Ras Bath rallie le candidat Soumaïla Cissé

C’est lors d’une conférence de presse ce 28 juin au Carrefour des jeunes que l’animateur radio et activiste Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath a annoncé le soutien de son mouvement le Collectif pour la Défense de la République au candidat Soumaïla Cissé. Une satisfaction pour ce dernier et une déception pour certains soutiens du leader du CDR.

« Après le choix du candidat Soumaïla Cissé et son parti, la deuxième phase est la plus importante. Le CDR ne veut pas d’un soutien aveugle », s’est notamment exprimé Ras Bath. Le président du CDR a expliqué que de tous les candidats, c’est celui du l’URD qui présentait le plus de points de convergence avec leurs critères. Relatifs notamment à la connaissance de l’Etat à l’intérieur et aussi des relations avec l’extérieur ainsi que de l’expérience de la gestion, c’est donc Soumaïla Cissé et son programme qui ont convaincu les membres du CDR.

Un soutien qui se veut objectif, a cependant tenu à préciser Ras Bath qui affirme, qu’ils tirent les leçons des échecs des autres associations de la société civile qui apportaient leur soutien à un candidat et appelaient juste à voter pour ce dernier. Pour Ras Bath, c’est une responsabilité partagée désormais entre le candidat et son mouvement qui doivent ensemble porter sur le terrain leurs messages.
C’est en tout cas une satisfaction, et même un motif de fierté pour Maître Demba Traoré, directeur adjoint de campagne du candidat Soumaïla Cissé. Ceci démontre selon lui que « ces jeunes ont à cœur le devenir du pays ».

« J’ai écouté avec attention et intérêt. J’ai été impressionné par la qualité du travail et les critères dégagés par ces jeunes pour le choix du candidat qui répond à leurs yeux aux besoins de changement ». Il s’agit là, selon Maître Traoré, d’une leçon que la société civile donne aux hommes politiques. « Une belle leçon de démocratie », qu’elle démontre ainsi à la classe politique et montre qu’elle veillera désormais au fonctionnement de l’Etat.
Convaincus que ce mouvement démontre ainsi qu’il « y a une autre façon de faire la politique », Maître Traoré ajoute que la démocratie qui n’est pas une fin en soi, mais une source d’épanouissement des citoyens. « Le choix libre des citoyens est la voie la mieux appropriée pour le développement », ajoute-t-il. Avant de souligner le besoin de vérité pour faire avancer le Mali.
S’il exprime le souhait de voir des échéances se dérouler en toute transparence et crédibilité, il ajoute qu’il faut rassembler, ce que son parti continuera à faire.
Ce ralliement n’est pas cependant du goût de tout le monde, notamment des soutiens de l’activiste Ras Bath. « Je continue à soutenir le combat de Ras Bath, mais je ne voterai pas pour Soumaïla », déclare Cheick Oumar Tidiane Doucouré sympathisant du mouvement de Ras Bath. Pour lui, ce ralliement n’est pas une surprise. « C’était planifié, parce que Soumaïla a une chance de battre IBK. Le vœu du CDR est qu’IBK ne soit pas réélu. Mais je pense que Soumaïla n’incarne pas le changement », conclut ce militant.

Armée malienne : fin de la guerre des bérets

Première activité publique de la Commission Dialogue et réconciliation, une cérémonie de réconciliation entre factions militaires rivales du Mali s’est tenue au palais présidentiel de Koulouba ce mercredi 26 juin 2013 dans l’après-midi. Empreinte d’émotion, la réunion a vu la participation des corps habillés qui ont offert un spectacle que les Maliens rêvaient de voir arriver depuis plusieurs mois, tant les tensions au sein de l’armée étaient mal vécues par les populations. On a donc vu hier des « bérets rouges », restés fidèles au président Amadou Toumani Touré renversé en mars 2012, et des « bérets verts », partisans du capitaine Sanogo,  » se donner l’accolade, eux qui s’entretuaient il y a encore quelques mois. Le Premier ministre en tête, une dizaine de membres du gouvernement, le président du Comité militaire de suivi des reformes des forces armées et de sécurité, le capitaine Amadou Aya Sanogo, les présidents des institutions de la Républiques, les responsables des confessions religieuses, les chefs des services militaires et paramilitaires ainsi que les représentants des familles fondatrices de Bamako – Niaré, Touré, Dravé – ont assisté à  cette cérémonie de « pardon » présidée par Dioncounda Traoré lui même. « Si la guerre a été nécessaire pour jeter hors de nos frontières tous les jihadistes, trafiquants et autres bandits armés, le dialogue s’impose désormais pour nous rapprocher les uns aux autres et guider nos pas vers un destin commun », a déclaré en ouverture Mohamed Salia Sokona, président de la Commission dialogue et réconciliation. Pour lui, la cérémonie est « le signe d’un retour définitif de la paix ». La demande de pardon de Amadou Haya Sanogo Le point le plus marquant de la rencontre est sans nul doute l’allocution du capitaine Amadou Aya Sanogo. Ce dernier a solennellement demandé « pardon à  la communauté malienne ». Un pardon sincère à  l’endroit de toute personne affectée par cet incident qui a opposé les militaires, précise-t-il. « Avant l’uniforme, nous sommes des humains et nous commettons des erreurs mais pas de façon délibérée. Et nous osons croire que nos excuses seront acceptées », a espéré le président du comité militaire de reforme des forces armées et de sécurité qui a donné l’assurance que les divergences appartiennent désormais au passé. « Frères et sœurs, neveux et nièces, je vous ai appelés pour que nous nous donnions la main. Je vous ai appelés pour vous demander que nous resserrions nos liens pour qu’entre Maliens, la mésentente fasse place à  l’entente et à  la complicité pour un Mali au dessus de tout », a à  son tour déclaré le président Traoré. Il a rappelé, en écho à  la demande de pardon du Capitaine Sanogo, qu’il « pardonne sincèrement pour l’offense qui m’a été faite et demande humblement pardon pour le mal que J’ai pu faire dans l’exercice de mes fonctions ». Le président de la République a annoncé la libération sans délai de toutes les personnes détenues dans le cadre de ce contentieux avant de s’engager à  Âœuvrer sans relâche pour la consolidation de la réconciliation au sein des forces de défense et de sécurité. Prières et bénédictions des chefs religieux pour le retour de la paix dans les casernes et dans le tout le pays ont mis fin à  la cérémonie.