cas traités.

« Octobre Rose », une initiative impactante

Cette progression est aussi le fruit des campagnes annuelles « Octobre Rose », initiées par le ministère de la Santé et du Développement social, en partenariat avec l’Office national de la santé de la reproduction (ONASR) et diverses associations de femmes.

Depuis sa première édition, cette campagne vise à informer, dépister et accompagner les femmes à travers des actions concrètes de proximité. Placée sous le thème « Inclusion et engagement pour atteindre les groupes vulnérables », l’édition 2025, organisée du 1er au 31 octobre, ambitionne de toucher un million de femmes, en mettant l’accent sur celles vivant dans des conditions précaires : femmes déplacées, handicapées ou issues de zones enclavées.

Cette campagne s’inscrit dans le thème mondial choisi cette année par l’OMS : « Closing the Care Gap » (Réduire les inégalités d’accès aux soins).

Prise en charge renforcée

Outre les hausses de la sensibilisation et du dépistage, le Mali a aussi accompli des avancées considérables dans la prise en charge. « Il faut noter l’apport du gouvernement du Mali, qui a subventionné en partie depuis des années la chimiothérapie, facilitant ainsi l’accès au traitement, même si cela reste encore largement insuffisant », explique le Dr Madani Ly. Un autre acquis majeur est la création du centre de radiothérapie à l’Hôpital du Mali, offrant des traitements pour les cancers du sein et du col. « Il y a parfois quelques difficultés techniques, mais cela reste une avancée majeure », souligne-t-il.

La formation du personnel médical s’est également renforcée. Selon notre interlocuteur, le Mali compte de nos jours huit oncologues médicaux, qui exercent à Bamako, et de plus en plus de chirurgiens cancérologues et de radiothérapeutes sont formés, tandis que d’autres sont en cours de formation, suscitant un grand espoir de délocalisation du traitement des cancers vers les régions dans les prochaines années.

L’introduction du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) en novembre 2024, soutenue par l’OMS et l’Alliance GAVI, constitue elle aussi un jalon important. Elle vise à réduire à long terme les nouveaux cas de cancer du col de l’utérus, particulièrement chez les jeunes filles âgées de 9 à 14 ans.

MSF en appui

À ces efforts s’ajoute l’appui déterminant de Médecins Sans Frontières (MSF), qui depuis 2018 intervient dans le domaine de la lutte contre les cancers féminins. L’organisation a mis en place des programmes de dépistage et de traitement gratuits du cancer du col de l’utérus et du cancer du sein à Bamako, notamment au Centre de santé de référence de la Commune I.

Grâce à MSF et à son centre d’oncologie pilote, plusieurs femmes ont pu bénéficier d’un dépistage précoce et de soins adaptés. L’organisation contribue également à la formation du personnel soignant, à la fourniture d’équipements de diagnostic et à la mise à disposition de médicaments essentiels.

Ces actions ont permis, selon les données de MSF, de doubler le nombre de diagnostics précoces entre 2019 et 2022 et de réduire sensiblement la part des patientes arrivant à un stade terminal de la maladie.

Des obstacles structurels et sociaux encore tenaces

Malgré ces progrès, les défis restent considérables. Le taux de survie à trois ans du cancer du sein demeure extrêmement faible, estimé à seulement 12,69% selon une étude menée en 2015.

Cette situation s’explique par un diagnostic souvent tardif et par le fait que la majorité des patientes arrivent en soins à un stade avancé de la maladie. Les formes agressives, notamment les cancers triples négatifs, compliquent encore la prise en charge.

Les contraintes logistiques et financières aggravent la situation. « L’une des principales difficultés est d’ordre financier. La chimiothérapie coûte excessivement cher, même si le gouvernement en subventionne une partie », souligne le Dr Ly. Par ailleurs, le Mali ne dispose que d’un seul appareil de radiothérapie et l’accès aux analyses histochimiques et aux laboratoires d’anatomopathologie est très limité.

Les barrières socioculturelles jouent aussi un rôle majeur. « Souvent, les femmes ont peur de se rendre à l’hôpital parce qu’elles craignent la biopsie du sein. D’autres, en raison de la pudeur ou de convictions religieuses, évitent le dépistage du col de l’utérus. Nous devons faire des efforts de sensibilisation pour que ces tabous ne soient plus un frein », insiste le cancérologue.

Ces freins, combinés à la pauvreté et au manque de structures de proximité, expliquent le faible recours au dépistage préventif dans les zones rurales.

Renforcer le financement et décentraliser les soins

Pour améliorer la situation, les experts s’accordent sur plusieurs leviers d’action. D’abord, renforcer le diagnostic précoce et promouvoir une prise en charge multidisciplinaire afin d’assurer un meilleur suivi des patientes. Ensuite, développer l’offre de radiothérapie dans les régions et améliorer l’accès aux analyses histochimiques.

Le Dr Madani Ly plaide également pour un meilleur financement public. « Concernant l’accessibilité au traitement, l’idéal serait d’inclure dans la liste de l’Assurance Maladie Obligatoire les médicaments spécifiques du cancer, qui coûtent très cher. Nous ne gagnerons jamais la bataille contre les cancers sans ce mécanisme », déclare-t-il.

Au-delà de la question des ressources, le renforcement de la formation continue du personnel de santé et la sensibilisation communautaire est indispensable. Car, comme le rappelle le cancérologue, « les avancées sont encourageantes, mais la bataille est loin d’être terminée ».

Mohamed Kenouvi 

Lutte contre les cancers féminins au Mali : Solidaris223 célèbre son 10e anniversaire en réaffirmant son engagement

L’association Solidaris 223 a célébré, le samedi 2 novembre, son 10ᵉ anniversaire en organisant la cinquième édition de sa conférence annuelle dédiée aux cancers du sein et du col de l’utérus.

Placée sous le thème « L’accès aux soins des cancers du sein et du col de l’utérus au Mali », cette rencontre s’est tenue à l’Azalaï Grand Hôtel de Bamako, dans le cadre de la campagne Octobre Rose, désormais une tradition pour l’association.
La présidente de Solidaris 223, Mme Amina Dicko, a ouvert la cérémonie en rappelant l’engagement continu de l’association depuis une décennie pour améliorer la santé des femmes au Mali. Elle a souligné l’importance de l’accès aux soins pour les cancers féminins, mettant en avant les défis persistants et les efforts nécessaires pour les surmonter.
Parmi les invités de marque figuraient des professionnels de la santé, des représentants d’organisations non gouvernementales et des survivantes du cancer, témoignant de la diversité des acteurs mobilisés pour cette cause.
Situation des cancers du sein et du col de l’utérus au Mali
Les données récentes indiquent que le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes maliennes, représentant 34,6 % des cas de cancer en 2023, avec 319 nouveaux cas recensés. Le cancer du col de l’utérus suit avec 20,5 %, soit 189 nouveaux cas la même année. Malheureusement, plus de 70 % de ces cancers sont diagnostiqués à des stades très avancés, compliquant la prise en charge et réduisant les chances de survie.
Coût et prise en charge des cancers féminins
La prise en charge de ces cancers demeure un défi majeur en raison des coûts élevés et de l’accès limité aux infrastructures de santé. Ainsi, le coût total du diagnostic du cancer du sein peut varier entre 258 000 et 379 000 FCFA, selon que les examens sont réalisés dans le secteur public ou privé. Le traitement, incluant chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie, peut atteindre plusieurs millions de FCFA, rendant ces soins inaccessibles pour de nombreuses patientes.
Le Mali dispose de ressources limitées pour le traitement du cancer, avec seulement six oncologues médicaux pour l’ensemble du pays et un seul centre de radiothérapie. D’ailleurs, cette machine n’est toujours pas opérationnelle à 100%. Cette situation entraîne des délais dans le diagnostic et le traitement, aggravant le pronostic pour les patientes.
Lors de la conférence, Mme Bintou Sidibé, survivante du cancer du sein, a partagé son expérience. Diagnostiquée à un stade avancé, elle a bénéficié d’une prise en charge grâce à la collaboration entre Médecins Sans Frontières et les autorités maliennes. Son témoignage a mis en lumière l’importance du diagnostic précoce et de l’accès aux soins pour améliorer les chances de guérison.
La conférence a également permis de discuter des initiatives en cours pour améliorer l’accès aux soins, notamment le renforcement des infrastructures de santé, la formation de professionnels spécialisés et la mise en place de politiques de subvention pour les patientes.
En conclusion, la célébration du 10ᵉ anniversaire de Solidaris 223 a été l’occasion de réaffirmer l’engagement de l’association dans la lutte contre les cancers féminins au Mali. La présidente, Mme Amina Dicko, a appelé à une mobilisation collective pour surmonter les défis liés à l’accès aux soins et offrir un avenir meilleur aux femmes maliennes confrontées à ces maladies.

City Tour Rose : Découverte de Bamako et sensibilisation au cancer du sein lors de la 1ère édition

Pour allier la découverte de la ville de Bamako et la sensibilisation au cancer du sein durant ce mois d’octobre dédié à la lutte contre cette maladie, l’agence de voyage et de tourisme Galaxy Travel & Tour Services a organisé, le 26 octobre 2024, une journée de visite guidée de quelques monuments et lieux emblématiques de la capitale.

Une vingtaine de jeunes filles venues de Bamako et de la diaspora ont participé à cet événement, dont le point de départ a été donné au musée national du Mali.
Le premier arrêt a été la place de la Liberté, en face de la mairie du district de Bamako, pour découvrir le monument aux héros de l’armée noire. Ce monument, représentant un soldat blanc et quatre soldats noirs sur le champ de bataille en France lors de la Première Guerre mondiale, a été réalisé par Paul Moreau-Vauthier en 1922 et implanté à Bamako le 3 janvier 2024. Il se compose de deux parties : un piédestal en terre latérite compressée et la statue des combattants en bronze noir.
« Ce monument n’existe nulle part ailleurs qu’au Mali et en France. Cependant, en 1940, celui de France a été détruit lors de la Seconde Guerre mondiale. En 2010, les autorités françaises ont demandé l’autorisation au gouvernement malien de prélever des échantillons de banco pour en construire un nouveau à Reims, inauguré en 2018 », a expliqué Daouda Koné, historien-archéologue et chef de division des parcs publics et monuments à la Direction nationale du patrimoine culturel. Cet historien, agissant comme guide pour cette journée, a accompagné les participantes tout au long de la visite des sites.
Après le monument aux héros de l’armée noire, cap sur le musée de Bamako, où les jeunes visiteuses ont pu plonger dans l’histoire en découvrant le puits du fort colonial situé dans l’enceinte du musée, ainsi que des objets historiques et des photos dans les salles d’exposition, sans oublier la première prison de la capitale à l’époque coloniale.
Le monument de la maternité, situé au quartier Cité du Niger, a été le troisième lieu visité. Mettant en avant les seins d’une femme tenant un bébé, cette statue symbolise l’importance de la maternité et la sensibilisation à l’allaitement maternel.
À cet endroit, comme dans le bus tout au long du trajet entre les différents sites visités, Awa Diarra, sage-femme, a diffusé des messages de sensibilisation sur le cancer du sein. Elle a éclairé les participantes sur la maladie, insistant sur l’importance de la prévention et du dépistage précoce, qui augmentent les chances de survie, tout en les encourageant à pratiquer régulièrement l’autopalpation des seins.
La sage-femme Awa Diarra a été soutenue par les témoignages de Mme Oumou Traoré, promotrice du restaurant « La Vieille Marmite », qui a été victime du cancer du sein il y a quelques années, mais qui est désormais guérie. « La meilleure arme pour combattre le cancer du sein est de le prévenir. Plus tôt c’est détecté, meilleur est le traitement », a souligné Mme Traoré.
La journée de visite s’est clôturée au Mémorial Modibo Keïta, où les participantes ont revisité l’histoire du premier président de la République du Mali à travers des récits et des photos marquantes de sa vie, sous la direction de Moulaye Hassan Keïta, guide au Mémorial.
« Ce genre d’initiative est vraiment important, et j’ai été surprise qu’elle soit couplée avec le combat contre le cancer du sein. Je suis venue plusieurs fois au Mali, mais je n’avais jamais visité tous ces monuments et lieux », s’est réjouie Mme Dissa, participante venue de France pour un séjour à Bamako.
L’événement a été parrainé par Mohamed Cissé dit Toupé, jeune leader de la commune IV, très engagé pour la cause de la jeunesse, qui n’a ménagé aucun effort en mettant la main à la poche pour garantir la réussite de l’initiative de Moussa Diallo, promoteur de Galaxy Travel & Tour Services.
« Nous sommes en octobre, mois dédié à la lutte contre le cancer. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice de la nation. Nous sommes à Bamako, et beaucoup ne connaissent pas la signification des monuments. Cette journée est l’occasion de les découvrir tout en s’imprégnant de la lutte contre le cancer du sein », a confié M. Cissé.
Mohamed Kenouvi

Cancer du sein : le combat d’une vie pour Kadidiatou

Chaque année, au mois d’octobre, une campagne mondiale de sensibilisation est menée pour lutter contre le cancer du sein et celui du col de l’utérus. Au Mali, plus de 2270 cas de cancer du sein sont détectés chaque année, avec 1348 décès, contre 2436 cas de cancer du col de l’utérus et 1431 décès, selon Globocan 2022.

Mme Faye Kadidiatou Kanté avait 52 ans lorsqu’elle a appris qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Tout a commencé en juin 2015, comme elle l’explique : « J’ai senti une petite boule dans mon sein gauche, mais je n’y ai pas prêté grande attention, croyant que c’était une piqûre de fourmi. Cependant, la boule continuait de grossir et en septembre, j’ai décidé d’aller à l’hôpital ». Là-bas, elle apprend la nouvelle qui changera sa vie. Le médecin lui révèle : « Mme Faye, vous êtes atteinte d’un cancer ». Kadidiatou raconte qu’à ce moment-là, elle a senti son monde s’écrouler. Son docteur l’a alors orientée vers l’hôpital du Mali, qui reçoit environ 350 cas de cancer du sein par an, selon l’oncologue Fatoumata Sidibé. Mme Faye révèle avoir pleuré tout le trajet. Elle confie qu’elle se sentait partir, elle qui avait déjà perdu son premier mari quelques décennies plus tôt.

« Lors de ma consultation, j’ai vu des tas de dossiers empilés sur le bureau de l’oncologue. Voyant mon anxiété, il m’a expliqué : « Ce sont les dossiers des patients atteints de cancer, enfin ceux qui sont déclarés » », précise-t-elle. Mme Faye s’est alors fait une promesse : « J’ai prié le Bon Dieu que si je m’en sortais, je créerais une association pour lutter contre ce fléau ». Se méfiant du système de santé du pays, elle a tenté d’obtenir un visa, sans succès. Après cet échec, elle est partie au Sénégal pour recevoir des soins de « qualité ». Après des examens approfondis, on lui a confirmé la présence d’une tumeur. Mme Faye a alors décidé de revenir au Mali, près de sa famille, pour se battre. De retour, elle a rencontré plusieurs spécialistes, dont M. Bassirou Drabo, qui a su la rassurer. Quelques examens plus tard, le docteur lui a annoncé qu’elle devait subir une mastectomie. Laquelle consiste à enlever la totalité ou une partie du sein en raison de cellules cancéreuses ou pour éviter le risque de récidive du cancer du sein.

Elle explique que cette opération a grandement affecté sa fille aînée, mais pas elle, car elle ne pouvait plus avoir d’enfants. Par la suite, les chimiothérapies ont débuté et ont duré six mois. « Après chaque chimio, pendant quatre jours, je me sentais mal, je vomissais, j’avais des douleurs et je ne mangeais rien. Tous mes cheveux sont tombés ». De toutes ses forces, elle a combattu la maladie. Entre manque de sommeil et problèmes familiaux, elle est restée forte et debout. Quelque temps après la chimiothérapie, son médecin lui a annoncé qu’elle avait vaincu le cancer. « J’étais tellement heureuse que j’ai prévenu tout le monde, car après tant de batailles, je me sentais enfin libérée ».

Une joie de courte durée, cependant. Quatre mois plus tard, de nouvelles analyses ont révélé une anomalie aux poumons. On lui a suggéré une autre opération, qu’elle a d’abord refusée : « J’étais démoralisée, je n’avais plus envie de rien, mais mon docteur m’a envoyée voir une psy, qui m’a convaincue ». Après cette opération, Kadidiatou a repris la chimiothérapie pendant six autres mois. « Tous les 15 jours, on me perfusait. Imaginez cette souffrance, mais je me suis battue ». Heureusement, après cela, notre battante n’a plus entendu parler de la maladie et a finalement remporté son combat.

L’après-cancer fut très difficile, confie-t-elle : « La maladie m’a diminuée de 60 %. Sans le soutien de ma famille, je ne m’en serais pas sortie. J’avais très peur que la maladie ne revienne, mais Dieu a entendu mes prières ». Aujourd’hui, âgée de 62 ans, Mme Faye a ouvert une association de lutte contre le cancer du sein dénommée « Combattantes du cancer », qui compte déjà 200 membres. Depuis qu’elle a appris qu’elle était atteinte de cette maladie, elle en a fait une force et a commencé à promouvoir son association. Elle explique que celle-ci est présente presque partout au Mali et mène des campagnes de sensibilisation contre le cancer du sein.

Fatouma Cissé