Angola: rafle de plus de 3000 étrangers à Luanda

Les autorités ont lancé une chasse aux sans-papiers. Selon les témoignages recueillis par RFI, la plupart des étrangers sont arrêtés même s’ils ont des papiers en règle et la police procède à  des vérifications une fois les personnes au centre de rétention. Elles y passent plusieurs jours dans des conditions extrêmement difficiles. Beaucoup se plaignent de racket de la part des policiers. Une chasse aux étrangers. Voilà  comment un ressortissant d’Afrique de l’Ouest résume l’opération de police lancée la semaine dernière à  Luanda. Maisons fouillées, personnes arrêtées dans la rue ou sur leur lieu de travail. Hommes, femmes, enfants et même des imams ont été arrêtés dans les mosquées vendredi dernier. C’est ce qu’affirment des témoins contactés depuis le centre de rétention de Trinita. C’’est à  cet endroit, à  30 km de Luanda, que sont parqués les étrangers dans des conditions de vie indécentes. « On ne nous donne pas à  manger, on n’a pas d’eau. On a beaucoup de difficultés. Il y a des femmes ouest-africaines arrêtées. Il y a une femme malienne qui a accouché et hier C’’était une femme guinéenne », décrit un homme qui a été arrêté. Ce qui offusque le plus ce ressortissant guinéen, c’est que les étrangers même en règle sont conduits de force au centre de rétention o๠ils restent parfois plusieurs jours en attendant qu’un magistrat veuille bien vérifier leurs papiers. « Ils rentrent dans les maisons. Tu donnes tes documents, on te dit « allons à  Trinita, à  la prison, on va vérifier là -bas ». Si C’’était des gens illégaux qu’on avait arrêtés, ce serait autre chose. Mais on est là , il y en a qui ont leurs documents réels, mais ils sont arrêtés », dénonce-t-il. Certains accusent les Angolais de provocation à  caractère racial. Comme cet homme qui vit depuis vingt ans dans le pays : « Ils n’aiment pas les étrangers. On dit que ce pays est une démocratie, mais ici ce sont des gens aigris. » Ce type d’opération n’est pas rare en Angola. Officiellement, les autorités entreprennent de lutter contre l’immigration clandestine. Cette opération touche tout le monde, Asiatiques, Européens, Africains, Latino-Américains. Les étrangers illégaux sont expulsés. Les autorités se félicitent d’avoir détecté pus de 800 personnes en situation illégale, majoritairement des ressortissants de la RDC.

Moutons cherchent désespérément clients…

Crise oblige, le mouton aura un goût amer dans les foyers cette année. Voire n’aura pas de goût du tout. Car à  moins de deux semaines de la fête de Tabaski, les moutons continuent de paà®tre tranquillement au bord des routes sans que leur nombre ne semble diminuer. L’affluence est loin d’être grande dans les parcs à  bêtes et les vendeurs sont inquiets. Il est environ 10h00 au parc du quartier « Sans fil » en commune II, au bord de la route de Koulikoro.  » Comme d’habitude à  la veille de la fête, une atmosphère d’effervescence règne au parc. Mais C’’est la morosité totale! ». Abdoulaye Ouleguem martèle que les clients se font rares chez eux. A coté de lui, d’autres vendeurs assis sur leur stand prennent le thé en attendant les clients qui viennent au compte-goutte. Sibiri Koité repart avec un mouton de 40 000 FCFA.  » l’essentiel est de faire un sacrifice le jour de la fête ! », lance t-il. Adjara Maiga témoigne : Les moutons viennent de partout du Mali à  l’exception des trois régions du Mali occupées par les groupes armés. Ces moutons sont livrés à  des prix dérisoires selon les vendeurs.  » Les années précédentes, nos meilleurs clients étaient les fonctionnaires et les hauts cadres. Ils prenaient des moutons à  100 000 ou 150 000 FCFA. Mais cette année, ils tardent à  venir », témoigne Amadou Sow, vendeur. Les clients sont plus nombreux au parc de Faladié. Hamidou Diarra vient de négocier une bête à  75 000 FCFA. « On dépense moins cette année avec la crise ». Au fond du parc un homme vêtu d’un large bazin bleu pointe du doigt un impressionnant bélier dont la valeur avoisine les 150 000 FCFA. « Je suis commerçant au grand marché. Nous connaissons aussi des problèmes mais cela ne doit pas influer sur la fête à  mon avis. Cela fait dix ans que j’achète des gros moutons. C’est une tradition que je respecte. »

Focus Guinée : Conakry, la débrouille

Le retour dans la banlieue est encore plus stressant. Pour vaquer tranquillement à  ses affaires, il faut emprunter les premiers véhicules de 6h au risque d’être piégé dans les embouteillages de 7h. Conakry est en manque criard d’infrastructures routières. Depuis son arrivée, il y’a deux ans au pouvoir, Alpha Condé et son gouvernement n’ont achevé que le tronçon qui part de Matoto à  la sortie de la capitale au km 36. Un ouf de soulagement pour les automobilistes mais rien de signifiant pour les piétons. Ceux ci ont encore du mal à  trouver des véhicules de transport pour se déplacer dans la ville malgré les nouveaux bus mis en circulation par l’Etat. Pour atténuer ce casse-tête, les taximen et autres chauffeurs de minibus sont obligés de surcharger les passagers. Il faut donc 7 personnes pour un taxi et quand les passagers sont obligés de s’accroupir dans les minibus qu’on appelle «Â Magbana » en payant les même frais de transports que ceux qui sont «Â bien » assis, il y‘a problème. Le tout se passe sous le regard impuissant mais complice des policiers qu’on a du mal à  distinguer des mendiants en pleine circulation. Laxisme au sommet A entendre les usagers, l’Etat n’a rien fait depuis son annonce de changement. Rien à  bouger mais au contraire les choses deviennent de plus en plus difficiles. Ils oublient quelque part que la contribution des citoyens compte aussi pour le développement d’un pays. Lorsqu’on arrive à  Conakry l’incivisme tape à  l’œil. Il faut se préparer à  la cacophonie des klaxons, aux manœuvres illégales dans la circulation, aux occupations anarchiques par des vendeurs… chacun reproche à  l’autre ce qu’il reprendra dans les minutes suivantes. Personne ne veut être l’exemple. Il faut être un dur pour s’en sortir. A Conakry, on dit que l’on peut savoir à  quel moment l’on se rend en ville mais jamais l’heure à  laquelle on retournera. Cela est bien vérifié. On a intérêt à  faire ce qui est faisable par téléphone si non les rencontres sont soumises aux bénédictions. Un franc guinéen trop faible Le francs Guinéen est de plus en faible : 5000 fCfa donnent 65 000 francs guinéen. s’il vous arrive d’avoir besoin de faire un retrait dans l’une des banques, il vous faudra beaucoup de chance car elles sont pleines de clients qui font une queue intarissable. Les banques sont obligées de prioriser ceux qui font le dépôt pour pallier au manque de liquidités. Il ne faut surtout pas se plaindre ou le refrain « C’’est ici la guinée ! » vous reviendra à  l’oreille. Entre pessimisme et agressivité, l’ethnocentrisme taraude les esprits et la galère étouffe tout bon sens. En guinée, C’’est la rupture entre l’opposition et le parti au pouvoir. Le premier pense que le second est nul et incapable et le second pense que le premier est de mauvaise foi et fait que rien ne marche. En se regardant en chiens de faà¯ence, les protagonistes voient-ils la souffrance du peuple ? Pour l’instant, la guinée et les guinéens vivent d’amour et d’eau fraiche jusqu’au moment o๠ils tireront profit d’autres ressources pouvant mieux les nourrir.

Béchir Sinoum condamné à mort !

Dans la nuit du 27 au 28 février, il avait réussi à  s’en fuir de son lieu de détention, occasionnant le limogeage le lendemain, du directeur de la Sécurité d’Etat, le colonel major Mamy Coulibaly, avant d’être repris 72 heures après, à  Gao. La Cour d’Assises de Bamako avait réservé cette affaire, la seule pour cette journée, pour la fin des travaux de cette deuxième session de 2011. Ce jugement ce lundi 28 novembre, a drainé une foule exceptionnelle dans la salle d’Audience de la Cour d’Appel de Bamako, au moment o๠toutes les attentions reposent sur la situation au nord Mali, caractérisée par des actes terroristes, l’insécurité croissante, d’enlèvements d’Européens et l’extension de la zone rouge par la France qui déconseille à  ses ressortissants de s’y rendre. Le juge s’est prononcé, après six heures de débats contradictoires. Béchir Sinoum, courant décembre 2010, voulant attirer sur lui l’attention et surtout la confiance du groupe Salafiste quitta le Sahara pour la région de Gao au Mali avant d’arriver à  Bamako le 28 décembre 2010, o๠il hébergera à  l’hôtel Lac Debo sis au centre commercial. Puis arriva le 5 janvier 2011. Nourri de son projet de malfaiteur, il s’est rendu devant l’Ambassade de France à  Bamako, armé des outils de sa forfaiture : un pistolet automatique 7,62 mm, des grenades et une bombonne de gaz butane. Mais à  cause du dispositif de sécurité, il n’a pu accéder à  l’intérieur de la représentation diplomatique. Or il faut qu’il prouve aux yeux des salafistes et d’Aqmi, qu’il est capable d’acte terroriste. Alors Béchir Sinoum fit exploser une grenade et se mit à  tirer des coups de feu sur le portail, le mur d’enceinte et les gardiens. Il échoua à  faire exploser la bombonne de gaz, avant d’être maà®trisé. Dans sa furie cependant, il avait réussi à  toucher quatre personnes dont un ne résistera pas à  ses blessures. Ces blessés étaient présents au procès : Amadou Maà¯ga employé de commerce, Breà¯ma Traore chauffeur, Badra Kanté courtier (décédé de suite de ses blessures) et Boubacar Dramé, agent de sécurité à  l’Ambassade de France. Devant le juge, Béchir Sinoum a reconnu l’ensemble des faits qui lui sont reprochés, mais réfute avoir eu l’intention d’ôter la vie à  quelqu’un. La motivation de son crime ? Il a choisi comme cible, l’Ambassade de France à  Bamako parce que la France aurait « attaqué des musulmans » et selon lui, cette idée lui est venue le 31 décembre 2010. Il voulait poser un « acte symbolique car ce n’est jamais la même chose de mourir en martyr et de mourir simplement ». Béchir Sinoum affirme avoir regretté pour les quatre blessés maliens mais jamais l’attaque de l’Ambassade de France. Condamné à  la peine capitale et 10 millions d’amendes, il doit payer 30 millions de dommages et intérêts pour les héritiers de feu Alou Badra Kanté, 5 millions pour Boubacar Dramé et 750 mille pour Bréima Traoré.

Bamako, capitale mondiale de la Neuroscience

Des sommités de la discipline sont présentes dans notre capitale pour partager leur expertise avec la jeune garde de médecins africains en général, et maliens en particulier. Ces assises des neurosciences permettront de faire le point sur les avancées enregistrées dans les neurosciences mais aussi de créer un engouement pour ces sciences médicales rattachées à  la neurologie, la neurochirurgie, la neuroradiologie et la neuroanatomie, entre autres. La cérémonie d’ouverture des assises était présidée par le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Konaré Mariam Kalapo, représentant le président de la République. Elle s’est déroulée en présence du président du congrès, le Pr Guy Rouleau du Canada. On y notait également la présence du président du comité d’organisation du congrès, le Pr Moussa Traoré, de l’ancien président de l’Assemblée nationale, le Pr Aly Nouhoun Diallo, d’anciens ministres, du secrétaire général du ministère de la Santé, Ousmane Touré, et de nombreux scientifiques maliens. Le 2è congrès de neurosciences constitue un cadre de concertation et d’échanges sur les pathologies liées au cerveau, la maladie de Parkinson, celle d’Alzheimer et le vieillissement, entre autres. De grands spécialistes de neurosciences vont développer les différents aspects de ces pathologies pour leurs jeunes collègues venus d’Afrique (francophone et anglophone), d’Europe, du Canada, des Etats-Unis et de la Turquie. Le président du comité d’organisation du congrès a rappelé les attentes de la société savante de neurosciences au Mali. « Nous fondons un espoir sérieux de construire, une amitié solide et une fraternité sans frontière dans le noble souci de contribuer à  la dissémination du savoir dans le domaine spécifique de neurosciences ». Le Pr Moussa Traoré a rappelé que chacun des congressistes constitue un levier potentiel de pérennisation des congrès de neurosciences, au seul service de la science et de nos malades. C’’est pour la deuxième fois consécutive que Bamako accueille les assises des neurosciences, après celles de novembre 2009. Les neurosciences qui étudient l’anatomie et le fonctionnement du système nerveux, prennent en charge nombre de maladies, notamment celles liées au cerveau. Ces maladies, selon le Pr Guy Rouleau, représentent un lourd fardeau pour la société. Le président du congrès a aussi indiqué que le congrès de neurosciences constitue une opportunité de partage de compétences, offre une perspective de formation et consolide les ressources humaines. Il a aussi rappelé que le congrès entend créer une dynamique autour des neurosciences pour inciter les jeunes médecins à  s’intéresser à  la discipline. Les pouvoirs publics accompagnent les efforts de prise en charge des pathologies de neurosciences. A ce propos, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a souligné combien notre pays s’était engagé dans la promotion de la santé en général et dans la prévention des maladies chroniques comme la maladie de Parkinson. Fort de cet engagement, le ministère de la Santé a financé la construction d’un nouveau service de neurologie à  l’hôpital du Point G et s’est engagé à  soutenir les malades souffrant de Parkinson, a souligné Mme Konaré Mariam Kalapo. Ils bénéficieront du Madopar, un médicament indiqué contre cette maladie et dans le traitement des mouvements anormaux. Notre pays commandera des génériques de Madopar. Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a symboliquement remis au président du comité d’organisation du congrès, un échantillon du remède. De prestigieux scientifiques de la discipline vont animer des conférences et des sessions de projection vidéo sur les maladies de Parkinson et d’Alzheimer au cours des assises. Le professeur de neurosciences de Chicago, Guela Changiz, dissèquera les pathologies liées au cerveau, le vieillissement, la maladie d’Alzheimer et la démence. Les assises de Bamako permettront de jeter les bases d’une collaboration entre les scientifiques des pays du Nord et leurs homologues des pays du Sud, notamment ceux du continent africain. Elles prennent fin demain.

 » Novembre à Bamako » : Une exposition hommage à la capitale

L’initiative, venue de « Les Editions Cauris » en partenariat avec l’Institut français, était fort appréciable. En témoigne la présence massive de nombreuses personnalités de la culture malienne et universelle. La Directrice de «Â Les Editions Cauris », Kadiatou Konaré et ses collaborateurs y étaient également. Tout en couleurs, avec des photographies d’une qualité extraordinaire, le livre de Valérie Marin La Meslée, a été coédité par « le bec en l’air » en France et « Cauris éditions », ce livre met en lumière la capitale du Mali sous l’angle de la culture. «Â Ce n’est pas un livre de spécialistes. Ce n’est pas un livre d’enquête. Mais, c’est une promenade, une déambulation qui propose de voir une ville africaine comme n’importe quelle ville dans le monde », disait-t-elle lors de la conférence de presse de lancement du livre dans les locaux de «Â Les Editions Cauris ». Panorama Urbain « A Bamako, il y a des indicateurs qui m’ont convaincu que quelque chose se passait et la ville représente un panorama passionnant. Tout est-là  pour un vrai sujet sur une capitale africaine. Et, j’aime cette ville en plus du fait que c’est elle que je connais le mieux. C’est ma porte d’entrée sur l’Afrique ». Ce sont-là  autant de raisons qui ont poussé Christine (co-auteure du livre) ainsi que Valérie à  consacrer un peu de leurs temps à  sillonner les rues de Bamako, soit à  la recherche des artistes et des opérateurs culturels qui ne sont pas toujours disponibles, soit à  s’immerger dans les lieux de représentations de spectacles. Le livre dresse des entretiens et des portraits d’artistes célèbres comme Amadou et Mariam, Rokia Traoré, Salif Keita. Malick Sidibé, Moussa Konaté, Souleymane Cà®ssé, Kettly Noà«l…et certains artistes méconnus. Pratiquement aucun domaine de la création n’a été oublié. Notons que le bouquin est l’une des meilleures réalisations de la journaliste littéraire qu’est Valérie Marin La Meslée. Selon son auteur, « Novembre à  Bamako » est un carnet de voyage personnel sur l’Afrique, 50 ans après les indépendances. Bamako ressemble à  un gros village qui n’a pour autant pas volé sa réputation de véritable ville africaine, qui voit la mondialisation arriver mais qui ne se précipite pas. Pourquoi « Novembre à  Bamako » ? Valérie Marin La Meslée explique que « C’’est parce que J’ai découvert Bamako en 2002. Sept ans plus tard, je crois pouvoir, en marge du journalisme, témoigner d’un moment à  Bamako, au prisme de ce qui m’est le plus essentiel, la culture… ». Et Valérie d’ajouter qu’elle a été surtout inspirée par les innombrables rendez-vous de novembre dans cette capitale africaine aux relents foncièrement culturels. Cette œuvre invite tous les accros et même les néophytes de l’Afrique à  voyager dans le quotidien d’une ville qui, malgré le vent de la mondialisation, sauvegarde ses vieilles habitudes. Très émue, Kadiatou Konaré a signifié que sa collaboration avec « Bec en l’air » a été des plus enrichissantes, car émaillée d’échanges d’expériences extraordinaires. Notons que Valérie Marin La Meslée est journaliste littéraire à  la rubrique culture du Point et au Magazine littéraire.

Routes Maliennes : une dégradation avancée due aux intempéries

En cette période de fin d’hivernage, tous les regards sont tournés vers les autorités en charge de la réhabilitation des routes. Et pour cause, les eaux de pluies ont littéralement transfiguré les routes l’Agéroute constitue-t-elle une panacée ? Ainsi, aucune artère n’a été épargnée, chaque endroit ayant reçu sa dose de dégradation. Le phénomène n’est pas nouveau, d’autant plus qu’il revient au galop à  l’issue de chaque hivernage.Comme d’habitude, les autorités s’affairent derrière l’Ageroute. C’’est cette agence qui a, en effet, pour mission d’assurer la gestion des travaux d’entretien routier. Les autorités et les élus. Le réseau routier de la capitale s’étend sur plus de 340 km. A peine la saison pluvieuse fait ses adieux, la structure s’active, comme elle en a l’habitude de le faire, « à  ranimer » les voix bitumées, notamment celles de la capitale. Brèches sur le bitume Est-il besoin de préciser que la bonne qualité du réseau routier contribue à  réduire un tant soit peu, la chaà®ne d’accidents de la circulation, qui se produit à  longueur de journée. Aussi, en l’absence de cette touche qualitative, la densité du réseau routier ne saurait être une réalité. Sur le goudron, on aperçoit des colmatages, et des bricolages nuisant profondément à  la stabilité de la route. Le hic est que ces opérations de retouche se font en déphasage totale avec les normes initiales dans les quelles, ces routes ont été confectionnées. L’axe Korofina-Djélibougou, besoin d’un lifting Au nombre des routes qui doivent, en toute urgence, subir une véritable cure de jouvence, il faut citer, l’axe qui mène du centre ville à  Korofina et Djelibougou jusqu’à  Koulikoro. Aussi, celle qui rallie la ville de San à  Douentza, ensuite Douentza à  Hombori (Gao) est très dégradée. Tout comme dans les capitales régionales, les routes sont en proie à  la dégradation. Crevasses et trous l’état défectueux de ces routes, qui, en réalité ne constituent que la partie visible de l’iceberg, crève l’œil. Partout, on retrouve des routes parsemées de trous et de crevasses. C’’est tout le réseau routier qui est profondément affecté. Ce qui met à  nu, l’état précaire de ces routes depuis leur conception. Selon Kassim Traoré, spécialiste dans le domaine des BTP, si une route est conçue dans les normes requises, il n’y a pas à  se faire des soucis à  se faire en temps de fortes pluies. Autrement dit, les intempéries ne peuvent l’endommager. « La qualité de nos routes tranche catégoriquement avec les normes indiquées en la matière » indique M. Traoré. La stratégie d’intervention (après les grandes pluies) adoptée par les 6 maires du district tarde à  faire ses effets. l’objectif recherché était de mettre en œuvre des stratégies pouvant rendre abordable l’accessibilité des routes. Les routes, causes d’accidents l’Etat devra y veiller rigoureusement, car ce ne sont pas les moyens techniques qui manquent à  l’Ageroute. Si la détérioration des routes a été de tout temps imputée au manque d’entretien des communes, il n’en demeure pas moins qu’elles ont été conçues dans la plus grande précarité. A plusieurs endroits, on aperçoit que la couche de base est détruite. Il faut une véritable cure de jouvence pour ranimer nos routes en les rendant beaucoup plus accessibles. Des pistes cyclables inappropriées Il y4a quelques mois, contre toute attente, les autorités en charge de la circulation routière ont mis en application certaines mesures. Enjoignant manu militari, aux détenteurs d’engins à  deux roues, d’emprunter les prétendus « pistes cyclables ». Ces prétendues pistes cyclables, sortent de l’ordinaire, car elles sont jonchées (de fond à  comble) de crevasses et de nids de poules. Ainsi, les conducteurs de motos, qui ne savent plus à  quelle « route » se vouer, sont obligés d’y rouler avec une ultime dextérité. Car, comme ledit l’usager, pour y circuler, il faut s’illustrer en véritable acrobate. Tout en fustigeant la décision des autorités de refaire de la portion restante du goudron (s’étendant le long de l’avenue de l’OUA), une piste cyclable pour engins à  deux roues, le spécialiste n’a pas manqué de dire que cette route devrait, au préalable, connaà®tre une profonde retouche. « Cette route devait être rétablie dans ses normes avant l’application de la mesure » a-t-il signifié. Nos plus hautes autorités ont certes le mérite louable d’avoir la volonté de combattre le fléau des accidents de la circulation routière, mais, le véritable combat passe par la réhabilitation correcte des routes.

Saison pluvieuse à Bamako : pénurie d’ aides ménagères…

Sur 100% de familles à  Bamako, plus de 95 % possèdent une aide ménagère ou « bonne » à  la maison. Tant les femmes qui travaillent sont plus nombreuses que celles qui sont au foyer. Les bonnes viennent en masse de leurs villages pour chercher du boulot dans la capitale. Elles quittent généralement le village vers la fin du mois de septembre et restent jusqu’à  la fin du mois de juin. La période Juillet-Août-Septembre correspond à  la saison des pluies au Mali. Toutes les bonnes rentrent donc au village pour aider les parents dans les champs. Elles y retournent avec l’économie amassée durant leurs neuf mois de travail. La galère des vacances Le début de la saison pluvieuse correspond au début des vacances, donc au début de la galère pour les femmes. C’est à  cette période là  que les bonnes quittent leurs lieux de travail pour rejoindre le village. C’’est comme si elles se donnaient le mot. Rares sont celles qui restent un ou deux années d’affilées à  Bamako. Le casse-tête commence alors pour la recherche de bonnes de saisons. Chacune court de gauche à  droite pour trouver une fille pour les trois à  quatre mois de vacances. Mais o๠chercher ? Comment trouver une bonne de qqualité ? C’’est toute la question. Parce même lorsque vous allez dans les organismes chargés de l’embauche des bonnes, vous n’en trouverez pas. On vous répondra tout simplement qu’il n’y en a pas de disponibles à  Bamako puisqu’elles sont toutes parties. Les femmes qui ont la chance d’avoir des filles à  la maison et bien entendu, non paresseuses sont les plus heureuses. Beaucoup de filles sacrifient leurs vacances au profit des travaux ménagers qui n’en finissent pas. Elles font la cuisine, la lessive, nettoient la maison et tous les autres petits boulots qui s’imposent pour l’entretien de la maison. Pour les femmes qui n’ont pas d’enfants o๠qui ont des enfants en bas âges, C’’est plus compliqué. Elles sont obligées de se lever très tôt, avant le chant du coq, pour préparer et nettoyer toute la maisonnée avant le réveil des autres. Elles font ensuite le petit déjeuner avant de se préparer pour aller au marché. Elles reviennent préparer le repas de midi. Et rebelotte avant 19h, pour que le dà®ner soit prêt ! Et ce n’est pas tout, elles ne vont se coucher que lorsque tout le monde est déjà  au lit, c’est-à -dire, vers 23h au plutard. [ Superwoman…sans la bonne ] Les femmes fonctionnaires ont aussi leur part de souffrance. Déjà  la veille, tout est prêt pour la cuisine du lendemain. Elles se lèvent parfois à  3h du matin pour faire le petit déjeuner, le déjeuner et le dà®ner. A 6h déjà  tout est disponible. Elles mettent les repas au frais et se préparent pour le boulot. Il n’ y aura qu’à  réchauffer. A 16h, elles quittent rapidement le bureau pour revenir s’occuper du foyer conjugal. Le même train-train quotidien continue pendant les trois mois de vacances. Du moins, jusqu’à  la rentrée des classes o๠elles pourront souffler avec le retour des bonnes !

Des  » Philomanes » dans la capitale.

Les « philomanes » comme on les appelle sont une catégorie de voleurs et d’escrocs pas comme les autres. Ils abordent les gens dans la rue et prétendent chercher une quelconque habitation ou une connaissance perdue de vue depuis longtemps. Lorsque tu t’arrêtes pour leur donner des explications, ils commencent à  t’embobiner avec des énigmes. Ils procèdent généralement par binôme. l’un s’assoit à  tes côtés ou te suit de près pendant que l’autre t’accoste. Ils commencent ensuite à  te raconter des choses personnelles de ta vie ou des vérités qu’ils ne sont pas censés connaà®tre. Certains par magie parviennent à  t’appeler par ton nom. D’autres vont jusqu’à  te dire le montant exact de l’argent que tu as sur toi. Pour te proposer une multiplication de la somme en millions. Intriguées, les victimes finissent par céder et donnent leur argent aux auteurs qui leur remettent des enveloppes scellées. Ils demandent bien sur à  leurs clients de ne pas ouvrir l’enveloppe avant d’arriver à  destination. A la maison, ce sont des papiers découpés que l’on retrouve à  la place de l’argent. Des victimes racontent La jeune Sira Coulibaly a eu le malheur de croiser le chemin de ces malfrats un soir. Sira explique : « Ce soir là , mon père m’a envoyé acheter une carte et du pain à  la boutique aux environs de 21h. A quelques mètres de la maison, un homme m’a interpellé. Il m’a demandé si je connaissais la maison d’une certaine Oumou Diawara qui se trouve être notre voisine. Naà¯vement, je lui ai indiqué la maison de la dame en lui signalant que nous sommes d’ailleurs voisines. Il m’a remercié et au moment o๠je me retournais, il m’a dit que je ne pouvais pas partir sans qu’il me remette un cadeau pour l’aide fournie. Il a alors commencé à  me raconter tout ce qui se passait chez moi à  la maison avec des détails tellement précis que J’ai fini par avoir confiance en lui. En plus, un autre homme d’une vingtaine d’années passant à  côté de nous, s’est arrêté en me disant que l’homme avec qui je parlais était un grand marabout qui faisait des miracles. J’étais comme hypnotisée. Il m’a demandé de descendre de ma moto et je lui ai remis les clés. Il nous a ensuite demandé de mettre nos téléphones et tout l’argent que nous possédions, dans un foulard qu’il avait placé sur la moto. Nous avons fermé les yeux et compté jusqu’à  20. Nous étions censés retrouver le double de l’argent que nous avions. Avant même de réaliser quoi que ce soit, les deux hommes avaient démarré la moto et fui. Jusqu’à  ce jour, je n’ai jamais retrouvé mon téléphone, ni ma moto et encore moins mon argent. » Cette autre jeune étudiante de 21 ans en 1ère année de sociologie à  la Faculté des Lettres a elle aussi été victime des philomanes. Elle raconte : « J’étais assise devant l’ENI (l’école normale d’ingénieurs) à  attendre le bus qui va à  la fac. Un jeune garçon d’environ 22 ans est venu vers moi. Il m’a dit qu’il venait de Bandiagara et qu’il cherchait sa mère qui est une grande prêcheuse musulmane à  Bamako. J’écoutais la musique sur mon téléphone, je lui ai répondu que je ne la connaissais pas. Un gars assis à  côté de moi lui a affirmé qu’il connaissait cette fameuse femme et lui a proposé de l’emmener en moto. Le jeune, loin d’être satisfait, m’a remercié et proposé de l’accompagner à  l’intérieur de la gare ferroviaire à  l’opposée de l’ENI pour me remettre un talisman qui m’aiderait dans mes études. J’ai accepté. Il m’a ensuite remis un morceau de tissu dans lequel la chose était censée être. Les deux hommes sont repartis. Entre temps, je suis retourné m’asseoir pour attendre le bus qui tardait. J’ai voulu prendre mon téléphone pour vérifier l’heure mais il n’y était plus. Je l’avais pourtant bien mis dans la poche arrière de mon sac. C’’est là  que J’ai réalisé que J’avais eu affaire à  des voleurs ». A longueur de journée, on assiste à  de tels scénarios à  Bamako. Ces filles ne sont malheureusement pas les seules victimes de ces malfrats. Hommes, femmes, jeunes ou vieux, tous tombent dans le piège de ces individus mal-intentionnés. Car ils n’opèrent jamais deux fois dans la même zone. Leurs victimes sont ciblées d’avance et les endroits également. Le plus inquiétant est qu’ils ne craignent même pas la police car qu’ils cueillent leurs victimes en plein air.