Semaine nationale de la sécurité routière : Le port du casque autour des débats

Le Mali célèbre du lundi 16 au samedi 21 novembre 2020  la 16ème édition de la semaine nationale de la sécurité routière sur toute l’étendue du territoire national avec comme thème  « le port du caste ». Pour magnifier cette semaine, l’ANASER mène plusieurs activités dans toutes  les communes du district de Bamako et certaines régions du pays.  C’est dans ce contexte que l’ANASER a choisi le campus  universitaire  de Kabala pour une journée de sensibilisation et de formation sur la sécurité routière et le port des casques.

Le choix de l’université de Kabala n’est pas fortuit  selon la directrice générale de l’ANASER Mme Doumbia Djadie Sacko. Elle soutient que le principal moyens de transport des étudiants reste les engins à deux roues à côté du fait qu’ils sont nombreux ces étudiants en moto qui perdent la vie suite aux accidents sur l’axe Kalanbancoro-Kabala depuis l’ouverture du complexe universitaire en février 2017.

Au cours de cette journée (2020), afin d’éclairer les étudiants sur l’importance du port du casque, des exposés  ont été animés par deux médecins de l’hôpital Mère-Enfant de Luxembourg. Sur le traumatisme crânien suite à un accident de motocycle, le médecin colonel Diarra neurochirurgien s’est entretenu avec les étudiants curieux d’en savoir davantage sur les risques qu’ils courent. Le Dr Mamadou Karim Touré chef de service anesthésie- réanimation, a mis l’accent sur la réanimation des victimes. Des exposés riches en pratiques d’urgence et en comportements responsables ont retenu l’attention des étudiants venus nombreux à ce rendez-vous de sensibilisation.

Lors de son intervention, la directrice a insisté sur le port sur du casque, en invitant les étudiants à se familiariser avec ce gestion de protection.  Elle a également déclaré  que la dernière évaluation du port du casque de protection réalisée  par l’ANAZER à Bamako en 2016, estimait que seulement 8% des conducteurs et 3% des passagers de moto portent régulièrement le casque. Alors que  le code de la route en son article 27 alinéa 1 est formel « le port du casque de protection est obligatoire pour les conducteurs et les passagers de motocyclettes et vélomoteurs de cylindrée supérieure ou égale à 100 cm3 ». c’est pourquoi l’ANASER a offert un lot de 50 casque à l’université de Kabala et annonce être toujours disponible pour accompagner le campus  dans ses efforts de lutte contre l’insécurité routière.

 

Journée internationale des Casques bleus : « s’adapter aux nouvelles réalités »

La Journée internationale des Casques bleus a un double objectif : il s’agit d’honorer la mémoire des Casques bleus de l’ONU qui ont perdu la vie au service de la cause de la paix. l’autre objectif est de rendre hommage à  tous les hommes et femmes, qui ont servi et continuent de servir dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU pour leur professionnalisme, leur dévouement et leur courage. Cette année, l’ONU célèbre cette journée sous le thème « maintien de la paix : s’adapter aux nouvelles réalités ». Aujourd’hui, les opérations de maintien de la paix ont changé et pour mieux s’acquitter de leur travail et sauver plus de vies, le Département a adapté des directives, modifié les structures et mis en place de nouvelles pratiques et formations. S’adapter aux nouvelles réalités Les Forces de maintien de la paix des Nations Unies se voient confier de nouveaux mandats pour relever ces nouveaux défis. Et pour répondre à  cette situation, il est conçu des approches novatrices afin d’accomplir la tâche dans les conditions les plus difficiles. Ainsi, il sera déployé une brigade d’intervention de l’ONU chargée de combattre les groupes armés qui sévissent dans l’est de la République démocratique du Congo. Il est également demandé aux forces onusiennes de se déployer dans de nouveaux cadres opérationnels tels que le Mali, o๠pèse la menace terroriste. Le 25 avril dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé la création d’une force de 12 600 Casques bleus chargés de maintenir la paix au Mali. Cette Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) prendra le relais de la Misma (force panafricaine) le 1er juillet prochain et comprendra 11 200 soldats et 1 440 policiers. Pour le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, « C’’est la première fois qu’une résolution autorise la force onusienne à  riposter en cas d’agression. » Selon un diplomate onusien, cette initiative représente « un certain défi » pour l’ONU car, « il est inhabituel de lancer une opération de maintien de la paix alors qu’il n’y a pas de paix à  maintenir ». Rappelons que c’est en 2002 que l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de célébrer la Journée des Casques bleus.

Port du casque, les Maliens mécontents

Mamoutou Diallo, commerçant de pièces détachées au grand marché de Bamako C’’est une déclaration de guerre que fait notre Gouvernement à  la population. Après la rupture de la subvention sur le gaz, voilà  que ce Gouvernement incompétent nous oblige à  payer des casques. Pourquoi en rajouter à  nos peines ? Le peuple qui doit se soulever contre les décisions de se Gouvernement qui relègue au second plan ses missions primordiales. Fatoumata Sangaré, élève au collège Horizon Le port du casque est une bonne chose. Seulement le moment est mal choisi. Nos parents ont trop de charges ces moments ci. Mon papa m’a demandé de garer la moto en attendant d’avoir un casque pour moi. Demba Coulibaly, enseignant : Je crois que sur ce coup, le Gouvernement a été très mal inspiré en prenant cette décision. l’urgence C’’est au nord. Des décisions de ce genre ne sont pas de nature à  apaiser le climat social qui se trouve déjà  surchauffé. Moumouni Sissoko, parent d’élèves : La rentrée des classes couplée au contexte de vie chère, font que nous parents d’élèves ploiyons sous le joug de multiples crises financières. Le Gouvernement aurait du ne pas prendre une telle décision maintenant. Il y a d’autres urgences. Qu’il s’attaque à  ça ! Alfousseà®ni Traoré, vendeur de casque devant l’Ecole normale supérieure de Bamako «Â La décision du Gouvernement de rendre obligatoire le port de casque est une aubaine pour nous vendeurs de casque. Mes affaires marchent beaucoup mieux qu’avant. Je peux gagner 150 000 par jour. Or, des fois, je pouvais passer la journée sans voir le moindre client.

Port du casque : le gouvernement relance le combat

Après la douloureuse interruption de la subvention sur le prix du gaz, le gouvernement s’engage dans une bataille plusieurs fois engagée mais jamais remportée : l’application de la loi sur le port du casque.«Â Le Conseil des Ministres a été informé de la mise en œuvre du contrôle et de la sanction des contrevenants au port obligatoire du casque de protection des motocyclistes à  partir du 1er octobre 2012 », a annoncé hier le secrétaire général du gouvernement dans le compte-rendu du conseil. Deux précédentes tentatives Cette mesure, impopulaire, existe depuis longtemps mais n’a jamais été appliquée. Un décret du 26 mai 1999 rend déjà  obligatoire le port du casque de protection pour les conducteurs et les passagers des deux roues de cylindrée supérieure ou égale à  100 cm3. Nouvelle tentative en 2006 avec un autre décret du gouvernement d’Ousmane Issoufi Maà¯ga. Nouvel échec. Aux commandes depuis il y a à  peine six mois, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra semble vouloir tout bousculer s’il faut passer en second plan l’essentiel qui demeure la libération du nord et l’organisation des élections. Plus de 70% des victimes de la route sont des motocyclistes La raison de cette nouvelle tentative est connue. « Au Mali, plus de 60 % des accidents de la circulation routière impliquent les engins à  deux roues et plus de 70 % des victimes, usagers de deux roues, sont soit tués par traumatisme crânien, soit souffrent des séquelles durant tout le reste de leur existence », rappelle le compte-rendu du conseil des ministres. A l’opposé des gouvernements précédents qui avaient privilégié la sensibilisation, CMD et les siens entendent donc appliquer la mesure du port de casque immédiatement. « Conformément aux textes en vigueur, les contrevenants s’exposent aux sanctions d’immobilisation de leurs engins, de mise en fourrière, de peines allant de deux jours à  trois mois de prison et d’amendes », avertit-il. Cette nouvelle tentative sera-t-elle la bonne ? Rien ne le démontre. Dans les milieux proches des forces de sécurité, on reste discret et les usagers de la route commencent déjà  à  râler.