CEAC: un sommet pour sauver la Centrafrique

Cette nouvelle rencontre se tiendra ce jeudi 09 janvier, à  l’initiative du chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de l’organisation et dont l’armée joue un rôle majeur dans la Misca. Les dix pays d’Afrique centrale se retrouveront à  N’Djamena sur la crise en Centrafrique, au moment o๠la France pousse pour une montée en puissance au plus vite de la force africaine. Aucun ordre du jour n’a été rendu public pour ce sommet, dont la convocation, selon une source diplomatique, « n’est pas étrangère » à  la tournée dans la région la semaine dernière – notamment à  N’Djamena o๠il s’est entretenu avec le président Déby – du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. L’UA, comme la France, cherche toujours plus de troupes pour la Misca, forte actuellement d’environ 4.000 hommes. Or le Tchad, puissant voisin tutélaire de la Centrafrique, possède l’une des armées les plus aguerries de la région. Mardi M. Le Drian a estimé que la France n’avait pas « dans l’état actuel des choses » de raisons « particulières » d’envoyer des renforts. A Bangui, la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée et les tueries à  grande échelle de ces dernières semaines ont progressivement cessé. La ville a retrouvé une activité quasi-normale mais des exactions et des tirs sporadiques sont encore signalés presque toutes les nuits, comme de mardi à  mercredi, malgré le déploiement massif des soldats français de l’opération Sangaris et de ceux de la force africaine (Misca). Le président congolais, et médiateur africain dans la crise, Denis Sassou Nguesso, et Idriss Déby « voudraient rebattre les cartes car ça ne marche pas bien et il faut prévoir un plan B », a commenté une source diplomatique occidentale. Depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à  dominante musulmane, la Séléka, dirigée par Michel Djotodia, la Centrafrique a été emportée dans une spirale de violences communautaires et inter-religieuses. Les accords politiques actuels interdisent à  tous ceux qui gèrent la transition d’être candidat aux futures élections. Donc tous les chefs de partis refusent de participer à  la transition en cours, ce qui bloque toute tentative d' »union nationale ».