Accident mortel sur la route de Baguinéda

Aux environs de 6h du matin jeudi 19 mai, un terrible accident a eu lieu sur la route de Baguinéda entre un car de la compagnie Bani transport et un camion-benne transportant du sable.

La route reliant Bamako à Ségou est réputé pour être un carrefour d’accidents et ce même après que la rénovation récente de la voie, malgré cela cet axe est toujours le théâtre d’accidents graves. Jeudi matin à 6 h, un autre drame est survenu aux environs du village Kakafo non loin de Baguinéda à 30 km de Bamako. Un camion Benne transportant du sable en provenance de Koulikoro pour Bamako est entré en collision avec un car de la compagnie Bani Transport en partance pour Mopti. Le  bilan faisait état de 7 morts, dont un militaire et un policier présents à bord du car, et 52 blessés.

Selon des témoins, l’accident est dû à un excès de vitesse mais cela devra être confirmé par l’enquête pour apprendre plus sur les conditions de l’accident. Le ministre de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement Mamadou Hachim Koumaré et le ministre de la protection civile et de la sécurité intérieure, le Colonel Salif Traoré, se sont rendus sur place. Des élus locaux de Baguinéda, à savoir le maire et le député on fait aussi le déplacement. Les blessés ont été transféré à l’hôpital Gabriel Touré ainsi qu’à l’Hôpital du Mali. Les forces de police, de la gendarmerie et de la protection civile ont dû faire face à un blocus d’environ 5h vant que la circulation soit de nouveau rétablie.

Alerté, le Premier ministre Modibo Keita, s’est rapidement rendu au chevet des blessés à l’hôpital Gabriel Touré où il a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et un prompt rétablissement aux blessés.

A Bamako, les sotramas pas sots !

Considérés à  tort ou à  raison comme les trublions de la circulation à  Bamako, les cars de transport en commun sont un mal nécessaire dans une capitale en pleine expansion. Peints en vert, ils desservent tous les quartiers de Bamako à  l’exception de la cité du Niger et l’ACI 2000. En plus du transport de passagers, les chauffeurs longtemps assimilés à  des analphabètes s’expriment maintenant. Ils n’utilisent pas les supports traditionnels de communication pour se faire entendre. Ces anciens apprentis pour la plupart font de leurs cars des supports roulants de communication. Ils suivent l’actualité, la commentent dans leurs garages et supportent soit des stars du football soit des leaders d’opinion voire même des africains conquérants à  leurs yeux. Querelles de chapelle Ainsi, à  la gare de Bagadadji près de l’Assemblée Nationale, des cars en partance pour Titibougou, Banconi, Aci 2000 se singularisent par leur décoration. Le visage du Che Guévara flanqué du béret, les effigies des capitaines Daddis et Sanogo se comptent à  la pelle. Des messages conçus dans un français approximatif accompagnent ces images. Pendant que « la fierté malienne » est brandie sur le fronton d’un car de marque allemande, un chauffeur se demande « qui sait l’avenir ? ». Pour toute réponse, il lui est servi un «Alhamdoulilah, capitaine Sanogo le sauveur » suivi par un « dakan tiki la vérité, Sanogo champion, Dieu est grand ». Telle une armée de partisans décidés à  gagner la bataille de l’opinion, d’autres affichent « tolérance zéro, vive armée malienne ». Loin de ces querelles de chapelle, des chauffeurs préfèrent remercier leurs bienfaiteurs par des messages du genre « bon grand frère, le retour de Lakharé » ou « merci papa ». Ces remerciements sont ponctués d’une prise de conscience et de serments à  travers « la beauté d’un garçon C’’est le travail » ou encore « sébé allayé » et «mankan magni ». Dans ce milieu assez viril, chaque chauffeur a une histoire particulière et cela se résume dans les messages demandés aux sérigraphes. « Ma cha Allah » pour conjurer le mauvais sort est le choix de ce transporteur récemment élargi de prison pour avoir mortellement heurté une femme enceinte. Son ami sirotant son thé a choisi « yafama » pour demander pardon aux automobilistes qu’il aura à  gêner dans la circulation de par sa conduite sinueuse. Fait rare, un apprenti responsabilisé par le propriétaire d’un car a profité de l’opportunité à  lui offerte pour vanter son terroir par un « bougouni devient bougouba ». Son cas n’est pas isolé puisqu’on a vu des « air mandé, jeune Katois, Sikassois gentil ». Messi, le messie… Les férus du football ne sont pas en reste. « Blanc joue, blanc gagne » est le choix d’un supporter local pendant qu’un autre encense « Inzaghi » l’italien à  côté de « Messi le messie » et «Seydoublen » dont les photos toisent celles du Portugais Cristiano Ronaldo. Dans ce voyage au C’œur de la communication des chauffeurs de transport en commun, un message résume l’état d’esprit de cette corporation souvent décriée. Obligés de s’acquitter du versement quotidien fixé, les chauffeurs se permettent tous les interdits au volant avec en ligne de mire cette pensée « on ne vit qu’une fois ». C’’est vrai, la petite pièce de cinquante francs CFA est une vie pour certains.

Altercation entre la police et un car Sotrama : Mamadou Coulibaly tué

Un policier tire sur un chauffeur de Sotrama suite à  un banal contrôle de routine. Le chauffeur en question, Mamadou Coulibaly dit Dix, âgé de 27 ans, a voulu se dérober au contrôle de son véhicule immatriculé S3094 MD. Les faits se sont déroulés entre la Cathédrale de Bamako et la Mosquée Yacouba Guindo, hier vers 6 heures du matin selon un témoin oculaire de la scène. Selon ce dernier, il était 6 heures du matin quand des cars Sotrama ont stationné vers l’Eglise (o๠il est formellement interdit de stationner) pour embarquer des clients. Comme à  l’accoutumée, les policiers « arrangent » ce genre de situations avec les chauffeurs de Sotrama contre monnaie sonnante et trébuchante. Les choses ont tourné au vinaigre quand Mamadou Coulibaly dit Dix, a voulu se dérober au contrôle et refusé d’obtempérer face aux policiers. Il a ensuite pris une balle au dos (qui a perforé le véhicule et son estomac) alors qu’il tentait de fuir. Transporté d’urgence à  l’Hôpital Gabriel Touré par les Sapeurs pompiers suite à  l’alerte des policiers présents sur les lieux, Mamadou Coulibaly dit Dix y a rendu l’âme. Selon notre témoin (chargeur de son état, C’’est-à -dire commis à  la recherche de clients pour les sotrama) les policiers mis en cause dans cette affaire seraient des éléments des patrouilles nocturnes, qui profitent de l’absence de leurs collègues de la CCR pour se faire quelques sous. l’axe Rail Da-Sénou paralysé à€ la nouvelle de la mort de leur collègue, et en représailles, des chauffeurs et apprentis de Sotrama ont paralysé toute la rive droite, sur l’axe Rail Da Sénou et cassant tout sur leur passage notamment des hangars des policiers. Les chauffeurs de taxi ont été privés de leur liberté de mouvement au détriment des populations qui ont dû rejoindre leurs domiciles à  pied. Un cafouillage indescriptible à  Bamako. Vers 18 heures,, des mini chars de protection transportant des éléments du GMS étaient visibles aux différents ronds points ou carrefours. Au niveau de la direction générale de la police, on se refuse à  tout commentaire tout en affirmant que l’heure n’est pas aux propos. De leur côté, les responsables du syndicat des chauffeurs de Sotrama disent n’avoir donné aucun signal de grève. Affaire à  suivre.