Le coût d’une « identité » !

« Tout se monnaye dans ce pays, absolument tout et C’’est paradoxal au moment o๠le Premier ministre crie sur tous les toits que la corruption est fortement combattue au Mali ». Ces paroles sont de Alidji, jeune malien chômeur qui rêve d’une vie meilleure d’o๠sa décision de monter un dossier pour tenter une aventure en Europe. « Je me rends au commissariat de mon quartier dès cinq heures trente du matin pour faire le rang et déposer mes photos et mon extrait de naissance dans l’espoir d’avoir ma pièce d’identité nationale. J’ai déposé trois fois et à  trois reprises, les dossiers ont été rejetés. On me parle d’authentification et de dossiers incomplets, J’avais du mal à  comprendre mais à  l’arrivée un agent m’a expliqué qu’il fallait verser au moins trois mille francs » explique Alidji qui n’en revient pas. « Trois mille francs pour avoir un document administratif auquel J’ai entièrement droit, C’’est inimaginable » rue dans les brancards ce candidat à  l’émigration. Loin d’être un cas isolé, l’affaire des pièces d’identité prend de l’ampleur. Madame Kourékama, fonctionnaire, n’y va pas par quatre chemins « pour les pièces d’identité de mes enfants, je les accompagne moi-même à  la police, je paye 5000 francs et l’espace d’une matinée, le sésame est disponible. Le pays marche ainsi, les autorités ont beau dire mais sur le terrain seuls les relations et les billets de banque marchent ». Dans les commissariats des troisième, cinquième, neuvième et premier arrondissements, C’’est la loi de l’omerta. Personne ne se prononce sur le sujet et toute insistance est assimilée à  une injure « à  ce corps d’élite indispensable à  la quiétude des honnêtes gens » pour reprendre un commissaire adjoint qui nous a reçu entre un coup de fil et un verre de thé. Approché, un inspecteur de police dégage en touche « les officiers refusent de se prononcer puisqu’ils ignorent ces petites choses. Les commissaires se contentent de signer les pièces d’identité qui sont préparées par des subalternes selon des critères édictés mais il se trouve que certains citoyens pressés préfèrent mettre la main à  la poche pour accélérer les procédures et gentiment des agents empochent les sommes proposées. A la longue, le pourboire sera institutionnalisé et cela a même commencé sinon la police n’exige aucune contrepartie financière pour établir une pièce d’identité vu que le citoyen paye déjà  un timbre émis par la poste malienne ». Depuis 2002, le Mali s’est doté avec l’appui de l’Union européenne d’un commissariat au développement institutionnel chargé de réformer l’administration pour plus d’efficience. Ceci a engendré l’avènement des cartes d’identité numérisées familièrement dites « cartes NINA » mais « les policiers n’en veulent pas puisqu’ils ne pourront plus gruger les citoyens désireux d’obtenir une pièce d’identité » commente Cynthia, caissière dans une banque. Elle précise que « la nuit, les patrouilles de police demandent parfois la carte NINA en lieu et place de la carte traditionnelle pour apeurer les fêtards et leur soutirer de l’argent ». « La sécurité d’un pays commence par la fiabilité de son état civil et la dextérité de ses services de sûreté » disent les puristes. Si l’assertion est vraie, alors les conditions de délivrance des pièces d’identité nationale doivent être revues et corrigées afin que seuls les ayant-droit en jouissent et gratuitement.

Carte d’identité de réfugié : le Mali et le HCR se donnent la main

Simplice Kpandji, administrateur chargé de l’information publique au Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) au Mali donne plus de précisions sur cette carte. Journaldumali : Que pouvez-vous nous dire sur la nouvelle carte d’identité de réfugié ? Simplice Kpandji C’’est un document d’identification pour les réfugiés. Cette carte a été instaurée par le gouvernement malien avec l’appui du HCR. Il y a environ 14 000 réfugiés au Mali, de nationalité mauritanienne majoritairement, il y a des ivoiriens et d’autres nationalités comme des rwandais, des Libériens. Les réfugiés ont manifesté quelques soucis qu’ils avaient par exemple, pour se déplacer, ou avoir accès aux soins de santé et d’autres services sociaux de base. En faisant référence à  la loi relative aux réfugiés au Mali, les autorités maliennes ont décidé de mettre en place cette carte pour permettre aux réfugiés de se déplacer aisément à  l’intérieur du pays, mais aussi de pouvoir faire des opérations financières… Cette carte d’identité vaut autorisation de séjour. Elle permet d’aller se faire soigner dans les centres de santé, et aussi d’ouvrir des comptes bancaires. Elle permet de circuler librement dans le pays entre autres avantages. Pourquoi avoir attendu maintenant pour mettre à  disposition une telle carte ? Dans la phase de présence des réfugiés dans un pays, il y a plusieurs étapes. Il y a le moment o๠ils viennent en nombre important, et qu’ils sont naturellement appelés à  repartir chez eux quand les conditions dans leurs pays le permettent. Donc il y a un certain nombre d’appuis et de protection que le gouvernement et le HCR apportent à  ces réfugiés. Et puis, parmi les solutions durables que le HCR propose il y a le rapatriement volontaire, car personne ne rentre chez lui de force. Une autre solution C’’est l’intégration durable parce que certains réfugiés restent, se marient et commencent des activités socio-économiques. Et ils n’éprouvent plus nécessairement le besoin de rentrer. Nous sollicitons le gouvernement pour que les réfugiés soient intégrés sur le plan local C’’est dans cette phase d’intégration locale des réfugiés que ressort les questions de déplacements, et d’autres besoins qui les incombent. Voilà  pourquoi C’’est maintenant que la carte a été donnée aux réfugiés. Cela dit, C’’est tout un processus parce que le gouvernement avec lequel nous travaillons a un certain nombre de règlements de base qui permettent d’apporter des documents à  ces réfugiés et à  d’autres autant la carte NINA a été délivrée aux citoyens maliens, cette carte aussi a toute sa place. Comment est délivré la carte de réfugié ? Les réfugiés sont enregistrés dans une base de données dès leur arrivée sur le territoire malien. Ce sont des documents que le HCR et le gouvernement gèrent. Ils ont des numéros qui les identifient et ils possèdent des documents qui prouvent qu’ils sont des réfugiés. Après avoir présenté ces documents, les réfugiés auront leur carte d’identité. Il y a des critères d’âge, à  partir de 10 ans, les réfugiés qui vivent sur le territoire malien ont droit à  cette carte, qui est gratuite. Ce sont des cartes produites par le gouvernement avec l’appui du HCR. Elles bénéficient d’un haut niveau de sécurisation car elle sont infalsifiables. La validité de ce document est de 5 ans.

Pénurie de cartes de recharges: Orange s’explique

Un problème de répartition de commission est à  l’origine de la grève entamée par les revendeurs des cartes de recharges depuis le 10 juillet dernier. Théoriquement, la chaà®ne de distribution des cartes de recharge est composée de trois réseaux à  savoir les grossistes, les demi-grossistes et les revendeurs ou détaillants. D’après Mamadou Lamine Traoré, directeur commercial grand public à  Orange Mali, C’’est depuis février 2003, que la compagnie de téléphonie verse 10% de commission à  l’ensemble de son réseau de distribution. Cette commission se répartit comme suit : 3% pour les PDG, 2% pour les demi-grossistes et 5% pour les revendeurs. Une carte de recharge de 1000 FCfa par exemple est cédée par Orange à  900 FCfa à  la chaà®ne de vente des cartes. Cet ensemble de distributeurs se partagent les 100 FCfa restants : trente francs pour les grossistes, 20 francs pour les demi-grossistes et 50 francs pour les détaillants Concurrence déloyale entre PDG « Depuis une dizaine d’année, on ne parvient pas à  les revendre au prix initial. Certains les revendent à  901 ou 902 francs. Il y a une concurrence déloyale entre les PDG alors que ce n’est pas ce que stipule le contrat. Nous avons décidé de saisir Orange pour qu’on applique intégralement ce qui se trouve dans le contrat. » a indiqué Abdoullah Seck, grossiste. Pour le directeur commercial grand public à  Orange, il s’agit d’un problème de redistribution de marge entre demi-grossiste et revendeurs. « à‡a fait onze ans que Orange n’a pas changé la commission des 10% qu’il verse à  toute la chaà®ne de distribution. » a-t-il indiqué. Il y a eu beaucoup d’intermédiaires qui se sont installés dans la chaà®ne de distribution et qui ne respectaient pas les marges selon Moussa Fofana, un autre grossiste. Cette concurrence déloyale entre « les grossistes et les intermédiaires nous poussaient à  la sortie. Dans certaines régions, les cartes étaient vendues à  100 francs. Et certains grossistes ont arrêté. On a donc décidé de se réorganiser et demander à  Orange de faire une rétention sur notre marge, C’’est-à -dire nous reverser les 30 francs à  la fin du mois. » a précisé Moussa Fofana. Pour les grossistes, en travaillant de façon formelle, tout le monde peut gagner convenablement sa part.

Distribution des cartes NINA: affluence à Yirimadio

La distribution des cartes NINA (numéro d’identification nationale) continue. A Yirimadio, environ 300 cartes sont distribuées tous les jours. Malgré tout, certaines personnes ne reçoivent pas ce document. Il est 8 heures, dans la cour de l’école fondamentale de Yirimadio (ancien village), des tables sont disposées devant les salles de classe. Une équipe de trois personnes entourée pour la plupart par des citoyens maliens venus récupérer leur carte NINA. « Ton nom de famille commence par quelle lettre » demande l’agent, « Il commence par T, C’’est Traoré » répond un monsieur un bout de papier bleu et blanc à  la main ; « Il faut aller en face, là  o๠il y a les escaliers » lui explique Boubacar Sidiki Kah, agent de distribution de la carte NINA. « Tous les jours, nous distribuons environ 300 cartes et souvent même plus. Du 28 juin (ndlr début de la distribution) à  aujourd’hui (7 juillet), nous avons distribué 2497 cartes » ajoute-t-il. Un jeune homme d’une trentaine d’années s’avance, sa carte à  la main. « Mon épouse a retiré sa carte il y a deux jours. C’’est ce qui m’a encouragé à  venir chercher la mienne. Je viens de l’avoir, je suis content. Le vote est un acte citoyen et je crois que J’irai voter » argue Seà¯ny Danté, ressortissant de la région de Ségou et résidant actuellement à  Yirimadio. Les cartes sont classées dans des boà®tes numérotées tel que cela se présente sur la liste électorale. « Je suis contente car l’opération est rapide. Dès que J’ai dit mon nom et mon prénom, ils ont cherché sur la liste, un autre membre de l’équipe a cherché ma carte dans une boà®te. Tout se passe dans la transparence selon moi. Dans ma famille, tout le monde n’a pas encore sa carte mais ils sont tous mobilisés. Je suis contente et fière d’avoir ma carte NINA car J’irai voter, C’’est très important. Nous voulons un retour de la paix dans notre pays » explique Tary Coulibaly, une femme âgée de 37 ans. « Moi J’habite à  Sirakoro Méguétana, J’ai eu ma carte ici à  Yirimadio. Je voulais retirer celles de mon épouse et de mes enfants mais leurs noms ne sont pas sur les listes ici. Je vais aller les chercher à  Sirakoro» explique Moussa Kanté, avant d’enfourcher sa moto. A l’entrée de l’école, deux agents de sécurité sont assis sur des chaises. Les électeurs vont les va-et-vient. Certains repartent le sourire aux lèvres, d’autres ne sont pas contents. « Depuis deux jours, je fais le tour de toute la ville je ne retrouve mon nom sur aucune liste. J’ai été récensé à  Faladié, je suis allée là  bas, ils n’ont pas vu et ici non plus. Les agents de Yirimadio me demandent de retourner à  Faladié une fois de plus » se plaint Bouréà¯ma Samaké. « Souvent, il y a des omissions. Moi-même je n’ai pas encore eu ma carte. J’ai été enrôlé à  Magnambougou, je n’ai pas retrouvé ma carte là  bas, je suis parti chercher à  Sokorodji et Dianéguéla sans succès. Selon mon coordinateur, d’autres cartes doivent arriver très bientôt. La distribution des cartes continue jusqu’au 27 juillet (veille du premier tour de l’élection présidentielle ndlr) » explique Moussa Coulibaly, contrôleur des agents de distribution des cartes NINA à  l’école fondamentale de Yirimadio. l’horaire fixé pour l’opération est de 8h à  18h. « Ici, nous commençons et terminons aux heures indiquées. C’’est au début que C’’était difficile de respecter ces horaires. Car C’’est un seul véhicule de la mairie qui faisait la navette pour remettre les cartons aux agents. Dès que nous avons constaté que cela pose problème pour le respect de l’heure, ce sont les chefs d’équipe qui sont dorénavant chargés d’aller déposer et récupérer les cartes au commissariat de police car les cartes ne doivent pas être stockées dans les domiciles des agents » éclaircit M.Coulibaly. Pendant que les uns se réjouissent de l’obtention de leurs cartes NINA, les autres se plaignent de ne l’avoir pas reçu; un groupe de personnes se fait distinguer car elles ont reçues deux cartes NINA.

Inscription sur les listes électorales: les Maliens ont répondu présents

C’’est aujourd’hui que débute à  Bamako l’opération de distribution des cartes Nina (Numéro d’identification nationale) dont le dernier lot est arrivé le mardi dernier. En attendant la distribution de ce sésame pour le vote, les opérations d’établissement des listes électorales ont pris fin hier. Un tour dans certaines mairies du district nous a permis de constater l’intérêt que les Maliens manifestent pour le scrutin du 28 juillet. A 13 heures, la mairie de la commune IV du district de Bamako était toujours animée. Certains y venaient vérifier que leurs noms figurent sur la liste des électeurs potentiels, d’autres pour des réclamations liées à  des erreurs sur les noms ou des transferts car ayant changé de quartier. Rencontré sur les lieux, Mamadou Touré explique qu’il est venu vérifier l’existence de son nom sur la liste d’électeurs. Le quadragénaire croit que l’élection présidentielle est trop importante dans l’avenir du Mali pour la rater. La même ambiance régnait à  la mairie de la commune III à  partir de midi. Des citoyens cherchaient activement dans la cour les noms sur les listes collées au tableau. « C’’est bon, J’ai vu mon nom enfin », lâche Aminata Touré qui venait de passer près d’une heure sans voir son nom sur la liste. Plus chanceuse, son amie Fatoumata n’a mis que cinq petites minutes pour vérifier qu’elle fait partie des électeurs potentiels. « Je suis contente de voir mon nom sur la liste car je vais pouvoir voter pour la première fois de ma vie », dit-elle toute joyeuse. Dans la salle de délibération, C’’est le tohu-bohu. Ce sont des citoyens qui réclament la correction des erreurs sur le nom ou la date de naissance, ou le transfert. Aboubacar Sy, le secrétaire général de la mairie de la commune III, a indiqué que les citoyens de sa commune sont sortis en nombre depuis le début des opérations d’établissement des listes électorales jusqu’à  ce matin. Le secrétaire général se réjouit de cette mobilisation citoyenne et appelle déjà  les populations à  aller retirer les cartes pour accomplir leur devoir citoyen pendant les élections à  venir.

Elections 2013: les cartes NINA en cours de livraison

Les choses se précisent du côté de l’organisation des élections, particulièrement pour la présidentielle de juillet prochain. Après une première livraison de cartes NINA (Numéro d’identification national) effectuée le 11 juin dernier, un deuxième lot de ces précieux documents a été réceptionné hier à  la Direction générale des douanes à  Faladié. Le premier lot concernait l’ensemble des électeurs des trois régions du nord (Tombouctou, Gao, Kidal) et une partie des votants de Kayes. Celui d’hier est constitué du reliquat de Kayes et de la totalité des cartes pour les régions de Sikasso et Mopti. Cette fois, les cartes sont accompagnées d’autres matériels électoraux (isoloirs et urnes notamment). D’autres matériels sont attendus au cours de la semaine prochaine. Les cartes sont confectionnées par la société Safran-Morpho, pour un montant de 8,5 milliards de Fcfa et un délai d’exécution de 30 jours à  compter du 10 mai dernier. Le financement est assuré par le budget national. Le matériel a été réceptionné par le capitaine Mamadou Sougouna, directeur des finances et du matériel au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire. Pour l’acheminement du matériel électoral, les responsables en charge du dossier ont privilégié en premier lieu les régions les plus éloignées (celles du nord). 6 900 000 cartes confectionnées Les premières distributions commenceront dès ce 21 juin, soit un mois et 7 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle prévue pour le 28 juillet. Selon le capitaine Sougouna, 6 900 000 cartes NINA ont été confectionnées pour autant d’électeurs potentiels. 125 000 bureaux de vote seront répartis sur tout le territoire national dont 1 350 à  Tombouctou, 1 006 à  Gao et 184 à  Kidal. Dans ces régions qui avaient été occupées, les urnes et les isoloirs préalablement acheminés avaient été volés ou détruits par les bandits armés. l’organisation d’élections libres et transparentes est l’une des deux principales missions assignées au gouvernement de Transition. Celui-ci a proposé dans la Feuille de route adoptée par l’Assemblée nationale, d’utiliser un fichier électoral biométrique établi à  partir des données du fichier population issu du Recensement administratif à  vocation d’à‰tat civil (RAVEC). Le fichier biométrique est l’ensemble des listes électorales o๠chaque électeur est identifié par son numéro d’identification unique, sa photo et ses empreintes digitales. La carte NINA, produit du RAVEC, est le support physique du numéro d’identification du citoyen. Elle est conçue et adoptée pour l’identification correcte de l’électeur.

Elections 2013 : les cartes NINA, disponibles pour la fin du mois

Une cargaison de cartes NINA des régions de Gao, Tombouctou et Kidal sont arrivées mardi 11 juin 2013 dans l’après midi à  Bamako. Les cartes d’une partie des électeurs de la région de Kayes y figurent également. « La réception de ce premier lot de cartes NINA est une victoire » selon Bréhima Fomba, secrétaire général du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation. Selon les experts, l’élection présidentielle du 28 juillet prochain aura lieu conformément à  la feuille de route du gouvernement de la transition, avec ce premier lot composé d’un million de cartes NINA. La distribution des cartes NINA (numéro d’identification nationale) qui constituent aussi les cartes d’électeurs, pourra débuter dès le 21 juin prochain selon Moriba Sinayogo, président de la commission logistique des élections : « Nous avons un dispatching à  faire, regrouper les cartons par cercle. Ceci facilitera la mise en place sur le terrain. Ces premières cartes venus concernent les trois régions du Nord, nous devons nous assurer que toutes les communes et fractions y sont représentées » ajoute-t-il. Les électeurs peuvent faire des réclamations jusqu’au 25 juin Les électeurs sont au rendez-vous dans les mairies pour vérifier leurs noms sur les listes électorales. Après cette vérification, il sera ensuite possible pour le citoyen de se rendre dans le bureau aménagé à  cet effet dans les mairies afin de choisir un bureau de vote. C’’est le cas dans toutes les communes de Bamako. « Au départ, il n’y avait pas d’affluence. Depuis, la sensibilisation se fait croissante, chaque jour il y a un peu plus de monde. Les mairies et les commissions administratives travaillent chaque jour sans exception. Une liste de transfert est disponible, elle permet de se faire enregistrer dans le cas o๠l’électeur voudrait changer de bureau de vote par exemple. Notre souhait est que tout le monde se déplace pour vérifier si son nom figure ou pas sur la liste» confie Kissima Tandjigoura, directeur général adjoint de l’administration territoriale. A Ségou aussi, de nombreuses erreurs sont signalées selon Bakary Dembélé, enseignant dans la 4e région : « je n’ai pas vu mon nom sur la liste et il y a beaucoup d’incorrections en ce qui concerne les noms qui y figurent » explique-t-il. De nombreuses personnes sont dans le cas de M.Dembélé, selon Kissima Tandjigoura, directeur adjoint de l’intérieur, « chacun doit aller vérifier la présence de son nom pour éviter tout désagrément le jour du scrutin». Ceux qui ont vu leurs noms sur les listes attendent avec impatience l’octroi de leurs cartes; « J’ai vu mon nom sur la liste ainsi que ceux des mes épouses et certains de mes voisins. Nous n’attendons plus qu’on nous appelle pour récupérer nos cartes NINA » déclare Moussa Doumbia, le sourire aux lèvres. La vérification des noms sur les listes électorales continue jusqu’au 25 juin prochain. Les listes revues et corrigées pourront ensuite être remises à  la DGE (Délégation Générale aux Elections) pour un traitement afin de produire des listes définitives pour les élections.

Elections 2013 : à quoi va servir la carte NINA ?

Le recensement administratif à  vocation d’état civil (RAVEC) a été institué en 2010. 6,8 millions de personnes ont déjà  leur photo dans la base de données. Il reste à  prendre la photo de 350.000 autres personnes. Les enfants nés en 1995 doivent également être intégrés dans la base de données tandis que tous les décès signalés ont déjà  été pris en compte, a précisé le directeur national de l’Etat civil. Lors d’une rencontre de la presse avec le directeur de l’administration territoriale, il a été aussi question de la mise en place de 2 000 équipes de trois agents soit 6 000 agents, afin d’éviter la remise de plusieurs cartes à  une seule personne notamment le chef de famille comme cela se faisait dans le passé, l’objectif étant de procéder à  une remise individuelle pour éviter toute réclamation ultérieure. S’agissant de la participation des réfugiés maliens dans des pays notamment le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie, le « 24 avril prochain, des missions y seront effectués afin de discuter avec les autorités d’accueil sur les modalités de leur vote ». Une carte biométrique à  usages multiples La biométrie est un système qui permet d’identifier et d’authentifier une personne par ses empreintes digitales. La carte Nina va remplacer la carte d’identité nationale et joue aussi le rôle de carte d’électeur pour une validité de dix ans. Le recto de cette carte comporte le drapeau, l’Etat émetteur, le nom du document, le logo du ministère, le photographie du titulaire, ses filiations du titulaire, son sexe et enfin la signature de l’autorité de délivrance. Au verso figurent la localisation, les numéros NINA et de série et les codes-barres. Compte tenu de l’importance des cartes dans le processus électoral et de leur nouveauté dans notre système électoral, leur distribution se fera par village, fraction, quartier, ambassade ou consulat sous la responsabilité des sous-préfets, de l’ambassadeur et du consul général. Le conseil de village, de fraction ou de quartier sera impliqué du début à  la fin de l’opération de distribution. Le directeur national de l’état civil évoque l’utilité de cette carte en ces termes : « le gouvernement a opté pour la mise en place d’un système d’immatriculation unique, fiable et pérenne des personnes physiques et morales. Le système d’immatriculation ainsi conçu est basé sur l’octroi d’un numéro unique pour individualiser chaque personne par un numéro appelé NINA ». Le directeur de l’Administration territoriale du Mali, Bassidi Coulibaly a noté lors d’une rencontre à  Bamako que « la distribution de la carte NINA (Numéro d’identification nationale) débutera deux semaines avant le travail de la Commission de révision des listes électorales ». La lutte contre la fraude lors des élections a toujours été décriée. Ce nouveau procédé est censé véritablement lutter contre la fraude électorale au Mali.

GIM-UEMOA, la banque autrement

Le taux de bancarisation est encore faible dans notre pays à  l’instar des autres pays d’Afrique Subsaharienne . Parmi les raisons évoqués par les réfractaires, il y a la difficulté d’accéder à  ses fonds au moment o๠on en a le plus besoin. Pour éviter de faire la queue à  la banque, o๠de tomber sur des portes closes qund il y a urgence, les cartes bancaires ont fait leur apparition. Elles permettent à  toute heure du jour comme de la nuit de retirer de l’argent à  des guichets automatiques de banque (GAB). Mais reste encore une préocupation. Quand on n’est pas dans son pays et qu’on est à  cours de liquidité, que faire? C’est pour répondre à  ce besoin que sont nées les cartes bancaires internationales. Depuis plusieurs mois déjà , l’Union Economique et Monétaire(UEMOA) a mis à  la disposition des clients des banques de la zone la carte GIM-UEMOA. Grâce à  cet outil d’intégration économique, à  travers une plate-forme permettant aux institutions financières de s’interconnecter, les porteurs de cartes peuvent aussi bien effectuer des retraits dans les guichets automatiques de banque (GAB) que des paiements. Pour mieux faire connaitre ce produit, une campagne d’information et de sensibilisation des administrations et opérateurs économiques sur les avantages du service GIM est en cours en ce moment. Démarrée au Sénégal, cette activité est menée par le GIM-UEMOA, en collaboration avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Une rencontre a ainsi été organisée hier à  l’intention des opérateurs économiques maliens. L’atelier qui s’est déroulé au siège du patronat portait sur le thème : « apport de la monétique pour le développement du secteur public et privé dans la zone UEMOA». Mamadou Sidibé, président du CNPM a salué une initiative qui répond aux aspirations des opérateurs économiques maliens. « Nous sommes dans un monde o๠le paiement en espèces fait exception, C’’est la carte bancaire qui est le plus souvent utilisée, il est temps que nous suivions cette évolution », a estimé le premier responsable du patronat. . Pour Blaise Ahouantchede, directeur général de GIM-UEMOA, à  travers sa structure créée en 2003, la BCEAO impulse la modernisation des systèmes de paiement dans les huit Etats. Le GIM-UEMOA a pour mission la définition et le suivi des règles, normes et tarifications interbancaires, la promotion du système monétique et le traitement des opérations monétiques interbancaires. Aujourd’hui, le GIM-UMOA travaille avec 100 banques dans l’espace UEMOA dont 13 au Mali. Le service s’appuie sur une gamme de prestations multiples et variées tels que les prépayés GIM, le GIM-visa, le GRIM-MasterCard le GIM-online, le réseau GIM de paiement par carte sur TPE, entre autres.

Grosse pénurie de cartes d’identité dans la capitale

De nos jours, il vaut mieux ne pas tomber dans le besoin urgent d’une pièce d’identité nationale. Et pour cause, il est de plus en plus difficile d’en obtenir auprès des structures administratives de l’Etat. Au Mali, les cartes d’identités sont délivrées par les préfectures, commissariats, et les Brigades de Gendarmerie. En faisant le tour de certains Commissariats, sous préfectures et Brigades à  l’intérieur de Bamako, le constat est partout le même. Les citoyens peinent tout simplement à  accéder à  leurs cartes. Dans bien des localités à  Bamako, pour entrer en possession du précieux sésame, il faut ramer. C’’est le cas de la commune rurale de Kalaban-coro et bien des communes du cercle de Kati, et les Brigades territoriales et Commissariats de Bamako. Avant cette crise, certains centres de délivrance de la carte d’identité ne réglaient (par jour) que le compte un quotas très limité de demandes. Mais à  l’heure actuelle, l’on y refoule tout simplement les usagers. Sinon, il faut avoir le «Â bras long » pour pouvoir accéder au précieux sésame, c’est-à -dire, soit connaitre, le commissaire, le Commandant de Brigade, le sous préfet ou l’un de ses proches collaborateurs. Graphique Industries responsable? Un commandant de Brigade à  Bamako nous a invité à  aller voir le contrat qui lie la société Graphique Industrie à  l’Etat malien. Mais tout semble correct à  leur niveau. C’est du moins ce que font croire les responsables de la structure. En effet, Graphique Industrie, dirigée par le Groupe Tomota est la société à  qui l’Etat malien a octroyé le marché de la confection des cartes. Approché par nos soins, le Chef du service Transit de Graphique Industrie, Simpara Cheick Hamalla, nous signifié que le blocage ne se situait nullement à  leur niveau. «Â Nous n’avons pas accusé de retard dans le chronogramme habituel de livraison. Certes la demande va de plus en plus croissante, mais cela ne nous saurait nous empêcher de tenir le cap. Le problème se situe ailleurs ». Loin d’être convaincu par ces propos, nous avons été emmenés à  explorer l’autre piste selon laquelle ce sont les agents de l’Etat qui bloquent les cartes et priorisent leurs proches. Cette thèse s’est avérée vraie. Pour une carte d’identité qui est établie pour durer 3 ans, il est nécessaire d’en rendre l’accès facile pour les citoyens. En effet, pendant que la carte d’identité est gratuite dans certains pays, son obtention devient de plus en plus compliquée pour la plupart des citoyens maliens.